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Full text of "Histoire naturelle des vers"

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■•J- 


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http://www.archive.org/details/histoirenaturell02brug 


ENCYCLOPÉDIE 

METHODIQUE, 

OU 

PAR     ORDRE     DE     MATIERES; 

PAR     UNE    SOCIÉTÉ    DE    GENS    DE    LETTRES, 
DE     SAVANS    ET     D'ARTISTES; 

Précédée  d'un  Vocabulaire  univerfel ,  fervant  de  Table  pour  tout 
l'Ouvrage,  ornée  des  Portraits  de  MM.  Diderot  êC  d'Alembert, 
premiers  Editeurs  de  /'Encyclopédie. 


ENCYCLOPÉDIE 

MÉTHODIQUE. 


HISTOIRE  NATURELLE 

DES  VERS, 

Par   BRUGUIÈRE   et  DE  LAMARCR, 

CONTINLIÉE 

Par    M'    G.    P.    DESHAYE  S, 

MEMBRE     DE     PLUSIEURS     SOCIÉTÉS     SWANXES. 


TOME   SECOND. 


^  A  PARIS, 

Chez   M'"  veuve  Agasse,  Imprimeur- Libraire,  rue  des  Poitevins,  n'^  6. 


M.  DCCCXXX. 


! 


-^ 


AVERTISSEMENT. 


1^  ORS  QUE  Bruguière,  il  y  a  à  peu  près  quarante  ans,  commença 
V Histoire  naturelle  des  Vers  ,  pour  l'immense  entreprise  de  l'Ency» 
clopédie,  la  science  sortoit  à  peine  des  mains  de  l'immortel  Linné. 
L'impulsion  donnée  par  un  si  grand  génie  avoit  inspiré  pour  ses 
travaux  une  telle  vénération ,  qu'elle  étoit  devenue  une  sorte  de 
culte  de  la  part  de  toutes  les  personnes  qui  s'occupoient  alors  de 
sciences  naturelles.  On  auroit  regardé  comme  sacrilège  la  main  hardie 
qui  am-oit  voulu  toucher  à  l'édifice  construit  par  le  grand  homme: 
il  n'y  avoit  qu'un  esprit  juste ,  un  bon  observateur  qui  osât ,  en  res- 
pectant l'ouvrage  de  son  maître  5  y  apporter  les  améliorations 
devenues  nécessaires  ;  et  ce  fut  Bruguière  le  premier  qui  donna  cet 
utile  exemple  pour  la  partie  dont  il  avoit  à  traiter.  S'il  ^attira 
d'abord  le  blâme  des  imitateurs  serviles  ,  il  acquit  la  gloire  d'avoir 
montré  la  route  dos  améliorations  que  réclamoit  la  science  ,  et  si 
une  mort  prématurée  l'empêcha  de  mettre  à  exécution  le  plan  qu'il 
s'étoit  tracé  ,  du  moins  il  trouva  des  hommes  j^rêts  à  l'imiter  5  car 
le  génie  a  toujours  eu  de  nombreux  échos  en  France.  Lamai'ck  , 
dont  le  nom  ne  peut  se  prononcer  qu'avec  une  profonde  vénération , 
Lamarck ,  qui  vient  de  terminer  sa  longue  et  glorieuse  carrière  ,  avoit 
hérité  de  ce  génie  linnéen ,  étoit  doué  de  cette  sagacité  profonde  qui 
se  retrouve  dans  tous  ses  ouvrages  méthodiques  :  comme  Linné , 
observateur  infatigable,  tout  ce  qu'il  fit  fut  le  résîiltat  de  ses  recher- 
ches. Après  s'être  acquis  une  réputation  impérissable  par  ses  travaux 
en  botanique ,  dont  il  a  laissé  un  beau  monument  dans  cette  Entre- 
prise encyclopédique ,  il  s'est  livré  pendant  vingt  ans  à  l'étude  minu- 
tieuse de  la  partie  la  plus  difficile  de  la  zoologie  :  l'histoire  natu- 
relle des  animaux  sans   vertèbres  lui  est  redevable  de  travaux  d'une 


vj  AVERTISSEMENT. 

telle   importance  ,  que  noua  n'iK^eltonc  pas  k  les  placer ,  pour    notre 

époque,   à  la  même    hauteur  que   le  furent   ceux   de  Linné  pendant 

la  sienne. 

C'étoit  un  tel  homme  qu'il  falloit  pour  continuer  et  pour  terminer 
VHistoire  naturelle  des  Vers  de  l'Encyclopédie  :  lui  seul  étoit  ca- 
pable ,  par  l'étendue  de  son  savoir ,  d'embrasser  comme  Bruguière 
l'universalité  de  la  science  ,  quoiqu'on  un  petit  nombre  d'années  elle 
fût  devenue  immensément  plus  vaste.  Interrompu  dans  ses  travaux 
par  une  fatale  cécité  ,  il  ne  put  rien  faire  pour  cette  partie  de  l'En- 
cyclopédie ,  quoiqu'il  se  fut  promis  de  l'achever ,  et  qu'il  eût  sur- 
veillé la  confection  des  dernières  planches. 

Si  nous  avons  continué  une  petite  partie  des  travaux  auxquels 
un  Bruguière,  un  Lamarck  s'étoient  consacrés,  nous  ne  l'avons  fait, 
pour  ainsi  dire ,  qu'en  tremblant ,  en  nous  défiant  toujours  de  notre 
foiblesse  devant  la  tâche  que  nous  nous  étions  imposée ,  cherchant 
autant  que  nous  avons  pu ,  à  nous  rapprocher  de  ces  maîtres  de  la 
science.  Nous  sommes  loin  d'eux ,  nous  le  savons  ,  et  on  aura  plus 
d'une  occasion  de  s'en  convaincre  :  du  moins  poarra-t-on  reconnoître 
aussi  les  efforts  que  nous  avons  faits  pour  être  utile  à  la  science  j 
et  cela  seul  nous  en  dédommagera. 

Pour  reprendre  le  travail  de  Bruguière  ,  abandonné  depuis  si  long- 
temps ,  il  étoit  indispensable  de  donner  un  Supplément  qui  le  mît 
à  la  hauteur  des  connoissances  actuelles  :  par  suite  des  progrès  im- 
menses que  la  science  a  faits  depuis  le  commencement  de  ce  siècle  , 
le  Supplément  s'est  trouvé  ,  lorsqu'il  fut  achevé  ,  plus  considérable 
que  ce  que  Bruguière  avoit  laissé  sur  la  Conchyliologie  proprement 
dite.  Les  démembremens  nombreux  qui  se  firent  successivement  aux 
dépens  du  plus  grand  nombre  des  genres  traités  par  Bruguière  ,  en 
les  disloquant  pour  ainsi  dire  ,  en  détruisant  leur  ensemble  ,  exigè- 
rent des  développemens  sur  chacun  d'eux ,  qui  furent  assez  con- 
sidérables pour  que  nous  dussions  regarder  les  articles  du  premier 
volume  comme  le  complément  des  nôtres  :  nous  allons  nous  faire 
comprendre  par  un  exemple.  Bruguière  comprenoit  dans  son  genre 
Bui^iME  des  coquilles  avec  lesquelles  Lajnaick  et  d'autres  auteurs 
firent  six  ou  huit  bons  genres  :  ces  genres  ,  comme  les  Agathines  ,  les 


AVERTISSEMENT.  vij 

Ampullaires,  les  Clausilies  ,  etc. ,  devinrent  pour  nous  le  sujet  d'ar- 
ticles spéciaux  qui  furent  traités  à  leur  place.  Mais  pour  rendre  utiles 
les  excellentes  descriptions  spécifiques  données  par  Bruguière ,  nous 
y  avons  constamment  renvoyé  ,  en  indiquant  les  numéros  du  genre 
BuLiME  qui  correspondent  aux  espèces  des  genres  Agatiiine  ,  Ampul- 
LAiRE  ,  etc.  etc.  Cet  exemple  indique  ce  que  nous  avons  fait  pour 
tous  les  autres  genres  de  Bruguière,  parmi  lesquels  il  n'y  en  a  que 
deux  ou  trois  qui  n'aient  pas  éprouvé  de  inodifications.  Ces  motifs 
nous  ont  déterminé  à  placer  notre  Supplément  au  commencement 
et  non  à  la  fin  du  Dictionnaire  ;  nous  l'avons  fait  aussi  pour  rendre 
les  renvois  plus  exacts  ,  puisqu'ils  se  font  des  premières  lettres  sur 
les  suivantes  j  et  enfin  parce  qu'il  nous  a  semblé  que  les  recherches 
seroient  plus  faciles  dans  une  seule  série  alphabétique. 


HISTOIRE  NATURELLE 

DES  VERS. 


ACAME.  Acamas. 

Genre  proposé  par  Denis  Montfort  dans  sa 
Conchyliologie  systématique  (tom.  I,  pag-  ^74) 
pour  une  espèce  de  Bt'leuiuite  dont  le  sommet 
tronqud  oflre  dans  le  milieu  un  pore  étoile  ,  en- 
touré de  petits  tubercules.  Quand  même  ce  ca- 
ractère seroit  constant  ,  il  ne  sufllroit  pas  pour 
séparer  ce  corps  des  autres  Bélemulles,  puisque 
du  reste  il  en  présente  la  forme  et  la  structure  : 
aussi  M.  de  Blainville  pense-t-il  que  cette  dispo- 
sition particulière  pourroit  bien  être  le  résultat 
de  l'usure.  Nous  n'avons  jamais  vu  la  coquille  dont 
il  s'aj^itj  nous  ne  pouvons  donc  point  appuyer  ou 
désapprouver  l'opinion  de  JNL  de  Blainville  ,  mais 
iious  sommes  d'accord  avec  lui  sur  ce  point ,  qu  il 
doit  faire  partie  du  genre  Bélemnite.  f^oyez  ce 
mot. 

ACARDE.  Acardo. 

Bruguière ,  confiant  dans  les  observations  du 
célèbre  voyat^eur  Commerson ,  proposa  sous  le 
no.u  à'Acarde  un  nou\  eau  genre  de  coquilles  bi- 
valves j  mais  trompé  par  ces  observations,  il  prit 
pour  des  Conchifères,  des  corps  que  l'on  a  recon- 
nus depuis  pour  des  épipbyses  de  Cétacés.  Lç 
genre  Acarde  auroit  donc  du  être  rayé  de  la  liste  : 
il  n'en  a  point  été  ainsi,  parce  que  Bruguière 
lui-même,  dans  les  planclies  de  ce  Dictionnaire 
{^pl.  lya  et  173 ),  rapporta  à  ses  Acardes  les  Or- 
thocéralites  de  La  Peyrouse  ,  et  un  corps  dont 
M.  Lamarck  a  fait  depuis  le  genre  S|)bérulite  ;  de 
sorte  que  quelques  personnes  ayant  rejeté  les  épi- 
pbyses des  Mollusques ,  conservent  le  nom  A'A- 
carde pour  les  seules  Oribocératiles  de  lia  Peu- 
reuse ;  quelques  autres  ,  et  M.  Lamarck  lui- 
même ,  appliquèrent  le  nom  de  ce  genre  à  un 
corps  qui  en  est  entièrement  did'érent  ,  et  dont  il 
a  fait  depuis  un  genre  séparé  ,  auquel  il  a  donné 
le  nom  d'0//>/>relle.  Voyex  te  mot  ,  ainsi  que  celui 
Acarde,  dans  le  premier  volume  de  ce  Diction- 
naire. 

Histoire  Naturelle  dfs  Vers.   Tome  II. 


ACASTE.  Acasta. 

On  doit  à  M.  le  docteur  Leach  l'établissement 
de  ce  genre  ;  il  le  démembra  des  Balanes  de  Linné. 
Adopté  et  bien  caractérisé  par  M.  Lamarck , 
il  fut  consacré  par  la  plupart  des  zoologistes,  qui 
le  conservèrent  dans  la  famille  des  Balanides  qui 
correspond  aux  Cirrbipèdes  sessiles  de  M.  La- 
marck. (^Voyez  CiBRHipÈDES  et  Balanides.)  Ce 
savant  a  placé  ce  genre  dans  la  première  division 
des  Cirrbipèdes  sessiles,  ceux  qui  ont  un  opercule 
quadrivalve ,  immédiatement  après  les  Balanes, 
avec  lesquelles  il  a  en  ellet  beaucoup  de  rapports. 
M.  de  Ferussac  ,  dans  ses  Tableaux  des  Mollus- 
ques ,  a  adopté  sans  aucun  cliangemeut  les  rap- 
ports indiqués  par  M.  Lamarck;  mais  M.  de  Blain- 
ville ne  les  admit  pas  entièrement  dans  son  Traité 
de  Malacologie  :  les  Acastes  pour  lui  ne  sont 
qu'une  division  très-secondaire  des  Balanes,  dans 
lesquelles  elles  forment  la  troisième  sons-division. 
Les  Familles  naturelles  du  règne  animal  prouvent 
que  M.  Latreille  a  adopté  comme  M.  Ferussac  l'o- 
pinion de  M.  Lamarck;  seulement  il  établit  en 
familles  les  divisions  fondées  sur  le  nombre  des 
valves  de  l'opercule.  Il  nomme  quadrijores  la  pre- 
mière, dans  laquelle  se  trouve  le  genre  Acasie. 

CARACTÈRES     GÉnÉrIQUES. 

Animal  inconnu.  Coquille  sessile  ,  ovale,  sub- 
tonique ,  composée  de  pièces  séparables  et  symé- 
triques. Cône  formé  de  six  valves,  deux  impaires 
symétriques  sur  la  ligne  médiane,  et  des  quatre 
autres,  deux  de  cbaque  côté  absolument  sembla- 
bles ,  ayant  pour  fond  une  lame  orbicalaire  con- 
cave au  i  ôié  interne  ,  et  ressemblant  à  une  patelle 
ou  à  un  gobelet.  Quatre  valves  operculaires.  Lamk. 
Anini.  s.  vert. 

Les  Balanes  se  fixent  aux  corps  solides,  y  ad- 
hèrent par  la  totalité  ou  une  partie  de  leur  base. 
Lis  Acasies  ont  d'autres  habitudes;  elles  s'implan- 
tent dans  les  éponges  ,  s'y  enfoncent  par  leur  base 


•2. 


A  C  A 


qui  prend  une  forme  conique  palelloïde  ,  sur  la 


(jiicllc  Ips  vnh.'cs 


viennent  s'arliiuler.  Ces  valves 


ont  une  organisation  semblable  à  relie  des  Babi- 
nes ,  et  01)  ne  trouve  que  peu  de  dillérence  dans 
leur  mode  d'adlii'sion  ;  elles  sont  au  nombre  de 
six  ,  quatre  latérales  parfailemenl  paires  et  symé- 
triques ,  et  deux  médianes  qui  sont  éj^alement  sy- 
méiriques.  Il  résulte  de  cette  disposition  que  les 
AcaslBs  peuvent  être  divisée»  en  deux  parties  par- 
failenient  éf;;ales  ei  semblables.  La  base  palel- 
loïde qui  supporte  les  valves  a  dû  èire  soumise  à 
la  loi  de  symétrie  qui  a  présidé  à  l'arrano|ement 
régulier  des  valves  :  aussi  c'est  ce  que  l'obser- 
vation couHrme.  L'opercule  se  compose  de  deux 
paires  de  valves  qui  ont  beaucoup  de  ressemblance 
avec  celles  des  Balanes. 

Les  deux  premières  espèces  qui  furent  connues 
ont  été  confondues  dans  le  o;enre  Balane  :  l'une, 
sous  le  nom  de  Bulajius  sporigiosus ,  a  été  décrue 
par  ftLuilaffu  dans  le  Supplément  aux  lestacés 
britanniques  ,  el  la  seconde  a  été  découverte  par 
Poli  qui  la  figura  dans  son  maj^nifique  ouvrage  , 
ïous  la  dénomination  de  Lepas  spongites. 

1.  AcASTE  de  Montagu.  Acasta  Montagui. 
Leach. 

A.  testa  a!hâ  ;  vah'is  acutis ,  iransversè  slria- 
iis  f  eartus  spinulis  ascendentibus  iiiuricatis. 

IiAifls:.  Arum.  s.  vert.  toni.  5.  p.  SgS.  n".  I. 

Balanus  spongiosus.  Mont.  Test-  brit.  sup.  2. 
îab.  ij.jig.  4-  5.  6. 

Cette  coquille  est  blanche  ;  sa  base  est  lisse  , 
très-conique  ou  patellifonne  ;  les  valves  sont  ai- 
guës à  leur  sommet,  de  sorte  que  l'<iuveriuie 
supérieure  semble  déchirée;  ses  valves  sont  sliiéps 
transversalement  et  hérissées  de  petites  épines. 
On  la  trouve  à  VVe_yrnouih  en  Anglclcrre  ,  daus 
les  éponges. 

2.  AcASTE  gland.  Acasta  glans.  Lamk. 

A.  testa  otHili ,  nihescente  ,  siipernè  spmulosâ  , 
iranspcrsim  sirialâ  ,  ra/fû  bascos  cyathijormi  , 
niarginc  se.identatâ. 

Lamk.  Anini.  s.  vert.  loc.  cit.  n°.  2. 

L'Acaste  gland  prend  quelquefois  d'assez  gran- 
des dimensions  comparativement  aux  autres  es- 
pèces. 11  y  a  dans  la  collection  du  iMiiséura  des 
valves  inférieures  qui  servent  de  base  à  la  co- 
qiiille,  qui  ont  dix-sept  millimèlrcs  de  longueur 
sur  quinze  de  large.  (Jelie  espèce  se  distingue  par 
sa  forme  ovalaire  assez  élargie  supéiicureiuent  , 
par  sa  couleur  d'un  rouge  obscur;  la  parlie  supé- 
rieure des  pièces  est  chargée  d'épines  loit  courles; 
c'est  auisi  vers  celle  parue  que  se  voienl  des  stries 
transverses  qui  diiniiuieiit  insensiblemenl  vers  la 
base.  Le  sommet  des  pièces  est  pouilu,  Inangu- 
iaire  et  finement  séparé  de  son  voisin  ,  de  sorie 
que  l'ouverture  supérieure  est   découpée  eu  six 


A  C  A 

parties  bien  dislincles  et  syméiriques.  La  base  est 
patelliforme,  un  peu  plus  longue  que  large,  épaisse 
au  centre,  assez  mime  vers  les  bords,  où  l'on 
voit  six  petiles  apophyses  saillantes  qui  corres- 
pondent à  l'endroit  de  la  jonction  des  pièces  ;  ex- 
térieurement elle  est  ornée  de  stries  conceniriques 
très-tines.  Les  valves  operculaircs  ,  au  nombre  de 
quatre,  présentent  eulr'elles  des  diUérences  :  les 
nnléneurcs  sont  plus  épaisses,  chargées  de  stries 
lamelleuses  très-serrées,  crépues,  tra-  sverses.  Lis 
valves  postérieures  sont  beaucoup  plus  minces, 
subsiriées;  les  stries  sont  beaucoup  plus  distante» 
et  à  peine  sensibles. 

Hab.  L'île  de  Kiug. 

3.  Acaste  spinuleuse.  Acasta  spinulosa.  Non. 

A.  testa  nvato-conicâ  ,  supernè  roseâ  ,  in  ferrie 
albâ ,  spinosâ  y  spinis  rniniinis  ad  bdsitn  obli- 
çuis  ,•  vali>â  baseos  patelliformi  de  pressa. 

Cette  espère  a  des  rapports  avec  l'Acasle  glane! , 
mais  elle  eu  diflère  par  plusieurs  caractères  prin- 
cipaux :  elle  est  de  couleur  rose  au  sommet  seu- 
lement ,  car  la  base  est  lout-à-fait  blanche;  les 
pièces,  surtout  celles  qui  sont  médianes,  et  prr 
conséquent  syméiriques,  sont  beaucoup  plus 
triangulaires;  toute  la  coquille  ,  et  surlout  supé- 
rieurement ,  est  couverle  de  petiles  épines  cour- 
les ,  obliipies  ,  dirigées  vers  la  base  de  cotjiiille  : 
elles  sont  beaucoup  plus  nombreuses  que  dars 
l'Acasle  gland.  La  valve  de  la  base  est  palelb- 
forme  ,  a  ses  stries  conceniriques  irès-lines  exté- 
rieurement, et  elle  est  très  -  déprimée  plus  quii 
dans  aucune  antre  espèce.  Elle  a  douze  millimè- 
tres de  diamètre  à  la  base  ,  et  quinze  de  hauteur. 

llah.  ]>a  Nouvelle-Hollande.  Coll.  du  Muséum. 

4.  AcASTE  sillonnée.  Acasta  sulcata.  Ti.^MK. 
A.  testa    oblongâ ,    longitudinaliter   sukatà  , 

all'idâ  ,  supernè  roseo  tinclâ  ;  su/cis  scat>riiiscii- 
lis  j  valvâ  baseos  pncdlatâ  ,  margine  crenulatâ. 

Laidk.  Aniin.  s.  vert.  loc.  cit.  n".  7). 

La  forme  singulière  de  celte  espèce  l'éloigiie 
un  peu  des  précédentes  pour  les  rapports;  elle  est 
en  efl'et  subtubiileuse.  Outre  que  les  valves  de  la 
coijiuile  sont  abmgées  ,  la  valve  de  la  base  elle- 
même  l'esl  aussi  noiablemeni  ,  el  ressemble  à  une 
c;i|'ule  très-profonde,  de  sorle  que  dans  son  en- 
semble la  coquille  est  comme  lubuleuse.  Lesslrie^ 
qui  sillonnent  la  coquille  longiludinalement  à  l'ex- 
lérieur  sont  assez  larges,  peu  serrées  et  rudes  sur- 
tout vers  fexliéinilé  supérieure  des  pièces  ,  oi\ 
elles  sont  légèrement  éjiineuses.  Celle  même  par- 
lie  de  la  coquille  esl  d'un  rose  [lâle.  La  valve  de  1.» 
base  est  (orl  profonde  ,  siriée  lougi'.ndiualemeiit 
comme  le  reste  de  la  coquille  ;  mais  ce  qui  la  dis- 
tingue des  auires  espèces  ,  c'est  que  son  bord  est 
crénelé  assez  profondément  :  ces  crénelures  s'ar- 
ticulent avec  la  base  des  pièces  du  cône,  qui  .'i 


A  C  A 

riuk'rieiir  ofTient  des  créneliires  n'ciproques  et 
conespoiniantes.  Loof^ueui-,  dix  nulliuH4rus.  La 
valve  de  la  base  a  qualre  millimèlres.  liargeiii-  ù 
la  partie  moyenne,  à  la  suture  de  la  base  et  du 
cône  ,  quatre  millimètres. 

IIol).  La  baie  des  Cliiens-marins.  Rapportée 
par  Pérou.  Coll.  du  Mus. 

5.  AcASTE  tabuleuse.  Acasta  tuhulosa.  Nob. 
A.  testa  elongatà,  tubulosâ ,  parte  superiore 

roseâ  y  val  fis  tiansversè  striaiis  j  valvâ  haseos 
prnfundissimâ ,  longitudinaliter  laxè  strialà  y 
iiiargine  intégra. 

Celle-ci  a  beaucoup  d'analooie  avec  la  préct^- 
dcnle  ,  quoiqu'elle  en  soit  partaitemeut  distincte  j 
elle  est  beaucoup  pins  tubuleuse,  les  pièces  sont 
alongées ,  striées  lougitudiiialeraeut  à  l'intérieur 
et  transversalement  à  1  extérieur;  kur  sommet  est 
lisse  et  teinté  de  rose  briqueté.  Les  stries  exté- 
rieures sont  très-fines,  assez  réj^ulières  ,  et  plus 
apparentes  à  la  base  des  pièces  qu'au  sommet.  La 
valve  de  la  base  est  beaucoup  plus  prolonJe  que 
dans  l'autre  espèce;  elle  est  toute  blanche,  mime, 
cassante,  striée  légèrenieul  en  longueur.  Le  bord 
est  entier  et  sans  crénelures. 

Les  grands  individus  de  celte  espèce  ont  pu 
avoir  vingt  millimètres  de  longueur.  La  moitié 
de  cette  dmiension  étant  occupée  par  la  valve  de 
la  base  ,  à  l'endroit  le  plus  laige  de  la  coquille  , 
qui  est  celui  de  la  suture  des  pièces  supérieures  et 
de  la  base,  on  trouve  six  imllimcires  de  diamètre. 

On  doit  cette  espèce  aux  naturalistes  de  1  expé- 
dition du  capitaine  l'reycinet;  elle  est  dans  la  cul- 
leclion  du  Muséum  ,  sans  ioduatioii  de  l'iiabilai. 

6.  AcASTE  naine.  Acasta  nana.  Nos. 

A.  testa  ovatâ  albidâj  vali>is  inœqualibus  sub- 
stridtis j  aperturâ  obliqua,  iejrdentatâ j  ralfâ 
bascos  pateilj/ormi ,  slriis  concejitricis  ejciguis 
ornatâ. 

Jolie  petite  espèce  que  nous  avons  découverte 
dans  une  éponge  rameuse  de  notre  colieciion  : 
elle  est  petite,  blanche,  ovalaire  ;  les  valves  du 
cône  sont  inégales;  la  valve  auléneure  esi  la  plus 
grande  ,  la  postérieure  ja  plus  cuurle  ,  et  les  deux 
moyennes  diminuent  lUieusibleœent,  ce  qui  donue 
à  l'ouverture  beaucoup  d'obliquité  d'avant  en  ar- 
rière. Cette  ouverture  est  découpée  en  six  pointes 
bien  séparées,  une  pour  chaque  valve  :  celles-ci 
«ont  a  peine  striées  eu  travers,  si  ce  n'est  dans  les 
aires  latérales,  où  les  stries  sont  bien  régulières 
et  bien  sensibles.  Le  cône  supérieur  est  sé'|>aré  de 
la  valve  de  la  base  par  une  vive  arête;  celte  valve 
est  patellitorme,  chargée  de  stries  coucentriquts 
très-tiues.  Les  deux  valves  operculaires  antérieu- 
res sont  épaisses,  solides  ,  (.rnées  lie  s:ries  lauiul- 
leuses  transveises,  et  eu  dehors  les  deux  posté- 
rieures,  niiuces   et  i'iagiles ,  ont  des   stries   peu 


A  C  A  3 

sensibles  ;  elles  sont  pourvues  latéralement  d'une 
petite  apophyse.  Longueur,  cinq  millimètres. 
Largeur  à  la  base,  quatre  millimètres. 

7.  AcASTE  spongiie.  Acasta  spongites.  Lamk. 

A.  testa  oi>atâ  ,  riolaceâ  ,  irregulariter  sub- 
striatâ  y  valvâ  baseos  patellifortni ,  profundâ  , 
quatuor  rddits  porurn  instructâ. 

Lamk.  Artim.  s.  vert.  loc.  cit. 

Balanus  spongites.  Poi,y,  Test,  des  Deux-Sic. 
pag.  25.  tab.  6.  /ig.  3.  4.  5.  6. 

Cette  espèce  se  dislingue  très-bien  de  toutes 
celles  du  même  genre  par  une  particularité  fort 
reniarquable.  La  valve  de  la  base  qui  est  coni- 
que ,  palellit'orme  et  assez  profonde,  ollre  quatre 
rangées  rayonnantes  du  sommet  à  la  base  de  pores 
disposés  régulièrement  sur  trois  lignes.  Ce  carac- 
tère ,  à  défaut  de  tout  autre,  est  bien  suffisant 
pour  faire  distinguer  cette  espèce,  qui  est  ,  nous 
le  croyons,  la  seule  qui  le  présente.  Le  cône  se 
compose  de  six  valves  faciles  à  séparer  ;  elles  sont 
irrégulièrement  striées  ,  violâlres,  sans  épines  ni 
tubercules  au  sommet  :  ce  sommet  est  pointu  ,  de 
sorte  que  l'ouverture  de  la  coquille  est  assez  pro- 
fondément découpée.  L'opercule  est  strié  trans- 
versalement ,  rugueux  ,  surtout  sur  les  valves  an- 
térieures. Longueur,  dix  à  douze  millimètres. 

Hah.  La  Méditerranée  ,  dans  les  éponges  com- 
muues,  où  elle  annonce  sa  présence  pur  des  tu- 
bercules en  forme  de  pustule  perforée  au  centre  , 
où  l'on  aperçoit  l'opercule. 

8.  AcASTE  glandiole.  Acasta  glandiola.  Nob. 

A.   testa   ovato-acutâ  ,  alhà ,   injtaià ,  lœvi- 
gaiâ  ;  valais  basi  plicatis  j  valvâ  baseos  patclli- 
J'onni ,  conico-acutà ,  lœi'igatâ  ,  margine  valvis 
separatâ. 

11  existe  quelques  rapports  entre  cette  espèce 
et  celle  que  nous  avons  nommée  Acasta  nana  : 
elle  est  beaucoup  plus  grande,  la  valve  de  la  base 
beaucoup  plus  profonde  et  plus  point  ne. 

L'Acaste  glandiole  est  toute  blanche,  ovale, 
poinuie  ,  lisse,  si  ce  n'est  a  la  base  du  cône  où 
on  voit  deux  ou  trois  stries  ou  plis  transversaux  : 
elle  n'est  point  aplatie  latéralement;  elle  semble 
au  (.outraire  comme  soufîlée  ,  tant  elle  est  arron- 
die. Les  trois  valves  antérieures  sont  beaucoup 
plus  larges  que  les  trois  postérieures  ,  qui  occu- 
pent à  peine  le  tiers  de  la  circonférence.  Ij'ouver- 
tiire  est  ii  régulièrement  ovale  ou  subcarrée;  sou 
bord  est  profondément  partagé  en  six  lobes  for- 
més par  l'extrémité  supérieme  des  six  valves.  La 
valve  inférieure  est  débordée  par  les  valves  du 
cône,  de  sorte  que  celui-ci  e.st  conime  posé  sur 
les  iiords  de  cette  valve  qui  est  patelMorme  ,  toute 
lisse,  profonde,  pointue  au  sommet.  Les  valves 
operculaires  sont  striées  Iransversalenu  rit  ;   elles 

A  2 


4  ACE 

sont  blanches  comme  le  reste  de  la  coquille.  Lon- 
gueur, douze  millimètres.  Largeur  à  la  base  du 
côue  ,  huit  millimètres. 

Hah.  Inconnue. 

Brno^uière,  à  l'article  BitAKE  de  ce  Diction- 
naire ,  a  décrit  une  espèce  d'Acaste  que  nous  i\c 
reproduisons  pas  ici;  il  l'a  nommée  Balane  des 
gorgones,  Balanus  galeatus ,  tom.  I,  pag.  170, 
n".  16.  Nous  y  renvoyons. 

ACCOUPLEMENT. 

L'accouplement  dans  les  ^loUusques  est  une 
fonction  encore  peu  connue;  elle  n'a  été  observr'e 
que  dans  un  petit  nombre  d'enir'eux  ,  et  surtout 
parmi  ceux  qui  sont  terrestres  ou  fluvialiles.  Nous 
ienvo3ons  à  l'article  Mollusque,  oii  nous  traite- 
rons de  cette  question. 

ACCROISSEMENT. 

L'accroissement  dans  les  coquilles  a  été  le  su- 
jet parmi  les  naturalistes  du  siècle  dernier,  de 
discussions  assez  vives  qui  ont  été  terminées  par 
les  expériences  concluantes  de  Réauraur.  Bru- 
«^uière  a  présenté  celle  question  dans  tout  son  jour 
à  l'article  Coqcille  de  ce  Dictionnaire.  (  T^oyez 
ce  mot.  )  Ce  savant  adopte  l'opinion  de  Réaumur  ; 
elle  avoit  été  admise  du  temps  de  l'illustre  aca- 
démicien, et  elle  l'est  encore  aujourd'hui,  parce 
qu'elle  repose  sur  des  faits  incontestables,  que 
les  plus  simples  observations  peuvent  mettre  en 
évidence  à  chaque  moment. 

ACÉPHALES. 

Dans  son  Tableau  élémentaire  d'histoire  natu- 
relle, publié  en  1798  ,  M.  Cuvier  se  servit  de  ce 
mot  Acéphale  pour  désigner  un  ordre  particulier 
dans  les  Mollusques,  ordre  que  Linné  et  Bruguière 
nommoient  Coquilles  bwalves ,  à  l'exemple  de 
presque  tous  les  auleurs  anciens.  Le  mot  choisi 
pour  celte  partie  des  Mollusques  est  parfaitement 
convenable  ,  puisqu'il  est  vrai  que  tous  ceux  qui 
y  furent  compris  sont  dépourvus  de  lête.  D'après 
ce  caractère  bien  saillant,  M.  Cuvier  rangea  dans 
la  nouvelle  classe  des  êtres  qui,  après  un  examen 
ultérieur,  durent  eu  être  exclus.  Les  Acéphales 
«ont  divisés  en  six  sections  d'égale  valeur  :  1°.  les 
Acéphales  nus  (les  Ascidies);  2°.  les  Acéphales 
leslacés ,  sans  pied  et  à  coquille  inéquivalve; 
3».  les  Acéphales  tesiacés,  munis  l'uu  pied,  à  val- 
ves égales,  à  manteau  ouvert  par-devaut;  4"-  'es 
Acéphales  testaccs  ,  pourvus  d'un  pied;  à  valves 
égales,  à  coquille  ouverte  par  les  deux  bouts;  à 
manteau  fermé  par-devant;  5°.  les  Acéphales 
tesiacés,  sans  pied,  niuuis  de  deux  tentacules 
charnus.  Ciliés,  roulés  en  spirale;  6".  les  Acé- 
phales teslucés,  munis  d'une  multiliide  de  tenta- 
cules articulés  et  ciliés  ,  rangés  par  paires  (  les 
Balancs  et  les  Anatifes).  Il  résulte  nécessaire- 


ACE 

ment,  d'après  cela,  la  destraction  de  la  division 
tiès-anciennement  établie  et  perfectionnée  par 
Linné,  de  mullivalves,  bivalves  et  univalves , 
système  qui  ne  ponvoit  souflrir  un  examen  appro- 
fondi sans  être  renversé.  Quelques  années  après, 
M.  Laaiarck  employa  le  même  mot  pour  dési- 
frner  les  mê.-nes  êtres.  Sans  adopter  touies  les  di- 
visions de  M.  Cuvier,  il  partage  les  Acéphales 
eu  deux  grandes  divisions  principales,  les  Acé- 
phales nus  et  les  Acéphales  conchifères  :  ces  der- 
niers sont  ensuite  partagés  eu  ceux  dont  la  co- 
quille est  équivalve  et  en  ceux  qui  l'ont  inéqui- 
valve; c'est  dans  celles-ci  que  se  trouvant,  dans 
la  dernière  section  ,  les  Anatifes  et  les  Balanes. 
Ainsi ,  à  part  la  méthode  de  disiribution  ,  les  Acé- 
phales des  deux  auteurs  que  nous  venons  de  citer 
contiennent  les  mêmes  animaux.  Les  divisions 
principales  avoient  éié  senties  et  indiquées. 

M.  Duméril  le  premier,  dans  son  Trailé  élé- 
mentaire d'histoire  naturelle  ,  sépara  d'abord  en 
classe  particulière  les  deux  dernières  divisions  de 
M.  Cuvier,  et  leur  imposa  le  nom  fort  bien  appro- 
prié de  Brachiopodes  (^poyez  ce  mol  ),  qui  réu- 
nissent avec  les  Lingules,  Or!)icules  ,  eic.  ,  les 
Anatifes  et  les  Balanes.  De  Roissy  {^Bujfon  de 
Sonnmi)  a  conservé  les  Acéphales  de  M.  Cuvier 
dans  leur  intégrité.  M.  Lamarck  lui-même,  dans 
sa  Philosophie  zoologique ,  ne  conserva  plus  les 
premières  divisions  du  système.  En  établissant  des 
familles  parmi  les  Acéphales  ,  qui  forment  dans 
cet  ouvrage  le  premier  ordre  des  Mollusques  ,  il 
en  sépara  en  classe  particulière  les  Cirrliipèdes 
pour  les  Anatifes  et  les  Balanes,  qu'il  relira  des 
Brachiopodei  de  M.  Duméril.  Celte  classe  ne  fit 
plus  pariie  des  Mollusques  acéphales;  elle  fut  éle- 
vée dès-lors  à  un  degré  égal  aux  Mollusques.  Les 
Mollusques  acéphales  furent  parlagés  alors  en 
treize  familles.  Les  Brachiopodes  forment  la  pre- 
mière ,  ei  les  Acéphales  nus  des  auteurs,  sous  le 
nom  à^ Ascidiens ,  constituent  la  dernière  de  cet 
ordre.  Ces  familles  se  présentent  dans  l'ordre  qui 
suit  :  1".  les  Brachipodes;  1°.  les  Osiracées  ;  5°. 
les  Byssifères;  4°-  les  Camacées;  5''.  les  Naïades; 
6°.  les  Arcàcées;  7°.  les  Cardiacées  ;  8°.  les  Con- 
ques ;  9".  les  Mactracées;  10".  les  Myaires;  11". 
les  Solenacées;  12°.  les  Pholadaires;  lo".  les  As- 
cidicu».  {^Vuyez  tous  ces  mois.)  Ce  savant  con- 
serva la  même  dislnbulion  des- Acéphales  dans 
l'extrait  de  son  cours;  seulement  il  revint  à  nue 
division  établie  dans  le  système  de  séparer  en 
deux  sections  les  Acéphales ,  la  première  pour 
ceux  qui  sont  lestacés  ,  la  seconde  pour  ceux  qui 
sont  nus.  Dans  son  dernier  ouvrage  il  sépara  la 
famille  des  Ascidiens  en  ordre  particulier  ,  qu'il 
éloigna  considérablemeni  des  Mollusques  acépha- 
les; il  substitua  à  ce  nom  celui  de  Mollusques  con- 
chifères, et  on  ne  trouve  plus  en  ellet  dans  celte 
classe  élevée  au  même  degré  t[ue  les  Mollusques  , 
d'animaux  dépourvus  de  coquille. 

M.  Cuvier  a  suivi  une  marche  uapeudificrente: 


l 


ACE 

il  sc^paie  des  Acëpliales  et  les  BracLiopocIes  de 
Duiiu'iil  el  les  Cii'rhopodes  de  Lamaick  j  il  divise 
toujours  les  preraieis  en  tesiact's  et  en  nus,  de 
mauièie  (jue  les  Biachiopodes  par  exemjile  ,  qui 
ont  beaucoup  plus  d'analogie  avec  les  autres  Acé- 
phales cjue  les  Ascidies  ,  se  trouvent  plus  torle- 
ment  séparés,  puisqu'ils  sont  au  même  de^ré  que 
Ids  Mûllus(pies  cépbalopodes  ,  acéphales  ,  etc. ,  de 
la  méthode.  Nous  traiterons  à  l'article  Mollusque, 
de  l'importance  que  l'on  doit  attacher  au  degré 
des  divisions  principales. 

M.  de  Ferussuc ,  dans  ses  Tableaux  systéma- 
tiques des  aniniaux-tnolliisques ,  divise  les  Acé- 
liales  en  quatre  grandis  classes,  les  Cirrhipodes, 
es  Brachiopodes  ,  les  Lamellibranches  et  les  Tu- 
niciers.  Il  y  a  une  amélioration  d'avoir  l'ait  une 
classe  à  pari  de  ces  derniers  ,  mais  ce  changement 
est  dû  à  M.  Lamarck.  Cette  grande  classe  des 
Acéphales  se  retrouve  composée  des  mêmes  élé- 
niens  ,  à  peu  près  dans  les  mêmes  rapports  que 
dans  le  premier  ouvrage  de  Cuvier,  Tableau  élé- 
mentaire d'histoire  naturelle ,  dont  nous  avons 
parlé  au  coinmeucenient  de  cet  article,  (^e  qu'il 
y  a  de  singulier  dans  l'arrangement  proposé  par 
il.  de  Ferussac  ,  c'est  la  place  qu'occupent  les 
Cirrhopodes  ,  qui  n'ont  point  de  rapports  avec  les 
Mollusques  céphalés  qui  précèdent ,  et  guère  plus 
avec  les  Mollustpies  acéphales  qui  suivent.  D'ail- 
leurs l'anatomie  bien  connue  de  ces  animaux  con- 
duit à  les  mettre  beaucoup  plus  naturellemeut  à 
la  lin  des  Mollusques  acéphales  ,  pour  les  rappro- 
cher des  animaux  articulés ,  avec  lesquels  ils  ont 
un  assez  grand  nombre  de  points  de  ressemblance: 
ils  sortent  même  tellement  du  plan  d'organisaiion 
des  autres  Mollusques  ,  que  M.  de  Blainville  ,  dans 
•ou  Traité  de  Malacologie ,  en  a  lait  un  sous-lype 
ik  part  des  autres  Mollusques.  Chez  cet  auteur,  les 
Acéphales  ont  reçu  le  nom  à^ Acéphalophores .  Ils 
sont  divisés  en  quatre  ordres  :  le  premier  renferme 
les  Brachiopodes,  sous  la  dénomination  de  Pal- 
liobranches ;  le  second  comprend  les  Rudisies  j  le 
troisième,  les  Lamellibranches,  contient  la  pres- 
que totalité  des  Mollusques  acéphales  j  le  qua- 
trième enfin  rassemble  les  Hétérobranches  ou  As- 
cidiecs  de  M .  Lamarck.  Ainsi  la  méthode  de  M.  de 
Blainville  dillcre  de  celle  de  M.  Cuvier,  qui  ad- 
met les  Cirrhopodes  parmi  les  Mollusques  j  de 
celle  de  M.  de  Ferussac  par  la  place  qu'il  leur  fait 
occuper,  et  de  l'un  et  de  l'autre  par  la  création 
d'un  ordre  nouveau,  celui  des  Rudisies. 

M.  Latreille  (^Familles  naturelles  du  régne 
animal)  comprend  avec  les  Conchilères  de  M. 
Lamarck,  dans  sa  seconde  section  des  Mollusques, 
les  Agames,  tous  les  animaux  qui  n'ont  point  U'ac- 
coupiement.  Il  est  obligé  de  faire  dans  cette  sec- 
tion deux  divisions  principales  :  la  première,  les 
Exocéphales  ,  renferme  les  Haliotides  et  tous  les 
Teclibi  anches  de  M.  Cuvier,  ainsi  que  les  Cyclo- 
branches  du  mêuie  savant.  Cette  division  qui  seit 
d'taiermédjiiiite  pour  ainsi  due  entre  les  MoUus- 


ACE  5 

qiies  céphalés  et  les  Acéphales,  ayant,  par  les 
anuiKuix  qu'elle  contient  ,  beaucoup  plus  de  rap- 
ports avec  les  Mollusques  céphalés  qu'avec  les 
Acéphales ,  auroit  dû  être  placée  en  dehors  du  ca- 
dre de  ceux-ci. 

Les  iMollusques  acéphales  des  auteurs  ont  reçu 
le  nom  à'Endoccphales ,  et  iU  forment  dans  le 
système  de  M.  Laiieille  la  seconde  division  des 
Agames  j  ils  sont  divisés  en  deux  classes  ,  les  Bra- 
chiopodes et  les  Conchif(:ies  :  ces  derniers  ren- 
ferment quatre  grands  ordres,  fondés,  à  la  ma- 
nière de  Poly  ,  sur  la  forme  du  manteau.  Le  pre- 
mier contient  les  Acéphales  a  manteau  ouvert;  le 
second,  ceux  à  manteau  biforé;  le  troisième, 
ceux  à  manteau  iriforé  ;  le  quatrième  enfin,  ceux 
à  manteau  tubuleux.  (^Voyez  ces  mots.)  Dans  ces 
divisions  ne  sont  point  compris  les  Cii  rhipèdes  et 
lesTuniciers.  M.  Latreille  considère  les  premier» 
comme  intermédiaires  entre  les  Acéphales  et  les 
animaux  articulés,  et  les  seconds  comme  plus 
voisins  des  Aciinozoaires  que  des  Mollusques, 
suivant  en  cela  l'opinion  de  M.  Lamarck.  A  l'ar- 
ticle Mollusque  nous  reviendrons  sur  la  classili- 
calion  des  Acéphales,  sur  l'ensemble  de  leur  or- 
ganisation, et  nous  discuterons  la  question  im- 
portante de  leurs  rapports  naturels  avec  les  êtres 
environnans.  Voyez  Mollusque. 

ACÉFIIALOPIIORES.  Acephalophora. 

Dénomination  employée  par  M.  de  Blainville 
pour  la  grande  classe  des  Mollusques,  auxquels 
M.  Lamarck  a  donné  le  nom  de  Cotichiferes ,  et 
tous  les  auteurs  modernes  celui  \XAcéphales. 
Voyez  ce  mot  et  Mollusque. 

ACERE.  Akera. 

C'est  à  Muiler  que  l'on  est  redevable  de  celle 
dénomination  qu'il  employa  peur  une  espèce  du 
genre  Bulle,  dont  il  faisoit  son  Akera  bullata. 
(^et  animal  enira  dans  le  genre  Bulle  de  Linné  et 
des  conchyliologues  modernes.  D'après  ce  chan- 
gement ,  le  mot  Akera  auroit  dû  disparoitre  ; 
mais  par  une  substitution  qui  n'est  pas  sans 
exemple,  il  fut  appliqué  d'abord  par  M.  Cuvier 
à  un  genre  dans  lequel  l'Akera  bullata  n'esl 
pas  compris,  et  ensuite  par  ]M.  Feiussac  à  une 
famille  tout  entière,  à  lacjuelle  M.  Lamarck  a 
donné  le  nom  de  Bulléens.  {Voyez  ce  mot.) 
M.  Ferussac  partage  celle  famille  en  cinq  «renres 
qui  sont  :  Donde ,  Bullée ,  Bulle,  BuUineet  Sor- 
met  :  ces  deux  derniers  genres  sont  nouveaux. 
Les  Bullines  sont  bien  voisines  des  Bulles  pour 
la  coquille;  elles  ont  aussi  beaucoup  de  rapports 
avec  plusieurs  espèces  de  Tornalelles;  l'auima] 
dill'cre  de  celui  des  Bulles  p„r  les  tentacules  :  nouj 
croyons  qu'il  a  liesoin  d'êlre  mieux  connu.  Quant 
au  genre  Sormet ,  il  est  pris  d'Adanson.  M.  Cuvier 
n'a  pas  cru  nécessaire  de  le  séparer  des  B.illées, 
Nous  pensons  que  ce  genre,  comme  beaucoup 


y 


6  A  C  T 

d  autres,  a  besoin  d'élre  examiné  avec  soin  pour 
que  Ton  puisse  lui  assigner  des  rapports  naturels. 

P'ojez   BuLLÉENS. 

ACÉRÉS.  Acera. 

Nom  que  M.  Lalreille  a  donné  à  la  famille  que 
W.  Ferussac  a  nommée  les  Acères  et  M.  Lamarck 
les  BuUéeus.  y\.  Lalreille  divise  la  famille  en  deux 
sections,  les  Acérés  qui  ont  une  coquille,  l.s 
genres  Bullée  ,  Bulle  et  Sorraet ,  et  ceux  qui  sont 
sans  coquille,  le  genre  Donde  {Dntidiuni)  de 
ftleckel.  On  ne  trouve  pas  ici  le  genre  BuUine  de 
M.  Ferussac.  l'osez  Acèue  et  Bulléens. 

ACHELOÏTE.  Achetais. 

Genre  proposé  par  Moiiifort  {Conchyl.  sjst. 
iom.  1.  pag.  558)  pour  une  coquille  cloisonnée 
pétrifiée  ,  qui  doit  faire  partie  du  genre  Orlho- 
ctre  deSow.  {l^oyez  ce  mot.)  M.  de  Blainville , 
qui  place  ce  genre  dans  les  Conililes,  pense  que 
ce  pourrait  luen  cire  une  alvéole  de  Béiemnite 
opinion  q  le  nous  ne  partageons  pas. 

ACOCHLTDES.  AcnchLdcs. 

M.  Latrellle  a  divisé  les  Céphalopodes  octo- 
podes  en  deux  familles  {Fam.  nat.  du  règ.  aniin. 
pag.  i68)  ,  les  AcocLlides  et  les  Cyinbicochlides. 
Cette  première  famille  est  caractérisée  par  un  ani- 
mal qui  n'a  point  de  coquille  et  qui,  dans  son  in- 
téiieur,  renferme  deux  petites  pièces  cartilagi- 
neuses. Les  genres  Poulpe,  Elédone  et  Leacbic 
sont  les  seuls  qui  y  soient  placés.  D'Orbigny,  dans 
son  travail  sur  les  Cé^)!ialopodes  .  n'a  point  adopté 
cette  division    qui   nous   semble  peu   nécessaire. 

J^OjeZ  CÉPHALOPODES  et  OCTOÎ&DES. 

ACT/EON.  Actœon. 

Quelques  Aplysies  encore  imparfaitement  con- 
nues sous  plusieurs  rapports,  qui  ont  seulement 
deux  tentacules  ,  les  yeux  placés  en  arrière  ,  et 
qui  ont  autoui  du  pied  des  appendices  fort  larges, 
ont  servi  à  M.  Ocken  pour  établir  ce  nouveau 
{^enre  sur  la  supposition  aussi  que  ces  animaux 
sont  pulmonés  ,  ce  qui  les  rappi  ocberoit  des  On- 
chidies.  Mais  comme  il  manque  des  observations 
précises  à  l'égard  du  mode  de  respiration  ,  on  doit 
toujours,  à  l'exemple  de  M.  de  BLiinville,  con- 
server les  espèces  de  ce  genre  incertain  parmi 
les  Aplysies  ,  en  en  formant  une  petite  section  à 
part.  T^'oyez  Aplysie. 

ACTÉON.  Acieon. 

Genre  non  adopté  de  Montfort  {^Conch.  syst. 
iom.  2),  parce  que  M.  Lamarck  l'avoit  déjà  fait 
sous  le  nom  de  Tornatelle  pour  le  Voluta  torna- 
iiiis  de  Linné  qui  lui  sert  de   type.   Voyejs  Tor- 

liAIELtE. 


A  D  E 

ACTINOBOLE.  Actinobolus. 

Klein  ,  dans  son  Noi^a  method.  Oitrac. ,  a  pro- 
posé de  réunir  dans  un  seul  genre  toutes  les  co- 
quilles bivalves  qui  ont  dts  stries  ou  des  côtes 
rayonnantes.  On  doit  penser  qu'un  caractère  ex- 
térieur de  si  peu  d'importance  ne  pouvoit  faire  un 
bon  genre  :  aussi  celui-ci  ,  comme  la  plupart  de 
ceux  du  même  auteur,  n'a  point  été  adopté. 

ACYONÉE.  Acyonœa. 

Leach  a  proposé  ce  nom  pour  les  espèces  de 
Scalaires  dont  les  tours  de  spire  ne  se  touclient 
pas  ,  comme  dans  le  Scalaria  pretiosa.  On  seul 
combien  un  tel  genre  est  inutile.  Voyez  Scalaire. 

AUÉLOBRANCHES. 

M.  Duméril ,  le  créateur  de  ce  mot  et  de  la 
classe  de  Mollusques  auxquels  il  l'a  appliqué,  lui 
avoit  donné  une  extension  considérable  et  il  faut 
dire  mal  fondée  ,  puisque  sous  ce  caractère  si  gé- 
néral d'avoir  les  organes  respiratoires  non  visibles 
au  dehors,  ce  savant  professeur  rassembla  un 
grand  nombre  de  Mollusques  de  dillérente  nature, 
pensant,  à  ce  qu'il  paroît ,  que  tous  res  -iroient 
l'air  immédiatement.  Ainsi  dans  celle  classe  on 
trouve  avec  les  Hélices  et  les  Limaces  ,  les  Aply- 
sies, les  Sabots,  les  Nérites,  etc.  ,  la  plus  grande 
partie  en  un  mot  des  Mollu-,ques  qui  ont  entière 
l'ouverture  de  la  coquille.  Il  a  été  impossible  , 
lorsque  l'observation  est  venue  détruire  ces  rap- 
procliemens,  de  conserver  les  Adélobranches  , 
qui  furent  successivement  déoieaibrés  et  enfin 
entièrement  rejetés. 

ADÉLOPNEUMONÉS.  Adelopneumona. 

Aucun  des  auteurs  qui ,  dans  ces  derniers  temps, 
ont  proposé  pour  les  Mollusques  de  nouvelles  clas- 
sifications, n'a  manqué  de  former  avec  les  ani- 
maux de  cette  classe  qui  respirent  l'air  en  natuie, 
nue  famille  ou  un  groupe  dauS  lesquels  ils  ont  été 
mis  en  rapports  plus  tm  moins  nalurellemeni. 
M.  Gray  dans  sa  classification  des  Mollusques  , 
d'aprt-s  la  structure  interne  (^Bulletin  des  scien- 
ces naturelles,  lévrier  1824  J,  eu  fait  une  sous- 
classe  sous  le  uom  de  Pneuniobranchiu  (payez 
ce  mot),  et  il  la  divise  eu  deux  oniies  :  le  pre- 
mier est  celui  qui  nous  occupej  le  second  porte 
le  nom  de  P haiw rop ncuiiiotia. 

Les  Ailéiopueumoués  représentent  assez  bien 
les  Pulmonés  de  M.  Cuvierj  ils  renfermeul  les 
genres  suivans  : 

(i.  Tentacules  rétractiles.  Terreflres. 

Liniax  ou  Liinacidece ,  Onchidiutn  ,  Plectro- 
plionis ,  Testacella  ,  P'^itrina  ,  Achatina  ,  Cluu- 
silia. 

h.  Tentacules  cylindriques,  contractiles.  Am- 

philjii.s, 


A  D  E 

Auricula ,  Carychiuni  ,  Phytia. 
c.  Tenlat-ules  comprimes  ,  coniracliles.  Aqua- 
tiques. 

Limnœa  ,  Planorbis  ,  Ancyliis. 

Voyez  tous  ces  mois,  Polmokés  et  Mollds- 

QUES. 

ADÉLOSINE.  Adelosina. 

Genre  proposé  par  !\I.  d'Orliigny  dans  son  or- 
dre des  Ci'plialopodes  forarainifcres  ,  famille  des 
Aj;alliis(èf;iiPS  {^voyez  ce   mol),   pour   plusieurs 
Coquilles  microsco()iques  qui  ont  toutes  été  fi;^u- 
i-(5es  par  SoKlani.  Quand  elles  sont  adultes,  il  pa- 
reil   qu'elles    ont    beaucoup   d'analof;ie   avec   les 
Qioqueloculines ,  et  on  sera  bien  forcé  d'en  con- 
venir, lorsque   l'on  aura  comparé  les  caractères 
suivans  ,  donnés  à  ce  f^enre  par  W.  dOrbij;ny, 
avec   ceux   du  ^enre  Quinqueloculine  :  coquille 
commençant  par  nue  i;rande  ioi;e  arrondie,  ayant 
un  pn)loni;empnl  au  bout  duquel  est  une  ouver- 
ture munie  d'un  appendice;  sur  cette  pre.nière 
loge  viennent  se  placer  des  loges  en  pelotonne- 
ment  ,  de  u  anière  à  former  avec  l'à^e  un  enrou- 
lement sur  cinq  faces  ,  comme  dans  les  Qianque- 
loculines.  W.    d'Orl>ii;ny  ne  dit  pas  si  ,  dans  ce 
genre  ,  les  cinq  loji,es  sont  apparentes  comme  dans 
les  Quinqueloculines  ;   il  est  à  présumer  que  cela 
n'est  pas  ainsi  ,   car  alors  il  ne   resteriul   plus  la 
moimlrc  diUV'rence  entre  ces  deux  genres.  Si  nous 
en  jugeons  d'après  les   ligures   de  S'idani  ,  nous 
sommes  obligés  de  convenir,  ou  qu'elles  soûl  mal 
fiiiles ,  ce  qui  est  peu  probable,  ou  que  les  carac- 
tères donii;  s  par  M.  d'Orbigny  ne  sont  point  suifi- 
sans  ,  ou  bit  n  que  les  figures  dont  il  est  question 
ne  représentent  que  de  jeunes  individus.  C'eite 
dernière  conjecture  nous  semble  la  plus  prubaliie. 
Pourceux  qui  n'ont  point  vu  en  nature  ces  petites 
coquilles,  il  est  fort  diHîoile  de  résoudre  la  ques- 
tion et  de  faire  accorder  enlr'elles  les  objections 
que  nous  venons  de  proposer. 

ADESMACÉS.  Adesmacca. 

La  dernière  famille  du  troisième  ordre  des  Mol- 
lusques, dans  la  méthode  de  W.  de  Blainville 
(  Trait,  de  Malac.  pag.  677)  ,  a  reçu  ce  ntim;  elle 
renferme  presque  tous  les  génies  que  iVI.  Lamarck 
avoil  placés  dans -sa  famille  des  Tubicolée!-.  11  est 
cerlaiu  qu'elle  rassemble  des  animaux  qui  ont 
enir'eux  beaucoup  d  analogie  ,  à  l'exception  du 
genre  Fislulane,  qui,  d'après  noire  manière  de 
voir,  ne  sauroity  rester.  Voici  les  caractères  que 
M.  de  Blainville  donne  à  cette  famille  :  «  C(u-ps 
ovule,  alougé,  subcylindrique  ou  vermiforme; 
le  manteau  compléieruent  fermé  et  tubuleux  , 
ouvert  en  avant  pour  le  passage  d'un  petit  pied 
court,  très-peu  saillant  à  la  surface  de  la  masse 
abdominale,  et  terminé  ea  arrière  par  deux 
siphons  quelqiietois  fort  couris  ,  mais  toujours 
réunis  en  un    seul   tube  ;    bouche   médiocre  ,    à  ' 


A  G  A  7 

lèvres  simples,  et  appendices  labiaux  peu  con- 
sidi'rables;  branchies  lamelleuses  ,  longues,  ai- 
guës ,  se  prolongeant  dans  le  tube  ,  et  libres  à  leur 
extrémité.  Cocpiille  ordinairement  ovale-oblon- 
gue  ,  quelquefois  comme  tronquée  ,  constamment 
blanche,  non  ou  très-rarement  épidermée  ,  équi- 
valve ,  inéquilalérale,  ne  pouvant  jamais  recou- 
VI  ir  tout  le  corps  de  l'an  1  mal ,  tant  el  I  e  es  t  b.li  liante 
à  ses  extrémités;  charnière  sans  engrenage  ni 
véritable  ligament  corné;  une  impression  muscu- 
laire unique,  cpielquefois  avec  une  impression 
palléale  fortement  sinueuse  en  arrière.  » 

Quelques  parties  calcaires  accessoires  servant 
à  augmenter  l'élendiie  de  la  coquille  ou  prenant 
la  fi>rme  d'un  tube  qui  la  conlieni. 

(]etle  famille  contient  les  quatre  genres  Plio- 
lade  ,  Térédine  ,  Fislulane  et  Cloisonnaire.  Voyez 
ces  mois  ainsi  que  Tubicolées. 

J£.G\JŒ.  Eglœa.  'Voyez  Eglée. 

AGAMES.  Agarna. 

Seconde  branche  des  Mollusques  dans  le  .sj's- 
lènie  de  M.  Latrcille  qui  leur  a  imposé  ce  nom, 
parce  que  dépourvus  d'organe  copulaleur  mâle  , 
chaque  individu  se  féconde  lui-même.  Ces  Mol- 
lusques sont  d'ailleurs  tous  aquatiques  et  ne  res"- 
pirenl  qoe  par  des  branchies. 

Les  Aganies  sont  divisés  en  deux  sections  :  la 
première  porte  le  nom  A'E.rocéphales ,  et  la  se- 
conde celui  d'Endocc'p/ia/es  {Voyez  ces  mots.) 
La  première  section  se  partage  en  deux  ordres, 
les  Scutibranches  et  les  Cyclobranches  ,  qui  eux- 
mêmes  sont  divisés  en  plusieurs  familles.  La  se- 
oonde  section  renferme  tous  les  Conclufères  de 
M.  Lamarck,  les  Acéphales  des  auteurs;  de  sorte 
que  dans  le  même  embrancheiaent  des  Mollus- 
c[ues  on  trouve  de  véritables  Céphalés  à  coquille 
encore  tournée  en  spirale,  et  des  Acéphales  a  co- 
quille composée  de  deux  parties.  Ces  animaux 
cependant  n'ont  de  ressemblance  que  d'une  ma- 
nière fort  éloignée,  et  sous  le  rapport  seulement 
des  fonctions  de  la  génération.  Les  premiers  sont 
intimement  liés  avec  les  Mollusques  céphalés,  dont 
il  est  impossible  de  les  séparer;  ils  ne  le  sont 
point  autant  avec  les  Conchifères.  Cette  question 
de  classification  ne  pourra  êire  discutée  dans  son 
eu.semble,  et  comparativement  avec  les  auli.es 
systèmes,  qu'à  l'article  Mollosque,  auquel  nous 
renvoyons. 

AGANIDE.  AganiJes. 

Genre  établi  par  Monlfort  pour  les  Nautiles  dont 
b's  cloisons  sont  plus  ou  moins  sinueuses.  A  l'ar- 
ticle Nautile  nous  avons  tait  dans  ce  genre  une 
petite  section  ,  dans  laquelle  ces  espèces  viennent 
se  ranger.  Voyez  Nactilk. 

AGANON. 

Ruadelet,  dans  Is  premier  livre  des  Poissons 


8 


A  G  A 


couverts  de  test  dur,  page  X2  ,  dit  que  les  Grers , 
de  son  temps,  nommoient  ainsi  vul°;aiiement  le 
grand  Concha  iinbricata  que  les  cëoobiles  d'Ara- 
bie désignent  par  le  nom  de  Tridacria.  Ce  der- 
nier mot  a  été  conservé  par  les  concliyliologiies 
modernes,  qui  ont  fait  le  genre  Tridacne  avec  le 
Chama  gigas  de  Linné.  Ployez  Tridacne. 

AGARON. 

Adanson  ,  dans  son  Traité  des  coquillages  du 
Sénégal  (  pafi;.  64,  pi-  4>  fig-  7)5  nomme  ainsi 
une  espèce  d'olive  qui  est  une  variété  de  \'Olii>a 
hiatula  de  BI.  Lamarck,  que  l'on  trouve  fossile 
aux  environs  de  Bordeaux.  Elle  a  été  nommée 
dans  cet  état  Oliva  plicaria.  Vo_yez  Olive. 

AGATHINE.  Achatina. 

Les  apieurs  anciens  qui  ont  connu  les  coquilles 
de  ce  f^enre  ,  ne  les  ont  meutionnées  dans  leurs 
écrits  que  pour  en  faire  counoître  le  volume  ,  qui 
leur  parut  extraordinaire  pour  des  coquilles  ter- 
restres. Pline  et  Varron  rapporleut  que  quelques- 
unes  peuvent  contenir  quatre-vingts  quadraiis. 
Onsupposoil,  et  c'étoit  le  senliaient  de  presque 
tous  les  coinmeulaleurs,  que  le  qujdran  éloit  une 
mesure  de  capacité,  d'où  il  résultoit  des  suppo- 
sitions nombreuses  par  rapport  aux  coquilles  dont 
il  est  question.  Ainsi  il  auroit  fallu  qu'elles  lussent 
autrefois  d'un  volume  triple  de  ce  qu'elles  sont 
aujourd'hui.  Il  fuudroit  croire  que  nous  n'avons 
pas  encore  retrouvé  cette  énorme  espèce,  quoi- 
que nous  connussions  beaucoup  mieux  l'Alrique 
sa  patrie  que  les  Aucieus,  ou  il  faudroit  partager 
le  sentiment  de  queltiues  personnes  qui  pensent 
que  depuis  l'époque  de  Pline  et  de  \arron  ,  l't-s- 
pèce  a  dégéuérrt  au  point  de  ne  s'oOrir  à  nos  ve- 
gards  que  dans  des  proportions  beaucoup  moin- 
dres. Ces  diverses  hypothèses  ne  sont  point  ad- 
missibles, car  des  oliservaiious  nombreuses  prou- 
veroient  que  la  seule  graiule  espèce  auroit  dégé- 
néré, tandis  que  les  autres  du  même  pays  seroitut 
lestées  dans  les  dimensions  où  nous  les  voyous 
maintenant.  Eu  admettant  l'explication  de  i\i.  de 
Ferussac  on  aplanit  toutes  les  difficultés,  et  les 
observations  d«s  Anciens  rentrent  dans  l'ordre 
naturel  des  choses.  Cet  auteur  prétend  que  le 
quadran  étoit  une  pièce  de  monnoie  de  la  gran- 
deur de  nos  sous,  et  il  n'est  pas  difl'icile  de  trou- 
ver dans  nos  colle,  tions  de  grands  individus  de 
l'Agathine  d'Afrique  qui  puisseut  contenir  quatre- 
vingts  de  ces  pièces. 

'  I,ts  auteurs  qui  avant  Linné  connurent  les  co- 
quilles de  ce  genre  ,  les  placèrent  parmi  les  Buc- 
cins et  le.»  conunKlirent  même  avec  les  coquilles 
marines.  Il  faut  cependant  excepter  Lister,  cjui  , 
en  conservant  le  nom  de  Buccins  pour  des  co- 
quilles tenesties,  l'appliqua  aux  Agaihlnes,  qu'il 
sépara  tiès-bien  des  coquilles  marines.  Linné, 
ecubarrassd  sans  doute  de  placer  couveuablemcnt 


A  G  A 

CCS  coquilles ,  ne  voulant  point  créer  un  trop 
grand  nombre  de  genres  ,  les  jeta  pour  ainsi  dire 
au  hasard  dans  le  genre  Bulle  ,  d'où  Bruguière  les 
prit  pour  les  placer  dans  sou  genre  Bulime,  où 
elles  sont  beaucoup  mieux  placées,  quoique  ce 
genre  lui-même  ne  soit  guère  meilleur  que  celui 
de  Linné.  {Voyez  Bulime.;  Bruguière  ,  dans  son 
article  Bulime  de  ce  Dictionnaire,  eut  soin  de 
faire  une  section  particulière  pour  les  Agalhines, 
qu'il  caractérisa  par  la  troncature  de  la  columelle, 
de  sorte  que  M.  Lamarck  trouva  déjà  rassemblés 
et  bien  groupés  les  élémens  du  genre  Agathine, 
qu'il  proposa  dans  le  Système  des  aiiiniaur  sans 
vertèbres,  1801.  M.  de  Roissy  adopta  ce  genre 
{^Biiffon  de  Sonnini ,  tom.  V.  des  MoU. ,  pag.  553 )j 
il  le  place  entre  les  Ambrettes  et  les  Maillots, 
s'écarlant  en  cela  de  M.  Lamarck,  qui  le  mettoit 
à  la  suite  des  Bulimes.  Lorsque  ce  savant  créa  la 
famille  des  Colym.icées  dans  la  Philosophie  zoo- 
logique ,  le  genre  Agathine  dut  en  faire  partie ,  et 
on  le  trouve  dans  les  rapports  indiqués  par  M.  de 
Roissy  ,  c'est-à-dire  entre  les  Amphibulimes  ,  qui 
est  le  même  genre  que  le  Succinea  de  Draparnaud 
et  les  Maillots  ;  il  laissa  subsister  ces  rapports  sans 
presque  3'  rien  changer  dans  ses  autres  ouvrages, 
['Extrait  du  Cours  et  ['Histoire  des  aniiuaujc  sans 
fertètfres.  Montfort  s'empara  de  ce  genre  pour  le 
démembrer  à  sa  mauière  ,  comme  il  le  fit  pour 
presque  tous  ceux  qui  furent  proposés  avant  lui  ; 
il  en  sépara  les  Polyphèmes  et  les  Rubans,  tous 
deux  mutiles,  qui  peuvent  tout  au  plus  former 
des  sous-divisions  ou  des  groupes  dans  le  genre  : 
aussi  nous  ne  connoissous  point  d'auteur  qui  les 
ait  adoptés. 

11  est  assez  difficile  de  deviner  pour  quel  motif 
les  genres  Bulime  et  Agathine  ayant  été  très-bien 
circonscrits  par  M.  Lamarck,  M.  Oken  les  réunit 
et  donne  à  cet  ensemble  le  nom  de  Pythia.  On 
ne  peut  penser  autre  chose  ,  que  M.  Oken  ayant 
aperçu  un  passage  entre  les  deux  genres,  il  aura 
cru  pouvoir  les  réunir.  Ce  passage  existe  sans  con- 
triîGU  ,  mais  point  encore  aussi  fortement  que  dans 
quelques  autres  ,  où  it  est  impossible  raisonnable- 
ment de  fixer  la  place  de  certaines  espèces  plutôt 
dans  l'un  que  dans  l'autre. 

M.  Cuvicr  (  Règ7ie  animal ,  tom.  Il  ,  pag.  409  ) 
a  conservé  le  genre  A^athiue  dans  son  intégrité  , 
et  à  titre  de  genre  il  fait  parue-tles  Pulnionés  ter- 
restres avec  les  Limaces ,  les  Escargots  et  lesClau- 
silips.  Ce  savant  professeur  considérant  la  tronca- 
ture de  la  base  de  la  columelle  comme  un  com- 
mencement ou  un  rudimeut  de  l'échancrure  de 
beaucoup  de  coquilles  marines,  place  ce  genre  a 
la  fin  de  cette  famille  pour  le  rapprocher  autant 
(|ue  possible  de  ces  coquilles  à  véritable  échau- 
ciure;  cur  il  est  à  remarquer  que  les  Agathines  , 
malgré  cette  troncature  remarquable,  ne  laissent 
pus  ipie  d'avoir  l'ouverture  entière.  Cette  maniera 
de  voir  étoil  en  quelque  sorte  admissible  alors 
que  l'on  ne  connoissùit   poiut  1  animal  des  Aga- 

thinei , 


A  G  A 

tliines.  Aujourd'hui  que  l'on  sait  que  cet  animal 
n'a  lieu  de  plus  que  les  autres  llûlices,  qu'aucun 
organe  particuliei'  ne  passe  par  celle  sorie  d'e'- 
cliancrure,  il  en  icsulle  qu  on  ne  peut  plus  consi- 
dérer les  Af^alliines  connue  un  passage  à  d'autres 
geures.  M.  de  L'crussac  ,  dans  son  nouvel  arran- 
gement du  j;enre  n(^lice  ,  n'a  point  du  tout  admis 
le  genre  de  M.  Lamarckj  il  l'a  fondu,  comme 
Leautoup  daulres,  dans  le  {çenre  Hélice  :  il  en 
fait  deux  sous-gcnres  ,  aii-\((uels  il  donne  les  noms 
de  Cochlilome  et  de  Coch/icope  j  il  les  place  dans 
la  section  des  Cocliloules.  Il  divise  le  premier  eu 
deux  groupes,  le  premier  pour  les  espèces  dont 
ftlontlort  a  fait  le  {',eiue  Liguiis ,  et  le  second  pour 
le  reste  des  Agatliiiies  de  M.  Lamarck.  Les  Cocli- 
licopes  sont  également  divisées  en  deux  sections  ; 
la  première  pour  les  espèces  dont  Wontfort  a  fait 
son  genre  Pol^pbème  ,  et  la  seconde  porte  le  nom 
de  Stiloïdes ,  à  cause  de  leur  forme  alongée.  Ces 
changemens  proposés  par  M.  de  Ferussac  n'ont 
point  été  adoptés  et  ne  pouvoient  l'être  ,  parce 
qu  il  n'étoit  pas  nécessaire  de  créer  de  nouveaux 
noms  génériques  pour  les  substituer  à  ceux  qui 
exisioient  déjà  ,  et  ensuite  parce  que  les  Agatlii- 
iies  forment  une  série  conlinue,  dans  laipielle  les 
passages  d'un  groupe  à  l'autre  se  f.iisaut  d'une 
manière  insensible  ,  il  est  fort  diHlcile  de  poser 
des  limites  ,  et  les  motifs  qui  ont  déterminé  les 
ciinchyliologucs  à  ne  point  adopter  les  dénienibre- 
nicns  de  Monlforl ,  subsistent  pour  rejeter  les  divi- 
sions de  M.  de  Ferussac. 

A  l'exemple  de  MM.  Cuvier  et  T.amarck,  M.  de 
Blainville  a  adopté  le  genre  Agathine  ,  et  il  le 
place  entre  les  Bulimes  et  les  Clausilies ,  ce  qui  le 
remet  dans  les  rapports  indiqués  par  M.  de  Roissj'. 
M.  Latreille  {Fani.  nat.  du  Règ.  ani?n.  p.  180), 
en  adoptant  le  genre  ,  en  a  fait  une  section  à  part 
dans  sa  famille  des  Géococlilides.  M.  Graj,  dont 
la  classification  est  antérieure  aux  deux  que  nous 
venons  de  mentionner,  a  réuni  dans  la  première 
section  de  l'ordre  qu'il  nomme  Ad'ilopneumona  , 
les  genres  Limace,  OncLidie,  Plcctropliore,Tes- 
larelle,  Vitrine,  Hélice,  Agathine  et  Clausilie  , 
ce  qui  conserve  au  genre  qui  nous  occupe  ,  les 
mémos  rapports  à  peu  près  que  ceux  établis  par 
W.  Lamarck. 

Les  Agailiines  se  trouvent  surtout  dans  les  con- 
trées chaudes  des  deux  continens.  Les  espèces  qui 
habitent  les  régions  tempérées  sont  Irès-peiites , 
et  nous  pourrions  citer  à  l'appui  les  deux  qui  sont 
propres  à  l'Europe.  L'animal  ne  dillère  ])as  d'une 
manière  très-sensible,  à  ce  qu'il  paroît ,  des  autres 
Hélices  5  cependant  M.  de  Blainville,  qui  en  a 
examiné  une  grande  espèce  rapportée  par  MM. 
Quoy  et  Gayraard ,  fait  remarquer  qu'il  y  a  une 
sorte  d'interruption  du  collier  à  l'endroit  de  la 
troncature  columcUaire  ,  et  que  celte  troncature 
elle-mcii;e  doit  son  existence  à  une  saillie  jKirti- 
culière  du  muscle  columellalre.  U'un  autre  coié, 
M.  Say  ,  qui  a  donné  la  description  de  l'animal  de 

Histoire  Naturelle  des  Vers.   Tome  II. 


A  G  A  9 

W'hhatina  glans ,  indique  dans  les  lealaculcs  une 
inilexiou  particulière,  ce  qui  détermine  nécessai- 
rement une  forme  différente  de  celle  des  tenta- 
cules des  Hélices  :  il  paroît  aussi  que  les  appen- 
dices labiaux  sont  très-grands.  11  pourroit  arriver 
qu'en  faisant  l'analoraie  complète  de  cet  animal  , 
on  trouvât  des  motifs  suRlsaiis  pour  en  faire  un 
bon  genre. 

CARACTÈRES    GENERIQUES. 

Coquille  ovale,  obloogue  ,  quelquefois  lurri- 
culée.  Ouverture  entière,  plus  longue  que  large  , 
à  bord  droit  tranchant,  jamais  réiléchi.  Columeile 
lisse,  assez  fortement  excavée  ,  tronquée  el:  ou- 
verte à  sa  base. 

Bruguière  ,  dans  la  troisième  section  du  genre 
Bulime  de  ce  Dictionnaire,  a  décrit  quatorze  es- 
pèces qui  doivent  faire  partie  du  genre  Agathine. 
Nous  renvoyons  à  ces  descriptions,  parce  qu'elles 
sont  bonnes  et  bien  faites. 

M.  Lamarck  a  ajouté  cinq  espèces  nouvelles  à 
celles  de  Bruguière  ,  ce  qui  fait  dix-neuf.  M.  de 
Ferussac,  dans  son  Prodrome ,  e;i  indique  seize 
dans  le  sous-genre  Cochlltome  et  vingt  dans  le 
sous-genre  Cochlicope,  ce  qui  porte  .i  Irenie-six 
le  nombre  des  espèces  connues.  11  faut  y  ajouter 
le  Bulla  helicoides  de  Brocchi ,  qui  se  rencontre 
fossile  en  Italie,  et  dont  l'analogue  vivant  est 
connu,  et  notre  Achatina  pellucida  fossile  des 
environs  de  Pans. 

Nous  allons  indiquer  les  espèces  les  plus  remar- 
quables qui  ont  été  répandues  dans  les  collections 
depuis  Bruguière. 

I.  Agatuine  immaculée.  Achatina  imma~ 
culata. 

A.  testa  maximâ  ,  ovato-oblongâ ,  ventricnsâ , 
loiigiludmahter  sukuto-rugosâ  ,Julfâ ,  apice  al- 
bidâ  ;  aperturâ  spi/â  longiore  y  columellà  rmeo 
tmctà;  labm  intiis  albo  ,  margiiic  inLerioreJusco. 
Lahk. 

Lamk.  Anim.  s.  vert.  iom.  6.  pari.  2.  pag.  ia8. 
n".  3. 

Fer.  Hist.  nat.  des  Moll.  terr.  etjlw.  20f .  Itç. 
pi.  127. 

Cette  coquille  est  une  des  plus  belles  du  genre; 
elle  efl  prcsqu'aussi  grande  que  V Acliatina  per- 
dix  ^Bulimus  achatmus ,  Brug. ).  Sa  forme  est 
ovale  ;  elle  est  ventrue  ,  et  son  sommet  est  blanc 
et  obtus.  Ce  qui  la  distingue  éminemment  des  au- 
tres espèces  du  même  genre,  ce  sont  les  sillcns 
longitudinaux  qui  ornent  sa  surface  externe  :  ils 
sont  réguliers  et  indiquent  les  accroisseraens  sut;- 
cessifs  de  la  coquille.  La  spire  ,  composée  de  huit 
tours  légèrement  convexes,  est  plus  courte  que 
l'ouverture.  La  suture  est  simple  au  sommet  ;  elle 
est   submarginée   vers   les    deux    derniers    tours. 

B 


To  A  G  A 

•Comme  son  nom  l'indique,  coite  Agalliine  est 
d'une  couleur  uniforme,  d'un  fauve  foncé  Llan- 
chissant  vers  le  sommet  ;  en  dedans  elle  est  blan- 
che. La  coluroeile  est  rose  ,  et  le  bord  droit ,  qui 
est  mince  et  tranchant,  est  brun  à  l'intérieur. 
Longueur,  cinq  à  six  pouces.  On  ignore  sa  pa- 
trie. 

2.  Agathine  llammigère.  Achatina  Jlanuni- 
gera. 

A.  testa  elongcità  ,  ovato-conicâ  ,fuh-Ci,  basi 

fuse  à ,  apice  iilbidâ  ,  Jlanimis   longtliidinalilnis 

./iiho  -Jiiscis  ornatâ  y  coluinellâ  a/l'idâ  y   laliro 

ïntùs   Julfo     subalbido  y     avfractibus     octonis. 

NoB. 

Hélix  Jlammigfra.  Fer.  Pmdr.  pag.  49-  ""• 
541.  Hist..rint.  des  Moll.  terr.  etjluf.  )2<^.  Iw. 
pi.  1  \^.  fig.  5.  6.  7. 

Buccinuin.  Lister  ,  Syn.  conch.  tab.  g.  fig.  4- 

L'Agalhine  flammigère  étoit  connue,  comme 
on  le  voit  ,  depuis  la  publication  de  l'ouvrage  de 
Lisler;  mais  comme  elle  est  restée  très-rare  dans 
les  collections,  le--  auteurs  ne  l'ont  pas  mention- 
née. Depuis  cette  époque,  j\L  de  Ferussac  en  a 
donné  une  excellente  ligure  dans  son  ouvrage.  Les 
personnes  qui  ne  possèdent  pas  celle  coquille, 
s'en  feront  une  très-bonne  idée  en  consuliant  cette 
iigure. 

Celle  espèce  a  la  forme  alongée  et  subturriculée 
de  l'Ai;alhine  ruban  i^Bulinius  virgineus ,  Brug.), 
mais  elle  est  plus  grande  et  ses  tours  de  spire  sont 
moins  arrondis;  elle  est  ovale-conique,  compo- 
sée de  sept  à  Luit  tours  de  spire  à  peine  convexes  : 
la  suture  qui  les  sépare  est  simple  et  peu  pro- 
fonde. Sur  un  fond  fauve  clair  se  dessinent  des 
ilammes  nombreuses  et  serrées,  d'un  fauve  plus 
foncé  ,  ordinairement  brunes  à  la  base.  La  base  du 
dernier  tour  est  marquée  d'une  large  zone  d'un 
brun  foncé  qui  est  tranclice  net  sur  la  coquille; 
les  flammes  dans  cette  partie  sont  presque  noires. 
Le  sommet  est  blanc.  L'ouverture  est  beaucoup 
plus  courte  que  la  spire;  la  lèvre  droite  est  mince 
et  tranchante,  et  fauve  en  dedans,  mais  celle 
couleur  est  légèrement  teintée  de  blanc.  Quoi- 
que par  sa  forme  celte  espèce  doive  se  placer 
près  de  l'Agailune  ruban  ,  elle  s'en  éloigne  ce- 
pendant par  la  forme  de  la  columelle,  qui  ne  pré- 
sente pas  dans  son  milieu  une  forte  excavation 
et  à  sa  base  une  profonde  écliancrure.  La  par- 
lie  antérieure  de  la  lèvre  droite  dépasse  de  beau- 
coup la  longueur  de  la  colnmelle,  ce  qui  n'a  pas 
lieu  dans  l'Agathine  ruban  et  les  autres  espèces 
qui  en  appr.'chent,  desorle  que  l'e-^pèce  dont  il  est 
quesiion  peut  servir  de  liaison  entre  les  grandes 
espèces  d'Agalhines,  comme  V Achatina  pcr- 
dix ,  elc,  et  celles  dont  Moni fort  r.vuit  fait  son 
genre  Liguiis.  Il  en  est  de  même  du  Bulimiis  exa- 
ratus  de  15ruguière,  à  la  description  duquel  nous 
renvoyons. 


A  G  A 

5.  Agathixe  rose.  Achatina  rosea. 

A.  testa  ovato-oblovgâ  ,  roseâ  ,  longitudinaliter 
tenuissimè  striatâ  ,  apice  aculâ;  aperturâ  ovato- 
aciitâ  ,  angustâ  ;  labro  tenui  acuto  sinuato. 
AoB. 

Hélix  rosea.  Fer.  Hist.  nat.  des  Moll.  teir.  et 
Jluv.  21''.  Ud.  pi.  ilA.fig.  I.  2.  3.  Ibid.  Pmd. 
pag.  5o.  n".  35(>. 

Il  y  a  lieaucoup  d'analogie  entre  cette  espère 
et  le  Hiilimus  glans  de  Briiguièrc.  Sa  spire  est 
composée  du  même  nombre  de  tours,  mais  elle 
est  plus  alongée  ,  car  l'ouverture  est  à  peine  la 
moitié  de  la  longueur  totale  :  ses  tours  sont  légè- 
rement convexes,  séparés  par  une  suture  simple  , 
submarginée  dans  quelques  individus;  le  sommet 
est  médiocrement  pointu.  Toute  la  coquille  est 
recouverte  do  stries  longiludinales  très- fines, 
serrées,  profondes,  légèrement  sinueuses  comme 
le  bord  droit  de  l'ouverture  ;  elle  est  tout-à-fùit 
sans  taches ,  d'un  rose  pâle  blanchâtre  en  dehors, 
un  peu  plus  foncé  vers  le  sommel;  à  l'intérieur 
elle  est  d'un  rose  légèrement  fauve.  L'ouverhire 
est  ovale  ,  oblongue ,  assez  étroite ,  surtout  posté- 
rieurement ;  la  columelle  est  légèrement  sinueuse, 
fortement  tronquée  à  sa  base  ,  et  de  fort  peu  moins 
longue  que  le  bord  étroit. 

M.  de  Ferussac  a  figuré  comme  variété  de 
cette  espèce  une  coquille  subturriculée  que  l'on 
sépareroit  volonliers  comme  espèce  distincte, 
mais  qui  est  sans  doule  liée  au  type  par  une  série 
non  interrompue  de  variétés  de  plus  en  plus  alon- 
gées.  Longueur  ,  soixante  millimètres. 

Cette  espèce  fort  rare  vient  des  Flondes.  Nous 
la  possédions  depuis  long-temps,  lorsque  M.  de 
Ferussac  en  a  publié  la  figure. 

4.  Agatbi.ve  du  Pérou.  Achatina  pemviana. 
Lamk. 

A.  testa  c\lindraceo-Jusifonni ,  tenui,  peltu- 
cidâ  ,  longitudinaliter  tenuissimè  striatâ  ,  striis 
transi'ersis  subdtcussatâ  ,  albâ  ,  flammulis  li- 
neolisque  mjo  Jiiscis  i-ariegatâ ;  suturis  subcaiiii- 
liculatis  j  ultimo  anjractii  spirâ  longiore  ,  costit- 
lis  incunibentibits  instructo.  Lamk. 

Lamk.  Anim.  s.  vert.  tom.  6.  part.  2.  pag.  l32. 
n°.  14. 

Hélix  pretiosa.  Fer.  Hist.  nat.  des  Moll.  terr. 
etjluv.  liv.  3.1.  pi.  1 35.  fig.  4- 

On  peut  considérer  l'Agathinedu  Pérou  comme 
une  des  plus  jolies  coquilles  qui  existe;  elle  est 
ovale, sulicylindracée,  lormée  de  huit  loursde  spire 
légèrement  convexes,  fortement  séparés  par  une 
suiure  profonde,  subcanaliculée,  un  peu  niargi- 
née,  surtout  sur  le  dernier  tour  :  celui-ci  est  beau- 
coup plus  grand  que  toule  la  spire.  En  dehors 
cette  coquille  ollre  sur  touie  la  surface  des  sirit-s 
longiludiiiales  très-fines,  très-serrées,  qui  sont 
coupées   transversalement  par    d'autres   un  peu 


A  G  A 

moins  v(?gu!ièrcs,  de  sorlc  qu'elle  se  liouve  cou- 
verte d'un  réseau  trcs-dôiiral.  Sur  un  lond  blanc, 
(lui  se  cliaiiu;e  en  fauve  vers  le  soiuiiiet,  se  desM- 
nt-ut  les  llammnles  fauves  ou  bruucs  ,  qui  sur  le 
dernier  lour  se  divisent  vers  la  base  eu  plusieurs 
liuL'oles  de  la  même  couleur.  L'ouverture  est 
étroite.  Le  bord  droit  est  simple,  Iraucluia,  ne 
dépassant  presque  pas  réelianerure  columellairej 
la  columelle  est  fortement  excavée  vers  son  tiers 
antérieur. 

Cette  coquille  rare  et  précieuse  vient  du  Pérou  j 
elle  a  quarante-cinq  millimcires  de  longueur. 

5.  Agathine  de  Marmm.  Achalina  Marniini. 
NoB. 

A.  testa  ovato-nblongâ  ,  subftisijhrmi  ,  tenui , 
pellucidâ  ,  albà  ,  apice  ohtiisâ  ,  longitudinaliler 
plicatâ  j  aperUirà  spirâ  longiore ,  suiuiis  dégan- 
ter crenatis.  NoB. 

Cette  jùlie  espèce  nous  a  été  communiquée  par 
W.  Marmin ,  amateur  distiug^ué  ,  auquel  nous  nous 
]iIaisons  de  la  dédier  :  c'est  une  des  coquilles 
rares  de  sa  charmante  colle£lioa.  L'individu  qu'il 
possède,  le  seul  qui  me  soit  connu  ,  jeune  encore, 
est  Irès-raince  ,  diapliane  ,  blanc  ,  sans  aucune 
tache,  de  lorme  ovalaire  j  le  dernier  lour  est 
beaucoup  plus  grand  que  le  reste  de  la  spire  , 
qui  est  composée  de  huit  tours;  le  sommet  est 
lisse  et  fort  oblus.  Les  tours  sont  pou  convexes, 
chargés  de  plis  longitudinaux  bien  distincts  , 
réguliers,  plus  saillans  vers  la  spire  qu'a  la  base 
de  la  cotjulUe  ,  où  ils  descendent  eu  diininuaiit 
insensiblemenl.  Chacun  de  ces  plis,  en  aboulissaul 
sur  la  suture,  y  (orme  une  créneluie ,  de  sorte  que 
la  suiure  est  crénelée  régulièreinenl  et  élégam- 
ment d'un  bout  à  l'autre.  L'ouverture  est  étroite  , 
plus  longue  que  la  spire,  assez  semblable  à  celle  de 
\ Achatina  rosea ;  le  bord  droit  est  mince  et  tran- 
<:hant  ,  et  ne  dépasse  pas  la  troncature  de  la  colu- 
melle à  sa  base  :  celle-ci  est  excavée  dans  son  mi- 
lieu. 

On  ne  connoît  pas  la  pairie  de  cette  coquille. 
Klle  a  cinqualc-trois  milhtiièues  de  longueur.  Ca- 
binet de  Ji.  Marmin. 

6.  Agathine  olive.  Acluitina  oleacea. 

A.  testa  ovato-oblongâ  polilis^iiuâ,  diaphanâ 
virescenle  y  apice  acutâ;  iiperturâ  aiigustà  ,  spirâ 
a(]uali i  anjractihus  octonis,  cont>ex:iusculis;  co- 
luitiellà  basi  valdè  contorlù  ,  compressa ,  albà; 
Utbro  dejrlro  sinuato.  iSoB. 

Heli.c  oleacea.  Fer.  Pmd.  pog.  5o.  «°.  5b'o. 

M.  Ferussac  n'ayant  donné  que  le  nom  de  celle 
espèce,  sans  _y  ajouter  de  figuie  ou  une  descrip- 
linn  ,  il  nous  auroit  été  impossilile  de  la  recoa- 
nollre,  sans  la  complaisance  de  W.  Marmin,  qui 
en  u  déterminé  un  ludiviiu  de  sa  collection  dans 
celle  de  M.  de  Ferussac  :.outre  qu'elle  a  à  peu  près 


A  G  A  rr 

la  forme  ,  elle  a  aussi  la  couleur  du  frull  de  l'oli- 
vier. Elle  est  ovale,  pointue,  lisse,  polio,  bril- 
lante, pariout  d'un  VL-rt  jaunâtre  ;  quelques  Ijara- 
mules  d'un  jaune  obscur  se  remarquent  sous  le 
dernitr  tour  vers  l'ouverture,  dont  elles  sont  les  an- 
ciennes traces.  LaspiretstpoiuUie,  conique,  com- 
posée de  huit  tours  peu  convexes,  dont  le  dernier 
est  plus  grand  ou  au  moins  aussi  grand  que  tous 
les  autres.  L'ouverture  est  presque  droite  ,  étroite  , 
surtout  postérieurement.  La  columelle  est  forte- 
ment contournée  en  dedans,  au  tiers  antérieur  de 
sa  longueur;  elle  s'aplatit  à  la  base  et  devient 
blanche  :  la  lèvre  droite  est  mince  et  sinueuse. 
On  présume  que  cette  espèce  vient  des  Antilles. 
Elle  a  vingt-huit  à  trente  millimètres  de  longueur. 

7.  AcATHiNE  demi-sillonnée.  Achatina  seini- 
sulcata.  NoD. 

A.  testa  elongatà    subtunitâ ,  apice  obtusâ , 

Juh>à  ,  flainiuulis    distuntibus  Jiiscis   instructâ  , 

regulanter  stnatà  ,  basi  lœvigalâ;  aperturâ  ini- 

nimâ  sublriangu/tirij   colunieUâ  maxime   con- 

tortâ. 

Nous  ne  connoissons  nulle  jiart  de  figure  ou  de 
description  qui  ait  queltiue  rapport  avec  l'espèce 
que  nous  caractérisons.  Elle  est  alongée  ,  conique  , 
et  d'après  cela  elle  peut  fort  bien  établir  le  pas- 
sage entre  les  espèces  glaudiibrmes  et  celles  que 
M.  de  Ferussac  nomme  les  slyloides,  parce  qu'elles 
sont  fort  alongées.  Sa  spire  est  composée  de  huit 
tours  légèrement  convexes  ,  séparés  par  une  su- 
ture simple;  ils  sont  striés  longiludinalement.  Les 
stries  sont  simples,  régulières,  peu  serrées,  sur- 
tout sur  le  dernier  tour,  où  elles  s'atténuent 
vers  le  milieu  et  disparoissent  totalement  à  la  base 
de  la  coquille  qui  se  trouve  lisse  dans  cet  endroit. 
Cette  coquille  est  de  couleur  fauve  clair  ou  cha- 
mois ,  plus  foncé  vers  le  sommet  qui  est  presque 
brun.  Sur  ce  loud  se  dessinent  quatre  ou  cinq 
(larnmules  bruucs  sur  chaijue  lour  :  ces  raies  bru- 
nes sont  longitudinales  ,  étroites,  et  coriséquem- 
ment  as>ez  éloiguées  les  unes  des  autres.  L'ouver- 
ture est  courte,  sublrianguiaiie.  La  columelle  est 
fort  oblique,  ibrleuient  sinueuse  vers  le  inilieu 
et  contournée  sur  elle-même  à  la  base  où  elle  est 
ajilatie.  La  lèvre  droite  est  mince,  tranchante  à  la 
base  ;  elle  c'est  guère  plus  longue  que  la  tronca- 
ture de  la  columelle. 

Nous  ignorons  la  patrie  de  cette  espèce  ,  qui  est 
de  notre  collection.  Longueur  ,  trente-sept  milli- 
mètres. 

8.  Agathine  turriiellée.  Achatina  iurritellata. 

iNoB. 

A.  testa  lutritâ  y  elongatà  ,  angustâ  ,  candidis- 
siiiiâ  ,  lœfigalà  y  aperturâ  brei'issimâ  y  columellâ 
inedio  sinuatâ  J  basi  obliqué  truncatàj  apice  obtu- 
siusculo. 

La  lorme  de  cette  coquille  est  fort  diflérente  de 

B  2 


12  A  G  A 

la  plupart  des  espèces  du  génie;  elle  a  l'aspect 
d'une  petile  vis  ,  mais  étant  lerreslre  elle  ue  peut 
entier  dans  ce  genre.  Elle  est  (urricuk'e  ,  alongée  , 
élroite  à  la  base,  légèrement  obluse  au  sommet; 
elle  est  louie  blanche  ,  sans  aucunes  lâches,  lisse, 
polie,  brillante.  La  spire  est  formée  de  dix  louis 
légèrement  convexes;  la  suture  est  peu  profonde 
et  simple.  L'ouverture  est  Irès-pelite,  un  peu  plus 
longue  que  large,  occupant  un  peu  plus  du  quart 
de  la  longueur  de  la  coquille.  La  columelle  est 
fort  oblique,  recourbée  dans  son  milieu  et  échan- 
crée  à  sa  base  ,  mais  obliquement  et  pas  aussi 
profondément  que  dans  la  plupart  des  espèces. 
La  lèvre  droite  est  simple,  mince,  tranchante,  un 
peu  évasée  à  la  base  ,  où  elle  ne  dépasse  presque 
pas  la  troncature  de  la  columelle. 

Nous  ignorons  l'iiabilat  de  cette  espèce  qui  pa- 
roît  fort  rare;  nous  ue  connoissons  que  le  seul  in- 
dividu de  notre  collection  :  il  est  long  de  trente- 
trois  millimètres  et  large  de  neuf  millimètres  à  la 
base.  L'ouverture  a  juste  la  longueur  de  ce  dia- 
mètre de  la  base. 

Nous  rapportons  aux  Agathines  un  petit  genre 
de  jM.  Risso  que  nous  aurions  peut-éire  mal  com- 
pris sans  la  communication  (]ue  nous  en  a  faite  en 
nature  M.  Marmin.  Le  genre  Vediantius  doit  donc 
être  supprimé,  puisqu'il  est  un  double  emploi  du 
genre  Agathine.  L'espèce  qui  a  servi  de  type  à 
ce  genre  est  certainement  nouvelle.  M.  Risso  lui  a 
donné  le  nom  de  Eristalius  qui  n'a  aucune  signifi- 
cation; mais  nous  pensons  qu  il  y  a  erreur  involon- 
taire ,  et  que  c'est  Eristalis  que  l'auteur  a  voulu 
mettre.  Quoi  qu'il  en  soit ,  pour  éviter  toute  équi- 
voque ,  nous  lui  connons  le  nom  du  savant  qui  en 
a  fait  la  découverte. 

g.  Agathine  Risso.  Achatma  Risso.  Nos. 

A.  testa  paivulâ ,  ovatà  ,  pellucidà  ,  comeâ , 
Icpvigatâ ,  apice  obtusâj  aperturâ  spiiâ  longiorej 
eolumtllX  contorlù  ,  basi  albâ  ,  rectâ. 

Cette  petite  coquille  est  de  forme  ovale,  un  peu 
obtuse  au  sommet;  elle  est  de  couleur  brune  ou 
cornée,  un  peu  foncée  ,  diaphane ,  sans  taches, 
entièrement  lisse.  Les  tours  de  spire,  au  nombre 
de  cinq,  sont  peu  convexes;  le  dernier  est  plus 
grand  que  tous  les  autres;  la  suture  qui  les  sépare 
est  simple  et  superficielle.  L'ouverture  est  oblon- 
cue,  assez  étroite  ,  surtout  postérieurement;  elle 
est  iilus  longue  que  toute  la  spire.  La  columelle 
est  oblique,  fortement  contournée  à  son  tiers  an- 
térieur; el!'.-  .'■e  redresse  à  sa  base,  devient  droite 
dans  le  sens  Je  l'axe;  elle  est  profondément  tron- 
iiuée  à  la  base  el  entièrement  blanche.  Le  bord 
droit  est  très-mince  ,  tranchant ,  évasé  à  la  base  de 
}a  coquille,  oii  il  dépasse  notablement  la  tronca- 
ture de  la  columelle.  Les  deux  individus  que  nous 
avons  sous  les  _yeux  n'ont  que  quatre  à  cinq  milli-  j 
mètre,  de  longueur  ,  un  peu  plus  de  deux  lignes, 
lis  sont  des  environs  de  Nice.  J 


A  G  A 

10.  Agathine  maculée.  Achalina  maculata. 

NOB. 

A.  testa  ovato-oblongâ ,  l'entricosâ  ,  obsoh-tè 
striatâ  ,  apice  oblusâ  ;  anfractibus  octonis  ,  ulti- 
mis  fuli>o  Juscis  ;  maculis  J'use is  majoribus  vel 
stiig/s  lungitudinalibus  ornatis,  superioribus  alhi- 
descentibus,jlammisjuscatis  instructis;  aperturâ 
spirâ  breifiore  y  columellâ  contortu  ,  albâj  lubro 
intiii  albo  ,  niargine  interiore  fusco. 

Nous  ne  trouvons  nulle  part  la  description   ou 
la  figure  de  celte  espèce  qui  ne  nous  semble  ce- 
pendant pas  très  rare;  il  seroit  possible  que  M.  de 
Ferussac   lui   ait   imposé   un  nom  dans  son  Pro- 
drome, mais  comme  elle  ne  s'y   trouve  pas  dé- 
crite, ni  figurét^  dans  son  grand  ouvrage  ,  nous  ne 
pouvons  savoir  quel  est  ce  nom.  Elle  a  des  rap- 
ports avec  la  plupart  des  grandes  espèces;  elle  s'en 
distingue  au  premier  aspect   par  sa    forme  plus 
alongée,  moins  ventrue  ,  une  ouverture  beaucoup 
plus  courte,  des  tours  de  spire  plus  longs  et  plus 
convexes,  un  sommet  plus  pointu;  elle  présente 
en  outre  des  couleurs  particulières.  Revêtue  de  son 
épiderme ,  elle  est  d'un  brun-verdâtre  interrompu 
par  des  zones  blanches  ou  brunes  foncées,  longi- 
tudinales, irrégulièrement  distantes  :  vers  le  som- 
met, la  couleur  du  fond  se  partage  davantage,  al- 
terne avec  des  zones  blanches  plus  nombreuses  et 
se  change  insensiblement  en  flammes  brunes,  qui 
diminuent  peu  à  peu  jusqu'à  disparoître  tout-à-lait 
au  sommet  qui  reste  blanc.  Les  tours  de  spire  sont 
au  uombre  de  neuf,  convexes,  arrondis  ,  lisses  ou 
présentant  quelques  stries  obsolètes  et  longitudi- 
nales. L'ouverture  est   plus  courte  que  la  spire; 
elle  est  évasée,  tonte  blanche  à  l'intérieur,  si  ce 
n'est  le  bord  droit  qui  est  très-mince,  tranchant  et 
de  la  même  couleur  que  l'extérieur.  La  columelle 
est  toute  blanche,  fortement  sinueuse  dans  son 
milieu  ;    la  troncature  de  la  base  n'est   pas  très- 
profonde;  la  columelle  est  plus  courte  que  la  par- 
tie antérieure  du  bord  droit. 

Cette  coquille  est  longue  de  treize  millimètres 
et  demi,  près  de  cinq  pouces.  Nous  ignorcus 
quelle  est  sa  patrie. 

AGATHISTÈGUES  (les). 

M.  d'Orbigny  fils,  dans  son  arrangement  sys- 
tématique des  Céphalopodes  foraminifères ,  a  créé 
celte  famille  pour  y  placer  les  coquilles  dont  les 
loges  se  pelotonnent  les  unes  sur  les  autres  de  dif- 
férentes manières  ;  les  Milioles  présentant  seules 
ce  caractère ,  ce  sont  elles  qui  y  sont  rassemblées  ; 
elles  y  forment  plusieurs  genres  ,  basés  principa- 
lement d'après  le  nombre  des  loges  apparentes. 

Cette  famille  est  fort  naturelle  ,  et  elle  devra 
être  conservée  :  tous  les  genres  qui  en  font  partie 
sont  liés  entr'eux  par  des  rapports  que  l'on  ne  peut 
contester;  ils  sont  exprimés  par  les  caractères 
suivans  :  loges  pelotonnées  de  diverses  manières 
sur  un  axe  commun  ,  faisant  chacune  dans  leur 


A  I  L 

enrotilement  autour  de  l'axe,  la  longaeur  tolale 
lie  la  coquille;  par  ce  moyen  rouverliiie  se  trouve 
alleinalivemenl  à  une  exuéniilé  ou  à  l'aulre.  L'ou- 
verture est  toujours  munie  d'un  appendice;  lest 
blanc  et  opaque. 

Les  six  genres  qui  constituent  cette  famille  sout 
des  démenibremens  du  genre  Miliole  des  auteins. 
On  remarque  que  parmi  les  espèces  plici-es  dans 
les  IMiholes ,  il  y  avoit  des  formes  particulières, 
constantes,  dépendant  de  l'arraugenient  des  loges 
les  unes  par  rapport  aux  autres;  ces  formes  qui 
sont  déterminées  par  le  nombre  des  loges  visibles 
au  dehors,  ont  servi  dans  presque  tous  les  cas  à 
grouper  le  genre  ;  nous  disons  dans  presque  tous 
les  cas,  parce  que,  dans  le  genre  Quinquelocu- 
line  ,  par  exemple,  M.  d'Orbigny,  entraîné  par 
le  caractère  des  cinq  loges  apparentes,  a  fait  en- 
trer dans  ce  genre  deux  formes  bien  distinctes  et 
qu'il  faudia  séparer.  Sans  doute  que  le  nombre 
des  loges  apparentes  est  un  caractère  important  , 
mais  il  n'est  pas  de  première  valeur  dans  notre 
manière  de  voir.  Les  genres  de  cette  famille  sont 
les  snivans  :  Biloculine  ,  Spiroloculine,  Trilo- 
cuLiNE,  Articuline,  Quinqueloculine ,  Adélo- 
si:iE.   J'''ojez  ces  mots. 

AGATIRSE.  Agathirses. 

Par  un  de  ces  rapprocliemens  bizarres  qui  ont 
caractérisé  la  plupart  des  rapports  indiqués  par 
Denis  de  Monlfort ,  la  Siliquaire  épineuse  fossile 
de  Grignon  est  iransformée  en  coquille  cloisonnée 
placée  à  la  lin  des  Polytbalames ,  comme  inter- 
médiaire enir'elles  et  les  coquilles  iiniloculaires 
qui  doivent  suivre.  Nous  ne  réfuterons  pas  une 
telle  idée,  le  moindre  examen  attentif  suffît  pour 
la  détruire.  T^'o^ez  Siliquaire. 

AIGLE  ROYAL. 

Nom  vulgaire  d'une  grande  et  belle  espèce 
d'Agatbine  ,  Achatina  bicarinata  Lamk.,  qui  est 
toujours  sénestre.  Il  y  a  quelques  années  qu'on 
n'en  connoissoit  que  trois  individus  dans  les  col- 
lections d'Europe.  On  en  a  répandu  depuis  dans 
le  commerce.  Bruguière  a  décrit  cette  espèce  dans 
ce  Dictionnaire  scus  le  nom  de  Bulimus  bicari- 
natus.  Nous  renvoyons  à  sa  description. 

AILÉS  (les). 

M.  Lamarck  a  rangé  dans  une  seule  famille  ,  à 
laquelle  il  a  donné  ce  nom,  toutes  les  coquilles 
dont  la  lèvre  droite  est  plus  ou  moins  dilatée  en 
aile,  ou  prolongée  en  digitations  variables  pour 
le  nombre  et  la  longueur.  Il  y  réunit  les  genres 
Rostellaire  ,  Plérocère  et  Strombe.  (^P'oyez  ces 
mots.  )  Nous  pensons  que  pour  rendre  ce  groupe 
plus  naturel  encore  ,  il  faudra  y  joindre  le  genre 
Struthiolaire ,  qui  nous  semble  plus  voisin  des 
Ptérocères  que  des  Ranelles  ou  des  Tritons.  M.  de  I 
Ferussac  n'a  point  adopté  cette  famille;  il  a  placé  I 


A  L  A 


i3  - 


le  genre  Roslellaire  dans  sa  famille  des  Pourpres, 
et  le  genre  Slrombe  dans  la  suivante.  L'anim.Tl 
des  Roslellaires  n'étant  point  connu,  on  ne  peut 
savoir  quels  motifs  ont  pu  diriger  l'arrangement 
de  M.  de  Ferussac  ,  qui  auroit  dû  se  laisser  con- 
duire par  l'analogie  des  coquilles.  M.  de  Blain- 
viUe  a  suivi  uue  marcbe  analogue  ,  en  plaçant 
le  genre  Rostellaire  près  des  Fuseaux  et  des  Pleu- 
rolomes  ,  dans  sa  famille  des  Siplionostomes  ,  tan- 
dis que  les  Slrombes  en  sont  séparés  par  toute  la 
série  des  coquilles  canaliculées  à  la  base,  qni  sont 
rassemblées  non-seulement  dans  la  famille  que 
nous  venons  de  citer,  mais  encore  dans  celle  des 
Entomostomes  ,  qui  passe  avant  celle  des  Angis- 
tomes  ,  qui  contient  les  Slrombes.  Cet  arrange- 
ment ne  nous  semble  pas  naturel  :  il  rompt  les 
rapports  évidens  qui  existent  entre  ces  genres  et 
sans  motifs  sulïisans,  puisque  l'animal  des  Ptéro- 
cères n'est  point  connu.  T'oyez  Struthiolaire, 
Rostellaire,  PtÉrocère  et  Strombe. 

AJAR. 

Dans  son  Voyage  au  Sénégal  (pag.  222,  pi.  16, 
fig.  2)  ,  Adanson  donne  •  x  nom  à  une  coquille  de 
son  genre  Came.  Bruguière  ,  en  décrivant  celte  co- 
quille dans  ce  Dictionnaiie  ,  sous  le  nom  de  Car- 
diie  ajar y  a  commis  une  erreur  en  la  considérant 
comme  l'analogue  vivant  d'une  de  nos  espèces 
fossiles  des  environs  de  Paris ,  la  Venericardta 
imbricaia  Lamk.  Ce  rapprocLem'ent  indique  que 
cette  coquille  ne  doit  pas  rester  parmi  les  Car- 
dites  ,  mais  faire  partie  du  genre  Véncricarde  qui 
en  a  été  démembré.  Voyez  ce  mot. 

ALASMIDES.  Alasmidia. 

Dans  sa  monographie  des  coquilles  bivalves  de 
l'Ohio  ,  insérée  dans  le  tome  YI ,  page  287  ,  des 
Annales  générales  des  sciences  naturelles  ,  M.  Ra- 
finesque  a  diabli  des  sous-divisions  nombreuses 
dans  le  genre  Unio  de  Lamar'k  :  il  en  fait  une  fa- 
mille qu'il  partage  en  cinq  sous-familles,  dont 
celle-ci  est  la  quatrième.  Les  caractères  sur  les- 
quels ces  sous-divisions  reposent,  sont  de  si  peu 
d'importance,  qu'on  ne  peut  les  admettre  à  titre 
de  sous-familles;  à  peine  suffiroient-ils  pour  cons- 
tituer des  sous-genres.  Voici  les  caractères  que  Ra- 
finesquedonneà  cette  famille  :  coquille  transverse; 
une  dent  primaire  antérieure;  point  de  dent  lamel- 
laire. Celte  sous-famille  ne  contient  qu'un  seul 
genre  nommé  Alasmidonte.  Voyez  ce  mot  et  Mu- 

LETTE. 

ALASMIDONTE.  Alasmidonta. 

Ce  genre  est  le  seul  de  la  sous-famillc  des  Alas- 
mides.  {Voyez  ce  mot.  )  Si  la  sous-famille  ne  peut 
être  adoptée  par  le  peu  de  valeur  de  ses  carac- 
tères ,  à  plus  forte  raison  on  ne  pourra  admettre 
le  genre  qui  en  dépend.  Ce  fut  M.  Say  d'abord 
qui  l'institua  dans  le  Journal  de  {^Académie  des 


'4 


A  L 


sciences  naturelles  de  Philadelphie  (loin.  I,  pag- 
450).  Il  seinbleroit  iilns  nécessaire  de  conserver 
ce  "eni-e  d'après  31.  R.iliiu'sque ,  parce  quil  cia- 
blit  un  passaj;,e  entre  les  Miilelles  el  les  Anodon- 
tes  ,  parce  que  la  longue  dent  cardiuule  poslé- 
i-ieure  des  Muleltes  manque  ,  et  qu'il  ne  reste  plus 
à  la  cliarnière  qu'une  seule  dent  aulérieurc  qui 
n'est  pas  très-grosse;  mais  si  l'on  considère  que 
depuis  long-lemps  on  a  Ibndu  en  un  seul  les  deux 
genres  Mulelte  et  Auodonte  de  M.  Lamarck  ,  ou 
ne  devra  alors  adinellre  celui-ci  que  comme  une 
sous-division   gt'ncrique    très-secondaire.   Voyez 

Mui.ETTE.  • 

ALATA  LATA. 

Genre  sixième  de  la  famille  des  Alata  de  Klein 
{Ostruc.  pag.  ioo).  11  est  formé  de  ([uelques  es- 
pèces de  Strombes  (|ui  ont  le  bord  droit  assez  lar- 
gement ck-veloppc.  Ce  genre  n'a  point  été  adopté, 
ayant  été  fait  sur  des  caractères  de  peu  de  valeur. 
Voyez   Strotjbe. 

ALATITES.  Alatites. 

Nom  donné  par  Walcli  aux  coquilles  fo-ssiles 
des  genres  Ftérocère ,  iiostcUaiie  el  S'.rombc. 
Voyez  ces  mois. 

ALECTRION.  Alectrion. 

Genre  inutile  ,  proposé  par  Moutfort  {Conchyl. 
sjst.  tom.  2.  pcig.  566)  pour  un  Buccin  de  la 
section  des  Nasses  de  Lamarck,  Buccinum  pa- 
ptllosum  Lian.  Le  genre  Nasse  n'ayant  point  été 
adoplé  par  l'insufllsauce  de  ses  caractères,  celui- 
ci  doit  être  rejelé  à  plus  forte  raison,  puisc|n'il 
repose  sur  de  plus  forbles  encore.  Voyez  Bdccis. 

ALENE.   Suhuhi. 

D'après  les  observations  de  M.  de  Blainville, 
on  seroil  forcé  de  parlager  le  genre  Vis  eu  deux 
geniei  bien  dislincls,  d'après  les  caractères  des 
animaux.  Ce  savant  analomisle  ayant  pu  exami- 
ner l'animal  du  Terebra  macula  la ,  et  l'a_yaiil 
comparé  avec  la  description  que  donne  Ad^nsim 
de  son  Miran  ,  il  n'a  point  liésiié  a  établir  le  genre 
Alêne,  pour  toutes  les  coquilles  qui  se  rappro- 
chent du  Terebra  maculata  ,  c'esl-à-dirc  pour  la 
presque  toulilé  des  espèces  du  genre  Vis  de  La- 
marck ,  laissant  sous  celle  dénomination  une  ou 
deux  esnèces.  Nous  croyons  que  M.  de  Blaïuvihe 
auroit  dû  faire  le  contraire  el  conser\cr  le  genre 
Vis  pour  le  plus  grand  uomlire  des  espèces,  puis- 
que depuis  long  temps  ce  genre  éloit  consacré 
par  M.  Lamarck.  Quelques  personnes  peijs  >ieni 
que  31.  Lamarck  avuit  eu  tort  de  place?  parmi  les 
Vis  le  Terebru  l'tttuta ,  qui  d'après  ses  caractères 
auroit  dû  rester  parmi  les  Buccius.  Nous  parta- 
geons d'autant  mieux  celte  opinion,  que  nous 
iomme»   persuadés  l|u'i'  eSiSte'X/uélquïîS  erreuri 


A  L  O 

dans  les  délernnnations  de  M.  de  Blainville.  Nous 
observerons  que  la  coquille  que  iM.  de  Blainville 
nomme  Vis  miran  dans  son  Traité  de  Malacologie , 
page  4061  et  qu'il  figure  dans  l'atlas  de  cet  ou- 
vrage ,  pi.  16,  irg.  5,  sous  le  nom  de  Vis  Buccin  , 
est  la  même  que  celle  indiquée  par  M.  Lamarck 
{Aniiit.  s.  vert.  t)m.  7,  pag.  291,  n".  24),  sous  le 
nom  de  Vis  bucciuée,  Terebra  l'ittata ,  mais  n'est 
pas  du  tout  la  même  que  le  Miran  d'Adauson. 

Nous  possédons  cette  d.  rnière  espèce  que  nous 
avons  reçue  du  Sénégal;  elle  se  rapporte  parfaite- 
ment avec  la  description  d'Adanson  :  elle  a  lelle- 
meut  les  caractères  des  Buccins  ,  que  M.  Lamarck 
n'a  point  Lésité  à  l'y  placer.  H  lui  a  donné  le  nom 
Ae BucLttt poli.  Une  lui  donne  aucune  svnonvinie, 
mais  on  peut  lacilement  vérifier  ce  que  nous  di- 
sons, dans  la  collection  que  possède  IM.  de  Ri- 
voli. Cette  première  erreur  reconnue  ,  la  question 
change  déjà,  el  elle  change  bien  davantage  si 
l'on  compare  l'animal  du  Muan  d'Adanson  à  celui 
du  Barnet  qu'il  place  dai:s  les'Buccins,  où  il  doit 
rester.  On  ne  trouvera  de  dilléreuces  véritable- 
ment e;seclielles  que  dans  le  défaut  d'opercule  , 
el  il  seroit  possible  qu'il  ait  échappé  à  Adanson  , 
quoique  cela  soit  peu  probable. 

Nous  observerons  encore  qu'Adanson  aflirme 
positivement  que  les  animaux  de  son  genre  Vis 
sont  absolument  semblables,  et  on  sera  nécessai- 
lemeut  forcé  de  convenir  qu'il  se  trompe,  puis- 
qu'il y  a  uue  coquille  que  tous  les  conchylio- 
logues ,  à  l'exemple  de  M.  Lamarck,  rangent 
parmi  les  Fuseaux,  le  Fusus  nij'ut ,  deux  autres 
qui  appartiennent  au  nouveau  genre  qui  nous  oc- 
cupe ,  et  que  M.  de  Blainville  a  séparé  lui-même 
du  filiran  ,  les  deux  autres  espèces  qui  lestent 
dans  le  genre  Vis  d'Adanson.  Nous  serions  portés 
à  suivre  l'exemple  de  M.  Lamarck  et  à  les  ranger 
dans  les  Buccius,  leurs  coquilles  en  offrant  tous 
les  caractères,  ou  bien  en  faire  un  petit  genre  à 
part  ,  SI  ou  le   i:roil  absolument  néce-'-saire. 

De  ce  que  nous  venons  de  dire,  il  nous  sem- 
ble que  nous  pouvons  conclure  :  1°.  que  les  ob- 
servations de  iM.  de  Blainville  sur  l'animal  du 
Terebra  maculata  UQ  fvjiit  que  confirmer  le  genre 
Vis  de  i\l.  Lamarck;  2°.  que  ce  genre  devient 
très-bon  et  bien  naturel,  aussitôt  qu'on  en  ôte 
aussi  bien  le  Jhran  que  la  Vis  bucciuée  pour  les 
transporter  parmi  les  Buccins;  3°.  que  l'on  doit, 
d'après  ce  qui  précède,  conserver  le  genre  Vis  de 
Lamarck  en  modifiant  ses  caractèresd'après  l'a- 
nimal, et  ne  point  adopter  le  genre  Alêne  qui 
n'est  qu'un  double  emploi  inutile.  Voyez  Vis. 

ALGÉRIENNE  on  MOULE  D'ALGER. 
Nom  que  les  mari-liands  donnent  encore  quel- 
quefois au  Mytilus  ungulalus.  Voyez  Moule. 

ALOÏDE.  Alotdis. 

'Gisure   proposé"  par  M.  Mégerle  pcnr  une  co- 


ri-' 


A  L  V 

fiuille  que  Cliemnilz  avoil  lip;ur(^e  drpms  long- 
lemns  d.ius  son  Cnnchylicn  cabinet  (  lom.  X,  ta!'. 
172,  fjg.  1G70  et  1671).  Ea  examinant  celle 
iiguie  et  en  la  comparant  avec  ce  que  M.  Mi^f^erle 
dit  de  son  nouveau  genre,  on  peut  sans  aucun 
doute  la  rappoitci"  aux  Coibules  ,  dont  elle  odie 
les  caractèics.  Voyez  Cokeule. 

ALVÉOI.INE.  Ali>eohna. 

Forlis  dcc) Ivit  le  piemior  ,  dans  ic&  Mémoires 
pour  servir  à  l'histoire  niitiire//e  de  l'Italie  (tom. 
II,  pag.  112),  des  coquilles  uaultiloculaires,  ovoï- 
des, presque  microscopiques,  qu'il  confondit  on 
ne  sait  pourquoi,  et  d'après  quels  rapports,  avec 
les  Nummuliles,  qu'il  nomma  Discolithes.  {P'oj. 
ce  mol.)  Ces  corps  d'une  slruciure  sinj^ulière 
furent  placés  par  Fichtel  ei  Woll  dans  leur  j^rand 
senre  Nautile  ,  dans  l'ouvrage  qu'ils  publièicnt  en 
]8o3,  une  année  après  celui  de  Forlis.  Linné, qui 
avoit  rapporté  à  son  genre  Nautile  presque  toutes 
les  coquilles pol^lbalames,  fut  imité  par  les  auteurs 
que  nous  venons  de  citer,  et  ces  iJiscolillies  de 
Forlis  reçurent  d'eux  le  nom  de  Nautilus  Melo. 
JM.  Roissy,  dans  le  Uiillon  de  Soiinini,  ne  confondit 
pas  ces  coquilles  avec  les  Nunimulites  ou  avec  les 
Nautiles;  cesdeux  genres  sont  bien  groupés;  mais 
conservant  sans  doute  quelques  incertitudes  sur 
ces  corps,  il  n'en  lit  pas  mention,  et  en  cela  il  ne 
fut  point  imité  par  M.  Bosc  ,  qui  en  fil  avec  juste 
raison  un  genre  particulier  sous  le  nom  iî Alvéolite. 
\\  fait  le  sujet  d'un  Mémoire  inséré  d.ins  le  n".  bi 
du  Bulletin  des  sciences  de  la  société  philoniati- 
que  ,  oii  les  deux  espèces  sont  bien  liuurées. 

Il  sembleroit  qu'un  genre  nécessaire,  établi 
d'une  manière  si  positive,  auroit  dû  être  adopté 
par  les  auteurs  qui  ont  suivi;  mais  on  va  voir 
qu'il  n'en  a  pas  été  ainsi,  et  qu'il  en  est  peu, 
parmi  les  Mollusques  ,  qui  aient  subi  autant 
de  cbaogeinciis  que  celui-ci.  Il  semble  que  les 
auteurs  qui  depuis  M.  Bosc  ont  traité  de  ce  genre, 
aient  pris  à  tàclie  d'ignorer  son  existence  et  ce 
que  les  autres  avoient  déjà  proposé.  Wontfort,  qui 
ne  publia  ia  Conchyliologie  systématique  qu'en 
1808,  au  lieu  d'adopter  le  genre  dcM.  Bosc,  en  (it 
autant  que  d'e-ipèces  :  il  institua  les  genres  Borélie, 
Miliolile  et  Clausulie  ,  sans  citer  Forlis  ni  M.  Bosc. 
11  ne  faut  pas  confondre  ce  genre  Miliolile  de 
Monlfort  avec  le  genre  Miliolile  de  M.  Lauiaick, 
dont  il  dillère  eiitièrcmenl.  Que  dirons-nous  de 
!M.  Duvernoy  qui,  dans  sou  article  Alvéolite  du 
Dictionnaire  des  sciences  naturelles,  confond  le 
genre  AKéolite  de  M.  Laraarck,  qui  est  un  poly- 
pier pierreux  à  réseau,  avec  le  genre  Alvéolite  de 
M.  Bosc,  établi  pour  une  coquille';'  Dans  son  arti- 
cle supplémentauc  du  nième  ouvrage,  M.  De- 
france  n'a  pas  combatlu  le  rapprochement  de 
M.  Duvtrnoy  ,  mais  il  rectifie  la  synonymie  en 
citant  les  figures  de  Fortis.  Nous  signalons  ce 
fait  ,  parce  que  nous  allons  bientôt  voir  M.  De- 
frunce  oublier  aussi  ses  propres  antétédeus. 


A  L  V  i5 

j  Malgré  ces  travaux,  qui  étoienl  suffisans  pour 
donner  des  corps  dont  il  s'agit ,  une  idée  satisfai- 
I  santé  ,  et  qui  ne  dévoient  peint  laisser  ignorer  que 
déjà  ils  couMiluoient  des  genres  ,  Laraarck,  pro- 
bablement sans  les  connoitre,  iustitua  son  genre 
Mélonie  dans  l'evlrait  du  cours  publié  en  1812, 
sans  faire  alUiilion  que  déjà  iMoiufort  avoit  em- 
ployé un  nom  semblable  pour  un  genre  voisin  des 
Lenliculites,  et  qu'il  rapproche  des  Nautiles  : 
voilà  un  double  emploi  nuisible  parla  confusion 
qu'il  peut  orcssionuer  eulre  deux  genres  dillé- 
rens.  Ce  genre  Mélonie  de  M.  Lamarek  se  trouve 
dans  la  famille  des  Spiiérulées  (*>.  ce  mot),  avec  les 
Mi liolil es  el  les  Gyrogoni tes.  Comme  les  noms  géiié- 
riquesdece  célèbre  zoologiste  prévalurent,  celui-ci 
fut  bientôt  adopté  et  d'abord  par  j^L  Cuvier,  qui, 
dans  le  Règne  animal ,  le  plaça  comme  sous-'-enre 
des  Camérines  {poyez  ce  mot),  en  y  réunissant 
avec  juste  raison  les  trois  genres  de  Montfort. 
M.  de  Ferussac  ,  dans  se--  tableaux  systématiques 
des  animaux-niollusqucs,  suivit  cxacicmcnl  l'o- 
puiion  de  M.  Cuvier.  On  retrouve  le  genre  Mé- 
lonie dans  le  dernier  ouvrage  de  M.  Lamarek, 
enchaîné  dans  les  mêmes  rapports  que  dans  l'ex- 
trait du  cours.  Ce  qui  a  le  droit  de  surprendre, 
c'est  que  le  célèlire  auteur  des  animaux  sans  ver- 
tèbres ignore  encore  les  travaux  de  ses  devanciers 
et  dise  qu'il  ne  connoît  ces  coquilles  que  par  les 
figures  qu'en  a  données  M.  Fichtel. 

Nous  avons  vu  précédemment  que  M.  Defrance 
connoissoit  l'identité  des  coquilles  de  Forlis  et  de 
M.  Bosc,  mais  il  ne  s'aperçut  pas  sans  doute 
qu'elles  étoient  aussi  les  mêmes  que  les  i\Idlonies 
de  M.  Lamarek,  puisque,  pour  séparer  les  deux 
genres  Alvéolite  confondus  [lar  ÎM.  Uuvernoy,  il 
proposa  pour  celui  qui  appartient  aux  Mollusques, 
son  genre  Oryzaire  à  l'ariicle  Fabulaire  du  Dic- 
tionnaire des  sciences  naturelles.  Cet  article  pa- 
rut en  18:20,  et  lorqu'en  1824  il  publia  l'arilele 
Mélo>'ie,  il  ne  mentionna  que  le  genre  de  Monl- 
i'<ut  et  nullement  celui  de  M.  Lamarek.  Il  avoue 
qu'il  ne  connoît  pas  en  nature  le  genre  de  ce  der- 
nier auteur,  et  cependant  il  l'a  nommé  Oryzaire 
et  l'a  tait  figurer  sous  ce  nom;  il  fait  judicieuse- 
ment observer  qu'il  n'^  à  aucuns  rapports  entre 
les  ccquilics  qui  poricnt  le  iné(!:ê  nom  dans  ces 
deux  auteurs.  ?d.  de  Blainville  ne  In  ;ias  plus  que 
M.  Defrance.  A  l'artieie  Mélonie  dû  même  ou- 
vrage, il  ne  mentionne  que  le  genre  de  Montfort. 
A  l'article  Mollusque,  ou  dans  son  Traité  de 
Malacologie ,  le  genre  de  Monlfort  est  oublié, 
tandis  que  celui  de  M.  Lamarek,  auquel  il  rap- 
porte seulement  les  Borélics  de  MoiiiLut,  est 
adopté.  Ce  genre  fait  partie  de  la  famille  des 
Sphérulacées,  adoptée  de  ]\1.  Lamarek.  Le  genre 
Gyiogonite,  qui  est  une  graine  de  Chara,  en  a 
tte  supprimée  el  remplacée  par  les  genres  Saracé- 
r.aire  elTexIulaire  [l'oyez  ces  mots  ),  proposés  par 
M.  Defrance. 

M.  Latreille  {^Familles  nat.  du  règ.   animal) 


iG 


A  L  V 


pioposa  la  famille  des  Wiliéporites ,  dans  la- 
quelle on  I louve  un  groupe  parlitulier  poui-  le 
génie  Mi'louie,  aucjUfl  sonL  rapportés  les  trois 
ji^cnres  de  Munlfort. 

ÎM.  de  Ferussac  n'ayant  noint  parlé  du  genre 
Alvéolite  (le  M.  Bosc  dans  le  Dictimmaire 
classique  d'histoire  nattinlle ,  il  est  à  présu- 
mer qu'il  en  ignoioit  l'existence.  Cette  omission 
nous  forta  en  quelque  sorte  à  traiter  ce  genre  à 
l'article  Wélome,  lorsque  plus  tard  nous  nous 
chargeâmes  des  articles  de  conchyliologie  du 
iiièaie  ouvrage  :  aussi  ,  ici  qu'aucun  motif  ne  peut 
l'empêcher,  nous  préférons  le  genre  de  M.  Dose, 
parce  qu'il  a  été  institué  le  premier  :  quoique  ce 
fût  depuis  long-temps  notre  opinion,  nous  avons 
été  précédés  par  JM.  d'Orhigny  fils.  Ce  laborieux 
observateur,  auquel  la  science  est  redevable  d'un 
bou  travail  sur  les  Céphalopodes  microscopiques 
en  particulier ,  changea  le  nom  A'Alfcolite  en  celui 
{!CAk'voline ,  que  nous  avons  aussi  préféré,  parce 
cju'on  en  couaoit  maintenant  une  espèce  vivante. 
Jl  pb(ce  ce  genre  d;ins  sa  dernière  famille  de 
l'ordre  des  l'oraminifèrcs ,  à  laquelle  il  donne  le 
uim  à' hiitumosiègues.  Voyez  ce  mot. 

CARACTÈRES     GE^iÉftlQUES. 

Coquille  ovale,  oblougue  dans  le  sens  de  l'axe 
de  la  spire;  spire  centrale;  loges  assez  nom- 
breuses ,  partagées  en  un  grand  nombre  de  cavités 
cajjilhiires  par  des  séparations  Iransverses;  tours 
de  spire  très-serrés  ,  le  dernier  enveloppant  tous 
les  autres;  ouverture  longitudinale  présentant  un 
grand  nombre  de  pores. 

I^a  structure  des  Alvéolines  est  fort  singulière 
et  s'éloigne  seusiblement  de  celle  delà  plupart  des 
«'.oquiiles  foraminifères  :  l'axe  de  la  coquille  est 
central  et  placé  dans  le  plus  grand  diamètre  :  des 
tours  de  spire  nombreux,  très-serrés,  puisque 
nous  en  avons  compté  jusqu'à  quinze  dans  une 
coquille  d'une  demi -ligue  ue  diamètre  ,  s'enrou- 
lent les  uns  sur  les  autres,  de  manière  à  ce  que 
le  dernier  les  enveloppa  tous;  des  cloisons  longi- 
tudinales, au  nom!  re  de  six  ou  de  huit,  partagent 
les  tours  assez  également;  ces  cloisons  ne  sont  pas 
perforées;  l'iolervalle  qui  existe  entre  chacune 
d'elles  ,  est  rempli  par  une  série  de  canaux  capil- 
1. lires,  séparés  les  nus  des  autres  par  une  petite 
cloison  tiausversale  irès-line,  de  sorte  que  duns 
une  coupe  longitudinale,  cette  coquille  a  l'appa- 
rence d'un  osselet  criblé  du  pore-i.  La  paroi  exté- 
ri(  lire  est  fort  niiuce;  elle  s'use  facilement,  et 
quand  elle  a  disparu  ,  une  coquille  qui  auroit  dû 
être  lisse,  p.iroit  striée  transversalement,  parce 
qu'alors  les  tubes  capill.iires  sont  ouverts  dans 
toute  leur  longueur.  D'après  la  structure  de  ces 
coquilles,  il  est  bien  à  présumer  qu'elles  sont  in- 
térieures, analogues  en  cela  à  la  coquille  des 
«èclits.  Long-temps  on  ue  coonuiles  coquilles  de 


A  L  V 

ce  genre  qu'à  l'état  fossile.  M.  d'Orbigny  est  lo 
premier  qui  en  ait  indiqué  une  vivante  ,  venant 
de  la  Nouvelle-Hollande  ;  elle  est  assez  grande 
pour  qu'on  puisse  espérer  qu'un  jour  on  pourra 
eu  étudier  l'animal.  W.  d'Orbigny,  dans  le  travail 
que  nous  avons  précédemment  cité,  eu  indique 
sept  espèces  :  la  premièie  seule ,  Alvenlina  bul- 
loides ,  n'est  pas  connue  de  nous;  elle  est  fossile 
aux  environs  de  Dax.  Nous  l'avons  jusqu'à  présent 
inuiilertient  cherchée  dans  les  sables  de  cette  lo- 
calité célèbre  par  ses  beaux  fossiles. 

I.   Alvéoline  melon.  Alveolina  iiielo. 

A.  testa  sphcrncû  rel sphceroideà  ,  loiigiliidina- 
litcr  octo  ad  dtccin  Inhns  dii'isâ  y  initisuerslni 
stridtâ  y  aperturâ  longitudinali  ,  liiicari ^  série 
uriicâ  forntiiinuin  dispositâ. 

D'Orbig.  Méni.  sur  les  Céplial.  iixicroscop. 
Ann.  des  scien.  nat.  tor/i.  7.  ycig.  5o6.  /i°.  a. 

Melonites  sphœricu  et   Melonites  sphœroiden. 
Lamk.  Anirn.s.  i-ert.  tout,  'j.pag.  6i5.  n^.  i.i:. 
Clausulus    indiciitor   et    Boie/is    Tiielanoides. 
MoNTF.  Conchyl.  syst.  ioin.  1.  pag.  178  et  170. 

Melonia  sphcerica  et  Melonia  sphœioidea. 

Bi-AisviLLE,  Trait,  de  malacol.  pag.  369.;'/. 
J'/îg-  2.  et  3.  Encyclop.  métliod.  pi.  469.  i.  a —  f. 
etjig.   29.  g.  h. 

An  Discotilhis  spharicus?  Fortis  ,  DIéiii. 
tom.  2.  pag.  1 12.  pi.  5.  fig.  6.  a.  b.  7. 

A  l'exemple  de  M.  d'Orbigny  ,  nous  réunissons 
en  une  seule  les  deux  espèces  de  MiNl.  Lamarck  et 
de  BlainviUe.  Il  n'y  a  de  iliOérence  en  efîct  que 
dans  un  peu  plus  d'aplati.-sement  dans  l'axe  de 
l'une  (1  elles  :  a  peine  si  cela  pourroit  suffire  pour 
établir  une  variété  entre  des  corps  ([ue  l'on  trouve 
dans  les  mêmes  lieux.  C'est  à  quoi  nous  n'avions 
pas  suffisamaieul  iail  attention  ,  dans  notre  article 
MÉlome  du  Dtclionnaire  classique  d'histoire  na- 
turelle,  où  nous  séparâmes  aussi  les  espèces,  à 
l'exemple  des  auteurs  que  nous  avons  cités  dans 
notre  synonymie.  (7est  avec  doute  que  nous  réa- 
nissons  à  cette  espèce  la  Discolilhe  sphérique  de 
Fortis  :  il  lui  indique  six  cotes,  lorsque  les  figures 
de  Fichtel  de  1  Encyclopédie  et  de  31.  de  Eluin- 
ville  en  indiquent  huit  ou  dix. 

L'Alvéoliue  Melon  est  une  petite  coquille  d'une 
deuii-ligne  ou  d'une  ligue  de  diamètre  :  elle  est 
paifailcment  globuleuse  ou  légèrement  déprimée 
daus  le  sens  de  l'axe;  chacpie  tour  de  spire  pré- 
sente huit  ou  dix  cloisons  simples  ,  longitudinales  , 
n<-a  ])erlorées;  les  tubes  capillaires  qui  sont  ran- 
gés eu  re  ces  cloisons  ne  sont  qu'à  un  seul  rang 
(l'épaisseur  pour  chaque  tour  de  spire  ;  ils  sont 
demi-circulaires  dans  leur  coupe  transversale,  et 
quand,  dans  uue  coupe  trausverse  de  la  coquille, 
on  ouvre  un  de  ces  tubes  ,  on  peut  quekjuelois 
!e  suivre  dans  toute  sa  longueur,  depuis  le  som- 
met 


A  L  V 

met  de  !.i  spire  qui  est  ceuliul ,  jusqu'à  son  ouver- 
luiL'  exlûiieure. 

Les  localilcs  1rs  plus  ceilaincs  sont  les  envirnus 
(le  Moulolicnx  d'après  INI.  d'Orbigny  ,  et  en  llon- 
pic ,  à  Sleiiifeld  et  à  Grusliach  ,  d'après  Fichlel. 

a.  AtvÉoLiNE  oblongue.  Alveolina  oblonga. 

A.  testa  nirato-ohlongâ y  ixlreinitalibusobtusis; 
foraminihus  rotundatis  ,  sene  uiiicâ  dispositis  j 
octo  lobos  difisâ.  Nos. 

D'OtvDiG.  loc.  cit.  n°.  4- 

Melonia  Forlisi.  NoB.  Dict.  c/ass,  d'hist.  nat. 
iorn.   10.  fag.  552. 

Discolithes  sphcroidius  oblongus.  Fortis,  Méin. 
sur  l'Italie ,  toin.  2.  pag.  llb.  pi.  tô. /l'g.  8.  c,  d. 

Fasciolites.  Farkinson,  tab.  ïo.fig.  28  à  3l. 

Celte  espèce  est  ovale  oblongue,  obtuse  à  ses 
eSlii'mite's ,  divisée  lonoiiudinulement  par  huit 
cloisons  indiquées  par  uue  li^nedéprLnée;  les  tours 
de  spire  sont  très-noml)reu\  ,  j  eu  épais  ,  formés 
i;omme  dans  l'espèce  précédenle,  d'un  seul  rang 
de  tubes  (lansveises  qui  sont  loul-à-fait  cyliu- 
drupes  daus  leur  coupe  trausverse.  Quand  celte 
coquille  n'est  point  usée,  que  la  surface  extérieure 
est  bien  conservée  ,  elle  ofîre  des  stries  iransverses 
peu  profondes;  mais  si  elle  a  été  roulée  ,  elle  est 
alors  fortement  sillonnée,  parce  que  les  tubes  sont 
ouverts  dans  toute  leur  longueur.  Fortis  avolt  eu 
celle  espèce,  des  environs  de  Vendemies  dans  le 
ci-devaul  RoubbiUon ,  où  elle  se  trouve  dans  un 
calcaiie  brunâtre.  Depuis  long-temps  nous  l'avons 
trouvée  dans  les  sables  a  nummuliies  du  iuisson- 
uois  ,  où  i\i.  d  Oibigny  l'a^  pie  aussi  :  elle  a  dcu.\ 
lignes  de  long  sur  uue  delurge. 

5.  Alvéolite  de  Bosc.  AlveoUna  Boscii. 

A-  testa  ovato-elongalâ ,  exti-emitatibus  acutà, 
liievigatâ ,  m  octo  lobos  dwisCij  iiperturâ  sinuaiâ  , 
sene  unicà  Joraminium  insiructâ. 

U'Oheig.  loc  cit.  n°.  5.  Modèles  2'.  livraison 
n".  5. 

Ah'éoliie  giuin  de  Fétusque,  Bosc.  Bull,  de  lu 
Soc.pfiil.  n°.bi./ig.  5.  a.  b.  c. 

Miliolites  sabulosus.  Montf.  Conch.  syst.  io/ii. 
I.  pug.  174. 

Discoliihes  sphcrroideus ,  gracilis  ,  apicibus 
a(^uiis.  Fortis  ,  jI/«/«.  sur  l'Italie  ^  etc.  toin.  2. 
pag.  11.^.  pl.'à.f g.  10  II. 

.Melonia  Boscii.  Nos.  Dict.  cluss.  d'hist.  nat. 
loc.  cit. 

Oryzaria  Boscii.  Defrance  ,  Dict.  des  scienc. 
nat.  tom.  16.  ly.  cahier  de  l'Atlas, pi.  fig.^.  a.  b. 

Coquille  exlrcmement  commune  dans  presque 
toutes  les  localités  des  environs  de  Pans,  surtout 
dans  les  calcaires  grossiers.  Sa  forme  la  rend  bien 
facile  à  reconiioitre  ;  quoiqu'elle  varie  un  peu, 

Histoire  Naturelle  des  Vers,  Tome  II. 


A  L  V 


elle  est  ovoïde  ,  étroite  ,  pnlnlue  à  ses  extrémités. 
QiKiiul  elle  n'est  pas  rouh'e,  elle  est   toute  lisse  j 


ae  ,  étroite  ,  pm 

n'est  pas  rouh'e 
ou  n'aperçoit  les  traces  des  tubes  trausverses  qu'à 
l'aide  d'un  fort  (grossissement.  Les  cloisons  sont  le 
plus  ordiuaireiueut  au  nombre  de  huit  ;  elles  sont 
légèrement  sinueuses  dans  le  milieu  ;  elles  s<mt  peu 
ludiipiées  par  une  dépression  linéaire  à  peine 
sensible.  La  dernière  cloison  est  sinueuse  comme 
les  aulresj  sur  quelques  iudividus  elle  reste  lisse  , 
sans  aucune  trace  d'ouvertures  ;  dans  d'autres  on 
en  voit  une  série  unique  s'ajjpuyant  contre  le  re- 
tour de  la  spire  j  les  tubes  sont  très-fins,  nom- 
breux et  presque  carrés  dans  leur  coupe  Irans  verse. 
Les  tours  de  spire  sont  très-peu  épais;  il  31  en  a 
quinze  dans  une  coquille  qui  a  uue  demi-ligne  de 
large  dans  sa  coupe  longitudinale  :  quelques  in- 
dividus ont  jusqu'à  trois  lignes   de  long   sur   une 


de   large. 


4-  Alvéoline  alongée.  Ali'colina  elongata. 

A.  testa  ovato-acutâ ,  substriatâ ,  elongata; 
ejclrcmitatibus  acutis  y  octo  lel  noveni  lobos 
divisa  ,  spiiâ  uiiicà  série  iubulorutiijbnualâ;  tu- 
bulis  lotundatis  exilissiinis. 

D'Orbigny,  loc.  cit.  n".  G. 

Cette  espèce  est  la  géante  du  genre.  Sa  taille, 
qui  est  de  oaze  millimètres  de  longueur  sur  trois 
de  largeur,  peut  servir  à  la  faire  reconnoitre 
parmi  ses  congénères;  nous  n'en  avons  vu  que 
des  individus  un  peu  roulés,  la  localité  d'où  ils 
vieunent  ne  présentant  guère  de  fossiles  qui  ne 
soient  dans  cet  état.  Les  f;dunières  de  Valognes  , 
quelque  riches  quelles  soient  en  espèces  ,  sont  en 
cela  inférieures  à  celles  d'autres  pa_ys ,  par  la 
mauvaise  conservation  de  ses  fossiles.  Nous  igno- 
rons si  cette  espèce  éloit  lisse  ou  striée;  nous  ne 
connoissons  pas  non  plus  la  disposition  de  la  der- 
nière cloison;  étoit-elle  perforée  ?  Au  défaut  de 
ces  deux  caractères,  il  en  reste  plusieurs  autres, 
sutfisans  pour  désigner  cette  espèce.  jSous  avons 
vu  qu'elle  éloit  plus  grande  que  les  autres  ,  qu'elle 
étolt  alongée  et  plus  étroite  proporlionncllement. 
Sjs  cloisons  sont  au  nombre  de  huit  à  neuf;  les 
tubes  capill.ures  trausverses  qui  la  composent, 
sont  extrêmement  fins  ,  très-serrés ,  et  un  seul  rang 
forme  les  tours  de  spire,  de  sorte  que  ceux  ci  sont 
très-nombreux,  relativement  au  petit  diamètre 
transversal  de  la  coquille. 

Si  la  localité  de  Valognes  avoit  offert  plusieurs 
es])èces  du  même  genre,  il  auruii  pent-êire  été 
assez  dilllcile  de  rapporter  l'indication  de  M.  d'Or- 
bigny  a  l'une  plutôt  qu'à  l'autre  ;  mais  comme 
elle  est  la  seule,  on  ne  peut  douter  que  ce  ne  soit 
elle  que  M.  d'Orbigny  a  connue. 

5.  Alvéolise  de  Quoi.  Aheolina  Çuoii. 
A.  testa  elongata f  cylindricâ ,  extremitatibas 
obtusâ  j  aperturà  curçalâ  ,  extremitatibas  dila- 

c 


■mÊ. 


i8  A  M  B 

latatâ  ,•  poris  nunierosis  ,  irregulariter  dispositis. 

D'Orbigst,  loc  cit.  fig.  II.  12.  l3. 

Celte  espèce  est  la  seule  vivante  qui  soit  con- 
noe;  elle  est  liès-dislincte  de  toutes  celles  qui 
sont  fossiles  :  elle  est  de  forme  along^e,  cyliii- 
drac^e,  fort  grêle,  obtuse  à  ses  extrémités  j  l'ou- 
veilure,  étroite  dans  le  milieu  ,  se  recourbe  aux 
extrémités,  où  elle  se  dilate  de  manière  à  cacher 
les  axes  de  la  coquille;  la  dernière  cloison  qui  la 
ferme  est  couverte  de  pores  disposés  irrégulière- 
ment; la  surface  extérieure  oflre  les  traces  de  sept 
à  Luit  cloisons  fiut  rapprochées,  qui  sont  coupées 
transversalement  par  des  stries  très-6nes.  I.a  lon- 
gueur de  cette  espèce,  rare  dans  les  collections, 
est  de  dix  à  douze  niillimctres;  elle  a  été  trouvée  à 
Ra\vac  à  la  Nouvelle-Hollande. 

ALYKRUIK  ou  ALIEKRUCK. 

Nom  vulgaire  batave  du  Turbo  littoreus  de 
Linné,  et  appliqué  ensuite  à  quelques  espèces 
voisines  ,  comme  le  Turbo  rnuricatus ,  Turbo 
oleariiis,  etc. 

AMALTHÉ.  Amaltheus. 

Montfort  a  proposé  ce  genre  parmi  les  coquilles 
cloisonnées  {^Conchyl.  System,  tom.  i.  pag.  go), 
mais  il  se  tait  sur  un  des  caractères  les  plus  essen- 
tiels. Les  cloisons  sont-elles  simples.''  sont-elles  ar- 
ticulées? Si  elles  sont  simples  ,  et  que  surtout  le  si- 
phon qui  les  traverse  soit  eliectivenient  placé 
comme  Montfort  le  représente,  c'est  un  Nautile, 
et  le  genre  devient  inutile.  Si  les  cloisons  sont  si- 
nuei.ses  ,  alors  le  siphon  n'est  pas  convenablement 
placé  ,  et  le  genre  appariiendroit  aux  Ammonites  ; 
il  seroit  encore  inutile.  M.  de  t'erus-ac  dit  dans  le 
Dictionnaire  classique  ,  que  ce  genre  ne  peut  être 
séparé  des  Discorbes.  M.  de  Ferussac  se  trompe, 
puisque  le  genre  Discorbe  a  été  établi  par  M.  La- 
marck  pour  uue  coipiille  microscopique  des  envi- 
rons de  Paris,  qui  n'est  point  siphouilère  comme 
celle-ci.  Cette  erreur  avuit  déjà  été  taite  dans  les 
tableaux  systémalupits  du  même  auteur.  M.  de 
BlaiuviUe  a  mieux  connu  les  véritables  rapports  de 
ce  genre  ,  qu'il  confond  jusiemtnl  avec  les  Ammo- 
nites. Ou  peut  le  cousiUérer  aussi  comme  identi- 
quement le  méuie  que  le  gt-nre  Oibuliie  de  M.  La- 
marck  ,  genre  que  l'on  ne  peut  aujuurd'Iui  séparer 
des  AiUiiiouites.  Voye:i  ce  mol  et  Uabulite. 

AMBLÊME.  Ambhnia. 

Un  genre  qui  n'a  pour  carielèies  que  ceux  tirés 
de  la  tornie  extérieure  de  la  coquille,  ne  peut 
être  adopté  ,  quand  celle  torme  n'entraîne  pas  des 
modilicalions  dans  l'organisaliun  de  l'animal.  C'est 
ce  qui  a  lieu  pour  les  gnnes  proposés  par  Rati- 
nesque.  (  Monographie  des  Bn'iilvts  de  l'Ohio. 
Anu.  génér.  des  Scienc.  pays,  de  Bruxelles ,  sept. 
1820.)  Ls  n'olirent  que  des  démembremens  inu- 


A  M  B 

tiles  des  Muletles ,  dont  ils  présentent  tous  les  ca- 
laclères  ,  et  dont  l'animal  ne  diffère  en  aucune  fa- 
çon. {Voyez  Molette.  )  Ce  genre  qui  nous  occupe 
fait  partie  de  la  sous-famille  des  Emblémides 
(yqve^  ce  mot  )  du  même  auteur ,  sous-famille  qui 
feroii  à  peine  un  bon  sous-genre. 

AMBLÉMIDES  (les).  Ablemidiœ. 

M.  Rafinesque  a  nommé  ainsi  la  deuxième  sous- 
famille  de  ses  Pédifères.  {Voyez  ce  mot.)  Les 
Pédiferes  correspondent  au  genre  Mulelie  des  au- 
teurs, et  à  peine  pourroil-oii  considérer  cetie 
sous-famille  comme  un  sous-genre  des  Muletles, 
auxquelles  nous  renvoyons. 

AMBRÉE  ou  l'AMPHlBIE. 

Ceofl'roy,  dans  son  petit  Traité  des  Coquilles  des 
eni>irons  de  Paris,  nomme  ainsi  une  coqnillj 
mince,  transpaienle,  fragile,  c[ue  Muller  avoit 
rangée  dans  le  genre  Hélix  ,  sous  la  dénomination 
d'Heli.r  succinœa  CeUe  coquille  a  servi  depuis  à 
Draparnaud  pour  l'établissement  de  son  genre  Au  - 
bretle,  qui  a  été  généralement  adopté.  Voyez 
Ambrette. 

AMBRETTE.  Succincea. 

On  doit  ce  genre  à  Draparnaud  ,  qui  l'a  établi 
avec  uue  coquille  que  Linné  et  Muller  rangeoient 
dans  les  Hélices  ,  et  qui  étoit  connue  bien  avant 
eux  par  Lister,  Gualtieni,  et  surtout  Geoiï'm^'.  Ce 
dernier,  dans  son  excellent  petit  Traité  des  Co- 
quilles des  eni'irons  de  Paris ,  lui  avoit  donné  le 
nom  à,' Ambrés  ou  A^ Amphibie.  Bruguière,  dan» 
le  premier  volume  de  oe  Dictionnaire,  la  lira  des 
Hélices  pour  la  placer  dans  son  genre  Biilime;  i  e 
ne  lut  qu'après  cela  que  Draparnaud  proposa  le 
genre  Ambrette  dans  son  Histoire  des  Mollusques 
terrestres  eljluviatiles  de  France.  M.  de  Roissy  fu't 
un  des  premiers  qui  l'adopta  {Bujfon  de  Son- 
nini ,  tom.  V.  des  Moll.  pag.  35o),  en  changeant 
le  nom  éC Ambrette  contre  celui  de  Succinée.  11  le 
plaça  entre  les  Limnées  et  les  Agattiines ,  comme 
iiiiermédiaire  sans  dimie  entre  les  Mollosqnes 
pulmonés,  lacustres  et  les  terrestres.  La  même  an- 
née, M.  Lamarck  décrivit  dans  le  tome  VI  des 
Annales  du  Muséum ,  une  coquille  fort  rare  pour 
laquelle  il  institua  le  genre  Amphibalime  ,  qui  i- 
qu'il  reconriùl  son  identité  générique  avec  l'Am- 
brée de  GeoUroy.  On  ne  sait  pour  quel  motif  ce 
savant  n'adopta  pas  le  nom  de  Drapanaud.  Dans 
la  Philosophie  zoologique  du  même  auteur,  vn 
retrouve  le  i.enre  Amphibulime  faisant  partie  de 
la  famille  des  Colymacées,  entre  les  Bulimes  et 
les  Agalhints. 

Montfort  préféra  la  déDOminalion  de  M.  La- 
marck à  celle  de  Draparnaud.  On  ne  sait  d'aprcs 
quels  rapports  il  plaça  ce  genre  et  celui  de  la 
Parmacelle  entre  les  Crépidules  el  les  Fissurelles. 
Certes    en  ne   peut  trouver  entre  ces  genres   la 


A  M  B 

moindre  analogie,  quelle  ijue  soil  la  bonne  vo-  ' 
louu'  que  l'on  puisse  avoir.  Dans  l'exlr;ut  du  (]ours, 
M.  Lamarck  n'a  rien  changé,  ni  à  la  dihioniina- 
tion  ,  ni  aux  rapporis  qu'il  avoil  l'iablis  pri'ccdein- 
inenl  dans  la  Philosophie  zoologique  ;  ce  ne   fut 
que  dans  son  dernier  ouvrage  qu'il  n-ndit  jusliie 
a  l'anléiiorilé  du  nom  donné  par  Uraparnaud ,  et 
qu'il  l'adopla.  Dans  cet  i)uvra_i;e   il  tait   toujours 
partie  de  la  tamille  des  Colyniacc'es  j   il  en   ter- 
mine  la    première  section    avec  les    Agailnnes. 
W.    de   l'erussac     se    fondant  ,    comme   Drapar- 
nand  ,  sur  les  caraclrres   tirés  de  l'animal,  anive 
à  une  conclusion  dilTérenle  ,   puisque  ,  coiilre  le 
seniiinent   de    tous   les   auteurs    que    nous   avons 
cités,   il   réuuil    ce  j^cnre   aux    Hélices,    suivant 
en  cela  l'opinion   de   l-inné  et   de  IMuller,  avec 
celte  dillérenee  cependant  qu'il  en  fait  un  sous- 
g(-nre  bien  distinct  des  Hélices  ;  il  lui  donne,  dans 
sa    inclliode  ,    pour   !'arrani;ement    de    ce   j^^raud 
gi  nre,  le  nom  de  Cochlohydrc.  (^T^oyez  Hélice.) 
Il  est  le  second  de  la  sec  liou  des  Hélices  i-edon- 
diintcs ,  formant  à  lui  seul  le  groupe  dci  Evolu- 
/(//cF  (^ocHLoioEs.  Nous  virrou.sa  l'arliclc  }1Élice  , 
pour  (juels  motifs  on  n'a  pas  admis  K:s  divisions 
lie  l'auteur  ((ue  nous  ciloni.   M.   de    IM.iiuville, 
dans  son  Traité  de  Malacologie  ,  a  suivi  les  rap- 
ports indiqués  par  J\l.  Lamarck  ;  .^eulelueilt  coaime 
sa  mélbode  est  conçue  daus  un  sens   inverse  ,  le 
genre  Anibretle  commence  la  famille  de>  Liiiia- 
ciens  {^vo)ez  ce  mot),   et  il  est  suivi  des  génies 
liulime  et  Agathine.   Dans  son  dernier  ouvrage 
M.    Latreille,   sans    adopipr   la    nomenclature  de 
W.  de  Ferusssac,  a  conservé  néanmoins  son  ar- 
rangement  métliodique  pour  la  liaison  des  geu- 
res.  Il  fait  partie  de  la  famille  des  Géococlilides , 
où  il  est   iiiiermcdiaire  entre  les  Vitriuejs  et  les 
Hélices  propreuient  dites. 

F^es  aiiimaux  de  ce  genre  sont  trop  grands  pour 
rentrer  couiplétemenl  dans  leur  coquille;  ils  ont  , 
qnanl  a  leur  organisation  ,  une  res>emblance  très- 
grande  avec  ceux  des  Hélices;  ils  en  diliereut  ce- 
pendanl  par  les  tentacules  qui  sont  proportiun- 
iiel.eiuent  plus  courts,  et  surtout  les  lulériems. 
La  partie  jiosiérieure  de  leur  corps  est  enroulée 
d'une  manière  particulière,  d'où  résulie  une  c  — 
quille  d'une  forme  bien  caraciénsée  j  c'est  ausoi 
lie  cette  coquille  que  les  auteurs  ont  tiré  les  ca- 
i-acléres  les  plus  appréci.ibles  de  ce  genre. 

Comme  '.ous  les  Mollusques  terrestres ,  les  Ain- 
brelles  peuvent  lesler  quelque  temps  dans  l'eau 
sans  y  iiérir  ,  mais  elles  ne  sont  j)as  amphibies 
plus  qu'eux  ,  comme  on  le  croyoït  ass^'Z  géuérala- 
lueni.  Ce  qui  u  pu  donner  lieu  à  cet.c  npiniou, 
c'est  qu'on  les  trouve  toujours  dans  les  lieux  hu- 
mides, au  bord  des  rivières  et  des  ruisseaux,  dans 
ies  endroits  marécageux,  où  elles  vivent  sur  les 
plantes  aquatiques.  Les  nrg..uej  générateurs  étant 
sfemblableî  a  ceux  des  H  lires,  la  génération  doit 
se  faire  de  la  raê.ne  ra.uiière. 

tious  ne  donnerons  sur  ce  genre  aucuns  détails 


A  M  B 


19 


analoiniqnes,  nous  nous  réservons;  à  l'article  Hé- 
lice, d'entrer  à  cet  égard  dans  des  détails  où 
nous  aurons  soin  de  noter  les  foibles  dillérences 
qui  existent  entre  les  genres  qui  avoisment  lei 
Hélices  et  les  Hélices  elles-mêmes.  Nous  renvoyons 
le  lecteur  à  cet  ariule,  ainsi  qu'à  celui  de  la 
famille  des  Colymacées  ,  où  nous  comparerLuis 
entr'elles  les  diverses  c!assilieaiions  aiodernes , 
de  l'ancien  genre  Hélix  de  Linné. 

CAR. ICTÈRE  s     GÉNÉRIQUES. 

Animal  semblable  à  celui  des  Hélices ,  trop 
grand  pour  sa  coquille;  pane  inférieure  des  ten- 
tacules très-courte.  (Coquille  mince,  translucide, 
ovale  ou  ovale-eoiiique;  ouverture  ample,  en- 
tière ,  ovalaire  ,  plus  longue  que  large,  un  peu 
oblique;  bord  droit  Irès-mince,  Irancbaut ,  non 
réilécbi  ,  s'unissant  inférieuremeiit  à  une  columelle 
lisse,  arquée,  amincie  et  tranchante. 

Quoique  jieu  nombreux  en  espèces,  ce  genre 
est  répandu  dans  touies  les  parties  du  Monde; 
quelques  espèces  se  trouvent  également  sur  plu- 
sieurs coniinens;  le  Succmea  amplnbia  surtout 
en  est  un  exemple  frap'pant.  Si  ou  en  croit  ce  que 
dit  M.  de  Ferussac,  et  en  aduiellant  toutes  ses 
variétés,  celle  coquille  seroii  presqii'uni verselle. 
Ilseroit  possible  ()ue  quelques-unes  de  ses  variétés 
fussent  de  véritables  espèces.  Il  faut  due  que 
l'on  passe  de  l'une  à  l'autre  par  des  nuances  si  peu 
sensibles,  qu'il  seroit  bifa  diiruile,  pour  ne  pas 
dire  impossible  ,  de  poser  des  limites  entr'elles  ; 
cela  ne  seroii  faisable  qu'autant  que  les  animaux 
eux-mêmes  présenleroieiit  quehpies  caractères 
constans.  M.  L.unarck  ne  ciie  que  trois  espèces 
dans  ce  genre,  et  M.  de  Blainville,  d'après  lui, 
n'en  compte  pas  davantage;  cependant  leur  nom- 
bre est  plus  considérable.  M.  de  Ferussac  en 
fait  counoilre  neuf,  et  nous  pouvons  en  ajouter 
une  dixième  qu'il  n'a  pas  donnée,  ni  dans  ses  plan- 
ches ,  ni  dans  sa  nomenclature.  Toutes  les  espèces 
de  M.  de  Fei  ussacsont-tbes  bien  des  Ambrelles.'' 
Nous  conservons  du  doute  pour  deux  d'entr'eUes  , 
['aiigalaris  et  le  sulculosa  ,  qui  sont  beaucoup 
plua  glouuleuses  et  plus  raccourcies  que  toutes  les 
autres.  Deux  de  ces  espèces  ont  été  connues  de 
Bnignière  cldécriies  par  lui,  l'une ,  l'Ambrelle 
t.apuchon,  Succinea  cucultata  {Vilr.MoU.  ierr.  ci 
Jlui>.  pi.  1  I .  //^'.  1 4.  I  5.  1 1).  c/  ^/.  1  I  A .  y%.  J  2 .  1 3), 
sous  le  nom  de  Bulintus  patulus  j  l'autre,  la  plus 
commune  de  tontes,  l'AmLirelKJ  amphibie,  Suc- 
cinea amphibia  Lamk.  (  Fer.  loc.  cit.  pi.  1 1 .  fig. 
4  a  iO  et  10,  et  \\  A.  jig.  7  à  10),  sous  la  déno- 
mmai lun  de  Bulirnus  succineus.  Voyez  Buhme, 
n'^  l5  et  18  du  Lr.  volume  de  ce  Dictionnaire. 

Ce  genre  n'a  point  eucore  été  trouvé  à  l'état 
fossile. 


I.   Aiibbette  tigrine.  Succinea  tigrina. 
S.  testa  ovali ,  pcllucidâ,  lœvigatâ,  tenifissi- 

C  2 


20  A  M  B 

ma  ,  subi>irescente ,  maculis  miiiimis  subrufis  as- 
persâ  ,•  apcrtuiû  ingentissimâ  ,  Ofatùj  spirâ  bre- 
vissiinâ. 

He/i.v  tigrina.  Fer.  Bist.  des  Moll.  ten.  et /lui', 
prod.pag.  a6.  n°.  6.  pi.  1 1  A.  fig.  4. 

Espèce  des  plus  remarquables  par  sa  forme  et 
l'évasement  considérable  de  l'ouverture.  Elle  est 
réf^ulicM-emenl  ovale,  très-mince,  subdiaplianc , 
lisse  ,  d'une  couleur  veidâlre  et  touie  pursemée 
de  peliles  taches  d'un  bruu  fauve  j  elles  sont  tort 
nombreuses.  L'ouverture  est  ovale,  point  oblique, 
près  de  cinq  fois  plus  grande  que  toute  la  spire, 
qui  est  composée  de  trois  tours  légèrement  con- 
vexes; le  bord  droit  est  très-mime  ,  tranchant,' 
fragile;  le  gauche,  quoiqu'un  peu  plus  solide,  est 
bien  tranchant  aussi,  et  on  aperçoit  son  enroule- 
ment en  regardant  la  coquille  par  la  base. 

Celte  coqudle  vient  de  l'Ile  Saint-Vincenl  ;  elle 
a  éiè  envoyée  par  M.  Lesueur.  Sa  longueur  est  de 
dix-huit  à  vingt  millimètres. 

2.  Ambrette  ovale.  Succinea  oçalis.  Sav. 

S.  testa  ovatâ  ,  linmœformi  ,  pellucidâ  ,  ienui , 
subsulcatâj  aperturâ  opali,  ohlujuâi  anfractibus 
quatuor  convexis ^  spirâ  btevi. 

Sat,  Journ.  de  l'Acad.  des  Scienc.  nat.  de 
Philadelphie ,  iom.  1.  pag.  l3. 

Kelix  oi'alis.  Fer.  loc.  cit.  w".  8.  pi.  11  A. 
fg-  '• 

Plus  que  les  autres  espèces  du  même  genre, 
celle-ci  a  l'aspect  d'une  petite  Limnée;  elle  est 
ovale,  subglobuleuse,  transparente,  mince ,  fra- 
gile, d'une  couleur  de  corne  un  peu  brunâtre; 
1  ouverture  est  grande  ,  mais  proportionnellement 
à  la  spire,  beaucoup  moins  que  dans  l'espèce  pré- 
cédente; elle  est  ovale,  un  peu  oblique,  et  les 
bords  sont  très-mmces  et  Irauchaus.  La  spire  est 
courte,  composée  de  quatre  tours,  dont  le  pre- 
mier est  à  peine  sensible;  ils  sont  globuleux,  sé- 
parés par  une  siilure  simple,  assez  profonde;  le 
dernier  tour  oW\c ,  surtout  vers  l'ouverture,  des 
sillons  d'accroissementqui  se  répèlent  àlinléricur, 
à  cause  de  la  grande  minceur  de  la  coquille.  Elle 
n'a  que  douze  à  quatorze  miUinièlres  de  longueur. 

Elle  liabile  les  Etats-Unis. 

3.    Ambrette    oblongue.    Succinea    oblonga. 

Ur.4P. 

s.  testa  ovato-oblongâ  ,  tenui,  lovgitudin aliter 
striatâ  ,  ulbidâ  y  anfractibus  quatuor  convexis  y 
suiuris  suhexcafutis  j  aperturâ  spirani  vix  supe- 
rante.  Lahk. 

Succinea  oblonga.  Drap.  Moll.  terr.  de  France, 
pi.  o.Jig.  2,4.  25.  ibid.  Lamk.  Aiiitn.  s.  vert. 
tom.  6.  pag.  i35.  n".  5. 

Relix  elongata.  Fer.  Uiit.  des  Moll.  terr.  et 
Jluv.  pi.  1 1  .Jig.  1.2.0.  et  pi.  Il  A._fig,  2.Zet  II. 


A  Ri  B 

Draparnaud  le  premier  découvrit  cette  espèce 
dans  le  midi  de  la  France,  et  la  décrivit  dans  son 
ouvrage  sur  les  Mollusques  terrestres  et  lluvialiles 
de  ce  pays  ;  cependant  elle  ne  se  trouve  pas  là  seu- 
lement. D'après  M.  de  Ferussac,  elle  habiteroit 
aussi  la  Suisse,  l'Allemagne,  et  d^ux  de  ses  va- 
iiéli's  habiient  la  Guadeloupe  et  même  le  Cap 
de  Bonne-Espérance,  d'oii  elle  a  été  rapportée 
par  feu  Lalaiide.  Dans  ce  pays  elle  se  plaît  près 
les  marais  salés,  tandis  qu'en  France  elle  préfère 
le  bord  des  fontaines. 

L'animal  de  celle  espèce  esl  grisâtre  et  toujours 
plus  petit  que  celui  du  Succinea  amphihia.  La 
Coquille  suit  nécessairement  les  proportions  de 
l'anima);  elle  se  dislingue  des  autres  espèces  jiar 
sa  forme  plus  alongée  et  plus  étroite;  la  spire, 
qui  esl  presqu'aussi  longue  que  l'ouvcrtuie; 
celle-ci  est  oblique,  assez  régulièrement  ovale; 
les  tours  de  spire,  au  nombre  de  quatre,  sont 
convexes  et  bien  séparés  par  une  iUlure  simple  et 
profonde.  Celle  coquille  d'une  couleur  blanctie  , 
grisàlre  ou  jaune  d'ambre,  est  finement  stri' e 
longitudinalcmcnt  ,  et  porte  quelquefois  un  peut 
bourrelet  à  l'intérieur  du  bord  droit. 

Sa  longueur  est  de  six  à  douze  inlllimètres ,  et 
quelquefois  un  peu  plus. 

4-  Ambrette  rougeâtre.  Succinea  rubescens. 
NoB. 

4$".  testa  ocalâ  ,  tenui ,  pellucidâ  ,  rubescente  , 
substiiatà;  upetiurâ  ofali ,  ainplissimâ ,  obliqua , 
spirâ  brevif  obtusâ. 

Nous  ne  connoissons  de  celle  espèce  que  les 
deux  individus  de  notre  colleclion  ;  nous  les  avons 
acquis  d'un  marchand  qui  nous  a  assuré  qu  ils 
venoieul  de  la  Guadeloupe.  Ils  ont  des  rapports 
avec  le  Succinea  cucullata  Lamk.  ,  Bulmms 
patulus  Brug.,  et  surtout  avec  les  jeunes  iniii- 
vidus  de  cette  espèce  remarquable;  mais  la  cou- 
leur et  la  forme  les  distiuguent  siiflisamraent. 

Celle  coquille  est  ovale,  ventrue,  d'un  ronge- 
viueux  peu  foncé  ,  diaphane,  mince  et  cassante  ; 
son  ouverture  esl  fort  grande,  oblique,  réguliè- 
rement ovale  ,  trois  fois  plus  longue  que  toute  la 
spire;  les  bords  de  celle  ouverture  sont  minces; 
la  coliimelle  s'enroule  assez  larjrement,  pour  qu'où 
la  voie  d'un  bout  à  l'autre  de  la  spire,  en  la  re- 
gardant par  la  base  de  la  coquille;  la  spire  est 
formée  de  Iruls  tours,  dont  le  dernier  est  beaik- 
roup  plus  grand  que  loas  les  autres.  A  l'œil  ou  , 
celte  coquille  semble  lisse,  marquée  seulemtnt 
de  quelques  stries  d'accroisbement  ;  mais  vue  à  la 
loupe,  elle  est  couverte  de  suies  très-fines,  lon- 
giludiuales  et  assez  régulières. 

Sa  longueur  est  de  vingt-deux  millimètres,  dix 
ligues  à  peu  près. 

Nous  devons  à  la  générosité  de  M.  Lesson,  l'ua 
des  naturalistes  delà  corvette  la  Coquille,  qui  a 
fait  si  heureusemeal  le  tour  du  Monde  ,  une  eu- 


A  U  M 

quille  de  re  j^enre  qui  vieiil  tle<  Ua  M  ilouiiips , 
et  qui  a  les  plus  grands  rappcuis  avec  la  \'aiu'l(; 
J"  de  VHeli.i-  putris  de  M.  do  Ferussac.  Celte  va- 
rii^té  vient  des  îles  Miquelon  el  Saint-Pierre  ,  près 
Terre-Neiu'e  d'après  cet  auteur.  Elle  s'éloigne  , 
quant  à  la  forme  et  à  la  couleur,  du  type  de  l'es- 
pèce, ce  qui  nous  fait  penser  qu'on  la  séparera 
pour  en  former  une  espèce  distincte. 

AMIMONE.  Amimonus. 

Ce  j:;enre  a  è\é  établi  par  Monlfurt  \Conchyl. 
syst.  paj^.  026.  lom.  i  )  pour  un  corps  qui  ne  |)a- 
roît  être  autre  chose,  d'après  ropiuuiu  de  W.  Cu- 
vier  el  de  la  plupart  des  concliyliologucs,  qu'une 
pile  d'alvéole  de  Bélemnile  courbée  ainsi  acci- 
dentellement. M.  de  Blainville  ne  semble  pas 
partager  cette  manière  de  voir,  car,  dans  son 
Traité  de  Malacologie ,  ce  genre  forme  une  des 
sous-di  visions   des  Couilites.    Voyez   ce   mol   et 

BÉLEJIMTE, 

AMIRAL. 

Nom  spécifique  et  vulgaire  d'une  très-!  elle  co- 
quille du  genre  Côue  ,  Conus  ainiralis ,  dont  les 
nombreuses  varioles  ont  reçu  des  é[)ilhètes  carac- 
Jéristiques  que  Biuguière  a  citées  dans  la  des- 
cription de  cette  coquille.  Voyez  Cône  dans  le 
premier  volume  de  ce  Dictionnaire. 

Plusieurs  autres  espèces  de  Cônes  ont  aussi  reçu 
des  marchands  le  nom  à'aiiiiral.  Aln^i  le  Conus 
cedo  nulli  a  été  nommé  Amiral  Ledonelli^  Amiral 
de  Curaçao  ,  Amiral  de  la  Trinité  ,  etc. 

Le  Conus  nialdii'us ,  Amiral  espagnol. 

Le  Conus  inalacanus ,  Amiral  portugais. 

Le  Conus  miles  f  le  Faux-amiral. 

IjC  Conus  siamensis ,  l'Amiral  chinois. 

Le  Conus  genuanus ,  Amiral  de  Guinée. 

Le  Conus  acuininatus ,  l'Amiral  de  Rumpbius. 

Le  Conus  omaicus ,  l'Amiral  d'Oma. 

Le  Conus  granulatus ,  l'Amiral  d'Angleterre. 

Le  Conus  aurantiacus ,  l'Amiral  d'Orange. 

Le  Conus  dux ,  l'Amiral  de  Hollande. 

AMMONACÉES.  Ammonacea. 

Daus  son  Traité  de  Malacolagic ,  M.  de  Blain- 
ville a  nommé  ainsi  une  lamille  <le  coquilles  mul- 
tiloculaires;  elle  est  la  quaîrième  de  l'ordre  des 
Pol^thalamacées  [^royez  ce  mot),  el  elle  se  com- 
pose des  genres  Dlscorbile ,  Scaphile,  Ammonite 
et  Simplegade.  De  ces  genres,  le  premier  n'a 
aucan  rapport  avec  les  Ammonites 3  il  a  été  fait 
pour  une  coquille  microscopique  des  environs  de 
Paris  qui  n'a  point  de  siphon,  et  dont  les  cloi- 
sons ne  sont  jamais  découpées.  Le  dernier  est  un 
double  emploi  inutile  des  Ammonites;  il  repré- 
sente le  genre  Orbulite  de  W.  Lamarck-  Ce  qui 
est  étonnant,  c'est  que  M.  de  Blainville  y  ait  rap- 
porté le  genre  Ammonie  de  Monifort  {^voyez  ce 
ce  mot  et  NaotileJ,  fait  pour  le  HautUus  umbi- 


A  i\l  M  21 

licatus ,  et  les  genres  Planuliie  ,  Ellepsolile  et 
Aui..llé  du  même,  tous  démembrés  sans  néces- 
sité des  AmiTionilcs  ,  où  ils  forment  des  degrés 
plus  ou  moins  avancés  dans  l'élargissement  de 
l'ombilic  ,  M.  de  Blainville  confondant  ainsi  sur 
le  caractère  peu  essentiel  de  l'ombilic  ouvert,  des 
genres  aussi  dilVérens  que  les  Ammonites  et  les 
Xamiles.  Cette  famille  ne  correspond  presqu'en 
rien  à  celle  des  Ammcnées  de  M.  Lamarck.  Voyez 
ce  mot. 

AMMOXÊESCles). 

On  doit  rétablissement  de  celle  familleàîM.  La- 
mark,  qui  la  proposa  pour  la  première  fois  daus 
l'extrait  du   Cours,  publié   eu    181  i. 

Précédemment,  il  avoit  compris  d.ins  la  fa- 
mille des  Naulilacées,  créé  dans  la  Philosophie 
zoologique,  tous  les  genres  qui  co.nposent  au- 
jourd'hui la  lanulle  des  Aminonées;  elle  rassem- 
bla d'abord  les  cinq  genres  suivaus  :  Ammonite  , 
Orbulile,  Tumlile,  Ammonocératile  el  Bacu- 
lile.  Le  genre  Ammonile,  dans  la  classification 
de  JJ.  Cuvier  (  fièo-we  animal,  tom.  2),  corres- 
pond à  la  famille  des  Ammonées  de  M.  Lamarck; 
seulement  on  n'y  voit  pas  le  genre  Ammouocéra- 
tie,  qui  est  resté  long-temps  inconnu. 

La  tamille  qui  nous  occupe  resta  la  même  dans 
le  dernier  ouvrage  de  M.  Lamarck;  elle  cou- 
se; va  les  mêmes  rapports  avec  les  familles  envi- 
ronnantes ,  précédée,  comme  dans  l'extrait  du 
Cours ,  des  Naulilacées,  et  terminant  la  grande 
série  des  Céphalopodes  poly  ihalames.  M.  de  Fe- 
russac  suivit  un  ordre  inverse  à  celui  de  BL  La- 
marck. Nous  trouvons  la  famille  des  Ammonées 
adoptée  de  ce  savant,  au  commencement  des 
Céphalopodes  décapodes;  elle  se  compose,  dans 
Tordre  qui  suit,  des  six  genres  Turrilite,  Orbu- 
lile, Ammonile ,  Scaphile ,  Hamite ,  Baculile.  On 
remarquera  que  les  deux  genres  Scaphile  et  Ha- 
mite sont  ajoutés  à  la  famille  ,  tandis  que  le  genre 
Ammonocérate  eu  est  exclus  faute  de  le  coii- 
noître;  cependant  en  examinant  avec  atlenlioa 
la  caractéristique  et  la  description  des  deux  es- 
pèces du  Système  des  animaux  sans  vertèbres 
(lom.  7,  pag.  644  et  645),  on  est  forcé  de  conve- 
nir que  ce  genre  est  le  même  que  le  genre  Haraiie 
de  M.  Parkinson;  mai  cMjjme  le  genre  de  M.  La- 
marck est  postérieur  à  celui  de  l'auleur  anglois  , 
il  sera  juste  de  ne  pas  l'adopter.  i^Voyez  K'hva.o^o- 
cÉEATE.)  Quant  au  genre  Scaphile,  il  éloit  né- 
cessaire, et  appartient  à  la  famille  des  Ammo- 
nées ,  où  il  doit  se  trouver  daus  les  rapports  indi- 
qués par  M.  de  Ferussac. 

Nous  ne  trouvons  aucune  trace  de  celle  famille 
daus  la  méthode  de  M.  Gray  {^Bull  des  scienc.  , 
février  1824)5  '1  comprend  dans  un  seul  ordre, 
qui  porte  le  nom  de Nautilophora  {voyez  ce  mol), 
tous  les  genres  des  Céphalopodes  décapodes  des  au- 
teurs. M.  de  Dlaiiiviife,  guidé  par  un  autre  priu- 


22 


A  M  M 


cipe  que  celui  des  auleuis  que  nous  avons  cilts 
jusqu'à  pi-L-seril,  a  disperst'  la  plu|)ait  des  genres 
qui  l'niroient  n.ilu  fclliujenl  daus  les  Ammoiiées, 
et  u'en  a  cont-ervé  qu'un  petil  nombre  daus  la 
faiiuUe  qu  il  noniiim  A//i//ioriacees.  Il  y  lait  eutier 
des  corps  qui  n'ont  aut:unc  analogie  avec  les  Am- 
monites, tel  que  le  genre  Discoibi te  {rojcz  c:e 
mot),  un  genre  siuipligade  de  Woull'.rt,  qui 
]);>un-oil  à  peine  Lire  uue  sous-divi.ion  des  Ain- 
uionlies,  et  comme  section  de  ce  genre  les  Am- 
nionies  du  inôme  auteur,  qui  ne  sont  autre 
chose  que  le  Nautile  oinL)ili(|ué  :  avec  deux  genres 
que  nous  venons  de  citer,  se  trouvent  dans  les 
Ansinonaci'es,  les  Seaphites  et  les  Ammonites. 
Les  UrLuIltes,  genre  inutilement  sc'paré  des  Am- 
monites, font  pariie  de  lu  l'amille  des  Naulilnc-i'es; 
le  genre  Turnlile  l'ait  à  luiseulla  famille  desTur- 
ruulai;^.'es;  les  genres  Animonoc  érule  et  Hamiie, 
tous  deu)^.  conaervcîs,  r|uoique  formant  double 
C  nploi,  comme  nous  l'avons  dit  ,  forment  la  se- 
i;otule  section  de  la  lamiile  des  Lituaces  ;  le  genre 
Biiculile  enfin  est  jiojté  daus  la  famille  des  l)r- 
liioec'rés,  où  il  lai;  une  section  ù  pan.  On  ne  peut 
clouter,  d'après  ce  ipie  nous  venons  de  dire,  ijue 
Id.  de  Hl  .iin  lile  ait  été  conduii  à  un  arrangement 
aussi  peu  naturel,  par  un  principe  qui  lui  a  l'ail 
préléier  la  forme  de  la  coquille  à  sa  struclurc  , 
principe  essentiellement  fauA  ,  cjue  le  savant  pro- 
fesseur a  dc'uié  jiar  le  fait  dans  le  reste  de  sa  raé- 
tliode^  oii  l'arrangement  des  genres  est  baoé  sur 
ce  qu'il  _y  a  de  plus  pcisitif,  i'anatomie  des  ani- 
maux, i.  laquelle  il  n'a  réuni  que  secondaiie- 
ment  la  forme  de  la  coquille.  On  peut  répondre  a 
cela  qu'ici  Panalomie  ne  peut  être  utile  à  rien, 
])Uisque  la  famiile  des  Ammonées  est  comjjosée 
de  coquilles  pélrdii'es;  sans  d.>ule,  mais  si  l'anu- 
tomle  manipie,  la  structure  si  ri-marquablc  de  cei 
corps  ne  m  a  nqui  jamais,  et  lou:esles  luis  qu'on  s'en 
est  servi  ,  eu  est  arrivé  k  des  coupes  naturelles. 

Les  auteurs  qui  ont  traité  des  (Céphalopodes,  à 
l'excep:!'..!!  de  M.  Latreille  ,  n'ont  point  iniltc 
M.  de  DlaïuviUe;  ils  n'ont  pu  apporter  beaucoup 
de  cLangemcus  dans  la  fainilL',  telle  que  M.  La- 
maick  l'avnii  laissée.  M.  de  Haaa  a  proposé 
qnclqties génies  déu.embrés  des  Ammonites,  et  l'a 
pariagée  en  deux  groupes  bien  distincts;  sépaiés 
d  apics  la  loime  des  cloisons  fortement  découpée^ 
dans  le  premier,  et  ouduk  uses  ou  anguleuses  daui 
le  second;  mais  ce  sei:oiid  groupe  n'est  point  ad- 
missible au  mèmedegré  que  celui  des  Amaïuiiées, 
il  rentre  naluiellement  dans  les  Nautiles,  comm- 
uons  le   verrons   a    ce    mol,    ainsi   qu'a   Nalti- 

LACKES. 

Lj  famile  des  Ammonces  de  Jl.  de  ll.mn  est 
divisée  en  deux  parties;  dans  la  piemicre  sont 
compri^ës  touies  les  coquilles  à  cloisons  décou- 
'.'  pées  et  en  spirale;  on^-  voit  daus  autant  de  sous- 
•  sections,  les  quatie  genres  suivans,  Tuirili;e, 
Gloliite,  Plauiie  et  Ammonite;  la  seconde  con- 
li«nl  les  coquilles  qui ,  avec  les  mêmes  cljisuus  , 


A  M  U 

ne  sont  point  tournées  en  spirale  ,  tels  que  les 
Hamites  et  les  Baculltes.  M.  de  Haan  ne  con- 
noissoit  pas  suffisamment,  sans  doute,  le  genre 
Scapkile,  puiscju'il  l'a  placé  daus  la  famille  des 
Nautiles;  s'il  eut  su  que  les  coquilles  de  ce  genre 
ont  les  cloisons  découpées  comme  les  Amuionites, 
il  n'est  pas  douteux  qu'il  ne  l'eut  compris  dans  sa 
lamille  des  Aiuniouées,  fondée  principalement  sur 
ce  caractère.  Les  deux  nouveaux  genres  que 
M.  de  Haan  a  proposés  ,  ont  le  défaut  que  l'on  a 
justement  repiocbé  au  genre  Orbulite  Ue  W.  La- 
marik,  et  l'un  d'eux  ,  Globite  ,  en  est  un  double 
emploi;  l'autre  est  plus  inutile  encore,  puisqu'il 
est  londé  suc  le  développement  insensiblement 
gradué  de  la  coquille,  qui  reste  beaucoua  plus 
plaie  que  dans  les  aulre^  Ammonites  ,  (jui  s'épais- 
sissent beaucoup  plus  rapidement.  Ces  caractères 
ne  sont  point  sufiisaBS,  quand  il  s'agit  de  faire  de 
bons  genres  :  ceux-ci  n'ont  point  été  adoptés. 

I\l.  Latieille  ,  FainiUas  naturelles  du  régne  ani- 
mal,  est  tombé  d.ins  la  même  laute  que  M.  de 
Blaiaville  :  emporté  par  les  rapports  de  forme 
extérieure  ,  il  a  transporté  dans  diverses  familles 
les  genres  qui  composent  celle-ci  ;  c'est  ainsi  que 
quelques-uns  se  trouvent  daus  la  tribu  des  Pol^- 
c^ cliques,  ce  Sun t  lesTurrilites el  les  Ammonites; 
d'autres  dans  la  tribu  des  Orlhocérates,  ce  sont 
les  li.icaliles  et  les  Hamites ,  rapprocliées  des 
iiatolites  et  des  Tiraniles  de  Monifort.  Les  Ikto- 
lites  sont  des  coquilles  bivalves  du  genre  IIippu- 
riie,  et  les  Tuauiies  sont  un  double  emploi  des 
Baculilcs.  Nous  donnerons  de  plus  amples  détails 
sur  les  rapports  cjueJNL  LaireiUe  a  établis  entre  ces 
genres  et  ceux  cjui  les  environnent,  aux  article» 
i'oLi'cycLiQuEs  el  Orthocérates. 

M.  d'Orbigny,  eu  rétablissant  la  famille  des 
Auimonées  de  M.  Lainarck  dans  son  inlégrilé,  en 
l'adoptant  sans  restriction,  a  agi  sagement  et  a 
bien  compris  que  les  caractères  employés  par  cet 
ibusire  naturaliste  étoient  les  seuls  convenables 
pour  ai  river  u  un  arrangement  vraiment  naturel; 
li  a  bien  senti  aussi  cpie  les  genres  qui  y  sont  ra-.- 
semi)lés  ne  peuvent  y  foi  mer  cpi'une  série  uni- 
que, comme  iM.  Lamarck  l'avoit  également  fait. 
iM.  d'Orbigny  suppiiuie  d'abord  legeurc  Orbuh'ie, 
et  en  cela  il  a  raison  ;  il  ajoute  le  genre  Si-a- 
jihiie,  ;i  lexemiile  de  AJ.  de  Ferussac,  et  on  ne 
peut  que  l'approuver.  L'ordre  propc  se  par  M.  d  Or- 
Ligiiy  nous  si  mble  le  plus  convenal.lc  ,  nousl  avons 
adopté  sans  aucune  mudilicalion;  c'est  le  suivant  : 
Baciiliie,  Haniite,  Scaplule,  Auiujonlle  et  Turri- 
li:e.  T'oyez  ces  mots. 

Jl.  Lamarck  a  caractérisé  cette  famille  d'une 
maiiicre  moins  complète  que  M.  d  Orbigny  ,  eu 
ce  qu'il  n';i  pas  meuaonné  le  sqibon  ,  partie  dout 
la  posiiion  est  toujours  la  même  duns  celle  fa- 
mibe,  a  tel  jioint  que  sur  l'inspection  de  ce  ca- 
ractère, on  peut  décider  en  toute  assurance  si 
une  coquille  lui  appartient  ou  non,  lors  même 
qu'on  c'apercevroit,   par   un   accident  qnelcon- 


A  M  M 

que,  aucune  tiace  des  cloisons.  Voici  ces  ca- 
raciùies  : 

lest  simple,  spiral  oudrnilj  cloisons  di'cou- 
pces;  cavilé  supéiieuie  à  la  dernière  cloison 
grande  el  cnj),aiiiante;  sipLoa  Diarj^iiial  (dorsal 
sur  la  caicne).  U'Orbig. 

Les  j^enies  qui  composent  cette  famille  ne  se 
trouvent  [iliis  qu'à  l'état  de  pélrificalion j  on  ne 
voit  que  ircs-rarcment  leur  lest  ((ui  est  d  une 
trcs-foibic  épaisseur.  Celte  ténuité  de  la  coquille 
avoit  la;t  penser  à  quelques  auleuis  qu'elle  étojt 
contenue  dans  l'épaissenr  de  raniiiial;  qu'elle 
otoit,  par  consé((uent ,  intéiieure.  Plusieurs  mo- 
tifs peuvent  donner  une  opinion  difl'érenle  (jue 
nous  croyons  plus  vraie  :  i".  on  voit  descoquilKs 
excessivement  minces  ,  les  carinaires,  par  exem- 
ple ,  qui  ne  sont  point  inli'rieures ;  2".  les  co- 
quilles iiitéiieures  ou  demi-inlérieures  n'ont  pas 
nt'soin  d'une  grande  cavité  terminale,  puisque 
1  animal  ne  pourroity  rentrer  complélement  :  dans 
les  Ammonées,  cette  cavilé  est  très-giaudej  elle 
I  est  assez  pour  qu'un  animal  puisse  y  rentrer  et 
s  y  abriter;  3°.  dans  les  coquilles  inlérieures  ,  les 
bords  de  l'ouverture  sont  toujours  Irès-mintes , 
trancliaiis.  On  sait  aujourd'hui  que  dans  la  plu- 
part des  Ammonées,  et  les  Ammonites  surtout, 
il  existe  un  bourrelet  maii;^inal  qui  borde  l'ouver- 
ture à  l'état  adulte;  cette  ouverture  a  d'ailleurs 
une  forme  qui  lui  est  propre,  selon  les  espèces, 
plus  ou  moins  sinueuse,  plus  ou  moins  avancée, 
pour  s'adapter  au  passaj^e  des  parties  de  l'animal. 

La  forme  des  coquilles  de  celte  famille  est  Irès- 
didérente  selon  les  genres  :  lanlôt  elle  est  parfai- 
tement droite  et  conique,  tanlôl  tournée  en  spi- 
rale dont  les  tours  ne  peuvent  jamais  se  lou- 
cher ,  tantôt  enfin,  en  spirale  dont  les  tours  sont 
contij^iis.  soit  que  les  coquilles  soient  discoïdes, 
«oit  qu'elles  soient  turriculées.  Parmi  les  discoïdes, 
il  existe  divers  degrés  de  contiguiié  qui  se  fon- 
dent insensiblement  ,  de  sorte  qu'il  est  impossible 
de  déterminer  précisément  où  l'un  commence  et 
où  un  autre  finit.  C'est  cette  fusion  qui  rend  im- 
possible l'établissement  de  genres  aux  dépens 
des  Ammoniles,  d'après  ce  seul  caractère.  On 
voit  en  eflet  quelques  espèces  dont  les  tours  ne 
sont  qu'accolés  les  tins  aux  autres,  mais  on  en 
observe  d'autres  dont  les  tours  deviennent  de 
plus  en  plus  embrassans,  et  à  tel  point,  qu'à  la 
lin  de  la  série,  le  dernier  tour  cache  tous  les 
autres,  de  manière  à  ne  laisser  aucune  trace  d'om- 
Lilic,  comme  dans  la  plupart  des  Nautiles. 

On  n'a  pas  encore  observé  une  seule  coquille 
de  ces  genres  à  l'étal  vivant;  il  est  à  présumer 
que  leur  race  est  perdue  :  on  suppose  générale- 
ment (|u'el  les  existent  sans  doute  dans  la  plus  granJe 
profondeur  des  mers;  mais  s'il  en  est  ainsi,  ce  ne 
seroit  pas  un  obstacle  invincible  à  leur  observa- 
tion ,  car  les  animaux  céphalopodes  s.nl  nageurs. 
Surpris  par  une  violente  lempêle  hors  de  leur 
demeure  habituelle ,  le  Lasard ,  après  plusieurs 


AMP  23 

sièdps  d'observations,  auroit  pu  en  jeter  quel- 
ques-uns, ou  au  moins  leurs  coquilles,  ou  quel- 
ques Irigmeiis  de  leur  coquille  sur  les  plages,  où 
des  observateurs,  occupés  presqu'exclusivement 
de  1.1  rechcrohe  des  coquilles  ,  n'auroient  pas 
mantfué  de  les  rencontrer. 

Parmi  les  coquilles  qu'il  est  important  au  géo- 
logue de  connoitre  ,  celles-ci  occupent  une  des 
premières  places;  distribuées  en  général  d'une 
manière  analogue  dans  les  couches  semblables , 
les  espèces  peuvent  servir  de  moyen  pour  recon- 
noiire  ces  couches.  Les  unes  siiii  propres  au  cal- 
<;aire  du  Jura,  les  autres  à  l'ooliie,  les  autres  à  la 
craie,  elc;  mais  ce  qui  e<t  remarquable,  et  ce 
qui  peut  fortement  appuyer  l'opinion  que  ces 
genres  sont  perdus,  c'est  qu'ils  ne  se  sont  pas  en- 
core rencontrés  dans  des  terrains  lerliaires,  sur  la 
nature  et  la  position  géologique  desquels  on  ait 
aucune  incertitude 

AWMONIE.  Ammonites. 

Monlfort  voulant  trouver  dans  le  Nautile  om- 
bili(iué  le  Ivpe  vivant  des  Ammonites,  en  fit  un 
genre  à  part  sous  ce  nom  dans  sa  Conchyliologie 
systématique  ,  tom.  I,  pag.  yS.  Cette  opinion  n'a 
point  éié  adoptée,  et  ne  poiivoil  l'être,  puisque 
ce  Nautile  n'a  aucun  des  caractères  des  Ammo- 
niles. Voyez  Nautilacées  et  Nautile. 

AMMONOCÉRATE.  Ammonoceras. 

Genre  de  la  famille  des  Ammonées,  proposé 
par  M.  Lnmarrk  dans  V Ecrirait  du  Cours  (  i8i  l  )  , 
pour  des  coquilles  polythalames  qui  sont  inter- 
médiaires entre  les  Baculites  et  les  Amraoniiev. 
Déjà  ce  genre,  antérieurement  à  cette  époque, 
avoit  été  fait  par  M.  Parkinsou,  dans  VOrgunic 
remains  pf  a  former  TVoild,  elc. ,  sous  le  nom  de 
Hanute ,  qui  a  élé  généralement  adopté,  et  au- 
quel nous  renvoyons. 

A  M  0  N  0  CÉR  ATI  T  ES .  Amonoceratites. 

M.  Lamarck  ,  dans  VExtrait  du  Cours,  avoit 
d'abord  donné  ce  nom  au  genre  que  M.  Parkinsoa 
avoit  proposé  sous  le  nom  de  Hamile ,  et  que 
M.  Lamarck,  dans  son  dernier  ouvrage,  con- 
serva sous  celui  à' Ammonocérale.  Voyez  te 
mot. 

AMPHIBIE. 

Nom  donné  par  Geoffroy  (^Traité  des  Coquilles 
des  enfimns  de  Parts)  à  une  coquille  commune 
sur  les  bords  delà  Seine  ,  où  elle  vit  sur  les  [Lintes 
ai|ualif[ues.  Cette  habitude  de  vivre  si  près  de 
l'eau  avoit  fait  ])enser  que  ce  Mollusque  éloit 
amphibie;  on  a  reconnu  depuis  que  c'étoit  une 
erieur  et  qu'il  est  terrestre.  Ce  Mollusque  a  servi 

Draparnaud  de  type  pour  son  genre  Ambretle, 
Succmea.  Voyez  ce  mot. 


ï* 


2!i  A  M  P 

M.  Lamarck  a  proposé  sous  ce  nom  un  genre 
auquel  se  j-upporleul  les  Ambretles  de  Uia])ar- 
naud.  Le  genre  de  cet  auieur  (;lanl  auiéricur  à 
celui  de  M.  Lamarck,  a  dû  ùlre  adoplé  de  préfé- 
rence, el  c'est  ce  tpi'a  fait  M.  Lamarck  lui-iuême 
daijs  son  deruier  ouvraj^e.  T-'OjCZ  Ambrette. 

Ay\VmYiY.SM\L.  Amphidesma. 

On  est  redevable  de  ce  t^enre  à  M.  Lajiiarck; 
avant  lui,  le  peu  de  coquilles  qui  en  font  parlie 
et  qui  éloient  connues  ,  étoient  ciiuloudues  avec 
les  TeUiucs,  avec  iesqiielles  elles  oui  (juelque  res- 
seiub!aDce,  et  d'autres  avec  les  Madrés,  dont 
elles  s'éloignent  cependant  assez  notablement.  (]e 
j^enie  fut  d'abord  proposé  sous  la  dénomma- 
lion  de  DonaciUe  dans  Y  Extrait  du  Cours  ;  il  lut 
néfi^ligé  par  M.  Cuvier,  qui  ne  le  uieniioiina  pas 
djnsle  B-ègne  animal,  el  iM.  Lamarck  cban^ea 
Licnlôl  ce  premier  nom  pour  celui  a  Ainphi- 
disme  qu'il  a  conservé;  il  est  même  beaucoup 
plus  généralement  adopté  sous  ce  dernier  nom 
que  sous  celui  de  L'i<;ule,  quoique  ce  dernier  soit 
plus  anciennement  donné  au  même  genre  par 
Montnoii.  M.  de  Ferussac  est  presque  le  seul  qui 
ait  préféré  le  nom  du  savant  anglais. 

Dès  l'origine,  ce  genre  lit  parlie  delà  famille 
des  Conques  (j'Ojei  ce  mot),  entre  les  Donaces 
el  les  Tellines.  Dans  son  Histoire  das  Aimnaiix 
sans  vertèbres ,  flJ.  Lamarck  changea  notable- 
ment ses  rapports;  il  le  remonta  dans  la  famille 
des  iMactracéei,  où  il  est  placé  le  dernier  dans  la 
dernière  section  de  cet  e  lamille,  avec  les  genres 
Oiiguline  et  Solémj'e.  M.  de  Ferussac  (  Tableaux 
sysléinatiques  des  Moll.^  conserva  la  lainiile  des 
Waclracées  (î-cye-  ce  mol)  en^  faisant  des  chan- 
getnens  considérables.  Le  genre  qui  nous  occupe 
y  resta  cependant,  placé  entre  les  gi-nrcs  Macire 
et  Lavignon.  M.  de  Blainville,  loui  de  conserver 
ce  genre  et  ses  rapports,  jugea  convenable  d'en 
faire  une  section  de  son  genre  Lucine,  qui  lui- 
même  fait  parlie  de  la  famille  des  Concbacés  ; 
tel  qu'il  est  composé,  ce  genre  Lucine  ne  nous 
semble  pas  naturel,  puisqu'il  côté  de  la  section 
des  Ampliidesmes ,  on  en  trouve  une  pour  le 
genre  Corbeille;  aussi  nous  ne  pensons  pas  que  cet 
arrangement  soit  jamais  adopté. 

M.  Lamarck  a  confondu  dans  ce  genre  des  co- 
quilles qui  cerlainemeni  ne  lui  appariienneul  |)as. 
Si  on  considère  l'Ampliidesuie  donacile  comme 
le  type  du  genre ,  on  sera  forcé  d'en  rejeiei 
plusieurs  espèces;  si  au  contraire  c'est  l'Amphi- 
desme  panaché  que  l'on  préfère  ,  le  genre  se  com- 
posera de  quelques  espèces  bien  groupées  ,  mais 
il  faudra  en  exclure  l'Àmphidesu^e  donacile.  Déjà 
M.  Suwpriy ,  dans  son  Gênera  ,  a  senii  que  cetle 
réforme  étoit  nécessaire;  il  ne  laissa  dans  le  genre 
Amphidesme  que  les  espèces  analogues  à  1  Am- 
phidesme  panaché  ,  et  crut  rencoulrer  d:ins  l'Am- 


A   i\î  P 

phidesme  donacile  les  caractères  du  genre  Ery- 
cine  de  M.  Lamarck,  erreur  pardonnable  pour 
ceux  qui  ne  connoisseni  ni  l'espèce  vivante  ,  ni  les 
espèces  fossiles  des  euvirons  de  Paris.  {^T'^oyez 
Ervcine.)  m.  Lalreille  est  fort  éloigné  de  l'opi- 
nion de  INI.  de  Blainville;  non-seulement  il  trouve 
des  motifs  sufli^aiis  pour  conserver  le  genre  Am- 
phidesme ,  mais  encore  pour  en  faire  une  petite 
famille  composée  de  ce  genre  seul;  cetie  famille 
porte  le  nom  à^Ainphidesmite.  (Voyez  ce  mol.) 
Elle  est  placée  dans  sa  méthode  entre  celle  des 
B'iactracées  et  celle  des  Myaires. 

CABACTÈRES     GÉnÉRIQCES. 

Coquille  transverse,  inéquilaierale ,  subovale 
ou  arrondie,  quelquefois  peu  bâillante  sur  les 
côlés.  Charnière  ayant  une  ou  deux  dents  sui" 
chaque  valve,  et  une  fossette  alongée  ,  élroite, 
oblique,  pour  le  ligament  interne;  nue  dent  laté- 
rale de  chaque  côié  de  la  charnière.  Ligament 
cioul'le;  un  externe  fuible  et  court ,  un  interne 
lixé  dans  les  fossettes  cardinales. 

L'Amphidcsme  donacile  queuousavonssignalée 
n'est  pas  la  seule  que  1  ou  doive  rejeter  du  genre; 
par  un  dotible  emploi  difficile  à  expliquer,  ou  y 
trouve  aussi,  dans  l'ouvrage  de  i\].  Lamarck, 
deux  fois  la  môme  coquille  sous  les  noms  d'Ant- 
phidesiiic  lactée  et  à' Amphidesme  lucintile ;  ce 
qui  est  plus  étonnant,  c'est  que  celle  coquille 
n'est  poiut  du  genre  Anipliidesine  et  appartient 
aux  Luciues ,  où  elle  est  une  troisième  fuis  men- 
tionnée Si-'iis  le  nom  de  Lucine  lactée.  Il  est 
bien  à  présumer  que  le  rapprochement  que  M.  de 
Blainville  a  fait  de  ce  genre  avec  les  Lucines, 
vient  de  celle  erreur  de  M.  Lamarck;  ce  qui  le 
prouve,  c'est  que  M.  de  Blainville,  après  avoir 
cilé  la  Lucine  lactée  ,  Tcllina  lactea  Linn.  , 
comme  exemple  de  la  section  des  Luciues  loii- 
pèdes,  la  reproduit  une  secontle  fois  à  la  section 
des  Lucines  amphidesmes.  Ces  erreurs,  malheu- 
reusement trop  fréquentes,  sont  nuisibles  à  la 
science  ,  jetieut  dans  un  grand  embarras  ceux  qui 
commencent  à  l'étudier,  et  on  ne  sauroit  trop  les 
signaler  et  les  rectifier  lorsque  cela  est  possible. 
Outre  ces  espèces,  il  en  est  encore  d'autres  qui, 
par  leur  grande  analogie  avec  l'Amphidcsme  do- 
nacile ,  doivent  être  écartées  du  geure.  Les  trois 
suivantes,  que  nous  avons  pu  examiner,  scut 
dans  ce  cas:  Amphidesmes  glabreile,  cornée,  bi- 
maculée. 

I.  Amphidesme  panachée.  Amphidesma  varie- 
gala.  Lamk. 

A.  testa  suhorbiculatâ ,  tenuissimè  striatâ  , 
convexo-depressà  f  tenui ,  albido-purpurascente , 
inaculis  Ittturœjbrmibus  spadictts  j  iiaiibus  con- 
tiguis  radiatis. 

Lamk.  Anirn.  s.  rert.  t.  S.  pag.  490.  n".  1. 

SOWEBBT, 


AMP 

SowERBY  ,  the  Gênera  ofShelh ,  n'.  9-  fiS-  '  • 

Tel/ina.  Encyclop.  pi.  z^i.fg.  3. 

Coquille  ovalaii-e,  suborhiculaire ,  inéqui'.atr- 
rale  ,  mince,  finemenl  slricc  sur  toute  la  smlace; 
le  cou'  postérieur  porte  uu  pli  comme  lesTi'llmesj 
sa  couleur  est  blanche,  devenant  d'un  violel- 
pourprt'  sur  les  crocliets  ,  où  cette  couleur  est  gé- 
néralement irradiée.  Des  taches  irrégulières  se 
voient  sur  le  reste  de  la  surface  extérieure;  en 
dedans,  elle  a  toujours  une  grande  tacLe  médiane 
de  la  mèrae  couleur  que  les  crochets;  ceux-ci 
sont  petils,  peu  saillans  ,  tort  rapprocliés  ,  poin- 
tus; le  iipiament  externe  est  petit  et  très-foibie. 
Celte  coquille  a  Ireuie-cinq  à  quarante  millimè- 
tres de  lar^^e.  On  ignore  sa  pallie. 

3.  Amphidesme  lëticulée.  Arnphidesma  reti- 
culata. 

A.  testa  orbiculatâ  ,  depressâ  ,  striis  lamellnsis , 
ereciis ,  transversis,  et  longitudinalis  exilissimi.t 
reticuiatâ  y  alhidà  ,  intus  Jlavescente  y  lunulâ 
nunimà  ,  excavulâ  ,  rubescente. 

Tellina   reticuiatâ.   Li.nn.    Gniell.  pag.   3a4o. 

Aniphidesma  reticulatum.  Sow.  lue.  cit.Jîg.  2. 

Cette  espèce  est  leuliculaire,  presqu"aussi  lon- 
gue que  large,  blanche  en  dehors,  d'un  jaune- 
tendre  en  dedans  ;  elle  est  couverte  de  suies  ia- 
melleuses,  Iransveises,  très-fines,  assez  écartées  , 
plus  saillantes  vers  le  bord  inférieur  des  valves 
que  vers  les  crochets ,  sur  lesquels  elles  dispa- 
raissent insensiblement.  Ces  stries  sont  coupées 
perpendiculairi-meul  par  d'autres  longitudinales 
extrêmement  fines;  on  ne  peut  les  voir,  qu'à  la 
loupe.  Les  crocheis  sont  petits,  peu  saillans;  la 
lunule  est  placée  sous  eux,  elle  est  fort  petite, 
enfoncée  et  souvent  d'une  couleur  rouge;  le  pli , 
sur  le  côté  postérieur  ,  est  très-prononcé.  Lon- 
gueur trente-cinq  à  quarante  millimètres;  largeur 


D'après  Linné,  celte  tispèce  se  trouveroit  dans 
l.T  mer  des  Indes. 

Nous  ne  donnons  que  ces  deux  espèces,  par 
l'incertitude  que  nous  conservons  sur  la  plupart  des 
autres.  L'Amphidesme  alelielleest  une  iLuiraire  de 
la  section  des  Ligules  ou  Lavignons;  les  autres, 
surtout  celles  des  cô'.es  d'Angleterre  ,  ne  sont 
point  encore  dans  nos  collections,  et  elles  auroient 
besoin  d'èire  examinées  avant  d'êire  délinilive- 
ment  admises  ou  rejetées  du  genre. 

AMPHIDESMITES.  Amphidestmtes. 

M.  Latreille  ,  Familles  naturelles  du  règne  ani- 
mal (pag.  22!  )  ,  a  proposé  cette  famille  pour  le 
genre  AmpLi.iesme  lui  seul;  elle  est  la  huilieme 
de  la  secliLiu  des  Uniconques,  dans  l'ordre  des 
Acéphales  a  manteau  tubiileux.  .M.  Latreill  ;  assi- 
mile sa  nouvelle  tamille  au  genre  Lavignon  de 
Histoire  Naturelle  des  P'ers.   Tome  //. 


A  lAI  P 


25 


M.  Cuvier;  mais  nous  pensons  que  c'est  à  tort, 
car  les  Amphidesmes  et  les  Lavignons  appar- 
tiennent à  des  genres  dill'érens  ,  a  moins  que 
M.  Latreille  n'ait  eu  l'iulention  de  les  réunir, 
mais  il  se  serait  expliqué  clairement  à  cet  égard. 
Les  caractères  de  cette  famille  sont  exprimés  par 
la  phrase  suivante  :  Le  ligament  cardinal  est  dou- 
ble; l'un  est  extérieur  et  l'autre  interne.  C'est  en 
vain  que  nous  y  cherchons  des  motifs  suHisans 
pour  l'élablisscuient  d'une  famille,  car  dans  le 
cas  où  on  l'adopteroit ,  le  genre  Amphidesme  ne 
devroit  pas  y  rester  seul,  car  plusieurs  autres, 
les  Soleiu^es  ,  les  Ougulines ,  etc. ,  ont  aussi  deux 
ligamens. 

A  l'égard  de  cette  famille,  il  faut,  ou  faire 
l'applicaiion  rigoureuse  de  ses  caractères,  et  y 
rassembler  toutes  les  coquilles  qui  les  présentent , 
et  alors  on  doit  l'adopter;  ou  bien  ces  caractères 
sont  insuffisans,  et  alors  il  faut  les  rejeter  :  nous 
avons  celle  dernière  opinion.  Voyez  Amphidesme 
et  Mactracées. 


AMPHJSTÉGINE.  Amphistegina. 
Genre  nouvellement  créé  par  M.  d'Orbigny  fils, 
pour  plusieurs  coquilles  microscopiques  soit  vi- 
vantes soit  fossiles,   que  l'on  n'avoit   pas   connu 
avant  lui.   Ce  genre  est  le  premier  de  la  famille 
des  Enthomosligues  {voyez  ce  mot),  également 
proposée  par  le  même  auleur  dans  l'ordre  des  cé- 
phalopodes forauiinifères.  Ce  genre  singulier  ne 
semble  pas  avoir  lous  les  rapports  désirables  avec 
ceux  de  la  même   famille,  elle  ne  contient,  en 
eflèt ,  que  des  coquilles  cellulaires  ou  tubilères, 
qui  ont  par  cela  beaucoup  d'analogie  avec  celle 
des  sèches  :  ici  on  trouve  des  coquilles  nantiloides 
quant    à   la    forme  ,    cloisonnées    régulièrement 
comme  les  nummuiites,  par  exemple,  seulement, 
entre  chacune  de  ces  cloisons  ,  il  en  existe  une 
autre  qui  n'est  pas  complète  et  qui  la  divise  ea 
deux  parties  qui  peuvent  communiquer  entr'elles. 
Telle  est  du  moins  la  disposition  que  nous  avons 
pu  comprendre  après  l'examen  d'une  espèce  vi- 
vante que  nous  possédons,  aussi  bien  que  d'après 
les  modèles  et  les  ligures  de  M.  d'Uibigny.  Ce  na- 
turaliste  ajoute   à  son   genre  d'autres  caractères 
(lue  nous  n'avons  pas  rencontrés  sur  les  espèces 
que  nous  avons  examinées.  Le  plus  important  est 
celui  de  divisions  transversales  aux   loges  qui  ne 
paroissent  que  d'un  seul  côté  de  la  coquille;  il 
paroit  même  que  ce  caractère  est  plus  essentiel 
au  genre  que  celui   dont  nous   avons   déjà    parlé 
dans   la   caractéristique.    Nous    voirons    que    ces 
deux  sortes  de  coquilles  ne  sont  liées  entr'elles 
que  par   une  circonstance  unicjue,  celle   d'avoir 
une   seule    ouverture    semi-luuaire ,   du    côté    le 
moins  bombé,  el  contre  le  retour  de  la  sp^re;  de 
cela,  il  résulte  pour  nous  que  le  genre  Amphislé- 
gine  el  le  suivant  Hétérostégine  (voyc-  ce  mol)  , 
dillerent   bien    essentiellement  des   autres    de   la 
même  famille,  en  cela,  qu'ils  sont  dépourvus  de 

D 


26 


A  ^I  P 


pores  à  l'ouverfnre.  Nous  ne  voulons  pas  ici  dis- 
caler les  rapports  que  M.  dOrbigny  a  diabli ,  c'est 
à  l'article  Esthomostègce  ,  auquel  nous  reu- 
vovons,  que  nons  entrei-ons  dans  ces  détails. 

Nos  obser\'alions  sur  le  double  caractère  du 
cenre  n'en  subsiste  pas  moins;  nous  ajouterons 
que  cela  indique  ordinairement  un  groupement 
prn  naturel  des  espèces,  et  nécessite  quelc[uefois 
leur  séparation  en  plusieurs  genres ,  surtout  lors- 
que le  caractère  qui  les  unit  n'est  pas  de  première 
valeur,  on  ne  peut  dire  que  celui  d'une  ouverture 
sur  le  côté  le  moins  bombé  de  la  coquille  soit  suf- 
fisant, car  il  se  rencontre  dans  une  foule  d'autres 
genres.  Il  faut  donc  s'en  rapporter  à  la  disposition 
des  loges,  et,  à  cet  égard,  on  retombe  dans  le 
double  caractère  que  nous  avons  signalé. 

CARACTÈRES    GÉsÉRIQUES. 

Divisions  transversales  aux  loges,  ne  paroissant 
que  d'un  seul  côté  de  la  coquille  ,  quelquelois  des 
divisions  parallèles  aux  loges,  paroissant  égale- 
ment de  chaqne  côté,  ouverture  unique,  semi 
lunaire,  du  côté  le  moins  bombé  et  contre  le  re- 
tour de  la  spire  qui  est  embrassante. 

M.  d'Orbigny  a  indiqué  huit  espèces  dans  son 
nouveau  genre  :  parmi  elles,  nous  n'en  avons  re- 
connu que  deux  ,  une  vivante  et  une  fossile  ,  que 
nous  avons  dans  notre  collection.  D'après  les  lo- 
calités ,  il  est  à  présumer  qu'elles  ne  sont  nou- 
velles ni  l'une  ni  l'autre,  la  première  venant  du 
sable  contenu  dans  une  coquille  de  l'Ile-de- 
France,  est  l'Ampbistégine  de  Lesson  ;  l'autre 
commune  dans  les  sables  de  Bordeaux,  est  cer- 
tainement l'Amphislégine  vulgaire. 

Amphistégine  de  Lesson.  Amphistegina  Les- 
soni.  d'Orb. 

A-  testa  orbiculatâ  utroque  latere  inaequaliter 
convexâ  ,  albidâ  ;  centris  diaphanis  j  septis  nu- 
tiieroiis,  altematim  hrei'ibus  inierruptis  et  lorigin- 
ribus  continuis  ,  rejleris  ;  aperturû  semi  luiian 
elojigatâ.  NoB. 

D'Orb.  Mém.  sur  les  Céphalopodes.  Ann.  des 
scienc.  nat.  mars  1826.  pag.  3o4.  n".  5.  pi.  ij- 
/}g.  1.2.  :•).  4- 

Ibid.  Modèles  de  Céphalopodes,  4'".  li^'r.  n°.  98. 

Coquille  lenticulaire,  inégalement  convexe  , 
toute  blanche  ,  brillante,  polie  subcarénée  dans 
sna  contour,  les  centres  sans  former  de  mamelons 
se  distinguent  du  reste  par  leur  transparence  el 
lu  couleur  blanc  de  lait  de  la  coquille  se  chan- 
geant en  matière  vitrée;  le  dernier  tour  embrasse 
tous  les  autres  de  manière  à  les  cacher  complète- 
ment. Les  cloisons  sont  nombreuses  ,  elles  se  di- 
visent en  deux  sortes  ,  les  plus  grandes  qui  sont 
continues,  aorès  avoir  été  droites  jusque  vers  les 
deux  tiers  de  la  circonférence,  se  courbent  subite- 


AMP 

ment,  s'infléchissent  de  l'autre  côté  oij  elles  se 
terminent  aux'cloisons:  de  ce  côté,  entre  chacune 
de  ces  cloisons  principales  ,  on  en  remarque  une 
autre  en  rayon  qui  s'arrête  à  l'endroit  oii  les  autres 
se  recourbent.  La  dernière  cloison  est  convexe 
en  dehors;  d'un  côté  et  tout-à-fail  contre  le  1  e- 
tour  de  la  spire,  elle  est  percée  d'une  ouverture 
alongée,  étroite,  sub-semilunaire. 

Cette  espèce  a  quelquefois  deux  millimètres  de 
diamètres,  mais  le  plus  souvent  beaucoup  moins, 
elle  vient  de  l'Ile-de-France. 

Amphistégine  vulgaire.  Amphistegina  vulga- 
ris.  d'OftB. 

A.  testa  orbiculatâ  ,  utroque  latere  inaquali- 
ter  cnrn>e.râ  ,  albido- squalidâ  y  centris  vttreis , 
altero  prominulo  ^  septis  nunterosis ,  incuratu- 
re/lejris ,  inegulariter  inler  se  cnnjliientihus.  NoB. 

D'OuBTG.  loc.  cit.  n".  8.  Modèles  de  Céphalo- 
podes. 2.'-.  lii-'rais.  n"  40. 

Celle-ci  est  à  peu  près  de  la  Biême  taille  que  l'au- 
tre; mais  étant  fossile,  elle  a  perdu  sa  Llancheur 
pour  prendre  une  teinte  ocracée,  les  centres  moins 
grands  sont  transparens  comme  du  verre  et  en 
ont  le  brillant;  l'un  d'eux  ,  sous  forme  de  mame- 
lon, est  cependant  beaucoup  plus  saillant;  c'est 
de  son  côté  que  se  voit  la  singulière  disposition 
des  cloisons.  Dans  les  coquilles  jeunes,  elles  sont 
régulières,  onduleuses,  comme  dans  le  Nautile  de 
Dax  par  exemple;  mais  à  mesure  que  la  coquille 
vieillit ,  ces  cloisons,  tout  en  restant  onduleuses, 
le  sont  d'une  manière  bien  moins  régulière  ,  de 
sorte  que  les  courbures  finissent  par  se  toucher 
dans  les  points  les  plus  saillans,  et  les  cloisons 
semblent  se  traverser  :  la  surface  de  la  coquille 
est  alors  couverte  d'un  réseau  irrégulier  de  ner- 
vures souvent  confondues  que  dessinent  les  cloi- 
sons. La  dernière  est  un  peu  moins  convexe  que 
dans  l'espèce  précédente,  et  l'ouverture  est  aussi 
un  peu  |)lus  grande  et  plus  scmilunaire. 

On  la  trouve  assez  abondamment  dans  les  sableo 
des  environs  de  Bordeaux  e'  dans  ceux  des  bords 
de  l'étang  de  Tau  ,  d'après  'SI.  d'Orbigny. 

AMPLEXE.  Amplexus. 

Nom  donné  par  M.  Sowerby,  dans  son  Minéral 
coitchology ,  a  un  corps  pélrilié,  strié  dans  sa 
longueur,  qui  a  par  sa  structure  beaucoup  d'ana- 
logie avec  certaines  Orthocéraliles  fort  alongées. 
quoique  l'Amplexe  ait  des  caractères  qui  lui  sont 
assez  particuliers  ,  ils  ne  sont  cependant  point 
suffisamment  tranchés  pour  qu'on  adopte  ce  genre, 
car  par  le  même  principe,  il  faudroit  en  faire  un 
pour  presque  toutes  les  espèces.  Voyez  Orthocé- 
ratites  et  II1PPUBITE. 

AMPOULE. 

Nom  que  l'on   donne   vulgairement  ainsi   que 


A  M  P  27 

qu'il   publia   en   1801.  Depuis   cette  époque   ce 
genre  fut   f;(?ii(?ralement  admis;  il  n'éprouva   de 
varialions  (jue  iclalivement   à  la  place  qu'on  lui 
fil  occuper  dans  les  diverses  ni(?lhodes.  M.  La- 
marck,  qui  commença  à  former  des  familles  ou 
des  [groupes  de  f;enres  ,  dans  sa  PJiilusophic  zoo- 
logique ,  lui    conserva    les   mêmes    rapporis  que 
ddus  le  sj'sùuie.  Il  est  compris  dans  la  famille  des 
Oibacces  ,  avec  les  Cycloslomes,  les  Paludines  et 
les  Planorbes.  (",e  savant  zooloj^iste  s'aperçut  bien- 
tôt  q-ue  celle   famille  n'étoit  point  naturelle  ,  a 
cause  du  genre  (Ij'clostome  qu'elle  renfermoil; 
on  ne  doit  pas  douiev  que  cela  ne  soit  dû  à  la  pu- 
blication de  l'excellenl  liavail  de  !\I.  Cuvier  sur  le 
Vivipare  cCeau  douce  d'après  Iccfuel  il  esl  impos- 
sible de  confondre  désormais  les  C^clostomes  et 
les  Anipullaires  comme  on  le  faisoil  avant  cette 
époque.  Il   lut  donc  forcé  de  réformer  celle  fa- 
mille des  Orbacées,  ce  qu'il  fit  dans  l'extrait  du 
Cours.  Dans  l'inlervale  ,  MM.  de  Roiss3f  et  Denys 
de  Monlfort  publièrent  leurs  travaux  :  le  premier 
la  fin  des  Mollusques  du  BuJJhn  de  Soniuni;\e 
second  son  Système  conchyliologique.  Le  premier 
de  ces  auteurs  rapprocha  des  Ampullaires,  outre 
les  Planorbes,  comme  l'avoil  fait  M.  Lamarck,  le 
f;enre    Valvée  ,   que  Draparuaud,   son   créateur, 
avoit  placé  enire  les  Cyclostomes  et  les  Nérites. 
Quant   à   Monlfort,   il   crut    trouver   les   élémeiis 
d'uQ  genre  nouveau  qu'il  nomma  Laniste ,  dans 
une  coquille  qui  ne  diffère  de  ses  congénères  que 
parce  qu'elle  est  sénestrej  il  conserva  le  genre 
Anipullaire  pour  les  auires  espèces.  M.  Lamarck, 
comme  nous   l'avons   dit,  réforma  la  famille  des 
Orbacées  dans  l'extrait  du  Cours;  il  ])laça  les  Cy- 
clostomes dans  les  Coliraacées  ,  les  Planorbes  dans 
les  Limnéeus  et  les  Ampullaires  dans  les  Péristo- 
miens,  avec  les  Paludines  et  les  Valvées.  Ce  der- 
nier genre  fui  rapprocbé  ,  à  l'imitation  de  M.  de 
Roissy. 

M.  Cuvier,  qui  ne  connoissoit  pas  encore  l'ani- 
mal des  AnipulLiires ,  lors  de  la  publication  du 
rèa;ne  animal,  dit  cependant  qu'il  est  probable 
qu'il  a  assez  de  ressemblance  avec  celui  des  Pa- 
ludines ;  malgré  ceile  présomption  bien  juste,  ce 
savant  zoologiste  place  les  Ampullaires  a  titre  de 
sous-genre  dans  les  Concbylies  avec  les  Mélanies, 
les  Pbasianelles  et  les  Janlhines.  L'animal  des 
Ampullaires,  aujourd'hui  assez  connu,  ne  laisse 
plus  de  doutes  sur  la  place  qu'il  doit  occuper. 
M.  Lamari:k  ne  le  connoissoil  point  encore,  et 
dans  son  dernier  ouvrage,  il  conserva  dans  son 
entier  la  famille  des  Périslomiens  de  l'exirait  du 
Cours.  M.  de  Feiussac  est  le  premier,  parmi  les 
zoologistes  modernes,  qui  ait  eu  occasion  d'ob- 
server l'animal  des  Ampullaires  ;  d'après  sa  ma- 
nière de  voir  il  confirma  en  quelque  sorte  l'opi- 
nion de  M.  Cuvier,  c'esl-à-dire  qu'il  lui  trouva 
plus  de  rapports  avec  les  N'énles  et  les  Trochus 
qu'avec  les  Paludines  et  les  Valvées  ;  aussi  ran- 
dans   le   Système   des  anitnuux  sans  vertèbres,  '  gea-t-il  les  Ampullaires  dans  la  famille  des  Tro- 

D  2 


AMP 

cenx  de  Gondole,  œufs  de  Vanneau,  de  Muscade,  a 
une  espèce  de  bulle  commune  dans  les  collections 
Bullu  ampulUi.  Voyez  Bulle. 

AMPULLAIRE.  Ampulhiria. 
Parmi  les  auteurs   anciens   qui  ont   figuré   des 
Ampullaires ,  Lisler  esl  celui  que  l'on  doit  surtout 
remarquer;  nous  voyons  en  effet,  dans  le  vasie 
recueil  de  ligures  de  cet  auteur,  qu'il  avoit  fort 
liien  sai.>i  les  caractères  d'ensemble  des  Ampul- 
laires, au  point  que   la  section  particulière  dans 
laquelle   il    les   place  ,   pouri-oit   être   considérée 
comme   l'origine   du  genre.   Notre  opinion  peut 
facilement  se  vérifier  par  l'examen  des  planches 
123  à   loi   de  son  Synopsis  conchylinrurn.  Après 
Lister,  nous  voyons  plusieurs  autres  auteurs  igno- 
rer que  les  coquilles  dont  il  est  question  sont  flu- 
vi.ililes,  et  par  suite  de  celle  ignorance  les  con- 
fondre surtout  avec  les  coquilles  lerreslres.  Il  se- 
roil  peu  utile  à  la  science  de  compter  ces  erreurs; 
il    fjiil    remarcpier   cependant    qu'elles   exercent 
souvent  une  fatale  influence  sur  les   plus  beaux 
génies.  Si  Linné  eut  appris  de  ses  devanciers  dans 
quel  milieu  habilent   les  Ampullaires,  il  ne  les 
aiiroit  point  confondues  dans  son  imn^.ense  genre 
Hélice,   il  faut  dire  aussi   qu'il   auroit   probable- 
ment établi  un  plus  grand  nombre  de  genres,  s'il 
eut  pu  se  livrer  à  l'élude  des  détails  minutieux  ; 
mais  les  connoissances  encore  peu  approfond  es 
à  son  époque,  dévoient  le  rendre  sobie  de  celte 
espèce  de  division,  dont   nous  sommes  devenus 
trop  prodigues;  son  vaste  génie,  d'ailleurs,  em- 
brassant la  nature  tout  entière,  ne  pouvoit  s'ai- 
rèler  à  des  camclères  considérés  comme  de  peu 
d'importance  alors,  et  il  devail  se  trouver  satis- 
fait d'avoir  tracé  d'une  main  aussi  hardie  qu'ha- 
bilè  les  principales  divisions  des  trois  règnes.  Les 
grands  genres  de  Linné  sont  une  conséquence  de 
1  état  des  sciences  à  l'époque  où  il  écrivit. 

MuUer  en  associant  les  Ampullaires  aux  Nérites 
fît  sentir  déjà  la  faute  de  Linné;  il  comprit  bien 
qu'il  valloit  mieux  qu'elles  fussent  près  de  co- 
quilles pour  le  plus  grand  nombre  d'eau  douce 
que  parmi  des  lerreslres.  Brug^uière  n'eut  pas  la 
même  opinion ,  il  se  cnnienla  de  changer  de  place 
les  Ampullaires;  des  Hélices  il  les  transporta  dans 
ses  Bulimes,  où  certes  elles  r.e  sont  pas  davantage 
dans  leurs  rapports  naturels,  puisqu'il  velomiie 
dans  une  confusion  semblable  à  celle  du  genre 
Hélice  de  Linné. 

M.  Lamarck,  dès  la  publication  de  ses  premiers 
travaux,  sentit  la  ntcesiilé  de  porter  la  réforme 
dans  ce  genre  de  Bruguière ,  et  les  Ampullaires 
qu'il  proposa  en    sont  eniicremtnt  extraites.   Plu-J 
sieurs  espèces  d'Ampullaires  ont  la  plus  grande'! 
anakgie  avec  les  Planorbes  ;  seulement  le  premier  j 
de  Cri  genres  est  operculé  ;  le  second  ne  l  est  pas  : 
aussi  M.  Lamarck  mit  ces  deux  genres  en  contact  , 


t8 


AMP 


chus,  avec  les  Nantes,  les  Jantliines,  les  Mëla- 
nopsides,  etc.  1\I.  Gray,  dans  sa  classiticatioo  na- 
turelle dos  Mollusques,  vit  tant  de  iessemb]anc:e 
entre  les  genres  Ampulaire  et  Paludiue ,  qu'il 
n'Iidsila  pas  à  les  réunir  en  un  seul  qui  constitue 
la  cinquième  famille  de  son  troisième  ordre,  les 
Clénobranches.  Cette  opinion,  M.  de  Blainville 
la  partaj^e  complètement,  comme  on  peut  s'en 
assurer  à  son  article  Paludine  du  Dictionnaiie 
des  sciences  naturelles,  tom.  XXXV) I ,  paiç.  3oi, 
où  il  dit:  o  Ce  genre  (Paludine)  n'est  pas  aussi 
facile  à  séparer  des  Ampullaires,  et  l'on  peut 
même  à  peu  près  assurer  qu'ils  devront  être 
réunisj  tant  il  y  a  de  ressemblance  dans  l'animal 
et  l'opercule.  Il  n'y  a  donc  que  la  forme  plus  ven- 
true et  ombiliquée  de  la  coquille,  qui  puisse  ser- 
vir à  distinguer  ces  deux  genres  dont  les  animaux 
ont  du  reste  les  mêmes  habitudes  et  vivent  égale- 
ment dans  les  eaux  douces.   » 

Malgré  celle  opinion,  M.  de  Blainville  établit , 
dans  son  Traité  de  Blalicologie  ,Aes  rapports  qui 
sont  loin  d'en  être  la  conséquence;  cependant  ce 
savant  anatomisie  connoissoit  l'animal  des  Am- 
pullaires qu'il  a  fort  bien  caractérisé.  Ce  genre, 

dans  la  méthode  de  M.  de  Blainville,  fait  partie  I  yeux.  M.  de  Blainville  n'en  compte  que  deux;  il 
de  la  famille  des  Ellipsostomes ,  où  il  est  associé  dit  en  ellet,  comme  cela  a  lieu  dans  beaucoup  de 
aux  Rlélanies,  aux  Rissoaires ,  aux  Phasianelles ,  I  genres  ,  que  les  yeux  à  la  base  des  tentacules  sont 
aux    Hélicines    et   aux   Plenrocères.   Il   suûît   de  I  pédoncules,  c'est-à-dire  portés  par  un  pédicule 


AMP 

quilles  à  cet  utile  établissement ,  nous  a  fait  aper- 
cevoir un  caractère  qui,  faute  d'autres,  pnurroit 
servir  à  séparer  les  Naiices  des  Ampullaires;  le 
voici  :  si  l'on  place  une  Ampullairc  de  manière  à 
ce  que  son  axe  soit  dans  un  plan  vertical,  on 
verra  que  le  plan  de  l'ouverture  est  parallèle  ou 
le  même  que  celui  de  l'axe.  Si  l'on  fait  prendre 
la  même  position  à  une  Natice,  on  reconnoîtra 
que  le  plan  de  son  ouverture  est  toujours  oblique 
à  celui  de  l'axe  :  c'est  à  l'aide  de  ce  caractère 
ajouté  à  ceux  déjà  connus  que  nous  rejetons  la 
plupart  des  Ampullaires  fossiles  que  M.  Lamarck 
avoit  cru  pouvoir  y  mettre.  Quoique  M.  de  Fe- 
russac  prétende  qu'il  n'exiite  pas  de  véritables 
Ampullaires  fossiles  ,  nous  avons  cependant  ré- 
servé pour  ce  genre  des  coquilles  qui  en  présen- 
tent pour  la  plupart  les  caractères. 

L'animal  des  Ampullaires  n'a  point  encore  éié 
complètement  décrit;  on  ne  le  cnnnolt  que  par 
les  caractéristiques  de  MM.  de  Kcrussac  et  de 
Blainville;  elles  diffèrent  assez  notablement  l'une 
de  l'autre.  M.  de  Ferussac  par  exemple,  dit  qu'il 
y  a  (juatre  tentacules,  considérant  comme  ten- 
tacules  distincts  les  pédoncules   qui   portent   les 


nommer  ces  genres,  pour  faire  voir  qu'ils  ne  sont 
liés  entr'eux  par  rien  de  naturel;  qu'ils  n'ont  pa5 
ces  rapports  que  tous  les  esprits  comprennent 
lorsqu'il  est  facile  de  les  concevoir. 

M.  Latreille  a  lui-même  distrait  les  Ampul- 
laires de  leurs  rapports  naturels  en  les  écartant 
des  Paludines,  pour  les  placer  à  l'imitation  de 
BI.  de  Ferussac,  dans  la  famille  des  Turbines  avec 
les  Turritelles  et  les  Turbo. 

M.  Lamarck,  dans  un  de  ses  cours,  avoit  pro- 
posé un  genre  AmpuUiue  qui  ne  fut  jamais  autre- 
ment publié,  et  qui  paroît  avoir  été  créé  dans 
l'intention  de  rejeter  hors  du  genre  Ampullaire 
un  certain  nombre  de  coquilles  fossiles  qui  ne 
peuvent  évidemment  y  rester;  mais  si  ces  co- 
quilles ne  doivent  plus  faire  partie  des  Ampul- 
laires, il  n'est  pas  nécessaire  pour  cela  d'en  éta- 
blir un  exprès  pour  elles,  puisqu'elles  peuvent 
fort  bien  se  classer  dans  les  Natices.  Il  est  vrai, 
comme  nous  le  verrons  à  ce  genre,  que  ces  co- 
quilles sont  dépourvues  de  la  callosité  ombilicale, 
mais  nous  observerons  que  quelques  espèces  vi- 
vantes mau<piL-nt  aussi  de  ce  caractère,  quoique 
par  l'animal  elles  soient  de  véritables  Naiices. 
Nous  observerons  encore  que  M.  Lamarck  a  aban- 
donné cette  opinion  en  dernier  lieu,  puisque  dans 
le  tome  VII  de  son  dernier  ouvrage  on  voit  en- 


court soudé  à  la  base  des  tentacules. 

CARACTÈRES    GÉNÉRIQUES. 

Animal  renflé  ,  globuleux  ,  spiral  ;  le  pied 
ovale,  court,  avec  un  sillon  irausverse  à  son 
bord  antérieur;  li  lêle  large,  tentacules  supérieurs 
fort  longs,  coniques,  très  -  pointus  ;  les  yeux  si/- 
tués  à  leur  base  externe  ,  et  portés  sur  un  pédott- 
cule  très-sensible;  bouche  verticale  située  enire 
deux  lèvres  disposées  eu  fer  à  cheval,  et  formant 
une  espèce  de  mufïle;  point  de  dent  supérieure; 
un  ruban  lingual  hérissé ,  mais  non  prolongé  dans 
la  cavité  abdominale;  la  cavité  respiratrice  fort 
grande,  partagée  en  deux  par  une  cloison  hori- 
zontale incomplète. 

Coquille  mince,  globuleuse,  ventrue,  ombili- 
quée, quelquefois  planorbiqiie;  la  spire  courte; 
le  dernier  tour  plus  grand  que  tous  les  autres; 
ouverture  ovalaire  plus  longue  ([ue  large  ,  à  bords 
réunis;  la  lèvre  extérieure  tranchante,  sans  cal- 
losité. 

Opercule  corné  ,  rarement  calcaire  ,  mince  , 
ovalaire,  non  spire,  à  élémens  concentriques,  à 
sommet  subinarginal  inférieur,  dépassant  oblr- 
quement  le  bord  droit  de  l'ouverture,  mais  collé 
contre  le  gauche. 


core  dans  les  Ampullaires  fossiles  les  coquilles  i>  Les  Ampullaires  sont  des  coquilles  d'eau  douce 
avec  lesquelles  il  se  proposoit  de  faire  le  genre  1  qui  habitent  dans  les  deux  hémisphères  les  ré- 
Ampuliine.M.  Lefroy ,  directeur  de  l'école  royale  I  gions  les  plus  chaudes,  elles  ne  se  trouvent  plus 
des  mines,  qui  a  rassemblé  avec  un  zèle  bien  1  en  Europe;  l'Asie,  les  Indes,  le  centre  de  l'Amé- 
«iiene  de  loua.ng,e  uue  très-belle  collection  de  co-  I  rique,  une  j^wrlie  de  l'Atrlque,  sont  les  pays  où 


A  M  P 

il  faiil  les  clierclier.  Elles  vivent  dans  les  rivières  e( 
dans  les  lacs  à  la  manière  des  Paludmus  dont  elles 
ont  à  ce  qu'il  paroit  les  moeurs  ei  les  haliimdes. 
Ou  sait  que  dans  ([uelcjuos  marais  sanmâlres  des 
bords  de  1  Océan  d'Europe,  marais  cpii  reçoivent 
une  plus  ou  moins  jurande  qiiaulilé  d'eau  douce, 
il  n'est  pas  rare  de  rencouiier  des  Faludiues  vi- 
vant comme  dans  l'eau  douce  pure  :  les  Ampiil- 
lalres,  au  rapport  du  savant  Olivier,  présentent 
aussi  quelquefois  la  même  habiliide;  il  en  a  trouvé 
abondamuient  une  espèce,  la  même  que  celle  des 
Oasis,  dans  le  lac  Mareolis  ,  avec  un  assez  faraud 
no:ubre  de  co<juilles  marines.  Ce  l'ait  explique 
jiourquoi  dans  bien  des  localités  on  trouve  les  Aiu- 
[Millaires  fossiles  dans  des  terrains  marius,  comme 
aux  environs  de  Pans  par  exemple. 

Il  est  peu  d'Ampullaires  tjui  ne  soient  ombili- 
qiiées ,  il  en  est  même  qui  le  sont  au  point  de  res- 
sembler à  des  Planorbes;  depuis  cet  état ,  jusqu'au 
manque  piescpie  total  de  l'omljilic ,  on  trouve 
une  déuradalion  insensible  qui  lie  eiilr'elles  toutes 
les  (ormes.  La  même  règle  se  remarque  dans  la 
position  plus  ou  moins  oblique  de  l'ouveriine ,  et 
cette  position  est  dépendante  de  la  j^randeur  de 
l'ombilic  ;  ainsi  dans  les  espèces  planorbiques 
l'ouverture  à  Sun  diamètre  perpendiculaire  et  ce 
diamètre  s'oblique  d'autant  plus,  que  l'ombilic  se 
rétrécit  davanlaj^e. 

Nous  avons  dit  que  Bruguière  avoit  confondu 
les  Arapullaires  dans  son  fleure  Bulime;  nous  ren- 
voyons en  conséquence  à  l'article  Bulime  du  pre- 
mier volume  de  ce  Dictionnaire.  Les  quatre  pre- 
mières espèces  qui  y  sont  décrites  appartiennent 
au  genre  qui  nous  uccupej  ce  sont  :  les  Bulimes 
oeil-dammon,  cordon  bleu,  idole  et  vitré.  Nous 
ajouterons  quelques  espèces  que  Bruguière  ne 
connoissoit  pas. 


AMP 


29 


1.  Ampullaire  corne  de  Bélier.  AtnpuUaiia 
cornu  arietis.  Sovv. 

■  A.  testa  sinistrorsâ ,  sotidâ  ,  supeme  plano- 
cnncafâ  et  albâ  ,  subtus  latè  ombilicatà  ,  ruj'o- 
J'ucescente  y  anfhicttbus  cylindraceis  ,  lœvibus  ; 
ultimo  fasciis  castaneis  cincto  y  operculo  coriieo  , 
Jtigro. 

Planorbis  cornu  arietis.  Lamk.  Anini.  s.  vert, 
tom.  6.  1'.  part.  pag.  i52.  n".  1. 

Ampullurià  cornu  arietis.  Sow.  The  gênera  nf 
récent  andjbssil  shells.  n°.  4-  pi-  fîg-  3. 

Helix  cornu  arietis.  Lin.    Gineli.  pug.  3625. 
7»°.  41. 

Planorbis  contrarius.  Mdller.  Verni. pag.  i5:i. 
n^  34:i- 

Lister.  Sinop.  Conch.  tab.  i^^./lg.  40. 

Cbemnitz.  Conch.  cab.  t.  9.  tab.  \iz./ig.  qSa 
et  cph. 

Eji C'a CLorÉDis.  pi.  ^6o./îg.  3.  a.  b. 


Var.  a.  Nob.  Testa Juscovirescente ,  intiis  al- 
bidti  y  /asciis  nullis. 

Avant  que  l'on  ne  sut  que  celte  coquille  étoit 
operculée^  il  éloil  bien  permis  de  la  placer  dans 
les  Flaiiorbes,  elle  en  a  pres<pie  tons  les  carac- 
tères j  discoïde  comme  eux,  elle  a  l'ouverture  un 
peu  oblique,  ses  tours  de  spire  sont  cylindracés  J 
eu  dessous  elle  est  largement  ombiliquée  sans  (pie 
cependant  tous  les  tours  se  voient  dans  l'ombilic, 
ce  qui  n'a  pas  lieu  dans  tous  les  l'iauorbes,  mais 
ce  (jui  se  voit  dans  quelques  espèces,  le  Planorbe 
corné  ])ar  exemple;  le  ilessus  est  pUn-concave  , 
ie  sommet  est  saillant  et  pointu,  ce  qui  n'a  pas 
lieu  dans  les  Planorbes.  La  couleur  de  cette  co- 
quille est  biant  lie  dans  presque  toute  son  éten- 
due :  sur  ce  lond ,  on  voit  sur  le  dernier  tour,  six 
à  sept  bandes  assez  variables  pour  la  largeur 
d'une  couleur  brun-faiivej  eu  dessous  tout  l'om- 
bilic est  de  la  même  couleur  que  les  bandes. 

Nous  possédons  une  fort  belle  variété  de  cette 
espèce  :  elle  est  remarquable  en  ce  qu'elle  est 
complélement  dépourvue  de  bandes  colorées;  elle 
est  toute  blaucLe  en  dedans,  en  debors  elle  est 
couverte  de  son  épiderme  d'un  brun  verdàtre  qui 
est  partout  de  la  même  couleur;  du  reste,  pour  la 
forme  et  l'opercule  qui  est  corné  et  d'une  couleur 
nou-bruu,  il  n'y  a  aucune  dillérence  avec  les 
autres  individus,  ce  qui  nous  a  porté  à  la  considé- 
rer comme  une  variété  seulement. 

Quelques  personnes  pensent  cjua  celte  belle  es- 
pèce vient  du  Brésil  et  d'autres  de  la  CLine. 

Son  diamètre  est  de  quaranle-deux  à  quaranlc 
irojs  miUim.,  plus  de  deux  pouces  et  demi. 

3.   AiipULLAïKE  carénée.  Ampullaria  carinata. 


A.  testa  orbiculato  -  ventricosâ  ,  sinistrorsâ  , 
latè  umhdicatâ  ,  tcniii ,  rufescente ,  in  niediu 
unicâ  zona  albâ  Jasciatâ  ^  spirà  brefi ;  anjrac- 
tibus  transverse  slriato-rugosis  j  uinbilico  spira- 
liter  carinato.  Lamk.  loc.  cit.  n°.  8. 

Cyclostoma  carinata.  Olivier.  Voy.  au  Le- 
vant, pi.  Zl.Jig.  2.  a.  b. 

Ampullaria  carinata.  Caillaud.  Voyage  en 
Egypte ,  tuni.  a.  pi.  do.fig.  9. 

On  ne  connoît  cette  espèce  qne  depuis  le 
voyage  d'Olivier  au  Levant,  il  l'a  trouvée  d.nis  le 
Nil,  où  depuis  M.  Caillaud  l'a  retrouvée.  Elle  est 
toujours  sénesire,  c'est-à-dire  tournée  a  gauche  ; 
elle  est  orbiiulaire,  ventrue,  plus  large  que  liaule  ; 
composée  de  cintj  tours  de  spire  convexes,  dont 
ie  dernier  est  de  beaucoup  plus  grand  que  tous  les 
autres;  la  spire  est  peu  saillante,  son  sommet  est 
obtus,  quand  il  n'est  pas  rongé;  on  remarque  que 
les  tours  qui  le  lormeut  sont  carénés  dans  le  mi- 
lieu; cette  carène  s'arrondit  insensiblement  et 
ilisparoît  dès  le  second  ou  le  commencement  du 
troisième  tour.  Ea  dessous  ily  a  uu  ombilic  luit 


3o 


A  yi  p 


gland,  à  travers  lequel  on  voit  tous  les  tours  de 
spire,  il  est  pourvu,  à  son  Lord  externe,  d'une 
carène  saillante  qui  descend  avec  lui  jusqu'au  som- 
met. Les  premiers  tours  de  la  spire  sont  lisses, 
mais  le  dernier  est  couvert  de  stiies  ou  de  sillons 
inéf^ulieis  qui  indiquent  lesaccroissemens  succes- 
sifs de  la  coquille.  La  couleur  est  d'un  brun  clair 
passant  au  châtain  au  souuuei;  plus  foncées  en 
dessous  qu'en  dessus  ,  ces  deux  nuances  sont  sé- 
parées nettement  sur  le  dernier  toui, par  une  fascie 
blanche  qui  eu  marque  le  milieu. 

L'ouverture  est  presque  ronde,  les  bords  en 
sont  minces,  comme  tout  le  resie  de  la  coquille, 
le  droit  occupe  plus  des  trois  quarts  de  la  circon- 
férence,  li  se  renverse  à  l'endroit  de  la  columelle 
qui  n'existe  réellement  pas  davantage  que  dans 
les  Planorbes.  Le  bord  franche  est  très-court,  il 
s'applique  sur  le  retour  de  la  spire,  il  est  si  mince 
(ju'ou  voit  la  couleur  de  la  coquille  à  travers, 
(-ette  espèce  par  sa  forme  peut  très-bien  ,  ainsi 
(pie  l'Arapullaire  œii-d'ainmon ,  servir  d'intermé- 
diaire entre  la  première  espèce  et  celles  qui  , 
étant  beaucoup  plus  globuleuses,  n'ont  pies- 
que  point  d'ombi.ic  ou  en  sont  lotalemeut  dé- 
pourvues. 

Habile  le  Nil  et  les  eaux  douce  d'Ég3-pie.  Dia- 
mèue  quarante  millimètres,  dix-huit  ligues  en- 
viron. 

5.  Ampullaire  pjgmée.  AmpuUaria pygmœa. 
Lamk. 

A.  testa  sinistmrsâ  ,  discoideo-globosâ  ,  lœvi- 
gatâ  ,  ienui  jj'ragitiisiniâ  ,  hast  latè  umbihcatâ  ; 
spirâ  plana  ,  sutura  canaUculatâ  j  aperlurû  ova- 
tâ  ,  basi  elongatâ.  Nob. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  tom.  7.  pag.  3o.  n'>.  i  et 
tom.  a.  p/.  Ç)\.fig.  b".  a.  b. 

Ibid.  Anim.  s.  vert.  tom.  7.  pag.  547.  n".  i . 

Defr.  Dict.  scienc.  nat.  tom.  20.  pag.  446. 

Desh.^yes,  Descrip.  des  coq.Joss.  des  env.  de 
Pans.  \z^.  livrais,  pag.  141.  72°.  f.  pi.  ij./ig.  i5. 
16. 

Quoique  se  trouvant  toujours  dans  les  terrains 
marins,  les  car.iclères  de  celte  petite  coquille 
fossile  sont  tels,  qu'il  seroit  impossible  de  la  pla- 
cer dans  tout  autre  genre;  elle  est  par  sa  forme 
subplannrbulée,  intermédiaire  entre  les  espèces 
qui  ont  tout-à-fait  la  forme  des  Planorbes  et  les 
autres  jilus  globuleuses  ,  mais  qui  ont  la  spire  sail- 
lante et  l'ombilic  moins  largement  ouvert. 

Cette  très-jolie  et  très-petite  coquille,  cons- 
tamment tournée  a  gauche,  est  très-mince,  très- 
fragile,  blanche  et  transparente;  elle  est  presque 
discoïde ,  à  cause  de  l'aplatissement  de  la  spire; 
celle-ci  est  composée  de  quatre  à  cinq  tours,  doiii 
le  dernier  est  beaucoup  plus  grand  que  tous  les 
antres,  arrondis  et  sépaiés  par  une  sulure  cana- 


A  M  P 

liculée  mais  simple.  L'ouverture  est  ovale  ,  fort 
alongée  longiiudinalement,  mais  surtout  à  la  base; 
les  bords  sont  très-minces  et  tres-tranchans;  le 
gauche  s'applique  sur  l'avant  dernier  tour  oîi  il 
s'aperçoit  a  peine;  il  se  continue  sur  la  columelle, 
derrière  laquelle  on  voit  un  ombilic  large  et  pro- 
fond. 

Longueur  deux  à  trois  millimètres. 

On  la  trouve  fossile  à  Gritrnon  et  à  Chau- 
mont. 

4.  Ampull.\ire  sphérique.  AmpuUaria  sphœ- 
rica.  Nos. 

A.  testa  globosâ,  ventricosâ,  epidemiide  fuli>o 
virescente  ,  pustulis  nnnimis  rolundatis  operiâ  ; 
Jascits  nuiiierosis ,  sub  Juscis ,   tmnsftrsulibus  j 
aperturâ  oviitâ  ,  incrassatâ  i  limbo  aurantio. 

AmpuUaria  rugosa.  Sow.  The  gênera  ofshells. 
loc.  cit.  fig.  l . 

Ce  nom  à' AmpuUaria  rugosa  ayant  été  donné 
par  M.  Lamark  à  l'AmpuUaire  idole,  et  celte 
espèce  étant  parfaitement  distincte  de  celle  que 
M.  Sowerby  nomme  de  même,  nous  sommes  dans 
l'obligalion  de  changer  sa  dénomination  pour  évi- 
ter toute  confusion. 

L'AmpuUaire  pustuleuse  que  nous  possédons 
est  tout-a-fait  semblable  à  la  iigure  qu'en  donne 
M.  Suwerby;  e.le  est  globuleuse,  aroudie,  obtuse 
à  son  sommei  ;  elle  se  compose  de  six  tours  de 
spire,  dont  le  dernier  est  beaucoup  plus  grand 
que  tous  les  aulres,  ils  sont  arrondis  et  séparés 
par  une  sulure  simpL".  L'épiderme  d'un  brun  ver- 
dâlre  qui  couvre  celle  coquille  a  cela  de  particu- 
lier, de  présenter  une  foule  de  petites  pustules 
vésiculeuses  qui ,  venant  i  se  détacher  par  le  frot- 
lement ,  laissent  voir  à  leur  place  le  lest  à  nu. 
Si  ces  pustules  n'éloient  disposées  dans  le  sens 
des  accroisseraens ,  et  si  elles  ne  se  remarquoient 
sur  toute  la  coquille,  on  pourroit  supposer  qu'elles 
sont  dues  a  un  accident,  mais  iicus  ne  pensons 
pas  qu'il  en  soit  ainsi.  Au-dessous  de  l'épiderme 
on  voit  que  la  coquille  est  pourvue  de  bandts 
élroites  ,  distantes,  brunâtres,  au  nombre  de  qua- 
torze ou  quinze  ,  et  que  l'on  voit  aussi  de  la  même 
couleur  en  dedans  de  l'ouverture.  Celle-ci  eit 
ovalaire  ,  oblique  ,  et  épaissie  dans  tout  son  pour- 
tour par  un  bourrelet  blanc  qui  se  remarque  même 
sur  le  bord  gauihe.  Il  paioît  destiné  à  recevoir 
l'opercule  qui,  étant  calcaire,  ne  doit  pas  s'en- 
loncer  plus  loin;  la  columt-lle  est  solide,  renver- 
sée ainsi  que  la  base  de  l'ouverlure;  le  limbe  est 
d'une  belle  couleur  orangée.  L'oœlulic  est  en  par- 
lie  caché  par  le  renver.-ement  du  bord  gauche,  il 
n'est  pas  irès-grand  ,  un  peu  en  lente.  31.  Marmin' 
a  reçu  de  Pondichéri  un  jeune  individu  de  ceue 
espèce  ;  il  est  à  présumer  que  its  grands  que  nous 
possédons  eu  viennent  aussi. 

Longueur  cinquante  millimètres. 


A  ^I  P 

5,  Ampullaibe  marron.  Ampullaria  castanea. 

NoB. 

A.  testa  glohulosâ  ,  ventricnsâ  ,  castanea  ,  Lv- 
vigatà  ,  hasi  umbilicatâ  ;  anfraciibus  senis  ,  spi- 
raiis  y  aperlura  aunintiâ  j  liinOo  incrassalo. 

Il  est  liien  facile  de  reconnoître  celle  espèce 
qui  esl  la  seule  vivante  que  uous  connoissions  ([ui 
ait  autour  de  la  spivc  un  méplat  assez  lai-f;e  et  en 
rampe.  De  celle  rampe  parlent  tout  autour  des 
stries  irréj;ulières  qui  se  perdent  sur  le  dos  de  la 
coquille',  jiour  reparoi  Ire  vers  la  base.  C'.etle  base 
est  perl'ori'e  par  un  ombilic  arrondi  assez,  ouvert, 
mais  plus  ou  moins  selon  les  individus.  La  spire 
est  peu  élevée,  pointue,  rarement  roni;ée;  elle  se 
compose  de  six  tours  f^lobuleu.x.  L'ouverture  qui 
est  ovale,  est  orangée  .\  l'intérieur,  ses  bords  sont 
îrancbans,  quoiqu'à  l'intérieur  elle  soit  épai'se  et 
silide.  Le  bord  g;aucbe  est  fort  mince,  eollé  au 
retour  de  la  spire  et  de  la  même  couleur  que  le 
droit.  La  columelle  est  arrondie,  épaisse,  renver- 
sée en  dehors  aussi  Lien  que  la  base  de  l'ouver- 
ture. La  coquille  est  partout  d'une  couleur  brun 
marron,  et  quelquefois  noirâlre.  Lont;ueur  qua- 
rante-cinq milliui.  Largeur  à  la  base  trente-huit. 
Patrie  ignorée. 

6.   Ampullaire  ovale.  Ampullaria  ouata. 

A.  testa  ovato  glohulosâ  ,  tenui ,  irregulariter 
stih  striatâ  ,  apice  erosâ  ,  castaricn  rirente  y  aper- 
tiirâ  niagnâ  ,  marginihus  acutis  ,  intuj  alhido-Tu- 
feis  ;  itmbilico  ntiiiimo ,  obltquo. 

Omvier,  Voy.  au  Levant,  tom.  2.  pag.ls^. 
tab.oi.Jîg.  I. 

Ampullaria  ovata.  Cailladd,  Voy.  en  Egypte, 
tom.  11.  pi.  6o.fig.  10. 

Ihid.  Ferdssac  j  Dict.  class.  (Thist.  nat.  tom.  i. 
pas-  3o4- 

Coquille  peu  épaisse  d'un  brun  verdâtre ,  beau- 
coup moins  globuleuse  que  les  précédentes,  d'une 
forme  ovalaire,  ses  tours  de  spire,  au  nombre  de 
quatre  ou  cinq,  sont  assez  alongés,  bien  arrondis, 
striés  longitudinallement  et  irrégulièrement.  Le 
sommetest  obtus  dans  le  plus  grand  nombre  des  in- 
dividus parce  qu'il  est  ordinairement  carié,  mais 
dans  ceux  qui  ne  le  sont  pas  il  est  fort  pointu.  La 
base  est  percée  d'un  ombilic  médiocre  ,  oblique, 
en  partie  caclié  par  le  bord  gauche.  L'ouverlure 
est  grande,  ovale,  oblique,  ayant  le  limbe  d'un 
blanc  fauve.  Tout-à-fait  eu  dedans  on  remarque, 
surtout  vers  la  ba^  de  la  coquille,  un  assez  grand 
nombre  de  ^Bes  d'un  brun  foncé  qui  iranihenl 
sur  un  brun  plus  clair,  tandis  que  supérieurement 
la  couleur  de  l'intérieur  est  toute  blanche.  L'oper- 
cule est  calcaire,  bleuâtre  à  sa  face  interne,  oii  se 
voit  un  nucleus  siibmargiaal.  Longueur  cin- 
quante-deux millim.,  largeur  quarante. 

C'est  cette  espèce  qu'Olivier  a  trouvé  dans  le 


AMP 


3i 


lac  Mareoiis  avec  des  coquilles  marines ,  et  Cail- 
laud  dans  la  plupart  des  eaux  douces  de  l'Egypte. 

7.  AMPULLAinE  d'Olivier.  Ampullaria  Olii'ieri. 
NoB. 

A.  testa  ovato  -  globosâ  ,  solidâ ,  epidermide 
fulvâ  ,  fasciis  rujis  ,  cinctâ  ,  apertura  magnâ  ,  al- 
btdulâ  j  columellâ  solidâ;  umbilico  fiullo ,  dé- 
tecta. 

Cette  espèce  à  une  forme  qui  lui  est  parlicu- 
lièi e,  elle  esl  ovale,  globuleuse,  le  dernier  tour 
surtout  est  très-convexe  et  beaucoup  plus  grand 
que  les  autres;  le  second  et  les  autres  sont  plus 
petits  proportionnellement  avec  le  ]iremier  que 
dans  les  autres  espèces.  La  coquille  qui  n'a  pas 
plus  de  cinq  tours  de  spirale  est  aussi  plus  épaisse  j 
elle  est  revêtue  ordmuiremeut  d'un  épiderme 
brun  fauve  à  travers  lequel  on  voit  bien  distinc- 
tement six  à  dix  bandes  transverses,  étroites,  fort 
bien  séparées  les  unes  des  autres.  L'ouverlure  est 
fort  grande,  blanche  en  dedans,  quelquefois 
brune,  mais  rarement;  sur  cette  couleur  on  voit 
se  répéter  les  bandes  fauves  de  l'extérieur.  Le 
bord  droit  est  tranchant  quoiqu'à  l'intérieur  il 
s'épaississe;  la  columelle  est  ircs-solide,  blanche, 
et  cache  tout  l'ombilic.  L'opercule  est  d'un  brun 
d'écaillé,  il  est  cjarné  et  flexible. 

Longueur  quarante-cinq  mill.,  largeur  trenle- 
huit. 

Elle  vient  de  Cayenne,  nous  la  devons  à  l'obli- 
geance de  M  .  Marmin. 

8.  AuroLLAinE  polie.  Ampullaria polita.  Nos. 

A.  testa  ovatâ  ,  glohulosâ  ,  teniii ,  politâ  ,  211- 
rescente  y  spirâ  produciiusculâ  ,  apice  ohtusâ  y 
apertura  ovali  ,  purpurascente  ;  umbilico  mi- 
ni mo. 

Ampullaria  viivscens.  Nod.  Dict.  class.  d'hist. 
nat.  B"".  livrais,  de  pl.Jîg.  3. 

La  crainte  de  voir  confondre  avec  l'AmpulIaire 
verte  de  M.  Laraarck,  notre  Ampullaria  pires- 
cens ,  nous  changeons  cette  dénomination  contre 
celle-ci  qui  ne  laissera  plus  d'équivoque.  (]ette 
coquille  est  une  des  plus  belle  du  genre;  elle  est 
ovalaire,  ventrue,  un  peu  rétrécie  vers  la  basej 
la  spire  composée  de  sept  tours  est  assez  élancée 
et  pointue,  quelquefois  rongée  et  alors  elle  est 
un  peu  plus  obtuse;  les  tours  de  spire  sont  arron- 
dis ,  le  dernier  est  Irès-grand,  comparativement 
aux  autres.  Toute  la  surface  extérieure  de  celte 
Ampullaiie  est  d'un  vert  brunâtre,  uniforme; 
elle  est  polie  et  brillante,  ce  qui  est  rare  dans  les 
coquilles  d'eau  douce.  Le  sommet  est  d'une  cou- 
leur brun  foncé,  rougeâlre;  la  base  qui  est  assez 
rétrécie,  est  percée  d'une  fente  ombilicale  fort 
étroite,  cachée  en  partie  par  le  bord  gauche  qui 
se  réfléchit  sur  elle.  L'ouverture  est  grande,  ovale, 
oblique;  les  bords  sont   minces,   Iranclians ,  uu 


32 


AMP 


peu  épaissis  par  un  bourrelet  marginal  inl(?rieur  : 
ce  bourrelet  est  d'un  rose  un  peu  rembruni  sur  le 
bord  droit,  beaucoup  plus  clair  sur  le  gauche; 
la  colua.elie  est  eutièrement  rose.  A  l'intérieur, 
elle  est  d'un  biun  rougeàlre,  obscure  à  la  base, 
qui  passe  insensiblement  au  rose  terne,  puis  au 
blanc  vers  le  côté  opposé  j  toute  la  coquille  est 
mince  et  légère. 

Nous  ignorons  sa  patrie.  Sa  longueur  est  de 
soixante-quatorze  mil!.,  deux. pouces  neuf  lignes, 
et  sa  largeur  de  soixante  millim.,  deux  pouces 
deux  lignes. 


9.  Ampullaire  de  Bruguière.  Ampullaria  Bru- 
guieri.  NoB. 

A.  testa  niagnâ  ,  sub  opaiâ  ,  globosâ  ,  tenuis- 
sivtâ  ;  Juscojasciatâ  ,  sub  epidermide  v i rente  ; 
spira  brevi ,  acutâ  y  arifractihus  rotuitdatis ,  su- 
tura profundâ  ,  canaliculatâ  sepamtisj  aperturâ 
amplissiiiiâ  ,  i/iius  castaneâ. 

Cette  coquille  a  de  l'analogie,  par  quelques-uns 
de  ses  caractères ,  avec  l'AmpuUaire  canahcuk'e 
de  M.   Lamarck,  mais   elle   en   didère   par  tant 
d'autres  qu'on  ne  sauroit  les  confondre.  L'Am- 
puUaire que  nous    consacrons    à   la  mémoire   du 
savant  naturaliste,  qui  a  commencé  cet  ouvrage, 
est  fort  grande  et   très-mince;" elle  est  sub-ova- 
laire  ,  très-ventrue,  surtout  le  dernier  tour;  ils  sont 
au  nombre  de  six,  arrondis,  globuleux,  séparés 
les  uns  des  aulres  par  une  sulure  profonde  et  ca- 
nalicuK'e.  Dans  les  individus  bien  entiers ,  le  som- 
met est  assez  poinlu  et  rougeàlre  ,  mais  dans  ceux 
qui  l'ont  rongé,  ce  qui  est  fréquent,  il  est  obtus 
et   d'un  bruu   foncé.  La  base  de  la  coquille  est 
large  ,  elle    présente    un    ombilic   arrondi    assez 
grand,  un  peu  couvert  par  le  boid  gauche.  Toute 
la  surface  extérieure  est  couverie  d'un  épidcrme 
verdâire  ,  quelquefois,  et  surtout  vers  l'ouverture, 
d'un  brun  roux  ;  au-dessous  de  lui  ou  voit  que   la 
coquille  est  orm'e  débandes  transversales  bruues, 
d(mt  le  nombre  et  la  largeur  sont  assez  variables; 
il  y  en  a  ordiuairement  douze  ou  quatorze.  L'ou- 
verture est  fort  grande,  ovale,  à  peine  modifiée 
par    l'avant-dernier    tour;   à   l'inlérieur  elle    est 
d'un  brun  marron   Ircs-fcncé,  on  y  aperçoit  ce- 
pendant, parce  que  leur  couleur  est  plus  loucée 
encore,  les  bandes  transversales.  Les  bords  sont 
très-minces,  tranclians,  sans  bourrelet  à  l'inté- 
rieur.  La  columelle   est   peu   épaisse,  arrondie, 
renversée   en  dehors  et   toute  blanche.  Le   bord 
gauche  est  très-court,  irès-mince  et  formé  d'une 
matière  diaphane,  qui  laisse  voir  en  dessous  la 
couleur  de  1  épidémie. 

Nous  ignorons  d'où  vient  celle  coquille  re- 
marquable, nous  pensons  qu'elle  peut  venir  de 
Caycnue. 

Longueur  soixante -dix  njillimèlres  ,  largeur 
soixante. 


A  !\I  P 

JO.  Ampullaire  épaisse.    Ampullaria  crassa. 

NoB. 

A.  testa  ofato-elongatâ ,  acutâ,  crassâ,  solidâ, 
sub  epiderrtiide  Jiiscâ  ,  candidissiniâ  y  transversitti 
substnalà  ,•  ar^fractibus  sextis  ,  convexis ,  scalari- 
fonuibus ,  sutura  prqf'unda ,  canaliculatâ  valdè 
separatis  y  aperturâ  ovato-acutâ  ,  basi  ejusâ  ,  iri- 
tus  caudidissimâ  ;  umbilico  minimo. 

Paludinu  crassa.  Sat. 

Nous  ne  partageons  pas  l'opinion  de  M.  Say, 
qui  range  celte  coquille  parmi  les  Paludines  , 
elle  n'en  a  pas  les  caractères  esseniiels ,  elle 
ne  s'en  rapproche  que  par  l'alongement  de  la 
spire,  du  reste,  elle  a  tous  les  caraclères  des 
Ampullaires,  son  épaisseur  et  sa  forme  la  rap- 
proche surinut  de  quelques  espèces  fossiles  des 
environs  de  Pans,  dont  il  sera  question  un  peu 
plus  tard. 

Celle  coquille  est  ovale,  alongée ,  pointue  au 
sommet,  arrondie  à  la  base;  elle  est  épaisse,  so- 
lide, pesante,  couverte  d'un  épiderme  brun, 
quelquefois  verdàtre,  Irès-mince,  sous  lequel  la 
coquille  esl  partout  d'un  blanc  de  lait  pur.  La 
spire  esl  alongée,  conique,  scalariforme,  formée 
de  SIX  unirs  convexes,  séparés  profondément  par 
uue  suiuie  canaliculée  ;  des  stries  Iransverses  , 
peu  profondes,  se  remarquent  à  la  surface  des 
individus  non  roulés.  L'ouverture  esl  médiocre, 
elle  n'est  point,  comme  dans  les  Paludines,  obli- 
que à  l'axe  de  la  coquille  ni  arrondie  et  à  péris- 
looie  continu  comme  dans  ce  genre;  mais  elle  est 


ovale,  réirécie  à  son  sommet,  où  elle  est  angu- 
leuse comme  dans  presque  toutes  les  Ampullaiies: 
élargie  à  la  ijase  où  elle  forme  un  large  sinus  peu 
protond  ;  elle  a  encore  cela  de  commun  avec  plu- 
sieurs Ampullaires,  ce  qui  n'a  jamais  lieu  dans  les 
Paludines;  enlin  la  lèvre  droite  est  légèrement 
rccouvranije  ,  ce  qui  est  encore  pro|)re  a  plusieurs 
espèces  du  genre  où  nous  la  plaçons.  Le  bord 
droit  de  l'ouverture  est  trauchunt,  il  s'épaissit 
bieniot  sans  avoir  un  bourrelet  intérieur;  vu  de 
profil ,  il  est  légèrement  sinueux  surtout  a  la  base  ; 
le  bord  gauche  est  épais  surtout  vers  l'angle  pos- 
térieur de  l'ouverluie,  il  est  oblique  et  appliiiué 
sur  l'avant-deruier  tour  à  la  base  duquel  il  se 
confond  avec  la  columelle,  qui  est  arrondie  , 
épaisse,  et  renversée  en  dehors;  derrière  elle  il  v 
a  une  peiiie  lente  ombilicale. 

Cette  coquille  vient  de  l'Ohio  et  de  la  plupart 
des  rivières  de  l'Amérique  septentrionale;  elle 
est  longue  de  quaranie-cinq^  cinquante  milli- 
mètres, ^k 

II.  AjtPLLLAiRE  pesante.  Ampullaria  ponde- 
rosa.  Nos. 

A.  testa  ovato-rentncosâ  ,  crassâ  ,  ponderosâ , 

trtiTiifcnim   suhstnatâ  ^  Sfira  brei^i ,  acutâ;  an- 

I  fractibui  rotundatis  ,  sutura  ,  prq/undâ  separatis  y 

aperturâ 


A  IM  P 

aperiurâ    ovato    acutâ ,  hasi  effusâ  y    itmbilico 
aperio. 

Ampullaria pondernsa.  NoB.  Descript.  des  coq. 
Jbssiles  des  eiivir.  de  Paris,  tom.  a.  pag.  140.  n°. 
O.  pi.  ij.jig.  l3.  14. 

On  poiuioh  avoir  quelques  niolifs  pour  pensev 
que  celte  espèce  est  maiinc  :  son  épaisseur,  sa  so- 
lidité et  son  gisseaifciil  pouiioient  le  faire  piésu- 
incr,  mais  par  l'exemple  dt:  l'espèce  préccdenle, 
qui  est  très-épaisse  quoique  fluviaule,  aussi  i)ieu 
que  par  les  autres  caiaclcres  génériques  qui  s'ac- 
cordent    parfailemenl    avec    ceux    des    Ampul- 
laires,    il    nous    semble    impossible    de    rejeter 
celle  coquille    du  genre   pour   la   mettre   parmi 
les  Nalices.  Elle  est  ovale,  globuleuse,  veuirue; 
la  spire  est  assez  courte,  pointue,  (ormée  de  liuit 
tours  arrondis,  dont  le  dernier  est  beaucoup  plus 
grand  que  tous  les  autres  j  ils  sont  couverts,  sur- 
t.nit  le  dernier,  de  stries  trausverses  peu  profondes 
et  un  peu  onduleuses,  elles  sont  coupées  longitu- 
tinalement    par    quelques    suies    d'accnnssement 
qui  se  multiplient  surtout  vers  l'ouverlure,  elles 
représentent   les   péristomes   précédens,  pur  des 
élévations  onduleuses  qui,  dans  cet  endroit,  ren- 
dent la  suture  peu  régulière j  du  reste,  elle  est 
simple  et  présente  un  canal  très-étroit  qui  sépare 
cLaque  tour.   L'ouverture  est  ovale,  aiguë  à  son 
extrémité  postérieure  5  le  bord  droit  est  trancliaot, 
«'épaississant  promptement  à  l'intérieur,  il  est  un 
peu  sinueux  dans  sa  longueurj  le  gauche  est  fort 
oblique,  épais,  presque  droit,  il  caclie  en  partie 
l'ombilic  qui  est  une  fente  médiocrement  ouverte; 
la  columelle  est  renversée  en  dehors  ainsi  que  la 
Lase  de  l'ouverture. 

On  trouve  cette  coquille  fossile  aux  environs 
de  Paris,  à  iMonneville,  localité  d'aulant  plus  re- 
marquable, que  les  fossiles  sont  répandus  en  as- 
sez grand  nombre  dans  la  terre  labourable,  ce 
qui  indique  qu'ils  ont  été  abandonnés  à  la  surface 
du  sol. 

Longueur  cinquante  millim.,  largeur  quarante. 

12.  AnpcLLAiRE  de  Willemet.  Ampullaria 
TViilemeiii.  NoB. 

A.  testa  ovato  l'entricosâ  ,  lavigatâ  ,  spirâ 
brepi ,  acutâ  ^  anj'ractihus  septein  ,  rolundatis  j 
sutura  pntfundâ  ,  suhcanaiiculalâ  ;  apeiturâ 
ot>atà  ,  tnagnâ  ,  basi  effusâ  j  uinbilico  mmimo. 

NoB.  Descript.  des  coq.Jbss.  des  enc.  de  Paris, 
loc.  cit.  n°.  6.  pi.  \'j.fig.  11.  12. 

Dans  notre  ouvrage  sur  les  fossiles  des  environs 
de  Paris ,  nous  avons  consacré  cetie  espèce  à  notre 
es'.imable  ami  M.  Willemet,  dont;  le  nom  est 
connu  en  botanique,  qui  a  enrichi  cette  belle 
science  d'intéressantes  observations,  et  qui  eu  a 
fait  également  sur  les  Mollusques. 

(,ette  coquille  ovale  ,  gioliuleuse,  à  spire  courte 
et  pointue,  est  lisse  et  brillante;  elle  est  toujours 

Histoire  Naturelle  des  Vers.   Tome  //. 


A  M  P 


33 


plus  petite  que  la  précédente  ,  avec  laquelle  elle 
a  assez  de  rapports  ;  elle  est  plus  mince  ,  la  spire 
est  plus  élancée,  plus  régulière  et  plus  conique; 
ses  tours  au  nombre  de  sept  sont  arrondis;  la  sa- 
lure qui  les  sépare  est  enfoncée,  subcanaliculée; 
le  deinier  tour  est  plus  grand  que  tous  les  autres; 
l'ouverlure  qui  le  termine  est  grande,  ovale,  à 
bords  minces  et  IrancLans,  fortement  évasée  à  la 
base;  le  bord  gauche  est  presque  droit,  moins 
pourtant  que  dans  l'espèce  précédente;  il  laisse  à 
découvert  une  peine  fente  ombilicale. 

Longueur  irente-cinq  niiUim.,  largeur  vingt- 
se]it. 

Elle  est  fossile  dans  bien  des  localités  des  en- 
virons de  Paris,  à  Monchy,  Parues,  Uamerie  , 
Courtagnon,  Montmirail,  Senlis,  etc. 

10.  Ampullaire  conique.  Ampullaria  conica. 

NûB. 

A.  testa  opato-conicâ  ,  turgidulâ  ,  lavigalâ  ; 
spirâ  productâ  ;  aiifractibus  coiwexis  ;  aperturâ 
ovatâ  j  unibilico  mminio  subLecio. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  tom.  5.  pag.  5o.  n".  5. 

Ibid.  Anim.  s.  vert.  tom-.  j.  pag.  548.  n°.  3. 

Ibid.  Def.  Dict.  des  scienc.  nat.  tom.  20.  pag. 
446. 

Ibid.  NoB.  Descript.  des  coq.Jbss.  de  Paris, 
loc.  cit.  n°.  4.  pi.  ij.fig.  7.  8. 

Coquille  ovale,  conique,  qui  peut  servir  d'in- 
termédiaire entre  les  Ampullaires  et  lesPaludlnes 
par  l'alongement  de  sa  spire,  ayant  assez  bien 
l'ouverlure  de  celles-ci  avec  la  lorme  de  celles- 
là.  Elle  est  entièrement  lisse,  ses  tours  de  spire 
sont  convexes,  séparés  par  une  suture  peu  pro- 
fonde, au  nombre  de  huit;  ils  forment  une  spire 
saillante  et  pointue  ,  dont  le  dernier  tour  est  assez 
grand  et  reullé.  L'ouverlure  est  ovale,  oblique, 
beaucouD  moins  arrondie  que  dans  les  Paludines, 
aloDgée  et  versante  à  la  base  comme  celle  des 
Ampullaires;  l'avant-dernier  tour  fait  à  peine 
saillie  dans  l'ouverture;  la  lèvre  gauche  s'ap- 
plique en  laissant  entr'ouvert  un  petit  ombilic; 
la  lèvre  droite  es!  simple  et  tranchante.  Celle  es- 
pèce très-rare  n'est  connue  qu'à  l'élat  fossile,  elle 
a  été  trouvée  à  Betz  aux  environs  de  Pans.  M.  de 
France  qui  a  bien  voulu  nous  la  communiquer  est 
le  seul  qui  en  possède  deux  ludividus. 

Longueur,  trenire-trois  millimètres,  largeur, 
vingt-un. 

14.  Ampullaire  de  Guyane.  Ampullaria  Gua- 
neiists.  Lamk. 

A.  testa  lentricoso-globosâ ,  solidâ ,  longitudi- 
naliter  et  inequaliter  striatâ  y  epideiviidejuscâj 
aiifraciibus  senis  j  ullimo  uiaximo  j  aperturâ 
nuiahtia.  Lamk. 

Lamk.  Anim.  s.  vert.  tom.  6.  2-.  part.  pag.  17. 
n^.  I. 


34 


A  ISI  P 


Listes.  Sinop.  Conch.  iab.  128. ^g.  28. 

Grande  et  belle  coquille  qui  approche,  pour 
le  volume  ,  de  l'Anipuliaire  idole  Bulirnus  urceus 
Bai-G.  Mais  qui  en  diflere  d'uue  manière  assez 
noiable  pour  qu'on  puisse  la  distinguer  au  pre- 
mier aspecl.  Elle  est  ovale ,  venlrue  ,  g,lobuleuse  , 
solide,  assez  épaisse,  composée  de  cinq  à  six 
tours  convexes,  séparés  par  une  suture  simple. 
Le  sommet  est  rouge ,  ce  qui  le  rend  oblus  et  rac- 
courcit la  coquille.  Le  dernier  tour  est  très-jijrand, 
lisse  dans  quelques  individus  et  dans  d'autres, 
surtout  les  plus  grands,  couvert  de  stries  ru- 
gueuses, longitudinales,  irréguliéres  ,  qui  ne  res- 
semblent point  du  tout  aux  sillons  réguliers  de 
l'Ampullaire  idole;  ici  ce  ne  sont  que  des  traces 
de  l'accroissemenl  lent  des  plus  vieux  individus, 
car  dans  les  jeunes  cela  ne  se  remarque  jamais.  A 
la  base  de  ce  dernier  tour  on  remarque ,  derrière 
la  columelle  ,  un  ombilic  assez  large  ,  arrondi  et 
profond.  L'ouverture  est  fort  grande,  ovalaire, 
oblique;  le  bord  droit  est  mince  et  trauchant, 
sans  bourrelet  intérieur,  sinueux  supérieurement 
et  à  la  base  de  l'ouverture,  qui  est  versante;  le 
bord  gauche  est  mince,  assez  court,  formant  à- 
])en-près  le  cinquième  de  la  circonférence  de  la 
coquille  ,  il  se  réunit  obliquement  à  la  cclumelle  , 
qui  est  large,  solide,  arrondie,  forieaient  ren- 
versée en  dehors  aussi  bien  que  la  base  de  l'ou- 
verture. Tout  le  bord  interne  de  celte  ouverture , 
la  columelle  et  même  le  bord  gauche  ,  sont  d'une 
couleur  orangée-pourprée  très-belle.  Nous  possé- 
dons deux  jeunes  individus  de  cette  espèce,  ils 
sont  très-minces  ,  fragiles  et  ornés  de  bandes 
brunes  transverses,  au  nombre  de  huit  à  douze  : 
l'un  d'eux  est  pourvu  d'un  opercule  corné  très- 
mince.  A  l'intérieur  elles  ne  sont  point  encore 
pourprées  comme  dans  les  individus  adultes,  mais 
d'un  blanc  terne  à  travers  lequel  se  dessinent  les 
bande;  de  l'extérienr. 

Nous  devons  à  l'obligeance  de  M.  Marmin  la 
connoissaace  en  nature  de  cette  belle  coquilie, 
qu'il  a  bien  voulu  nous  communiquer  :  il  en  avoit 
reçu  plusieurs  individus  de  Cajenne. 

Longueur,  huit  centimètres,  trois  pouces  envi- 
ron et  quelquefois  davantage. 

10.  Ampollaire  oviforme.  Ampullariaovifor- 
mis.  NoB. 

A.  testa  ovatà  ,  globosâ  ,  bruneo-virescenle , 
lorigttudmaliter  substriatâ  y  spirâ  brefi ,  raldè 
erosâ  ,  aperturâ  magnâ,  ovatâ ,  mlus  nt gro-fusc à , 
margmibus  albides^  entibus  y  umbtiico  nullo  dé- 
tecta. 

A  en  juger  d'après  la  description  et  la  figure 
que  donne  Brognière  de  son  Bulime  de  smamari , 
dans  le  Journal  d'histoire  naturelle  (  lom.  2,  pa». 
042  ,  pi.  18  ,  fig.  2  et  3.  )  L'espèce  que  nous  ca- 
ractérisons ici  a  avec  lui  beaucoup  d'analogie, 
sur  trois  caractères  surtuui,  les  autres  n'étant  plus 


A  :m  p 

les  mêmes.  Ainsi,  dans  l'une  et  l'autre  espèces, 
la  f  >rme  est  à  peu  près  la  même,  la  spire  est  tou- 
jours rongée  et  il  n'y  a  point  d'ombilic. 

L'Ampullaire  ovilorme  ,  comme  l'indique  s  n 
nom  ,  est  ovalaire,  globuleuse,  rétiécie  à  la  base  : 
composée  de  quatre  à  cinq  tours,  dont  les  deux 
ou  trois  premiers  sont  rongés,  celle  circonstance 
la  fait  paroitre  beaucoup  plus  courte  qu'elle  ne 
devroit  être;  elle  est  de  couleur  brune  ou  ver- 
dâtre,  et  dans  les  plus  jeunes  individus  on  aper- 
çoit en  dessous  de  l'épiderme  quelques  légères 
fascies  transverses,  brunes,  qui  appartienuent 
sans  doute  à  la  coquille.  Toute  la  suiface  exté- 
rieure est  substrite  :  nous  avons  cependant  sous 
les  yeus  un  individu  entièrement  lisse.  L'ouver- 
ture est  grande,  ovale,  oblique,  un  peu  rétrécie 
au  sommet  et  fort  large  à  la  base  où  elle  est  ver- 
sante. Le  bord  droit  est  tranchant,  à  peine  sinueux  ; 
le  gauche  assez  alongé,  mince,  blanchâtre,  dia- 
phane; il  se  rétrécit  insensiblement  vers  la  base 
de  la  coquille  oîi  il  couvre  l'ombilic  et  se  confond 
avec  la  columelle,  qui  est  arrondie,  peu  large, 
solide  ,  non  renversée  en  dehors  et  Llanche.  La 
base  de  l'ouverture  est  elle-même  à  peine  évaséej 
en  dedans  elle  est  d'un  brun  foncé,  tirant  sur  le 
noir,  le  péristome  est  d'un  blanc  nuancé  de  fauve. 
Cette  espèce  remarquable  nous  a  été  communi- 
quée par  M.  Marmin  qui  l'a  reçue  de  Cayenne. 
Elle  est  longue  de  soixante  millim.  et  large  de 
quarante-huit. 

Outre  les  espèces  fossiles  que  nous  avons  indi- 
quées, il  en  est  plusieurs  antres  qui,  sans  avcir 
absolument  tous  les  caractères  des  Ampullaires, 
n'en  dillèrent  que  si  peu,  qu'on  ne  pourroit  les 
mettre  dans  aucun  autre  genre. 

16.  Ampcllaire  scalariforme.  AnipuUaria  sca- 
lariformis.  NoB. 

A.  testa  ovalo-conciâ ,  magnâ  y  spira  pym- 
midali ;  anjractibus  duodecuii ,  infenonbut  ro- 
tundiitis  y  superioribus  niargtnatis ,  spiratis  y 
apetturâ  ovatâ  y  unibiltco  obtecto  ,  colunieliu 
biparti  ta. 

NoB.  Descript.  des  coq.Joss.  des  env.  de  Paris, 
tom.z.pag.  Ii8.  n".  \.pl.  16. /ig.  8.9. 

Très-grande  et  très-belle  coquille  extrêmement 
rare  aux  environs  de  Pans,  dont  nous  ne  con- 
nuissons  encore  entiers  que  trois  individus  dont 
nous  possédons  les  deux  plus  beaux.  Eile  est  ovale, 
conique,  lisse;  la  spire  est  pointue,  pyramidale, 
composée  de  douze  touis  réguliers  di^ni  les  pre- 
miers sont  convexes,  arrondis  et  sans  rampe, 
taudis  que  les  quatre  a  cinq  derniers,  sont  fcne- 
ment  carénés  et  présentent  une  rampe  spirale 
d'autant  plus  large,  qu'elle  s'approche  du  dernier 
tour.  Celui-ci  est  fort  grand,  il  occupe  à  peu  pics 
la  moitié  de  la  longueur  totale;  il  présente  quel- 
ques sillons  assez  éloignés  les  uns  des  antres;  ils 
indiquent  les  derniers  accruissemens.  L'ouverture 


A  IM  P 

est  ovale,  oblique,  a  bords  minces,  traiichans  ; 
le  gauche  peu  l'pais  appliqué  sur  l'avaiil-deiiuei- 
tour,  cachant  l'ombilic  et  se  confondant  à  la  buse 
avec  une  columelle  épaisse,  solide,  assez  large, 
renversée  eu  dehors  et  divisée  en  deux  parues 
inégales  par  un  sillon  assez  profond.  La  base  de 
l'ouvcrlure  est  beauconj)  plus  large  que  le  som- 
uiel,et  elle  est  légc'ienienl  évasée.  Le  lost  de  celle 
coquille  n'est  pas  lrts-é|ials ,  ce  qui  la  rapproche 
de  la  plupart  des  Anipullaircs. 

r<ongueur  ,  treize  cenliuièlrcs ,  environ  cinq 
pouces;  elle  se  trouve  fossile  à  Parnes. 

17.  Ampullaiue  à  rampe.  Anipullaria  spirata. 
Lamk. 

A.  testa  opato-vcntricnsâ  ,  Lvi'igatà  ;  spiiâ 
brefi,  rectâ  ;  anjraclibus  octo ,  iiiargint  se- 
paratis  ;  aperturâ  oratâ ,  hast  iffusa  i-  uinbUico 
a  petto. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  tout.  5.  pag.  5c.  72°.  6  et 
toni.  8.  pi.  61  .Jig.  7.  a.  b. 

Ibid.  Anim.  s.  vert.  toni.  7.  peg.  549-  n".  6. 
Uefbasce,  Dict.  se.  nat.  tvin.  'lo.  pag.  446. 
NoB.  Descript.  des  coq.Jos.  des  e/if.  de  Paris, 
loc.  cit.  n°.  2.  pi.  I  b.  /ig.  10.  II. 

Nous  sommes  loin  de  partager  l'npinion  de 
M.  Défiance  qui  ,  daus  l'ouvrage  que  nous  ve- 
nons de  citer,  croit  pouvoir  réunir  en  une  seule 
espèce  et  celle-ci  et  l'Ampullaire  hybride  qui  est 
une  coquille  de  la  grosseur  du  poing.  Elles  dif- 
fèrent entr'elles  au  point  qu'elles  ne  peuvent  ap- 
partenir au  Diême  genre,  l'Ampullaire  hvbride 
devant  faire  parlie  des  Nalices.  Il  suliira  de  com- 
parer les  ligures  que  nous  avons  donné  dans  noire 
ouvrage,  de  ces  deux  coquilles,  pour  se  coiivaui- 
cre  à  l'instant  même  qu'elles  n'appartiennent  point 
au  moins  à  la  même  espèce. 

L'Ampullaire  a  rampe  est  une  coquille  qui  reste 
toujours  d'une  taille  méd.ocre;  elle  est  mince, 
fragile,  globuleuse,  ventrue;  la  sjnre  est  assez 
courte  ,  conique  ,  pointue  ,  composée  de  huit  tours 
dont  les  premiers  sont  arrondis,  les  autres  sont 
munis  d'une  rampe  plate,  ou  légèrement  inclinée 
en  dehors ,  séparée  du  reste  par  un  angle  assez 
prononcé.  L'ouverture  est  grande,  ovalaire,  un 
peu  rétrécie  vers  le  sommel.  Le  bord  droit  est 
tranchant,  très-mince,  comme  le  reste  de  la  co- 
quille ;  le  gauche  est  court  et  fort  mince,  aussi 
arrivé  à  l'ombilic  et  avant  de  se  confondre  avec  la 
columelle,  il  forme  une  petite  échancrure;  la  co- 
lumelle est  arrondie,  assez  mince,  et  fortement 
renversée  en  dehors  ,  ainsi  que  la  base  de  l'ouver- 
ture qui  est  légèrement  versante.  La  base  du 
dernier  tour  est  percée  d'un  ombilic  médiocre  , 
arrondi  ,  du  centre  duquel  paît  une  petite  cote 
sa'llanie  qui  descend  se  confondre  avec  le  bord 
columellaire  :  les  plus  grands  individus  de  cette 
espèce  n'eut  pas  plus  de  tieute-uii  millimètres  de 


A  I\l  P 


yr 


longueur.  On  la  trouve  assez  fréquemment  à  Gri- 
gnon  ,  à  Parnes  cl  à  Monchy. 

18.  Ami'uli.aihe  acumiuce.  Anipullaria  acii- 
ininata.  Lamk.. 

A.  testj  oi>ato-acutâ  ,  ventricosâ  y  spiiâ  eloii- 
gatà  acntninatâ  ;  ititfractibus  mtundatis ,  striis 
supcr/icialibtis.  longitudinalibus  et  tninsversalibus 
clathralis  ;  sutura  projandà  ,  siinplici ,  subcana- 
liculatâ  j  apettiirâ  ovatâ ;  iiiiibilico  tccio. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  loc.  cit.  n°.  5.  toni.  8.  /'/. 
6 !•>;?■•  4-  a.  b. 

Ibid.  Anini.  s.  rert.  loc.  cit.  n".  5. 

Uef.  Dict.  des  scienc.  nat.  toni.  ao.  pag.  44*J- 

NoB.  loc.  cit.  71°.  3.  pi.  ly.fi'g.  9.  10. 

Les  individus  que  l'on  trouve  à  Grignon  ,  à  la 
ferme  de  l'Orme  et  dans  les  autres  localités  qui 
environnent  celle-ci,  sont  généralemert  plus  pe- 
tits et  ne  présentent  le  plus  souvent  que  des  stries 
longitudinales;  cependant  on  en  voit  quelquefois 
qui,  qut'ique  il'un  petit  volume,  oflrenl  aussi 
bien  les  longitudinales  que  les  transversales.  Dans 
d'autres  localités  celte  coquille  prend  un  plus 
grand  volume,  (k'tie  coquille  est  d'une  forme  ova- 
Liire  ,  alongi^e  ,  ventrue ,  surtout  par  son  dernier 
tour,  qui  11  e-t  guère  plus  grand  que' le  reste  de  la 
spire;  celle-ci  est  conique,  assez  alongée ,  poin- 
tue, composte  de  huit  tours  arrondis  bien  réyu- 
1-  /    '   /  1  ■       1  ■ 

liers,  sépares  entr  eux  par  une  suture  simple,  mais 

profonde,  subcanaliculée.  Toute  la  surface  de  la 
coquille  est  couverte  de  stries  transverses  peu 
proloudes  qui  le  sont  plus  cependant  que  1-js  lon- 
gitudinales qui  sont  à  peine  marquées.  L'ouver- 
ture est  très-grande,  ovale;  son  bord  droit  est 
tranchant,  fort  mince  comme  toute  la  coquille,  il 
fait  avec  le  bord  gauche  un  angle  ouvert.  Le  bord 
gauche  est  fort  mince,  appliqué  ,  assez  grand  ,  re- 
couvrant l'ombilic  qui  est  complètement  caché, 
et  se  confondant  par  sa  base  à  une  columelle  a^sez 
large,  aplatie  obliquement.  La  base  de  l'ouvei- 
ture  est  à  peine  évasée. 

Les  plus  grands  individus  ont  cinquante  milli- 
mètres de  longueur  et  quarante  de  large. 

On  trouve  celle  espèce  à  (jrignon,  la  ferme  de 
l'Orme,  Parnes,  Liancourt,  Monchy,  toujours  dans 
les  terrains  marins. 

10.  Ampullaire  de  Vulcain.  Anipullaria  Vid- 
cani.  Bbong. 

A.  testa  xentricosâ  ,  ovatâ ,  longitudinaliter 
striatâ  ,■  sptrà  bret'i ,  acutâ  j  ai\fractibus  rotun- 
datis  ,  sutura  stinplici  separaCis  y  aperturâ  oi'aio~ 
acutd,  obliqua  basi  ejfusâj  uinbilico  miniiiw  sub- 
tecto.  Nos. 

Brong.  Méni.  sur  le  terr.  cal.  trap.  sup.  p.  57. 
pi.  2..fig.  ib.  a.  b. 

Grosse  coquille  globuleuse,  ventrue,  à  spire 

E  a 


36 


AMP 


coui-le,  poinluc  ,  composée  de  six  louis  arrondis  , 
sulurc  simple^,  jamais  creusée  eu  canal,  suiface 
exléiieure  marqué  de  siries  longiludiuales  régu- 
lières, fines,  serrées,  peu  profondes;  le  dernier 
tour  beauc:oup  plus  grand  qut;  tous  les  autres ,  ter- 
mia<S  par  uue  ouverture  assez  grande,  ovalaire, 
rétrécie  au  sommet,  élargie,  évasée,  versante  à 
la  base;  bord  droit,  mince,  trancliant ,  s'épais- 
sissaat  insensiblement;  le  gauclie  très-mince  d'a- 
bord et  prenant  insensiblement  plus  d'épaisseur 
jusque  vers  l'oinbilic  ipi'il  cache  en  partie;  la  co- 
lumelle  est  épaisse,  arrondie,  courte,  renversée 
en  dehors  ainsi  que  la  base  de  l'ouverture. 

Longueur,  cinquante-cinq  millimètres ,  largeur, 
cinquante. 

On  la  trouve  fossile  au  Val-de-Rouca  près  de 
Véronne. 

20.  Ampollaire  striatule.  Ampullaria  stria- 
tula.  NoB. 

A.  testa  ventricosâ  ,  crassâ  ovatâ,  acuininatâ , 

transversiin   stria;    spiratâ    brei>i ,    aciitâ;    an- 

J'ractibus  senis ,  frytundutis ,  auguste  canulicula- 

iis ;  apcrturâ  oiHito-acutâ  ,  basi  effiisâ  ,  iiinbilico 

obliqua  ,  subtecto. 

Ampullaria  crassaiina.  Var.  a  ,  Basterot. 
Méni.  sur  les  em> .  de  Bordeaux ,  pag.  55.  /i".  2. 

Nous  avons  fait  figurer  dans  noti'e  ouvrage  sous 
le  nom  de  Natica  crassaiina ,  l'Ampullaire  cras- 
saline  de  M.  Lamarck;  il  suffira  je  pense  de  com- 
parer avec  celte  figure  qui  est  fort  bonne,  la  co- 
quille de  Dax  que  M.  Basterot,  dans  son  intéres- 
sant mémoire,  a  confondu  avec  elle;  oureconnoitra 
bientôt  l'erreur  dans  laquelle  est  tombé  l'auteur 
que  nous  citons  en  confondant  deux  coquilles  qui 
u'ont  entr'elles  que  peu  d'analogie. 

L'Ampullaire  crassaliue  des  environs  de  Paris 
est  remarquable  par  la  largeur  de  sa  base,  occupée 
par  uu  très-large  calus  convexe,  qui  couvre  cons- 
tamment l'ombilic;  bien  qu'elle  ait  la  spire  ca- 
naliculée,  elle  est  marquée  de  siries  longitudi- 
nales régulières  et  serrées.  La  lèvre  droite  qui 
dans  les  AmpuUaires  est  dans  le  plan  de  l'axe  ,  est 
dans  celte  espèce  coupée  obliquement  à  l'axe, 
direction  qui  suit  toute  l'ouverlure.  Aucuns  de 
ces  caractères  ne  se  retrouvent  dans  l'Ampullaire 
strialule,  elle  a  une  forme  globuleuse,  ventrue  , 
elle  est  épaisse,  solide  ,  composée  de  sept  tours 
arrondis  ,  striés  légèrement  en  travers  et  séparés 
enlr'eux  par  une  suture  canaliculée,  enfoncée. 
L'ouverlure  est  médiocie-,  ovalaire,  élargie  à  la 
base  où  elle  est  versante  et  un  peu  évasée,  aiguë 
et  anguleuse  au  sommet;  la  lèvre  droite  est  tran- 
chante, un  peu  sinueuse,  la  gauche  est  assez  lon- 
gue, échancrée  vers  la  fente  ombilicale  qu'elle 
laisse  a  découvert.  Du  milieu  de  celte  fente  part 
un  sillon  qui  descend  en  formant  un  demi-cercle 
qui  circonscrit  d'une  manière  nette  et  tranchée 
un  petit  bourrelet  coluinellaire.  La  coluuielle  est 


A  INI  Y 

fort  épaisse,  arrondie,  courte,  formant  avec  le 
bord  gauche  uue  ligue  presque  droite.  Celle  co- 
quille vraisemblablement  ne  restera  pas  dans  les 
AmpuUaires  où  nous  la  plaçons  Iransitoiremeut. 
On  la  trouve  fossile  à  Dax. 

Longueur,  soixante-cinq  millimètres,  largeur, 
cinquante-huil. 

Bruguière  a  décrit  dans  le  premier  volume  de 
ce  Dictionnaire  une  coquille  assez  singulière  à  la- 
quelle il  a  donné  le  nom  du  Bulinius  avcllaiia. 
ÎM.  Lamarck,  qui  possédoit  dans  sa  collection 
cette  coquille  très-rare,  pressentit  qu'elle  étoit 
tluvialile  et  non  marine,  comme  Bruguière  l'avoit 
dil,  et  par  suite  de  cette  opinion  ,  la  rangea  dans 
les  AmpuUaires  sous  le  nom  ^Ampullaria  at>el- 
lana.  Nous  possédons  aussi  celle  espèce  et  nous 
avons  appris  posilivemeul  qu'elle  est  marine  ;  st  u 
ouverture  oblique  ainsi  que  la  plupart  de  ses  ca- 
ractères la  porie  dans  les  Natices ,  mais  elle  a  un 
aspect  qui  lui  est  propre  et  qui  nous  fait  présu- 
mer que  plus  tard,  si  on  en  découvre  l'animal, 
on  en  fera  un  genre  particulier. 

AMPULLINE.  Ampullina. 

M.  Lamarck  dans  uu  de  ses  Cours  avoit  proposé 
ce  nouveau  genre  pour  un  certain  nombre  de  co- 
quilles lossiles  des  environs  de  Fans  ,  qu'il  plaçoit 
parmi  les  AmpuUaires.  RI.  Lamarck  ne  publia  ja- 
mais ce  genre  autrement,  il  paroit  même  qu'il  l'a 
abandonné,  puisque  dans  le  tom.  y  de  son  der- 
nier ouvrage ,  ou  trouve  les  coquilles  qui  dévoient 
constituer  le  genre  AmpuUine  toujours  dans  les 
AmpuUaires  ;  elles  ne  peuvent  rependanly  rester, 
elles  doivent  se  ranger  parmi  les  Natices.  Voyez 
Ampullaire  et  Natice. 

AMUSIUM. 

Genre  proposé  par  Klein  {^Ostract.  pag.  104.  ) 
dans  sa  seconde  classe  des  Dicoiicha  aurita  pour 
le  Peclen  pleuronectes.  Il  est  .\  présumer  que  Klein 
a  emprunté  celle  dénomiualiou  à  Pelluver  et  à 
Rumphuis,  qui  l'emploient  comme  spécifique 
pour  la  même  coquiUe.  Quoique  ce  genre  de 
Klein  ne  repose  sur  aucun  bon  caractère  et  qu'il 
n'ait  élé  adopté  ni  par  Linné  et  ses  successeurs, 
M.  Megerle  cependant  l'a  reproduit  eu  181 1  sous 
le  même  nom  dans  le  Magasin  des  curieux  du  la 
nature  de  Berlin ,  pag.  oy  ,  et  JM.  Schlolhein  ddiis 
son  Pettefactenkunde  sous  celui  de  PltiuronecUle 
{^voycz  ce  mol).  Le  genre  Amusiuin  de  Klein 
n'étant  pas  admissible,  on  ne  peut  non  plus  ad- 
mettre celui  des  deux  auteurs  que  nous  venons 
de  citer,  les  coquilles  qu'ils  y  placent  doivent 
faire  partie  du  genre  Peigne  dont  on  ne  peut  rai- 
sonnablement les  séparer.  P'oyez  Peigne. 

AMYGDALE.  Amygdalum. 

Sous  ce  nom,  M.  Megerle  propose  un  genre 
qui  correspond  parfaileinent   au   genre   modiole 


fe 


A  N  A 

de  M.  Lamnick;  il  lait  par  coiiséqueat  un  double 
emploi  imilile  puisqu'avatit  1811  (jue  date  le 
enre  de  M.  Megevle ,  l\l.  l-amaixk  avoil  institué 
e  sien;  on  doit  le  piélcrer  puiscju'il  a  runliino- 
rilé.  yoycz  Modiole. 

ANADARA. 

Nom  donné  par  Adanson  {^rnyez  Sc'iicg.  p.  148, 
pi.  18),  à  une  coquille  du  j^eiue  Arche,  Arca 
antiijiuitci.  Brui^uièic  ,  dans  le  premier  volume  de 
ce  Uiclionnairc,  pag.  lo5,n°.  12,  lui  a  conservé 
le  nom  donné  par  Adansou.  Nous  renvoyons  à  la 
description. 

ANATIFE.  Anatifa. 

Les  progrès  que  les  sciences  ont  faites  depuis 
trcnle-ciui[  uns  que  le  premier  volume  île  ce 
Dictionnaire  est  publié,  nous  rend  indispensable 
l'obligation  d'ajouter  ici  ce  qui  a  été  lait  sur  le 
genre  Auatife  dont  lîruguière  est  l'auteur. 

(^'est  avec  juste  raison  que  ce  savant  naturaliste 
sépara  des  Balaues  son  geure  Analile.  Etabli  sur 
de  bons  caractères,  il  ne  pouvoil  manquer  d'être 
adopté.  Bruguière  avoit  déjà  entrevu  les  rapports 
qui  existent  entre  les  Aiiatites,  les  Balanes  et  les 
animaux  articulés ,  cependant  dans  ses  tableaux 
d'arrans^ement  méthodique,  ils  sont  couloiuius 
avec  d'autres  g^enres  non  moins  héiéroi;cnes  dans 
ce  groupe  inlorme  des  Multivalves.  .\J.  Cuvier, 
dans  sou  tableau  élémentaire  du  Règne  animal , 
commença  à  débrouiller  ce  calios  sans  admettre 
Jes  Multivalves,  il  sépai'a  les  deux  genres  Anatit'e 
et  Baiane  dans  la  sixième  section  des  Acéphales, 
il  les  caractérisa  d'après  les  tentacules  ciliés  et 
articulés  dont  l'animai  est  pourvu.  Les  belles  ana- 
tomies  publiées  par  Poli  dans  son  grand  ouvrage 
contribuèrent  sans  doute  a  opérer  ce  changement 
remarquable  dans  les  rapports  de  ces  êtres.  i\L  La- 
marck,  dans  ses  premiers  travaux,  suivit  l'exem- 
ple de  JNI.  Cuvier,  il  créa  pour  les  Aualifes  et  les 
Balanes  une  petite  section  qui  termine  les  Acé- 
phales et  rapproche  ainsi  ces  animaux  de  ceux 
qui  sont  articulés,  qui  commencent  immédiate- 
ment après.  M.  de  Roissy ,  dans  le  Bijffbn  de  Son- 
nini ,  imita  complètement  iNlM.  Cuvier  et  La- 
marck.  Ce  lut  M.  Duraéril  le  premier  qui  rassem- 
bla, sous  la  dénomination  de  Cinhopodes ,  des 
genres  dont  on  avoit  entrevu  les  rapports,  sans 
les  iixer  d'une  manière  précise.  Tout  ceux  que 
l'on  avoit  reconnu  être  pourvus  de  bras  ciliés  y 
furent  compris  :  ainsi  avec  les  Anatifes  et  les  Ba- 
lanes on  trouve  les  Liugules,  les  Térébralules  et 
les  Orbicules.  Cette  espèce  de  désordre  de  ÎM.  Du- 
méril  en  créant  de  nouvelles  idées,  favorisa  un 
arrangement  beaucoup  plus  rationel,  et  c'est  à 
JL  Lamarck  qu'il  est  dû,  il  le  proposa  dès  i8og 
dans  sa  Philosophie  zoologique ,  oii  l'on  voit  les 
Cirrhipèdes  bien  circonscrits,  sans  aucun  mélange, 
constituer  une  des  grandes  classes  du  Règne  uni- 


A  N  A 


37 


'«(7^  entre  les  Annélides  et  les  Mollusques.  Dès- 
lors  les  genres  Lingule  ,  Térébratule  ,  etc.,  sont 
restés  dans  les  Mollusques  acéphales,  et  les  genres 
Aii.itite  et  Balaoe,  ainsi  que  les  Coronules  et  les 
'rubicincUcs  qui  en  sont  démembrés  ,  constituent 
les  Cirrhipèdes  {j.'oyez  ce  mot  ancjuel  nous  trai- 
terons de  cette  classe  considérée  dans  son  ensem- 
ble et  d'une  manière  générale  ).  Il  faut  remar(|uer 
que  dans  l'extrait  du  Cours  (1811)  M.  Lamarck 
partagea  les  Cirrhipèdes  en  deux  groujjes  dont 
les  Anaiiies  à  elles  seules  forment  je  second  :  ce 
genre  à  celle  époque,  est  encore  tel  que  Bru- 
guière la  laissé;  il  a  conservé  sa  première  inté- 
grité. Il  ne  tarda  pas  à  être  démembré  par  un  sa- 
vant zoologiste  anglais  ,  Leach  ,  qui  rendit  de  vé- 
ritables services  à  Ja  conchyliologie.  Ces  déinem- 
bremeus  ne  fiiretil  faits  qu'après  la  ])ublii-aiion  du 
Règne  animal  de  M.  Cuvier.  Nous  devons  donc 
constater  que  dans  l'ouvrage  du  savant  professeur, 
les  Cirrhipèdes  sont  formés  dès  mêmes  genres  et 
dans  des  rapports  semblables,  à  ceux  proposés  par 
M.  Lamarck  antérieurement. En  mêmelemps  que 
Leach  ,  M.  Lamarck  proposa  son  genre  Pouce- 
pied  pour  les  espèces  qui  ont  treize  valves  et  plus; 
l'auteur  anglais  le  nommoit  Sca/pcllu/ii.  Il  ren- 
ferme les  espèces  que  Brnguière  avoit  fort  bien 
groupées  dans  la  seconde  section  de  son  genre 
Anatife. 

Le  Lepas  aurita  de  Linné  avoit  été  décrit  à 
la  fin  des  Anatifes  dans  ce  Dictionnaire,  Bru- 
gnière  déjà  pressentoit  qu'il  ne  pourroit  resier 
dans  le  genre,  et  il  ne  l'y  laisse  que  faute  d'en 
trouver  un  plus  convenable;  sans  doute  aussi  qu'il 
craignit  d'en  établir  un  exprès.  Cette  indication 
tut  suivie  par  Leach  qui  proposa  le  genre  Otion 
adopté  par  M.  Lamarck,  il  inslitua  aussi  un  genre 
voisin  de  celui-ci,  le  (>inéras,  que  j\I.  Lamarck 
adopta  ainsi  que  l'autre,  comme  on  peut  s'en  as- 
surer dans  son  dernier  ouvrage.  Voilà  donc  le 
genre  Anatife  partagé  eu  quatre  genres  et  ces 
quatre  genres,  par  lenrs  rapports  évidens  ,  ser- 
vant à  former  une  famille  que  M.  Lamaick  nomme 
Cirrhipèdes  pédoncules.  Les  Anatifes  furent  ré- 
duites aux  espèces  comprises  dans  la  première 
section  de  Bruguière. 

]M.  de  Ferussac  ne  fit  aucun  changement  dans 
l'arrangement  de  M.  Lamarck.  W.  de  BlainviUe 
ne  resta  pas  comme  lui  imitateur,  il  changea 
toute  la  nomenclature  :  sous  le  nom  de  Peutalèpe , 
il  réunit  en  deux  sections  les  genres  Anatifes  et 
Ponce-pied  ,  le  premier  tel  que  M.  Lamarck  l'a 
conçu  et  le  second  démembré,  c'est-à-dire  ne 
contenant  plus  les  Scalpellurn  de  Leach ,  il  en  fait 
en  ellet  de  ceux-ci  un  genre  à  part  sous  le  nom 
de  Polylèpe. 

Tels  sont  les  principaux  changemens  que  le  genre 
de  Bruguière  a  éprouvé  depuis  sa  création;  pour 

Ien  avoir  une  juste  idée,  il  ne  faut  plus  y  ratta- 
cher que  les  quatre  premières  espèces  qu'il  a  dé- 


38 


A  N  A 


cilles,  et  clianpjer  les  caraclèies  suivans  contre 
ceux  qu'il  a  donnés. 

CARACTÈRES     GÉxÉrIQUES. 

Coi'ps  lecouveit  d'une  coquille  et  soutenu  par 
un  pcdoncule  tubuleux  et  tendineux.  Bras  tenta- 
culaires,  nombreux,  longs,  iuéf;,aux  ,  articulés, 
cillés,  sortant  d'un  côté  sous  le  somaict  du  corps. 

Coquille  comprimée  sur  les  côiés,  à  cinq  val- 
ves :  les  valves  conliguës,  ioégalesj  les  inlérieuis 
des  côtés  étant  les  plus  grandes. 

Nous  renvoyons  pour  les  espèces  à  la  premièie 
section  des  Analiles  de  Bruguière,  la  seconde 
comme  nous  l'avons  vu  formant  un  autre  genre 
auquel  nous  renvoyons  égalemenl.  {f^'ojez  Pouce- 
pied.  ) 

ANATIFERES.  P'oyez  Conques  anatifères. 

ANATINE.   Anatina. 

Ce  genre  fut  publié  pour  la  première  fois  en 
l8oy,  par  M.  Lamarrk  ,  dans  le  premier  volume 
de  sa  Philosophie  zoologique  i  il  lait  pariie  de  la 
famille  des  iM_y aires  dans  laquelle  se  irouve,  avec 
celui-ci,  les  genres  iMye  et  Panope.  Dans  ï E.r- 
trait  du  Cours  du  même  auteur,  le  genre  Analine 
fait  toujours  partie  de  la  famille  des  Myaiies, 
mais  elle  n'eu  contient  plus  que  deux,  les  Panopes 
ajant  été  transportés  dans  la  famille  des  Soléna- 
cées.  L'anléri  illé  du  genre  Anatine  de  M.  La- 
niarck  lui  est  sullisamment  acquise,  sur  le  genre 
Aunical[rium  de  M.  Mégerle  ,  qui  en  est  un  duu- 
be  emploi  que  l'on  ne  peut  adopter.  Le  Soleii 
anatinus  de  Linné  qui  servit  de  type  au  nouveau 
genre,  n'étoit  pas  la  seule  coquille  qui  put  v  en- 
trer, quelques  autres  du  genre  .M^e  de  Cliemnitz 
pouvoient  en  faire  par;ie.  Cependant  elles  n'y 
furent  point  réunies  par  M.  Ocken  qui  les  laissa 
parmi  les  M_yes,  ce  que  lit  également  W.  Scliuei- 
ger.  M.  (^uvier  {^Régne  aiiirual)  ,  tout  en.  réunis- 
sant les  Anatines  aux  Myes  eut  le  soin  de  les  con- 
server en  sous  genre;  ce  savant  n.ituraliite  avoit 
fort  bien  senti,  comme  M.  Lamarck  l'a  coufirmé 
depuis ,  que  le  genre  Rupicole  de  M.  Fleuriau  de- 
voit  se  confond:  e  avec  les  Aualines. 

Pari  ensemble  des  espèces  comprises  dans  les 
Anatines,  on  se  fait  une  juste  idée  de  quelle  ma- 
nière le  savant  auteur  des  Animaux,  sans  vertè- 
bres conçut  ce  genre  d'après  les  caractères  qu'il 
lui  assigne,  ain^i  que  par  d'autres  analogies,  il 
auroit  dû  y  placer  aussi  une  petite  coquille,  ISiya 
solemyalis  Lamk.,  qu'un  examen  peu  approfondi 
ou  tait  sur  des  individus  incomplels^  l'ont  poi  lé  à 
la  ranger  de  préléreuc:e  dans  ses  M\es.  Nous  avons 
proposé  celle  réunion  comme  nous  le  verrons 
tiieniô;. 

M.  de  Ferussac,  dans  ses  Tableaux  systéma- 
tiques, en  adoptant  la  famille  des  Myaires,v  a 
ajouté  les  Luîraires  et  les  Sjléuiyes,  de  sorte  que 


A  N  A 

les  Anatines  se  trouvent  en  rapport  avec  ces 
genres,  ce  que  'SI.  Lamarck  n'avoil  pas  fait,  mais 
cela  avoit  élé  indiqué  pariM.  Cuvier.  I\L  Lalreille 
dans  son  arrangement  de  la  famille  des  ftlyaires, 
ne  diliere  de  Isl.  de  Ferussac  que  d'un  seul  point  ; 
il  rejette  le  genre  Solémye,  mais  il  admet  les  trois 
auties  :  les  Aualmes  se  trouvent  par  là  enire  les 
Lulraires  et  les  Myes. 

On  voit  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire 
que  l'opinion  des  zoologistes  a  été  peu  variable 
relativement  à  la  place  que  le  genre  tpii  nous  oc- 
cupe devoit  avoir  dans  la  séiiej  eflècliveiBent , 
tel  qu'il  éloit  connu,  on  ne  pouvoit  lui  chercher 
d'auires  rappoi  ts. 

L'n  lait  curieux  (jue  nous  avions  obseï  vé  depuis 
assez  long-iemps  ,  avoit  dirigé  purliculièrement 
notre  alleiilion  et  nos  recherches  vers  le  gcnie 
Analine  :  te  lait  que  nous  avons  communiqué  à 
1\1.  de  Blainville,  avant  la  publication  de  son  ar- 
ticle Mollusque  ,  dans  le  Dictionnaire  des  scienc. 
naturelles ,  où  il  l'a  consigné  ainsi  que  dans  son 
Traité  de  Malacologie ,  consiste  à  avoir  observé 
que  l'Analine  tra|)ezoide,  Lamk.,  avoit  un  osse- 
let mobile,  cunéiforme,  placé  dans  la  charnière 
dans  Fa.Tgle  formé  sur  les  deux  cuillerons  inté- 
rieurs (lui  donnent  atlaclie  au  liirament.  Ce  sin- 
gulier  caractère  devoit  luire  sortir  celle  coquule 
du  genre  Analine,  et  d'auires  encore  pouvoienl  y 
être  ajouiés  pour  conlirmer  cette  opinion;  tels 
que  l'inégalilé  des  valves,  la  disposiiion  du  liga- 
ment el  la  lorme  des  impressions  musculaires. 

Ce  luit  isolé  en  faisant  connoitie  ua  nouveau 
mode  d  union  dans  les  charnières,  devoil  laiie 
présumer  que,  dans  d'.iulres  coquilles  analogues, 
on  pourioil  Irouver  quelque  chose  de  semblable. 
Nous  dirigeâmes  nos  recherches  vers  cet  objet 
et  nous  iùuies  assez  heureux  pour  faire  quelques 
découverles  qui,  une  lois  bien  connues,  mettront 
les  observateurs  à  même  de  les  augmenter.  Non- 
seulement  l'Analine  trapezoïde  nous  a  ollert  un 
osselet  libre  à  la  charnière,  mais  encore  l'Analine 
myale,  l'Analine  longirostre,  ainsi  que  plusieurs 
auires  espèces.  Nous  avons  toutes  les  présomp- 
tions pour  penser  que  les  coquilles  du  genre 
Thracie,  ont  également  un  osselet  caduc;  nous 
avons  en  eflèl  trouvé  sur  elle  des  traces  certaines 
de  sa  position,  mais  nous  ignorons  sa  forme,  car 
celle  coquille  Irès-rure  dont  nous  ne  coiinoissons 
que  le  seul  individu  que  nous  possédons,  avoit  le 
ligament  rompu  lorsque  nous  en  limes  l'acquisi- 
tion :  il  seroil  doue  nécessaire  de  l'observer  dans 
son  intégrité. 

Les  osselets  cardinaux  dont  nous  venons  de 
parler,  qiioiqu'an;ilogues  sous  plusieurs  rapports 
aux  pietés  dorsales  des  phnlades ,  surtout  par  leur 
forme  symétrique,  en  dillèrent  cependant  parla 
place  qu'ils  occupent  ,  par  leurs  usages  ,  leurs  rap- 
poils  avec  l'animal  et  leurs  connexions,  ils  tout 
partie  in'.égranle  et  nécessaire  de  la  cliarnière, 
lelenus  eu  place  par  le  ligament  des  valves  ou 


A  N  A 

par  un  liVamenl  parliculier,  et  on  n'en  tenconiro 
jamais  iju'im  seul  dans  cbaqiie  espcce.  Ce  seroit 
à  tort  cependant  qu'on  confondioil  ces  ossiK  is 
avec  les  dents  cardinales  des  aulres  coquilk'S  bi- 
valves; il  existe  enti«  ces  pailics  des  didéicnces 
assez  notables  pour  les  disiingner  par  une  déno- 
niinaiion  pnrliculicre,  et  nous  avons  adopté  celle 
d'Osselet,  Ûssicu/tim.  Si  on  se  souvient  que  les 
dciits  cardinales  sont  des  éininences  solides,  fixes, 
du  bord  dorsal,  qui  sont  reçues  dans  les  caviés 
proporlioiinelies  de  l'autre  vaUc  ,  on  verra  que 
celle  détinilion  ne  ptul  uulleaienl  s'accorder  avec 
celle  de  l'osselet,  et,  si  l'on  vouloit  conserver  à 
celle  partie  le  nom  de  Dent  cai-ditui/e ,A  f'audr.iii 
nt'ressairemeiit  modilier  celle  di'liniliun,  niodili- 
<  alion  qui  la  rendroit  lrès-va>;ue  et  incertaine 
dans  son  application.  11  est  plus  convenable,  et 
nous  admettons  en  principe  que  l'on  doil  donner 
un  nouveau  nom  à  un  objet  jusqu'alors  inconnu. 

Des  observations  qije  nous  avons  pu  faire  sur 
toutes  les  espèces  du  genre  Analine,  ainsi  que 
sur  plusieurs  aunes  que  M.  Lamarck  n'a  point 
mentionné,  il  résulle  pour  ujus  la  nécessiié  de 
démembrer  le  j^euie  Àoaiine  ,  nous  proposons 
même  de  faire,  avec  les  nouveaux  génies  qui  en 
sont  pour  la  j)lupart  exirails,  une  famille  qui  les 
lasseaible  tous  dans  leurs  rajiporis  naturels,  fa- 
mille que  nous  diviserons  en  deux  uroupes  pour 
y  placer  les  genres  :  dans  le  premier,  ceux  qui  ont 
le  plus  d'analogie  avec  les  ftJyes .  cl  dans  le  se- 
cond ceux  qui  se  rapprochent  le  plus  des  Corbules; 
celle  nouvelle  famille  que  nous  nommons  les  Os- 
trecorises  {^vnjez  ce  mol)  pouvant  strvir  d'inter- 
médiaire enUe  celles  des  jM3'es  et  des  Corbules. 

Le  genre  Analine  tel  que  nous  le  considérons 
mainlenant,  ne  contient  plus  que  trois  espèces, 
les  îiois  premières  de  M.  Lamarc  k,  Aruitina  la- 
tema,  Anatina  trancata  et  Anatnia  subroitrata^ 
elles  ont  entr'elles  beaucoup  d'analogie.  Les  ca- 
ractères qui  en  font  un  genre  dislincl  sont  les  sui- 
vans  : 

CARACTÈRES     GÉ.vÉrIQUKS. 

Coquille  Iransverse,  subéquivalve,  baillanle 
aux  deux  tôles;  croclieis  fendus;  fente  close 
par  une  membrane;  une  dent  cardinale  élargie 
en  cuillercn  ,  salllanle  inlérieuremènt ,  donnant 
attache  anléneuremenl ,  par  un  ligament  unique, 
à  un  osselet  liicuspide.  Une  lame  ou  une  côle  en 
tauix,  adnée,  obliquement  courante,  soutenant 
les  dents  cardinales  dans  lesquelles  s'insère  le  liga- 
ment. 

Outre  la  forme  de  l'osselet  qui  est  bien  pnrli- 
culière  à  ce  genre ,  il  y  a  encoie  un  caractère  des 
plus  remarquable,  c'est  la  fente  des  crochets. 
Celle  fenle  est  pres<pie  parallèle  ;i  la  côle  en  arc- 
boutanl  qui  souiient  le  cuiUeron;  elle  n'est  formée 
que  par  une  membrane  tort  mince  qui  n'empêche 
pas  ses  deux  bords  de  se  recouvrir  lorsqu'on  les 


A  N  A  39 

lire  légèrement  en  sens  inverse,  en  prc>li'ant  de 
l'élasiicilé  du  lesl.  l'resqu'aussi  longue  que  l'arc- 
bouiant  dont  il  vient  d'être  question  ,  celle  fenle 
aboulit  au  sommet  ([ui  est  Irès-mince  et  toujours 
percé  d'un  Iroii  rond  tout  près  du  bord  cardinal  , 
qui  lui-même  est  également  fendu.  Dans  les  co- 
quilles bien  conservées,  on  voit  que  celle  ouver- 
lurc  des  crochets  est  close  par  une  expansion  du 
ligament  interne  inséré  dans  les  cuillerons.  Aiusi 
lel  que  nous  le  modilioiis,  le  ginre  Aualine  con- 
serve de  bons  caractères  génériques  qui  nous 
semblent  suflisans  pour  qu'on  ne  puisse  jamais  le 
confondre  avec  am  un  autre,  quand  même  il  ar- 
livcroil ,  comme  cela  est  ordinaire  dans  les  col- 
lections, qu'on  ne  Irouveroit  pis  l'osselet  canl:- 
nal  en  place,  car  il  rrste  encore  pour  le  recon- 
noilre  la  feule  et  la  perforation  des  rroi:hels,  et 
la  faux  en  arc-boulanl  qui  soulieul  les  cuillerons. 

I.  AxATiSE  lanterne.  Anaiina  lalema.  Lamk. 

A.  testa  oi>atâ  ,  tenuissimà  ,  pellucidà ,/ragili , 
utrinque  ix>tundatà. 

Lamk.  Anini.  s.  vert.  toin.  5.  pag.  465.  n°.  l. 
'  An .  Mya ansenfera  ?  Chem-  conch-  cah .  tout.  1  1 . 
pag.  193.  l'igii-  26.  A.  B.  Mala. 

Coquille  très -mince,  très  -  fragile  ,  gonflée, 
équivalve,  équilalérale  ,  plus  arrondie  aulérieurc- 
ment  que  posléiieurement  ;  elle  est  toute  blan- 
che, au-deJans  d'un  blanc  nacré  argenté,  en 
dehors  d'un  blanc  mat,  elle  est  toute  couverie 
de  fines  granulalions,  el  ses  crochets  sont  fine- 
ment et  régulièrement  striés;  lorsque  les  valves 
sont  rassemblées,  on  voit  que  la  coquille  esl  bail- 
lante des  deux  côtés  plus  postéiieuremenl  qu'an- 
térieuremeni.  Le  crochet  est  percé  d'un  peiil  trou 
rond  qui  se  ccniinue  avec  le  bord  cardinal  qui  est 
inlerrom[)u  dans  cet  endroit;  dans  ce  trou  aboutit 
aussi  la  feule  du  crochet  qui  descend  perpendi- 
culairement presqu'aussi  loin  que  le  support  du 
cuilleron.  Celui-ci  est  fort  obliquement  rejeté  pos- 
térieurement ;  il  gagne  cependant  le  dessous  du 
cuilleron  fiour  le  rendre  plus  solide.  Ce  cuilleron 
est  horizontal,  d'une  médiocre  grandeur,  il  est 
creusé  d'une  goulière  triangulaire  qui  donne  in- 
sertion au  ligament. 

Nous  n'avons  pas  vu  l'osselet  de  celle  espèce, 
nous  n'en  sommes  pas  moins  persuadé  de  son 
existence:  on  voit  très-bien  sur  le  côté  anlérieur 
des  cuillerons  la  Irace  de  son  adhérence,  celle 
coquille  a  d'ailleurs  tous  les  aulres  caraclcres  du 
>enrc,  el  celui  de  la  fente  du  crochet  qui  tienl  à 
la  manière  dont  l'osselet  est  placé,  pourroil  dis- 


penser a  la  rig 


rioueur  de  tous  les  aulres.  Celle  co- 


(juille  esl  fort  rare  dans  les  collections,  on  la 
nomme  vulgairement  la  Lanterne i  elle  vient  de 
la  mer  des  grandes  Indes.  L'individu  que  nous 
avons  sous  les^eux,  qui  appartient  à  la  collection 
du  Muséum  ,  à  quaranle-lrois  milhmèlres  de  largo 
et  vingl-lrois  de  long. 


4o 


i\  N  A 


2.  Anatixe  subrostiée.  Anaiina  subrosira/a. 
Lauk. 

A.  testa  oi'a/â  niembranaceâ ,  injlatâ ,  albû 
subniargantaceâ ,  utroque  latere  hiante  j  liitere 
postico  atlenuato ,  subiostrato. 

Lamk.  Anim.  s.  veii.  tom.  5.  pag.  4o3.  n°.  3. 

Blainv.  Traité  de  Malac.  pag.  564- p^-  jG.  fig.  6. 

Solen  anatimis.  Lin.  GmelL  pag.  3225.  n".  8. 

Chejinitz  ,  Cnncli.  cah.  ioin.  6.  tab.  6.fig.  46 
et  4%. 

RuMPH.  Mus.  tab.  4^.Jig.  O. 
Encctlop.  pi.  2,2.Q./ig.  3.  a.  b. 

Celle  cocjuille  quoique  fort  rare  est  cependant 
celle  du  genre  qu'on  voit  le  plus  fréquemnuut 
dans  les  collections.  Elle  est  assez  gî-ande ,  ova- 
laire ,  bombée  vers  les  crochets,  inéquilalérale , 
le  côlc  posléiieiir  le  plus  court  altcnué,  en  bec 
très-baillaiit  ;  le  côté  aniL'ricur  arrondi  et  baillant 
aussi,  mais  beaucoup  moins  que  le  posldrieur. 
Toute  la  coquille  est  lisse,  blanche  en  dehors, 
d'une  nacre  peu  brillante  en  dedans 5  elle  est  ex- 
cessivement mince,  moins  que  du  papier,  par  con- 
.sc'quent  elle  est  très-fiaf^ile  ,  la  fente  apiciale  n'est 
pas  aussi  longue  que  l'arc-boutant  qui  soutient  le 
cuilleron.  Celui-ci  est  médiocre,  placé  absolu- 
ment au-dessous  du  crochet.  Quoique  nous  n'avons 
pas  observé  l'osselet  de  celte  espèce,  nous  ne 
mêlions  nullement  son  existence  en  doute;  la  par- 
faite analogie  qui  existe  enire  ces  deux  premières 
espèces  et  la  suivante,  sur  laquelle  nous  avons  pu 
l'observer,  ne  nous  laisse  aucun  doute  à  cet  é^ard. 
Longueur,  cinquante  millimètres,  largeur,  vingt- 
cinq. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  l'Océan  indien,  à 
Âmboine  et  à  la  Nouvelle-Hollande. 

3.  As.^TixE  tronquée. v47zff^/nrt  tmncata.hhT^iK. 

A.  testa  oi>atâ  ,  temii ,  irregulantet  transverse 
striaiâ  ,  postice  subtnincatâ  ;  punctis  mminiis, 
promiTtuiis  extus  asperatâ  y  nmula  apêciali  ma- 
gna. 

Lamk.  loc.  cit.  n".  2. 

C'est  sur  relie  espèce  que  nous  avons  observé 
pour  la  première  fois  l'osselet  Uicusjjide  qui  ca- 
ractérise ce  genre.  La  coquille  u'avoit  point  été 
ouverte  et  cei  osselet  étou  retenu  eu  place  par  le 
ligament  qui,  remplissant  les  cuiUerons,  les  dé- 
bordoit  pour  adhérera  la  face  interne  de  l'osselet; 
il  est  comme  nous  le  disions  ,  tricuspide  ,  en  lonne 
d'étoile  à  trois  branches;  il  est  placé  à  la  char- 
nière de  manière  à  ce  que  l'une  des  branches  est 
horizontale,  enire  les  cuillerons,  et  sert  de  point 
d'attache  au  ligament;  tandis  que  les  deux  autres 
à  cheval  sur  le  bord  cardinal  dans  l'endroit  où  il 
est  fendu,  s'enfoncent  dans  les  crochets  oii  elles 
adhèrent ,  au  moyen  d'un  ligament  memlraneux  , 


A  N  A      , 

qui  est  une  continuation  de  celui  qui  ferme  les 
fentes  apiciales  et  qui  lie  aussi  le  bord  de  l'osselet 
au  bord  cardinal  dans  l'endroil  du  contact. 

Celle  coquille  est  de  forme  ovalaire  ,  moins  iné- 
quilatérale  que  la  précédeule,  mais  comme  elle, 
mince,  Iransparenle ,  blanche,  subnacrée  à  l'in- 
térieur. Le  côlé  postérieur  est  baillant,  mais  point 
en  bec,  il  est  sublronqué  :  le  coté  antérieur  est 
arrondi,  baillani  ,  mais  moins  que  le  postérieur, 
les  deux  valves  ne  sont  point  parfaitemenl  égales  : 
leur  inégalité  se  remarque  surtout  postérieure- 
ment. La  surface  extérieure  est  marquée  par  des 
accroissemens  assez  réguliers,  et  si  on  la  regarde 
à  la  loupe  on  la  voit  couverte  de  ponctuations 
nombreuses  et  saillantes.  Le  seul  individu  connu 
de  cette  coquille  a  été  communiqué  à  M.  Lamarck 
par  M.  Aubry  qui  l'a  trouvé  près  de  Vanues  dans 
la  Manche,  (^etle  coquille  appartient  maintenant 
à  M.  de  Rivoli ,  dans  la  collection  duquel  nous 
l'avons  examinée. 

Longueur,  cinquante  millim.,  largeur,  vingt- 
cinq. 

ANATOME.  Anatomus. 

Genre  proposé  par  Monifort  {^Conchyl.  syst. 
tom.  2.  pag.  278.  )  pour  une  pelile  coquille  qu'il 
a  observée  eu  grand  nombre  allachée  au  Fucus 
nata/is.  Ce  genre  qui  d'après  Mcntfort  auroit  à 
l'ouverlure  de  la  coquille  une  iissure  profonde,  est 
resié  incertain  pour  plusieurs  raisons,  d'abord 
parce  qu'en  fait  de  découvertes  on  sait  queMont- 
forl  ne  se  faisoit  guère  de  scrupule  de  tromper; 
eusuile  c'est  que  jusqu'à  présent  personne  n'a 
retrouvé  cette  coquille;  qu'on  observe  au  con- 
traire venant  des  mêmes  régions ,  le  Fucus  notons 
couvert  de  spirorbes  qui ,  détachés  ,  présentent 
quelquefois  une  tissure  sur  le  côlé  plat.  M.  d  Or- 
bigny  iils ,  qui  s'est  spécialement  occupé  des  pe- 
liies  coquilles  trochoides  à  fissures  quil  a  réunies 
en  genre  sous  le  nom  de  Scissure//e ,  n'a  point 
observé  la  coquille  de  Monifort,  qu  il  faut  rejeler 
des  Mollusques  ou  tout  au  moins  la  considérer 
comme  très-mal  figurée,  ^oyez  Scissurelles  et 
Pleuhotomaib.e. 

ANAULACE.  Anaulax. 

M.  de  Roissy,  pour  éviter  la  confusion  quipour- 

roit  résulter  de  deux  dénominations  aussi  voisines 
que  celles  des  genres  Aiicyle  et  Ancille,  avoit 
proposé  le  nom  li^ Anauhice  ^omx  en  dernier,  ce  fut 
dans  le  Buffon  de  Sonnini  qu'il  opéra  ce  change- 
ment ;  mais  M.  Lamarck  ayant  donné  le  nom  A^An- 
cillatie  au  genre  Ancille,  peu  de  temps  après  la 
dénoniinalion  du  savant  professeur  prévalut  el 
on  oublia  aussi  bien  AnciUe  qu'Auaulace.  J-^oyez 
Ancillaire. 

ANCILIE.  Ancilia. 

L'.iuleur  du  Muscuni  geressianuni  a  créé  sous 

ce 


ANC 

ce  nom  un  genre  entièrement  inutile  démembré 
des  Calyptrées.  Le  Calyptrœa  throcoïdes  Dillvv.,  a 
servi  de  Ij'pe.  Voyez  Calyptrées. 

AN  CI  LL  AIRE.  AnciUaria. 

La  seule  coquille  vivante  que  l'on  connoissolt 
du  lenips  de  Linné  l'ut  placée  par  lui  et  par  Goiel- 
lin  dans  le  genre  Voiuic,  ce  que  firent  également 
ses  imilateurs  jusqu'au  moment  oij  M.  Lamarck 
porta  la  réforme  dans  ce  grand  genre  et  créa  à 
ses  dépens  un  grand  nombre  de  coupes  dont  celle- 
ci  l'ail  partie.  On  trouve  pour  la  première  lois 
ce  genre  dans  le  Traité  des  Animaux  sans  rer- 
tèbres  (\8oi),  entre  les  genres  Olive  et  Volute, 
avec  lesquels  il  a  efleclivemenl  les  plus  grands 
rapports,  et  il  porte  le  nom  d'Aucille  ^//c/7/(<. 
M.  de  Roissy,  pour  éviter  la  conlusiou  de  ce  nom 
avec  celui  du  genre  Ancyle  Ancylus ,  avoit  pro- 
posé la  dénomination  à.' Anaulace  qui  ne  fut  point 
adoptée,  parce  que  peu  de  temps  après  ^L  Lamarck 
lui-même  le  changea  contre  celui  A' Anci//aire. 
(<e  ne  fut  pas  encore  dans  la  Philosophie  zoolo- 
gique qu'il  lit  ce  changement,  mais  seulement 
dans  les  Annales  du  Muséum ,  et  par  suite  dans 
V Extrait  du  Cours  (1811).  Dans  ces  deux  ou- 
vrages, la  famille  des  Enroulées  contient  le  genre 
qui  nous  occupe  dans  ses  rapports  natuiels  avec 
les  Olives,  les  Tarrières,  etc. 

Dans  l'intervalle  de  ces  deux  ouvrages.  Mont- 
fort  publia  son  Traité  systématique  de  Conchy- 
liologie où  il  conserva  ce  genre  sous  sa  primitive 
dénomination  à'Ancil'e.  Les  auteurs  sysléinali- 
ques  allemands  ne  tinrent  pas  compte,  à  ce  qu'il 
pareil,  de  la  création  de  ce  genre,  du  moins  on 
ne  le  Irouve  ni  dans  Ocken ,  ni  dans  ScLweiger. 
ÎNl.  Cuvier  a  fait  le  même  oubli  dans  le  Règne 
animal ,  puisqu'on  ne  le  trouve  mentionné  nulle 
part  dans  l'ouvrage  de  ce  savant  uaturalisle. 

(]omme  dans  ses  précédens  ouvrages ,  M.  La- 
marck conserve,  dans  son  Traité  des  Animaii.v 
sans  vertèbres,  les  mêmes  rapports  à  son  geme 
Anoillaire  et  le  laisse  dans  la  même  famille,  celle 
des  Enroulées  (^l'oyez  ce  mot):  il  fui  en  cela  à 
peu  près  imité  par  M.  de  Ferussac  {Taùleau.i;  i/ié- 
thod.  des  Anim.  moll.')  qui,  eu  admettant  dans  la 
famille  des  Enroulées  les  genres  J/Lirginelle  et 
Volvaire  ,  les  y  plaça  de  telle  sorte  que  les  Ancil- 
laires  se  trouvèrent  entr'eux  et  les  Olives,  ce  (jui 
change  un  peu,  mais  pas  d'une  manière  bien  im- 
portanie  ,  les  rapports  de  ce  genre. 

Quoique  M.  Latreille  {Fam.  nat.  du  Règ.  ani- 
mal, pag.  197.)  ail  divisé  en  trois  la  famille  de 
M.  Lamarck,  le  genre  Aaciilaire,  qui  se  trouve 
dans  celle  des  Olivaires  {i>oyez  ce  mot),  n'a  pas 
changé  d'une  manière  notable  dans  ses  rap- 
ports naturels,  étant  avec  les  Olives  et  les  T^ir- 
rières. 

M.  de  Dlainville,  Traité  de  Malacologie ,  laissa 
bien  les  Ancillaires  avec  les  Olives  et  les  Tar- 

Histoire  Naturelle  des  Vers,   Tome  II, 


ANC  /n 

rières,mais  les  mit  aussi  en  contact  avec  les  Milres 
et  les  Volutes  qui,  avec  plusieurs  autres  genres  de 
la  famille  des  Enroulées  de  M.  Lamarck,  font 
partie  de  la  seconde  section  de  la  famille  des  An- 
gistomes  {voyez  ce  mot);  celte  section  ne  rassem- 
ble que  des  coquilles  sans  opercule.  M.  Sowerby 
conserva  dans  ses  deux  ouvrages  ,  le  Minéral con- 
cholog^',  et  the  Gênera  ofShelk  ,  le  premier  nom 
de  M.  Lamarck,  celui  d'Ancille,  quoiqu'ils  fus- 
sent publiés  postérieurement  au  changement  que 
ce  savant  apporia  lui-même  à  cette  dénomination. 


CARACTERES     GENERIQUES. 

Animal  tout-à-fait  inconnu. 

Coquile  obhmgue  ,  subcylindrique;  à  spire 
courte,  non  canaliculée  aux  sutures.  Ouverture 
longiludiuale^à  peine  échancrée  à  sa  base,  ver- 
sante. Un  bourrelet  calleux  et  oblique  au  bas  de 
la  columelle.  Lamk. 

Quoiqu'on  ne  connoisse  pas  l'animal  des  An- 
cillaires, les  coquilles  suHlsenl  pour  établir  leur 
analogie  avec  les  Olives;  elles  n'en  diffèrent  en 
ellet  que  par  le  défaut  de  canal  à  la  snlure  et  un 
bourrelet  columellaire  en  général  plus  saillant. 
Ces  dillérences  sont  tans  doute  de  peu  de  valeur, 
et  elles  deviendroient  encore  bien  moindres  si 
l'animal  a  voit  une  entière  ressemblance  avec  ce- 
lui des  Olives,  mais  cela  nous  semble  peu  proba- 
ble; dans  ce  cas  se  réaliseroit  l'opinion  de  M.  de 
Ferussac,  qui  présume  que  les  Ancillaires  forme- 
ront par  la  suite  un  sous-genre  des  Olives.  Comme 
dans  ce  dernier  genre  ,  l'animal  des  Ancillaires 
doit  avoir  un  irès-ample  manteau  qui  cache  toute 
la  coquille  et  la  poiil  constamment. 

Si  le  défaut  de  canal  sur  les  sutures  distingue 
les  Ancillaires  des  Olives,  le  bourrelet  columel- 
laire  empêche  de  les  confondre,  soit  avec  les 
Tarrières  qui  ont  la  columelle  lisse,  soit  avec  les 
Bucins  qui  sont  généralement  plus  renllés  et  ont 
également  la  columelle  simple. 

Les  Ancillaires  sont  toutes  marines,  on  n'en  con- 
noit  qu'un  petit  nombre  à  l'étal  frais.  Les  terrains 
tertiaires  à  fossiles  en  coulienntnt  un  plus  grand 
nombre. 

I.  Ancillaire  cannelle.  AnciUaria  cinna- 
uioniea. 

A.  testa  ohlongà ,  ventricoso-cylindraceâ ,cas- 
taneo-Juhâ ,  anj'ractihus  supemè  albido  Ja^cia- 
tts  j  parice  columellaii  rujo  ,  substriato. 

Lamk.  Anim.  s.  vert.  tom.  7.  pag.  410.  n".  1, 
De  Blainv.  Trait,  de  Malac.  pi.  •J.^.Jig.  3.  3.  a. 
Anaulax  cinnamomea.  Roissy.  Buff.  de  Sonn. 
Moll.  tom.  5.  pag.  401.  n°.  i. 

Chemn.  Conch.  cab.  tom.  10.  pi.  lâj-j.Jig.  i38l. 
Encyclop.  pi.  7)go.  ^g.  8.  a.  b. 

F 


\1 


ANC 


Celte  espèce  est  une  de  celles  qui  sont  le  plus 
répandues  dans  les  collections;  elleest  ovale,  oblnn- 
gue,  subcylindracée.  La  spire  est  couiie,  peu 
pointue,  chaque  tour  porte  une  zone  blanche, 
assez  large  sur  le  dernier;  chacun  d'eux  est  sé- 
paré par  une  petite  ligne  f.iuve  qui  indique  la 
suture. 

Toute  la  surface  extérieure  est  lisse,  polie,  de 
couleur  cannelle.  Vers  la  base  de  la  coquille  on  re- 
marque un  double  sillon  qui  part  de  la  parlie  pos- 
térieure de  l'ouverture,  se  dirige  obliquement  sur 
le  dos  de  la  coquille  pour  aboutir  et  se  terminer 
à  l'angle  antérieur  de  la  lèvre  droite.  L'ouverture 
est  ptus  longue  que  large,  évasée  à  la  base,  elle 
se  rétrécit  au  sommet;  la  lèvre  droite  est  simple, 
obtuse  postérieurement,  un  peu  tranchante  anté- 
rieurement. La  lèvre  gauche  n'est  point  bordée, 
elle  se  compose  de  deux  parties  distinctes,  l'une 
oblique  postérieure,  l'autre  cjlindracée  est  per- 
pendiculaire, elle  constitue  le  bourelet;  il  est 
iauve  et  à  peine  strié. 

On  ignore  la  patrie  de  cette  coquille  qui  n'a 
que  vingt-cinq  à  trente  millimètres  de  longueur. 

2.  Ancillaire  ventrue.  Ancillaria  ventncnsa. 
Lamk. 

A.  testa  ovato  - ventricosâ  ,  aurantio-fulfâ  ; 
spira  apice  obtusiusculâ  j  varice  columelari  albo, 
Icei'iusculo . 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  tom.  i6.  pag.  3o4-  n°.  2. 

Ibid.  Anim.  s.  vert.  ioc.  cit.  W.  2. 

Ancilla  marginata?  Sow.  The  Gênera.  n°.  Z. 

fis-  '^■ 

Nous  pensons  que  la  figure  de  M.  Sowerby  ap- 
partient bien  plutôt  à  cette  espèce  qu'à  Y  Ancilla- 
ria marginata  de  M.  Lamarck,  car  cette  dernière 
est  toujours  toute  blanche,  tandis  que  la  ligure 
citée  représente  une  coquille  fauve  dont  les  carac- 
tères s'accordent  très-bien  avec  la  phrase  carac- 
téristique du  savant  professeur. 

Cette  espèce  a  beaucoup  d'analogie  avec  la  pré- 
cédente, elle  est  à  peu  près  de  la  même  couleur 
et  sa  forme  présente  aussi  de  la  ressemblance; 
cependant  elle  est  toujours  plus  ventrue;  la  spire 
est  plus  courte,  dépourvue  de  la  zone  blanche; 
les  sutures  sont  complètement  cachées,  et  les  tours 
sont  tellement  fondus  qu'il  est  impossible  de  les 
compter.  La  surface  extérieure  est  lisse  et  bril- 
lante ,  le  sillon  de  la  base  est  simple ,  il  est  beau- 
coup plus  antérieur,  et  il  se  termine  sur  le  bord 
droit  par  une  dent  à  peine  saillante.  Ce  qui  carac- 
térise encore  fort  bien  celte  espèce,  c'est  qu'elle 
a  constamment  le  bourrelet  columellaire  tout 
blanc  et  légèrement  strié. 

On  ignore  également  la  patrie  de  cette  espèce 
qui  a  vingt-cinq  millim.  de  longueur. 


A  I\l  C 

3.  Ancillaire  blanche.  Ancillaria  candida. 
Lamk. 

A.  testa  elongatâ  ,  senii  cylindraceâ  ,  politâ  , 
candida  ,  suturis  obsoletis  y  varice  coluniellari 
obliqua  ,  striato. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  Ioc.  cit.  n°.  4.  Ibid.  Anim. 
s.  vert.  n°.  4- 

Anaulax  ampla  de  Roissr.  lac.  cit.  n".  2. 

P'oluia  ampla.  Lin.  Gmel. pag.  0467.  n".  1 16, 

Chemnitz,  Conch.  cab.  tom.  2.  tab.  SS.Jig.jiZ. 

Encyclop.  pi.  ôgS.J/g.  6.  a.  b. 

Il  est  tiès-facile  de  distinguer  cette  espèce  de 
ses  congénères;  elle  est  toute  blanche,  alongée, 
cylindrique;  la  spire  est  courte,  pointue,  les 
tours  en  sont  cachés,  toute  la  surface  extérieure 
est  lisse;  elle  est  divisée  vers  la  base  par  un 
double  sillon,  le  .supérieur  est  le  plus  profond, 
et  l'intervalle  qui  les  sépare  est  assez  large  et  dé- 
primé. L'ouverture  est  très-longue,  étroite;  la 
lèvre  droite  est  simple,  séparée  du  bord  gauche 
au  sommet  de  l'ouverture  par  un  léger  sinus.  Le 
bourrelet  columellaire  n'est  pas  tout-à-fait  droit  ; 
comme  dans  les  autres  espèces^  il  e»t  un  peu  tordu 
dans  son  milieu ,  il  est  étroit  et  sillonné.  Cette  co- 
quille dont  l'habitat  est  inconnu  ,  a  quelques  rap- 
ports avec  l'Ancillaire  à  gouttière  fossile  des  en- 
virons de  Pans. 

Longueur  trente  millimètres. 

^.A'SCii.i.Aivi.'EchuTaée.Ancillariaebumea.^oB. 

A.  testa  ofuto-acuiâ  ,  candida,  intus  Jlai'es^ 
cente  y  spira  ejceiciusculâ  ,  acutâ  y  varice  colu- 
inellari  minimo  ,  albo,  stiiatoj  labro  deactro  hasi 
dentifero. 

Petite  coquillife  d'un  blanc  d'ivoire ,  c'est-à-dire 
jaunâtre;  ovalaire  ,  pointue  au  sommet,  ses  tours 
de  spire  sont  confondus;  elle  est  toute  lisse;  en 
voit  à  la  base  un  double  sillon  étroit  et  déprimé 
qui  aboutit  obliquement  vers  l'angle  du  bord  droit, 
oii  il  donne  naissance  à  une  petite  dent  assez  sail- 
lante. La  spire  est  alongée  et  l'ouverture  assez 
courte,  étroite,  peu  évasée  à  la  base;  le  bourrelet 
columellaire  est  d'un  blanc  plus  éclatant,  il  est 
petit  et  strié.  Un  dépôt  calcaire  se  remarque  sur 
la  columelle  à  l angle  postérieur  de  l'ouverture; 
en  dedans  cette  coquille  est  d'un  fauve  très-pàle. 

Patrie  inconnue.  ; 

Longueur,  dix-sept  millimètres. 

5.  Ancillaire  glandiforme.  Ancillaria  glan- 
diformis.  Lamk. 

A.  testa  ofatà  ,  ventricosiusculâ  ,  subacutâ  ob- 
tusâve,  subtus  callosâ ;  callo  apice  aperturae  ca- 
naliculato  ;  suturis  anjractuum  occultatis. 

Var.  B.  )  testa  majore  j  latiore  spirà  conicà  , 
acutâ. 


ANC 

Var.  C)  testa  angustiore  ;  spirâ  elongatâ. 

Vab.  D.  )  testa  subconotdeâ ; spiiâ  hrevissimâ. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  toin.  i6.  pag.  3o3.  «".  i. 

Ibid.  Anim.  s.  vert.  loc.  cit.  Espèces  fossiles , 
11".  I. 

Ancillaria  inflata.  Dorson.  Orjctog.  pedemon- 
tana ,  pag.  a5.  n°.  5.  tah.  i-Jig.  7. 

Anaulax  inflata.  BnoNG.  Vicent.  pi.  ^.Jig.  12. 
a.  b. 

Ancillaria  injlata.  Bast.  Mém.  géol,  sur  les 
env.  de  Bordeaux ,  pag.  42.  n".  2. 

AncUla  glandifonnis.  Sovv.  Gênera  qf  Shells, 
n".  "h.  fi  g.  3. 

Nous  conservons  de  préft'rence  le  nom  donné 
par  I\I.  Lumarck  à  cette  espèce,  parce  (ju'il  est  Je 
plus  ancien.  La  coquille  a  la([uelle  il  s'applique 
est  ovalaire,  ventrue,  le  plus  souvent  obtuse  au 
sommet,  presque  également  rétrécie  à  ses  deux 
extrémités.  La  spire  est  assez  saillante,  mais  il 
est  impossible  de  compter  les  tours  qui  la  com- 

J)ose  à  cause  de  la  couclie  calcaire  qui  la  revêt  et 
a  cache  complètement.  La  base  de  la  coquille 
oflre  un  sillon  larue  et  peu  profond,  qui  descend 
obliquement  vers  la  base  du  bord  droit,  où  il  se 
termine  ])ar  une  petite  dent.  L'ouverture  est  ova- 
l.a:e,  plus  longue  que  large,  mais  plus  lar>;e  au 
milieu  qu'à  la  base  et  au  sommet  j  la  lèvre  droite 
est  peu  obtuse,  si  ce  n'est  postérieurement  vers 
l'apgle  de  l'ouvertuie  ,  où  elle  s'épaissit  et  où  elle 
e->t  séparée  du  bord  gauclie  par  un  sinus  assez  pro- 
t'uid  qui  se  continue  en  un  sillon  creusé  jusque 
^  vers  le  milieu  de  la  spire,  dans  l'épaisseur  de  Ja 
callosité.  La  columclle  est  arquée,  chargée  de 
matières  calcaires,  qui  se  fondent  avec  la  callo- 
tilé.  Le  bourrelet  columellalre  est  oblique,  épais, 
sillonné,  beaucoup  plus  court  que  le  bord  droit; 
ii  est  séparé  du  reste  de  la  surface  extérieure  par 
un  sillon  profond  qui  en  suit  extérieurement  le 
contour. 

Notre  variété  B  est  de  Bordeaux;  elle  est  beau- 
coup plus  grande,  sa  spire  est  plus  courte,  plus 
coiioide ,  et  présente  un  angle  assez  prononcé 
dans  l'endroit  de  sa  jonction  avec  le  reste  de  la 
coquille. 

La  variété  C  est  plus  cylindrique  que  le  type 
de  1  espèce,  sa  spire  est  plus  alongée,  S'.in  ouver- 
ture proportionnellement  plus  courte. 

La  variété  D  est  très-remarquable,  sa  forme 
approche  de  cille  d'un  cône,  sa  spire  est  courte, 
Conique,  et  fait  un  angle  très-prononcé  dans 
l'endroit  de  sa  jonction  avec  le  reste  de  la  coquille. 
Ces  deux  dernières  variétés  viennent  des  lUluns 
de  la  Tourame. 

Cette  espèce  ne  s'est  encore  trouvée  que  fos- 
sile; on  la  rencontre  à  Bordeaux  ,  à  Dax,  à  Turin, 
aux  environs  de  Vienne  en  Aiilriclie,  et  dans  les 
lalunières  de  laTouraïuc.  Les  plus  grands  indivi- 


ANC 


43 


dus  ont  cinquante-cinq  millimètres  de  longueur  , 
environ  deux  pouces. 

6.  Ancillaire  buocinoïde.  Ancillaria  bucci~ 
noïdes.  Lamk. 

A.  testa  ooato-elongatâ  ,  acutâ  ,  adbasim  spi- 
iximque  nilidissmiâ;  aperturâ  niognâ  ;  co/umellâ 
catlo  sul>  inarginatu;  varice  coluniellari  striato. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  loc.  cit.  n".  z. 

Ibid.  Anim.  s.  vert.  loc.  cit.  n°.  2. 

Encyclop.  pi.  Sg^.  fîg.  i .  a.  b. 

Ancilla  Buccinoïdes.  Lamk.  Ann.  du  Mus.  tom. 
i.  pag.  475.  et  tom.  è. pi.  44- fig-  5.  a.  b. 

Ancillus  buccinoïdes.  MosTf  ort.  Conchi.  syst. 
tom.  2.  pag.  58a. 

Anaulax  buccinoïdes.  Roissy.  Moll.  tom.  5. pi. 
56.  fig.  7. 

Favanne,pl.  6Q.fig.  H.  1. 

Lister.  Conch.  tab.  10Z4.  fig.  8? 

Var.  b.  )  NoB.  testa  angustiore;  spirâ  lon- 
giore  j  aperturâ  minore. 

Var.  c.)  Nob.  testa  subturritâ ;  apeiturâ  ab- 
bieviatâ. 

Ancillaria  subulata.  Lamk.  loc.  cit.  n°.  3. 

Encyclop.  pi.  ûgS.^g.  5.  a.  b.  Mala. 

Ancilla  subulata.  Sow.  The  gênera  0/  SheUs, 
72°.  5.  fig.  2. 

Ibid.  Sow.  Minerai concholûgy ,  pi.  ZliZ.Jig.Z.  4. 

Knorr.  Foss.  tom.  2.  pi.  ^^.fig.  i8. 

Quand  on  a  sous  les  yeux  un  grand  nombre 
d'individus  des  deux  espèces  que  nous  réunissons, 
il  est  impossible  de  les  séparer  réellement  :  en  éta- 
blissant une  série  de  formes  et  en  prenant  les  ex- 
trêmes ,  on  pourra  assez  facilement  les  distinguer 
comme  espèces,  mais  on  ne  le  pourra  plus  aus- 
sitôt qu'on  y  ajoutera  les  intermédiaires;  il  faut 
donc  considérer  celte  espèce  dans  toutes  ses  mo- 
difications de  localités,  qui  influent  souvent  sur 
lu  forme  et  dans  toutes  ses  variétés.  On  la  trouvera 
riepuis  la  forme  biiccmoïde  ventrue,  jusqu'à  la 
forme  subulée  presque  turriculée  :  011  verra  l'ou- 
verture diminuer  de  longueur  graduellement  à 
mesure  que  la  spire  s'alonge.  En  examinant  en- 
suite comparatnemeut  un  individu  quelconque 
de  la  série  avec  le  type  de  l'espèce,  on  lui  retrou- 
vera toujours  les  caractères  spécifiques  indépen- 
daiis  de  la  forme. 

La  coquille  est  de  forme  ovalaire,  pointue  au 
sommet  qui  est  fort  aigu;  la  spire  est  plus  ou 
moins  longue,  mais  les  tours  qui  la  composent 
sont  couverts  d'une  couche  mince,  d'un  blanc  de 
lait,  très-lisse,  très-polie  el  fort  brillante,  mais 
point  nacré^,  comme  l'a  dit  M.  Lainarck.  Cette 
couche  couvre  une  partie  du  dernier  tour  de 
spire,  passe  sur  la  lèvre  droite  qui  est  plus  obtuse 

F  a 


44 


ANC 


dans  cet  endroit,  et  devient  un  bourrelet  colu- 
mellaire  plus  ou  moins  (5pais  sur  le  bord  gauche. 
Tout  le  ventre  de  la  coquille  quoique  lisse  n'esi 
point  couvert  de  cetle  couche  brillante  qui  revêt 
la  spire  j  à  la  base,  on  retrouve  encore  une  bande 
de  la  mène  nalure  ,  elle  se  divise  en  deux  parties 
distinctes  :  l'une  est  comprise  entre  deux  sillons 
dont  l'un  indique  le  commencement  de  la  bande  , 
et  l'autre  moins  profond  aboutit  au  milieu  de  \'é- 
chancrure;  l'autre  partie  est  comprise  entre  le 
bourrelet  et  le  second  sillon.  La  lèvre  droite  est 
mince,  tranchante,  exceolé  dans  l'endroit  de  sa 
jonction  avec  le  bord  gauche  oi~i  elle  est  plus  ob- 
tuse et  ordinairement  échancrde  en  gouttière  peu 
profonde.  Le  bord  coluiuellaire  est  bordé  par  une 
lèvre  peu  saillante  formant  une  callosité  vers  l'an- 
•;le  de  l'ouverture.  Le  bourrelet  de  la  base  est 
gros,  arrondi,  tordu,  garni  de  six  à  sept  plis  ré- 
guliers, obliques;  il  est  séparé  du  côté  externe 
])ar  un  sillon  profond;  il  est  toujours  plus  court 
que  le  bord  droit.  Nous  possédons  un  jeune  indi- 
vidu de  cetle  espèce  qui  a  conservé  ses  couleurs; 
le  milieu  de  la  coquille  est  blanc,  ses  tours  de 
spire  sont  indiqués  par  une  zone  de  taches  d'un 
brun  rouge,  la  l)ase  de  la  coquille  est  de  la  même 
couleur,  mais  sans  taches. 

Cette  espèce  se  trouve  en  abondance  dans  les 
terrains  de  calcaire  grossier  des  environs  de  Paris  ; 
elle  se  trouve  aussi  à  Valognes.  La  longueur  des 
plus  grands  individus  est  de  cinquante-deux  mil- 
limètres, environ  deux  pouces. 


•7.  Ancillaire  renflée.  Ancillaria  injlala,  Nob 

A.  testa  ovato-acutâ  ,  ventricosâ  j  spirâ  sub- 
hrevi ,  conicâ  ,  aculâ  ,  nitidissimâ;  aperturà  sub- 
ielragonâ  ;  coluinellâ  callosàj  varice  columellari 
bi-evi  ,  striato. 

Quoique  voisine  de  la  précédente ,  cette  espèce 
s'en    distingue    assez   facilement  ;  quelques    per- 
sonnes cependant  l'ont  confondue  avec   elle,  et 
M.  Sowerby,  dans  le  Minerai  concholngy,  ne  les 
a  pas  distinguées;  il  les  a  représentées  toutes  deux 
dans  la  planche  333,   ce    qui  donne   un    moyen 
bien  facile  de  les  distinguer.  Ce  qui  nous  confirme 
dans  l'opinion  que  l'on  doit  admettre  notre  nou- 
velle espèce  ,  c'est  la  comparaison  que  nous  avons 
pu  faire  de  leur  coloration,  qui  est  fort  dillérenle, 
comme  nous  le  verrons  bientôt.  L'Ancillaire  ren- 
flée est  toujours  d'un  moindre  volume  que  la  buc- 
cinoide,  elle  est  ovale,  atténuée  aux  deux  extré- 
mités, elle  semble  composée  de  deux  cônes  sou- 
dés  base   à    base;   celui   formé   par   la  spire  est 
régulièrement  conique,  pointu,   très-lisse,  étant 
couvert   d'un  enduit    brillant    qui   cache   les   su- 
tures; il  forme  un  angle  obtus  à  l'endroit  de  sa 
jonction  avec  le  reste  de  la  coquille  :  l'autre  a  son 
sommet  à  la  base  de  la  coquille;  il  est  curviligne , 
il  comprend  un  peu  plus  de  la   moitié  de  la  lon- 
gueur totale;  le  ventre  de  la  coquille  n'est  point 


ANC 

lisse  comme  la  spire ,  il  est  marqué  de  stries  un 
peu  oblujues,  irrégulièrement  espacées,  qui  in- 
diquent les  accroissemens.  La  base  est  revêtue 
d'une  bande  oblique  divisée  en  trois  autres  par 
deux  sillons;  la  première  est  comprise  entre  le 
bourrelet  et  un  sillon  superficiel  qui  aboutit  au 
milieu  de  l'échancrure  de  la  base;  la  seconde  est 
au-dessus  de  celle-ci ,  le  sillon  qui  la  sépare  de 
la  troisième  est  quelquefois  à  peine  sensible,  il 
est  cependant  plus  marqué  vers  la  columelle  que 
vers  le  bord  droit,  où  il  disparoît  entièrement 
dans  quelques  individus.  L'ouverture  est  la  moitié 
de  la  longueur  de  la  coquille  ,  elle  est  subqua- 
drangulaire  ,  plus  large  dans  le  milieu  qu'à  ses 
extrémités  ;  la  lèvre  droite  est  mince  et  tranchante 
dans  toute  son  étendue;  à  sa  jonction  avec  le 
bord  gauche,  elle  présente  un  sinus  bien  pro- 
noncé :  dans  cet  endroit  la  columelle  est  garnie 
d'une  callosité  assez  épaisse,  lisse  et  polie;  cette 
callosité  descend  en  s'araincissant  sur  la  columelle 
jusqu'à  l'origine  du  bourrelet;  celui-ci  est  mé- 
diocre, il  est  garni  de  quelques  sillons;  sa  lon- 
gueur égale  presque  celle  du  bord  droit,  ce  qui 
n'a  pas  lieu  dans  l'espèce  précédente. 

Nous  possédons  un  individu  de  celle  espèce 
qui  a  conservé  des  traces  Ijien  sensibles  de  la  pri- 
mitive coloration;  la  spire  est  d'un  blanc  jau- 
nâtre ,  cette  couleur  a  une  teinte  plus  foncée  vers 
les  sutures;  la  callosité  columellaire  est  de  la 
même  couleur,  mais  le  bourrelet  est  blanc  teinté 
de  jaune  à  la  base.  Le  ventre  de  la  coquille  est 
d'un  gris  cendré.  La  bande  de  la  base  est  d'une 
belle  couleur  orangée,  et  le  pourtour  de  l'échan- 
crure est  d'un  blanc  jaunâtre  très-clair;  à  l'inté- 
rieur, elle  est  blanche  et  le  limbe  est  jaune.  Nous 
le  faisons  remarquer  encore  une  fois,  celte  colo- 
ration est  totalement  diflérente  de  celle  de  l'es- 
pèce précédente. 

Cette  coquille  est  fossile  des  environs  de  Paris; 
on  la  trouve  surtout  dans  les  grès  marins,  à  Er- 
menonville, à  la  Chapelle  près  Senlis  ,  à  Valmou- 
dois ,  à  MonenvlUe;  on  la  rencontre  aussi  mais 
rarement  dans  les  calcaires  grossiers,  à  Monch\. 
Les  plus  grands  individus  n'ont  que  treutre  cinq 
millimètres  de  longueur. 


R.  Ancillaire  conoïde.  Ancillaria  conoïdea. 

NoB. 

A.  testa  coniformi ,  lœvigatâ;  spirâ  toto  cal- 
losâ,  depressâ  suhplunâ  ,  margine  angiilatâ;  basi 
atteniuUâ ;  aperturà  otuità  callosàj  varice  colu- 
mellari obliqua ,  uniplicato. 

Voici  sans  contredit  la  plus  singulière  et  la 
plus  remarquable  espèce  du  genre,  elle  a  complè- 
tement la  forme  d'un  cône  à  spire  aplatie,  forme 
jusqu'à  pré.«ent  inusitée  dans  le  genre  qui  nous 
occupe.  La  spire  est  très-courte,  aplatie,  revêtne 
d'une  couche  épaisse,  lisse,  qui  en  cache  com- 
plètement les  tours;  elle  se    joint  pa   un  angle 


ANC 

assez  saillaiil  avec  le  rcsie  de  la  coquille;  la  cou- 
che calleuse  déborde  cet  angle  pour  s'appliquer 
sur  le  dernier  lour,  et  elle  devient  lros-i?paisse 
à  l'ani;le  postérieur  de  l'ouverlure,  sur  le  bord 
droit  ainsi  que  sur  le  gauche .  oii  elle  s'éiale 
davantage.  La  callosité  du  bord  droit  est  si'parc'e 
de  celle  du  bord  gauche  par  uq  sillon  assez  pro- 
fond, qui  continue  le  sommet  de  l'ouverture.  Le 
ventre  de  la  coquille  est  lisse,  il  est  borné  à  la 
base  par  une  bande  divisée  eu  deux  parties  iné- 
gales; la  première  est  un  sillon  assez  large  qui 
part  du  tiers  postérieur  de  l'ouverture  pour  se  di- 
riger obliquement  vers  l'angle  antérieur  du  bord 
droit;  l'autre  partie  est  toute  lisse,  elle  occupe 
le  reste  de  la  base  de  la  coquille.  L'ouverture  est 
ovale,  atténuée  à  ses  deux  extrémités,  large  au 
milieu;  sa  livre  droite  est  uiince,  terminée  anté- 
rieureuieut  par  un  angle  un  peu  saillant;  le  bord 
Ci)luuiellaiie  est  arqué  presque  en  demi-cercle; 
il  est  très-calleux  au  sommet,  et  il  se  termine 
par  un  bourrelet  oblique,  étroit,  séparé  du  reste 
de  la  coquille  par  un  sillon  profond  :  dans  toute 
son  étendue,  il  n'eu  ollre  lui-même  qu'un  seul. 

Cette  coquille  vient  des  falunières  de  la 'l'ou- 
Taine  ,  où  elle  est  rare;  elle  a  vingt-cinq  milli- 
mètres de  longueur,  près  d'un  pouce,  et  vingt 
millimèires  de  large  à  la  base  de  la  spire. 

g.  Ancillaibe  ollvule.  Ancillaria  olii<u!a.   L. 

A.  testa  cylindraceâ ,  mucronatâ;  labro  basi 
unidentato  ;  coluineUd  callosà }  varice  minirno 
angusto ,  striato. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  tom.  i6.  pag.  3o6'.  n".  4. 

Ancilla  olivula.  Ibid.  Ann.  du  Mus.  tom.  l . 
pag.  475. 

Anaulax  olivula.  Roissr.  loc.  cit.  11°.  6. 

Encyclopédie  ,  pi.  1)^1).  fi  g.  4.  a.  b. 

L'Ancillaire  olivule  est  très-facile  à  distinguer 
des  autres  espèces,  sa  forme  cylindracée  la  carac- 
térise; sa  spire  est  arrondie,  pi  esque  en  mamelon, 
terminée  par  une  pointe  aiguë;  elle  est  peu  ré- 
gulière dans  les  vieux  individus,  à  cause  de  la 
callosité  qui  n'est  pas  d'une  épaisseur  égale;  cette 
callosité  cai  he  tous  les  tours  de  la  spire,  ils  pa- 
roissent  confondus  quoiqu'ils  ne  soient  que  ca- 
chés; cette  couche  calleuse  occupe  un  peu  plus 
de  la  moitié  de  toute  la  cocjuille  ,  elle  couvre  une 
partie  du  dernier  tour;  elle  est  lisse,  polie,  bril- 
lante. Le  ventre  de  la  coquille  est  lisse  mais  terne  ; 
U  base  est  réirécie,  et  comme  la  spire  elle  est 
couverte  d'une  couche  polie,  qui  ne  commence 
qu'au-dessous  d'un  sillon  étroit  et  enfoncé  ,  qui 
aboutit  à  la  base  de  la  lèvre  droite,  où  il  se  ter- 
mine par  une  dent  saillante.  L'ouverture  égale 
la  moitié  de  la  longueur  totale;  elle  est  quelque- 
fois plus  courte;  elle  est  ovaluiie,  aiguë  au  som- 
met, qui  se  termine  par  une  petite  gouttière  creip- 
sée  dans  la  lèvre  droite,  à  l'endroit  de  sa  joactioa 


ANC  4^ 

avec  la  gauche  ;  le  bord  gauche  est  garni  d'une 
callosité  au  sommet  de  l'ouverture;  il  est  d'abord 
oblique  et  se  termine  par  le  bourrelet  columel- 
laire,  <pii  est  droit ,  étroit ,  strié  et  aussi  long  que 
le  bord  droit. 

(]ette  espèce  se  trouve  abondamment  àGrignon, 
à  (^ourtagnon  et  à  Moncliy  ,  où  elle  prend  un  peu 
plus  de  volume.  Le  plus  grand  individu  de  cette 
dernière  localité  à  vingt-six  millimètres  de  lon- 
gueur, près  d'un  pouce. 

10.  Ancillaire   douteuse.    Ancillaria   dubia. 

NOB. 

A.  testa  ot'atoconicà  ,  subventricosâ  ;  spirà 
regulariter  conicâ  ,  acutâ ;  aperturâ  Oi'ato-acut.:, 
elongalâ,  basi  dilataiâ;  varice  colmiiellari  obli- 
qua ,  iniiiinio ,  subsiriato;  labro  basi  unidentaio. 

('ette  espèce  a  de  l'analogie  avec  la  précédente, 
mais  elle  en  diffère  assez  pour  que  nous  la  sépa- 
rions provisoirement  ;  nous  disons  provisoirement, 
parce  qu'il  seroit  possible  qu'on  trouvât  quelques 
individus  intermédiaires  :  alors  celle-ci  ne  seroit 
qu'une  variété  de  l'autre;  elle  est  a  peu  près  de 
la  même  taille,  mais  elle  n'est  pas  c_yliudracée; 
pour  la  forme,  elle  se  rapproche  de  l'Ancillaire 
buccinoïde  ;  elle  est  ovalaire,  pointue  au  sommet; 
la  spire  est  régulièrement  conique,  elle  n'est  point 
chargée  de  callosités  irrégulières;  la  couche  qui  la 
revêt  est  mince  et  brillante,  elle  ne  descend  pas 
aussi  bas  sur  le  ventre  de  la  coquille;  la  zone  de 
la  base  est  la  même  ;  elle  est  surmontée  d'un  sillon 
qui  se  termine  sur  le  bord  droit  par  une  dent  foit 
saillante  dans  quelques  individus.  L'ouverture  est 
plutôt  triangulaire  qu'ovale,  elle  est  dilatée  à  la 
base ,  pointue  au  sommet ,  où  on  ne  trouve  qu'une 
petite  callosité  peu  épaisse;  toute  la  columelle  est 
oblique,  un  peu  arquée  dans  son  milieu;  le  bour- 
relet columellalre  suit  sa  direction;  il  est  étroit, 
petit,  strié  légèrement  et  presqu'aussi  long  que  le 
bord  droit. 

Nous  avons  recueilli  cette  espèce  à  Beaucbamp 
dans  le  grès  marin  ,  et  dans  les  calcaires  grossiers 
de  Griguon  et  de  Monchy.  Elle  est  longue  de 
vingt-cinq  millimètres. 

I  I .  An'cillaire  alongée.  Ancillaria  elongata. 
NoB. 

A.  testa  oi'ato-elongatâ ,  ulrâque  extremilate 
attenuatâ ;  spirà  prelongâ  ,  obtiisà;  aperturâ  ova- 
tâ,  tnediocri  y  coluinellâ  callosâ,  arcuatâj  varice 
angusto  unistriatu. 

An.  Buccinuin  obsoletuni?  Brqcchi.  Conch. 
Jhss.  subapp.  tav.  o.Jig.  6.  a.  b. 

Notre  espèce  a  beaucoup  d'analogie  avec  celle 
de  Brocchi  que  nous  venons  de  citer,  cependant 
elle  n'est  pas  toul-à-fait  semblable,  ce  qui  nous  a 
déterminés  à  la  séparer.  L'Ancillaire  alongée  est 
fort  longue,  fort  étroite,  peu  calleuse,  réirécie 


46 


ANC 


à  ses  deux  extrémités,  ce  qui  lui  donne  la  forme 
d'un  ovale  très-lony;  et  fort  étroit.  La  spire  oc- 
cupe plus  de  la  moitié  de  la  loni;ueur  totale,  elle 
est  couverte  d'une  couclie  lisse  qui  en  cache  tous 
les  tours;  son  extrémité  c>t  arrondie  et  obtuse. 
La  base  est  séparée  en  deux  parties  inégales  par 
un  double  sillon  (jui  dtsceiul  de  l'ouverture  au 
bord  droit  ;  l'intervalle  entre  les  dtux  sillons  est  le 
plus  étroit.  L'ouverture  est  ovalaire,  rétrécie  à 
ses  deux  extrémités;  elle  est  plus  courte  que  la 
spire,  et  elle  est  à  peine  calleuse  sur  la  colurrellc; 
celle-ci  est  arquée  médioceaient  et  terminée  à  la 
base  par  un  bourrelet  oblique,  étroit  ,1e  plus  sou- 
vent lisse  cm  présentant  une  strie  seulement.  La 
base  est  écliancrée,  mais  celte  écliancrure  est 
médiocre.  Elle  vient  des  faluns  de  la  Touraine 
où  elle  est  fossile.  Sa  lony;ueur  est  de  trente- trois 
millliiiètres,  et  sa  plus  grande  largeur  de  douze 
seulement. 

12.  Ancill.\ibe  à  gouttière.  Ancillaria  cana- 
lijera.  Lamk. 

A.  testa  cylmdraceâ,mncronalâ;  lahro  dejriro, 
columellœ  ,  canalt  disjuncto  ;  varice  coluinellœ  , 
obliqua  ,  coiitorto  .  aiigiisto  ,  subplicato. 

Ancilla  canulifeia.  Lamk.  Aiin.  du  Must'uni, 
tom.  I.  pag.  475y  et  iom.  6.  pi.  ^l^.fig.  6.  a.  b. 

Anaulax  canalifera.  Roisst.  loc.  cit.  n".  5. 

Ancillaria  canalifera.  Lamk.  Ann.  du  Mus. 
tom.  l6.  n".  5. 

Oliva,  canalijcra.  Lamk.  Ann.  du  Mus.  tom.i6. 
pag.  027.  n°.  I . 

Ancillaria  canalifera.  Ibi  J.  Encyclop.  pi.  ogï^. 
fig.  3.  a.  b. 
^   Ibid.  Anirn.  s.  vert.  loc.  cit.  n".  5. 

Ancillaria  canalifera.  Bast.  Mém.  géol.  sur  les 
eni>.  de  Bordeaux  ,  pu  g.  42.  «".  I. 

Ancilla  turritellata.  Sow.  Minerai conch.  tab. 
g()./ig.:.2. 

Par  une  erreur  involontaire,  sans  doute,  M.  La- 
marck  a  reproduit  deux  fois  cette  espèce,  dans 
deux  genres  diltérens,  dans  celui-ci  et  dans  les 
Olives;  il  est  certain  que  ce  ne  peut  être  une 
Olive,  carelle  a  tous  les  caracu  res  des  Ancillaires; 
elle  a  même  l)eaiK,iiup  de  rapports  avec  V Ancil- 
laria candida ,  dout  nous  avons  parlé  précédem- 
ment. Celle-ci  est  subcylindrique;  la  spire  est 
conique;  les  sutures  (juelquefois  visibles  sont  fort 
souvent  cachées  par  une  callosité  longue  et  assez 
épaisse,  qui  passe  aussi  sur  le  sommet  du  bord 
droit  et  l'épaiïsit  notablement.  La  couche  calcaire 
qui  cache  les  tours  de  spire  ne  forme  pas  nue 
bande  tranchée  sur  le  dos  de  la  coc(uille,  comme 
cela  a  lieu  dans  la  plupart  des  espèces;  elle  se 
fond  inseusiijicment  et  disparoit  de  manière  à 
laisser  "apercevoir  dans  presque  toute  leur  lon- 
gueur les  stries  d'accru  usemens ,  quelquefois  peu 


ANC 

régulières,  qui  se  remarquent  sur  la  face  exîerne 
de  la  coquille  ;  elle  est  dilatée  à  la  base  et  ouverte 
par  une  très-vaste  échancrure;  cette  base  ost 
pourvue  d'une  bande  oblique,  polie,  (lui  part  du 
sommet  de  l'ouverture,  dans  la  plupart  des  indi- 
vidus, ou  d'un  |ieu  plus  bas  pour  se  rendre  à  l'an- 
gle du  bord  droit.  L'ouverture  est  alongée,  trian- 
gulaire, calleuse  au  sommet;  c'est  dans  cet  en- 
droit et  dans  l'épaisseur  de  la  callosité,  qu'est 
creuséç  une  gouliière  qui  sépare  le  bord  droit  du 
gauche.  Ce  bord  gauche  est  oblique  dans  tome 
son  étendue;  il  est  formé  en  grande  partie  par  le 
bourrelet  tolumellaire  qui  est  long,  étroit,  tordu 
sur  lui-même  ,  composé  de  deux  parties  bien  dis- 
tincles  séparées  par  un  sillon  en  gouttière;  il  est 
beaucoup  plus  court  que  le  bord  droit. 

Cette  coquille  est  connue  à  l'état  fossile  seule- 
ment; elle  est  commune  aux  environs  de  Paris,  à 
Grignon,  Courlagnon,  Parnes,  Monchy  et  Acy 
en  Wulitien  ,  dans  le  grès  marin  supérieur;  on  l'ob- 
serve aussi  identiquement  semblable  à  Barton 
dans  l'argile  de  Londres,  ainsi  qu'à  Bordeaux  et 
à  Dax.  Les  plus  grands  individus  ont  trente-trois 
millimètres  de  longueur,  un  pouce  trois  lignes. 

ANCYLE.  Ancylus. 

Le  genre  Ancyle,  créé  par  GeoUroy  et  adopté 
par  MUUer,  est  un  de  ceux  qui  ont  le  plus  varié 
dans  la  place  et  dans  les  rapports  que  lui  ont 
donnés  les  auteurs  systématiques.  Linné,  malgré 
la  création  de  ce  genre  avant  ses  derniers  travaux  , 
le  confondit  avec  les  Patelles;  Bruguière  ne  sui- 
vit pas  l'exemple  de  M'iiller;  aussi  on  ne  voit  p-s 
le  genre  Ancyle  ligurer  dans  les  Tableaux  métho- 
diques de  cet  auteur,  et  si  l'on  cherche  dans  le 
premier  volume  de  ce  Dictionnaire,  on  trouve  le 
mot  Akcvle  avec  un  renvoi  aux  Patelles,  ce  qui 
prouve  que  ce  conchyliologne ,  d'ailleurs  si  judi- 
cieux, avoit  adopté  de  préférence  l'opinion  de 
Linné.  M.  Lamarck,  un  peu  plus  tard,  ne  fit  p^is 
de  même;  sans  adopter  le  genre  de  GeollVoy  ,  il 
en  prit  le  nom  avec  une  orthographe  dilférente  , 
pour  l'appliquer  à  un  nouveau  genre  voisin  des 
Olives.  Ce  fut  donc  Draparnaud,  le  premier  paru.i 
nous,  qui  reprit  le  genre  Ancyle,  oublié  pendant 
long-temps,  et  qui  le  rétablit  sur  les  caractères 
de  Geoffroy  et  de  WiiUer.  Cet  excellent  observa- 
teur n'hésita  pas  alors  de  rapprocher  ces  animaux 
des  Planorbcs ,  des  I.imnées  et  des  Physes,  dans 
une  section  séparée  de  ses  Gastéropodes. 

Cependant  en  1809  M.  Lamarck  n'avoit  point 
encore  admis  le  genre  Ancyle,  comme  Drapar- 
naud lui  eu  avoit  donné  l'exemple,  et  l'on  voit 
encore,  dans  sa  Philosophie  zoologique ,  le  mot 
Ancille  appliqué  au  genre  dont  nous  avons  déjà 
parlé. 

Avant  cela,  M.  de  Roissy  ,  dans  le  Buffon  de 
Sonnini ,  tom.  5  des  Mollusques,  pag.  255  ^  i8o5), 
avuit  au?si,  comme  Draparnaud,  qu'il  ne  cite  ce- 


ANC 

pendant  vas,  ri^labli  le  j^enre  Aiicjle  de  GeofTroy, 
el  il  le  place  à  côli  des  Palellcs,  avuiil  les  l'isju- 
relles,  en  faisant  obieiver  liès-juclicicusemeiii 
qu'on  le  nietlioit  plus  tard  dans  d'aulrcs  rap- 
ports,  mais  (ju'il  devoit  êlre  ni'cejsaiveuieut  sé- 
paré des  Palelles.  Malj^ré  ces  aniécédens,  .Mont- 
forl  conservaiil  l'opinion  de  liruguière  ,  ou  plutôt 
n'ayant  pas  trouvé  le  j;cnre  formé  dans  les  ou- 
Viaj;e3  de  M.  Lamartk,  lui  trouva,  cji.ant  à  la  co- 
quille, beaucoup  d'analogie  avec  jilusieurs  es- 
pèces de  Patelles  dont  il  lit  le  i;enre  (lelcion 
placé  enlie  les  Pavois  (ParmopLorc)  et  lis  véri- 
tables Palellcs.  M.  Cuvier  ne  tit  pas  entrer  d'abord 
ce  genre  dans  la  classiCcalion  gcucrale,  il  ne  le 
mentionna  que  dans  les  additions  cl  corrections 
de  son  ouvrage  {P^èg/ie  anima/) ,  el  indiqua  sa 
jilace  parmi  les  Puliuonés,  ce  qui  vient  à  l'appui 
de  l'opinion  de  Draparnaud.  Après  avoir  en- 
core oublié  ce  genre  dans  i'Ejirait  du  Cours , 
W.  Lamarck  le  ht  entrer  eiibn  dans  son  dernier 
ouvrage;  il  établit,  il  est  vrai,  avec  beaucoup  de 
réserve  ,  des  rapports  qui  se  rapprochent  assez  de 
ceux  de  Linné  el  de  liruguière,  puisque  c'est  avec 
des  genres  tous  démembres  des  Patelles  de  ces 
auteurs  qu'il  est  associé.  Il  fait  partie  de  la  fa- 
mille des  Calyptiaciens  dont  tous  les  antres  genres 
sont  Brancbilères  et  Pecliuibrancbes.  Celle  opi- 
nion,quoique  motivée  d'après  quelques  caractères, 
ne  fut  pouitanl  point  admise  généralement,  el  nous 
pensons,  avec  beaucoup  d'au  Ires  zoologistes,  qu'elle 
esl  erronée;  nous  voyons,  eu  eftet  ,  d'un  côté, 
51.  Pfeiflèr  les  ranger  parmi  les  Cyclubranches 
de  M.  (Cuvier  avec  les  Patelles  et  les  Ostabrions, 
ce  qui  feroit  penser  que  le  savant  allemaud  a 
trouvé  un  système  branchial  semblable  à  celui 
des  Patelles  et  des  Oscabrions,  ce  qu'il  ne  dil 
pourtant  pas.  D'un  autre  cô;é,  nous  voyons  M.  de 
l'erussao  reproduire  l'opinion  de  Draparnaud  el 
de  M.  Cuvier,  en  les  admellaiit  au  nombie  des 
Pulmonés  aquatiques,  ce  qui  au  moins  est  motivé 
sur  l'observation  ries  mœurs  de  l'animal  et  sur 
quelques  traces  d'organisation.  Entin  ,  W.  de 
blainville,  dans  son  Traité  de  Malacologie ,  éta- 
blissant encore  de  nouveaux  rapports  d'après  la 
!)lace  des  organes  de  la  respiration,  en  fait,  avec 
es  Haliotides,  la  famille  ces  Otidés  (j^oyez  ce 
mot);  il  pense  que  l'Ancyle  est  peciinibranche  et 
que  la  brancbie  est  située  sur  le  côté  gauche.  Si 
cela  exisie  ce  seroit  le  seul  point  de  contact  qui 
s'ollriroit  entre  les  deux  genres  de  celle  famille  , 
car  du  reste  ils  n'ont  aucune  ressemblance.  Ce 
seul  fait  du  savant  auatomiste  inlirme,  ou  au 
moins  rend  plus  douteuse  encore ,  la  question 
des  Aocyles,  et  vient  détruire  toutes  les  conjec- 
tures que  l'on  avoit  pu  faire  sur  ce  genre  consi- 
déré dans  toutes  les  opinions  que  uous  venons 
d'examiner.  Il  résulte  de  ce  qui  précède  une  suite 
de  variations  assez  notables  :  créé  par  Geofiroy, 
ce  genre  est  confondu  avec  les  Patelles;  il  est  ex- 
trait des  Falelles  pour  faire  partie  des  Gastéro- 


ANC 


4 


!7 


podcs  (Draparnaud);  il  reprend  place  comme 
genre  distinct  entie  les  Patelles  et  les  Crépidulcs 
(Roissy);  il  lit  confondu  de  nouveau  avec  une 
section  de  véii tables  Patelles  (Monlfort);  puis  il 
esl  compris  dans  les  Pulmonés  aquatiques  (Cuvier); 
il  passe  parmi  de  vériiaLles  pecliuibranclies  dans 
la  famille  des  Calyptraciens  (I.amarck);  il  est 
transporté  bientôt  après  parmi  les  Cyclobranches 
(Pfeiller);  il  revient  parmi  les  Pulmonés  (Kerus- 
sac);  el  enfin  est  transporté  parmi  les  Su>-libr.Jii- 
ches  dans  la  famille  des  Olidés  (Blainville).  Nous 
terminons  ce  résumé  en  faisant  observer  que  M.  de 
Blainville,  dans  les  dernières  corrections  et  ad- 
ditions à  son  Trailé  de  Malacologie ,  rejette  l'o- 
pinion qu'il  avoil  d'abord  manileslée  ,  pour  pro- 
poser de  mettre  actuellement  Is  genre  Ancyie 
dans  son  ordre  ('es  Wonopleuioljranches  [voyez  ce 
mot  ) ,  sans  doute  dans  la  famille  des  Paielloïdes , 
ce  qu'il  ne  spécifie  pas;  conduit  à  ce  changement 
par  l'observation  d'une  nouvelle  espèce  qu'il  a 
reçue  de  Ténérife  de  MM.  Quoi  et  Gaymard. 

De  touies  ces  opinions ,  il  n'y  en  a  qu'une  seule 
qui  soit  sanctionnée  par  plusieurs  zoologistes , 
c'est  celle  de  Draparnaud  ,  adoptée  par  M.  Cuvier 
et  M.  de  Ferussac,  qui  considèrent  les  Ancyles 
comme  pulmonées  el  les  placent  en  conséquence 
avec  les  Limnées,  les  Planorbes  et  les  Pliyses, 
dans  une  mâme  famille.  De  cette  diversité  d'opi- 
nions et  de  leur  divergence,  il  résulte  un  fait, 
le  seul  qui  soit  incouteslable  pour  tout  esprit  juste 
et  impartial,  c'est  que  les  Ancyles  ne  sont  point 
encore  nssez  connues  pour  les  placer  invariable- 
ment dans  leurs  laiiporis  naturels  d'organisation. 
Plusieurs  obstacles  s'opposeront  peut-être  long- 
temps encore  à  lélude  approfondie  et  complète 
de  ces  animaux  ;  le  plus  grand ,  le  plus  insurmon- 
table, est  leur  petitesse.  Si  on  ajoute  une  grande 
mollesse  dans  leur  coiilexture  ,  et  quelques  autres 
difficultés  non  moins  grandes,  on  se  fera  une  idée 
des  soins  et  des  peines  auxquels  devra  se  résoudre 
le  zoologiste  qui  voudra  éclairer  la  question.  Les 
caractères  génériques  onl  dû  varier  relativemeut 
aux  opinions  de  ceux  qui  les  ont  donnés;  M.  La- 
marck les  exprime  de  la  miinière  suivante. 

CARACTÈRES     OÉXÉRIQOES. 

Corps  rampant,  tout-à-fait  recouvert  par  une 
coquille.  Deux  tentacules  comprimées,  tror.quées, 
avant  les  yeux  à  leur  base  interne.  Pied  court, 
elliptique,  un  peu  moins  large  que  le  corps. 

Coquille  mince  ,  en  cône  oblique,  à  sommet 
pointu,  incliné  en  ariière,  non  marginal,  ouver- 
ture ovale  ou  arrondie,  ayant  ses  bords  très- 
simples. 

Toutes  les  Ancyles  sont  d'eau  douce  ;  elles 
aiment  les  eaux  stagnantes  ou  peu  courantes;  elles 
habitent  même  de  petits  étangs  susceptibles  de 
se  dessécher  pendant  la  saison  chaude;  elles  se 
tiennent   peu    éloignées    des    bords  ,   s'attachent 


Mê-é. 


48 


ANC 


ANC 


aux  pierres,  mais  de  pri'fi'rence  aux  plantes  aqua- 
tiques, le  long  desquelles  elles  aiment  à  moulei- 
jusqu'à  la  suif.ice  de  l'eau  j  M.  de  Fei'ussac  dit 
qu'elles  y  viennent  souvent,  et  qu'alors  elles  font 
jaillir  un  petit  canal  qui  prend  l'air  nécessaire  à 
l'acie  de  la  respiration. 

M.  de  Blainvi  le,  dans  la  caractdrislique  de  ce 
genre,  entre  dans  des  di'lails  que  nous  croyons 
devoir  rapporter  pour  compléter  davantage  la 
connoissance  des  animaux;  le  manteau  a  les  L>ords 
minces,  dépourvu  d'appendices  tcntaculaires ,  il 
ne  dépasse  pas  la  tête  qui  est  fort  «rosse;  les  ten- 
tacules sont  peu  coniractilcs,  elles  ont  à  leur  côté 
externe  un  appendice  foliacé.  La  boucLe  est  tout- 
à-fait  inférieure,  ouverte  dans  une  masse  buccale, 
considérable,  prolongée  de  chaque  côté  eu  une 
sorte  d'appendice.  L'anus  est  du  côté  gauche, 
Lranchios  latérales,  dans  une  sorte  de  cavité  située 
au  milieu  du  côté  gauche  de  l'animal,  entre  le 
pied  et  le  manteau  ,  et  fermée  par  un  appendice 
operculaire. 

Il  existoit  une  grande  confusion  parmi  les  es- 
pèces ,  parce  que,  comme  l'a  judicieusement  ob- 
servé M.  de  Ferussac,  chaque  auteur  en  trouvant 
une  nouvelle  espèce,  l'a  rapportée  à  l'une  des 
plus  connues,  parce  que  leur  description  ii'étoit 
point  sullisamment  exacte.  L'auteur  que  nous  ve- 
nons de  citer  dans  son  article  Anci'le  ilu  Diction- 
naire classique  d'Histoire  naturelle ,  rapporte 
neuf  espèces  vivantes,  quoiqu'il  ait  exclu  V An- 
cylus  spina  roscv  de  Uraparuaud,  que  l'on  a  re- 
connu depuis  apparlenii  à  un  Kntoraostracé  du 
genre  Cypris. 

Il  y  a  peu  d'années  que  l'on  ne  connoissoit  pas 
encore  de  coquilles  de  ce  genre  à  l'état  fossile. 
M.  Desmarest ,  le  premier,  en  sit^iiala  une  jolie 
espèce,  bien  distincte  des  vivantes  connues;  elle 
est  décrite  et  figurée  dans  le  Neuf  eau  Bulletin  de 
la  Société  philoniatique ,  janvier  i8i4-  Depuis 
nous  en  avons  découvert  deux  autres  espèces  aux 
environs  de  Paris,  l'une  que  nous  avons  décrite 
dans  notre  ouvrage  sur  ks  fossiles  des  environs  de 
celte  capitale,  elle  vient  des  Silex  meulières; 
l'autre  ne  nous  a  été  connue  que  depuis,  elle  est 
des  marnes  blanches  d'Epernay.  Luhn  i\I.  Schlo- 
theim,  avec  l'analogue  de  VAnrylus  lacustris ,  en 
a  trouvé  une  autre  espèce  toujuuis  fort  épaisse 
dans  les  tufs  calcaires  de  la  Thuriuge,  non  loin  de 


Bour^t  jna. 

I.   Anctle  des  lacs.  Ancy lus  lacustris.  Drap. 

A.  testa  conoidcàj-  scniini'ulâ,  menihranaceâj 
apertuiû  ofutà,  suboùloiigà;  veriice  subcentrali. 

Patella  lacustris.  Lin.  Gmf.l.  pag.  37iO.  n°.  07. 

Ancylus  lacustris.  Muller  ,  l'errn.  test.  pag. 
139.  71°.  385. 

Ibid.  Drap.  Hist.  des  Moll.  pi.  2..Jig.  25j  ay. 

Patella  comea.  Poiret.  Prod.pag.  loi. 


L'Ancyle.  G  eopf.  Coq.  des  enc.  de  Paris,  p.  1  22, 

D'Argenv.  Conch.  pi.  zj.Jig.  i  ;  et  Zoomoi- 
phose  ,  pi.  8.  /ig.  1 . 

Coquille  petite,  très-mince,  très-fragile,  ovale, 
oblonque,  de  couleur  de  corne,  très-lisse,  quel- 
quefois un  peu  irrégulière;  le  sommet  un  peu  pos- 
térieur, incliné  sur  le  côlé,  par  conséquent  la  co- 
quille n'est  point  symétrique  ;  elle  est  très-lisse, 
ses  bords  sont  très-en  tiers ,  très-minces  et  très- 
Iranclians.  Cette  espèce  n'est  pas  rare,  on  la 
trouve  dans  toute  la  partie  tempérée  et  chaude 
de  l'Europe,  dans  les  ruisseaux  et  les  eaux  douces 
peu  courantes. 

.Sa  longueur  est  de  six  à  huit  millimètres,  sa 
largeur  est  de  deux  ou  trois  seulement. 

2.   AxcYLE  (luvialile.  Ancylus  fluviatilis. 

A.  testa  conoïdâ,  niucrone  rerticis  ejcecutricoj 
aperturâ-  oi>atâ. 

Ancylus Jiuviatilis.  Mcll.  Hist.  verm.  p.  20 1. 
n°.  58C). 

Lister.  Anim.  angl.  tah.  2.. /ig.  52. 

L'Ancyle.  Geoffrot.  loc.  cit. 

Patella Jlui'iatilis.  Li.n.  Gntel.  p.  Syi  l.  72°.  q8. 

Ancylus  Jluifiatilis.  Drap.  loc.  cit.  pi.  a.  /ig. 
20.  24. 

Ibid.  Lamk.  loc.  cit.  n°.  2. 

Ancylus  riparius.  Desmarest.  Note  sur  les 
Ancyla.  Nouveau  Bulletin  des  sciences,  1814. 
pag.  19.  pi.  i./ig.  11. 

Ancylus Jluviatilis.  Pfeiffer.  pi.  4.  fig.  43.  44. 

Elle  est  patelloide;  assez  élevée,  à  sommet  ex- 
centritpie  et  strié,  pointu,  recourbé  postérieure- 
ment, ft  renversé  ni  à  droite  ni  à  gauche,  la  co- 
quille restant  pariailement  symétrique;  elle  est 
d'un  blanc  jaunâtre  ou  verdâtre,  assez  solide  et 
plus  calc.iire  que  la  précédente;  elle  est  moins 
alongée,  quoique  restant  ovale.  Elle  est  assez  va- 
riable dans  sa  forme  et  ses  proportions  ,  se  trouvant 
dans  presque  toutes  les  eaux  douces  de  l'Europe; 
elle  peut  éprouver  quelques  inodilicalions  locales. 
Elle  est  longue  de  huit  millimètres  et  large  de  six. 

5.  Ancyle  déprimé.  Ancylus  depressus.  Nob. 

A.  testa  conoïdâ,  dcpressissiniâ ,  lavigatâ  ; 
vertice  excentiico ,  recuivo  y  aperturâ  ot/ato- 
oblongâ. 

Nob.  Descript.  des  coq.  foss.  des  env.  de  Paris , 
tom.  2.  pag.  101.  pi.  lO-S'g-  i3. 

Cette  petite  coquille,  qui  paroît  être  très-rare, 
se  distingue  des  autres  espèces  par  son  extrêaie 
aplatissement;  elle  est  ovale,  oblongue,  toute 
lisse;  son  sommet  n'est  point  central,  il  est  posté- 
rieur, non  symétiique,  incliné  à  gauche;  sa  sur- 
lace  e.xtérieure   offre  quelques   stries   conceniri- 


A  N  G 

ques  qui  sont  dues  aux  accroissemens.  Les  bords 
de  l'ouverture  sont  simples  et  trancbans ,  celle-ci 
est  ovalaice;  elle  est  inlermédinire  pour  la  forme 
entre  VAncylus  lacustns  et  )! Ancylus  Jluviatilis 
des  auteurs.  Nous  l'avons  trouvée  dans  uu  Silex  i 
lacustre  de  Jouy  :  il  apjjarîient  à  la  seconde  for- 
mation; elle  est  longue  de  quatre  millimètres  et 
demi  et  large  de  trois,  sa  profondeur  n'est  que 
d'un  milliaièlre. 

ANDROMÈDE.  Andromèdes. 

Genre  proposa  par  Monifort  {Conchil.  syst. , 
tom.  1.  pag.  38),  pour  une  coquille  niic;rosco- 
pique  que  M.  Lamarck  a  depuis  comprise  au 
nombre  de  tes  Vorliciales;  M.  de  Ferussac  l'a 
placée  dans  le  genre  Leuiiculine  ,  et  M.  de  Blain- 
ville,  plus  jusieuient  et  à  l'exemple  de  M.  I-amarck, 
dans  le  genre  Vorliciale.  M.  d'Orbiguj  (ils,  dans 
son  travail  sur  les  Céphalopodes  microscopiques , 
a  réuni  en  un  seul  les  deux  genres  Polyslomelle 
et  Vortici.ile  de  M.  Lamartk,  et  les  Andromèdes 
»'y  trouvent  nalurellemeut  comprises.  P'oyez  Fo- 

tTSTOMELLE. 

ANE. 

Par  ce  nom  vulgaire  les  marchands  de  coquilles 
désignent  quelques-unes  d'enir'eiles  ;  ils  nom- 
ment Petit  ANE  le  cyprœa  Asellusi  la  Peau  d'ane 
le  cyprœa  Caurica  j  voyez  Poucelaixe.  Ils  nom- 
ment aussi  I'Ane  rayé  ou  le  Zèbre  ,  \' Achatina 
zébra.  L,4MK.  Hulimus  zébra,  ^v^mg^hy.^^.  {Voyez 
BoLiME.)  Enfin  on  donne  le  nom  d'ANE  marin  au 
Poulpe  (  voyez  également  ce  mot). 

ANGLE.  Angulus. 

M.  Mégerle  a  proposé  sous  celte  dénomination 
un  genre  dans  lequel  sont  gToupées  par  petites 
aeclions,  les  coquilles  que  .M.  Lamarck  avant  lui 
avoit  fait  entrer  plus  naturellement  dans  le  genre 
Telline  et  dans  le  genre  Ps:immobie;  en  traitant 
de  ces  deux  genres  nous  pai lurons  des  divisions 
secondaires  de  iNJ.   Mégerle.   J^^oyez  Telline   et 

PSAJIUOBIE. 

ANGYSTOME.  Angystoma. 

Genre  informe  de  Klein  {Tent.  oslrac.  pag.  lO.) 
qui  renferme  des  coquilles  associées  la  plupart  sur 
le  caractère  de  l'étroilesse  de  l'ouverture  rendue 
plus  petite  encore  par  des  den;s  qui  en  obstruent 
l'entrée.  Sans  se  conformer  à  ce  caractère  exclusif, 
Klein  fait  entrer  dans  son  genre  des  coquilles  qui 
ne  le  présentent  pas  du  tout,  comme  la  Jaulliiue, 
l'Hélix  lactea,  aspersa ,  et  même  un  Trochus. 
Est-ii  besoin,  après  ce  que  nous  venons  de  dire, 
d'ajouter  que  ce  genre  est  tombé  dans  l'oubli  ':" 

ANGYSTOMES.  Angystomata. 
Nouvelle  famille  créée  par3L  de  Blainville  dans 
Histoire  Naturelle  des  Vers.   Tome  II. 


A  N  G 


49 


son  Traité  de  Malacologie  (  pag.  4'^  ) ,  pour  réu- 
nir sous  un  caractère  commun  et  peu  important 
selon  nous,  un  assez  grand  nombre  de  genres  di- 
vers que  les  cimiliyliologues  avant  lui  avoient 
groupés  d'une  manière  toute  dillérente. 

Cette  famille  est  divisée  en  deux  sections  dis- 
tinctes d'après  la  présence  ou  l'absence  d'un  o]  er- 
cule.  La  première  comprend  les  genres  Sirt  mbe 
et  Cône,  auxquels  il  faudra  joindre  le  genre  Mitre, 
qui  est  aussi  pourvu  d'un  opercule  rudimcnlaire. 
Dans  la  seconde  section,  on  trouve  les  genres 
Tarière,  Olive,  Ancillaire,  Mitre,  Volute,  Mar- 
ginelle,  Péribole,  Porcelaine  et  Ovule.  D'après 
cette  énuméralion,  on  voit  dans  cette  famille  des 
genres  qui  constituent  plusieurs  familles  de  M.  La- 
marck. Ainsi  les  Strombes  font  parties  des  Ailées, 
les  Cônes  des  Enroulées  avec  les  Tarières,  les 
Olives  ,  les  Ancillaires ,  les  Porcelaines  et  les 
Ovules;  enfin  les  Marginelles,  les  Mitres  et  les 
Volutes,  font  la  plus  grande  partie  des  Plicacées. 
Le  genre  Péribole  ,  comme  l'a  reconnu  un  peu 
plus  lard  M.  de  Bhiinviile  lui-même,  a  élé  formé 
par  Adanson  pour  de  jeunes  Porcelaines;  il  de- 
vient conséquemment  inutile  depuis  que  ce  fait 
est  bien  connu. 

Si  les  deux  genres  Strombe  et  Cône  ne  sont 
rapprochés  que  d'après  la  coquille,  il  est  certain 
qu'il  n'y  a  eiilr'eux  que  très-peu  d'analogie  :  il  est 
vrai  que  presque  tous  les  Strombes  dans  le  jeune 
âge  ont  la  même  forme  que  les  Cônes;  mais  nous 
croyons  qu'on  ne  peut  établir  de  bons  rapports 
par  la  comparaison  de  jeunes  individus  d'un  genre 
avec  les  individus  adulles  d'un  autre.  On  sait  que 
daus  bien  des  genres  il  existe  une  énorme  diffé- 
rence entre  des  coquilles  d'âges  différens ,  à  tel 
point  qu'on  a  pu,  avant  que  les  observations  fus- 
sent assez  multipliées,  faire  deux  genres  pour 
deux  âges  dans  les  mêmes  coquilles.  Le  genre 
Strombe  est  un  des  exemples  les  plus  saillaus  de 
ce  que  nous  venons  de  dire;  nous  croyons  qu'on 
ne  peut  proposer  de  bons  rapprochemeus  que  par 
la  comparaison  entie  des  coquilles  de  même  âge, 
sans  cela  on  tomberoit  dans  de  graves  erreurs. 
Du  reste,  il  existe  i.\e&  différences  assez  notables 
entre  les  animaux  des  deux  genres,  pour  qu'on 
puisse  les  séparer  sans  inconvéniens  daus  deux 
familles  distinctes. 

Quant  au  genre  Mitre,  il  s'éloigne  des  Strom- 
bes plus  encore  que  les  Cônes  et  n'est  point  sus- 
ceptible de  composer  une  coupe  naturelle  avec  ces 
deux  genres;  il  a  trop  de  rapports  avec  les  Vo- 
lutes pour  qu'on  puisse  raisonnalilemeni  les  en  sé- 
parer, surtout  de  celles  qui  forment  la  secomle 
section  de  M.  Lamarck.  Les  deux  genres  Mitre 
et  Volute  séloignent  d'ailleurs  notablement  dos 
Olives,  des  Porcelaines,  des  Ovules  et  des  An- 
cillaires, qui  se  réunissent  par  un  caractère  bien 
tranché,  le  poli,  le  brillant  de  la  coquille,  qui 
lient  à  la  manière  dont  le  manteau  se  développe 
sur  elle  ,  pour  la  polir  et  y  sécréier  des  couches 

G 


5o 


A  W  O 


de  matières  souvent  bien  diOerenle  pour  la  cou- 
leur, du  test  de  la  coquille  dans  le  premier  a^e; 
peut-être,  les  genres  Margiaelle  et  Volvaire  de- 
vront-ils encore  se  joindre  à  ceux  que  nous  ve- 
nons de  citer,  car  comme  eux  ils  sont  conslam- 
inent  lisses  et  polis.  Nous  reviendrons  encore  sur 
ces  questions  eu  traitant  les  familles  et  les  genres 
que  nous  avons  cités  dans  cet  article  et  auxquels 
nous  renvoyons. 

ANGULTTiïE.  Angulithes. 

Montfort  est  le  créateur  de  ce  genre  inutile  fait 
avec  les  espèces  de  Nautiles  munis  d'un  carène 
dorsale;  l'espèce  qui  sert  de  type  au  genre  est 
pétrifiée  et  peut-être  appartient-elle  aux  Ammo- 
nites; ce  qui  nous  le  feroit  croire ,  c'est  que ,  dans 
la  localité  d'où  vient  celle  coquille,  on  trouve 
assez  fréquemment  une  Ammonite  de  la  section 
des  Orbullles  qui  est  carénée,  et  jamais  depuis 
Monifort,  du  moins  à  notre  connoissance,  on  n'a 
retrouvé  son  Nautile.  Voyez  Nadtilacées  et  Nau- 
tile. • 

ANNEAU. 

Nom  vulgaire  de  la  Porcelaine  anneau,  Cypraea 
annulus.  Lamk.  Voyez  Porcelaine. 

ANODON. 

M.  Ocken,  dans  son  Traité  de  zoologie  ,  donne 
ce  nom  latin  au  genre  Anodonle  de  préférence  à 
Anodonta ,  consacré  long-temps  avant  lui.  Voyez 

MuLETTE. 

ANODONTE.  Anodonta. 

Genre  que  Bruguière  a  établi  sous  le  nom  d'^- 
nodontite  dans  les  planches  de  ce  Dictionnaire, 
et  que  M.  Lamarck,  et  prestiue  tcjus  les  zoolo- 
gistes, ont  adopté  sous  le  nom  d'Anodonte.  Ce 
genre,  par  les  animaux,  n'ollVe  pas  la  moindre 
diliérence  avec  les  Mulettes;  et,  par  les  coquilles, 
ily  aeutr'eux  une  telle  fusion,  qu'il  est  impos- 
sible de  les  séparer  nelteaieni;  ces  motifs  nous 
ont  déterminés  à  les  réunir  pour  les  partager  en 
groupes  d'espèces.  Voyez  Mulette. 

ANODONTIDES.  Anodontidia. 

M.  Rafinesque  a  établi,  daus  sa  Monographie 
des  coquilles  de  l'Ohio  ,  celte  troisième  sous-fa- 
mille ([ui  correspond  irès-bien  au  genre  Anodonte 
des  auteurs,  dès  qu'on  ne  peut  adineltre  le  genre 
à  ce  litre,  a  plus  forte  raison  une  sous-famille  qui 
le  représente;  elle  ne  contient  que  le  genre  Ano- 
donle lui  seul,  et  il  est  partagé  en  trois  sous- 
genres,  Anodonte,  Strophite  et  Loâtène.  (^oj'e.: 
t;es  mots  et  Mclette,  ) 

ANODONTITE.  Anodontites. 

JJénominalion   employée    par   Bruguière    dans 


A  N  O 

les  planches  de  ce  Dictionnaire  pour  un  genre  de 
coquille  qui  a  été  consacré  sous  le  nom  ùH Ano- 
donte par  tous  les  auteurs  qui  lui  ont  succédé. 
Voyez  ce  mot  et  Molette. 

ANOMALINE.  Anomalina. 

Genre  établi  par  M.  d'Orbigny  fils  dans  X'ordre 
des  Microscopiques  foraniiinjères ,  famille  des 
Ilélicoslègues  nauliloides,  pour  un  petit  nombre 
de  coquilles  soit  vivantes,  soil  fossiles,  qui  n'a- 
voient  point  été  connues  avant  lui;  elles  ont  la 
forme  Nauliloi'de;  mais  elles  se  disiinguent,  ainsi 
que  les  Vertébralines.  des  autres  genres  qui  ont 
nue  forme  analogue  ,  par  l'inégalité  des  côtés  dont 
l'un  est  plus  bombé  que  l'autre  ,  de  sorte  qiw; 
les  coquilles  de  ce  genre  ne  sont  pas  symé- 
triques. 

Nous  ne  connoissons  de  ce  genre  que  les  dtiix 
espèces  représentées  par  M.  d'Orbigny  ,  et  nous 
ne  les  conuoisstuis  que  d'après  lui.  N'ayant  jamais 
vu  dos  coquilles  de  ce  genre  en  ualnre,  nous  n'a- 
vons pu  les  comparer  avec  quelc[ues  coquilles  des 
environs  de  Pans  qui,  par  le  plus  gi'and  nombre 
de  leurs  caraclères,  ponrroient  enlrer  dans  te 
genre  qui  nous  occupe  :  un  seul  pourroit  cepen- 
dant les  en  exclure;  elles  sont  tout-à-fait  aplaiies 
d'un  tôle,  forlement  carénées  sur  le  dos,  et  nous 
jiensons,  d'après  quelques  indices,  qu'elles  ont 
pu  être  adliéreiUes;  nous  n'en  avons  cej>eadaut 
pas  la  cerlilude. 

CAEACTÈRES    GÉnÉhIQUES. 

Coquille  discoitk",  sans  tours  apparens;  à  un 
seul  rang  de  loges;  côtés  inégaux,  l'un  bombé 
l'autre  plat.  La  même  forme  à  tous  les  âges;  ou- 
verture latérale,  en  fente,  placée  contre  l'avanl- 
dernier  tour  de  spire. 

I.  Anomaline  ponctuée.  Aiiomalina  purècto- 
lata.  d'OKB. 

A.  testa  opato-deicoideâ ,  undiqiiè  puncticu- 
Itilû  y  latere  corwe.ro  et  uinbilico  calloso  ,  aller > 
piano,  unibilico  subaperto j  aperturà  niininui , 
seinilunari. 

D'Ord.  Mém.  sur  les  CépliaL  Microscop.  Ar,n. 
des  scieiic.  iiat.  toni.  7.  mars  lUiiO.  pi.  i5.  //.  1. 
2.  3.  3  his. 

Coquille  Nauliloide  dont  le  dernier  tour  caclio 
Ions  li'S  autres;  il  est  composé  de  liuit  loges  bien 
distinctes,  un  peu  vésiciilaires ,  et  toutes  couveru  s 
a  l'extérieur  de  ponclualions  nombreuses  et  irré- 
gulièresj  sur  le  côté  le  plus  convexe,  l'ombilic 
est  recouvert  par  une  callosité  arrondie,  tandis 
qu'il  est  presqu'ouvert  de  l'autre  côté.  L'ouver- 
ture est  en  fenle  serai-lunaire  plus  sur  le  côié  le 
plus  plat  que  sur  l'autre.  Celte  coquille  vient  de 
l'Ile-de-France. 


A  Ps  0 

ANOMALOCARDE.  Anomalocardia. 

Genre  composé  par  Klein  (Tcnt.  ostracol.  pag. 
J41.)  de  toutes  les  co.juillrs  bivalves,  coiidilur- 
lues,  telles  que  Bucardes,  Petonclci,  Arches,  etc., 
et  même  ie  genre  GalalLée  de  M.  Lamarck  :  ce 
genre  ne  pouvoit  être  adopté. 

ANOMIA. 

M.  Otken  créa  inutilement  ce  genre  qui,  bien 
long-temps  avant  lui,  a  voit  été  formé  par  M.  La- 
marck sous  le  nom  iXAt'iculci  que  son  autérionlé 
a  fait  conserver  par  tous  les  zoologistes  modernes. 
J^oyez  Aticule. 

ANOMITES.  Anomites. 

Autrefois  quand  les  Térébratulcs  faisoient  par- 
tie des  Auomies  on  leur  donnoit  plus  paiticulière- 
ment  le  nom  à^ Anoniit  s j  aujoiud'liui  que  ces 
coquilles  en  sont  séparées,  oi;  ne  peut  plus  leur 
appliquer  le  même  nom,  et  il  devroit  rester  pour 
les  vraies  Aaomies  à  l'éiat  fossde;  mais  on  n'em- 
ploie presque  plus  maintenant  la  terminaison  en 
itc  pour  les  espèces  fossiles  d'un  geme  connu  à 
l'état  vivant,  de  sorte  que  celle  expression  tombe 
en  désuétude  et  disparoilra  bieu'.ol  de  la  sc:ence, 
où  elle  est  iuutile.  T^oyez  ANoaiiE  et  Térébua- 

TULE. 

ANOSTEOPIIORE.  Anosteophora. 

Dans  la  nouvelle  mélliode  de  M.  Gra^»  la  classe 
de«  Céphalopodes  est  partagée  en  trois  ordres; 
le  premier  est  celui  qui  porte  ce  nom  ai! Anosteo- 
phora ;  il  ne  renferme  que  le  seul  genre  Octopode 
auquel  nous  renvoyons,  ainsi  qu'à  Céphalopodes. 

ANOSTOME.  Anostoma. 

Lisler  est  le  premier,  à  notre  connoissance , 
qui  ait  figuré  la  coquille  qui  a  servi  depuis  à  l'éta- 
Llissement  du  genre  Auostome  ;  il  l'a  fort  bien 
•éparé  des  autres  Hélices  dans  une  section  par- 
tit ulière,  la  onzième  et  dernière  de  ses  coquilles 
terrestres,  caiactérisée  par  le  renversement  de 
l'ouverture,  et  par  les  dents  qui  en  garnissent 
l'entrée.  Le  genre  est  donc  bien  indiqué  dans 
Lister,  car  il  ne  faut  que  substituer  genre  à  sec- 
tion pour  l'établir;  cejiendant  comme  cette  co- 
quille est  terrestre  et  qu'elle  a  beaucoup  de  rap- 
ports avec  les  Hélices,  on  la  confondit  toujours 
avec  elles ,  et  Liuné  lui-même  ne  l'en  sépara  pas  ; 
en  cela,  l'auteur  du  Systema  natuiœ  fut  imité  par 
ses  successeurs  jusqu'à  Montfort,  qui  fut  le  pre- 
mier qui  sépara  le  genre  Anostome  des  Hélices  de 
Linné.  11  lui  donna  le  nom  de  Toniogère  que 
beaucoup  plus  tard,  et  dans  son  dernier  ouvra"e, 
M.  Lamarck  changea  pour  celui  A' Anostome  plus 
généralemeut  adopté.  M.  Lamack  plaça  ce  genre 
daas  sa  famille  des  Colimacées  {^voyez  ce  mot), 


A  N  O 


5i 

immédiatement  après  les  Hélices  dont  il  seroit 
impossible  de  les  séparer. 

M.  de  l'eiussac  lit  rentrer  les  Anostomes  dans 
le  genre  lléliie;  il  fait,  avec  les  autres  espèces 
qui  ont  l'ouverture  garnie  de  dents,  un  sous- 
genre  auquel  il  a  donné  le  nom  à'Hélicodonte 
(voyez  ce  mot  et  Hélice).  M.  de  Blainville, 
en  adoptant  ce  genre,  lui  a  conservé  le  nom  donné 
par  Mijutfort ,  et  l'a  placé  dans  des  rapports  ana- 
logues à  ceux  indiqués  par  M.  Lamarck.  I\J.  La- 
treille  enlin  s'accorde  encore  à  l'égard  de  ce' 
genre  avec  le  célèbre  auteur  des  Animaux  sans 
vertèbres ,  sur  la  place  que  les  Anostomes  dévoient 
occuper  dans  la  série. 

CAHACTÈEES     GÉNÉRIQUES. 

Coquille  orbiculaire,  ù  spire  convexe  et  ob- 
tuse; ouverture  semi-lunaire,  dentée  en  dedans, 
grimaçante,  retournée  en  haut  ou  du  côté  de  la 
spire  ;  bord  droit  ayant  son  limbe  réfléchi. 

Animal  inconnu  présumé  voisin  de  celui  des 
Hélices. 

Si  on  admet  que  ces  caractères  sont  absolu- 
ment nécessaires  pour  ce  genre,  nous  connoissons 
quelques  coquilles  qui,  sans  les  avoir  tous,  oui 
celui  qui  paroit  le  plus  essentiel,  le  renversemeut 
de  l'ouverture  vers  le  dos  de  la  coquille;  mais 
celte  ouverture  est  simple  et  sans  dents  à  l'inté- 
rieur. S'il  est  aussi  essentiel  qu'une  coquille,  pour 
faire  partie  des  Anos'.omes,  ait  le  double  carac- 
1ère  des  dents  à  l'ouverture,  et  du  renversemeut 
de  celle-ci  sur  le  dos,  il  s'ensuivra  que  les  co- 
quilles dont  il  est  question  devront  constituer  un 
nouveau  genre.  Nous  le  proposerons  sous  le  nom 
de  Stkopbostume,  Strophostoma ,  auquel  nous 
renvoyons,  ainsi  qu'à  Hélice. 

Les  Anostomes  sont  des  coquilles  terrestres  qui 
ont  l'ouverture  disposée  d'une  manière  fort  ex- 
traordinaire, on  peut  même  dire   presqu'uuique 
parmi  les  Mollusques.  Les  lours  sont  régulière- 
ment en  spirale  comme  dans  les  autres  Hélices, 
mais  le  dernier  fait  un  coude  pour  se  diriger  vers 
le  bord  où  il  se  renverse  pour  présenter  l'ouver- 
ture du  côté  de  la  spire  ou  du  dos  de  la  coquille. 
L'ouverture  n'est  point  ronde  comme  l'a  dit  M.  La- 
marck ,  elle  est  semi-lunaire  ,  et  les  deu,\  extré- 
mités   du    périslome   s  avancent    sur   la    coquille 
jusque  près  de  la  suliire  de  l'avant-dernier  tour. 
On  ne  connoit  encore  que  deux  espèces  de  ce 
genre;  elles  ont  une   forme  suljglobuleuse;  elles 
sont  fort  rares  dans  les  collections;  les  marchands 
les  conuolssent  à  cause  de  leur  haut  prix  et  de 
leur  forme  insolite,  qui  leur  a   valu  ie  nom  de 
Lampe  antique. 

I.   Anostome    déprimé.    Anostotna    depressa. 
Lamk. 

A.  testa  suborbiculari y  iitrinquè  coni>ea:âjjie- 
pressiusculâ  ,  obtuse  carinatû  ,  imperforatâ  ,  gla-^   . 

G   a 


52 


A  N  O 


brâ  ;  ruja  ,  suhiiis  maculis  castaneis  pictâ;  su- 
peniè  lineâ  circulait  rubente  ;  apeiturâ  quinque 
dentatâ  y  labro  rubescente  valde  reflejro. 

Lamk.  Anini.  sans  vert.  tom.  6.  2.'.  part,  pag. 

loi.  72°.    I. 

Lister.  Conch.  tab.  ^^.Jig.  100. 

BoxANXi ,  Recréât.  Jtg.  55o.  53l. 

Dargenville,  Conch.  tab.  i^.fig.  lû.  \^. 

Favasne,  Conch.  pi.  Çilt.Jlg.  F.  10. 

Bons.  Mus.  cas.  vind.  tab.  x^.Jig.  11.  12. 

Chemsitz,  Conch.  tom.  g.  tab.  log.  ^g.  919. 
920. 

Helijc  ringens.  Lin.  Gniell.  pag.  3oi8.  n°.  22. 

Ibid.  MoLLER,  Venn.  pag.  17.  n°.  216. 

Tomogeres  ringens.  Mostf.  Conch.  syst.  tom.  2. 
pag.  359. 

Helijc  ringens.  Ferrds.  Moll.  terr.  etjlui>.  pi. 
^"h.fig.  3.4.  5.  6. 

Tomogerus  depressus.  Blaixv.  Trait,  de  Malac. 
pag.  459.  yo/.  O^./ig.  4-  a." 

Coquille  assez  graade  ,  gloljuleuse,  également 
convexe  des  deux  côtés,  subcarénée  dans  son  mi- 
lieu par  un  angle  fort  obtus  dans  les  individus 
adultes,  beaucoup  plus  aigu  dans  les  jeunes.  La 
spire  se  compose  de  six  tours  régulièrement  en 
spirale;  ils  sont  peu  globuleux;  lis  scut  séparés 
par  une  suture  simple  qui  est  bordée  par  une 
bande  unique  d  un  brun-fauve.  Les  premiers  tours 
sont  d'un  blanc  laiteux,  rougeâtre,  qui  passe  in- 
sensiblement au  fauve  qui  est  la  couleur  du  der- 
nier tour;  celui-ci  est  plus  grand  que  tous  les 
autres  ,  il  occupe  tout  le  dessous  de  la  coquille  , 
où  quittant  la  diiection  spirale,  il  se  projette  en 
ligne  droite  en  traversant  la  moitié  du  diamètre 
de  la  coquille  pour  se  terminer  sur  le  bord  par 
une  ouverture  qui  regarde  le  dos  ou  la  spire  de 
coquille.  Ce  dernier  tour,  sur  un  fond  fauve ,  offre 
une  multitude  de  taches  irrégulières  d'un  rouge- 
brunâtre  qui  le  rendent  comme  marbré.  L'ouver- 
ture est  semi-lunaiie,  versante,  à  périslome  épaissi, 
renversé,  plus  épais  sur  le  bord  gauche  que  sur 
le  bord  droit;  le  bord  gauche  se  prolonge  jusqu'à 
la  suture  de  l'a vant-dei  nier  tour,  tandis  que  le 
droit  se  termine  sur  le  bord  de  la  coquille  et  est 
plus  court  que  l'autre;  tout  le  péristome  est  d'un 
rouge-fauve.  En  dedans,  l'ouverture  est  garnie 
de  cinq  dents  d'inégùles  grandeurs,  deux  sont 
columellaires,  l'une  grande  et  l'autre  petite;  des 
trois  autres  la  médiane  est  la  plus  grosse,  celle 
du  côté  gauche  la  mo_yenne,  et  celle  da  côté  droit 
la  plus  petite  de  toutes. 

Quand  cette  coquille  est  bien  fraîche  on  remar- 
que sur  toute  la  surface  des  stries  absoiètes,  lon- 
gitudinales et  assez  régulières. 

Longueur,  quarante  à  quarante-cinq  millim.; 
largeur  trente-six  à  quarante.  Elle  habite  l'Inde, 
o)  elle  paroit  rare. 


A  N  T 

2.  Akostome  globuleux.  Anostoma  globulosa. 

La31K. 

A.  testa  subglobosâ  ,  obsolète  carinatâ  ,  iniper- 
foratâ  ,  glabrâ  ,  supemè  ruJa  ,  subtits  albâ  ,  ma- 
culis rufis  niannoratâ  y  anjiactibus  omnibus  , 
lineâ  rubrâ  disiinctis;  aperturâ  sexdentatâ;  labio 
albo  ,  margi/ie  rejlexo ,  sinu  instructo. 

Lamk.  loc.  cit.  n°.  2. 

Ueli.v  ringicula.  de  Feruss.  Moll.  terr.  et  fluv. 
prod.  n".  114.pl.  5'5./îg.  l.  2. 

Espèce  très-facile  à  distinguer  de  la  précé- 
dente; elle  est  toujours  d'un  plus  petit  volume, 
plus  globuleuse  et  subcarénée  dans  son  milieu  ; 
ses  deux  côtés  sont  presqu'égaux,  à  peu  près  aussi 
convexes  l'un  que  l'autre,  quoique  celui  de  des- 
sous le  soit  un  peu  plus.  La  spire  est  formée  de 
cinq  à  SIX  tours,  à  peine  convexes,  dont  la  su- 
ture simple  est  indiquée  ])ar  une  bande  roirge 
qui  en  suit  les  contours;  en  dessus  elle  est  d'un 
fauvc-'ilanchâtre  ,  quelquefois  elle  est  toute  blai>- 
che;  en  dessous  le  dernier  tour  est  presque  toi>- 
jours  blanc  ,  marbré  de  taches  rousses  peu  nom- 
breuses surtout  vers  l'ouverture;  à  1  endroit  où  ce 
dernier  tour  après  avoir  fait  le  coude  gagne  di- 
reclemenl  le  bord  de  la  coquille,  on  remarque  du 
côté  gauche  un  rendement  assez  notable.  L'oit- 
vcrlure  est  Irès-remarquable  par  le  nombre  et  ha 
grandeur  des  dénis  qui  se  voient  à  l'intérieur  et 
qui  laissent  enir'elles  si  peu  d'espace,  que  l'on 
conçoit  à  peine  comment  l'animal  peut  passer  à 
travers  tous  ces  obstacles.  Le  périslome  est  tout 
blanc,  épais,  renversé;  à  gauche  il  ne  touv  be 
pas  à  la  suiure  de  l'avant-dernier  tour,  mais  à 
droite  il  forme  un  sinus  fort  singulier  à  l'endroit 
de  son  adhérence  à  la  coquille.  Les  dents  sont  an 
nombre  de  six  ,  deux  columellaires  fort  grandes 
dont  lune  est  tuilée  et  peu  obtuse,  et  l'autre  ar- 
rondie en  un  bourrelet  épais;  des  quatre  du  bord 
droit  la  plus  petite  est  vers  l'angle  droit  de  1  ou- 
verture. 

Cette  espèce,  qui  vient  également  de  l'Inde,  est 
plus  rare  dans  les  collections.  Elle  est  longue  de 
vingt  millimètres  et  large  de  quinze. 

ANSATA. 

Deuxième  classe  des  Monoconcha  de  Klein 
(  Ostrac.  pag.  117.),  qui  renferme  toutes  les  co- 
quilles patelloides  assez  voisines  des  Patelles  pour 
la  forme  ;  il  se  divise  en  quatre  genres  qui  sont 
les  siiivans  :  Calypirœa ,  Coclilearia ,  Mitra  un- 
garica  et  Cochlolepas ,  presque  tous  des  démein- 
breraens  inutiles  des  Cabochons.  Ployez  cos  di- 
vers mots. 

ANTÉNOR.  Antenor. 

Monlfort,  dans  sa  Conchyliologie  systématique 
(  tom.  I  ,  pag.  71 .  )  ,  a  établi  ce  genre  pour  une 
petite  coquille  microscopique  de  l'ordre  des  Gé- 


A  N  T 

plialopodes;  il  a  6i6  adopld  par  quelques  zoolo- 
gisles;  les  uns  l'on  placé  parmi  les  Ammonites,  les 
autres  parmi  les  Nautiles,  d'autres  païuii  Us  Ltn- 
ticulinesjce  qui  rejette  cette  petite  coiiuilleloiu  de 
ses  rapports  naturels.  M.  d'Orbi^uy  fils,  après  un 
examen  approfondi,  l'a  fait  entrer  dans  le  genre 
RoLuline,  qui  fait  partie  de  son  ordre  des  l''ora- 
miuifères,  famille  des  Agalbistèi^ues  uauliloides. 
Voyez  RoBULixE. 

ANTIIOBRANCHE.  Anthobnmchia. 

Déjà  M.  de  Blainville,  dans  le  Bulletin  des 
Sciences  (1816,  paj;.  pS )  ,  avoit  étalili  sous  le 
nom  de  Cyclobranche  un  ordre  dans  lequel  plu- 
sieurs Mollusques  nus  étoient  ranimés  d'après  la 
disposition  des  organes  de  la  respiration  :  anté- 
rieurement, M.  Cuvier  avoit  aussi  donné  le  nom 
de  Cyclobranche  à  un  ordre,  mais  renfermant 
d  autres  ftloilusques  que  les  (lyclobranclies  de 
M.  de  Blainville;  on  jiouvnit,  d'après  ce  double 
emploi  ,  être  entraîné  à  des  erreurs  graves. 
M.  Goldiuss,  pour  éviter  toute  confusic  11,  a  con- 
servé les  Cyciobranclies  de  M.  Cuvier,  et  a  subs- 
titué le  nom  à' Anfhobranches  aux  Cyclobranches 
de  M.  de  Blainville. 

M.  de  Ferussac ,  dans  ses  Tableaux  systéma- 
tiques, a  adopté  le  nom  de  M.  Goldfuss  pour  le 
premier  sous-ordre  des  NudibrancLes  qui  ne  con- 
tient que  la  famille  des  Doris.  Voyez  ce  mot,  ainsi 
que  NuDIBRANCBE  et  Ctciobbanche. 

ANTLIO  BRANCHIOPHORES.  Antlio  bra- 
chiophora. 

Dénomination  qui  a  le  défaut  d'être  trop  lon- 
pue,  que  M.  Gray  a  proposée  dans  sa  Classifica- 
tion naturelle  des  Mollusques ,  pour  la  première 
classe  qui  coriespond  complètement  aux  (Cépha- 
lopodes des  auteurs.  Celte  classe  se  compose  de 
trois  ordres  :  1°.  Anostcophora  ^  2°  Sepiœfora ; 
3°.  tiautilophoia,  auxquels  nous  renvoyons,  ainsi 

qu'à  CÉPHALOPODES. 

ANTI-BARILLET. 

Nom  donné  par  Geoflroy,  dans  son  Traité  des 
coquilles  des  environs  de  Paris ,  à  une  petite  es- 
pèce de  Maillot,  Pupa  quadridens,  que  Bruguière 
a  rangée  dans  le  genre  Bulime  sous  le  nom  à'Anti- 
barillet.  Voyez  Bulime,  pag.  35  1  ,  n°.  gi  du  pre- 
mier volume  de  ce  Dictionnaire. 

ANTI-NONPAREILLE. 

Noa»  donné  par  le  même  à  une  autre  espèce  du 
genre  Maillot,  Pupa  cinerea ,  que  Bruguière  a 
également  décrit  sous  le  nom  de  Bulime  anti- 
nonpareil  dans  l'endroit  que  notis  venons  de  citer 
11°.  92 ,  aoquel  nous  reuvoyon».  Voyez  aussi 
MàïUOT. 


A  P  L 


53 


ANUS. 

Ce  mot  a  doux  acceptions  difléreules  selon 
l'applicaiion  qu'on  en  fait;  analomiquement , c'est 
comme  dans  tous  les  autres  animaux,  l'extrémité 
postérieure  du  tube  intestinal;  mais  dans  les  co- 
quilles Bivalves,  c'est  l'impression  plus  ou  moins 
profonde  qui  est  au-dessous  des  sommets  et  que 
l'on  nomme  plus  communément  lunule.  (Voyez 
ce  mot,  WoLLDSQuE  et  Coquille. 

APALOSIA  ou  APLOSIA. 

Il  semble  que  M.  Rafinesque  ait  eu  l'intention 
d'employer  ce  nom  à  la  place  de  celui  de  Mol- 
lusque, ce  qui  n'a  pas  été  adopté.  Voyez  Mol- 
lusque. 

APLEUROTIS. 

Genre  indiqué  par  M.  Rafinesque,  mais  trop 
peu  caractérisé  pour  qu'où  puisse  rien  statuer  à 
son  égard;  il  a  été  démembré  des  Térébratules. 
Vo^ez  ce  mot. 

APLODON.  Aplodon. 

Genre  inuiilement  démembré  des  Hélices  par 
M.  Rafinesque,  pour  une  espèce  qui  a  la  bouclie 
arrondie,  la  columelle  unidentée  et  ombiliquée. 
Beaucoup  d'autres  Hélices  présentent  ce  carac- 
tère qui  est  bien  insuffisant  pour  l'établissement 
d'un  genre.  Vojez  Hélice. 

APLYSIE.  Aplysia. 

Dans  un  Mémoire  très-bien  fait  sur  les  Aplysies 
et  inséré  dans  \e%  Annales  du  Muséum, M.  Cuvic-r 
est  entré  dans  des  détails  curieux  sur  l'histoire 
de  ce  genre  dont  il  a  fait  aussi  une  excellente 
anatomie.  Nous  avons  mis  ce  travail  à  profit  poul- 
ies recherches  que  nous  avions  le  projet  de  faire, 
recherches  qui,  au  reste,  ne  nous  ont  conduit 
comme  lui  qu'à  la  connoissance  des  erreurs  nom- 
breuses et  des  préjugés  ,  soit  des  Anciens,  soit  des 
Modernes  sur  ces  animaux. 

Parmi  les  Mollusques,  il  y  en  a  fort  peu  qui 
aient  été  aussi  anciennement  observés ,  et  il  n'y 
en  pas  qui  soient  devenus  le  sujet  de  préjugés 
populaires  et  de  croyances  plus  absurdes.  Les  an- 
ciens nommoient  les  Aplysies  Lièvre  marin,  Le- 
pus  marinus ;  ils  lui  avoient  donné  ce  nom  à  cause 
de  la  forme  que  ces  animaux  ont  lorsqu'ils  soKt 
sans  mouvement  au  fond  de  la  mer  :  leur  tête, 
pourvue  de  deux  longs  tentacules  auriculiformes , 
donne  encore-plus  de  ressemblance  avec  un  lièvrf . 
Cette  comparaison,  quelqu'inexacle  qu'elle  soit  , 
ne  peut  se  comparer  aux  vertus  ou  aux  propriétés 
que  l'on  a  attribuées  au  lièvre  marin.  Il  suffit, 
comme  l'observe  très-bien  M.  Cuvier,  qu'un  ani- 
mal ne  puisse  servir  à  la  nourriture  de  l'homme 
pour  que  déjà  on  ait  contre  lui  quelques  préven- 
tions. Oa  a  bientôt  dit  qu'il  est  nuisible  si ,  at>«c 


54 


A  P  L 


une  forme  peu  agréable ,  il  offre  une  odeur  re- 
poussanle,  et  si  surtout  il  répand  une  liqueui- 
plus  ou  aïoins  ùcre  dont  l'a  poui-vu  la  nature  pour 
le  protéger  contre  ses  ennemis  ;  mais  bientôt  cette 
odeur,  cette  liqueur  et  l'animal  tout  entier,  sont 
transformés  en  poisons  violens,  par  un  peuple 
j^rossier,  qui  ne  manque  pas  en  outre  de  lui  alln- 
tiuer  des  venus  extraordinaires ,  quelquefois  op- 
posées. Plusieurs  ouvraj^es  de  l'anliquilé,  tels  que 
ceux  de  Pline  par  exemple,  peuvent  être  consi- 
dérés comme  un  miroir  fidèle  sur  lequel  viennent 
se  réfléchir  les  tradi lions  et  les  erreurs  vulgaires 
qui  ont  acquis,  par  leur  longue  durée,  la  force 
de  la  vente.  Nous  nous  abstiendrons  de  rappor- 
ter les  empoisonnemens  attribués  au  lièvre  marin, 
nous  ne  dirons  pas  non  plus  qu'on  le  considéroit 
comme  uue  cause  d'avorlement;  nous  n'exhume- 
rons pas  des  premiers  traités  de  médecine  les 
listes  assez  longues  de  médicamens  dans  lesquels 
Je  lièvre  marin  entroit  comme  substance  héroïque 
contre  plusieurs  maladies.  Ne  seroit-il  pas  ridicule 
aujourd'hui  de  discuter  la  question  de  savoir  si 
im  homme  qui  regarde  un  lièvre  marin  peut  en 
mourir  comme  on  l'a  cru  eu  Italie,  ou  si  c'est  le 
lièvre  niaiin  lui-même  qui  périt  comme  c'est  la 
croyance  des  Hindous.''  Cependant  ces  préjugés, 
accrédités  par  l'ignorance,  se  perpétuèrent  lors- 
que la  moindre  e.xpéiience  auroit  sulli  pour  les 
détruire;  rapportés  par  les  Anciens,  ils  trouvèrent 
au  renouvellement  des  lettres  des  hommes  cré- 
dules disposés  à  les  recueillir,  à  les  adopter  et  à 
les  propager  de  nouveau  comme  l'attestent  les 
éciils  d'AIdrovante,  de  Rondelet  et  de  quelques 
autres. 

Un  animal  qui  insplroit  tant  de  dégoût  et  tant 
de  crainte  ne  pouvoil  être  examiné  d'une  manière 
convenable  par  ceux-là  mêmes  qui  le  redoutoieni; 
aussi  SI  d'un  côté  on  trouve  beaucoup  sur  ses  soi- 
disant  qualités,  d'un  autre  on  ne  trouve  rien  sur 
ses  mœurs,  sur  sa  forme  et  son  organisation. 

Anstote  malLieureu-emeut  n'a  pas  parlé  de  ces 
animaux,  nous  disons  malheureusement,  parce 
qu'il  étoit  capable  ,  plus  que  les  autres  naturalistes 
de  l'antiquité,  de  donner  sur  eux  d'utiles  rensei- 
gnemens,  et  d'en  faire  une  description  suffisante. 
Pline,  qui  en  parle  beaucoup  ,  qui  rapporte  lon- 
guement les  propriétés  du  lièvre  marin,  se  con- 
tente de  dire  qu'il  est  comme  une  masse  de  chair 
informe.  Dioscoride  ie  compare  à  un  petit  Calmar, 
et  cette  comparaison  est  loin  d'être  exacte.  Elien 
réussit  mieux  en  lui  trouvant  de  la  ressemblance 
avec  un  limaçon  sans  coquille  j  cette  comparaison 
est  la  plus  judicieuse,  elle  rapproche  des  êtres 
d'uue  même  classe,  d'un  même  type,  et  elle  peut 
conduire  à  des  rapprochemens  heureux.  Mais  de 
tous  les  auteurs  anciens,  Apulée  est  le  seul  qui 
ait  reconnu  une  particularité  remarquable  de  l'or- 
ganisation du  lièvre  m  rin;  c'est  la  structure  de 
l'estomac,  dans  lequel  il  découvrit  le  premier  des 
osselets  qu'il  compara  à  ceu.t  des  pieds  de  cochon. 


A  P  L 

Depuis  Apulée  jusqu'au  renouvellement  des  let- 
tres, on  ne  trouve  rien  concernant  le  lièvre  ma- 
rin. Rondelet,  dans  son  Traité  des  poissons,  au 
livre  17'-".,  est  le  premier  qui  en  ait  douué  une 
figure  reconnoissable  quoique  grossière,  et  qui 
en  ait  fait  une  description  au  moyen  de  laquelle 
on  peut  fort  bien  le  reconnoîtrej  il  remarque  ju- 
dicieusement que  cet  auimal  n'est  pas  symétrique, 
ce  qui  peut  aider  singulièrement  à  le  faire  distin- 
guer d'autres  analogues.  Le  même  auteur  détrit 
et  figure  une  seconde  espèce  qui  appartient  iii- 
conleslablement  au  genre  Aplysie,  puis  une  troi- 
sième qui  ne  lui  peut  convenir  puisque  c'est  uue 
Tritonie  {^voyez  ce  mot). 

Aldrovaude  et  Gesuer  recopièrent  les  figures 
de  Rondelet,  et  le  premier  y  ajouta  deux  espèces 
dont  une  est  douteuse  et  l'autre  appartient  incon- 
testablement au  genre  Doris.  Il  paroît  que  depuis 
ces  auteurs  jusqu'à  L.inné ,  personne  ne  s'occupa 
des  Aplysies,  du  moins  on  n'en  trouve  pas  de 
trace  dans  les  auteurs  intermédiaires.  Linné  lui- 
même,  à  ce  qu'il  paroît,  connut  fort  peu  ces  ani- 
maux ,  qu'il  range  dans  ses  premières  éditions 
parmi  les  Lerués.  Bohadsch ,  pendant  le  même 
temps  ,  décrivoit  avec  soin  et  même  avec  une 
exactitude  fort  remarquable,  les  Aplysies  que 
Liuué  lai-ssoit  toujours  dans  le  genre  Lernié,  mais 
dont  il  séparoil  le  genre  Téthys  fait  avec  la  troi- 
sième espèce  de  lièvre  marin  de  Rondelet,  dont 
l'histoire  avoit  été  rendue  plus  complète  par  Fa- 
bius Colurana.  Ce  fut  seulement  daus  sa  douzième 
édition  que  Linné  sépara  les  Aplysies  en  genre 
distinct  des  Lerués;  il  le  nomma  Laplysia ,  san» 
doute  par  suite  d'une  faute  d'impression,  comm« 
le  fait  judicieusement  remarquer  M.  Cuvier,  car 
Laplysia  n'a  aucune  signification  ,  tandis  que 
Apl^sia  veut  dire  qu'on  ne  peut  laver,  et  cela 
s'applique  parfaitement  bien  à  ce  genre.  Gmelin, 
dans  la  treizième  édition  de  Linné,  rectifia  ce 
nom,  et  le  génie  Aplysie  fit  p  irtie  de  la  classe 
des  Mollusca  placée  entre  les  Limaces,  les  Dons 
et  les  Téthys.  A  l'imitation  de  Linné,  Bruguièie 
rangea  les  Aplysies  daus  la  classe  des  vers  Mol- 
lusques, entre  les  Doris  et  les  Limaces,  mais  il 
adopta  de  préférence  le  nom  de  Laplysie.  M.  Cu- 
vier, dans  son  Tableau  élcnientaire  d'histoire  na- 
turelle,  démembra  avec  juste  raison  les  vers  Mol- 
lusques de  Liuné  et  de  Bruguière,  pour  rappor- 
ter les  dilléreus  animaux  qui  les  composoient  à 
leurs  véritables  types  d'organisation;  c'est  ainsi 
que  les  Limaces,  les  Téthys,  les  Aplysies,  los 
Dons,  les  Triloiiies,  etc.,  furent  compris  dans  la 
classe  des  Mollusques  et  rangés  parmi  les  Gasté- 
ropodes ;  ce  lut  une  très-grande  amélioration  dans 
le  système  de  classijication.  M.  Lamarck  en 
adopta  le  principe,  et  dans  son  premier  ouvrage, 
le  Système  des  Animaux  sans  vertèbres ,  il  en  fit 
l'application;  il  di(risa  les  i)ilollusques  nus  eu  deux 
sections,  la  seconde  commence  par  le  genre  La- 
plysie et  contient  les  onze  genres  de  Mollusques 


A  P  L 

nus  Gasi^ropodes  connus  alors.  Ce  fut  peu  de 
tcmijs  après  que  M.  Cuvier  publia  ,  daus  le  lome 
deux  des  Annales  du  Muséum  ,  le  Wémoire  dout 
nous  avons  d(/jà  parlé;  il  compléta,  par  une  sa- 
vante anatomie,  ou  plutôt  il  introduisit  dans  la 
science,  la  coniioissaiicc  conj])lète  de  l'organisa- 
tion des  Apl_ysies.  Uès-lors  leur  place  et  leurs 
rapports  ne  dévoient  plus  varier  beaucoup;  et 
cVsl  ellectivcment  ce  qui  aniva. 

W.  de  Roiss_y  [^BuJJon  de  Sonnini ,  tom.  5.)) 
adopta  le  premier  arrangement  de  W.  ('uvier,  en 
introduisant  les  nouveaux  genres  proposés  nou- 
vellement; les  Aplysies  font  partie  des  Gasléro- 
podes  nus  et  sont  entre  lesTétliys,  les  Scvllées  et 
les  Limaces.  M.  Lamartk  bientôt  après  (  Philoso- 
phie zoologique,  tom.  I.  )  perfectionna  la  classili- 
cation  des  Mollusques,  comme  de  plusieurs  autres 
jiarlies  des  Aniniau.c  sans  2'erièbres ,  en  y  in- 
troduisant des  familles.  Jusque  là  on  n'avoit 
pas  assez  senli  combien  il  étoit  nécessaire  de 
séparer  les  animaux  qui  respirent  l'eau  de  ceux 
qui  respireul  l'air;  M.  Lamarck  atteignit  ce  but 
eo  éiablissant  la  famille  des  Laplysiens,  qui  sé- 
para les  Aplysies  et  les  DolabeUes,  qui  en  sont 
Irèà-voisines ,  des  Limaces  et  d'autres  genres  pul- 
monés  qui  furent  compris  daus  la  famille  suivante 
celle  des  Limaciens.  M.  Lamarck  avoit  compris 
dans  la  famille  ces  Laplysiens  les  genres  Bullée 
et  Sigaiet  ,  dont  le  dernier  s'éloigne  assez  nota- 
blement des  Apl3Sies  et  des  Dolabelles.  Dans 
Y  Extrait  du  Cours,  les  Laplysiens  sont  divisés 
en  deux  .«ectious ,  la  première  contient  les  genres 
Arèie,  Bullce  et  Bulle,  et  la  seconde  les  genres 
S:{:aret ,  Dolabelle  et  Laplysies.  La  composition 
et  rarrangemenl  de  celte  famille  seroient  conve- 
n.ibli-s  sans  les  Sigaiels  qui  ue  sont  pas  à  leur  vé- 
niable  place. 

M.  Cuvier  a  conservé  celle  famille  dans  le 
RégJie  animal,  en  lui  donnant  le  nom  de  Tecli- 
branclies,  en  y  iniruduisant  le  geme  Notarche  , 
et  eu  y  laissant  les  Acèrcs  qui  ont  pour  sous- 
ge'nres  les  Bulli-es,  les  Bulles  et  les  Acères  pro- 
pres. Cependant  W.  Lamarck  peu  satisfait  de  l'ai- 
rangement  de  sa  famille  îles  Laplysiens  dans 
\' Extrait  du  Cours,  et  quoique  M.  Cuvier  en  ait 
adopté  les  rapports,  y  opère  (..m  notables  chan- 
geiuens  dans  suii  dernier  ouvrage;  nous  avons  vif 
que  celle  famille  étoit  divisée  en  deux  sections, 
la  première  servit  de  base  à  une  nouvelle  famille 
de  Bulléens  {^x>oyez  ce  mot),  landis  que  la  se- 
conde ,  débarrassée  du  génie  Sigaret  et  ne  conte- 
nant plus  par  conséquent  que  les  deux  genres 
Aplysie  et  Dolabellle,  consiilua  la  famille  des 
Laplysiens,  telle  que  M.  Lamarck  la  conçut  en 
dernier  lieu.  IM.  de  Ferussac  n'imita  pas  complè- 
tement le  savant  auleur  des  Animaux  sans  X'er- 
tèbres ,  il  iulroduit  dans  sa  famille  des  Dicères  , 
qui  correspond  assez  bien  aux  Laplyiicns,  quatre 
{genres:  les  Aplysies,  les  Acioeon,  qui  en  sont 
aémembi  es ,  les  Dolabelles  et  les  NotarcLes.  On 


A  P  L  .'Jî 

ne  sait  pourquoi  i\L  Lamarck  n'a  point  adopté  ce 
dernier  genre  ,  sans  doute  que  dans  ce  cas  il  l'au- 
roil  mis  dans  la  famille  des  Laplysiens,  comme  l'a 
fait  M.  de  Blainvil'.e  {Tiait.  de  JtJalac.  pag.  471.); 
mais  outre  (  elui-là  ce  savant  ajoute  encore  deux 
autres,  les  Bursatèles  et  les  Elysies  {payez  ces 
mois),  qui  sont  mis  en  rapports  avec  les  Dola- 
belles et  les  Aplysies.  M.  Latreille,  qui  nomme 
Tentacules  (voyez  ce  mot)  la  famille  des  Aply- 
slens,  la  divise  en  deux  seciions;  dans  la  première 
se  trouvent  les  genres  Pliyllirlioe  et  Notarche,  et 
dans  la  seconde  les  genres  Aplysie,  Actacon,  Do- 
labelle  et  BuUine. 

Telle  est  l'histoire  abrégée  de  ce  genre  aussi 
singulier  par  les  erreurs  qu'il  a  fait  naître  que 
par  son  organisation;  il  ne  nous  resle  plus  main- 
tenant, pour  terL'.iner  ce  qui  a  rapport  aux  géné- 
ralités ,  que  d'entrer  dans  les  détails  anatomiques, 
sans  lesquels  on  ne  sauroit  avoir  une  counoissance 
complèie  de  ce  genre. 

Les  Aplysies  sont  des  animaux  limaciformes, 
ovalaires  ,  plais  en  dessous,  où  est  un  pied  long  et 
étroit,  bombés  en  dessus  et  assez  régulièrement 
convexes,  terminés  poslérieurement  par  une  pointe 
peu  alongée  ,  queliiiiefois  mousse,  qui  est  la  ter- 
minaison du  pied  comme  dans  les  Hélices;  en 
avani  le  corps  se  prolonge  en  un  col  plus  ou  moins 
long  qui  pmt  s'alouger  ou  se  raccourcir  à  la  vo- 
loiilé  de  l'animal,  et  qui  porle  une  têle  assez 
grosse  à  son  extréiiiué  aniéneure.  Celte  têle  pré- 
sente une  bouche  longitudinale  ;  elle  porle  en 
avant  deux  grands  tentacules  membraneux  assez 
variables  pour  la  longueur  et  pour  la  forme,  et 
qui  sont  le  prolongement  d'une  sorte  de  voile  ou 
teniacuie  buccale;  eu  arrière  il  y  en  deux  auties 
cylindriques  plus  courts,  ployés  en  deux  à  leur 
exirérailé,  de  luanicie  à  ce  tju'ils  ressemblent  as- 
sez bien  à  l'oreille  d'un  aniiual  quadrupède;  ils 
sont  oculés  à  la  base,  antérieurement;  ils  ne  sont 
point  complètement  réiracliles  ;  ils  sont  suscep- 
tibles de  s'alonger  et  de  se  raccourcir  à  la  volonté 
de  l'animal.  Le  point  oculaire  est  noir  et  fort  pe- 
tit. Le  manteau  est  formé  de  deux  lames  charnues, 
dont  l'une  est  ordinairement  plus  courte  c]ue 
l'aulre;  ces  deux  lamts  sont  libres  vers  le  dos  de 
manière  à  laisser  voir  sous  elles  uue  pièce  mobile, 
produite  par  une  duplicalure  de  la  peau,  cjui  con- 
tient une  coquille  cartilagineuse  et  rudimentaire, 
libre  dans  la  cavité  qu'elle  forme,  cavité  qui  est 
ouverte  par  un  trou  ou  complètement  fermée  selon 
les  espèces,  {"elle  partie,  qui  est  l'opercule  bran- 
chial, est  fixée  par  son  côté  gauche  de  manière 
à  être  compléleiutnl  libre  dans  tout  le  resle  de 
son  étendue.  Il  semble,  par  la  manière  dont  elle 
est  mobile,  qu'elle  soit  attachée  par  une  char- 
nière; c'est  au-dessous  d'elle  qu'on  aperçoit  un 
grand  peigne  branchial ,  l'anus  et  l'issue  des  or- 
ganes de  ia  génération  disposés  comme  nous  lo 
verrons  un  peu  plus  tard. 

Les  Aplysies,  comme  un  assez  grand  nombre 


56 


A  P  L 


d'aulres  Mollosqnca ,  ont  la  faillite  de  répandre 
une  liqueur  d'une  couleur  foncde  ,  destinée  à  les 
cacher  au  milieu  de  l'eau  aux  animaux  qui  veulent 
en  faire  leur  proie.  Celte  liqueur  est  rejetée  à  la 
moindre  crainte  qu'éprouve  l'animal  ;  il  faut 
qu'elle  se  sécrète  avec  assez  d'abondance;  il  ne 
paroit  pas  qu'elle  ait  un  canal  particulier  pour 
être  répandue  au-dehors.  D'apris  les  observations 
que  JM.  Cuvier  a  faites  sur  des  animaux  vivans , 
1  excrétion  de  la  liqueur  se  feroit  par  exudation 
sur  le  bord  de  l'opercule  branchial.  Cette  liqueur 
a  été  soumise  à  quelques  rei.:herches  cIiimKjues, 
qui  sont  insuffisantes  pour  en  connoître  la  com- 
position exacte  :  ce  sont  MM.  Cuvier  et  Fleuriau 
de  Bellevue  cpii  ont  fait  ces  expériences.  U'abord 
cette  liqueur  n'est  point  mallaisante,  comme  l'ont 
cru  les  Anciens  ;  elle  ne  donne  aucune  sensaiicn 
désagréable  à  la  peau;  il  paruit  même  qu'elle  n'a 
pas  la  propriété  de  faire  tomber  le  p"il  comme 
les  Anciens  l'avoient  dit  et  comme  Linné  le  répèle. 
Llle  est  de  même  nature  que  la  liqueur  pourpre 
des  rochers,  et  elle  pourrort  peut-être  devenir 
uiile  dans  la  teinture,  car  elle  est  fixée  pur  ks 
acides,  et  surtout  par  l'aciJe  sulfuiique. 

Le  système  de  la  digestion  commence  par  une 
bouche  longitudinale,  couverte  en  partie  par  le 
voile  de  la  tête  qui  y  forme  des  lèvres  épaisses  et 
ridées,  ce  qui  donne  à  l'entrée  de  cette  ouverture 
quelque  resserablanceavec  t:n  sphincter. Si  l'on  fend 
longiludinalement  ce  voile,  on  apcryoïl  une  fente 
buccale,  étroite,  linéaire,  dont  les  deux  lèvressub- 
tartilagineuses,  blanches,  légèrement  phssées,  sont 
plus  saillantes  mférieurement,  où  elles  forment  une 
espèce  de  saillie  pointue  et  recourbée  en  avant. 
En  continuant  de  lendre  la  [seau  de  la  tête  ,  on 
trouve  ujs  masse  buccale  considérable,  arrondie, 
charnue,  formée  d'un  grand  nombre  de  faisceaux 
libreux  qui  l'enveloppent  de  toutes  parts.  La  peau 
n'y  est  point  adhérente,  si  ce  n'tst  autour  des 
lèvres  sur  lesquelles  elle  est  fixée  par  uu  grand 
nombre  de  petits  muscles,  qui  vont  en  rayonnant 
s'attacher  à  la  peau  à  peu  de  dislance  de  leur 
point  d'attache.  Eu  pénétrant  dans  cette  cavité, 
on  la  trouve  garnie  de  deux  plaques  cornées  ou 
cartilagineuses,  dun  brun-rouge,  placées  verti- 
calement, et  dont  le  bord  antérieur,  saillant, 
forme  les  lèvres  dont  nous  avons  parlé.  Elles  ont 
une  forme  de  lo/ange  ,  elles  sont  lisses  et  réunies 
supérieurement  et  mférieurement  par  une  mem- 
Lraue  blanche  et  mince.  La  lace  interne  de  ces 
plaques,  celle  qui  adnère  aux  parois  de  la  bouche, 
sont  finement  striées  transversalement.  Au  fuud 
de  la  bouche  on  aperçoit  une  masse  charnue,  co- 
nique, qui  est  couverte  par  les  parois  buccales, 
comme  par  nne  sorte  de  capaihon  ;  celle  masse  , 
que  l'on  pourroit  nommer  linguale  y  n'est  pas 
fendue  en  avant,  mais  bien  eu  dessus,  et  celte 
fente,  qui  n'aboutit  qu'à  un  trou  ,  est  garnie  de 
deux  lèvres  cornées,  convexes,  brunes,  couvertes 
d'aspérités   assez    dures  _.  rangées   régulièrement 


A  P  L 

sur  des  lignes  obliques;  c'est  au-dessQs  de  celle 
masse  linguale  que  l'on  trouve  l'ouverture  œsc- 
phagicnne  et  sur  ses  parties  latérales;  mais  dans 
l'épaisseur  des  parois  buccales  que  l'on  remarque 
l'ouverture  des  canaux  salivaires. 

Cet  œsophage  charnu  ,  médiocrement  long  , 
aboutit  à  un  estomac  membraneux  en  forme  de 
cornemuse,  qui  a  quelques  boursoulHemens  et  qui 
est  Irès-grand.  Cet  estomac  est  séparé  d'un  se- 
cond par  un  étranglement  pylorique,  court, 
épais  et  charnu;  le  second  estomac  est  beaucoup 
plus  petit,  subcylindrique,  arrondi  aux  deux 
bouts  et  partagé  dans  le  milieu  par  une  zone 
large,  beaucoup  plus  charnue  que  le  reste;  elle 
donne  attache  à  Tinlérieur  à  des  osselets  nom- 
breux qui  InlureiU  les  alimens  après  une  première 
digestion.  Ce  qu'il  y  a  de  remarquable,  c'est  que 
cet  estomac,  dans  le  reste  de  sou  étendue,  est 
compléiemeut  membraneux  ,  et  peut-être  piu« 
mince  encore  que  le  premier.  M.  Cuvier  consi- 
dère comme  un  troisième  estomac  la  portion 
membraneuse  qui  suit  la  zone  charnue  qui  donna 
insertion  aux  osselets;  mais  nous  n'admettons  pas 
celte  distint  lion,  puisqu'il  n'existé  pas  entre  ces 
jarties  un  étranglement  qui  en  pût  motiver  la 
séparation.  Celle  portion  du  second  estomac  n'cît 
pas  moins  singulière  que  l'autre  ;  elle  présente  à 
i'inlérieur  des  crochets  cartdagineux  qui  parois- 
sent  deslinés  à  ralenir  encore  l  iiilroJucUon  dei 
substances  alimenlaires  dans  les  intestins,  (^est 
dans  cette  partie  et  non  loin  de  l'origine  des  iii- 
leslius  que  se  vuient  les  oiilices  des  canaux  bi- 
liaires et  celui  d'un  intestin  grêle  et  fermé  à  son 
extrémité,  et  que  pour  cela  ou  a  comparé  avec  un 
ciccum.  Les  lutesiins  commencent  après  ce  der- 
nier renllement  stomacal;  ils  sont  cylindriques, 
tout  dans  la  masse  du  loie  quatre  ou  cinq  grandes 
circonvolutions;  le  rectum  gagne  le  bord  de  l'o- 
vaire, s'accole  à  lui  et  va  percer  la  peau  danj 
la  cavité  branchiale  a  l'ai  tache  postérieure  et  eu 
dessous  de  la  brancbie. 

La  masse  intestinale,  le  foie  et  l'ovaire,  sont 
renfermés  dans  un  sac  membraneux,  véritable  pé- 
litoiiiCj  qui  se  détache  très- facilement ,  qui  est 
mince,  transparent  et  d'une  conlexture  solide.  Le 
f  lie  est  très-gros,  d'un  brun-verdâire;  il  envelop|  e 
presque  tout  l'inieslin  et  fournit  deux  canaux  bi- 
liaires assez  gros,  qui  débouchent  dans  l'estomae 
à  l'endroit  que  nous  avons  indiqué. 

Nous  avons  vu  cju'au-dessous  des  deux  lobes  du 
manteau  se  trouve  postérieurement  un  disque 
membraneux  ,  ovale  ,  composé  de  deux  feuillets 
entre  lesquels  se  développe  un  rudiment  testacé, 
qui  reste  toujours  à  l'élat  corné  ou  carlilagineux. 
Ce  disque  sert  d'opercule  aux  orgaues  de  la  res- 
piration; il  est  mobile  au-dessus  d'eux ,  et  sa 
partie  postérieure  complètement  charnue ,  se  ploie 
pendant  la  vie  de  l'animal  en  une  sorte  de  tube 
ou  de  gouttière  ,  qui  fait  saillie  entre  les  lobes  du 
manteau  et  donne  accès  à  l'eau  jusque  sur  les 

branchies. 


A  P  L 

ijrancliies.  C'est  des  bords  de  cet  opercule  bran- 
chial que  s'échappe  la  liqueur  rouf;e  qui  est 
coolenue  dans  un  giand  uombic  de  cellules  creu- 
sées dans  l'épaisseur  de  la  peau  qui  l'euloure.  Une 
glande  triangulaire  ,  fort  grande  ,  qui  a  des  con- 
nexions iulimes  avec  les  cellules  dont  nous  ve- 
nons de  parler,  et  qui  est  placée  sous  la  base  de 
l'opercule,  est  considéiée  par  M.  Cuvier  comme 
ayant  la  destination  de  fournir  à  la  sécrétion  de  la 
liqueur  rouge. 

L'organe  de  la  respiration  est  composé  d'une 
seule  brancliie  fixée  dessous  l'opercule  par  une 
allache  longiiudinale ,  et  elle  a  la  forme  d'un 
demi-croissant  dont  l'extrémité  la  plus  pelile  est 
dirigée  en  arrière;  elle  est  composée  d'un  grand 
nombre  de  feuillels'à  peu  près  parallèles,  qui  se 
sous-diviseut  en  feuillets  plus  petits  et  latéraux, 
et  ceux-ci  encore  en  d'autres.  Deux  gros  vaisseaux 
se  rendent  à  cet  organe,  l'un  est  placé  au  bord 
concave  du  denii-croissaut  j  il  apporte  le  sang  de 
toutes  les  parties  du  corps  pour  être  vivjtié  par 
la  respiration  ,  c'est  l'artère  branchiale  :  l'autre 
est  conve-xe,  il  prend  le  sans;  des  branchies  pour 
le  porter  au  cœur,  c'est  la  veine  pulmonaire. 

Un  fait  des  plus  remarquables  dont  nous  avons 
douté,  malgré  l'autorité  imposante  du  nom  de 
M.  Cuvier,  jusqu'au  moment  où  nous  avons  pu  le 
vérifier  par  nous-mêmes,  est  celui  relatif  à  la  libre 
communication  entre  l'artère  branchiale  et  la  ca- 
vité qui  contient  les  viscères.  Nous  ne  pouvons 
mieux  faire  que  de  rapporter  textuellement  la 
description  que  fait  M.  Cuvier  de  celle  disposi- 
tion, car  elle  est  d'une  grande  exactitude,  comme 
^nous  nous  en  sommes  assurés  par  la  dissection  de 
cinq  à  six  Aplysies  de  deux  espèces. 

«  L'artère  branchiale,  dit  ce  savant,  qui  sert 
aussi,  si  l'on  veut,  de  veine-cave,  puisqu'il  n'y  a 
pas  de  ventricule  droit,  est  autrement  disposée; 
sa  structure  est  même  peut-être  le  (ait  le  plus  ex- 
traordinaire que  la  physiologie  des  Mollusques 
m'ait  encore  ollert. 

*  Après  avoir  reçu,  ou  plutôt  avant  d'avoir 
donné  les  artères  particulières  des  feuillets,  par 
plusieurs  trous  semés  sans  ordre,  elle  reste  quel- 
que temps  lisse  et  entière;  mais  une  partie  se 
courbe  à  gauche  derrière  l'attache  de  l'opercule, 
et  une  autre  à  droite ,  vers  la  base  du  bord  saillant 
de  ce  côté.  Ces  deux  branches  se  portent  ainsi  en 
avant  et  prennent  subitement  une  texture  bien 
jiogulière.  Leurs  parois  se  trouvant  formées  de 
r«bans  musculaire»,  transverses  et  obliques,  qui 
se  croiienl  en  toute  sorte  de  sens,  mais  (|ui  lais- 
sent entr'eux  des  ouvertures  tensibles  à  l'œil ,  et 
perméables  à  toutes  les  espèces  d'injections,  et 
qui  établissent  une  communication  libre  entre  ces 
Yiisseaux  et  la  cavité  de  l'abdomen,  de  manière 
que  les  fluides  contenus  dans  celle-ci  pénètrent 
aisément  dans  ceux-là  et  réciproquement.  L'ex- 
trémité antérieure  de  ces  deux  gros  vaisseaux  ou 
■<1«  ces  deux  veines-caves,  se  confond  même  abso- 
Eistoire  Naturelle  des  f-'srs.   Tome  li. 


A  P  L 


57 


lument  avec  la  grande  cavité  générale;  quelques 
rubans  musculaires  éloignés  les  uns  des  autres,  et 
qui  n'interrompent  nullement  la  libre  communi- 
cation ,  sont  les  seules  limites  apparentes  qui  dis- 
tinguent ces  veines. 

«  Cette  communication  est  si  peu  d'accord  avec 
ce  que  nous  connoissons  dans  les  animaux  verté- 
brés, que  j'ai  voulu  long-temps  en  douter;  et 
même,  après  l'avoir  fait  connoilre  à  l'Institut,  il 
y  a  quelques  années,  je  n'osai  pas  d'abord  faire 
imprimer  mon  mémoire,  tant  je  craio'nais  de 
m'êire  trompé;  enfin,  je  suis  obligé  de  céder  à 
l'évidence,  et  dans  ce  moment  où  je  peux  dispo- 
ser d'autant  d'Aplysles  qu'il  me  plaît ,  je  viens"  de 
m'assurer  par  toutes  les  voies  possibles,  1°.  qu'il 
n'y  a  point  d'autres  vaisseaux  pour  porter  le  sang 
aux  branchies,  que  ces  deux  grands  conduits 
musculaires  et  percés  que  je  viens  de  décrire; 
2°.  que  toutes  les  veines  du  corps  aboutissent  mé- 
diatemciit  ou  immédinlemeut  dans  ces  deux  grands 
conduits. 

«  Or,  comme  leur  communication  avec  la  ca- 
vité abdominale  est  évidente  et  palpable,  qu'on 
les  appelle  veines- cai>es  ou  cafités  analogues  au 
ventricule  droit,  on  enfin  arières  branchiales , 
car  on  voit  qu'ils  remplissent  les  fonctions  de  ces 
trois  organes,  il  résulte  toujours  que  les  fluides 
épanchés  dans  la  cavité  abdominale  peuvent  se 
mêler  directement  dans  la  masse  du  sang  et  être 
portés  aux  branchies,  et  que  les  veines  fout  l'of- 
fice ries  vaisseaux  absorbans. 

M  Cette  vaste  communication  est  sans  doute 
un  premier  acheminement  à  celle  bien  jilus  vaste 
encore  que  la  nature  à  établie  dans  les  insectes, 
où  il  n'y  a  pas  même  de  vaisseaux  pour  le  lluide 
nourricier;  et  nous  en  avons  déjà  un  vestige  dans 
les  Mollusques  céphalopodes,  où,  comme  je  le 
montre  à  leur  article,  certains  corps  spongieux 
portent  aussi  le  lluide  abdominal  dans  la  veine- 
cave. 

a  C'est  d'après  ces  faits  que  j'ai  pensé  rue  le 
système  absorbant  cesse  entièrement  dans  les  Mol- 
lusques, et  à  plus  forte  raison  dans  les  animaux 
situés  au-dessous  d'eux  dans  l'échelle.   » 

Ce  que  nous  venons  de  rapporter  de  M.  Cuvier 
suffit  pour  nous  dispenser  de  toute  réflexion  à 
l'égard  de  celle  organisation  particulière  des 
Aplysies. 

La  veine  branchiale,  placée  au  bord  convexe 
du  croissant,  formée  par  les  branchies,  perce  la 
peau  dans  l'angle  formé  par  l'opercule  ,  pour  ga- 
gner l'oreillette  placée  ainsi  que  le  coeur  dans  un 
péricarde  mince,  assez  grand,  qui  contient  aussi 
l'origine  des  gros  vaisseaux.  L'oreillette,  médio^ 
crement  grande,  offre  une  structure  particn^ère 
les  fibres  muscnlaires  qui  entrent  dans  sa  compo- 
sition, formant  des  anastomoses  nombreuses,  qui 
la  font  ressemblera  un  réseau  à  mailles  inégales, 
mais  assez  fines,  ce  réseau  est  enveloppé  par  nue 
mcmbraoe.  (]ette  oreillette  est  adhéreaie  à  la  bas« 

H 


58 


A  P  L 


du  copiir  et  n'en  est  pas  séparée  pav  un  élrangle- 
menl  ;  elle  est  munie  de  deux  valvules  miiiales 
qui  s'opposent  au  retour  du  sang  vers  les  bran- 
chies. Le  cœur  est  conique,  d'un  peut  volume, 
un  peu  aplali,  placé  obliquement  de  gauche  à 
droite,  d'avant  en  arrière  et  de  bas  en  haut;  ses 
parois  étant  peu  épaisses,  sa  cavité  est  encore 
assez  grande  proporUonneilemeut  à  la  f^rosseur 
de  cet  or{;;ane.  De  la  pointe  naît  un  tronc  aortique 
très-court,  fort  f^ros  ,  qui  se  divise  en  trois  troncs 
principaux  à  sa  sortie  du  péricarde,  l.e  premier, 
qui  est  à  gauche,  gaji^ne  le  bord  antérieur  de  la 
zone  charnue  du  second  estomac,  où  elle  se  divise 
en  plusieurs  branches  dont  quelques-unes  se  di- 
ritçent  vers  le  pylore  du  premier  estomac,  et  de  là 
à  la  petite  courbure  pour  se  répandre  sur  lui; 
d'autres,  rétrogrades ,  parcourent  le  second  esto- 
mac, arrivent  au.ï  iniesluis  auxquels  elles  se  dis- 
tribuent. 

Le  second  Ironc  artériel  pourroit  être  consi- 
déré comme  une  division  du  troisième  ;'il  est  mé- 
dian, assez  gros,  gagfte  le  foie  sans  donner  une 
seule  branche,  et  se  divise  dans  cet  organe  en  un 
grand  nombre  de  brandies  dont  une  principale 
ee  porle  sur  l'ovaire. 

Lé  troisième  Ironc  est  de  (ous  le  plus  considé- 
rable; il  se  porle  à  droite,  mais  avant  de  sorlir 
du  péricarde  il  oflre  deux  crèles  charnues  ,  peu 
épaisses,  formées  de  vaisseaux  très-petits,  qui 
sortent  du  tronc,  se  courbent  et  y  rentrent  im- 
médiatement :  on  ignore  à  quel  usage  est  deslinée 
une  structure  aussi  singulière.  Ce  Ironc  en  sortant 
du  péricarde  est  accolé  au  ganglion  nerveux  de 
l'abdomen;  il  donne  d'abord  une  branche  pour 
les  organes  de  la  génération,  puis  une  aulre  qui 
retourne  en  arrière  se  porlcr  à  l'opercule  et  aux 
parties  poslérieuras  du  corps  ,  et  eniin  une  troi- 
sième pour  les  parties  postérieures  et  droites.  Le 
tronc,  notablement  diminué  de  volume,  se  porle 
en  avant,  sous  l'œsophage,  où  il  donne  quelques 
branches  pour  les  parlies  gauches  du  col  et  du 
corps,  d'autres  pour  le  cô:é  droit,  et  parvient  à  la 
masse  buccale,  où  il  se  divise  après  avoir  fourni 
un  rameau  à  la  verge. 

Les  organes  de  la  génération  sont  doubles  dans 
les  Aplysies,  c'est-à-dire  que  chaque  individu  est 
mâle  et  femelle  tout  à  la  fois ,  comme  cela  a  lieu  , 
au  reste  ,  dans  un  Irès-grand  nombre  de  Mollus- 
ques. 

Les  organes  mâles  sont  composés  d'une  verge 
isolée  à  la  partie  antérieure  du  corps,  sur  la  lêle, 
ot  d'un  testicule,  et  ses  annexes  ,  situé  très-loin 
de  là  derrière  le  cœur  et  la  masse  viscérale  ,  ne 
communiquant  en  aucune  manière  directe  à  l'in- 
tériejir  et  seulement  au-dehors  par  un  sillon  cu- 
Uné  peu  profond,  qui  s'étend  sur  le  côté  droit  du 
corps  depuis  l'ouverlure  des  organes  de  la  géné- 
ration jusqu'à  la  verge  sur  laquelle  il  se  continue. 
La  verge  est  d'un  médiocre  volume;  elle  sort  au- 
dessous  du  tentacule  droit  autérieur  au  moment 


A  P  L 

de  l'accouplement  ou  pendant  l'agonie  de  l'ani- 
mal; elle  est  f  vllndracée ,  un  peu  comprimée  et 
pourvue  d'un  silh)n  sur  le  côté.  Après  la  mon  de 
l'animal,  cet  org:ine  paroît  obtus  et  percé  au  som- 
met,  mais  il  n'en  est  pas  ainsi;  se  développ.;ût 
à  la  manière  des  tentacules  des  limaçons,  il  resie 
à  moi  lié  dehors  et  rexlrémllé  est  en  dedans  re- 
ployée  sur  elle-nième  :  celle  extrémité  se  pelo- 
tonne pour  ainsi  dire  en  dedans  sur  la  partie  su- 
périeure et  droile  de  la  lêle,  et  peut  se  dévelo|  - 
per  sans  obstacle;  lorsqu'elle  est  complètement 
élciidue ,  elle  a  la  longueur  de  la  moilié  du  corps 
au  moins;  jilus  grosse  à  sa  base  ,  elle  diminue  in- 
sensiblement jusqu'au  sommet  ,  qui  est  extrême- 
ment atténué.  Cet  organe  est  creux  probablement 
dans  toute  son  étendue,  nous  l'avons  trouvé  ainsi 
aussi  loin  qu'il  nous  a  été  possible  de  le  fcndie; 
il  esl  muni  de  deux  faisceaux  musculaires  assez 
considérables,  les  libres  réunies  au  |ioinl  d'altache 
s'isolent  à  nrfsure  qu'elles  s'attachent  à  la  piiroi 
i'nierne  de  la  vi-rgc;  le  plus  gros  de  ces  muscles 
se  lixe  à  droile  cl  luférieurement  vers  le  bord  du 
plan  locomoleur  avec  lequel  il  semble  se  confon- 
dre :  l'aulre,  beaucoup  plus  petit,  esl  simple;  il  se 
lixe  à  la  peau  au-dessous  du  second  teniaciile 
droit  et  gagne  la  verge  sans  se  diviser  vers  son 
tiers  antérieur,  et  s'y  confond. 

Le  leslicule  esl  gros,  arrondi ,  ovalaire,  légère- 
ment aplati  des  deux  côlés  et  comme  tourné  en 
spirale,  parce  qu'il  est  garni  d'un  canal  excréteur 
en  ruban  aplali  <jui  aflecle  celle  forme.  Ce  ruban 
est  composé  de  deux  parlies,  l'une  slriée  et  va.s- 
culaire;  l'aulre  formant  un  canal  aplali  qui,  au 
sommet  du  testicule,  sejoint  au  canal  de  l'ovaire.- 
Il  eu  suit  les  inflexions  après  avoir  laissé  un  lacis 
semblable  à  l'éjiididyme  :  peu  avant  de  percer  la 
j)eau ,  il  reçoit  le  canal  fort  pelit  d'une  vésicule 
doui  l'usage  n'est  pas  encore  déierminé. 

L'ovaire  occujie  la  portion  la  plus  reculée  de 
la  masse  viscérale;  il  fournit  de  son  milieu  un 
oviducle  très-mince  qui  se  dirige  vers  le  bord  ,  se 
place  lotil  près  du  rectum,  forme,  dans  son  Irajel, 
pendant  lequel  il  augmente  insensiblement  de  vo- 
lume, un  grand  nombre  de  plis,  et  parvenu  au 
leslicule,  s'amincit  subilement,  se  contourne  un 
grand  nombre  de  fois,  et  se  termine  au  canal  dé- 
férent dans  lequel  il  débouche  après  s'y  être  collé 
quelque  temps.  Mais  avant  de  s'y  ouvrir,  cet  ovi- 
ducle reçoit  le  canal  fort  étroit  d'une  petite  vési- 
cule pynforme  qui  pourroit  être  l'analogue  des 
vésicules  multiiides  des  limaçons;  on  n'en  con- 
noît  pas  l'usage. 

Les  deux  canaux  réunis  de  l'ovaire  et  du  tes- 
ticule restent  d'abord  séparés,  mais  bientôt  il 
j  a  une  libre  communication  par  une  fente  qui 
règne  entr'eux,  et  qui  est  rendue  plus  étroite 
par  une  crête  membraneuse  qui  indique  le  poini 
de  contact  :  c'est  ainsi  que  réunis  ils  gagnent  la 
peau  en  avant  et  à  droite  de  la  tache  antérieure 
de  la  brancbie  où  ils  s'ouvrent,  et  c'est  à  celte 


A  P  L 

ouverture  que  commence  le  sillon  rpi  va  jusqu'à 
la  verge. 

Le  syslcrae  nerveux  est  fort  considérable;  il 
est  composé  de  cinq  ganj^lions  dont  quatre  places 
à  la  têle  concourent  à  l'anneau  œsophagien  que 
l'on  est  convenu  de  nommer  le  cerveau  dans  les 
animaux  mollusques.  Le  ganj^lion  antérieur  est 
placé  sous  la  masse  buccale;  il  est  elliplique  et 
fournit  des  branches  principalement  à  la  tète  et 
à  la  masse  charnue  do  la  bouche;  ces  branches 
sont  au  nombre  de  quatre  de  chaque  côté  :  une 
cinquième  paire  descend  en  dessous  de  l'œsophage 
pour  s'anastom9ser  au  ganglion  impair  sus-œso- 
phagien; ceiii^ci  est  subquadrihitère,  il  reçoit  à 


A  P  L 


59 


ayant  quatre  tentacules,  dont  deux  supérieurs  et 
auriforiiies ,  el  les  deux  autres  près  de  la  bouche. 
Yeux  sessiles ,  trcs-petils  ,  en  avant  des  lentacul&s 
aurilormes.  Un  écusson  dorsal  demi-circulaire, 
subcnrlilagineux  ,  fixé  par  un  côté,  recouvrant  lu 
cavité  branchiale.  Anus  derrière  les  brimchies. 
Lamk. 

Les  mœurs  et  les  habiliules  des  Aplysies  ne  sont 
guère  connues;  on  sait  qu'elles  se  tiennent  le 
plus  ordinairement  dans  le  creux  des  rochers  ou 
elles  s'abritent  ainsi  dis  dangers  qui  les  en- 
tourent; on  sait  aussi  qu'elles  pullulent  en  très- 
grandes  quantilés  nu  printemps;  que   cest  aussi 

^ _  l'éiioque  de  leur  accouplement,  mais  cet   accou- 

es   antérieurs  les  branches  d'anasiornose      plement  n'a  point  encore  été  observé.  Ce  Mollus- 


dont  nous  venons  de  parler,  et  donne  de  cbac|ue 
cô;é  quatre  paiies  de  nerfs,  trois  se  distribuent 
aux  parties  latérales  du  cou  à  droite  et  à  gauche, 
mais  à  droile  quelques  filets  se  porlent  à  la  partie 
aniérieure  de  la  verge;  la  quatrième  paire  pari 
du  ceutie  du  ganglion  et  se  dirige  tout  entière 
aux  leiilacules  posiérituis.  Les  angles  postérieurs 
de  ces  ganglions  donnent  naissance  à  deux  troncs 
Ijrt  courls  qui  aboulilleiit  à  deux  ganglions  placés 
en  nrrièicdu  premier  et  sur  les  parties Litérules  de 
1  œsophage.  Chacun  d'eux  fournit  un  grand  nombre 
de  nt-rts  ,  les  uns  plus  nombreux  se  perdent  dans 
les  dilli'renles  pa.ties  de  la  peau  et  du  pied.  Eniin 
une  paire  de  chaque  ganglion  se  dirige  à  droite 
vers  le  cœur  et  fouverlure  dus  organes  de  la  gé- 
nération ,  et  se  jette  dans  un  ganglion  assez  gros 

(lui  est  le  ciiKiuième.  Les  i;an!;lions  latéraux  sont 

■  -  "     »  1-1. 

reunis  par  un  très-gros  tronc  qui  complète  t  anneau 

nerveux  au  milieu  duquel  passe  l'œsophage.  Lecin- 
quième  ganglion  est  iri.inguUire;  il  est  destiné  à 
donner  des  nerfs  au  cœur  et  à  ses  annexes,  et  surtout 
aux  organes  de  la  génération  ;  à  fournir  des  tilets  au 
ioie  ,  aux  lulesiins  ,  ii  l'estomac  et  en  général  à  tous 
les  viscères.  C'est  donc  avec  juste  raison  que  M.  Cu- 
vier  compaie  celle  partie  du  système  nerveux  au 
grand  sympathique  des  ariiinanx  vertébrés. 

Tous  les  muscles  sont  cutanés,  excepté  ceux  de 
de  la  bouche  et  de  la  verge  ;  ils  forment  une  en- 
veloppe générale  dans  laquelle  le  pied  lui-même 
•  e>t  compris;  cette  enveloppe,  lorsqu'elle  a  été  un 
peu  macérée,  ollre  un  lacis  inextricable  de  petits 
Liisteaux  fibreux  qui  alleclent  toutes  les  direc- 
tions possibles;  cependant,  on  voit  de  chaque 
cole  du  corps  deux  bandes  fibreuses  qui  vont  vers 
la  tè:e.  C'est  à  l'aide  de  ce  S3'.slème  musculo-cu- 
tané  que  les  ^plysies  rampent  à  la  manière  des 
Limaces,  nagent  en  ondulant  leiii  corps,  et  se  ren- 
versent à  la  surfatt;  de  l'eau  la  tête  en  bas  comme 
les  Limnées,  les  Flanurbes,  etc. 

CAtVACTÈRES    OÉSÉriQDES. 

Corps  ramp.iot,  oblong,  convexe,  bordé  de 
chaque  côté  d'un  manteau  large  qui,  dans  l'ioac- 
lios,  reciiuvre  le  cou.  '^i\ç  ,por'i<ée  «uc  oa  ppu; 


que  nu,  sans  défense,  dont  les  niouvemens  sont 
très-lents,  ne  peut  attaquer  d'autres  auimanx  ou 
plus  agiles  que  lui,  ou  plus  protégés;  il  est  donc 
réduit  à  se  nourrir  de  petits  Mollusques  qui  vivent 
sur  le  sable  el  qui  ne  peuvent  manquer,  par  leur 
impuissance,  de  devenir  la  proie  des  Aplysies  et 
d'autres  animaux  semblables. 

La  Méditerranée,  l'Océan  d'Europe,  sont  les 
mers  dans  lesquelles  on  a  jusqu'à  présent  trouvé 
le  plus  grand  nombre  d'Aplysies;  cependant  on 
en  a  observé  aussi  dans  les  mers  de  l'Inde,  et 
MM.  Quoi  et  Gaymard  en  ont  rapporté  quelques- 
unes  des  mers  Australes.  Quelques  espèces  ont  te 
caractère  particulier  propre  à  les  distinguer  faci- 
lement :  la  membrane  qui  enveloppe  le  rudimcut 
testacé  est  percée  en  dessus.  Une  autre  espèce, 
VApl^jSia  viridis  de  M.  Bosc,  n'a  pas  la  jjaire 
postérieure  de  tentacules,  les  yeux  sont  derrière 
les  tentacules  buccaux  :  M.  Cuvier  pense  qu'à 
cause  de  cela  elle  poiirroit  bien  constituer  un 
autre  genre;  aussi  M.  Ocken  en  a  proposé  un  pour 
elle  sous. le  nom  A\4ctœon ,  que  M.  de  Ferussac  a 
a  adopté,  mais  que  M.  de  Blainville  a  rejeté 
comme  genre  et  admis  comme  petite  secliou  des 
Aplysies. 

M.  de  Blaiuvillc  a  aussi  placé  dans  le  genre  qui 
nous  occupe  un  animal  qui  offre  de  notables  dif- 
férences ,  et  avec  lequel,  comme  il  le  présume, 
on  fera  un  nouveau  genre  :  c'est  son  j^plysia  li- 
macina  qui  a  la  forme  d'une  testacelle  et  qui  n'a 
ni  coquille  ni  bouclier  pour  cacher  les  branchies  , 
celles-ci  se  trouvant  dans  une  cavité  assez  anté- 
rieure, creusée  sur  le  dos  et  couverte  par  les 
lobes  fort  courts  du  manteau.  Cet  animal  odre 
donc  un  caractère  bien  particulier  sulfisant ,  à  ce 
que  nous  pensons,  pour  l'exclure  comme  Y Aplysia 
viridis  de  M.  Bosc  du  genre  Aplysie. 

Après  ces  réformes  le  genre  resteroit  encore 
composé  de  huit  espèces  que  M.  de  Blaiuville  a 
sommairement  décrites  dans  une  Monographie 
des  Aplysies,  insérée  dans  le  tome  96  du  JouniaL 
de  physique  (juin  l825).  Plusieurs  caractères 
peuvent  être  utilement  employés  à  la  disliuclioa 
des  espèces  :  la  proportion  des  lobes  du  manteau, 
i  qui  «OMt  pins  ou  œoias  longs,  plus  ou  moins  larges; 

H  a 


6o 


A  P  L 


la  forme  et  la  nature  du  rudiment  testacé  et  du 
bouclier  operculaire  qui  le  conlieni ,  qui  est  percé 
supéricuiement  dans  quelques  espèces  et  qui  ne 
l'est  jamais  dans  d'autres;  enfin,  la  coloration  de 
l'animal  qui  paroît  assez  constante  pour  qu'on 
puisse  utilement  s'en  servir,  quand  ce  caractère 
sert  encore  à  appuyer  le»  autres. 

1.  A.vi.Ys.ve.  c\\ame:kn.  Aplysia  camelus.  Cuv. 
A.  corpore  ntgro  ,  elongato ,  ovali ,  gibboso  ; 

cetvice  prœlongo;  testa  tenui,  comeâ  ,  pellucidâ. 
Ccv.  Ann.  du  Mus.  tant.  2.  pi.  ^-fig-  i- 

An.  Aplysia  viilgaris?  Blainv.  Monographie 
des  Aplysies,Joum.  de  phy.  toin.  g6.  pl.fig-  i.  a. 

Grande  espèce  qui  prend  des  formes  assez  di- 
verses, et  dont  la  téie  est  portée  sur  un  long  col. 
Son  corps  est  ovalaire,  bombé  en  dessus;  les  lobes 
du  manteau  sont  lar|;ement  fendus  d'un  bout  à 
l'autre  ,  sans  bride  postérieure;  le  lobe  gauclie  est 
plus  large  que  le  droit.  lie  pied  épais  et  subcn- 
réué  en  dessus,  se  prolonge  posiérieurement  en 
une  sorte  de  queue.  La  membrane  supérieure  de 
l'opercule  n'est  point  percée.  La  coquille  qu'elle 
contient  est  mince,  cornée,  peu  profonde. 

2.  Apltsie  fasciéc.  Aplysia  Jasciata.  Lin. 

A.  corpore  nigro  j  ineinbranorumtentaculorum- 
ijue  margine  coccineo. 

Aplysia  fasciala-  G:iZh.pag.  3lo3.  n°.  2. 

PoiRET,  f^oy,  en  Barb.  pag.  2. 

Cuv.  Ann.  du  Mus.  tom.  2.  p.  295.  pi.  2.  3.  4- 

Toutes  les  anatomies  ont  été  laites  sur  celte 
espèce. 

Blainv.  Monog.  loc.  cit.  n".  2. 

Aplysiajasciata.  Lamk.  Anini.  s.  vert.  tom.  6. 
pag.  41.  n°.  2. 

Cette  espèce  est  aussi  grande  que  la  précé- 
dente; elle  se  trouve  quelquefois  avec  elle  dans 
les  mêmes  lieux;  mais  elle  se  distingue  facilement 
en  ce  que  tous  les  bords  de  ses  membranes,  de 
son  pied ,  de  ses  tentacules  et  même  de  sa  boucbe , 
sont  bordés  de  ronge  vif.  Cette  couleur  se  passe 
assez  vile  quand  on  conserve  cette  espèce  dans 
l'alcool.  Poiret  l'a  trouvée  le  premier  sur  les  côles 
de  Barbarie;  elle  se  rencontre  aussi  sur  nos  côies 
de  la  Manche  d'oii  nous  l'avons  reçue.  La  coquille 
est  fort  grande,  assez  épaisse,  subquadrangulaire, 
membraneuse  sur  les  bords. 

3.  Apltsie    marginée.    Aplysia    marginata. 

Bl-AINV. 

A.  corpore  ot>ato ,  crasso ,  nigro,  maculis  al- 
bidescentibus  marrnoraioj  pallio  tuberculis  rotun- 
datis  )  minimis  ,  operto. 

B1.AINV.  Monog.  loc.  cit.  fig.  3.  4. 

Corps  épais,  ovale,  gibbeux,pied  étroit,  ridéj 


A  P  L 

les  lobes  du  manteau  sont  minces ,  bridés  posié- 
rieurement, mais  peu  haut  pendant  la  vie  de  l'a- 
nimal; ces  lobes  sont  couverts  de  tubercule! 
sphériques  qui  s'effacent  après  la  mort.  Le  bou- 
cher operculaire  n'est  point  percé,  la  membr.iiie 
en  est  grande  comparativement  à  la  coquille 
qu'elle  contient  postérieurement;  elle  se  prolonge 
d'une  manière  notable,  et  forme  une  gouttière  ou 
un  canal  qui  déborde  le»  lobes  du  manteau.  La 
coquille  est  mince,  Ilexible,  cornée,  submem- 
braneuse, de  forme  ovalaire.  Tout  l'animal  sur 
un  fond  noir  est  marbré  de  taches  d'un  blanc 
verdâtre  ou  livide  ,  surtout  verf  les  bords  du 
manteau;  elle  a  quatre  à  cinq  pouces  de  long,  et 
on  lu  trouve  à  la  docbelle. 

4.  Aplysis  dépilante.  Aplysia  depilans.  Lii». 

A.  corpore  livido  ,  Jusco-nigricanle ,  poslica 
obtuso. 

Laplysia  depilans.  Lis.  12".  édit.  p.  1682.  re".  i. 

Aplysia  depilans.  Gmel.  pag.  3io3.  n".  i. 

Lemcra.  Bohadsch.  Anini.  rnarin.pl.  i.  2.  3. 

Encyclop.  pi.  ZZ./ig.  1.  2.,  et  pt.  84.  fig.  i.  2. 

C'est  l'espèce  la  plus  anciennement  connue,  celle 
à  laquelle  on  a  attribué  tant  de  propriétés;  celle 
qui  a  été  bien  vue  par  Apulée,  ensuite  par  R(m- 
delet  :  c'est  la  première  espèce  de  cet  auleur  et 
d'Aldrovande  ,  qui  l'a  copiée  d'après  lui.  Cette 
espèce  est  grande,  fort  convexe,  à  pied  assez 
étroit  et  ridé  tiansversalement ,  la  masse  viscérale 
portée  en  arrière;  le  pied  dépasse  à  peine  l'exlré- 
milé  postérieure  du  corps  qui,  dans  cel  endroit 
est  subtronqué.  Les  lobes  du  manteau  sont  assez 
grands,  réunis  postérieurement  de  manière  à  cou- 
vrir un  peu  l'opercule  branchial;  celui-ci  a  la 
membrane  supérieure  percée  dans  le  centre;  tout 
le  corps  est  d'une  teinte  livide  d'un  fauve  noi- 
râtre. On  trouve  cette  espèce  dans  la  Méditer- 
ranée et  sur  nos  côles  à  la  Rochelle.  Lorsqu'on  la 
touche  et  qu'on  l'irrile,  elle  laisse  suinler  une 
viscosité  blanche,  d'une  odeur  nauséabonde,  à 
laquelle  on  attribue  la  propriété  de  faire  tomber 
le  poilj  d'où  est  venu  le  nom  spécifique  donné  à- 
cette  espèce. 

5.  Api.tsie  ponctuée.  Aplysia  punctata.  Cut, 

A.  corpore  nigro-purpurascente,  punciis  sparsii 
pallidis  notato. 

Cuv.  Ann.  du  Mus.  loc.  cit.  pi.  ■  i.fig.  2.  3.  4. 

Laplysia  punctata.  Lame.  Anim.  s.  vert.  loc. 
cit.  n°.  3. 

Blai^iv.  Monograp.  loc.  cit.  n°.  6. 

M.  de  Blainville  observe  que  cet  anima?  poup- 
roit  bien  n'élre  qu'une  variété  de  l'espèce  précé- 
dente ,  mais  il  ne  dit  pas  sur  quoi  il  fonde  sa  pré- 
somption. Elle  acquiert  à  peu  près  le  même  vo- 
lumej  elle  e«t  très-bombée  et  fort  courte  quand 


A  P  L 

elle  est  contractée;  la  masse  viscérale  est  portée 
en  arrière  et  le  corps  est  subtronqué  poslérieure- 
meni  ;  les  lobes  du  manteau  paroisscnt  réunis 
beaucoup  plus  liaut  et  couvrir  davantage  l'écus- 
son  operculaire.  Comme  dans  l'espèce  précédente, 
sa  tnembrane  est  percée  au  centre;  elle  s'en  dis- 
tinu-ue  aussi  par  la  coloration  ,  celle-ci  étant  tou- 
jours  d'un  noir  rougeatre  et  toute  parsemée  de 
petites  taches  pâles  et  blanchâtres  irrégulière- 
ment disposées.  M.  Cuvier  a  observé  celte  es- 
pèce à  Marseille,  et  elle  se  trouve  aussi  à  la 
Rochelle. 

6.  Aplysie  unicolore.  Aplysia  unicolor.  Blain. 

A.  corpore  aUndo-niJescente ,  gibboso  ;  pallio 
ttnlice  aperto  ;  lesta  profundà,  la  ta. 

BtAiNv.  Monog.  loc.  cit.fig.  g.  lo. 

Celte  espèce  n'a  pas  plus  de  dix-huit  à  vingt 
lignes  de  long;  elle  se  distingue  facilement:  elle 
est  toute  lisse,  d'un  blanc  un  peu  brunâtre;  la 
masse  viscérale  est  très-proémiuenle,  placée  pos- 
lérieurenient  de  manière  à  ce  que  le  pied  ne  la 
déborile  presque  pas;  le  manteau  a  les  lobes  pe- 
liis,  réunis  très-haut  postérieurement,  de  manière 
à  couvrir  une  partie  de  l'opercule  et  a  la  brider; 
mais  antérieurement  le  manteau  est  fendu  presque 
juscjue  sur  le  cou.  Les  tentacules  antérieurs  sont 
plus  cylindriques  que  dans  les  aulres  espèces 
cl'Aplysies.  La  coquille  est  plus  arrondie,  plus  pro- 
fonde; elle  est  Irès-mince,  (lexible ,  cornée  et 
transparente.  Nous  avons  reçu  cette  espèce  de  la 
Méditerranée.  M.  de  BlainviUe  l'a  observée  dans 
le  cabinet  de  M.  Brongniart  qui  l'a  recueillie  à 
Bayoune  et  à  Toulon. 

APLYSIENS.  Aplysiana. 

Famille  de  Mollusques  proposée  pour  la  pre- 
mière fois  par  M.  Lamarck,  dans  la  Philosophie 
zoologique ,  sous  le  nom  de  Lapl^siens  qui, 
n'ayant  aucune  signification  ,  a  été  abandonné  par 
AL  Cuvier  et  presque  tous  les  zoologistes.  Cette 
famille  fut  composée  d'abord  des  quatre  genres 
Laplysie,  Dolabelle,  Bullée,  Sigaret ,  et  placée 
entre  les  Phyllidiens  et  les  Limaciens  i^voyez  ces 
mots).  Des  genres  qui  la  consiilue  le  dernier  seul, 
dont  on  ne  connoissoit  pas  suffisamment  lanato- 
mie ,  est  hors  de  ses  rapports.  Dans  l'Extrait  du 
cours  du  même  auteur,  il  fut  pourtant  maintenu  ; 
mais  la  famille  s'augmenta  des  genres  Bulle  et 
Acère  ,  et  fut  partagée  en  deux  sections  de  trois 
genres  chacune  :  dans  la  première  sont  les  genres 
Acère,  Bullée- et  Bulle;  et  dans  la  seconde,  les 
genres  Sigaret,  Dolabelle  et  Laplysie.  Les  rapports 
de  toute  la  famille  furent  changés,  du  moins  par 
rapport  aux  Phyllidiens,  enire  lesquels  fut  inler- 
posée  la  famille  des  Calyptraciens. 

11  étoit  moins  pardonnable  à  M.  Lamarck  de 
laisser  encore  le  genre  Sigaret  dans  cette  famille, 
à  l'époque  de  la  publication  de  l'ouvrage  que  nous 


A  P  O 


6i 


venons  de  ciler,  parce  que  M.  Cuvier  avoil  pu- 
blié l'anatomie  de  ce  genre  dans  les  Annales  du 
Muséum  ;  aussi  ce  savant  ne  fit  pas  la  m<5me  laule. 
Sans  adopter  le  nom  de  Laplysiens  de  JNI.  La- 
marck, M.  Cuvier  composa  sa  f.unille  des  Tecli- 
branches  {^voyez  ce  mol)  des  mêmes  élémens  ; 
aux  Sigarels ,  il  subsiitua  les  genres  Fleurobran- 
clie  et  Notarche.  Les  rapports  de  celle  famille 
sont  les  mûmes  que  ceux  indiqués  par  M.  Lamarck 
dans  sa  Philosophie  zoologique ,  c'est-à-dire  que 
M.  Cuvier  la  place  entre  les  Pliyllidies  et  le» 
Limaces. 

Dans  son  dernier  ouvrage  ,  M.  Lamank  réforma 
sa  famille  des  l,a|)lysiens;  il  forma  à  ses  dépends 
la  famille  des  Bulléens,  en  rejeta  les  Sigarets,  et 
n'y  fit  entrer  que  deux  genres  ([ui  ont  entr'eux,  il 
faut  le  dire,  beaucoup  d'analogie,  les  Aplysies  et 
les  Dolabelles.  Voyez  ces  mois. 

M.  de  Ferussac ,  Tableaux  systématiques  des 
Animaux  mollusques ,  en  donnant  à  celle  famille 
le  nom  de  Diccres  (^voycz  ce  mot),  y  a  introduit 
deux  genres,  les  AcIîcods  et  les  Noiarches.  M.  de 
Blaiuville  à  préféré,  en  la  corrigeant,  conserver  la 
dénomination  de  M.  Lamarck.  La  famille  des 
Aplysiens,  dans  le  Traité  de  Malacologie ,  fait 
partie  de  l'ordro  des  Monopleurobranches ,  et  elle 
est  entre  les  sub-Aplysiens  et  les  Palclloidts  , 
mots  auxquels  nous  renvoyons.  Elle  esl  composée 
des  genres  Aplysie,  Dolabelle,  Bursalelle,  Notar- 
che et  Elysie.  Voyez  ces  mots. 

M.  Latreille,  d^ns  ses  Familles  naturelles ,  a 
donné  le  nom  de  Tentacules  !x  la  famille  qui  ren- 
ferme les  Aplysies;  il  partage  celte  famille  en 
deux  parties,  l'une  pour  les  genres  Pliyllirhoë  et 
Notarche,  et  la  seconde  pour  les  genres  Aplysie, 
Aciseon  ,  Dolabelle  et  Bulline.  Il  nous  a  été  im- 
possible de  deviner  pourquoi  le  genre  Phyllirhoo 
se  trouve  dans  celle  famille  avec  laquelle,  il  faut 
le  dire  ,  il  n'a  presqu'aucuns  rapports. 

M.  de  BlainviUe  a  caractérisé  cette  famille  de 
la  manière  suivaulc  :  corps  non  divisé  ,  ou  for- 
mant une  seule  masse  molle,  charnue;  quatre 
appendices  lenlaculaires  constamment  bien  dis- 
liucls,  aplatis,  auriformes;  bouche  en  feule  ver- 
ticale, avec  deux  plaques  labiales,  latérales,  snb- 
cornées ,  et  une  langue  cordiforme  hérissée  de 
deaticules;  yeux  sessiles  entre  les  deux  paires  de 
tentacules;  les  branchies  couvertes  par  une  sorte 
d'opercule;  les  orifices  de  l'appareil  générateur 
plus  ou  moins  distans,  et  réunis  entr'eux  par  un 
sillon  extérieur.  Coquille  nulle  ou  incomplète, 
conslammeat  interne. 

APOLLE.  Apollon. 

Genre  on  ne  peut  plu»  inutile  propose  par 
Monifort  {^Conchyl.  syst.  tant.  a.  pag.  670.), 
pour  quelques  Ranelles  qui  ont  le  bord  gauche  un 
peu  saillant,  et  derrière  une  fente  ombilicale. 
yoye^ji  Rahelle  et  Rocher. 


G2 


A  P  T 


APORRHAIS. 

Des  coqniMes  nnivalves  ont  été  indiqné&s  sons 
ce  nom  par  Arisîole  ;  on  est  resîé  dans  l'indéci- 
»ion  pour  savoir  à  quoi  appliquer  cette  dénotni- 
nâlion;  on  a  pensé  qu'Ansiote  avoit  voulu  dési- 
gner des  Rocbers ,  et  Rondelet ,  ainsi  qn'Aldro- 
vande ,  pensent  qu'on  peut  l'appliquer  à  utie 
coquille  qui  fait  aajourd'tui  parlie  du  genre  Pié- 
rocère.  Klein,  en  adoptant  le  genre  Aporrbaïs , 
n'v  a  pas  compris  la  coquille  qu'Ansiote  semble 
avoir  indiquée;  elle  est  comprise  dans  son  genre 
Hep:sdaclvle.  Voyez  Stroîlbe  et  Piéb-ocère. 

Al'TÉRIGIENS.  ^fterigia. 

M.  Latreille  nomir.e  ainsi,  dans  »a  MélhodB 
conchyliologique  (  Faut.  n<U.  du  Règne  anima/, 
pag.  ijo.  ),sa  seconde  grande  division  des  Mol- 
lusques. Dans  la  preaiière  nomœée  Ptérigiens 
(  voyez  ce  mot)  ,  sont  rassemblés  tous  les  animaux 
de  celle  classe  qui  n'ont  pciut  de  pied  pour  ram- 
per, et  la  seconde  renferme  tous  ceux  qui  ont 
un  pied,  x  La  plupait  de  ces  Mollusques,  dit  ce 
«avant,  rampeat  au  moyen  d'un  prolocoement 
ventral,  en  forme  de  pied ,  ou  bien  son!  fixés,  soit 
par  un  pédicule  ou  un  1  jssus,  soit  par  leur  co- 
quille j  les  autres  peuvent  nager  ou  fictier  avec 
diverses  parties  de  leur  corps,  mais  ils  n'ont  ja- 
mais de  bras  ou  de  tentacules  à  la  télé  propres  à 
exécuter  ces  monvemens ,  ni  de  nn^ecires  sar 
les  cotés  du  col.  Les  3-e;ix  manquect  ou  ne  se 
montrent  que  sons  la  forme  de  points  colorés,  et 
De  peuvent  servir  à  la  vision.  La  plupart  encore 
ont  une  coquille  eénéraieir.ent  lubulaire  et  eu 
spiraie,  eu  bien  formée  de  aeox  vaives  réunies 
par  un  ligament,  et  dont  nos  builres,  anx  diverses 
niodincalioDS  génériques  près ,  nous  cflrent  le 
modèle.  Dans  queî.jues-uns ,  elle  est  remplacée 
par  une  rangée  de  lames  dorsales.  »  Ce  n'est  pas 
sans  inlenlion  que  nous  avons  rapporté  les  paroles 
elles-mêmes  de  M.  Lalreille  pour  qu'on  ne  puisse 
douter  de  son  intention  de  réunir  par  ce  caractère 
exclusif  du  pied  presque  tous  les  Mollusques  cé- 
phôlés  et  acéphales  dans  une  seule  section.  Nous 
croyons  que  ce  caraclÈre  est  trop  sec-ondaire  pour 
établir  sur  loi  de  grandes  divisions  vraiment  na- 
turelles. M.  Latxeitie  l'a  bien  senti,  car  les  divi- 
sions dont  nons  parlons  ne  sont  quuce  sorte  de 
superféiation  à  sa  distribution  générale,  qui  ponr- 
roit  fort  bien  s'en  passer,  et  n'en  seroit,  à  notre 
avis ,  que  plus  simple  et  meilleure,  car  il  ce  doit 
y  avilir  rien  d'inutile  d^ns  une  méthode.  Nous  en 
appelons  à  M.  Lalreille  lui-même,  à  ce  vétéran 
de  la  science,  dont  les  travaux  si  savamment  ana- 
lytiques ,  ont  contnbué  plus  qu'aucuns  autres  de  ce 
siècle  ,  à  l'avancement  de  l'entomoK^gie. 

AQCARIA. 

Le  genre  Arrosoir,  établi  depuis  long-temps  par 
M.  Loœarck,   reçut  cependant  dç  Perv  le  non 


ARC 

àAqvana   qui  n'a   pas  é;é   adopté,  f^'oyei  Ar- 

BCSOIiU 

ARABIQUE. 

Nom  vulgairement  donné  à  une  Porcelaine  qne 
l'on  désigne  aussi  sous  celui  de  Fausse  ariequir.e. 
C'est  une  des  espèce  les  plus  communes  da  geure 
PoscEiiiM.  T'osez  ce  mot. 

AQUILLE.  AquiOus. 

Genre  fait  avec  beaucoup  trop  de  légèreté  par 
Montfort  {^CoTickyl.  syst.  pag.  578.),  pour  le 
Murex  cutaceus  de  Linné,  qui  (ait  aujourd'hui 
partie  du  genre  Triton.  ^q> e^  ce  mot. 

ARAIGNÉE. 

Nom  vulgaire  donné  par  les  marchands  d'his- 
toire naturelle  à  la  plupart  des  coquilles  du  genre 
Plérocère ,  el  à  quelques-unes  du  genre  Sirombe. 
Ce  nom,  accompagné  d'une  épiibèle  caractéris- 
tique tirée  du  nombre  des  appendices  du  bord 
droit,  a  servi  à  caraciériser  queLjoes  espèces  ;  il 
s  est  glissé  beaucoup  d'errenrs  el  quelques  doubles 
emplois  qu'il  est  aujourd'hui  inutile  de  cherchera 
à  relever.  Nous  renvoyons  aux  mots  PTÉhOczBE  et 
Stboxbk,  cnnous  dunuerons  les  noms  vulgaires  des 
espèces  lorsque  nous  les  croirons  aathenliques. 

ARAPÈDES. 

Selon  d'Argué  ville,  on  nomme  ainsi  les  Patelles 
sur  les  cotes  de  provence.  Vo^ez  PAiEi.i.i. 

arc\cée:s. 

Chemnitz  paroît  être  le  premier  qui  ait  senti 
les  rapports  qui  lient  les  genres  de  cette  famille; 
il  en  a  fait  trois  groupes,  le  premier  pour  les 
genres  CucuUée,  Arche  et  Nucule  ,  qui  n'étoient 
point  net. émeut  séparés  alors;  le  second  pour 
les  Pétoncles  ,  et  le  troisième  pour  les  Pernes  , 
qui  s'éloignent  asse»  nolailement  de»  premiers. 
Linné  ,  à  l'exception  des  Pernes  ,  a  tout  réuni 
dans  son  genre  Arche,  en  quoi  il  fat  suivi  par 
presque  tons  ses  imitateurs,  et  notamment  par 
Broiinière.  M.  Lamarck  le  premier  démemcra 
ce  genre  et  proposa  les  genres  Nucule  .  Pétoncle 
et  Cwcnllée .  qui ,  avec  les  Arches  el  les  Trigonies, 
furent  mis  en  rapports  dès  iSoi  dans  son  Tmilà 
des  animauj:  tans  reriebrej.  Il  les  conserva 
intégralement  en  formant  avec  eux  la  familie 
des  Arcacées  dans  les  Tabieaujr  de  ia  phdosnphia 
zoologique ,  oii  ils  sont  présentés  dans  l'ordre 
suivant  :  Nucule,  Pétoncle,  Arche,  CucuUée  et 
Trigonie.  Dans  XExirait  du  Cours  elle  resta 
absolument  la  même ,  et  conserva  ,  avec  les  U- 
milles  voisines  ,  les  Nayades  et  les  Cardiacées  , 
les  mêmes  poinis  de  contact.  M.  Cuvier  na  pa» 
adopté  la  ùuniile  des  Arcacées  ;  il  rélabiit  le 
genre  Ârdie.  de  Linaé  dans  soa  latcgrité,  et  U 


ARC 

le  partage  en  cinq  sous-f>;enres  qui  sonl  les  mômes 
que  ceux  qui  loinicut  les  Arcacc'cs  de  ?vl.  La- 
ijiaixk.  Ce  genre  Arche  ,  dans  la  méiLode  de 
M.  Cuvier,  lerniine  la  famille  des  Oslracds  à 
deux  muscles  qui  c-onlienneut  enccue  les  g,enres 
Al  onde  et  Jambonneau  j  ce  qui  clianue  sinj^u- 
liirenieut  la  disposiliun  de  M.  Laaiarck.  Celul- 
il ,  dans  son  dernier  ouvrage  ,  persista  néanmoins 
à  conserver  la  famille  des  Arcaci'es  dont  il  sépara 
à  tort,  d'après  noire  opinioa,  le  genre  Trigoiiie, 
qui  au  reste  n'est  pas  assez  connu  dans  sou  analo- 
îuie  pour  qu'on  puisse  rieu  statuer  de  positif  à 
son    égard. 

i\l.  de  Ferussar.  a  adopté  cette  famille  telle 
que  M.  Lamarck  l'a  établie  dans  sa  Pliilosophie 
zoologique  ,  mais  il  la  laisse,  à  l'exemple  de 
I\l.  Cuvier,  dans  les  Oslracés.  M.  Lalreille  a 
suivi  à  peu  près  la  même  opinion  ,  elle  fuit  partie 
de  l'ordre  des  Manteaux  ouverts  {^loyc^  ce  mot)  : 
elle  y  est  placée  dans  la  seconde  section  qui 
])orte  le  non»  de  PLigimyone ,  et  elle  est  la 
seule  de  cette  section.  Elle  est  composée  des 
cinq  genres  dont  nous  venons  de  pirler.  C'est 
iiiutilemeut  que  M.  IJruuet  a  jiroposé  d'adjoindre 
à  celte  famille  le  genre  Néithée,  formé  avec 
qi.'eiques  Peignes  fossiles  dont  les  caractères  furent 
Jiial   compris. 

M.  de  Blainvi'ie  ne  laissa  pas  les  Trigonies 
dans  celte  famille ,  il  les  transporta  dans  sa  famille 
des  {^amacées  avec  les  genres  (Jame,  Dicéralc  , 
Aliène,  Tridacne  et  Isocarde.  Le  genre  Cucullé 
fui  supprioné  et  confondu  avec  les  Arches,  de 
sorte  que  la  famille  des  Arcacées  ou  Polyo- 
donies  se  trouve  réduite  aux  trois  genres  Arche, 
l'étonde  et  Nucule.  Quant  à  ses  rapports  gé- 
néraux, ils  sont  à  peu  près  semblables  à  ceux 
indiqués  par  M.  Cuvier  et  par  M.  Lalreille, 
c'est-à-dire  qu'elle  est  entre  les  Jambonneaux 
de  la  famille  des  M_ylilacés  et  les  Mulettes  qui 
commencent  celle  des  Submylilacés.  En  ad- 
mettant dans  la  famille  des  Arcacées  le  genre 
Trigonie,  les  caractères  devront  en  être  exprimés 
de  la  manière  suivante  :  manteau  ouvert  dans 
toute  la  circonférence,  si  ce  n'est  sur  le  dosj 
sans  trou  ni  tubes j  pied  assez  variable;  deux 
muscles  adducteurs  des  valves;  dents  cardinales, 
élites j  nombreuses,  entrantes,  et  disposées,  sur 
'une  et  l'autre  valve,  en  ligne,  soit  droite, 
soit  arquée  ,  soit  brisée,  ou  seulement  au  nombre 
fle  deux,  striées  profondément  et  perpendicu- 
lairement. 

Dans  les  genres  de  cette  famille  ,  deux  nous 
paroissent  n'en  avoir  pas  tous  les  caractères:  ce 
sont  les  Nuculcs  et  les  Trigonies.  Il  ne  suflu  pas 
d'avoir  un  grand  nombre  de  dents  à  la  char- 
nière, il  faut  encore  que  le  ligament  soit  sem- 
blable; dans  les  Nucules,  il  est  interne,  porté 
Eur  un  cuillerou,  et  dans  les  Trigonies,  il  étoit 
externe,  à  en  juger  par  la  position  des  nymphes. 
Cependant    comme   l'organisation    de   ces  deux 


A  II  C 


r>3 


F 


gfnrus  n'est  pas  assez  connue,  nous  les  rap- 
portons à  la  famille  des  Arcacées  en  attendant 
de  nouvelles  observations.  T-^oyez  Cuculléi, 
Arche,  l'iiTONCLE,  Psucule  çt  Ï'rjoo.nie. 

ARCACITE.   Arcacites. 

Lorsqu'autrelols  on  donnoit  une  terminaison 
dlfirrentu  aux  c-pèces  fossiles  d'un  genre  ,  on 
noniraoil  Arcacites  les  espèces  d'Arche  qui  sont 
dans  cet  état,  et  qui  étoient  comprises  dans  le 
genre  de  Linué  avant  son  démembrement.  Au- 
jourd'hui les  Ar(dics  seules  dcvroient  porter  ce 
nom,  mais  on  l'a  abandonné  comme  ollraiit  de 
rinulllilé.  f'owz   AncBE. 

ARCHES  CLes). 

Quelques  zoologistes  ont  préféré  celte  dénn- 
muiation  à  celle  d'Arcacées  pour  désigner  la 
même  famille  composée  des  mêmes  genres.  On 
remarque  cependant  que  M.  Ocken  a  rassemblé 
sous  ce  nom  quatre  groupes  de  coquilles  bivalves 
qui  n'ont  guèie  de  rapports  enir'elles,  puisqu'on 
y  trouve  :  1°.  les  genres  Irus,  Loripes,  Ethé- 
ric;  2".  Glossus,  Bucarde  ,  Isocarde,  (>ardissa  ; 
3".  réloucle,  Arche,  Trigonie;  4°.  Mulette, 
Anodonle  et  Caidite.  Il  suflit  d'énumérer  ces 
genres  pour  qu'on  s'aperçoive  très-facilement 
qu'ils  sont  réunis  pour  ainsi  dire  au  hasard,  ou, 
s'il  en  est  autrement  ,  par  des  rapports  qui  sont 
restés  jusqu'à  présent  inaperçus  aux  observateurs. 
P'oyez  AncACÉEs. 

ARCIIIDIE.  Archias. 

Une  coquille  microscopique  figurée  par  Fichicl 
et  Moll,  et  copiée  maladroitement  par  Mont- 
fort  ,  a  servi  de  type  à  un  nouveau  genre  de  cet 
auleiir;  il  lui  a  donné  le  nom  à^Archidie  dans 
son  Traité  sysUhnatique  des  coquilles  Ctom.  l, 
pag.  igo).  Elle  appartient  indubitablement  au 
genre   Orbiculine.    Ployez  ce  mot. 

ARCHONTE.  Archonia. 

Montfort  raconte  qu'après  un  coup  de  vent 
de  l'équinoxe  d'automne,  il  recueillit  sur  la 
plage  de  Dunkerque  une  petite  coquille  qui  s'y 
trouva  en  très-grande  quantité.  Depuis  cette 
époque  personne  ne  la  revit;  il  auroit  été  bien 
intéressant  cependant  de  la  retrouver,  puisque 
Montfort  la  fit  servir  de  type  à  un  nouveau 
genre  auquel  il  a  donné  le  nom  à^ Archonte, 
XConchyl.  System,  tom.  l,  pag.  5o.  )  11  est  à 
présumer,  d'après  le  caractère  bien  connu  de 
Montibrt ,  qu'il  s'est  contenté  de  copier  à  sa 
manière  la  figure  que  Soldaui  donne  de  cette 
coquille.  Cl  que,  par  sa  prétendue  découverle,  il 
a  cru  éviter  qu'on  ne  l'accusât  de  plagiat.  La 
coquille  de  Soldani  n'a  point  été  revue  depuis 
sa  publiçt^lion;  elle  appartient  probablement  au 


6'- 


^ 


A  R  G 


genre   Ilyale  et  peut-êiie    aa    genre  Cléodore. 
Voyez  ces  mois. 

ARC[NELLE.  Arcinella. 

Nom  donné  vulgairement  à  une  espèce  du 
jteare  Came  (_poyez  ce  mot),  et  qui  a  él6  ap- 
pliqué à  un  genre  élahli  par  M.  Orken  dans 
«on  Traité  de  zoologie.  Ce  genre  n'est  point  un 
démembrement  des  Cames  comme  on  pourroit 
le  penser,  mais  un  double  emploi  du  {çenre 
Cardite  de  Bruguière  et  de  M.  LamarcL.  Voyez 
Carditk. 

ARÉNAIRE.   Arenaria. 

M.  Megerle  a  proposé  ce  genre  lorsque  déjà 
oelui  que  Monlugu  a  xiommé  Ligule  éloil  établi 
depuis  long-temps,  (^es  genres  Arénaire  et  Li- 
gule sont  les  mêmes  que  les  Lavignons  de 
jM.  Cuvier.  M.  Lamarck  range  les  coquilles  qu'ils 
renferment   dans  son  genre  Lutraire.  Voyez  Li- 

GCLE,    LaVIGNON     Ct    LuTBAIRK. 

ARÉTHUSE.   Arethusa. 

M.  Dorbigny  qui,  depuis  Soldani ,  est  celui 
des  zoo!o;;isles  qui  s'est  le  plus  occupé  des  co- 
quilles microscopiques,  n'a  pu  déterminer  le 
genre  dans  lequel  la  coquille  qui  a  servi  de 
type  au  genre  Aréihuse  de  Monifort  doit  élre 
placée.  Cette  coquille  n'est  connue  que  par  la 
ligure  de  Soldani,  et  il  »eroit  nécessaire  de 
l'observer  en  nature  pour  se  décider  à  son  égard. 

ARGOBUCCINUM. 

Genre  établi  par  Klein  {Hist.  oslrac  pag.  44) 
pour  une  seule  coquille  couverte  de  petits  tu- 
bercules arrouJis  que  Linné  a  placée  dans  le 
i^eure  Murex  sous  le  nom  de  Murex  argiis.  Cette 
coquille  fait  aujourd'hui  partie  du  genre  Ra- 
nelle  de  M.  Lamarck.   T'oyez  ce  mot. 

ARGODERME.  Argoderma. 

Dénomination  générique  employée  par»  Poli 
(  Test,  utriusque  SicU.  )  pour  les  coquilles  de  son 
genre  Argus.  Poli  considéroit  isolément  l'animal 
el  la  coquille  d'un  même  genre,  et  pour  distin- 
guer celle-ci ,  il  ajoutoit  au  nom  générique  le  mot 
tUmia ,  qui  signifie  peau,  parce  qu'efTective- 
meat  la  coquille  est  une  partie  sécrétée  par  la 
peau  des  Mollusques.  Maintenant  que  la  coquille 
entre  pour  beaucoup  dans  la  formation  du  genre, 
on  a  rejeté  de  la  nomenclature  les  doubles  noms 
comme  embarrassans  et  superilu*.  Voyez  Ab.61'8. 

ARGONAUTE,  Argonauta. 

Ce  genre  est  un  de  ceux  qiù  ont  été  connns  des 
Anciens;  l'animal  qui  rhaLi'.s  est  décrit  par  eux 
dans  un  style  poétique  :  ses  mœurs,  »a navigation, 
embeliies  pat  leur  féconde  imagination,  forent 


A  R  G 

pein(e5  sons  les  couleurs  les  plus  brilLinles  ,  et 
le  Poulpe  de  l'Argonaute  ,  presque  divinisé  ,  fat 
présenté  comme  le  premier  modèle  de  la  naviga- 
tion. L'homme  ,  imitateur  de  l'admirable  industrie 
de  cet  animal,  devint  navigateur:  il  construisit 
une  barque,  y  déploya  une  voile,  se  servit  de 
rames  ,  tixa  un  gouvernail  ,  et  a'aventurant  sur 
les  abiuies  des  mers ,  il  en  devint  le  domina- 
teur. 

Une  question  d'un  haut  intérêt ,  agitée  par  les 
savaus  de  ce  siècle,  a  éié  déballue  avec  un  talent 
remarquable.  Les  deux  opinions  qu'elle  a  enfantées 
ont  été  soutenues  par  des  argumens  spécieux  ,  et 
on  a  cherché  à  les  appuyer  du  témoignage  des 
écrivains  antérieurs.  11  a  donc  fallu  se  livrer  à  da 
minutieuses  lecherclies  ,  et  il  en  est  résulté  une 
histoire  aussi  intéressante  que  bien  faite  de  l'Ar- 
gonaute et  du  Poulpe  qui  l'habile.  Nous  pensons 
d'après  cela  qu'il  seroit  superihi  de  donner  ici 
cette  histoire ,  dans  laquelle  nous  ne  pourrions 
ajouter  aucun  fait  important.  Nous  renvoyons  le 
lecteur  au  travail  de  Monifort  dans  le  Bujffbn  de 
Sonnmi ,  et  particulièrement  au  savant  Mémoire 
de  M.  de  Blainville.  Nous  nous  contenterons  de 
tracer  d'une  manière  rapide  ,  les  faits  les  plus  im, 
portans  concernant  ce  genre  depuis  l'époque  oîi 
liroguière  en  écrivit  dans  le  premier  volume  da 
ce  Dictionnaire. 

Bruguière  ,  comme  on  peut  facilement  s'en  as- 
surer ,  modifia  sensiblement  l'opinion  de  Linné  j 
celui-ci  avoit  placé  l'Argonaute  avec  le  Nautile  , 
en  tête  des  Coquilles  univalves  ,  sans  en  faire  une 
section  à  part.  Bruguière  ,  en  faisant  d.ins  son 
Système  une  juste  application  des  divisions  de 
Munohalamus  et  de  Polythalamus  proposées  par 
Breyme  ,  fut  entraîné  à  laisser  les  Argonautes 
parmi  les  Coquilles  uuiloculaires ,  et  de  les  séparer 
ainsi  des  Nautiles  qui ,  démembrés  en  plusieurs 
genres ,  terminèrent  la  série  des  Mollusques  au  lien 
de  la  commencer  ;  mais  comme  Bruguière  sen- 
loit ,  en  admettant  la  vérité  des  rapports  de  Linné, 
que  les  Argonautes  ne  dévoient  pas  s'éioigner  de* 
Nautiles,  il  les  pl.Tca  tout  à  la  fiu  de  la  série  de» 
Coquilles  uniloculaircs  ,  de  manière  à  se  trouver 
le  plus  près  possible  des  Nautiles. 

M.  Cuvier  apporta  de  nombreux  changement 
dans  la  disposition  des  genres  de  Bruguière;  réa-« 
nissant  sous  le  nom  de  Céphalopodes  tous  les  ani- 
maux semblables  ou  vo  siis  des  Poulpes  et  de» 
Sèches  ,  il  lut  obligé  d'y  comprendre  ausii  le» 
Argonautes  ,  en  adoptant  ,  comme  Bruguière  , 
l'opinion  de  Linné  ;  c'est  ainsi  que ,  dans  une 
même  classe,  se  trouvèrent  tout  à  la  fois  des 
Coquilles  simples  et  des  Coquilles  cloisonnées, 
ce  que  Bruguière  avoit  voulu  éviter  ;  mais  il  éloit 
naturel  que  cela  fût  ainsi,  pour  que  les  principes 
zoologiques  de  M.  Cuvier  fussent  rigoureus«m«Qt 
appliqués. 

Dans  son  premier  système  ,  M.  Lamari^k  fut 
pins  imifatear  de  Brugoièra  qoa  de  M.  Cuvier. 

Comme 


A  R  G 

Comme  dans  les  tableaux  de  ce  premier  le  genre  ' 
Argonaute  est  à  la  fin  des  Coquilles  uniloculaires  , 
et  les  Nautiles  suivent  après  dans  la  section  sui- 
Tante ,  qui  contient  tous  les  multiloculaires.  Ce- 
pendant s'il  est  vrai ,  comme  le  croit  M.  Lamartk  , 
que  le  Poulpe  de  l'Argonaute  soit  le  véritable  ])io- 
priélaire  de  l'éli'ganle  coquille  dans  laquelle  ou  le 
trouve,  pour  être  conséquent  avec  lui-même,  il 
faudroit  que  ce  genre  se  trouvât  dans  le  Système, 
dans  la  même  classe  que  les  Poulpes  et  les  Nau- 
tiles, puisqu'il  a  tant  de  ressemblance  avec  eux  ; 
aussi  cette  opinion  ne  fut  point  adoptée ,  et  M.  La- 
marck  lui-même  un  peu  plus  tard  la  réforma. 

Un  an  après  la  publicalion  du  Système  de 
M.  Lamarck,  c'est-à-dire  en  1802,  IMontfort 
donna  1  histoire  des  Argonautes  dans  le  Buflon  de 
Sonnint.  Cet  auteur  étoit  tellement  convaincu  de 
l'opinion  que  le  Poulpe  est  le  coustrucieur  de  la 
coquille  ,  qu'il  ne  balança  pas  à  décrire  les  Ar- 
gonautes comme  des  coquilles  de  Céphalopodes  , 
et  à  les  comprendre  parmi  eux.  Il  est  fâcheux  que 
le  savant  continuateur  de  Monlfort  n'ait  pas  eu 
occasion  de  traiter  de  ce  genre  ,  quoiqu'il  soit  à 
présumer  que  M.  de  Roissy  ait  eu  alors  l'opinion 
de*  savans  qui  l'avoient  précédé. 

Nous  avons  dit  précédemment  que  M.  I.amarck 
avoil  lui-même  réformé  sa  premiore  opinion.  On 
trouve  en  elFet  de  notables  cliangeraens  dans  sa 
classilicetion.  Les  Céphalopodes  ,  dans  sa  Philo- 
tophie  zoologique  ,%oa\.  partagés  eu  trois  seciions, 
cclou  qu'ils  sont  multiloculaires  ,  uniloculaires  ou 
«ans  coquille.  C'est  dans  la  seconde  section,  comme 
ou  l'a  déjà  deviné ,  que  sont  les  Argon.iules  ; 
mais  ce  qui  surprendra  sans  doute  ,  c'est  de  les 
y  trouver  avec  les  Carinaires.  Ce  rapprochement, 
qui  pourroil  être  considéré  par  quelques  personnes 
tomme  une  erreur,  nous  fait  voir  que  M.  liamarck , 
l'homme  qui ,  après  Linné  ,  a  été  doué  de  ce  génie 
qui  fjit  deviner  les  rapports  ,  a  été  entraîné  à 
metire  en  contact  deux  genres  qui  ont ,  quant  à  la 
coquille,  tant  de  rapports,  qu'il  faut,  pour  les 
séparer,  être  conduit  par  un  système  ou  une  opi- 
nion faite  d'avance.  On  pourroit  déjà  de  là  tirer 
l'induction,  que  ni  la  Carinaire ,  ni  l'Argonaule 
ne  sont  à  leur  véritable  place. 

M.  Ockeu  ,  dans  son  Traité  de  Zoologie ,  mo- 
difie un  peu  la  manière  de  voir  de  ses  prédéces- 
seurs sans  ihanjer  la  question.  Il  ranirele  irenre  Ar- 
gonaule  dans  la  famille  des  Seiches,  ce  qui  le  laisse 
toujours  parmi  les  Céphalopodes.  M.  Schweigger 
présente  un  ordre  qu'il  sera  aussi  ditficile  d'adop- 
ter que  d'expliquer,  puisqu'il  range  les  (léphalo- 
podes  dans  le  genre  Argonaute,  de  sorte  que  ce 
genre  représenteroit  véritablement  un  ordre  tout 
entier,  avec  des.  divisions  qui  représenleroient 
assez  exactement  les  genres  compris  dans  les  Cé- 
phalopodes. Dans  l'Extrait  du  cours  et  dans  son 
dernier  ouvrage  ,  M.  Lamarck  rejeta  la  Carinaire 
des  Céphalopodes ,  et  le  genre  Argonaute  à  lui 
seul  eu  constitua  la  seconde  section. 

Histoire  Naturelle  des  Vers.  Tome  II. 


A  R  G 


65 


Dans  l'intervalle  de  ces  deux  ouvrages  de 
M.  Lamarck  ,  M.  Cuvier  publia  le  Règne  animal; 
on  y  trouve  ks  Argonautes  à  la  fin  des  Céphalo- 
podes ,  ce  qui  est  conforme  à  la  première  opinion 
du  savant  professeur,  opinion  qui  est  celle  de 
Liuné,  comme  nous  l'avons  vu  précédemment. 
M.  de  Ferussac,  imitaleur  de  M.  Cuvier  dans 
presque  toute  sa  méihode  ,  s'en  écarta  ,  non  quant 
à  l'opinion  sur  les  Argonautes  ,  mais  quant  à  leurs 
rapports  avec  les  genres  analogues.  Au  lieu  de  les 
séparer  des  Poulpes  et  des  Seiches  par  toute  la 
série  des  Céphalopodes  ,  comme  l'a  fait  M.  Cuvier, 
il  les  rapprocha  au  contraire  à  la  manière  de 
Léach  ,  et  il  termina  les  Céphalopodes  par  la  fa- 
mille des  Octopodes,  qui  rassemble  les  Poulpes 
et  les  Argonautes.  Avant  la  publication  de  l'ou- 
vrage de  M.  Ferussac,  M.  Raliuesque  ayant  trouvé 
dans  la  Méditerranée  un  Poulpe  à  deux  bras  pal- 
més ,  et  dépourvu  de  coquille  ,  nageant  comme 
les  autres  Poulpes  ,  ignorant  de  plus  que  ce  fût  le 
Poulpe  qui  lialiile  l'Argonaute,  en  fit  un  genre 
qu'il  nomma  Ocylhoc.  Cle  fait ,  d'une  grande  im- 
portance ,  resta  quelque  temps  dans  l'oubli ,  ou 
plutôt  lut  inconnu  pour  avoir  négligé  d'analyser 
les  caractères  doum's  par  Rafinesque  à  sou  nou- 
veau genre.  M.  de  Blaiuville  fut  le  premier  qui  le 
découvrit  ,  et  le  communiquant  à  Léach  ,  il  con- 
vainquit ce  savant ,  ainsi  (jue  plusieurs  autres  non 
moins  recommandables  de  l'Angleterre,  que  le 
Poulpe  n'éloit  pas  le  constructeur  de  la  coquille 
dans  laquelle  on  le  trouve. 

Un  excellent  Mémoire  que  M.  de  Blalnville 
publia  dans  le  Journal  de  Physique,  vient  à  l'ap- 
])ui  de  celte  opinion  ;  il  y  rassembla  tous  les  faits 
pour  et  contre  ,  et  s'appuyant  autant  des  observa- 
tions faites  jusqu'alors  que  des  principes  les  plus 
certains  de  zoologie,  il  chercha  à  démontrer  et 
j  démontra  en  effet ,  pour  un  grand  nombre  de 
I  personnes,  que  le  Poulpe  est  un  parasite  qui  s'em- 
pare d'une  coquille  étrangère.  Les  judicieux  rai- 
1  sonnemens  du  savant  professeur  et  les  conclusions 
!  qui  en  découlent ,  trouvèrent  des  contradicteurs 
qui  vinrent  se  présenter  dans  l'arène  avec  des  ar- 
mes ,  si  ce  n'est  égales  ,  du  moins  furmidables. 
jM.  Ranzani  ,  zoologiste  distingué  qui  honore  l'I- 
lalie,  répondit  au  Mémoire  de  M.  de  Blaiuville  ; 
il  chercha  par  des  argumens  contraires  à  détruire 
ceux  de  son  adversaire,  et  sans  vouloir  faire  pré- 
valoir l'opinicn  linnéenne  ,  il  espéra  prouver  que 
la  question  éloit  toujours  dans  le  même  éiat ,  que 
les  mornes  doutes  existoieut ,  malgré  ce  que  l'on 
avoit  dit  de  part  et  d'autre  sur  ce  sujet. 

Dans  le  même  temps  ,  M.  de  Ferussac  ayant 
reçu  c!e  M.  Prisse  de  Nice,  un  individu  du  Poulpe 
pris  vivant  dans  la  coquille  de  l'Argonaute,  et 
j)ar  conséquent  très-bien  conservé,  tira  de  te 
nouveau  lait  tout  le  parti  qu'il  put  ,  en  appuyant 
par  l'observation  directe  les  raisoiinemeiu  qui 
puuvoient  fortifier  l'opinion  de  Linné,  qu'il  par- 
tage avec  MM.  Cuvier,  Ranzani,  etc.  Les  con- 


66 


A  R  G 


cksions  du  IMémoiie  de  JJ.  de  Fenissac  furent 
à  peu  près  les  mêmes  que  celles  de  M.  Rauzani , 
rnal'Té  le  luit  nouveau  qui  ea  est  le  sujet;  aussi 
M.  Vie  Blainville  ,  loin  d'abanduuner  le  terrain 
sur  lecjuel  il  étoit  si  avanlai^euseicent  placé  , 
rassembla  toules  les  preuves  pour  et  ccmlre  ,  les 
mit  en  rep;ard  avec  bonne  toi  ,  ei  les  donna  une 
dernière  fois  à  l'article  Poulpe  du  Dictionnaire 
des  sciences  natuivlies. 

Nous  avons  présenlé  les  principaux  travaux 
qui  ont  été  publiés  dans  l'inleulion  d'éclairer 
l'importanle  question  des  Art^onautes  ;  nous  allons 
maintenant  entrer  dans  la  discussion  entière  des 
deux  opinions  qui  partagent  encore  les  savans 
depuis  Aristole. 

Les  Anciens,  qui  avoient  observé  l'admirable 
industrie  et  la  savante  navi_i;ation  du  Poulpe  de 
l'Argonaute  ,  mais  qui  n'avoient  aucuns  principes 
certains  de  zooloj^ie ,  pouvoient  croire  que  ce 
Poulpe  étoit  le  véritable  artisan  de  sa  lé^^ère  et 
élégante  nacelle  ;  ils  n'ignoroient  pas  qu'il  pou- 
voit  la  quitter  pour  venir  paître,  comme  ils  di- 
soieut ,  sur  le  rivage;  cela  leur  paroissoit  d'autant 
plus  naturel  qu'ils  crojoienl  cpi'il  en  étoit  de  mcnie 
pour  les  autres  Mollusques  ;  les  Limaces  pour  eux 
éloient  les  mêmes  animaux  que  ceux  des  Colima- 
çons ,  auxquels  ils  allribuoient  la  faculté  de  quitter 
à  volonté  leur  coquille  :  l'art  d'observer  étoit  en- 
core dans  l'enfante.  Quoiqu'elles  ne  s'étendissent 
pas  au-delà  d'un  cercle  fort  étroit ,  on  a  voulu 
cependant  trouver  dans  les  observations  des  An- 
ciens,  des  argumens  en  faveur  de  l'une  et  de 
l'autre  opinion  ;  mais  ,  comme  on  le  voit ,  c'éloit 
vouloir  s'appuyer  sur  une  base  bien  fragile.  Les 
observations  des  temps  reculés  ne  peuvent  aujour- 
d'hui servir  que  par  leur  nombre;  nous  voulons 
dire  par  là  qu'un  certain  nombre  de  personnes 
ont  vu  un  Poulpe  dans  une  coquille  d'Argonaute  ; 
elles  constatent  aussi  ce  fait  bien  important,  que 
le  Poulpe  de  l'Argonaute  peut  (piilter  sa  coquille, 
ce  qui  nouvellement  a  encore  été  observé. 

La  question  en  discussion  est  celle  -  ci  :  le 
Poulpe  de  l'Argonaute  est-il  ou  n'est-il  pas  le 
constructeur  de  sa  coquille';'  Un  certain  nombre 
de  personnes  pensent  qu'il  eu  est  le  constructeur; 
et  elles  ont  de  leur  opinion  presque  tous  les  An- 
ciens ,  et  plusieurs  des  zoologistes  modernes  les 
plus  illustres.  Elles  appuient  leur  manière  de  voir 
sur  les  faits  suivans  : 

1°.  On  a  vu  un  assez  grand  nombre  de  Poulpes 
d'espèces  d'iQérenies,  constamment  dans  des  es- 
pèces dillcrentes  d'Argonautes. 

2".  Ou  ne  trouve  que  très-rarement  ce  genre  de 
Poulpe  sans  coquille. 

5°.   U  est  contenu  dans  cette  coquille,   il  est 

vrai,  sans  aucun  muscle  qui  l'attache  à  lui,  mais 

avec  tant  de  justesse  qu'il  reçoit ,  et  garde  plus  ou 

,        moins  long-temps  l'impression  des  côtes  et  autres 

accidens  de  la  coquille. 

4<''  Quand  l'animal  est  contracté,  ses  bras  sont 


A  R  G 

reployés  régulièrement,  de  manière  à  ce  que  les 
ventouses  de  l'une  des  paires  correspondent  aux 
tubercules  de  la  coquille. 

5°.  Le  Poulpe  de  l'Argonaute  ne  s'attache  à  la 
coquille  par  aucuns  muscles,  aussi  on  n'y  remar- 
que aucune  trace  de  l'impression  musculaire. 

6°.  Plusieurs  zoologistes  très-distingués  affir- 
ment avoir  reconnu  une  coquille  d'Argonaute, 
dans  les  œufs  du  Poulpe. 

Il  est  vrai  que  toutefois  que  l'on  a  trouvé  de 
nouvelles  espèces  d'Argonautes  avec  des  Poulpes 
dedans,  ils  formoient  eux-mêmes  des  espèces 
distinctes  de  celle  qui  a  été  observée  dans  la  Médi- 
terranée. Ce  fait  a  paru  d'une  grande  importance 
aux  personnes  qui  croient  que  le  Poulpe  est  le 
constructeur  de  la  coquille.  Cette  concordance, 
comme  l'a  fort  bien  observé  M.  de  Blainville  , 
prouve  que  dans  la  même  mer,  il  y  a  une  espèce 
d'Argonaute  et  une  espèce  de  Poulpe.  Si  dans  un 
lieu  quelconque  de  l'Océan  on  observoit  deux 
ou  trois  espèces  d'Argonautes,  habitées  constam- 
ment et  sans  mélange,  par  deux  ou  trois  espèces 
de  Poulpes,  que  le  même  Poulpe  se  retrouvât  tou- 
jours dans  la  même  coquille;  c'est  alors  que  le 
lait  dont  il  est  question  prendroit  une  très-grande 
importance,  sans  pourtant  pouvoir  à  lui  seul 
décider  la  (pieslion. 

Depuis  Aristote  jusque  dans  ces  derniers  temps  , 
on  n'avoit  pas  observé  le  Poulpe  navigateur  sans  la 
coquille  de  l'Argonaute,  on  en  avoit  conclu  assez 
naturellement  qu'il  ne  pouvoit  s'en  passer,  et  par 
une  conséquence  tout  aussi  naturelle,  qu'il  en 
étoit  le  véritable  habitant.  Celle  circonstance 
étoit  une  des  plus  favorables,  et  qui  fouruissoit 
un  argument  très-puissant  en  laveur  de  l'opinion 
de  Linné;  mais  l'observalion  faite  par  Rafinesque  , 
qui  a  trouvé  ce  Poulpe  dépourvu  de  coquille  ,  et 
qui  a  fait  avec  lui  le  genre  Ocythoé  parce  qu'il 
oO'roit  des  caractères  particuliers  que  Rafinesque 
n'a  point  reconnus  pour  ceux  du  genre  Argonaute 
de  Linné,  quoiqu'ils  fussent  cependant  les  mêmes, 
prouve  que  ce  Poulpe  peut  se  passer  de  coquille. 
Ce  seroit  en  vain  qu'on  objecleroit  à  cette  obser- 
vation qu'elle  seule  ne  peut  en  détruire  un  grand 
nombre  de  contraires,  et  que  probablement  le 
Poulpe  observé  par  Raiitiesque  avoit  perdu  sa  co- 
quille par  un  accident.  Quelle  que  soit  la  manièi  c 
dont  il  l'a  perdue,  on  n'en  conclura  pas  moins  qu'il 
peut  s'en  passer,  puisque  le  naturaliste  que  nous 
citons  ,  l'a  vu  nageant  à  la  manière  des  Poulpes 
et  sans  coquille  ,  et  sans  avoir  l'air  d'en  être  plus 
incommodé  :  que  l'on  compare  cela  à  ce  qui 
arrive  à  un  Mollusque  que  l'on  prive  de  sa  co- 
quille; qu'on  le  compare  même  à  un  Pagure  que 
l'on  arracheroit  de  sa  demeure  ,  on  verra  que  le 
Mollusque  est  voué  à  une  mort  certaine,  et  que  le 
Pagure  n'aura  point  d'autre  soin  que  de  trouver  un 
abri  qui  lui  est  nécessaire  pour  cacher  la  partie 
postérieure  de  son  corps.  L'observation  de  Rafi- 
nesque ne  lait  que  confirmer  ce  que  les  Anciens 


A  R  G 

avoient  dit  des  habitudes  du  Poulpe  de  l'Ai-go- 
uaulej  ils  savoient  en  edet,  qu'il  poiivoit  quiller 
sa  coquille  à  volonlé  pour  venir  paîlre  sur  le 
iiva{;e.  Counoissant  la  manière  peu  approfoudie 
dont  les  Anciens  faisoient  leurs  observations,  on 
pouvoil  ,  avec  quelque  raison  ,  penser  qu'ils 
avoieut  pris  quelqu'aulre  espèce  de  Poulpe  pour 
celui  de  l'Argonaute j  mais  aujourd'bui  cette 
erreur  paroît  moins  probable. 

Nous  voidi  arrivés  à  un  point  important  de  la 
discussion  j  et  il  faut  l'avouer  les  raisonnemens  en 
faveur  de  l'opinion  de  Linné  sont  bien  foibles , 
tandis  que  ceux  en  faveur  de  l'opinion  contraire 
prennent  une  force  presque  irrésistible. 

Toutes  les  observations  faites  d'un  Poulpe  dans 
la  coquille,  ont  mis  bors  de  doute  ([u'jl  n'y  est  lié 
par  aucun  muscle,  qu'il  n'y  est  retenu  par  aucun 
organe.  S'il  est  vrai  que  le  Poulpe  est  réellement 
le  propriétaire  de  la  coquille,  il  présenleroit  le 
seul  exen^  pie  d'une  semblable  anom.ilie  :  il  n'existe 
aucun  Mollusque  ayant  une  coquille  extérieure, 
qui  ne  soit    lié  à  cette  coquille   par  im  muscle. 
Comment  sans  cela  concevroit-on  la  sécréiion  ré- 
};ulière  d'une  coquille  parfailcraent  symétrique? 
Un  accident    quelconque,    le  moindre  dérange- 
ment de  l'animal,  détruisant  les  rapports  actuels 
de  son  corps  avec  la  coquille  ,  quels  moyens  aura- 
t-il  de   se   replacer  juste    comme  il  étoit ,    pour 
continuer  à  la  former  d'une  manière  si  régulière  'i 
Mais  bien  mieux  ,  lorsque  volontairement  il  aura 
quitté  complètement  celte  coquille,  en  supposant 
qu'il  ait  liustiuct    de  la    retrouver,   pourra-t-il 
s'y  replacer  avec  une    telle  précision  ,  qu'il  soit 
impossible    d'apercevoir    sur   elle   aucune    trace 
d'irrégularité  ';*  Cela  nous   semble    d'autant    plus 
impossible  en  raisonnant  par  anologie,  que  tous  les 
autres  Mollusques  à  coquille,  quels  qu'il  soient, 
liiissent  sur  leurs  coquilles,  qui  devient  quelque- 
fois monstrueuse,  des  traces  indélébiles  des  clian- 
■gemens  ou   des  mutilations  qu'ils  ont  éprouvés. 
D'ailleurs  pour   qu'un  ftlollusque  puisse  sécréter 
une  coquille  régulière,  il  faut  non-seulement  qu'il 
y  soit  attaché,   mais  encore  qu'il  ait  pour  cette 
s.'crétion  les    organes   propres,    les  organes  sans 
lesquels  elle  ne    peut  se  laiie.  Or  il  est  évident 
que  le  Poulpe  de  l'Argonaute  n'a  point  de  man- 
teau, ce  lait  est  incontestable  j  donc  il  ne  peut 
sécréter  une  coquille  :  il  est  si  évident  que  la  où 
un  organe  manque  ,  ce  qui  en  résulte  toujours  doit 
manquer  aussi ,  que  nous  niusisloiis   pas  davan- 
tage sur  ce  point.  A  ce  raisonnement,  qui  est  lié  à 
ce  que  la  zoologie  a  de  plus  positif  dans  ses  prin- 
cipes  fondamentaux,  on  opposera  en  vain  que  le 
corps  du  Poulpe  prend  et  conserve  l'im pression 
de  toutes  les  côtes  ou  autres  accidens  de   la  co- 
quille ,  qu'il  existe  entr'elle  et  lui  un  contact  si 
immédiat  qu'il  en  résulte  une  sorte  d'adbérence  , 
nui  est  bien  capable,  dit-on,  de  remplacer  celle 
d'un  muscle  ,  et  qui  est  assez  intime  pour  favoriser 
}a  sccrétiou  de  la  coquille.  JNous  répondrons  à  cela 


A  R  G 


^7 


que  l'impression  des  côtes  de  la  coquille  sur  le 
corps  de  l'animal,  ne  prouve  rien  dans  cette  ques- 
tion, si  ce  n'est  que  le  Poulpe  est  un  animal  mou; 
ce  qui  vient  à  1  appui,  c'est  que,  non-seulement 
le  corps  mais  aussi  toutes  les  autres  parties  prennent 
les  mêmes  im|)ressions,  ainsi  les  bras,  suivant  leur 
position  ,  les  ont  aussi.  Nous  avons  fait  sur  ce  sujet 
quelques  expériences  ,  qui  feront  voir  le  peu 
d'importance  que  l'on  doit  attacher  à  l'impression 
des  accidens  sur  le  corps  de  l'animal  :  nous  avons 
pris  une  Aplysie  que  nous  avons  introduite  dans 
une  coquille  d'Argonaute,  elle  y  est  entrée  par 
son  propre  poids;  nous  l'avons  placée  dans  un  vase 
rempli  de  liqueur  ,  et  nous  l'avons  ainsi  laissée 
une  huitaine  de  jours;  en  la  retirant  ,  toutes  les 
parties  qui  étoient  en  contact  avec  la  coquille 
avoient  contracté  une  sorte  d'adhérance,  et 
présentoient  l'impression  des  côtes  de  la  coquille 
ainsi  que  des  tubercules  de  la  carène.  Nous  avons 
répété  cette  expérience  avec  l'animal  du  grand 
l'eigne  de  nos  côtes,  ainsi  qu'avec  celui  de  l'Ha- 
liolide,  et  elle  nous  a  également  réussi. 

Le  corps  du  Poulpe  a  une  forme  qui  n'est,  en 
aucune  manière  ,  en  harmonie  avec  la  forme  de  la 
coquille;  ce  qui  le  prouve  le  mieux  ,  c'est  le  vide 
qui  exi  te  à  la  partie  postérieure  de  la  coquille, 
vide  qu'il  seroit  impossible  à  un  corps  en  forme 
de  sac  arrondi  de  remplir  complètement.  Ceci 
est  encore  une  anomalie  des  plus  surprenantes 
pour  cet  animal ,  puisque  rien  d'analogue  n'existe 
dans  un  seul  Mollusque  à  coquille  externe.  C'est 
dans  cette  partie  la  plus  reculée  de  la  coquille 
que  sont  placés  les  organes  essentiels  à  la  vie  de 
l'animal,  le  Inie  ,  l'ovaire  ,  les  intestins,  etc.  :  ici 
rien  de  semblable.  Cet  espace  vide  reçoit  les 
œufs  au  moment  de  la  ponte;  aussi  est-il  bien 
remarquable  ,  que  l'on  trouve  beaucoup  plus  de 
femelles  dans  les  coquilles  que  de  mâles. 

La  relation  intime  qui  existe  dans  tous  les 
Mollusques  entre  la  forme  du  corps  et  celle  de  la 
coquille  est  telle,  qu'elle  est  devenue  une  loi, 
un  principe  tellement  constant,  qu'on  ne  connoit 
jusqu'à  présent  aucun  fait  qui  soit  contradictoire; 
le  Poulpe  de  l'Argonaute  seroit  le  seul,  mais 
comme  on  le  voit,  il  est  loin  d'être  a^sez  constant 
()Our  servir  de  preuve.  Le  principe  établi  sur  tout 
ce  qui  existe  sert  au  contraire  de  preuve  contre  le 
t'oulpe  de  l'Argonaute. 

Un  autre  fait  montre,  comme  le  précédent, 
qu'en  admettant  que  le  Poulpe  sécrète  la  coquille 
où  on  le  trouve,  on  est  entouré  de  difficultés 
impossibles  à  résoudie  d'une  manière  satislaisante; 
il  est  relatif  a  la  coloration  du  Pouljie,  tout-à-fait 
dilféieiite  de  celle  de  la  coquille  :  celle-ci,  comme 
on  sali,  est  toujours  blanche,  plus  ou  moins  vitreuse 
et  transparente  selon  les  espèces.  On  est  forcé 
d'admettre  dans  l'hypothèse,  que  c'est  le  corps 
du  Poulpe  qui  sécrète  la  coquille;  or  ce  corps  a 
une  coloration  qui  lui  est  propre,  il  en  est  de 
même,   pour   la    coquille;   donc    cette    coquille 

I    3 


68 


A  R  G 


n'est  pas  celle  du  Poulpe.  Si  nous  ne  prenions  celte 
conclusion,  il  faudroit  encore  adtnellre  une  nou- 
velle anomalie,  et  par  conséquent  la  destiuclion 
d'un  principe  fondé  sur  l'observation  de  tous  les 
Mollusques,  qui  est  :  que  tous  les  Mollusques  à 
coquille  externe  ont  celle  coquille  colorde  en 
raison  de  l'organe  qui  la  sccrèle.  Nous  ne  pensons 
pas  qu'un  seul  fait  puisse  être  allt'gué  contre 
cette  loi.  Ainsi  dans  l'hypothèse  que  soutiennent 
les  sectateurs  de  Linné  ,  on  est  forcé  de  dire  :  le 
Poulpe  de  l'Argonaute  a  une  coquille,  mais  il  n'a 
point  d'organe  sécréteur  qui  puisse  la  former;  il 
a  une  coquille  dont  la  forme  n'est  point  une  rela- 
tion avec  celle  de  l'animal,  il  a  une  coquille  qui 
est  blanche  et  vitreuse  lorsque  le  corps  qu'elle 
revêt  est  d'une  tout  autre  couleur.  Ne  doit-on  pas 
reculer  devant  de  telles  contradictions?  Elles 
suffiroient  pour  terminer  une  discussion  zoolo- 
gique j  il  en  existe  cependant  quelques  autres  non 
moins  fortes,  sur  lesquelles  il  faudroit  se  résoudre 
de  passer. 

Nous  avons  vu  que  la  régularité  qu'affecte  le 
Poulpe  navigateur  dans  la  manière  dont  il  dispose 
ses  bras  lorsqu'il  se  conlracle  dans  sa  coquille, 
qui  est  telle,  dit-on,  que  les  ventouses  de  deux 
des  brus  correspondent  aux  tubercules  de  la  carène 
de  la  coquille,  a  servi  de  preuve  et  d'argument 
en  faveur  de    l'opinion  de  Linné  et  de  ceux  qui 
l'adoptenl  :  cependant    si   quelques   observations 
sont  favorables,  d'autres  peuvent  contre-balancer 
cette  assertion  d'une  manière  bien  puissante,  car 
en  effet,  il  est  rare  de  trouver  deux  Poulpes  dont 
toutes  les  parties  soient  disposées  d'une  manière 
semblable  par  rapport  à  la  coquille.  Si  on  compare 
la  description  des  auteurs  entr'eux  et  leurs  figures, 
on  ne  trouvera  presque  aucun  accord;  il  y  en  a 
encore  moins  si  l'on  observe  par  soi-même  quel- 
ques-uns de  ces  animaux.  Quant  à  la  correspon- 
dance des  ventouses  aux  tubercules  de  la  coquille , 
fait  qui  n'a  été  observé  qu'un  très-petit  nombre 
de  fois,  il  semble  qu'on  en  veuille  conclure  que 
ces   tubercules   sont   sécrétés  par   les   parties  de 
l'animal  qui  leurs  correspondent.  Pour  admettre 
une  pareille  hypothèse,  il  faudroit  trouver  quel- 
que chose  de  semblable  dans  d'autres  Mollusques 
et  établir  un  raisonnement  par  analogie;  mais  ici, 
comme  dans  toutes  les  questions  que  nons  avons 
examinées,  il  n'en  existe  aucune.  Connoît-on  un 
seul  Mollusque  dont  certains  organes  sécrètent  une 
partie  de  la  coquille,  tandis  que  certains  autres, 
quoique  destinés  à  des  mouvemens  continuels  et 
irréguliers,  produisent  une  aulre  partie  de  celte 
même  coquille':'  Et  ce  qui  est  plus  étonnant,  c'est 
que  ces  parties  résultant  d'organes  diUérens  soient 
tellement  unies  ,  tellement  fondues  ,  ont  une  telle 
correspondance  dans  leurs  stries  d'accroissement, 
qu'il  soit  impossible  de  les    distinguer.  Mais  ce 
qu'il  faut  admettre  ,  et  ce  qui  est   contradictoire 
avec  toutes  les  observations  sur  les  Mollusques, 
c'ett  que  des  organet  etsentielleœent  detlinés  à  la 


A  R  G 

locomotion  ,  à  la  préhension  de  la  proie,  et  sou- 
vent à  la  défense  de  l'animal,  sont  aussi  des  organes 
de  sécrétion  ,  et  d'une  sécrétion  admirablement 
régulière.  Le  raisonnement  seul,  comme  on  le 
voit,  peut  suffire  pour  faire  rejeter  une  supposi- 
tion si  contraire  à  ce  qui  est  possible  ;  mais  ce  qui 
doit  la  détruire  entièrement,  et  ruiner  un  des 
argumens  que  l'on  a  crus  favorables  à  l'opinion  de 
Linné,  est  le  fait  du  Poulpe  de  la  collection  de 
M.  de  Elainville  :  il  manque  à  cePindividu  un 
des  bras  palmés ,  que  l'on  suppose  être  destiné  à 
la  formation  des  tubercules;  on  voit  que  la  cica- 
trice de  cette  mutilatiou  accidentelle  est  ancienne; 
s'il  est  vrai  que  les  bras  palmés  contribuent  à  la 
formation  de  la  coquille,  il  est  évident  qu'elle  a  dû 
devenir  irrégulière  dès  l'inslant  de  la  perte  d'une 
des  parties  qui  la  sécrète.  Ce  n'est  cependant  pas 
ce  qui  a  eu  lieu;  la  coquille  est  tout  aussi  régu- 
lière :  donc  les  bras  ne  sont  pas  des  organes  de 
sécrétion  ,  ils  n'ont  donc  aucune  infliieûce  sur  la 
formation  des  tubercules  de  la  coquille;  ce  que 
déjà  nous  avions  pu  conclure  par  analogie  et  par 
le  raisonnement. 

JLe  Poulpe  de  l'Argonaute  n'est  pas  lié  à  »a 
coquille  par  un  muscle;  il  n'est  pas  surprenant, 
disent  les  personnes  qui  soutiennent  l'opinion  de 
Linné,  que  l'on  ne  découvre  sur  elle  aucune  trace 
de  l'impression  musculaire  ;  cela  prouve  donc  que 
la  coquille  appartient  au  Poulpe.  La  conséquence 
de  ce  raisonnement  seroit  rigoureuse  et  incontes- 
table, si  la  coquille  de  l'Argonaute  étoit  la  seule 
où  le  muscle  d'altachene  laissât  aucune  trace  deson 
impression;  mais  il  n'en  est  pas  ainsi  :  la  Carinaire 
et  en  général  les  coquilles  vitreuses  ,  comme  celles 
desHyales  ,  des  Cymbulies,  desChodores  ,  etc.,  et 
qui  sont,  comme  tout  le  monde  sait ,  attachées  à  rani- 
mai par  un  muscle,  n'en  oll'ren  I  cependant  point  l'im- 
pression. Si  parmi  les  Mollusques  que  nous  venons 
de  citer,  il  en  est  quelques-uns  auxquels  on  pourroit, 
faute  de  les  connoitre  assez,  contester  l'existence 
d'un  muscle  d'attache,  du  moins  on  ne  peut  leur 
refuser  un  manteau  destiné  à  la  sécrétion  de  leur 
coquille.  Une  circonstance  nous  porte  à  croire 
qu'il  doit  en  être  de  même  de  l'animal  inconnu 
de  l'Argonaute;  dans  le  jeune  âge  la  coquille  est 
couverte  d'un  épiderme ,  ce  qui  prouve  d'une 
manière  bien  incontestable  l'existence  du  manteau  : 
or  le  Poulpe  de  l'Argonaute  n'en  a  point;  donc  il 
n'est  pas  le  véritable  propriétaire  de  la  coquille 
qu'il  habite. 

Quelques  zoologistes  ont  prétendu  avoir  re- 
connu la  coquille  dans  l'œuf  du  Poulpe  de 
l'Argonaute;  si  le  fait  étoit  incoateslablement 
prouvé  ,  la  discussion  seroit  terminée  :  mais  il  y  a 
une  difficulté  ,  c'est  que  les  mêmes  œufs  examinés 
de  nouveau  n'ont  plus  ollert  de  trace  de  coquilles; 
ainsi  provenant  d'un  même  individu ,  pris  dans  la 
même  coquille  et  à  la  même  grappe ,  les  œufs  de 
ce  Mollusque  ont  servi  le  pour  et  le  contre  dan» 
celte  question.  Plusieurs  personnes  ont  récemment 


A  H  G 

observa  avec  soin  de  ces  œufs,  et  ils  n'ont  point 
vil  de  coquille.  Ou  peut  donc  aflirmer  duns  l'état 
actuel  de  nos  connoissances  qu'aucun  observateur 
n'a  prouvé  ,  par  une  série  d'expériences  faites  ù 
dift'érens  âges  de  l'animal ,  que  la  coquille  exislal 
dès  la  sortie  de  l'oeuf.  C'est  là  ,  mais  là  seulement , 
que ,  par  des  observations  biea  faites  par  un 
lionime  digne  de  foi ,  on  pourra  trouver  les  élé- 
mens  nécessaires  pour  la  solution  de  la  question. 

Nous  pouvons  dire  que,  quand  même  la  ques- 
tion au  lieu  de  se  résoudre  en  faveur  de  l'opinion 
de  M.  de  Blaiiiville  prouveroit  évidemment  le 
contiaire,  nous  avons  raisonné  d'après  des  bases 
fixes,  d'après  les  lois  et  des  principes  incontesta- 
bles qui  découlent  de  toutes  les  observations  faites 
sur  les  Mollusques  :  nous  avons  raisonué  suivant 
les  règles  de  la  logique  qui  veut  que,  pour  dis- 
cuter une  telle  question,  on  marche  du  connu  à 
l'inconuu;  que  pour  éclairer  un  point  douteux, 
on  se  serve  des  parties  analogues  d'une  même 
Science  sur  lesquelles  on  n'a  aucun  doute,  et  qu'en 
établissant  ensuite  une  comparaison  on  en  tire  une 
conséquence.  Si  l'observation  directe  prouve  que 
cette  conséquence  présumable  est  fausse,  c'est 
que  la  science  n'aura  pas  de  principes,  ou  du  moins 
que  ce  que  nous  appelons  principes  aujourd'hui, 
ne  le  sera  plus  dès-lors  que  ce  nouveau  fait  sera  de- 
venu incontestable.  Les  adversaires  deM.deBlain- 
ville  n'ont  pas  le  même  avantage  que  luij  de 
quelques  faits  contestés,  appuyés  plus  sur  des 
raisonnemens  spécieux  que  sur  l'observation,  ils 
en  ont  conclu  l'admission  d'une  chose  contraire  à 
tout  ce  qui  est  connu  ,  qui  renverse  ce  que  la 
science  a  de  plus  positif,  et  sont  forcés  ainsi  de 
prendre  pour  raisonner  des  bases  peu  solides.  On 
ce  peut  disconvenir  que  cette  marciie  ne  soit  peu 
rationnelle. 

En  conclusion  de  ce  que  précède,  et  dans  l'état 
actuel  de  la  science,  on  peut  dire  que  l'animal 
de  l'Argonaute  n'est  connu  que  par  les  rap- 
ports des  coquilles.  Il  y  a  plus  à  croire  qu'il 
doit  être  voisin  des  Garinaires  que  de  tout  autre 
type  de  Blollusquesj  que  pour  décider  la  question, 
il  faut  des  observations  directes  et  bien  faites , 
lesquelles  manquent.  On  ne  peut  donc  devancer 
les  faits,  car  ce  sont  eux  qui  font  la  science  :  le 
temps  n'est  peut-être  paséloigné  où  cette  question, 
qui  touche  à  ce  que  la  science  a  de  plus  certain, 
sera  complètement  décidée. 

CARACTÈRES     GÉnÉHIQUES. 

Auimal   inconnu. 

Coquille  univalve  ,  uniloculaire;  involute  en- 
gainante, subnaviculaire ,  très-mince,  à  spire 
bicarinée,  tuberculeuse,  rentrant  dans  l'ouver- 
ture. 

Linné  et  Brugnière  son  imitateur  ont  confondu 
plusieurs  espèces  dans  une  seule  ,  VArgonauta. 
argo.  M.  Lamarck  en  a  distingué  plusieurs,  et 


A  R  G 


^9 


quelques  autres  espèces  y  ont  été  ajoutées.  M.  de 
Fcrussac,  à  son  article  Argonaute  du  Dictionnaire 
classique  d'histoire  naturelle ,  donne  la  nomen- 
claune  de  sept  espèces  dont  une  est  douteuse. 
JNI.  de  Blainville,  dans  le  Dictionnaire  des  sciences 
naturelles ,  donne  également  sept  espèces j  mais 
comme  la  synonymie  est  moins  complète  ,  et  ses 
descriptions  plus  courtes  ,  il  3'  a  deux  d'entr'ellcs 
qu  on  ne  peut  rapporter  d'une  manière  certaine  à 
celles  de  M.  de  Ferussac.  M.  de  Blainville  dislin  • 
gue  de  XArgonauta  argo  de  M.  Lamarck  les 
grands  individus  de  la  mer  des  Indes,  qui  ne 
diderent  de  ceux  de  la  ÎMédilerranée  que  par  la 
taille  qui  est  plus  grande,  et  la  forme  plus  com- 
primée latéralement. 

Nous  ne  pensons  pas  que  ces  dilTérences  soient 
suffisantes  pour  établir  une  espèce  ,  quand  du 
reste  il  y  a  une  identité  parfaite  pour  la  couleur, 
la  disposition  des  côtes. 

Bruguière,  comme  nous  l'avons  dit,  a  confondu  "* 
trois  espèces  avec  VArgonauta  argo.  Il  ne  les  a 
distinguées  qu'à  titre  de  variétés,  mais  elles  sont 
assez  exactement  décrites  pour  qu'il  nous  suffise 
de  les  indiquer  ici,  et  de  renvoyer  le  lecteur  à 
l'article  Argonaute  du  premier  volume  de  ce 
Dictionnaire. 

La  variété  A  est  ï Argonauta  argo.  Lamk. 

La  variété  B  VAigonauta  tuberculata.  Id, 

La  variété  C  VArgonauta  nitida.  Id. 

Nous  n'avons  pu  voir  ni  connoilre  en  nature  les 
autres  espèces  décrites  soit  par  M.  de  Ferussac  , 
soit  par  M.  de  Blainville.  Nous  étant  fait  une  loi 
de  ne  décrire  jamais  d'après  des  figures ,  nous 
nous  contenterons  d'indiquer  ces  espèces,  parmi 
lesquelles  nous  croyons  qu'il  existe  des  doubles 
emplois  faits  sur  des  variétés  d'âges. 

1.  Argonaute  à  côies  rares.  Argonauta  rari- 
costa. 

Blaikv.  Dict.  se.  nat.  tom.  43.  pag.  21 3. 

Argonauta  cranchii.  LÉach  ,  Philosop.  trans. 
juin  1817.  pag.  2g6.  pi.   12.  fig.    1—6. 

Ibid.  Ferussac  ,  Diction,  class.  d'hist.  naU 
tom.  1.  pag.  552. 

Il  est  à  présumer  qne  cette  petite  coquille 
est  trop  jeune,  pour  décider  si  elle  doit  faire  ou 
non  une  véritable  espèce.  Elle  vient  du  golfe 
de  Guinée. 

2.  Argonaute  gondole.  Argonauta  gondola. 
DiLLWïN.  Descript.  cat.  pag.  335. 

Ibid.  Ferussac  ,  loc.  cit.  pag.  383. 

Argonauta  argo.  Var.  E.  Linn.  Gmel.  Favambe  , 
;;/.  J.fig.  A.  7. 

Martini,  tab.  iQ./îg.  160. 

M.  Lamarck,  comme  on  le  voit  par- lasjno- 
nymic ,  ne  distingue  pas  cette  espèce  de  l'Ar- 


70  A  n  G 

gonauta  tiiberculosa .  Nous  parlageons  complè- 
tement l'opinion  de  M.  Lamarck,  et  nous  nous 
demandons  sur  quel  caractère  de  quelque  va- 
leur on  pourroit  maintenir  celte  espèce. 

3.  Argosacte  profonde.  Argonauta  haustrum. 

DiLLwTN.  Descript.  cat.  png.  335. 

Argonauta  aigo,  Var.  B.  Li.nn.  Giiel.  Favanne. 
pi.  7.  fig.  A.  3. 

Martini,  tom.  1.  pag.  208.  Vie.  pag.  221. 

fis-  2. 

Coquille  douteuse,  probablement  monstrueuse  , 
Jnais  Irès-raie  à  ce  qu'il  paroïl  :  elle  est  jaune ,  ses 
oreillettes  sont  bien  développées  et  son  ouverture 
est  très-ample. 

4-  Argotaute  gondole.  Argonauta  cymbium. 

Lisit.  Gmel.  pag.  ,"568.  n".  3. 

Ibid.  Ferussac  ,  loc,  cit. 

Ibid.  Blainville  ,  loc.  cit.  pag.  21 5. 

Carinaria  cynibium.  Labik.  Artim.  s.  vert, 
tom.  7.  pag.  674.  n".  5. 

GuALTi,  Test.  tab.  iz.  ftg.  D. 
Favakxe,  Conch.tab.  'J.Jig.  C.  i. 
Martisi,  Co72c7t.   tom.    i.  tab.    i&.  Jîg.    161, 
162. 

Cette coqnille  est  douteuse;  quant  au  genre,  ce 
n'est  point  une  Carinaire,  car  son  sommet  n'est 
point  tortillé;  ce  n'est  point  non  plus  une  Arj^o- 
caute.  Elle  est  intermédiaire  entre  les  deux  g;enres, 
njais  appartiendroit  cependant  à  celui-ci  de  pré- 
férence à  l'autre. 

ARGONAUTIER. 

Nom  que  M.  Lamarck  avoit  donné  au  Poulpe 
de  l'Argonaute.  T-'oyez  ce  mot. 

ARGONAUTITE.  Argonautites. 

Wontfort,  dans  le  Buffon  de Sonnini ,Sià\iùti^nti 
par  cette  dénomination  les  espèces  de  coquilles 
iossiles  qn'il  attribue  au  genre  Argonaute,  mais 
qui    ne    lui  appartiennent    pas.    P'ayez    Argo- 

KACTE. 

ARGUS.  Argus. 

M.  Poli  dans  son  magnifique  ouvrage  (  Testac. 
des  Deux-Sicil.  )  a  institué  ce  genre  dans  lequel , 
d'après  les  animaux  ,  il  admet  les  Spondjleset  les 
Peignes  :  comme  on  f.iit  entrer  maintenant  la  co- 
quille pour  quelque  chose  dans  la  détermination 
des  caractères  génériques,  on  n'a  pu  admettre 
dans  son  entier  le  genre  du  savant  que  nous  ci- 
tons. Voyez  Spondyle  &  Peigne,  où  nous  don- 
nerons de  plus  amples  détails, 


A  R  R 

ARION.  Arion. 

Quelques  légères  difl'érences  dans  la  poCtion  de 
l'ouverture  branchiale  et  des  organes  de  lu  géné- 
ration, ainll  que  l'existence  d'uu  pore  muqueux 
à  l'extréuiité  postérieure  du  corps  ,  ont  déter- 
miné M.  de  Ferussac  à  démembrer  les  Limaces  eu 
deux  genres.  Il  a  nommé  Arion  celui  qui  oflie  ces 
caractères  particuliers;  ils  ont  paru  insuffisans  , 
car  le  genre  dout  il  s'agit  n'a  point  été  adopté. 
Voyez  Limace. 

ARLEQUINE. 

On  donne  ce  nom  à  une  espèce  fort  rare  de 
Porcelaine,  C-)praea  hijlrio  L.  On  nomme  Habit 
d'arlequin  ou  Fausse  arlequine  une  autre  Por- 
celaine très-commune  et  dont  les  variélés  sont 
nombreuses,  le  C\prœa  arabica.  Voyz.  Porce- 
laine. 

AR.MINE.  Arminia. 

On  ne  connoît  ce  genre  de  M.  Rafinesque  que 
d'après  une  très-courle  phrase  caractéristique  qu'il 
a  donnée  dans  son  Prodrome.  Elle  est  aiusi  con- 
çue :  corps  oblong,  déprimé;  bouche  nue  ,  ré- 
tractile;  les  lianes  lamelleux  ;  l'anus  à  droite.  Il 
est  à  présumer  que  ces  animaux  avoisinent  les 
Linguelles  de  M.  de  Dlainville  et  enirent  daus  la 
famille  des  Pleurobranches;  mais  il  est  impollible 
avec  ce  que  l'on  en  connoît  de  placer  conve- 
nablement ce  genre  dans  lequel  il  y  a  deux  es- 
pèces. Elles  ont  éié  observées  dans  les  mers  de 
Sicile.  Il  faut  attendre  à  leur  égard  de  nouvelles 
observations. 

ARONDE.   Aficula. 

Bruguière ,  dans  les  planches  de  ce  Diction- 
naire, avoit  donné  le  nom  d'Hironde  à  un  genre 
qui  avoit  pour  type  le  Mytilus  hirundo  de  Linné  , 
autour  duquel  il  avoit  groupé  d'autres  coquilles 
analogues  que  plus  tard  cependant  on  en  démem- 
bra. M.  Cuvier  donna  au  même  genre  le  nom 
A'Aronde ,  que  M.  Lamarck  changea  pour  celui 
d'Avicule  qui  a  été  généralement  adopté.  Voyez 
ce  mot. 

ARROSOIR.  AJpergillum. 

Lorsque'Bruguière  traita  ce  genre  dans  le  pre- 
mier volume  de  ce  Dictionnaire  ,  il  s'en  falloit  de 
beaucoup  qu'il  eût  toutes  les  données  nécessaires 
pour  le  faire  d  une  mauière  complète.  Il  est  vrai 
de  due  que  ce  savant  naturaliste  a  pris  la  science 
dans  un  moment  où  elle  étoit  encore  dans  l'en- 
fance, comparativement  à  ce  qu'elle  est  aujour- 
d'hui; il  faut  dire  aussi  que  Brut;uière  s'est  placé 
au-dessus  des  concli^liologues  de  son  époque  eu 
modifiant  et  en  perfeciionuant  le  système  de  LinuO, 
auquel  personne  n'osoit  toucher,  et  la  création  du 
genre  Ariosoii  qui  lui  est  due  ,  ainsi  que  celle  d.: 


A  R  R 

plusieurs  autres  ,  atteste  d'une  manière  Lien 
cvidente  ce  tjue  nous  venons  de  due. 

Liun($  avoit  mal  à  propos  confondu  l'Arrosoir 
avec  les  Serpules;  Bruguière  le  reprend  avec  rai- 
son de  celle  erreur  qu'il  dtoiî  si  facile  d'cviler 
))ar  la  création  d'un  f;enre  :  c'est  ce  qu'iUil;  mais 
il  éloil  biendillicile  de  le  placer  convenablement, 
et  le  faux  rapprochement  que  Bruj^uit're  en  fit  est 
Lien  pard  nnable  pour  le  temps  où  il  écrivit.  En 
ellet,  ce  };enre  se  trouve  dans  sa  Méthode  parmi 
les  coquilles  unlvalves  sans  spires  réj^ulières  ,  en- 
tre les  Str|niles  et  les  Siliquaires,  avec  les  ï'issu- 
rellcs,  les  Patelles  et  les  Dentales.  M.  Cuvier,  dans 
son  Tableau  ëlcinentaire  des  Animaux  (  1795)  , 
n'adopia  pas  l'opinion  de  Bruguière;  loin  d'ad- 
mettre le  genre  Arrosoir  dans  les  Mollusques,  il 
en  lit  un  sous-genre  des  Sirpules  qui  fout  partie 
de  la  classe  des  Vers.  M.  Lamarck  au  coniraire, 
dans  s<^  Système  des  animau.v  sans  vertèbres , 
publié  quelques  .innées  plus  tard,  sentit  l'amélio- 
ration apportée  par  Bruguière  et  l'adopta  eu  lanio- 
diCaui.  Embarrassé  sans  doute  de  placer  te  genre 
convenablement,  ne  lui  conuoissant  pas  encore 
d'affinité  avec  d'autres  espèces,  il  le  jeta  à  la  lin 
de  ses  Mollusques  céphalés  avec  quelques  autres 
non  moin^incertainsque  celui-ci.  C'est  ainsi  qu'il 
s'est  trouvé  entre  les  îjiliquaires  8c  les  Carinaires. 
M.  Lamarck  ne  tarda  pas  à  revenir  sur  ce  genre 
et  à  lui  as>igner  d'autres  rapports,  en  traitant  des 
fi'fliles  des  environs  de  Paris  dans  \ti  Annales  du 
Muséum.  Il  dit  à  propos  du  genre  Fistulaue 
(  tome  VIT  ,  pag.  426  ,  1(306)  qu'après  avoir  j)ris 
le  tube  lestacé  des  Eistulanes  pour  la  pièce  prin- 
cipale, il  avoit  reconnu  son  erreur;  il  fut  con- 
vaincu alors  que  la  véritable  coquille  de  la  Fistu- 
lane  consisloit  uniquement  dans  les  deux  valves 
«ippolées  et  égales ,  entre  lesquelles  se  trouve 
l'animal ,  et  que  le  fourreau  qui  les  contient ,  n'est 
qu'un  accessoire  destiné  à  former  la  cavité  dans 
quelle  l'animal  doit  vivre.  Nous  allons  rapporter 
textuellementles  deux  phrases  suivantes  de  M.  La- 
marck :  elles  sont  importantes  pour  décider  à  qui 
apjiartieat  cette  heureuse  idée  du'  rapprochement 
(les  Arrosoirs  avec  les  Fistulane».  «  Je  semis  en- 
»  suite,  dit  M.  Lamarck,  qu'il  en  elt  de  même 
»  pour  le  Taret  et  pour  la  Pholade,  &  que  ces  dif- 
»  lérens  genres  appartiennent  évidemment  à  la 
»  division  des  coquilles  bivaU'es  &.  équivah'es  j 
y  les  tubes  enveloppans  soit  du  Taret  ,  soit  de  la 
«  Fistulane  ,  soit  même  de  l'Arrosoir,  et  les  pièces 
«  accessoires  des  Pholades,  étant  des  objets  indé- 
»  pendans  du  caractère  général  qui  doit  servir 
B  au  classement  de  ces  animaux,  et  devant  seu- 
»  lement  être  employés  à  la  distinction  de  leurs 
»  genres. 

»  J'exposai  ces  considérations  dans  mon  cours 
»  de  l'an  10  (1803)  pour  redresser  les  détermi- 
ji  nations  publiées  dans  mon  Système  des  animaujc 
»  sans  vertèbres  ,  pag.  128  ,  &  j'en  fis  part  à  ceux 
»  de  mes  amis  qui  s'intéressoient  à  ces  objets.  » 


A  R  R 


71 


A  la  page  suivante  ,  31.  Lamarck  ajonfe  ,  après 
avoir  comparé  les  Fisiulancs  avec  les  Tarets  :  «  Les 
))  valves  sont  ordinairement  libres,  et  ne  tiennent 
»  nullement  au  fourreau  ;  quelquefois  cependant 
»  l'une  d'elles  adhère  au  fourreau  et  même  sert  a. 
>■>  le  compléter  d'un  côté,  de  sorte  qu'elle  en  fait 
>i  partie;  quelquefois  enfin  l'une  et  l'autre  valve 
)'  sont  incrustées  dans  le  fourreau  et  enjont  par- 
»   iie  comme  dans  l'Airosoir.  » 

Ce  fut  donc  en  1802,  l'année  qui  suivit  celle  de 
la  publication  de  son  s_ystème,  que  Lamarck  pro- 
fessa et  répandit  parmi  ses  amis  l'opinion  qu'il  avoit 
qu'il  falloit  rapprocher  les  Arrosoirs  des  Fistula- 
ccs  et  les  jilacer  conséquemment  parmi  les  co- 
quilles bivalves  régulières.  11  ell  bien  évident  d'a- 
près cela,  qu'à  M.  Lamarck  apparlient  le  mérite  de 
cetingénieux  rapprochement  et  uonàM.deRoissy, 
comme  l'ont  prétendu  quelques  personnes  et  tout 
nouvellement  encore.  M.  de  Roissy  en  eOet  ne 
publia  qu'en  i8o5  la  suite  du  Bujfon  de  Sonnini , 
partie  des  Mollusques,  ouvrage  dans  lequel  lut 
adoptée  pour  la  première  fois  l'opinion  de  M.  La- 
marck ,  et  appropriée  à  un  système  complet.  Aussi 
M.  de  Roissy,  se  conformant  aux  idées  de  M.  La- 
marck ,  plaça  Je  genre  qui  nous  occupe  entre  les 
Fislulanes  &  les  Tarets. 

Quelques  années  après ,  IM.  Lamarck  rangea  les 
Arrosoirs  dans  sa  famille  des  Pholadaires  ,  insti- 
tuée dans  sa  philosophie  zoologique  ;  elles  se  trou- 
vèrent en  rapport  avec  les  l'holades ,  les  Tarets 
et  les  Fislulanes.  Quelques-unes  des  coquilles  de 
ce  dernier  genre  avoient  été  remarquées  par  M. 
Lamarck  ,  dans  les  Annales  du  Muséum  ,  comme 
nous  l'avons  vu  précédement;  il  avoit  observé 
qu'une  des  valves  est  libre  dans  le  tube  ,  tandis 
que  l'autre  eu  fait  partie  et  y  est  fixée.  Ces  coquilles 
Jevinrent  le  motif  d'un  d'un  nouveau  genre  in- 
termédiaire entre  les  Fislulanes  et  les  Arrosoirs, 
et  il  leur  donna  le  nom  de  CUwagelle.  (  Voyez 
ce  mol.)  Ce  genre  fut  publié  dans  l'Extrait  du 
cours,  placé  dans  la  famille  des  Pholadaires  entre 
les  Fislulanes  et  les  Arrosoirs.  Les  rapports  de  ces 
genres  furent  dès-lors  fixés  ,  car  presque  tous  les 
zoologistes  les  adoptèrent.  Il  faut  en  excepter  ce- 
pendant M.  Cuvier  qui,  conservant  sa  première 
idée,  la  reproduisit  dans  le  règne  animal.  Sans 
doute  jusqu'au  moment  où  l'animal  de  l'Arrosoir 
sera  connu  ,  ce  qui  ne  tardera  pas  à  ce  que  nous 
pensons,  il  restera  du  doule  fur  le  rang  qu'il  doit 
tenir  dans  l'échelle  organique;  ce  qui  augmente 
ce  doute  encore,  c'est  la  manière  dont  l'Arrosoir  a 
été  figuré  plusieurs  fois  par  des  auteurs  dignes  de 
croyance.  Ils  ont  fait  voir  le  tube  se  terminant 
postérieurement  par  une  pointe  très-aiguë,  tor- 
tillée et  adhérente  aux  corps  sous-marins.  Celle 
pointe  n'a  aucune  ouverture.  Si  le  fait  efl  vrai  & 
qu'il  se  vérifie,  l'opinion  de  M.  Cuvier  &  son  rap- 
prochement avec  les  Térébelles  seront  confirmés; 
dans  le  cas  contraire,  ce  seront  les  erremens  de 
31.  Lamarck  qui  prévaudront.    Il   est  peu  proba- 


72  A  R  R 

Lie  que  ropinion  de  M.  Cuvier  se  vérifie  jamais  , 
puisque  M.  Savigni  a  trouviî  dans  la  mer  Rouge 
une  très-belle  espèce  d'Arrosoir  dont  le  tube  reste 
toujours  ouvert  et  libre  par  son  extrémité  posté- 
rieure. 

Comme  on  doit  bien  le  penser,  M.  Lamarck  con- 
serva sa  manière  de  voir  dans  sou  dernier  ouvrage. 
MM.  de  Ferussac  ,  de  Blainville  et  Latreille  l'a- 
doptèrent et  la  modjtièrent  uu  peu  ,  comme  nous 
le  verrons  en  traitant  de  la  famille  des  Tubico- 
L'es  (^rojez  ce  mot),  que  M.  Laraarck  a  créée 
pour  séparer  les  Arrosoirs  et  autres  genres  analo- 
gues pourvus  d'uu  tube,  des  Piiolades  et  des 
Gastrochènes. 

Les  caractères  assignés  à  ce  genre  par  Bru- 
guière  étant  incomplets,  voici  de  quelle  manière 
ils  doivent  être  exprimés  pour  êlro  en  harmonie 
avec  les  connoissuuces  actuelles. 

CARACTÈRES     GÉnÉrIQUES. 

Animal  inconnu. 

Coquille  bivalve,  régulière,  beaucoap  plus 
longue  que  large,  ovalaire  ,  à  crocliels  saillans 
t't  slriés,  fortement  bâillante ,  saillaule  en  dedans 
du  tube  et  portant  deux  impressions  musculaires, 
obliques,  presqu'en  forme  d'un  7  et  bien  symé- 
triques de  chaque  côié  des  crocbets.  Bords  des 
valves  complètement  adhérens  à  la  partie  anté- 
rieure d'un  tube  calcaire  conique,  claviforme, 
vn  peu  irrégulier,  ouvert  postérieurement  à  son 
extrémité,  atténuée  et  terminée  antérieurement 
par  un  disque  convexe  dont  la  base  est  entourée 
d'un  rang  de  tubes  serrés  et  le  plus  souvent  fort 
longs,  et  lui-même  percé  d'un  afl'ez  grand  nombre 
(îe  trous  ronds,  placés  irrégulièrement  autour 
d'une  rimule  centrale  dont  les  bords  sont  saillans 
en  dedans. 

Pour  compléter  autant  que  possible  les  carac- 
tères de  ce  genre  ,  nous  avons  sacritié  un  bel  in- 
dividu de  l'Arrosoir  de  Java  de  notre  collection  , 
nous  l'avons  caCTé  au-dessous  de  l'insertion  des 
valves  ,  et  nous  avons  reconnu  qu'elles  ont  un 
bord  saillant  en  dedans.  Les  crochets  des  valves 
bombés  en  dehors  sont  remplis  d'un  matière  cal- 
caire qui  couvre  aussi  les  bords  cardinaux  ,  de 
sorle  qu'il  est  impossible  de  s'assurer  s'il  y  a  eu 
une  charnière  articulée  avec  un  ligament.  C'est 
de  chaque  côté  des  crochets  èi  placées  bien  fymé- 
triquement  que  fe  remarquent  deux  petites  im- 
pressions mufculaires,  une  dans  chaque  valve, 
étroites,  recourbées  postérieurement  de  manière 
4  représenter  affe?  bien  un  7  de  chillVe  juu  peu 
grossier.  Nous  n'avons  vu  aucune  trace  d'impres- 
sion palléale  échancrée  postérieurement,  indi- 
quant l'exiftence  des  siphons. 

Si  l'analogie  ne  guidoit  un  peu  ,  on  seroit  fort 
embarrall'é  de  savoir  comment  se  fait  l'accroifl'e- 
ment  du  tube  de  l'Arrosoir  et  surtout  de  son  dis- 
cjue.  Oa  sait  que  le  Taret  et  quelques  cfpèce?  dç 


A  R  R 

Fistalanes  ne  ferment  leur  tube  antérieurement 
que  lorsqu'ils  ont  pris  tout  leur  accroissement  ;  il 
est  très-probable  qu'il  en  est  de  même  pour  les 
Arrosoirs  qui  développent  leur  tube  et  la  coquille 
qu'ils  portent  sur  le  dos,  et  qui  ne  les  couvre  pres- 
que pas  ,  que  lorsqu'ils  sont  parvenus  à  un  certain 
âge  j  celle  coquille  elle-même  est  alors  fixée  dans 
le  tubej  l'animal  devenu  immobile  quant  à  toute  sa 
malle  n'augmente  plus  son  tube  que  dans  les  pro- 
portions que  permet  le  développement  de  ses  par- 
ties antérieures,  sur  lesquelles  se  moule  cette  sorie 
de  corolle  qui  bien  probablement  est  membra- 
neuse ,  ou  carlilagineuse  au  moins  dans  son  disque , 
avant  d'être  calcaire  et  parfaitement  solide.  A 
quels  organes  les  tubes  du  disque  donnent-ils  pus- 
sage':*  A  quel  usage  est  destiné  la  rimule  du  cen- 
tre.'' La  seule  connoissance  de  l'animal  pourra 
faire  répondre  d'une  manière  satisfaisante  à  ces 
questions,  qu'il  seroit  oiseux  de  chercher  à  ré- 
soudre par  des  hypothèses. 

Bruguière  a  décrit  deux  espèces  de  ce  genre  à 
l'article  Arrosoir  du  premier  volume  de  ce  Dic- 
tionnaire, ce  sont  les  Arrosoirs  de  Java  et  de  la 
Nouvelle-Zélande  ,  à  la  dcfcription  defquelles 
nous  reuvoyonsj  depuis  quelques  autres  espèces 
ont  été  découvertes.  Nous  allons  en  doqper  les  ca- 
ractères distinlifs. 

I.  Arrosoir  à  manchettes.  AspetgiUum  çagi- 
nlfènim.  Lamk. 

A.  vaginâ  longissimâ ,  subarliculatâ  ,  ad  arti- 
culas raginisjbliaceis  auctà j  finibria disci  anttci , 
breçissiinâ  ;  rimula  niagnâ  ,  subcentrali ,  tubu- 
lis  minimis,  recurfisj  parliiii  tectâ. 

La3Ik.  Anim.  sans  vert.  tom.  5.pag.  43o.  n°.  a. 

Sayicbt,  Grand  Ombrage  de  /a  Coniiss.  d'Egyp. 
part,  d'hist.  nat.  pi.  'jo.Jig.  gi  •  a,  99. 

Nous  ne  croyons  pas  que  la  figure  de  Lister  se 
rapporte  à  cette  cspçce  comme  l'a  cru  31.  La- 
marck,  il  est  vrai,  avec  quelque  douie;  elle  a 
bien  plus  d'analogie  avec  l'Arrosoir  de  Java  ,  a 
laquelle  Bruguière  la  justement  rapportée.  L'At- 
rosoir  à  manchettes  elt  une  coquille  très-belle  et 
très-curieuse  ,  elle  acquiert  une  longueur  fort 
considérable.  M.  Savigoy  ,  d'après  ce  que  dit 
M.  Lamarck,  en  auroit  rapporté  des  morceaux 
de  plusieurs  pieds  de  longueur.  L'individu  qu'il  a 
figuré  dans  l'ouvrage  que  nous  avons  cité  est  long 
de  huit  pouces  et  demij  il  se  lermine  antérieure- 
ment par  un  disque  hémisphérique  dont  la  baie 
est  fornjée  par  un  rang  circulaire  de  tubes  placés 

les  uns  près  des  autres,  d'une  médiocre  lonj/iieur. 

Il  1  .       o  ' 

mais  plus  liings  cependant  que  ceux  qui  couvrent 

toute  la  surface  du  disque.  Celui-ci  ,  d'après  la 

figure  de  M.  Savigny  ,  seroit  dépourvii  de  la  fente 

nmulaire,  mais  elle  existe  cependant  duus  deu< 

individus  que  nous  avons  vusj  elle  étoit  en  partie 

cachée  par  un  grand  nombre  de  petits  tubes  subr 

capillaires , 


A  R  R 

capillaires,  courts  et  obliques,  disposés  de  ma- 
nière à  se  croiser  sur  la  fente  et  à  la  cacher  pres- 
qu'entièrement;  son  absence  nous  auroit  d'aulaut 
plus  surpris  que  nous  avions  remarqué  qu'elle  est 
toujours  dans  des  rapports  déterminés  avec  les 
valves  de  la  coquille.  Au-dessous  du  disque  se  voit 
iusérée  dans  le  tube  une  petite  coquille  bivalve, 
ovalaire,  saillante,  et  autour  d'elle,  une  impres- 
sion tnani^ulaire ,  sinueuse  à  son  bord  postérieur; 
celte  impression  réunie  à  celle  de  l'aune  coié  pro- 
duit une  fii^ure  en  ibrme  de  losange  ;  elle  se  dessine 
en  creux  eu  dehors  et  elle  est  fort  saillante  en  de- 
dans. An-dessous  de  l'impression  le  tube  se  rétré- 
cit sensiblement,  et  reste  cvliudrique  dans  pres- 
que toute  son  étendue,  en  diminuant  un  peu  ce- 
pendant vers  l'extrémité  postérieure  :  celle-ci  se 
termine  d'une  manière  des  plus  singulières;  elle 
s'évase  en  entonnoir  dont  les  bords  sont  élégam- 
ment plissés  et  dentés;  dans  ce  premier,  s'en 
insère  un  second  un  peu  plus  grand,  et  dont  les 
dentelures  sont  plus  profondes;  dans  ce.  second 
un  troisième  ,  quelquefois  jusqu'à  cinq  et  même 
davantage  à  ce  qu'il  paioit.  Ces  entonnoirs  s'élar- 
gissant  successivement,  et  le  dernier  présentant 
1  ouverture  ovalaire  du  tube,  ne  pourroit-on  pas 
trouver  dans  ces  sortes  de  manchettes,  de  Tana- 
ijgie  avec  les  cloisons  quelquefois  très-nombreu- 
ses et  perforées  que  certaines  Fislulanes  font  à 
l'intérieur  de  leur  tube  ,  et  à  la  même  place  que 
dans  celte  espèce  d'Arrosoir':* 

Un  fait  qui  nous  paroît  des  plus  inexplicables 
dans  l'état  de  nos  connoissances  sur  les  Mollus- 
ques ,  qui  est  encore  plus  inexplicable  ,  en  admet- 
tant que  l'animal  de  l'Arrosoir  est  un  chétopode  , 
est  relatif  à  l'existence  d'une  cloison  complète  , 
soudée  à  l'intérieur  du  tube,  vers  le  tiers  anté- 
rieur de  la  longueur.  Celte  cloison,  quoique  cri- 
blée de  petits  trous  ,  rendroit  dillicile  à  compren- 
dre la  formation  de  la  partie  postérieure  du  tube  , 
sans  laquelle  l'animal  ne  pourroit  se  développer  , 
si  on  ne  supposoil  que  cette  cloison  n'existe  qu'à 
certaine  époque  de  la  vie  de  l'animal  ,  car  lou» 
les  individus  ne  la  présentent  pas.  Nous  en  avons 
vu  deux  dans  la  collection  de  M.  le  duc  de  Ri- 
voli ,  et  ils  n'en  ont  pas  la  moindre  trace.  Le  lest 
du  tube  est  solide  et  assez  épais  pour  permettre 
quelquefois  à  certains  vers  marins  de  le  rouger  et  de 
le  dédoubler  pour  ainsi  dire,  ce  que  représeuleut 
sans  doute  les  figures  96  et  97  du  grand  ouvrage 
d'Eg3'pte. 

a.  Arrosoir  agglutinant.  Afpergillum  aggluti- 
nons.  Lamk.. 

A.  vaginâ  rectâ  ,  subsymetricâ  ,  aliquantisper 
varie  cuwd  ;  corpora  aliéna  agglutinante  jfim- 
bnà  disci  regulari ,  magnâ  ,  infundibulif'ormi  j 
disco  hemisphenco;  tubulis  inininiii  irregiilariter 
dispositu i   riniulà  subcentralt.  Lamk.  loc.  cit. 

Histoirs  Naturelle  des  Vers.  Tome  II. 


A  R  R 


•yS 


Si  l'on  compare  notre  phrase  caractéristique  à 
celle  de  M.  Lamarck,  ou  sera  bien  étonné,  saiM 
doute,  de  la  grande  dilférence  qu'on  y  remar- 
quera; cela  tient  uniquement  à  ce  que  M.  La- 
marck a  fait  celle  espèce  avec  un  seul  individu 
gêné  dans  son  développement  et  avorté  pour  ainsi 
dire,  qui  appartient  à  la  collection  du  Muséum, 
tandis  que  nous  le  rectifions  sur  deux  beaux  indi- 
vidus de  la  collection  de  M.  de  Rivoli,  et  un  troi- 
sième de  la  même  collection  ,  semblable  et  même 
plus  irrégulier  que  celui  du  Jardin  du  Roi. 

L'Arrosoir  agglutinant  a  un  lube  droit,  régu- 
lier ,  subsymétrique,  enllé  en  massue  antérieure- 
ment, atténué  et  ouvert  postérieurement;  la 
masse  antérieure  avant  de  se  terminer  se  rétrécit 
un  peu  et  elle  donne  naissance  à  un  disque  dor.t 
la  base ,  comme  dans  tous  les  autres  Arrosoirs  ,  est 
entourée  d'une  sorte  de  corolle  formée  de  tubes 
assez  longs  ;  ici  ils  forment  une  sorte  d'en  lonnoir  par 
leur  disposition  oblique  ei  rayonnante.  Le  disque 
central  est  parfaitement  circulaire;  il  est  hérissé 
de  tubes  très-petits,  grêles,  peu  saillans  ,  peu 
serrés  et  irrégulièrement  disposés.  La  rimule  est 
subcentrale,  médiocre  :  ce  qui  nous  a  paru  très- 
remarquable  dans  celte  espèce,  c'est  la  manière 
dont  les  valves  s'insèrent  sur  le  dos  du  lube;  ellen 
sont  petites,  saillantes,  réunies  et  confondues  par 
le  bord  cardinal ,  ce  qui  donne  à  leur  ensemble  la 
forme  d'un  cœur  de  carte  à  jouer,  dont  la  pointe 
dirigée  en  avant  se  confond  avec  le  lube,  tandis 
que  tout  le  reste  du  contour,  saillant,  se  dessine  au- 
dessus  d'un  petit  enfoncement  qui  pénètre  au  des- 
sous des  valves  et  les  isole  pour  ainsi  dire  sur  une 
sorte  de  pédicule  qui  leur  sert  de  soutien.  L'im- 
pression de  ses  valves  est  beaucoup  plus  bas  sur 
le  lube  en  dessous  du  disque  que  dans  les  antres 
espèces  du  même  genre.  Dans  les  individus  irré- 
guliers ou  chargés  d'une  grande  quantité  de  sable, 
on  voit  plus  dillicilement  celte  disposition  des  vaU 
ves  dont  nous  n'avons  pu  apercevoir  de  traces  sur 
les  deux  individus  que  nous  avons  vus;  ils  présen- 
tent du  reste  assez  de  diflérences  pour  les  sip^naler 
ici ,  ils  sont  contournés  sur  eux-mêmes  ,  terminée 
en  massue,  mais  cette  massue  n'est  pas  couronrée 
régulièrement  ,  le  disque  est  ovale,  il  manque 
même  presque  tout-à-fait  dansi'iudividu  de  M.  de 
Rivoli;  les  tubes  de  la  base  sont  placés  irrégulière- 
ment, inclinés  diversement  et  implantés  sur  la  mas- 
sue au-dessus  du  rétrécissement;  l'endroit  de  ce 
rétrécissement  est  toujours  dépourvu  de  corps 
étranger.  L'individu  du  Muséum  vient  de  la  Nou- 
ve.le-Hollande,  d'où  il  a  été  rapporté  par  Péron 
et  Lesueur  ;  il  a  soixante-douze  millimètres;  il 
est  tout  couvert  de  sable,  de  fragmens  de  cc- 
quilles  ,  de  madrépores  ,  etc.  Les  trois  individus 
deM.  de  Rivoli  sont  moins  chargés  de  corps  étran- 
gers ,  surtout  ceux  qui  sont  réguliers  :  l'un  d'eux 
est  presque  nu,  l'autre  est  couvert  de  sable  sans  cc- 
quilles.  On  n'en  connoit  pas  la  patrie  :  le  plus 
grand  a  plus  de  douze  ceniimèires  de  longueur. 

K 


74  ART 

Nous  pri'siimons  qu'il  sera  ne  cessai  rc  âr'  disiinjinci- 
i:onime  rspccc  ,  les  individus  iri'c^gulicrs  que  Caule 
de  mt'ii'riaiix  siiiïisans  iiuus  avons  n'unis. 

Il  y  a  environ  une  année  que  ]M.  llœninnlians 
de  Crofeld  communiqua  aux  amalcuis  d'iiisloire 
iialureile  la  figuie  el  une  courie  description  n  une 
espèce  d'Arrosoir  Irouvde  fofnie  aux  environs  de 
liijideaux.  Quelques  doutes  s'élevèrent  pour  con- 
tester l'état  fossile  de  cette  coquille,  mais  depuis 
sa  pul)lication  M.  lloeninj^lians  étant  venu  à  Paris  , 
il  nous  a  été  possible  de  prendre  de  nouveaux 
renseiffuemens  de  cet  estimable  savant.  Il  nous  a 
assuré  plusieurs  fois  qu'il  ne  doutoil  tn  aucune 
laçon  que  l'Arrosoir  en  question  ne  fîit  parfaile- 
ineul  fossile.  Lesdoulcs  devroient  encore  beaucoup 
diminuer  :  si  les  caractères  donnés  à  celte  espèce 
sont  bien  ceux  qui  lui  conviennent ,  ce  seroil  une 
espèce  vraiment  distincte  ,  puisqu'elle  offViroit 
l'exemple  unique  jusqu'à  présent  d'avoir  le  dis.juc 
dépourvu  de  fissure;  elle  présenterait  encore  cela 
de  particulier  d'èlre  aj^jjlulinant;  non-seularaeni 
sur  le  tube,  mais  encore  sur  le  disque.  Ce  qui  ofire 
un  caractère  non  moins  important  que  le  pre- 
mier. 

N'ayant  point  celte  coquille  sous  les  yeux, 
nous  nous  conlenlerons  de  l'indiquer  par  le  nom 
et  la  phrase  caractéristique  de  M.  Hœiiinghans. 

Arrosoir  de  Léognan.  Aspergillum  Leogna- 
niiin.  Hœning. 

A.  vaginâ  suhchifatâ;  corpora  alicna  agglu- 
tinante ;  disco  tuhulis  fi-equentibus  echimito , 
etiarn  corpora  aliéna  agglutinante ,  fimbriâ  et 
Jissurâ  desiituto. 

Le  tuyau  et  le  disque  sont  recouverts  en  plusieurs 
parties  de  sable  et  de  poli  i  cailloux.  Tout  le  tube 
est  rempli  de  sable  semblable  à  celui  de  Léof;nan  , 
localité  des  environs  de  Bordeaux  oii  l'on  trouve 
lin  srand  nombre  de  beaux  fossiles. 

Avant  de  lerminer  ce  qui  a  rapport  aux  Arro- 
soirs ,  nous  dirons  que  nous  avons  observé  dans 
l'Arrosoir  de  Java,  que  les  tubes  de  la  circonfé- 
rence du  disque  se  bifurquent  à  une  certaine 
époque  de  leur  accroissement,  et  que  plus  tard,  en 
s'alongcant  davantage  ,  chacune  de  ces  bifurca- 
tions se  divise  elle-même  en  deux  tubes  plus 
wrèles.  Nous  avons  trouvé  une  première  bifurca- 
tion dans  l'Arrosoir  agglutinant,  et  nous  n'avons 
pas  vu  le  même  fait  se  répéter  dans  les  auires 
espèces  du  même  genre. 

ARTHÉMIDE.  Arthemis. 

Nom  que  M.  Poli  {^Test.  ulrius  Sicil.)  a  donné  à 
un  genre  de  Mollusques  bivalves,  etcru'il  introduit 
dans  sa  quatrième  lamille.  Ce  genre  est  proposé 
potir  une  seule  espèce  des  V'énus  de  Linné  et  de 
Bruguière  ,  qui  a  été  comprise  depuis,  par  La- 
marck,  dans  son  genre  Cythérée ,  sous  la  dé- 
nomiu.i.lion    de   Cjfhcrca   exolcta.   M.   Oi.J;en    a 


ART 

ndopl^'  le  j'cnre  dont  il  est  ques'ion  ,  tandis  qiis 
-M.  !Méj;er!c  lui  a  donné  le  nom  d'Orhiciilc' ^  ce  qui 
porieroil  indubilablemcnt  à  commettre  quelque 
erreur,  puisque  ce  nom  a  é(é  aussi  employé  par 
M.  Lamarck  pour  des  coquilles  fort  difiérenles. 
Les  autres  coquilles  du  genre  Cytliérée  que 
M.  Poli  a  connues  étoicnt  rangées  par  lui  dans  sou 
genre  Callisla.  Ployez  ce  mol  et  (^rTBÉnÉK. 

ARTIIÉMIDERME.  Aiihemiderma. 

D'après  le  principe  éiabli  par  M.  Poli  pour  la 
dénomination  des  genres  de  coquille,  ce  nom 
s'applique  aux  coquilles  du  genre  Artbémide. 
Voyez  ce  mot  et  Cttbébïe. 

ARTICULATIONS. 

Ce  mol  s'emploie  de  deux  manières  dans  la  classe 
des  Millufques  ;  dans  ceux  qui  sont  acéphales  et 
pourvus  de  deux  valves  ,  on  dit  que  ces  valves 
sont  articulées  par  la  cliarnière  ,  et  celle  articu- 
lation est  ginglymoidale.  Dans  les  Mollusques 
céphalés,  on  ne  trouve  de  coquilles  arliculées 
([ue  dans  le.s  Céphalopodes  dont  les  coquilles  sont 
formées  de  loges  superposées  dont  les  bords  sont 
tantôt  simples,  tantôt  plus  ou  moins  sinueux  ou 
même  lasciniés  pr(>lbndément ,  comme  dans  les 
Ammouiles,  etc.  Cette  articulation  est  immobile  , 
elle  est  par   conséquent    .«ynarlbrodiale.    T'^o^ez 

CoQtJILLE  et  MoLLVSQDE. 

ARTICUi.INE.  Aniculfna. 

Petit  genre  proposé  |)ar  M.  d'Orbigny  fils, 
dans  la  familb'  des  Agalhislègues  qui  fait  partie 
des  Céphalopodes  foiaminifères.  {31é/?i.  sut  les 
Céplial.  Ann.  des  scicnc  nat.  /am'icr  1826.  )  I-rs 
coquilles  qui  le  eoiistiluenl  sont  microscopiques, 
et  assez  rares'.  Elles  présentent  cela  de  singulier 
de  commencer  par  un  pelolonnement  semblable 
à  celui  des  Triloculines ,  puis  d'abandonner  ce 
mode  de  développement,  el  de  projeter  plusieurs 
loges  en  ligne  droite.  Cette  circonstance  qui  ne 
se  rencontre  dans  aucune  coquille  de  la  même 
famille  méritoit  bien  l'élablissememenl  d'un 
genre,  et  cela  devenoit  d'auLani  plus  raisonnable, 
qu'un  autre  caractère  d'une  assez  grande  impor- 
tance ajoutoit  de  la  force  au  premier  ;  toutes  les 
Mdioles  oui  l'ouverture  garnie  d'une  dent  plus  ou 
moins  saillante  qui  en  partage  l'entrée,  ici  l'ou- 
verture est  bordée  d'un  bourrelet  assez  éjiais  ; 
elle  est  ronde,  parfaitement  entière  et  sans 
dents. 

CARACTÈRES     gÉ.NÉRIQUES. 

Loges  opposées  et  pelotonnées  sur  (rois  côtés; 
laissant  à  un  certain  âge  ce  mode  d'accrois- 
sement, et  projetant  une  à  trois  loges  cylindri- 
ques sur  l'axe  primitif;  ouverture  ronde,  margiiiée, 

sans  dents. 


A  B  T 

RI.  d'Orbigny  n'a  fait  conncîlrc  ou  plutôt  u'a 
indifiiiû  qu'une  seule  espèce  dans  son  geiue 
Artitulioe.  Les  leclieixhes  nombicuses  (jue  nous 
avons  lailes  dans  les  sables  des  en\  ii"oris  de 
l'aiis  où  il  l'a  découverte,  nous  l'a  piocuice  ain.-i 
iju'une  autre  qui  en  e»t  as^e^  voisine;  tlics  vien- 
nent toulcj  deux  de  Gri^ntu. 

I.  AiXTicuLiNE  él^eaate.  Aiiiculina  nitida. 
d'0»B. 

A.  testa  e/ongatâ ,  coriicci  ,  rectâ ,  eleganter 
striatâ  y  stnis  longitudinatibus ^  ujjicc  niinimo  , 
tnlobato ;  articiilis  tribus.  Non. 

U'OnciG.NY,  Mtm.  sur  les  Céi:lial.  (^Ann.  dc.< 
iKienc.  nat.  mars  1826.  pag.  3oo.  ).  Modèles , 
i".  livrais,  n".  22. 

M.  d'OrbJgny  a  vu  cel  te  coquille  moins  avanc(je 
que  nous  dans  son  développeniont  ;  sur  le  sommcl 
pelotonné  et  trilobé  il  ne  plaie  que  deux  lo};,es , 
l'individu  que  nous  avons  en  a  Iroisl.ieudislincles. 
Cletle  coquille  microscopique  e^t  droite  ,  co- 
nique, obtuse  au  sommet,  (^e  sommet  est  com- 
pc>sé  de  trois  loj^es  apparentes  pelotonnées  sur 
trois  colés;  sur  l'ouverture  de  la  troisième  loge, 
se  placent  perpendiculairement  et  dans  l'axe  pri- 
niitil'de  la  coquille,  deux  ou  trois  loties  ovalaires 
très-distinctement  séparées  par  un  étranglement, 
tellement  que  sans  l'enrouleaient  du  sommet  ,  on 
prendroit  cette  coquille  pour  une  Nodosaire. 
Tonle  la  coquille  est  éléf;ammeut  et  linemenl 
siriée  longiludinaiement;  elle  se  termine  à  la 
partie  antérieure  par  une  ouverture  ronde  asse/ 
grande,  bordée  d'un  bourrelet  lisse  torlemeni 
jenversé  en  dehors. 

Fossile  it  Grignon. 

a.  ARTicvhiïi'Eatqaée.  Articiilina  tijr:uata.  Nob. 

A-  testa  elongatâ,  subcylindricà,  arcutà ,  sLriis 
longiludinalibus  omatà  ;  apice  mugrio ,  obtuso  , 
tnlobato;  articulis  duobus. 

Peut-être  celte  coquille  n'est-elle  qu'une  va- 
riété delà  précédente,  elle  s'en  distingue  cependant 
par  plusieurs  caractères  qui  nous  ont  semblé  sufli- 
lans  pour  la  séparer;  elle  est  arquée  ,  subcylin- 
dracée,  c'est-à-dire  que  le  sommet  a  un  diamètre 
presque  égal  à  celui  de  la  dernière  loge:  ce  som- 
met est  beaucoup  plus  gros  que  dans  la  première 
espèce;  il  présente  bien  distinctement  trois  loges 
dunt  la  plus  interne  est  lisse  ;  la  dernière  est 
pourvue  d'un  petit  bourrelet  marginal  sur  lequel 
s'insère  la  loge  qui  suit  :  la  dernière  est  la  plus 
grande  ,  elle  se  termine  par  une  ouverture  plus 
petite  que  dans  l'autre  espèce  ,  elle  est  bordée  é'un 
bourrelet  beaucoup  plus  large.  Les  stries  dont 
cette  coquille  est  converte  sont  semblables  à  celles 
de  la  précédente  :  quoique  n'.iyant  que  deux 
loges ,  elle  est  pourtant  de  la  même  grandeur. 

Fossile  de  la  même  localité. 


A  S  I 


7S 


ARTOLONE.  Artolon. 

Il  est  fort  diflicile  de  décider  si  ce  genre  que 
Montl'ort  décrit  avec  assurance  appartient  aux 
Mollusques  on  aux  Annélides;  comme  il  n'a  pas 
été  retrouvé  depuis,  il  est  impossible  de  se  iixcï 
à  son  égard,  ce  qu'in  dit  l'jiuleur  étant  fait  pour 
jeler  plutôt  dans  l'embarras  que  pour  en  faire 
sortir.  jNous  abandonnons  ces  genres  incertains 
jusqu'à  de  nouvelles  observations  ,  ne  voulant 
pas  à  toute  forcey  trouver  ce  qui  n'y  est  proba- 
blement pas. 

ARVAN. 

Cette  coquille,  fort  singulière,  qu'Adnnsrn 
{Voy.  au  Sénég.  tab.  ^./ig.  4.)  a  rangée  dans  si  n 
genre  Vis  ,  a  reçu  de  lui  ce  nom.  11  est  à  présu- 
mer que  celte  coquille  ,  dont  l'ouverture  est 
entière,  seulement  largement  évasée  .î  la  base, 
u'appartieiit  pas  à  ce  genre  ,  mais  enlreroit  bien 
plutôt  dans  les  Tiirritelles  ,  dans  la  section  des 
Proto  de  M.  Uefrance.  f^oyez  Proto  et  Tobri- 

TELLE. 

ARYTHÈNE.  Afythcena. 

M.  Oiken  donne  ce  nom  sans  aucune  nécessité 
à  un  genre  établi  Lien  long-temps  avant  par  Bru - 
guière  ,  celui  qu  il  a  nommé  Arrosoir,  et  qui  a  été 
adopté  sous  ce  nom  par  tous  les  zoologistes  fran- 
çais. (]ependant  cette  dénomination  du  zoolo- 
giste allemand  a  été  préférée  par  i\]i\J.  Scliweigger 
et  Goldiuss.  Ce  seroit  à  tort  que  l'on  suivroit  un 
lel  exemple,  car  on  arriveroit  à  ignorer  le  pre- 
mier auteur  d'un  genre,  en  substituant  ainsi  un 
autre  nom  à  celui  qu'il  a  donné,  et  ce  nom  fût-il 
mauvais  seroit  eucore  préférable  à  celui  bien 
meilleuv  qu'on  voudroit  lui  substituer.  Voyez 
Arrosoir. 

AS  IP  HONG  n  RANCH  ES.  Asi phonobran - 

chiata. 

Deuxième  ordre  des  Mollusques  paracéphalo- 
pliores  dioiques  du  Système  de  Malacologie  de 
M.  de  Blainville.  Cet  ordre  correspond  a  une 
partie  des  Tracliélipodes  pbytipliages  de  M.  La- 
marck,  et  assez  bien  aux  Pectinibranohes  tro- 
choides  de  M.  Cuvier.  Caractérisés  aussi  bien 
d'après  les  organes  de  la  génération  que  de  ceux 
de  la  respiration  ,  les  Mollusques  de  cet  ordre 
étant  dioiques  ,  comme  les  Siplionobranches 
(  l'oyea  ce  mot),  ont  dû,  par  ce  rapport  bien 
naturel  ,  les  suivre  dans  l'ordre  méthodique  , 
mais  y  constituer  un  ordre  facile  à  distinguer  par 
le  manque  de  siphon  branchial  à  l'animal,  et  de 
canal  ou  d'échancrure  à  la  base  de  la  coquille  ; 
ainsi  presque  toutes  les  coquilles  à  ouverture  en- 
tière sont  placées  dans  cet  ordre,  excepté  celles 
qui,  comme  dans  les  Hélices,  par  exemple,  appar- 
tiennent à  des  animaux  hermaphrodites.  M.  de 
blainville   a   caractérisé   de    la  manière  suivante 

K  a 


76  A  S  T 

l'ordie  des  Asiplionobranches.  Les  organes  de 
la  resplialioii  const;imment  formds  par  une  ou 
deux  l)ia n filii es pcclinii ormes,  siluces  oLliqiiemenl 
sar  la  partie  aniijrieure  du  dos,  et  coiUenues  daus 
une  cavité  dont  la  paroi  sup(5rieure  ne  se  pro- 
longe pas  en  tube,  mais  qui  offre  quelquefois  un 
appendice  ou  lobe  inférieur  qui  en  remplit  l'of- 
fice. Coquille  de  forme  exlrêmement  variable; 
lutrerlure  constamment  entière,  et  toujours  com- 
piélement  operculce,  c'esl-à-dire  fermée  par  un 
opercule  corné,  et  le  plus  souvent  calcaire,  pro- 
jjorlionuel  à  cette  ouverture. 

M.  de  Blainville  a  formé  dans  cet  ordre  les 
cinq  familles  qui  suivent  et  auxquelles  nous  ren- 
voyons :  elles  sont  établies  principalement  d'après 
la  forme  de  i'onverlure  de  la  coquille  :  l°  Gonios- 
toines;  2°.  Cricostomes;  5".  Ellipsostomes;  4°.  Hé- 
micyclosioœes;  5".  Oxj'stomes.  /-'oyez  ces  mois. 

ASPIDOBRANCIIIATA. 

M.  ScLwei^ger  a  donné  ce  nom  à  un  groupe 
de  Mollusques  qui,  excepté  le  genre  Ombrelle 
qu'il  y  a  ajouté ,  cortespond  aux  Scutibrancbes  de 
I\I.  Cuvier.  Voyez  Scutibranches. 

ASTACOLE.  Astacolus. 

Petit  genre  établi  par  Montfovt  {^Conch.  syst., 
ton).  1  ,  pas^.  stj2),  pour  le  Nautilus  crepidulus 
de  Ficbtelj  il  nous  semble  que  cette  coquille  doit 
faire  partie  des  Cristellaires.  i^Voyez  ce  mol  ). 

ASTARTÉ.  Astarte. 

La  justice  vent ,  quand  un  genre  a  été  proposé 
par  deux  auteurs,  que  ce  soit  l'anlcriorilé  qui 
décide  lequel  des  deux  noms  on  doit  [iréférer. 
D'après  ce  principe  ,  nous  n'hésitons  pas  d'adop- 
ter le  nom  d'Astarlé  donné  par  M.  Sowerby,  et 
non  celui  de  Crassine  que  M.  Lamarck  a  proposé 
plus  tard.  C'est  en  1816,  dans  le  Minerai  con- 
clwlogy,  que  ce  genre  fut  proposé  pour  la  pre- 
mière fuis.  M.  Lamarck,  comme  nous  venons  de 
le  dire,  l'adopta  en  lui  donnant  le  nom  de  Cras- 
sine. Nous  ne  savons  d'après  quels  rapports  ce 
savant  rangea  ce  genre  dans  sa  famille  des  Nym- 
phacées  tellinaires,  non  loin  des  Donaces  et  après 
les  Capses ,  avec  lesquels  il  n'a  qu'une  analogie 
éloignée.  Cette  opinion  est  cependant  plus  ad- 
missible que  celle  de  M.  de  Ferussac  qui,  dans 
.ses  tableaux  des  animaux  mollusques,  l'ait  de  ce 
genre  et  des  Crassalelles,  une  famille  qu'il  range 
dans  son  système  ,  non  loin  des  Arches  et  des 
Moules;  mais  depuis,  M.  de  Ferussac,  dans  son 
•  article  Astauté  du  Dictionnaire  classique  d'His- 
toire naturelle ,  a  reconnu  son  erreur,  et  il  con- 
vient que  les  coquilles  de  ce  genre  ont  plus  de 
rapports  avec  les  Vénus  qu'avec  toute  autre. 
M.  de  Blainville  partage  la  même  opinion;  il  va 
même  plus  loin  ,  car  pour  lui  les  Astartés  sont 
de  véritables  Vénus ,  dont  il  fait ,  dans  ce  grand 


A  S  T 

genre  ,  une  peûie  section  caractérisée  principale- 
ment d'après  l'impression  palléale  simple. 

M.  Latreille  a  suivi  presque  complètement  la 
manière  de  voir  de  M.  Lamarck;  le  genre  qui 
nous  occupe  fait  partie  de  la  famille  des  ïelli- 
nides  {^foyez  ce  mot),  où,  accolé  aux  genres 
Corbeille,  Lucine  et  Loripes,  il  fait  un  petit 
groupe  dont  les  élémens  ont  besoin  d'être  exa- 
minés avant  qu'on  adopte  définitivement  leur  rap- 
prochement. De  ces  diverses  opinions,  celle  qui 
nous  semble  la  plus  convenable ,  est  celle  de 
M.  de  Blainville,  en  la  modifiant  un  peu  ,  c'est- 
à-dire  en  conservant  le  genre  Astarlé,  dont  l'aui- 
mal  n'étant  pas  connu  ne  peut  être  définilive- 
raen;  admis  ou  rejeté,  et  en  le  plaçant  dans  la 
famille  des  Conques  immédiatement  après  les 
Vénus.  Il  est  à  présumer  que  ceci  éprouvera  ce- 
pendant des  changemens  par  la  suite  ,  parce  que 
bien  probablement  l'animal  des  Astartés  est  sem- 
blable à  celui  des  Vénus;  on  est  conduit  à  le  peu- 
ser  par  la  grande  analogie  qui  existe  entre  les 
coquilles  des  deux  genres  et  la  manière  insen- 
sible dont  se  fondent  leurs  caractères.  Nous  allons 
d'abord  donner  la  phrase  caractéristique  de 
M.  Sowerby,  avant  d'entrer  dans  la  comparaison 
que  nous  voulons  en  faire  avec  celle  des  Vénus. 

CARACTÈRES     GÉSÉRIQCES. 

Coquille  suborbiculaire,  souvent  transverse, 
équivalve,  inéquilatérale  :  charnière  ayant  deux 
fortes  dents  divergentes  sur  la  valve  droite;  sur 
la  valve  gauche  une  seule  dent,  et  à  côté  une 
autre  obsolète.  Trois  impressions  musculaiies  sur 
chaque  valve;  deux  latérales,  oblongues,  sim- 
ples; la  troisième  très-petite  et  postérieure;  liga- 
ment externe. 

Quant  aux  formes,  on  sait  que  les  Vénus  les 
affectent  presque  toutes,  il  y  en  a  d'orbiculaires, 
de  transverses,  etc.;  elles  sont  tontes  équi valves 
et  presque  toutes  inéquilatérales.  La  charnière  est 
aussi  très-variable;  quelques  espèces  ont  trcfs 
dents  à  une  valve,  quatre  à  l'autre;  d'autres  ont 
trois  dents  à  chaque  valve,  c'est  le  plus  grand 
nombre;  quelques  autres  en  ont  trois  d'un  côté 
et  deux  de  l'autre;  on  en  trouve  aussi  qui  n'ont 
que  deux  dents  à  chaque  valve,  et  plusieurs  qui 
avoisinent  les  Astartés  qui  ont  une  de  ces  deua 
dents  ordinairement  avortée.  La  troisième  impres- 
sion musculaire  dont  parle  M.  Sowerby,  se  re- 
trouve sans  exception  dans  toutes  les  Vénus  ,  les 
Cythérées,  les  Vénéricerdes,  etc.;  elle  indique 
l'endroit  où  s'attache  le  muscle  rétracteur  du  pied. 
Un  autre  caractère,  qui  a  cependant  quelque 
va4eur,  et  dont  M.  Sowerby  n'a  parlé  que  dans 
ses  observations  générales  (  the  Gênera  of  récent 
andjbssil  shells ,  n'^  4-)^  pd'  ^'re  pris  de  l'im- 
pression du  manteau;  elle  est  toujours  simple 
dans  les  Astartés;  elle  ne  présente  postérieure- 
ment aucune  sinuosité.  Cette  siauosité  est  pro- 


A  s  T 

duiie  par  l'insertion  d'an  muscle  aplati ,  le  ré- 
tracteur des  siphons  :  l'exisieuce  de  l'un  entraîne 
nécessairement  celle  de  ceux-ci.  Ce  caiacUic 
seroit  des  plus  coucluans,  si  l'on  n'avait  la  certi- 
tude que  les  siphons  peuvent  exister  ainsi  que 
leur  muscle  rdtracteur,  sans  laisser  sur  la  coquille 
la  moindre  trace.  Les  Iridines  en  donnent  la 
preuve  convainquante  et  les  Vénus  elles-mêmes. 
Si  dans  quelques  espèces,  celte  impression  si- 
nueuse est  très-profonde,  on  peut  en  trouver  où 
elle  l'est  beaucoup  moins,  et  établir  une  série 
où  on  la  voie  diminuer  insensiblement  d'étendue, 
et  enfin  disparoitre  complètement.  Plusieurs  des 
espèces  où  elle  n'e.xiste  plus  ne  sont  pourtant  pas 
des  Astartés,  puisqu'il  y  a  trois  dénis  cardinales 
à  cbaque  valve.  On  pourrait  conclure  de  là , 
comme  l'a  fait  M.  de  Blainville,  que  le  f;enre 
qui  nous  occupe  ne  devroit  pas  être  adopté;  c'est 
aussi  ce  que  nous  ferions,  s'il  n'avoit  aajhcies 
particulier,  s'il  n'étoit  épidermé  ,  et  enfin  si  l'on 
en  connoissoit  l'animal  et  qu'il  fût  semblable  à 
celui  des  Vénus  :  jusque  là  nous  croyons  conve- 
Doble  d'admettre  ce  genre  provisoirement. 

On  ne  compte  encore  qu'un  petit  nombre  d'es- 
pèces vivantes  d' Astartés.  Il  y  en  a  davantage  de 
fossiles ,  elles  viennent  surtout  d'Angleterre  dans 
les  terrains  tertiaires.  M.  Lajoukaire,  dans  nne 
notice  insérée  dans  les  Mémoires  de  la  Société 
cChistoire  naturelle ,  en  a  fait  connoître  d'autres 
fossiles  de  la  Belgique.  Des  coquilles  assez 
communes  dans  l'oolite  de  Caen  et  de  Bayeux  ,  et 
que  M.  Lamarck  ,  par  l'aspect  extérieur,  avoit 
rangées  parmi  les  Cypricardes  ,  doivent  venir  aug- 
menter le  nombre  des  espèces  du  genre  Astarié. 

I.  AsTARTÉcrassatellée.  Astarie  damnoniensis. 
Sow.  •* 

A.  testa  orbiculato-trigonâ  ,  brunneo Julvâ  , 
iransi^ersè  mgosâ,-  rugis  parallèle  stnatis ,  scala  - 
ri/bniiiôuSf  intus  albâ  y  inarginibus  crenatis. 

Crassina  danmoniensis.  LjlUK.  Anim.  s.  vert. 
tom.  5.  pag.  554. 

Venus  danmonia.  Montag.  Ani.  Angl.  Suppl. 
pag.  45.  tab.  29.  fig.  4. 

Venus  danmoniensis.  BLA.isv.Trai t.  de  Malac. 
pag.  557.  pi.  l'b.fig.'j. 

SowERBT,  The  gênera,  nfi.  4.  pi.  fig-  i-  2.  3. 

Coquille  d'une  taille  médiocre,  ovale,  subtri- 
gone,  inéquilatérale;  les  crochets  sont  petits, 
pointus  et  fort  rapprochés;  la  surface  extérieure 
est  d'un  bnm-jaunâlre ,  quelquefois  verdàtre; 
die  est  tonte  couverte  de  sillons  transverses , 
réguliers  ,  convexes ,  et  striés  dans  leur  longueur  ; 
la  lunule  est  ovalaire,  peunrofonde,  toulej  lisse  ; 
le  corselet  est  lancéolé ,  il  contient  antérieure- 
ment nn  petit  ligament  externe  qui  s'étend  jus- 
qu'au sommet  des  crochets;  en  dedans  cette 
coquille  e«t  blanche,  et  ses  bords  assez  épais  sont 


A  S  T 


77 


finement  crécelés;  son  lest  est  épais,  solide  et  se 
rapproche  par  là  de  celui  des  Crassaielles.  Les 
plus  grands  individus  de  cette  esnèce  ont  Ô5 
millim.  de  lar)j,e;  on  lu  trouve  dans  les  mer»  bri- 
tanniques sur  lu  côte  du  Ucvonshire. 

AsTARTÉd'Omalius.  Astarte  Omalii.  La  Jonk. 

A.  testa  ovato-trigonâ ,  subcordalà  ,  IcEi'igulâ  , 
natibus  soliim  rugosàj  lunulâ  ovatâ  ,  excavatà  i 
marginibus  crenulatis.  Nob. 

De  la  Jokkaire  ,  'Note  sur  le  genre  Astarié. 
Méni.  de  la  Soc.  dhist.  nat.  do  Fans  y  tom.  1. 
pag.  129.  yp/.  6./ig.  I.  a.  b. 

Cette  espèce  est  ovale-trigonc,  épaisse,  iné- 
quilatérale; ses  crochets  sont  petits,  pointus, 
saillans,  obliquement  recourbés  vers  une  lunule 
cordiforme  ,  ovalaire,  lisse  et  assez  profonde;  la 
surface  extérieure  est  lisse  dans  presque  toute  son 
étendue,  marquée  seulement  de  quelques  stries 
d'accroissement ,  mais  les  crochets  sont  ornés  de 
sillons  réguliers,  concentriques  qui  s'élargissent  , 
s'aplatissent  promptement  et  disparoissent.  L.i 
lame  cardinale  est  épaisse,  assez  large;  elle  porte 
sous  le  crochet,  à  la  valve  droite,  une  très-grosse 
dent  striée  latéralement,  et  à  la  valve  gauche 
deux  dents  divergentes  plus  petites.  Les  bords 
sont  taillés  en  biseau  ,  quelquefois  assez  épais  et 
finement  crénelés  en  dedans. 

Cette  coquille,  qui  a  25  à  5o  millimètres  de 
larf^e,  se  trouve  fossile  aux  environs  d'Anvers  et 
en  Angleterre. 

3.  AsTARTÉ  lisse.  Astarie  nitida.  Sow. 

A.  testa  orbiculato-trigonâ,  depressâ,  Icevigatà, 
nitidâ;  natibus  prominulis ,  tenuissimè  sinatis  i 
marginibus  crenulatis. 

Sow.  Miner,  conch.  pi.  ^2,1.  Jig.  2. 

Quoique  voisine  de  l'espèce  précédente  ,  elle 
s'en  dislingue  néanmoins  facilement;  elle  est 
ovalaire,  moins  transverse,  plus  longue,  plus 
équilatérale;  le  crochet  est  pointu,  peu  saillant; 
le  côté  antérieur  est  presque  droit,  il  présente  une 
lunule  lancéolée,  peu  profonde;  le  corselet  est 
étroit  et  peu  creusé.  La  surface  extérieure  est 
lisse  et  polie,  si  ce  n'est  sur  les  crochets  où  l'un 
voit  des  stries  régulières,  fines  et  concentriques, 
qui  disparoissent  promptement.  La  dent  caidi- 
nale  de  la  valve  droite  est  moins  grosse  et  moins 
saillante  que  dans  l'espèce  précédente;  elle  est 
également  striée,  mais  les  stries  sont  pliis  fines. 
Son  bord  est  crénelé  en  dedans. 

Cette  coquille  est  commune  dans  le  Crag  de 
Suflbik  en  Angleterre,  où  elle  est  à  l'état  fossile. 
Largeur  3a  à  35  millimètres,  longueur  28  à  3o. 


4,  AsTARTÉ  bipartite.  Astarte  bipartita.  Sorr. 
A.  testa  trigonaiâ,  subcordatâ,  obliqnâ  ;  na- 


•yS 


A  S  T 


iif>u<  aculis ,   faldè  recutvis  ,   sulcis  regularibus 
pmjuttdii,  orna  lis;  lunitlâ  oi'aLâ ,  pruj'undâ^  Itxvi- 

SowEttBT ,  ISineral.  conchol.  pi.  52 1 .  /!g.  3. 

Var.  a.  testa  latiore  margine  creiiato.  Nob. 

Astarte  ohloiiga.  Sow.  loc.  cit.  fig.  4. 

Nous  réunissons  en  une  seule  ces  deux  espèces 
dt  M.  Sûwerby,  elles  ne  dillèrent  Vriitableoieiit 
(jue  par  le  Lord  qui  est  crénelé  dans  l'une  et  pas 
dans  l'aulre  :  si  l'on  remarque  dans  les  ligures 
une  plus  grande  dilVéreiice,  cela  lient  à  ce  que 
l'auteur  auj^lais  à  fait  figurer  de  jeunes  individui 
de  \Oblonga  ,  qui  par  cela  seul  sont  couverts  de 
sjUons  dans  icule  leur  étendue. 

Cetie  espèce  est  subovalaire-lriangulaire,  pres- 
que aussi  longue  que  large  ,  cordiforme  ,  bossue  ; 
ayant  les  crochets  saillans  ,  pointus,  obliques  et 
chargés  de  huit  ou  dix  gros  sillons  qui  disparois- 
sent  pour  laisser  le  reste  de  la  coquille  eniicre- 
nient  lisse.  Cette  circonstance,  qui  lui  a  sans  doute 
valu  son  nom,  se  trouve  dans  la  variété  qui  ne 
dili'ère  véritablement  qu'en  ce  que  les  sillons  des- 
ceudent  un  peu  plus  bas,  et  par  les  bords  (jui 
sont  simplcsj  mais  ce  dernier  caiactère  est  de  peu 
d'importance  pour  les  espèces  ,  car  il  te  montre 
assez  variable. 

Longueur  26  milllm.  largeur  27.  De  Sufî'olck 
dans  le  Crag  en  Angleterre. 

5.  AsTARTÉ  corbuloïde.  Astarte  corbuloides. 
La  Jo.nk. 

A.  teitâ  suhirigonà  ,  injlatâ  ,  cordjormi ,  regu- 
gulariter  sulcatâ  ;  nalibus  prominulis  j  lunidà 
excavatâ ,  ovatâ,    Icevigatâ^  niargme  crenato. 

NOB. 

La  Jo^K.  loc.  cit.  tj".  z.  pi.  6.  fig.  2.  a.  b.  c. 

Coquille  moins  grande  que  les  précédentes  , 
Irès-facile  à  distinguer  par  sa  forme  subtrigone  et 
en  cœurj  ses  crochets  sont  grands  et  saillans  , 
obliquement  recourbés  vers  une  lunule  ovale, 
profonde  et  entièrement  lisse  ,  lorsque  tout  le  reste 
de  la  coquille  est  couvert  de  sillons  convexes , 
concentriques  et  fort  réguliers  j  le  corselet  est 
petit  et  lancéolé;  la  lame  cardinale  est  assez  large, 
lUe  porte  deux  dents  cardinales  bien  distinctes  sur 
chaque  valve;  le  bord  est  crénelé,  mais  les  cré- 
nelures  sont  plus  grosses  que  dans  la  plupart  des 
espèces.  Celle-ci  ,  qui  a  1 13  à  20  millini.  de  largo 
et  un  peu  plus  de  long,  vient  des  environs  d'An- 
vers où  elle  fossile. 

6.  AsTARTç  épais.'e.  Astarte  incrassata.  Nob. 
A.  testa  solidâ  ,  sublriangulâ  ,  injlalà  ^  nalihus 

transversvn  rugnsis;  latere  anticn  tcfiter  injle.ro  , 
margine  scepius  denticuLito  ;  cardinis  deiUibus 
binis  yaltdis j  uUero  m  dextni  vah'â  nnniiiio. 
BnoccHi. 


A  S  T 

Venui  incrassata.  B&occbi.  Conch.  Jôss.  sub 
app.  pag.  557.  n".  2.3.  pi.  i^.Jig.  7. 

C'est  à  tort  que  BI.  BroccLi  a  rapporté  cette 
espèce  au  genre  Capse  de  M.  Lamarck  ,  elle  ne 
lui  appartient  nullement,  mais  bien  à  celui-ci  dont 
elle  présente  tous  les  caractères.  Elle  est  de  fornie 
subtriangulaire,  enllée  ,  un  peu  cordiforme;  ses 
crochets  sont  pelils,  courbés,  très-rapprochés  , 
ils  sont  finement  sillonnés,  ces  sillons  sont  irans- 
vcrses ,  peu  nombreux;  ils  disparaissent  bientôt  et 
tout  le  reste  de  la  coquille  est  lisse  :  on  y  voit 
cependant  quelques  traces  des  accroissemens.  La 
lunule  est  alongée,  ovalaire ,  enfoncée,  séparée 
du  reste  par  une  arête  assez  vive;  le  corselet  est 
petit  et  un  peu  profond,  les  bords  sont  le  pliJs 
souvent  crénelés,  ils  sont  cpielqnefois  lisses,  ce  qui 
prouve  qu'il  ne  faut  pas  trop  s'attachera  ce  carac- 
tère pour  distinguer  les  espèces. 

Celle  coquille  ,  dont  le  test  est  épais ,  est  large 
de  18  millim.  et  un  peu  moins.  On  la  lrou\e 
fossile  dans  le  Plaisantin  et  au  Val  d'Audone. 

Parmi  les  espèces  fossiles  d'Italie,  citées  pair 
W.  Brocclii ,  et  les  autres  que  nous  avons  vues, 
celle-ci  est  la  seule  qui  appartienne  véritablement 
aux  Aslartés. 

7.  AsTABTÉ  élagée.  Astarte  se aiaris.  Nos. 

A.  testa  Irigonâ,  depressâ,  sulcis  subregularihitf , 
scalariforiuibus  ,  ornatâ;  uinbonibus  acutisslniia , 
recurfis  y  curdine  angusto  ,  dente  cardmali  dexiio 
bifido. 

Var.  a.  Testa  suicis  tenuionbus ,  numerosio- 
ribus. 

Celte  coquille  s'approche  un  peu  de  la  Nucule 
nacrée  pour  la  forme;  elle  est  subtrigone,  Iraus- 
verse  ,  très-inéquilatérale  ,  couverte  extérieure- 
ment et  dans  toute  son  étendue  de  sillons  subai- 
gus, concentriques  ,  scalariformes  ,  bien  régnlieis 
sur  les  crochets  jusque  vers  le  milieu  dei  valves  , 
et  devenant  plus  arrondis  ,  moins  réguliers  vêts 
les  bords  ;  les  crochets  sont  petits,  très-aigus  ,  peu 
recourbés  vers  une  lunule  ovale,  alongée,  pea 
profonde  et  très-nettement  dessinée  par  un  an^ 
aigu.  La  coquille  est  déprimée,  aplatie,  peu. 
épaisse ,  ses  bords  sont  finement  crénelés  ;  Ut 
charnière  esl  portée  sur  une  lame  cardinale  étroite. 
Dans  les  individus  bien  conservés,  on  voit  très- 
facilement  que  la  grosse  dent  cardinale  de  la 
valve  droite  est  inégalement  partagée  pat  nn 
sillon.  La  variété  se  dislin^ue  par  les  sillons  qui 
sont  beaucoup  plus  nombreux  ,  plus  rapprochés  et 
couséquemnient  plus  fias.  Nous  avons  trois  indi- 
vidus de  celle  espèce,  le  plus  grand  n'a  q,ue 
I 
d'Angers 


millimètres    de  larse.     Fossile  des   environs 


8.  AsTiaiTÉ  striatuie  Astarte  striatula.  Nob. 
A.   testa  orbiculato~ingonâ  ,  cordât â ,  exiiis- 


A  s  T 

"imè  siriatâ  ;  unibonibus  magiiis ,  vcildh  recurvis  , 
iiculis;  ntarginibus  tenue  crenuluUs. 

Jolie  coijuille  bien  disùucte  de  toutes  les  es- 
]ièces  coQDuei  ;  elle  e^l  de  l'aime  siiljoi-!)icul;iue- 
iriji^oiie,  coi-dil'oime,  lics-i)oinljée,  convexe,  con- 
\erie  dans  lovile  slih  étendue  de  sli-ics  ti-ès- 
iines,  profondes,  un  peu  obliques,  les  dernières 
aboutissant  sur  le  bord,  et  ne  lui  étant  pas  parallèles 
dans  toute  son  élendu«;  crochets  salllans,  turie- 
ment  recourbés ,  à  sommet  pointu ,  inclinûs  sur  la 
lunule;  celle-ci  est  ovale  ,  proloude  ,  la  lijçne  mé- 
diane qui  la  partaj^e,  et  qui  résulte  de  la  ri'anion 
des  deux  valves  ,  est  sinueuse  dans  son  milieu,  de 
sorte  que  la  partie  de  la  lunule  qui  appartient  à  la 
valve  j^auclie  «st  plus  large  que  l'autie ;  la  lame 
cardinale  est  assez  lar^e,  elle  supporte  une  char- 
nière dont  les  dents  sont  épaisses  et  saïUauics.  Le 
test  est  solide  et  épais  ;  les  bords  sont  crénelés 
Hnement  :  les  jeunes  individus  paroisseut  dé- 
pourvus de  ce  caractère. 

Cette  espèce  a  les  mêmes  dimensions  en  lon- 
gueur et  en  largeur  ,  20  millimètres.  Fossile  des 
environs  d'Anj^ers. 

9.  AsTARTÉ  solidule.  Asiavte  solidula.  Nos. 

A.  testa  orbiculaio-trigonâ  ,  crassâ ,  solidâ , 
cordato-gibbosâ  ;  uinbonibus  aciitis  ,  rscurvis  j 
mulliiulcatis ;  tribus  quatuorvo  sulcis  latissiniis  . 
deprcssis  ,  va/fas  oblcgentibus. 

On  distingue  facilement  celle  petite  espèce  par 
«a  forme  arbiculaire- subtrigone  ,  cordifortne  , 
l'épaisseur  de  son  lest  qui  est  considérable  pour 
son  volume,  et  la  disposition  des  sillons  qui  se 
voient  à  son  extérieur  :  ces  sillons  sont  lins  sur  le 
crocliet ,  ils  se  terminent  assez  brusquement  pour 
faire  placeà  plusieurs  f;rossiilQns  convexcs-aplatis, 
lisses  ou  léf;;èrement  siriés  les  premiers  seulement, 
et  occupant  le  reste  de  la  surlace  de  La  coquille. 
Le  crochet  est  petit,  pointu,  médiocrement 
«aillant  et  courbé;  la  lunule  est  ovnlaire,  petite 
et  fort  profonde  ainsi  que  le  corselet  ,  qui  est 
étroit  et  lancéolé.  Le  bord  des  valves  e6t  tantôt 
lisse  ,  tantôt  finement  crénelé. 

Largeur  14  millimètres. 

Fossile  des  faluns  de  la  Touraine. 

10.  AsTABTÉ   modiolaire.   Astartc    modiolaris 

NOB. 

A.  testa  oi'ato-oblongâ,  tumidâ  ,  striis  irans- 
versis  arcualis  ornatâ  y  lunulâ  ovato-cordijbnni  , 
pTofundâ  ,  margine  valdè  crenato. 

CypricarrUa  modiolaris,  I^XTiti.  Anim.  s.  vert, 
tom.  6.  i^^.  part.  pag.  29.  n".  5. 

An  Astafte  cjccavata  ?  Sotiv.  Min.  conch. 
pi.  b53. 

M.  Sowerby  est  certainement  dans  l'erreur 
lorsqu'il  donne  pour  l'Astarté  modiolaire  une  co- 
quille qui  n'est  p«s  U  Cypricardc  modioluirc  de 


A  S  T 


:9 


M.  Lamavi.k;  car  si  M.  Sowerby  y  ciil  pris  garde  , 
il  auroit  vu  que  par  celle  espèce  M.  Lamarck  a 
entendu  une  coquille  striée,  et  celle  représentée 
par  M.  Sovverby  est  euiièreinent  lisse  :  pour  tout 
dire  ,  l'auteur  anj^lais  a  fi^^uré  l.i  Cypricarde 
oblique  Lamk.  sous  le  nom  de  Wodiobire.  \j  As- 
tarte  ejccacata  Sow.  a  quelqu'analogie  avec 
celle-ci,  mais  elle  oflre  des  dillércnces  assez 
notables  pour  qu'on  ne  l'y  rapporte  qu'avec  doute; 
on  en  jugera  en  comjiaraiit  ce  que  nous  ftllous 
dire,  avec  la  description  et  la  figure  que  nous 
avons  citées. 

L'Astarté  modiolaire  est  une  coquille  transver- 
sale, ovale-oblougue  ,  oblique,  très-inéquilalé- 
rale  ,  car  les  crochets  sont  [iresque  aussi  saill.uit 
que  le  bord  droit;  toute  la  surface  extérieure  est 
sillonnée  ;  les  sillons  «ont  élrciis  ,  réguliers  , 
conccutriques  ;  les  crochets  sont  petits,  obli- 
ques ,  inclinés  sur  la  lunule  qui  est  ovale  ,  cor- 
diforme,  lisse,  très -profonde  ;  le  corselet  est 
aussi  très-profond.  Nous  sommes  parvenus  avec 
de  la  persévérance  à  dégager  complètement  une 
charnière  de  celte  coquille,  et  nous  pouvons 
affirmer  qu'elle  appartient  bien  au  genre  Astarlé; 
la  cavité  du  crochet  est  profonde  en  dessous  de 
la  lame  cardinale  ,  ce  qui  n'a  pas  lieu  ordinaire- 
ment dans  ce  genre  oii  cette  cavité  est  remplie 
par  la  matière  île  la  coquille.  Les  créuclures  des 
bords  sont  gro&ses  et  distantes.  Largeur  5o  à  55 
millimètres. 

Cette  coquille  se  trouve  à  l'e'tat  de  pétrification 
dans  l'oolile  deCaen  et  de  Dayeux. 

1 1 .  AsTARTÉ   de    IVIénard.    Astartc   Menardi. 

NOB. 

A.  testa  ofato-oblongâ  ,  depressiiiscuLâ  ,  striis 
ininsfersis  exilibus  ornatâ  y  lunulâ  lanceolatâ  , 
superfici.tli ;  margine  ienuissimè  crenato. 

Nous  distinguons  celle  espèce,  quoique  f  rt 
voisine  de  la  précédete  ;  elle  a  une  lorme  à  peu 
près  semblable  ,  ovale  ,  oblongue  ,  une  ])eu  moins 
inéquilatérale  ;  les  slries  concentriques  qui  cou- 
vrent la  surface  extérieure  sont  plus  nombreuses, 
plus  fines  ,  plus  serrées  ,  plus  saillantes  antérieure- 
ment que  postérieurement;  mais  ce  qui  la  distm- 
gne  surtout ,  c'est  la  lunule  qui  est  à  peine  séparée 
du  reste  de  la  coquille  tant  elle  est  superficielle  : 
elle  est  ovale  alongée,  lancéolée,  toute  lisse;  le 
corselet  n'est  point  enfoncé  non  plus  ,  la  nymphe 
qui  le  termine  vers  le  crochet  est  au  niveau  du 
bord  ;  la  lame  cardinale  est  beaucoup  moins  lar^e  , 
et  la  cavité  du  crochet  est  remplie  par  la  matière 
de  la  coquille.  Elle  est  plus  solide  et  plus  épaisse  , 
et  ses  bords  sont  finement  crénelés.  Nous  dédions 
celle  espèce  à  la  mémoire  de  notre  ami ,  le  savant 
et  honnête  Wénard  de  la  Groye,  enlevé  trop  tôt 
aux  sciences  qu'il  cullivoit  avec  un  zèle  et  une 
délicatesse  bien  honorables. 

Largeur  de  celte  coquille  5o  millimètres. 


8o 


A  S  T 


Ue«  enviroM  de  Caen.  On  la  trouve  dans  la 
mâoifi  couche  que  la  précédente. 

12.  AsTARTÉ  oblique.  Aslarte  obliqua.  Nob. 

A-  testa  oblique  cordatâ  ,  convexâ  ,  sublœvi- 
gotâ ^  mai'gine  superiore  rotundato  ,  alteris  intiis 
subcrenulutis ;  luiiulâ  ovatâ  ,  vix  depressâ. 

Cypricardia  obliqua.  Lamk.  toc.  cit.  n°.  6. 

Astaite  planata?  Sow.  Min.  conch.  lac.  cit. 
pi.  267 

Astarte  modiolaris.   Sow.    Tha  gcnera  récent 
andjossil.  shells.  n°.  4.  pi.   S'S-  4- 
Var.  a.  Testa  ombonibus  striatis. 

Var.  b.  Testa  majore ,  depressâ,  umbonibus 
minimis. 

Var.  c.  Testa  rotundatâ  ,marglnibm  non  civ- 
nulatis. 

Comme  on  le  voit  par  uotre  synonymie ,  cette 
espèce  a  été  prise  par  M.  Sovverby  pour  le  Cypri- 
cardia modiolaris  Ae  M.  Lamarck  qui  est  l'espèce 
précédente  ;  celle-ci  est  Irès-commune  dans  l'oo- 
lile  ferruç^lneuse  des  environs  de  Caen  et  de 
Ba_yeux.  Elle  se  reconnoîl  à  sa  forme  ovale  ,  à  sa 
grande  obliquilé,  qui  est  telle  que  le  crochet 
dépasse  le  bord  droit  dans  presque  tous  les  indi- 
vidus j  elle  est  conséquemment  très-inéquilaté- 
rale  ;  son  bord  supérieur  ou  dorsal  est  arrondi , 
convexe;  le  bord  antérieur  est  assez  court,  il 
présente  une  lunule  peu  marquée,  peu  profonde  , 
ovalaire,  sur  laquelle  s'incliue  le  crochet  qui  est 
petit  et  pointu;  les  bords  sont  tantôt  simples, 
tantôt  crénelés  en  dedans.  Cette  espèce  est  assez 
variable  dans  sa  forme;  elle  est  plus  ou  moins 
ovale,  quelquefois  presque  circulaire,  d'autres  fois 
très-ti'ansverse  :  la  première  variété  est  remar- 
quable par  les  stries  régulières  et  fines  qui  sont 
sur  les  crochets  ,  et  plus  ou  moins  loin  sur  le  dos 
des  valves.  La  variété  b.  se  reconnoît  à  son  extré- 
mité postérieure  qui  est  plus  pointue  ,  à  ses  cro- 
chets plus  petits ,  un  peu  plus  courbés,  elle  a  aussi 
un  plus  grand  nombre  d'accroisscmens  marqués. 
EnCn  la  variété  c.  est  presque  orbiculaire ,  taut 
SCS  contours  sont  arrondis.  Les  dimeusioas  de 
cette  coquille  sont  assez  variables ,  les  grands 
individus  ont  presque  60  millim.  de  largo.  On 
la  trouve  surtout  aux  environs  de  Caen  et  à 
Baj'cux. 

i5.  AsTARTÉ  trigone.  Astarte  trigona.  Nob. 

A.  testa  cordato-irigonâ  ,  subangulatâ  ,  ab- 
hreviatâ  i  striis  transversalibus  tenuissimis ,  re- 
gulanbus.  Anus  lunulâque  distitictiusculis  j  inar- 
gine  crenato. 

Cypriacardia  trigona.  Lamk»  loc.  cit.  n".  7. 
Coquille  subûvale,    subtrrgone  ^    cordifurme  , 
iuéquilatérale ,  mais  moins  que  les  espèces  pré- 


A  T  L 

cédenLes;  elle  est  assez  épaisse  et  sei  crochets 
assez  longs ,  se  reployant  vers  la  lunale ,  lui  donnent 
la  forme  d'un  cœur;  le  corselet  est  peu  profond, 
la  lunule  l'est  davantage.  Elle  est  ovalaire,  lan- 
céolée; le  bord  supérieur  est  arrondi ,  oblique, le 
postérieur  est  le  plus  court  ;  l'antérieur  fait  un 
angle  presque  droit  avec  le  supérieur,  il  est  presque 
aussi  long  que  lui;  toute  la  surface  extérieure  est 
couverte  de  stries  très-fines ,  rapprochées  ,  régu- 
lières et  concentriques.  La  charnière  est  supportée 
par  une  lame  cardinale  peu  large  mais  épaisse  ; 
le  test  lui-même  est  solide  et  épais;  les  bords  pos- 
térieurs et  inférieurs  sout  crénelés,  l'antérieur  ne 
l'est  pas. 

Moins  grande  que  les  précédentes  ,  3o  millim. 
de  large.  Celle  coquille  vient  des  mêmes  localités^ 
mais  elle  y  est  plus  rare. 

14.  Astarte  cordiform*.  Astarte  cordiformie. 

Nob. 

A.  testa  inflato-cordatâ ,  suhtrigonà  ,  élégante r 
striatâ,  subequilaterâ ,  umbonibus  magnis  recur- 
t>is;  lunulâ  rotundatâ f  excai^atâ,-  marginibus  cre- 
nulatis. 

Cette  petite  coquille  est ,  de  tontes  les  espèces 
de  ce  genre,  celle  qui  est  le  plus  cordifortoe; 
elle  est  enflée,  subtrigone  ,  presque  équilalérale, 
le  côté  postérieur  étant  un  peu  plus  grand  que 
l'antérieur;  les  crochets  sont  grands,  saillans  , 
recourbés;  la  lunule  est  circnlau-e,  assez  grande 
et  creusée;  le  corselet  est  profond,  lancéolé, 
séparé  du  reste  de  la  coquille  par  un  angle  aigu. 
La  surface  extérieure  est  chargée  d'un  gi-and 
nombre  de  stries  trausverses,  très-régulières, 
saillantes,  aiguës,  qui  s'eflacent  un  peu  vers  le 
côté  postérieur;  la  charnière  est  portée  sur  une 
lame  cardinale  épaisse  mais  étroite;  les  bords 
sont  crénelés  assez  finement,  cependant  les  cré,- 
nelures  sont  plus  grosses  vers  le  milieu  du  bord 
inférieur  que  partout  ailleurs. 

Cette  petite  coquille,  fort  rare,  se  trouve  avec 
les  précédentes  à  Bayeux  dans  l'oolile  ferrugi- 
neuse. Elle  e»l  aussi  longue  que  large,  14  milli- 
mètres. 


ASTROLEPAS. 

Ce  genre  de  Klein ,  établi  pour  le  Lepas  iestit- 
dinana  Lin.,  Coronula  testudinaria  Lamk.  ,  cor- 
respond assez  bien  au  genre  Cobonule,  qui  est 
généralement  adopté.  Voyez  ce  mot. 

On  donne  aussi  le  nom  à'Ostrolepas  à  une  co- 
quille du  genre  Patelle.  Voyez  ce  mot. 

ATLANTE.  Atlanta. 

On  trouve  à  la  planche  63  du  Voyage  de  La- 
pérousc ,  et  indiquées  sous  le  nom  de  cornes 
d'Amniou  ,  de  petites  cocjuilles  transparentes  t^i 
appartiennent  au  genre  Atlante,  et  que  Laoïanon, 

ce 


A  T  L 

ce  mallieureux  compao^uon  d'un  illustre  voya- 
{çeur,  prit  pour  le  lype  vivant  des  Ammoniles. 
S'il  étoil  facile  de  se  prémunir  contre  une  pareille 
erreur,  il  l'étoit  plus  encore  de  citer  l'auteur  de 
celte  découverte  ,  lors(|ue  M.  Lesueur  proposa 
re'tablissement  d'un  f^cnre  nouveau  pour  les 
mêmes  objets.  Nous  supposons  que  M.  Lesueur  a 
ii;noré  ces  anlûcédens ,  nous  lui  connoissuns  trop 
de  bonne  foi  pour  ne  pas  en  être  assuré.  Lama- 
non  ,  il  est  vrai,  ne  connut  jamais  l'animal  de  sa 
corne  d'Ammon;  Lesueur  eut  sur  lui  l'avantage 
de  le  rencontrer,  et  il  en  donna  une  description 
assez  détaillée  et  des  figures  assez  bien  laites  dans 
le  tom.  85  du  Journal  de  Physique  (  novem- 
bre j8i  7  ).  M.  Laniarck  ne  connut  pas  sans  doute 
ce  travail  de  M.  Lesueur,  car  il  ne  mentionna  pas 
le  genre  Atlante  dans  son  dernier  ouvrage,  (juoi- 
que  publié  deux  ans  après.  Dès  l'origine,  ce 
genre  fut  placé  parmi  les  Mollusques  pléropodes, 
et  il  y  fut  admis  par  M.  de  Ferussac  ;  dans  les 
Tahleaua:  systématiques  de  cet  auteur,  il  torme, 
avec  le  genre  Limacine,  la  famille  dus  Lima- 
tiues,  la  seconde  des  Ftéropodes  se  trouvant  de 
cette  raanièie  avoisinée  par  le  génie  Cymbulie  , 
dépendant  de  la  famille  des  Hyjles,  et  par  le 
genre  Clio,  appartenant  à  la  famille  des  Clios. 

Les  nouvelles  observations  faues  par  M.  de 
Blainville  sur  les  Ftéropodes,  le  portèrent  à 
changer  considérablement  l'ordre  systématique 
adopté  avant  lui  :  il  ne  laissa  plus  dans  les  Fté- 
ropodes véritables  que  trois  genres  dont  celui-ci 
est  le  premier,  et  sans  doute  que  cet  habile  ana- 
tomiste  ne  l'y  auroit  pas  laissé,  s'il  avoit  pu  exa- 
miner l'animal  de  ce  genrej  mais  il  fut  obligé 
de  se  servir  des  matériaux  donnés  par  M.  Lesueur, 
et  s'il  s'est  trompé  dans  ses  rapports,  c'est  à 
l'auteur  du  genre  qu'il  faut  l'attribuer,  puisque 
c'est  lui  le  premier  qui  a  commis  quelques  er- 
reurs. i\I.  Latreille,  à  l'égard  de  ce  genre,  suivit 
la  marche  de  ses  prédécesseurs;  il  n'avoit  pas 
plus  qu'eux  les  élémens  nécessaires  pour  opérer 
des  changemens  dans  la  méthode^  aussi  trouve- 
t-on  le  genre  Allante  dans  la  famille  des  Fro- 
céphales,  la  première  des  Ftéropodes,  formant 
avec  les  Limacines  une  peiite  section,  qui  est 
suivie  de  celle  qui  renfern  e  les  Clios,  les  Cléo- 
dores  et  les  Cymbulies.  Telles  éloient  les  connois- 
sances  acquises  sir  le  genre  curieux  qui  nous 
occupe,  lorsque  M.  Rang,  observateur  habile, 
publia  un  mémoire  particulier  parmi  ceux  de  la 
Société  d'histoire  naturelle  de  Faris  (tom.  3,  pag. 
072,  1827),  qui  est  entièrement  consacré  à  l'his- 
toire et  à  lanatomie  des  AtLmtes.  Ce  tr.ivail,  fort 
bien  fait ,  indique  des  erreurs  dans  les  descriptions 
de  M.  Lesueur,  à  tel  point ,  que  les  Mollusques  dont 
il  s'agit  devront  passer  des  Ftéropodes  parmi  les 
Gastéropodes,  puisqu'ils  en  olîient  plu  ôt  l'orga- 
nisation. Après  avoir  comparé  la  phrase  caracté- 
ristique de  M.  de  Blainville,  avec  celle  qu'il  pro- 
pose d'y  substituer  comme  plus  exacte,  M.  Rang 

Histoire  Naturelle  des  Vers.   Tome  11. 


A  T  L 


81 


entre  dans  des  détails  anatomiques  qui  sont  trop 
imporlans  pour  que  nous  n'en  donnions  pas  une 
courte  analyse. 

L'animal,  comme  tous  les  Mollusques  en  spi- 
rale, se  compose  de  deux  parties  distinctes,  une 
antérieure  et  l'autre  postérieure,  contnurnée  en 
spirale  comme  la  coquille  :  la  partie  antérieure 
olfrc  trois  organes  principaux  ,  le  premier  la  tète, 
le  second  la  nageoire  ou  le  pied,  le  troisième 
est  un  appendice  de  ce  même  pied  destiné  à 
porter  un  opercule. 

La  tète  est  alongée  en  trompe,  courbée  posté- 
rieurement,  ouverte  à  son  i-xtrémité  antérieure, 
qui  est  atténuée,  par  une  bouche  petite,  qui  pré- 
sente à  peine  des  renllemens  labiaux.  Vers  le 
quart  postérieur,  à  l'endroit  le  plus  large  de  la 
face  supérieure  de  cette  tête,  se  voient  deux  tu- 
bercules peusaillans,  ayant  à  leur  partie  interne 
un  très-petit  appendice,  et  portant  dans  leur  mi- 
lieu des  yeux  grands  et  noirs,  en  avant  desquels 
naissent  deux  longs  tentacules  cylindriques,  qui 
restent  presque  constamment  appliqués  le  long 
de  la  trompe. 

Le  pied  qui  est  ici  transformé  en  nageoire  est 
médian,  ovalaire,  grand,  aplati  latéralement, 
muni  de  plis  transverses  coupés  par  des  stries  lon- 
gitudinales très-fines  et  régulières,  que  l'on  au- 
roit pu  prendre  pour  une  disposition  vasculaire 
destinée  à  la  respiration;  le  bord  postérieur  de 
celte  nageoire  est  muni,  vers  son  milieu,  d'une 
petite  ventouse,  au  moyen  de  laquelle  l'animal 
peut  se  fixer  aux  corps  iloltans,  puisqu'il  lui  est 
impossible  de  ramper.  A  la  base  de  l'organe  loco- 
moteur, se  voit  un  appendice  mobile,  pointu, 
qui  dans  l'état  de  développemeut  de  l'animal  , 
porte  en  dessous  une  opercule  corné,  vitreux, 
très-mince ,  et  qui  a  exactement  la  forme  de 
l'ouverture  de  la  coquille.  Cette  troisième  partie 
de  l'animal  est  comparable  avec  l'extrémité  pos- 
térieure du  pied  des  Gastéropodes,  destiné  aussi 
à  porter  l'opercule  :  ici,  comme  dans  les  animaux 
que  nous  citons,  l'opercule  est  retenu  par  un 
muscle  qui  laisse  une  impression. 

D'après  la  disposition  particulière  de  ces  di- 
verses parties,  on  peut  déjà  assurer  que  le  mol- 
lusque de  l'Atlante  n'est  point  un  Ftéiopode  ,  mais 
bien  un  Gastéropode,  dont  le  pied  a  été  modifié 
pour  la  natation.  Les  organes  de  la  digestion 
commencent  par  une  ouverture  buccale  d'une 
médiocre  étendue;  à  l'intérieur  de  la  bouche  se 
voit  un  petit  prolongement  lingual,  deriière  le- 
quel commence  un  œsophage  long,  cylindrique, 
accompagné  latéralement  de  canaux  s-ib  vaires  ex- 
trêmement minces,  qui  naissent  de  deux  glandes 
alungées ,  placées  à  la  hauteur  de  l'estomac;  ce- 
lui-ci, qui  est  d'une  grande  étendue  relativemeut 
au  volume  de  l'animal,  est  fort  alongé  et  do  cou- 
leur noirâtre,  l'intestin  qui  en  naît  n'est  pas  d'une 
égale  dimension;  après  plusieurs  circonvolutions, 
dans  le  foie  probablement,  ce  que  M.  Rang  ne 


8'i 


A  T  L 


dit  pas,  il  revient  en  avant  el  se  lermine  à  une 
sorte  de  pavillon  flollant  qui  a  la  forme  d'un  en- 
tonnoir, et  qui  est  placé  à  droite  au-dessous  de 
l'origine  de  la  tête. 

W.  Rang  nous  laisse  ignorer  la  position  de 
la  cavité  branchiale,  il  est  donc  à  croire  qu'elle 
est  située  au-dessus  du  col;  elle  contient,  fixée 
à  son  plafond,  un  seul  peigne  branchial ,  com- 
posé d'une  douzaine  de  feuillets  eu  lorrues  de  pa- 
lettes disposées  sur  un  seul  rang.  Le  coeur  est 
placé  non  loin  de  la  brancLie;  mais  M.  Rang 
n'indique  ni  sa  place  précise,  ni  la  disposition  gé- 
nérale du  système  vasculaire. 

Le  système  nerveux  a  été  mieux  connu,  quatre 
ganglions  composent  la  masse  encéphalique;  ils 
embrassent  l'œsophage  tant  en  dessus  qu'en  des- 
sous, et  donnent  naissance  à  un  grand  nombre  de 
filets  dont  les  antérieurs  se  distribuent  à  la  têie 
et  aux  parties  pustéiieures  d-u  corps,  tandis  que 
dans  d'autres  la  distribution  elles  rapports  ne  sont 
pas  connus;  cependant  par  analogie  on  peut 
supposer,  avec  M.  Rang,  tju'il  existe  un  ganglion 
viscéral  uni  au  cerveau  par  un  filet  plus  gros  que 
les  aulies. 

Les  organes  de  la  génération  ne  sont  pas  con- 
nus dans  tous  leurs  détails  et  leur  connexion  :  il 
y  a  un  ovaire  qui  occupe  ,  avec  le  toie  ,  la  parue 
la  plus  reculée  de  la  coquille,  et  un  organe  ex- 
citateur placé  au  côté  droit  sur  le  même  tubercule 
d'où  sort  l'anus.  On  peut  donc  conclure  de  l'exis- 
tence simultanée  des  deux  sexes  sur  le  même 
individu  ,  que  les  Allantes  sont  hermaphrodites. 

Il  n'est  pas  douteux,  d'après  les  nouvelles  con- 
noissances  acquises  sur  le  genre  Allante,  que  l'on 
ne  doive  s'attendre  à  voir  ses  rapports  éprouver 
de  notables  changemens.  Désormais  cm  ne  pourra 
plus  admettre  ceux  que  l'on  avoit  éiablis  avec  la 
Limacine.  (  Voyez  ce  mol.  ) 

Il  devra  nécessaiicment  sortir  des  Pléropodes 
pour  entrer  dans  les  Gasiéropodes  ;  mais  on 
éprouve  un  bien  grand  embarras  quand  on  veut 
lui  trouver  des  connexions  naturelles  avec  les 
Gastéropodes  operculés,  s'il  y  a  quelqu'analogie 
pour  un  petit  nombre  de  parties,  il  y  a  plusieurs 
aulres  motifs  pour  les  éloigner.  Si  on  veut  l'intro- 
duire dans  une  famille  ou  un  ordre  des  méthodes 
déjà  établies,  il  est  certain,  comme  l'a  fort  bien  fait 
sentir  M.  Rang,  qu'il  pourra  entrer  dans  les  Ilé- 
téropodes  de  I\l.  Lamarck;  mais  nous  ne  pensons 
pas,  avec  le  même  auteur,  que  ce  genre  puisse 
faire  partie  des  Nucléobranches  de  M.  de  Blain- 
ville,  bien  qu'il  l'y  ail  en  efiét  placé;  mais  M.  de 
Blainville  croyoït  ce  génie  dépourvu  d'opercule, 
et  il  est  bien  a  présumer  que  celte  nouvelle  con- 
dition d'organisation  lui  étant  connue,  il  ne  con- 
serveroit  plus  la  même  opinion,  car  la  présence 
ou  l'absence  de  l'opercule,  dans  les  Mollusques, 
a  toujours  été  considérée  comme  d'une  haute  im- 
portance dans  leur  classilicalion.  IVl.  Rang  dit, 
en  pai'knt  des  Hétéropodeâ,  que  c'est  bien   un 


A  T  L 

ordre  distinct,  mais  qui,  de  même  que  le  genre 
Anomie  d'autrefois,  sert  de  réceptable  à  tout  ce 
dont  on  est  embarrassé.  Nous  croyons  juste  d'ob- 
server que  cette  comparaison  n'est  pas  exacte  : 
l'ordre  des  Héléropodes  n'est  composé  que  de 
trois  genres;  deux  de  ces  genres  sont  si  voisins  , 
les  Caiiuaires  et  les  Firoles,  que  jamais  personne, 
pas  même  M.  Rang,  n'a  songé  à  les  séparer. 
Quant  au  genre  l'hylliroé,  M.  Lesueur  eu  avoit 
donné  une  description  trop  peu  complète,  comme 
on  l'a  su  depuis,  pour  que  M.  Lamarck  eût  pu 
commettie  une  erreur,  que  tout  autre  à  sa  place 
auroit  été  dans  l'obligation  de  faire  aussi  en  se 
servant  des  mêmes  matériaux  que  lui.  Il  est  donc 
vrai  que  nous  avions  de  justes  raisons  de  repro* 
cher  celle  comparaison  a  M.  Rang,  puisque  le 
genre  Anomie  de  Linné  éloil  un  assemblage  mons- 
trueux des  genres  les  plus  disparates  el  les  plus 
éloignés. 

M.  Rang  propose  de  rapprocher  les  Allantes 
des  Carinaires  et  des  Fiioles,  et  d'en  faire  un 
ordre  auquel  on  conserveroit  le  nom  de  Nucléo- 
branche.  Nous  ne  croyons  pas  que  le  rapproche- 
ment des  Atlantes  et  des  deux  aulres  genres  soit 
naturel,  i".  parce  qu'ils  portent  des  branchies 
sériales  sur  le  dos ,  non  comprises  dans  une  cavité 
respiialrice,  ce  qui  n'a  pas  lieu  dans  les  Allantes  ; 
V^.  la  iorme  du  corps,  du  pied,  et  la  proportion 
relative  de  la  coquille  avec  l'animal,  qui  permei  à 
celui  qui  nous  occupe  d'y  rentrer  complélemeni  , 
sont  d'autres  motifs  bien  graves  pour  rejeter  les 
Atlantes  du  voisinage  des  Carinaires  ;  3'.  ce  qui 
éloigne  ces  genres,  c'est  surlout  l'ojiercule,  qui 
ne  peut  se  trouver  dans  un  Nucléobranche  :  car, 
qui  dit  Nucléobranche,  comprend  des  animaux 
qui  ont  plusieurs  organes  groupés  sur  le  dos  en 
une  sorte  de  nucléus,  dont  la  masse  est  si  peu 
proportionnée  à  celle  du  reste  de  l'animal,  qu'elle 
en  lait  à  peine  la  dixième  partie.  Ces  motifs  noi*« 
semblent  suflisans  pour  ne  pas  admettre  les  Al- 
lantes parmi  les  Nucléobranches ,  et  pour  croire 
qu'il  sera  nécessaire  d'en  iaire  une  petite  famille 
intermédiaire  entre  les  Gastéropodes  véritables 
el  les  Nucléobranches. 

CAftACTÈBES    GÉNÉRIQUES.      . 

Corps  conchylifère ,  comprimé,  spiral,  pourvu 
d'un  pied  en  nageoire,  médian,  foliacé,  assea 
grand,  et  portant  une  ventouse  à  son  bord  pos- 
térieur; tête  en  trompe;  deux  tentacules  cylin- 
driques en  avant  d'yeux  fort  gros,  comme  pédi- 
cules à  leur  base;  bouche  a  l'extiémilé  de  la 
trompe;  les  organes  générateurs  mâles  au  côté 
droit,  implantés  à  la  base  d'un  tube  très-grand, 
qui  se  lermine  en  avant  par  l'orifice  de  l'anus; 
branchie  peclinifbrme  au  plafond  de  la  cavité 
pulmonaire. 

Coquille  enroulée  longitudinalemcnt ,  Irès- 
mince,  diaphaa«,  fortemeat  carénée,  à  ouverture 


A  T  L 

ëchancrée  ou  feaduç  sntérieurenient,  à  bord  tran- 
chant; spire  terminée  par  uu  bouton  au  fond  de 
l'ombilic  du  côté  droit. 

Opercule  corné,  vitreux,  à  élémens  concen- 
triques. 

Les  animaux  de  ce  genre  sont  nageurs,  aussi 
est-ce  en  pleine  mei-  cju'.  n  les  rencontre,  et  ils 
y  soûl  en  quantités  innombrables;  leur  petitesse, 
leur  transparence,  ont  été  des  causes  bien  sufli- 
eantes  pour  qu'ils  échappent  aux  recherches  des 
naturalistes.  C'est  dans  la  mer  du  Sud  et  dans  le 
grand  Océan  indien  que  les  Allantes  se  sont 
trouvés  jusqu'à  présent  :  les  coquilles  sont  d'une 
transparence  de  verre,  elles  ont  quelques  carac- 
tires  qui  ont  échappé  aux  inveslij^ations  de  Le- 
sueur,  tels  que  le  bouton  qui  commence  la  spire 
et  la  fente  de  l'ouverture.  Celle  dernière  circons- 
tance surtout  est  importante  à  observer;  il  est  bon 
de  noter  aussi  que  l'animal  est  lié  à  sa  coquille 
pur  uu  muscle  longitudinal  fort  puissant  ,  à  l'aide 
duquel  les  mouvenieus  de  contrac  ions  s'opèrent 
facilement,  et  cependant  on  ne  trouve  aucune 
trace  de  son  adhérence  dans  la  coquille  lorsque 
l'animal  en  est  séparé.  Ce  fait  est  constant  dans 
tomes  les  coquilles  minces  et  vitreuses  ,  et  il  vient 
à  l'appui  d'un  sentiment  qui  a  été  rejeté,  il  y  a 
peu  de  temps  ,  à  l'égard  de  l'Argonaute  :  de  ce 
que  l'on  ne  trouvoit  point  d'impression  muscu- 
laire dans  cette  coquille  ,  on  eu  a  conclu  qu'elle 
ne  devroit  être  liée  par  aucun  muscle  ii  l'animal  qui 
l'habite.  11  nous  semble  que  par  l'universalité  des 
faits  on  aurait  dû  tirer  une  conclusion  contraire. 

1.  Atlante  de  Péron.  Atlanta  Pemnii.  Lesu. 

A.  testa  descoideâ,  depressû,  hyalmâ,  Icefigatâ^ 
anjractibus  in  medio  carmatis ,  carinâ  junc- 
iisy  aperturâ  oi>atâ  anticè  in  medio  fissâ.  Nûb. 

Corne  d'Amnion.  Lamano».  Voyage  de  Lapé- 
Touse.  pi.  63.  fig.  I.  2.  3.  4. 

Atlanta  Peronii.  Lesceor.  Journal  de  phys. 
t.  85.  pi.  2.  fig.  1. 

Ibid.  Blaisv.  Traité  de  Malac.  pi.  48  bis.Jîg. 
9.  9  a. 

Ibid.  Rang.  Mém.  de  la  Soc.  d'hist.  natur.  de 
Pans,  tom.  3.  pag.  obo.  pi.  Q.Jig.  I.  2.  3.  7. 

L'animal  est  d'un  blanc  transparent ,  son  pied 
en  nageoire  est  grand ,  et  la  ventouse  propor- 
lionuellemenl  fort  petite;  la  tête  est  plus  atté- 
nuée anlérieuremeut  que  dans  lautre  espèce;  la 
partie  du  corps  lealermée  dans  la  coquille  a  une 
teinte  jaunâtre,  à  ce  que  dit  M.  Rang,  ce  qui 
Cit  dû  probablement  à  la  grande  étendue  du  loie 
et  de  l'ovaire,  organes  qui  ont  très-souvent  cette 
coloration  dans  les  Mollusques.  La  coquille  est 
symétrique,  mince,  vitreuse,  aplatie,  et  formée 
do  deux  ou  trois  tours  de  spire;  le  dos,  dans  son 
milieu,  est  fortement  caréné,  et  cette  carène  si 
fragile  sert  d'appui  aux  tours  de  spiie.  L'ouver- 


A  T  L 


83 


tnre  est  d'ane  médiocre  étendue;  elle  est  ova- 
laire,  mais  plus  évaséepostéiieurement  cpi  anté- 
rieurement, où  elle  se  tenuiae  par  une  lissure 
médiocie,  profonde  et  droite.  L'opercule  est  vi- 
treux comme  la  coquille;  il  est  attaché  par  son 
milieu  au  muscle  de  l'apiiendice  postérieur  du 
pied;  il  est  jusie  de  la  grandeur  et  de  la  forme 
de  l'ouverture. 

Les  plus  grands  individus  n'ont  pas  plus  de 
huit  millimètres.  De  l'Océau  indien  et  austral. 

2.  Atlaste  de  Kéraudren.  Atlanta  Keraudie- 
nii.  Leso, 

A.  testa  hyalinâ,  descoideâ,  lœvigatâ ,  suh- 
inflatâ ,  subiTWoluta  ;  anjractibus  binis  ,  pos- 
tiemo  carinatoj  aperturâ  ot^ato-trunspersâ^  an- 
ticè in  niedio  fissà.  Nos. 

Lesuedr,  Journ.  de  phys.  tom.  83. 

Rang.  Mém.  de  la  Soc.  d'hist.  nat.  de  Paris, 
loc.  cit.  pi.  ^.  fig.  4-  5.  6-  8. 

Rien  n'est  plus  facile  à  distinguer  que  cette 
deuxième  espèce  ;  elle  est  toujours  plus  petite 
que  l'autre  et  toujours  plus  endée,  plus  globu- 
leuse; ce  qui  la  caractérise,  au  reste,  le  plus, 
c'est  la  carène,  qui  est  moins  élevée  et  qui  ne 
se  voit  que  sur  le  dernier  tour,  ainsi  que  la  ma- 
nière dont  l'avaut-dernier  tour  rentre  dans  l'ou- 
verture comme  cela  a  lieu  dans  les  Nautiles;  le 
dernier  tour  est  conséquemment  beaucoup  plus 
enveloppant  que  dans  la  première  espèce.  La 
forme  de  l'ouverture  et  de  l'opercule  ont  dû 
éprouver  des  modifications  en  raison  de  ces  dif- 
férences générales.  L'ouverture  est  ovalaire,  mais 
plutôt  transversalement  que  longitudinalement, 
et  elle  est  rendue  sinueuse  dans  le  milieu  par  la 
saillie  qu'y  fait  l'avant-dernier  tour  :  quant  à  l'o- 
percule, sa  forme  est  en  tout  semblable  à  celle 
de  Touverture  et  la  ferme  exactement.  A  la  partie 
antérieure  de  celle  ouverture,  il  y  a  aussi  uue 
fi.-sure,  mais  elle  est  plus  large  et  moins  profonde 
que  dans  la  première  espèce. 

L'Atlante  de  Kéraudren  est  beaucoup  plus  rare 
que  l'autre;  elle  e»t  d'une  couleur  jaunâtre,  et 
elle  n'a  que  4  millimètres  de  diamètre;  elle  ha- 
bite les  mers  équa tonales. 

ATLAS.  Atlas. 

Ce  genre  a  été  établi  par  M.  Lesneur  en  même 
temps  que  le  précédent ,  et  dans  le  même  recueil , 
pour  un  Mollusque  sans  coquille,  fort  petit,  très- 
variable  dans  sa  forme  par  les  contractions  dont 
il  est  susceptible,  et  présentant  une  organisation 
qui  lui  paroit  particulièie ,  mais  qui  n'est  cer- 
tainement pas  assez  connue  dans  ses  détails  pour 
pouvoir  statuer  d'uue  manière  invariable  à  son 
égard.  Il  est  d'ailleurs  à  craindre  que^  comme 
dans  le  genre  Atlante,  M.  Lesueur  n'ait  pas  tout 
vu ,  et  l'incertitude  où  l'on  est  sur  la  position  des 

L  2 


84 


A  T  L 


brancLies  ,  donue  quelque  force  à  ce  que  nous 
venons  de  dire.  M.  l.esueur  indique  cependant 
ces  orgnnes,  ce  sont  des  cils  qui  couronnent  la 
masse  anli'rieure  de  l'animal  ;  M.  de  Blainville  a 
adopte!  d'abord  cette  opinion,  d'oii  l'élablisseinent 
(le  l'ordre  des  Ciliobranches  proposé  par  ce  sa- 
vant pour  le  genre  nouveau;  il  indique  la  place 
de  cet  ordre  dans  les  Gastéropodes.  M.  de  Ferus- 
sac,  eu  conséquence  de  cette  manière  de  voir, 
]noposa,  dctns  ses  Tableaux  sysiéinatiques ,  un 
ordre  incertain  à  la  suite  des  luférobrambes  ,  au- 
(juel  il  conserve  le  nom  proposé  par  M.  de  Blain- 
ville. M.  Lalreille ,  embarrassé  saus  doute  de 
placer  d'une  manière  convenable  un  genre  incer- 
tain, le  mit  provisoirement,  à  ce  que  nous  pen- 
sons, dans  sa  famille  des  Bifaribrauches  (^royez 
ce  mot),  avec  les  E;enre  l'hyllidie  et  Dipbyllide. 
INI.  de  Blainville  enliu ,  abandonnant  sa  première 
idée,  proposa,  dans  son  Traité  de  Malacologie  , 
d'introduire  le  genre  Atlas  dans  la  famille  des 
Acères,  et  de  le  mettre  ainsi  en  rapport  avec  les 
genres  Gaslérophère  ,  Sormet,  Lobaire  ,  etc.  Ce 
cliangement  vient  de  la  supposition  faite  par 
M.  de  Blainville,  que  les  cils  du  manteau  pour- 
roieiit  fort  bien  ne  pas  être  des  branchies  ,  et 
qu'il  est  à  présumer,  d'après  la  position  de  l'anus, 
que  cet  organe  de  la  respiration  pourroit  être 
situé  dans  nne  cavité  propre,  non  loin  de  la  ter- 
minaison de  l'intestin. 

On  voit  par  ce  qui  précède  combien  ce  genre 
est  enreloppé  d'incertitudes  :  comme  l'animal  qui 
en  fait  le  sujet  est  extrêmement  petit  et  qu'il  n'a 
point  été  revu  depuis  M.  Lesueur,  on  concevra 
facilement  la  grande  réserve  que  nous  mettons  à 
l'admettre  dans  la  méthode.  Nous  nous  contente- 
rons donc,  obligés  que  nous  sommes  de  menliou- 
ner  tous  les  genres,  et  de  fixer  surtout  l'attention 
des  zoologistes  sur  ce  qui  est  incomplètement 
connu,  pour  exciter  leurs  recherches,  de  rap- 
porter les  caractères  génériques  tels  que  M.  Le- 
suenr  les  a  donnés,  et  de  rappeler  la  seule  espèce 
qui  se  rapporte  au  genre. 

CARACTÈRES     GÉnÉRIQUES. 

Corps  globuleax ,  formé  de  deux  parties  sépa- 
rées par  un  étranglement  ;  l'antérieure  déprimée  , 
circulaire,  pourvue  antérieurement  d'un  pied  ou 
disque  pour  ramper,  et  bordée  par  des  cils  bran- 
chifères;  l'autre  ovalaire,  sacciforme,  postérieure, 
contenant  les  viscères. 

La  caractéristique  donnée  par  M.  de  Blainville 
est  fort  dillérente  de  celle-ci ,  nous  croyons  utile 
de  la  rapporter  dans  son  entier  :  «  Corps  partagé 
»  en  deux  parties  réunies  par  une  sorte  de  pé- 
»  doncule,  à  peu  près  comme  dans  le  genre  Gas- 
»  téroplère;  la  postérieure  ovalaire;  l'antérieure 
M  dilatée  circulairement  et  ciliée  sur  ses  bords, 
>i  mais  pourvue  d'un  Irès-petil  pied  distinct  en 
»  dessous,  et  d'une  paire  de  très-petits  tentacules 


A  U  R 

»  auriformes  en  dessus  ;  l'anus  au  milieu  da  côté 
»  droit  de  la  masse  postérieure;  les  organes  de 
»  la  respiration  inconnus,  ainsi  que  la  terminai- 
»  son  de  ceux  de  la  génération.    » 

Ce  genre  ne  comprend  qu'une  seule  espèce  que 
M.  Lesueur  a  nommée  : 

1.  Atlas  de  Pérou.  Atlas  Peronii.  Les.  Joutn. 
de  phys.  toin.  85.  pi.  4-  fig-  2- 

Ibid.  BiAiNviLLE,  Traité  de  Malac.  pi.  ^^.Jig. 
6.  a.  b. 

On  ne  connoit  pas  la  patrie  de  cette  espèce 
singulière  de  Mollusque  qui  a  à  peine  quelques 
lignes  de  longueur. 

AITACIIES  MUSCULAIRES. 

On  nomme  ainsi  les  points  où  les  muscles  d'un 
Mollusque  s'attachent  à  la  coquille  ;  dans  pres- 
que toutes  les  coquilles  ,  ces  points  d'attache 
sont  marqués  d'une  manière  plus  ou  moins  forte, 
et  on  les  nomme  alors  impiessions  musculaires. 
Elles  varient  pour  le  nombre  ,  la  forme,  la  place 
qu'elles  occupent,  comme  nous  le  verrons  à  l'ar- 
ticle Mollusque. 

ATYS.  Atys. 

Montfort  ,  dans  sa  Conchyliologie  systéma- 
tique (  tom.  2.  pag.  342  ) ,  a  établi  ce  genre  inu- 
tile pour  quelques  coquilles  démembrées  du  genre 
Bulle,  yoyez  ce  mot. 

AULUS. 

M.  Ocken,  dans  son  Traité  de  Zoologie,  a  pro- 
posé de  démembrer  le  genre  Solen,  et  de  donner 
ce  nom  générique  aux  espèces  Telliiioides ,  ce 
que  M.  Mégerle  avoit  aussi  tenté  avant  lui.  Nous 
ne  croyons  pas  que  le  genre  Solen  ,  tel  que 
M.  Lamarck  l'a  constitué,  soit  susceptible  de  di- 
visions solidement  établies  sur  des  caractères 
zoologiques  ;  ces  nouveaux  genres  ne  peuvent 
être  admis  que  comme  des  sous  -  divisions  ou 
groupes  d'espèces  propres  à  faciliter  leur  classe- 
ment et  leurs  rapports  dans  un  genre  nombreux. 
Voyez  Solen. 

AUMUSSE. 

Nom  vulgaire,  devenu  scientifique,  d'une  es- 
pèce de  Cône,  Conus  rexillum ,  décrit  dans  le 
premier  volume  de  ce  Dictionnaire.  Nous  ren- 
voyons à  l'article  Côxe  n°.  82. 

AURICULACÉS.  Auriculacea. 

M.  Lamarck ,  le  premier,  employa  cette  ex- 
pression ,  dans  la  Philosophie  zoologique  ,  et 
l'appliqua  à  une  famille  dans  laquelle  le  genre 
Auricule  étoit  compris  avec  les  Mélanopsides , 
les  Mélanies  et  les  Limnées.  M.  Lamarck  aban- 
donna bientôt  cette  réunion  de  genres,  lorsqu'il 


A  U  R 

s'aperçut  qu'elle  metloit  en  conlact  des  Pectini- 
bianclJes  et  des  l'ulmobranclies;  on  ne  retrouva 
plus  celte  famille  ni  aucune  aulve  qui  la  représente 
dans  ses  aulres  ouvrages. 

W.  de  Blainviile,  dans  son  Tiaité  de  Malaco- 
logie, s'empara  du  nom  seulement,  pour  l'appli- 
quer à  une  famille  qui  correspond  assez  exacte- 
ment à  celle  des  Auricules  de  M.  de  l'"erus5ac. 
(f'oj-.  AcRicuLEs);  il  plaça  celle  famille  dans  l'or- 
dre des  Pulmobranclies,  entre  celle  des  Limnacés 
et  des  Liiuaciués;  il  la  composa  de  trois  genres 
dans  lesquels  lurent  introduits,  comme  sections , 
s,  les  genres  de  la  famille  des  Auricules  de  M.  de  Fe- 
russac  j  ces  trois  genres  sont  :  Pi(5lin,  Auricule  et 
P_yramidelle.  Dans  le  premier,  se  trouvent  lesTor- 
nalelles  et  les  {^onovules  j  dans  le  second,  les 
genres  Scarabe  et  Carychie;  le  troisième  n'étoit 
point  susceptible  de  cbangemens.  Depuis  la  pu- 
Llicalion  du  Traité  de  Malacologie ,  M.  de  Blain- 
viile fut  obligé  de  changer  d'opinion  relalive- 
ment  aux  genres  Tornatelle  et  Pjraraidelle,  lors- 
qu'il sut,  d'une  manière  positive,  que  ces  genres 
sont  operculés,  comme  INI.  Lamarck  l'avoil  si  ju- 
dicieusement prévu.  Dans  les  additions  et  cor- 
rections ,  il  convint  de  son  erreur  et  la  rectiila, 
de  sorte  qu'a  bien  dire,  la  famille  des  Auricula- 
cés  fut  réduite  aux  seuls  Piélins  el  a^x  Auiicules 
dont  il  fallut  retrancher  une  des  sections.  Telle 
qu'elle  est  aujourd'hui ,  celle  famille  est  plus  na- 
tuiwlle;  nous  croyons  cependant  que  M.  de  Blain- 
viile sera  forcé  d'y  apporter  non  d'autres  ré- 
formes ,  mais  un  arrangement  nouveau  dans  les 
genres  qui  y  sont  restes,  yoyez  Piétin.  Aubicule 
el  SCABABE. 

AURICULAIRE. 

Nom  que  quelques  anciens  oryctographes 
donnoienl  à  des  coquilles  de  forme  auriculaire, 
mais  qu'ils  ont  si  imparfaitement  représentées  , 
qu'il  est  impossible  de  pouvoir  déterminer  à  quel 
genre  elles  appartiennent. 

AURICULE.  Auricuîa.  m 

Plusieurs  coquilles  du  genre  Auricule  furent 
connues  avant  Linné  et  figurées  dans  quelques 
ouvrages  sans  que  les  auteurs  aient  cherché  à  les 
réunir.  Klein  paroit  être  le  premier  qui  en  ait 
fait  un  genre  dans  sa  Méthode  de  conchyliologie , 
page  37,  sous  le  nom  à'Auris  inidœ ;  et,  ce  qui 
n'est  pas  ordinaire  à  cet  auteur,  dont  les  genres 
sont  formés  des  coquilles  les  plus  étrangères  les 
unes  aux  autres,  on  ne  trouve,  dans  celui-ci, 
(jue  des  Auricules  et  une  Tornatelle.  Martini  , 
dans  son  grand  ouvrage,  et  Humphrey,  daus  le 
Muséum  calonnianum ,  ont  beaucoup  mieux  en- 
tendu ce  genre  que  Linné,  qui  le  confondit  tout 
eutier  dans  ses  Volutes.  L'auteur  du  Systema  na- 
iurœ  fut  entraîné  à  cette  erreur  par  la  seule  con- 
sidération des  plis  columellaires ,  ne  tenant  pas 


A  U  R 


s: 


compte  d'un  caractère  d'une  plus  haule  impor- 
tance, le  défaut  d'échancrure  à  la  base  de  la 
coquille;  mais  alors  Linné  sortoit  la  science  con- 
chyliologicuie  du  chaos  :  de  telles  erreurs  sont 
pardonnables  à  son  immense  génie. 

Muller,  en  confondant  cis  coquilles  parmi  les 
Hélices,  fît  un  rapprochement  plus  heureux  que 
celui  de  Linné j  ce  savant  zoologisie  sut  appré- 
cier la  valeur  du  caractère  de  l'ouverture  ncu 
échancrée  que  Linné,  d.ins  plus  d'une  occasion, 
avoit  méconnu;  il  se  rnpprochoit  donc  davanlai'e 
des  bons  principes  zoologiques,  et  la  science 
n  étoit  point  cncuie  assez  avancée  pour  permet!! e 
des  coupes  que  la  sagesse  de  Linné,  si  jusiement 
respectée ,  avoil  limité  à  un  petit  nombre.  Bru- 
guière  ne  peut  donc  être  sérieusement  blâmé 
d'avoir  suivi  l'esprit  de  Muller,  en  rangeant  les 
Auricules  dans  son  genre  immense  des  Buiimes, 
quoique  ce  ne  soit  jjas  une  amélioration  par  le 
la;l,  puisque,  placés  dans  une  section  à  part 
destinée  à  touies  les  espèces  qui  ont  l'ouver- 
ture déniée  ou  plissée ,  elles  s'y  trouvèrent 
avec  les  Clausilies,  les  Maillots,  elc.  Lorsque 
M.  Lamarck  créa  ce  genre  Auricule  d'une  ma- 
nière plus  précise  que  ses  devanciers,  il  y  laissa 
cependant  un  mélange  de  coquilles  terrestres 
marines  et  des  rivages,  ce  qu'il  étoit  difficile  de 
corriger  alors  que  Xhabitation  des  espèces  éloit  à 
peine  connue;  aussi,  à  mesure  qu'elle  le  fut,  et 
que  la  zoologie  eut  fali  de  nouveaux  et  rapides 
progrès ,  M.  Lamarck  lui-même  et  d'autres  con- 
chyliologues  perlèrent  la  réforme  dans  ce  genre. 
Draparnaud  adopta  le  genre  Auricule  le  premier 
après  sa  création;  il  le  caraclérisa  principalement 
d'après  l'animal  de  \ Auricida  myosotis ,  ce  qui 
en  donnoit  une  excellenle  idée,  mais  il  y  in- 
troduisit une  espèce  terresire ,  qui  probable- 
ment ne  doit  pas  lui  appartenir.  Ce  mélange  fait 
par  un  aussi  boa  observaleur  que  Draparnaud,  et 
sanctionné  un  peu  plus  lard  par  Lamartk ,  ne 
pouvoit  manquer  d'entraver  notablement  la  cor- 
rection de  ce  genre. 

M.  de  Roissy,  dont  les  ouvrages  sont  si  judicieux 
qu'ils  méritent  toujours  d'être  consultés,  fut  le 
premierqui,  dans  le  Buffbn  de  Sonnini ,  exprima 
l'opinion  qu'il  ne  falloit  point  admettre  d'espèces 
marines  dans  ce  genre  ,  opinion  qui  fut  oubliée 
ou  ignorée,  et  à  laquelle  on  est  forcé  de  revenir 
aujourd'hui;  mais,  dominé  par  les  écrits  de  Dra- 
parnaud, le  savant  que  nous  citons  laissa  dans 
les  Auricules  les  espèces  d'Hélices  qui  ont  quelque 
chose  de  leur  forme  et  de  leur  caractère  :  tant  i! 
est  vrai  de  dire  que  ce  n'est  que  lentement ,  très- 
lenlement  même  quelquefois,  que  se  font  les 
progrès  dans  les  sciences. 
I  M.  Lamarck,  qui  d'abord  dans  l'ordre  mélho- 
dique  de  son  Système  (1801)  avoit  rangé  les 
Auricules  entre  les  Pyramidelles  et  les  Volvaires, 
s'aperçut  bientôt  que  ce  dernier  genre  ne  oouvoil 
rester  dans  ces  rapports  ;  il  l'éloigna  en  eflet ,  dans 


Bô 


A  U  R 


«a  Philosophie  zoologique,  de  la  famille  des  Auri- 
culacés  {^voyez  ce  mol)  qui  ne  contient  plus  que 
des  coquilles  terrestres  ;  cependant  il  est  probable 
qu'à  cette  époque  ,  l'illustre  professeur  a  porté 
dans  les  Auricules  une  réforme  qui  ne  s'y  trouve 
pas  plus  lard. 

Montfort,  cet  auteur  dont  les  travaux  sont  pour 
ainsi  dire  plutôt  l'elfet  du  liascird  que  d'un  savoir 
mis  en  pratique  ,  lut  pour  les  Auricules  un  peu 
plus  heureux  que  pour  d'autres  genres  qu'il  voulut 
démembrer.  Tout  en  conservant  le  geure  Auri- 
cule,  il  proposa  les  genres  Scarabe  ,  Mélampe  et 
Actéon.  Cesgeures,  en  séparant  des  tj'pes  d'orga- 
nisation parliculière ,  dévoient  être  conservés; 
mais  telle  est  la  défiance  que  i\l.  Lamarck  avoit 
pour  les  travaux  de  Montfort,  qu'il  ne  voulut  pas 
les  consulter;  d'où  il  résulte  que  M.  Lamarck  pro- 
posa sous  d'autres  noms  des  t^enres  déjà  établis  : 
ce  qui  arriva  non  pour  le  j^enre  Siarabe  qu'il 
n'adopta  pas,  mais  pour  les  Mélampes  et  les 
Actéons,  doutil  lit  dans  l'Extrait  du  cours  (1811), 
du  premier,  le  genre  Conovule,  et  du  second  le 
genre  Tornatelle.  Dans  l'ouvrage  que  nous  citons, 
la  famille  des  Auriculacés  n'existe  plus;  le  genre 
Auricule  fait  pariie  de  la  seconde  seclion  de 
celle  des  Colimacées ,  il  avoisine  les  genres  Cy- 
clostoiue  et  Vertigo;  tandis  que  les  Conovules,  qui 
ont  tant  de  rapports  avec  elles ,  sont  placés  dans  la 
fimille  des  Limnéens  avec  les  Physes ,  Limnées  et 
l'ianorbes.  Les  Tornalelles  réunies  aux  Pyrami- 
dales dans  une  même  famille,  les  Plicauées ,  sont 
rejelées  vers  la  fin  de  la  série  des  coquilles  à 
ouverture  entière  ,  au  milieu  de  genres  tous  oper- 
culés ,  ce  qui  n'a  d'abord  clé  adopté  de  personne  : 
cependant  des  observaliuns  récentes  ont  fait  voir 
(jue  ce  tact  qui  caraclénse  les  travaux  de  M.  La- 
marck ne  s'étoit  pas  ici  démenti,  car  ces  deux 
genres  sont  operculés; 

M.  Cuvier  ne  tint  pas  compte  de  l'opinion  de 
M.  Lamarck  ,  il  rassembla  les  Auricules  avec  les 
Conovules,  les  Toniatelles  et  les  Pyramidelles, 
à  la  fia  de  sa  famille  des  Pulmonés  aquatiques, 
et  laissa  le  genre  Scarabe  de  Montfort  dans  le 
genre  Hélice  à  tilre  de  sous-genre.  Si  M.  de  Fe- 
ï'jssac  n'iniila  pas  complètement  M.  Cuvier,  du 
mgins  il  en  suivit  la  marclie ,  et  dérigea  ses  efforts 
pour  améliorer  la  méthode  de  ce  grand  zoolo- 
giste; et  s'il  eut  soin  de  ramener  le  genre  Sca- 
rabe à  ses  véritables  rapports,  il  ue  sut  pas  pio- 
liter  des  indications  de  M.  Lamarck  :  aussi  les 
Tornalelles  el  les  Pyramidelles  se  trouvent-elles 
dans  la  famille  des  Auricules.  Ce  dernier  genre, 
comme  dans  l'ouvrage  de  M.  Cuvier,  ne  conlieut 
plus  d'espèces  lerreslres,  de  soite  que,  débarrassé 
d'un  côté  de  celles  qui  sont  ioul-à-(ait  marines 
par  j\l.  de  Roissy,  d'un  autre  des  terrestres  par 
W.  Cuvier,  ce  genre  Auricule  ue  présenta  plus 
qu'un  assemblage  bien  naturel,  et  dont  les  es- 
pè."es  ont  entr'elles  une  analogie  incontestable. 

Quant  à  l'animal  des  Auricules,  il  n'a  que  deux 


A  U  R 

tentacules  ,  ce  qui  le  distingue  essentiellement 
des  Hélices  qui,  avec  une  forme  alongée,  ont  aussi 
une  ou  deux  dents  à  l'ouverture,  ce  qui  le  sépare 
bien  nettement  des  Tornalelles  el  des  Pyramide  Iles. 
M.  Latreille,  dans  les  Familles  naturelles  du 
Règne  animal,  eut  le  bon  esprit  d'adopler  ces 
amélioraîions  ei  de  M.  de  Ferussac  et  de  M.  La- 
marck. Cet  exemple  sera  cerlainement  suivi  par 
la  suite,  il  est  fâcheux  que  JM.  de  Blainville  ne 
l'ait  pas  imité;  il  ne  se  contenta  mcnie  pas  de 
mettre  les  Tornalelles  dans  la  famille  des  Auricu- 
lacés, il  les  confondit  dans  le  genre  Piélin  aveo 
les  Conovules,  de  sorle  que  lorsque  M.  Gray 
annonça  que  le  genre  Tornaielle  est  operculé, 
et  lorsque  nous  pûmes  nous  convaincre  qu'il  en 
est  de  même  pour  les  Pyramidelles,  M.  de  Blain- 
ville fut  obligé  de  revenir  au  scnliment  de 
M.  Lamarck,  comme  on  le  voit  dans  les  additions 
et  corrections  au  Traité  de  Malacologie.  Ce  savant 
fit  entrer  le  genre  Carychium  de  Muller,  ainsi 
que  le  genre  Scarabe  de  Monifort,  dans  les  Auri- 
cules ,  il  fit  de  l'un  et  de  l'autie  une  peiile  seclion; 
mais  par  une  erreur  de  citation,  sans  doute,  il 
donna  V Auricula  myosotis  comme  représentai: t 
le  genre  Carycliie  ,  taudis  que  c'est  un  véritable 
Auricule.  Les  seules  Carychies  connues  en  Fraute 
sontcellesqiieDraparnaud  a  déentes  sous  les  nom* 
ôi'Auricula  (ineata  et  niinima.  Ces  coquilles  sont 
tout-à-fait  lerreslres;  elles  n'ont  que  deux  lenU- 
cules  ,  et  les  yeux  sont  silués  sur  la  lêie  derrière 
les  tentacules.  Ces  légères  dilféreuces  sont-elle* 
suffisanles  pour  conserver  ce  genre  et  le  séparer 
des  Auiicules?  INous  croyons  qu'on  peul  eu  faire 
une  petite  seclion  sous-généiique. 

Le  Si^arabe  ,  quoiqu'encore  imparfaitement 
connu  quant  à  l'animal,  pourioit  plutôt  cons- 
tituer uu  bon  geure  que  le  précédent.  U  ne  dif- 
fère des  Auricules  que  par  les  tentacules  qui  sont 
poinlus  ,  par  la  position  des  yeux  silués  au-dessui 
de  la  têle  et  à  la  base  des  tentacules,  et  surtout 
pa;  la  posuiou  de  l'organe  pulmonaire  et  de  sou 
orifice. 

M.  Lesson,  qui  pendant  le  cours  de  son  voyage 
autour  du  Monde  vil  l'animal  de  l'Auricule  Uo 
Midas,  et  en  prit  un  très-bon  dessin  sur  le  vivant , 
a  eu  la  bonté  de  nous  le  confier  avec  celle  obli- 
geance qui  décèle  dans  ce  savant  distingué  le 
desir  d'être  utile  à  la  science  avant  tout  :  cet  ani- 
mal a  assez  l'aspect  d'un  Hélice..II  est  d'un  bruu- 
rougeâtre ,  et  toute  sa  surface  dorsale  est  chargée 
de  tubercules  aplatis,  semblables  à  ceux  que  l'on 
voit  sur  la  Limace  rouge.  Le  pied  est  aplati  en 
dessous  ,  et  plus  étroit  que  dans  li\  plupart  des 
Hélices;  il  est  lisse,  fibreux  et  d'un  blanc-jaunâ- 
ue;  il  ne  paroit  pas  séparé  du  dos  par  un  sillon  , 
il  se  termine  postérieurement  en  pointe  ;  antérieu- 
rement il  est  arrondi ,  et  il  est  séparé  de  la  tèle  par 
un  sillon  :  celle-ci  est  obtuse  ,  assez  large ,  fendue 
antérieurement  et  en  dessous,  ce  qui  partage  la 
lèvre  supérieure   en  deux  parties  é|^ales  qui  ue 


A  U  R 

ressetnLIcnl  en  aucune  manière  au  mufle  probos- 
cidifoiœe  que  Urapainaud  mentionne  dans  l'ani- 
mal de  \ Auricula  myosotis.  C'est  au  lond  de 
celle  fente  que  se  trouve  la  boui;l)e.  La  têle  ne 
porte  que  deux  tentacules  cylindriques,  rugueux, 
comtiie  le  reste  de  l'aniraul,  et  terminés  anlërieu- 
renicnl  en  un  bouton  arrondi  semblable  à  celui 
des  {;riinds  tentacules  des  Hélices.  M.  Lesson  nous 
B  assuré  que  c'étoit  là  où  éloienl  les  yeux  de  l'ani- 
nial,  et  non  à  la  base  des  tentacules  ou  sur  la  tête. 
Quoique  nous  ayons  la  plus  grande  confiance 
dans  les  observations  de  M.  Lesson,  nous  avons 
de  la  peine  à  nous  persuader  qu'il  en  soit  ainsi  : 
«ans  doute  que  ce  savant  voyageur  voyant  les  ten- 
tacules terminés  en  massue,  saus  étendre  plus 
)t/in  ses  investigations,  en  aura  conclu  par  ana- 
logie avec  les  Hélices  et  les  Limaces  que  c'étoit 
1-1  qu'étoieut  les  yeux.  Tout  ceci  n'est  qu'une 
liypothèse  gratuite  de  notre  part ,  et  nous  ne  la 
faisons  que  dans  la  croyance  que  nous  avons  que 
cet  animal  ne  doit  pas  s'éloigner  beaucouj)  de 
celui  décrit  par  Draparnaud.  La  position  de  l'ou- 
verture puloionaiie  nous  semble  bien  singulière; 
elle  est  à  gauche  presque  à  l'extrémité  postérieure 
du  pied,  et  en  dessous  de  cet  orgaue.  11  nous 
temble  que  cette  dis|)osiiion  ne  s'est  pas  encore 
rencontrée  dans  les  Mollusques  de  l'ordre,  où  se 
trouvent  les  Auricules.  A  cet  égard,  le  dessin  de 
M.  Lesson  ne  laisse  aucun  doute,  puisqu'il  a  re- 
présenté l'animal  en  dessous  exprès  pour  marquer 
d'une  manière  incontestable  la  place  de  cette 
ouverture.  Le  pédicule  qui  joint  la  partie  anté- 
rieure à  la  partie  postérieure  de  l'animal ,  constam- 
ment contenue  dans  la  coquille,  est  assez  gios; 
il  est  enveloppé  comme  dans  les  Hélices  par  un 
collitr  épais  et  blanc  à  travers  duquel  l'animal  est 
obligé  de  passer ,  quand  il  rentre  dans  sa  coquille. 
Le  muscle  columellaire  paroit  divisé  en  deux 
parties  inégales ,  qui  sans  doute  correspondent  aux 
plis  columtllaires. 

Quant  à  la  disposition  des  viscères  de  cet  ani- 
mal, nous  ne  connoissons  absolument  rien,  et 
M.  Lesson  n'a  fait  à  ce  sujet  aucune  observation. 
Ce  savant  voyageur  n'a  vu  l'animal  en  question 
que  pendant  l'iiiverj  il  s'enfonce  dans  la  terre 
non  loin  du  rivage,  et  se  blottit  sous  les  racines 
d'arbres:  on  l'y  trouve  en  très-grande  abondance, 
et  à  une  certaine  profondeur.  Celte  habitude  est 
semblable  à  celle  de  nos  Hélices  et  des  Limaces  , 
qui  passent  ainsi  la  saison  froide  ou  la  saison  des 
pluies  dans  les  climats  plus  chauds. 

C'est  à  la  nouvelle  Guinée,  au  havre  de  Doreliy, 
que  M.  Lesson  a  vu  ce  Mollusque  en  grande  abon- 
dance :  il  est  fort  bon  à  manger  à  ce  qu'il  paroît , 
du  moins  au  goût  des  Papous  qui  en  sont  friands  , 
et  le  recherchent  pour  leur  nourriture.  D'après  ce 
qni  précède  et  en  n'admettant  pas  encore,  comme 
certaine,  la  place  queM.  Lesson  assigne  aux  points 
ocnlaires,  les  caractères  de  ce  genre  pourront 
s'exprimer  ainsi. 


.4  Tj  R 


8' 


CARACTEBES     GESERIQUES. 


Animal  Gastéropodc  portant  à  la  tête  deux 
tentacules  terminés  anlérieuiement  par  uii  tuber- 
cule non  oculilère,  yeux  à  la  base  interne  des 
tentacules;  orifice  de  la  respiration  à  gauche,  à 
l'extrémité  postérieure  du  pied  et  en  dessous  ; 
point  d'opercule. 

Coquille  épaisse  ,  solide  ,  ovalaire  ou  conoidc; 
ouverture  étroite ,  longitudinale,  très-entière  à  la 
base,  rélrécie  postérieurement  et  interrompue; 
columelle  chargée  d'un  ou  de  plusieurs  plis; 
lèvre  droite  soil  fort  épals.vic  et  lisse,  soit  tran- 
chante et  quelquefois  striée  en  dedans. 

Nous  ne  pensons  pas  que  le  genre  Scarabe , 
composé  aujourd'hui  de  trois  espèces  bien  dis* 
tinctes ,  doive  rester  confondu  avec  les  -auri- 
cules, il  a  des  caractères  qui  lui  sont  ])arllculiers. 
{^J-'oyez  Scarabe.)  Nous  croyons  qu'il  est  aussi 
nécessaire  de  rejeter  des  Auricules ,  \ Auricula 
doinbeiana  Lamk.  ,  Buluiius  dombeianus  Bhug. 
n".  66.  Si  l'on  compare  cette  coquille  avec  les 
autres  Auricules,  on  s'aperçcit  bientôt  qu'elle  n'a 
avec  elles  que  fort  peu  d'analogie,  tandis  que 
l'ampleur  de  l'ouverture,  qui  n'a  ni  plis  ni  bour- 
relet sur  la  lèvie  droite,  l'inclinaison  de  cette 
ouverture  sur  l'axe  de  la  coquille,  la  forme  et  la 
position  du  pli  unique  de  la  columelle,  tout  in- 
di{[ue  qu'elle  doit  entrer  dans  le  genre  Lim- 
néc.  Si  on  jette  les  yeux  sur  les  ligures  6.  et  7.  de 
la  planche  469  de  V Encyclopédie  ,  on  ne  pensera 
jamais  que  les  deux  coquilles  qui  y  sont  rejiié- 
senlées  appartiennent  à  des  genres  dilférens;  ou 
seroit  cependant  forcé  de  l'adinetlre  si  on  suivoit 
l'opinion  de  M.  Lamarck,  puisque  l'une  est  l'Au- 
ricule  de  Uombey  et  l'autre  la  Limnée  slaguale 
de  cet  auteur.  Ce  qui  a  sans  doute  porté  M.  La- 
marck  et  plusieurs  autres  zoologistes  à  placer 
ainsi  cette  coquille  ,  c'est  que  son  test  est  plus 
épais  que  dans  les  autres  Liiiinées;  nous  croyons 
que  ce  motif  est  bien  insuffisant  pour  l'opposer 
avec  avantage  aux  caractères  réels  du  genre. 

Nous  avons  vu  que  l'on  avoit  confondu  des 
Hélices  véritables  avec  les  Auricules.  M.  La- 
marck,  dans  son  dernier  ouvrage,  a  maintenu  ce 
mélange,  qui  n'est  plus  admissible  dès  que  l'on 
connoit  l'animal  des  Auricules;  Bruguière  ran- 
geoit  tout  cela  dans  les  Dulimes.  Nous  renvoyons 
à  cet  article  dans  le  premier  volume  où  l'ort 
trouvera  décrites  les  espèces  suivantes  qui  sont 
de  véritables  Auricules  :  Auricula  midce  Lamk. 
Bulintus  auris  niidœV)i\\iG.  n°.  76.  Auricula  judoe 
Lamk.  Bultinus  aunsjudœ  Brcg.  n°  78.  Auricula 
coniformisXjAins.. Bulm2us coniformisMv^vo.  n°72. 
Auricula  nitens  Lamk.  Bulirnus  ovulus  Bbug. 
n°.  71.  Auricula  monile  Lamk.  Bulirnus  monih 
Bbug.  n°.  70. 

M.  Lamarck  réunissant  maintenant  les  Cono- 
vules  avec  les  Auricules,  sur  un  motif  mal  fondé, 
mais  ce  rapprochement  étant  devenu  adcessaire 


88 


A  V  II 


])ar  les  rapports  inlimes  qui  les  unissent,  il  a  élu 
{;énéialement  adopté,  ce  que  nous  faisons  aussi. 
Nous  pensons  d'après  cela  qu'on  peut  partager 
les  Auncules  en  trois  groupes  bien  tranchés,  dans 
le  premier  les  Auricuies  pro[)renient  dites,  dans 
le  second  les  Conovules ,  et  dans  le  troisième  les 
Carychies. 

Nous  connoissons  des  espèces  fossiles  qui  se 
rapportent  aux  deux  premiers  groupes.  Il  est  à 
jnésumer  que  les  petites  espèces  qui  ont  uu  seul 
pli  à  la  columelie,  comme  ÏAuricuU  miliolu, 
V Auncula  hordeola ,  etc.,  appartiennent  à  la  sec- 
tion des  Carychies,  quoiqu'on  les  trouve  habi- 
tuellement dans  les  terrains  marins.  Les  espèces 
fossiles  que  nous  connoissons  viennent  toutes  des 
terrains  tertiaires,  où  en  général  elles  ne  sont  pas 
aboudantes.  Dans  notre  ouvrage  sur  les  Coquilles 
fossiles  des  environs  de  Paris,  nous  avons  décrit 
dans  le  genre  Auricule  une  coquille  singulière, 
ambiguë,  qui  a  la  plupart  des  caractères  de  ce 
genre,  mais  qui  en  offre  quelques  autres  qui  lui 
sont  particuliers;  nous  voulons  parler  de  l'^u/vci^/a 
ringens,  que  l'on  a  promené,  pour  ainsi  dire,  de 
{icure  en  genre,  et  qui  nous  paroit  devoir  entrer 
dans  celui-ci  de  préférence,  jusqu'au  moment  oii 
1  animal  étant  connu  ou  pourra  définitivement  le 
placer. 

La.  sé|)aration  des  Conovules  et  des  Auricuies 
n'est  pas  aussi  nelle  qu'on  pourroit  le  croire;  il 
y  a  un  passage  entre  les  Auricuies  à  spire  élevée 
jusqu'à  celles  qui  ont  celle  partie  la  plus  aplalie  , 
de  telle  sorte  que  celte  distinction  est  établie 
plulôt  pour  faciliter  la  recherche  des  espèces 
qu'elle  n'existe  véritablement. 

I.  AuRiCDLE  myosole.Auricula myosotis.  Drap. 

A.  testa  ofato-conicâ,  apice  acutâ ,  tenuilet 

striatâ  ,  coriieufucescente  ;  anfnictibus  com>exis  ; 

columellâ   triplicatâ  j  labro  margine  aibo ,   re- 

Jlexo. 

Drap.   MoU.   terr.    et  Jlw.    de  France,  pi.  3. 

Lamk.  Aniin.  s.  rert.  tom.  6.  2'.  part.  pag. 
140.  n°.  9. 

Ibid.  Ferussac,  Prod.pag.  lo3.  n".  8. 

Auricule  pygniée.  Dlain.  Trait,  de  Malac.  pi. 
37.  bis.  A^.  6. 

Var.  a.  Testa  columellâ  bidentatâ. 

Var.  b.  Testa  labro  dextro  incrassato ,  uni- 
dentato. 

Var.  G.  Testa  angustiore ,  alb-descente. 

Fossilis,  Marcel  de  Serre,  Note  sur  le gisse- 
inent  de  quelques  coquilles.  Bull,  des  Scienc.  1814. 
pag.  17.  pi.  \.fig.  9. 

Celte  coquille,  qui  est  d'une  petite  taille,  se 
trouve  fréquemment  sur  nos  cô;es  de  l'Océan  et 
de  la  Méditerranée;    elle    est    de  forme   ovale 


A  U  Tx 

alongée ,  poinluetau  sommet ,  de  couleur  corné 
brunâtre,  peu  opaque;  la  spire  est  composée  de 
huit  à  neul  lours  convexes  ,  lisses,  quelquefois 
submarginés  près  de  la  suture;  celle-ci  est  sim- 
ple, peu  enfoncée;  si  on  l'examine  à  une  forte 
loupe ,  on  la  trouve  plissée  très-finement  sur 
quelques  individus;  le  dernier  tour  est  plus 
grand  que  tous  les  autres  réunis;  l'ouveriure  est 
ovale,  pointue,  plus  large  à  la  base  qu'au  sommet, 
oii  elle  se  termine  par  un  angle  aigu,  formé  par  la 
réunion  du. bord  droit  à  l'avant-dernier  tour;  la 
columelie  est  oblique,  munie  de  trois  plis  iné- 
gaux :  le  postérieur  est  le  plus  petit,  il  manque 
quelquefois,  comme  dans  la  variété  A;  c'est  plulôt 
une  dent  qu'un  pli;  le  moyen  est  le  plus  sailla-rt , 
il  est  presque  lamelleux  ;  le  troisième  où  l'anté- 
rieur esl  large  et  épais  à  la  base,  il  produit  à  la 
columelie  une  sorte  de  troncature  ;  le  bord  gauche 
ne  s'aperçoit  qu'à  la  base  de  la  columelie,  il  se 
renverse  ,  s'élargit ,  et  cache  ainsi  une  très-petite 
fenle  ombilicale;  il  est  blanc  ainsi  que  le  bord 
droit  qui  se  réunii  à  lui.  A  la  base  de  la  coquilfe, 
ordinairement  ce  bord  droit  esl  simple,  plus  mince 
postérieurement;  il  se  charge  d'un  bourrelet  a  - 
rondi  et  renversé  en  dehors  antérieurement  et  la- 
téralement ;  orilinairement  la  lèvre  droite  est  lisse 
en  dedans,  et  quelquefois  elle  est  munie  d'une 
dent  peu  saillante  qui  correspond  à  l'intervalle 
qui  sépaie  la  dent  columellaire  postérieure  de  la 
moyenne.  Cette  disposition  est  celle  de  la  va- 
riété B. 

La  variété  A.  se  distingue,  comme  nous  l'avons 
vu  ,  par  la  Columelie  qui  n'a  que  deux  plis;  le 
bord  droit  est  aussi  moins  épais ,  et  il  est  toujours 
simple.  La  variété  C.  est  remarquable  par  sa 
forme  et  sa  couleur;  elle  est  plus  alongée  ,  plus 
étroite  et  toujours  d'un  blanc-jaunâtre  passant  à 
une  teinte  plus  foncée  vers  le  sommet.  M.  de 
Ferussac  cite  deux  variétés  qui  sont  probable- 
ment des  espèces  distinctes;  il  ne  les  donne 
qu'avec  doute  :  nous  ne  les  connoissons  pas.  Les  in- 
dividus fossiles  ne  différent  à  ce  qu'il  paroit  eu 
rien  de  ceux  qui  sont  à  l'état  frais.  M.  Marcel  de 
Serre  les  a  observés  dans  une  marne  bleuâtre,  a 
Bois- Vieil ,  département  des  Bouches-du-RLône. 
Habite  les  bords  de  l'Océan  en  France  et  en  An- 
gleterre ,  les  bords  de  la  Méditerranée  en  Corse, 
et  probablement  dans  les  îles  dé  l'Aichipel. 

Longueur  10  à  12  millicu. 

2.  Auricule  de  Brocchi.  Auricula  tnyotis. 
NoB. 

A.  testa  ovato-acutà  ,  tuigidulâ  ,  lœi'igatâ  y  co- 
lumellâ triplicata  ;  labro  dextro  unidentato  j 
anjractibus  convexiusculis  }  sutura  inargmatà. 

T'olata  myotis.  Brocc.  Conch.  Jbss.  subap. 
tom.  2.  pag.  640.  pi.  xt).  fig.  9. 

C'est  à  tort  que  M.  Brocchi  a  blàiué  Gmelia 
d'avoir  rapporté  à  l'Hélix  scarabeus  la  coquille 

figurée 


A  U  R 

ûginfe  par  Lister  {tai>.  ^Yl--fiS-  ^2.))  p'  copii^c 
par  Klein  (  Ostiœc.  tab.  1 .  Jig.  24.  )  j  c;l  c'est  en- 
core plus  à  tort  qu'il  lui  trouve  de  la  ressein- 
blauce  avec  son  T'oluta  f}iyotis ,  les  ligures  dont 
il  est  question  représentant  une  espèce  distincte 
de  Scarabe  (^voyez  ce  mot),  tandis  que  la 
coquille  fossile  dont  il  est  question  est  une  vc'ri- 
lable  Auricule  très-voisine  pour  ses  rapports  de 
V'^iiricula    myosotis. 

Coquille  ovale,  pointue,  beaucoup  plus  large 
que  la  préct'dente,  lisse  et  épaisse.  La  spire  ,  ter- 
minée en  pointe  aiguu,  est  composée  de  sept  à 
huit  tours  peu  convexes;  la  suture  est  accompa- 
gnée d'une  strie;  le  dernier  tour  est  plus  t^rand 
que  tous  les  autres.  L'ouverture  est  ovalaire,  ré- 
trécie  d'une  manière  noiable  par  trois  dents  colu- 
inellaires,  par  l'épaississement  du  bord  droit  qui 
en  outre  porte  une  dent  obtuse  vers  son  tiers 
postérieur;  le  bord  «;aucLe  est  assei  épais,  il 
s'applique  sur  l'avant-dernier  tour  de  spire,  s'é- 
largit et  se  renverse  à  la  Ijase  de  la  coquille,  de 
manière  à  cacher  presque  complètement  la  fente 
ombilicale;ilse  continue  ensuileavecleborddroit. 

Longueur  17  millim.  ,  largeur  10. 

Fossile  dans  le  Piémont  et  au  val  d'Audone.  Nous 
devons  cette  espèce  à  l'obligeance  de  M.  Bonelli, 
savant  professeur  de  zoologie  à  l'Académie  de 
Turin. 

5.  AoRicDLE  de  Saint-Firmin.  Auricula  Fir- 
Tninii.  Fatr. 

A.  Testa  ovato-acutâ,  comeo  fiilfâ ,Jasciatâ , 
pallidù  striato-punctatâ  y  aperturâ  ovutà  ;  colu- 
mellâ  triplicatâ;  labro  dextro  acuto. 

Payraudeau  ,  Catalogue  desc.  des  Ann.  et  des 
Moll.  de  Corse ,  pag.  io5.  n°.  22g.  p/.  b-fig.  10. 

Cette  coquille  est  de  la  taille  de  l'Auricule 
myosote;  elle  s'en  distingue  toujours  et  très-faci- 
lement; elle  est  ovale  ,  pointue  ,  formée  de  sept  à 
huit  tours  dont  le  dernier  est  plus  grand  que  tous 
les  autres;  la  spire  est  conique,  pointue;  les 
tours  qui  la  composent  sont  aplatis,  séparés  par 
une  suture  marginée;  ils  sont,  aussi-bien  que  le 
dei'nier ,  couverts  de  stries  transverses  et  longi- 
tudinales régulières  ponctuées  dans  l'endroit  de 
l'entrecroisement;  de  cliacune  de  ces  ponctua- 
it tions  s'élève,  dans  les  individus  bien  frais,  un 
poil  épidermique  court  que  l'on  ne  voit  qu'à  une 
forte  loupe.  L'ouverture  est  ovale,  pointue  aux 
deux  extrémités;  la  columelle  ollie  trois  plis  sail- 
lans,  lamelleux;la  lèvre  gauche  n'est  pas  sensible, 
si  ce  n'est  à  la  base  où  elle  se  renverse  en  s'élar- 
gissant  un  peu;  la  lèvre  droite  est  simple,  mince 
et  tranchante.  La  couleur  de  cette  coquille  est  le 
fauve  corné ,  passant  ;i  une  teinte  plus  foncée 
au  sommet.  Elle  a  uue  fascie  transverse,  obtuse 
dans  le  milieu  du  dernier  tour. 
Longueur  10  millim.  ,  largeur  4- 
Habite  en  Corse ,  où  elle  est  assez  rare. 

Histairs  Naturelle  des  Vers.   Tome  II. 


A  U  R 


89 


4-  Auricule  ombiliquée.  Auricula  umbilicata. 

Nob. 

A.  testa  ovato-conicâ ,  turgidulâ  j  spirâ  co- 
inça, acutâ;  anfnictibus  confc.ris  ,  maiginatis ; 
umbdico  infundihulijormi ,  angulo  basi  sépa- 
ra ta  ;  aperturâ  angustâ  j  labro  dextro  crasso  ; 
columellà  triplicatâ. 

L'Auricule  ombiliquée  est  une  jolie  coquille 
fossile  parfaitement  caractérisée.  Elle  est  ovalaire, 
ventrue,  lisse  ou  presque  lisse,  le  dernier  tour 
ollrant  quelquefois  une  ou  deux  carènes  trans- 
verses et  obtuses;  la  spire  est  conique,  pointue  , 
composée  de  six  à  sept  tours  convexes,  forte- 
ment séparés  par  une  suture  bordée,  quelquefois 
simple.  La  base  de  la  coquille  ollie  un  ombilic 
très-évasé  antérieurement  ,  fort  rétréci  posté- 
rieurement ;  il  est  séparé  du  reste  de  la  coquille 
par  un  angle  s:iillant ,  qui  aboutit  à  l'angle  anté- 
rieur de  l'ouverture  ou  sa  base;  cette  ouverture 
est  longitudinale,  fort  étroite  et  rélrécie  encore  par 
trois  plis  colume]laires,et  un  bourrelet  fort  épais  de 
la  lèvre  droite,  bourrelet  qui  se  termine  posté- 
rieurement par  une  dent  obtuse;  le  pli  columel- 
laire  postérieur  ne  se  prolonge  pas  à  l'intérieur  de 
la  coquille  ,  ce  n'est  à  bien  dire  qu'une  dent  ;  le 
bord  gauche  s'applique  d'abord  sur  l'avant-der- 
nier tour,  il  est  dans  cet  endroit  fort  mince  et 
pen  sensible  ,  mais  vis-à-vis  l'ombilic  ,  il  s'é- 
paissit ,  s'arrondit,  couvre  un  peu  la  fente  ombili- 
cale, et  se  continue  eu  s'infléchissant  verslebord 
droit. 

Longueur  i3  millim.,  largeur  7. 

Fossile  assez  rare  des  faluus  de  !a  Touraine. 

5.    Auricule     oblonguc.     Auricula    oblonga, 

Nob. 

A.  testa  ovato-obloiigâ  ,  lœvigatâ  y  sptrâ  acu- 
tiusculâ  y  arifractihus  depressis,  ultimo  inagrui  ad 
suturant  smuutoj  aperturâ  ovatâ  ,  niagnâ;  colu- 
mellà biplicatâ. 

Quoiqu'à  peu  prcs  du  même  volume  que  l'Au- 
ricule ombiliquée,  on  l'en  distingue  par  sa  forme 
plus  étroite,  plus  alongée;  sa  sj  ire  est  plus  courte, 
un  peu  plus  ob(u>^e,  formée  de  cinq  tours  aplatis 
dont  le  dernier  est  sinueux  vers  la  suture;  celte 
suture  est  simple,  non  marginée  et  très-superfi- 
cielle; le  dernier  tour  est  très-grand,  il  occupe 
près  des  trois  quarts  de  la  coquille  ,  il  est  convexe , 
oblong ,  et  tout  lisse,  comme  le  reste  du  test; 
l'ouverture  est  grande  relativement  au  volume  de 
cette  espèce  ;  elle  est  ovalaire  ,  évasée  dans  pres- 
que tout  son  pourtour;  le  bord  gauche  ,  quoique 
mince,  se  distingue  fort  bien,  il  s'élargit  à  la 
base  et  couvre  ainsi  complètement  l'ombilic,  le 
bord  droit  est  épais  et  sans  dents;  la  columelle 
n'a  que  deux  plis  qui  la  suivent  dans  toute  sa  lon- 
gueur. 

Longueur  i5  milliin.,  largeur  7. 

M 


50  A  U  R 

KUc  se  trouve  avec  la  p:é;^denle  dans  les 
faluns  de  la  Touraine. 

6.  AuRiccLE  pisoline.  Auricula  pisolina.  Nos. 

A.  testa  ovato-acutâ  ,  glohulosâ  ,  lœfigatâ  ; 
spuâ  elongatà  ,  acutâ  y  cmjractibus  corwexis , 
sutura  marginatâ  separutis  ;  apeiturâ  abbre- 
viatâ  ,  ovatâ  ;  columellà  tndcntalâ. 

Celle-ci  est  fort  rapprochée  dos  denx  précd- 
dentes;  elle  est  consiamtneut  |)las  petite  et  plus 
globuleuse;  la  spire  est  alongde  ,  pointue,  for- 
mée de  sept  à  huit  tours  peu  convexes  ;  la  suture 
Bit  peu  profonde  mais  mjrgiuôe.  Le  dernier  tour 
est  court  à  peu  près  de  la  moitié  de  la  longueur 
toiùle;  il  est  ventru,  gloljuleiix,  tout  lisse  comme 
tout  le  reste  de  la  coijui.le;  l'ouverluie  est  fort 
courte,  plutôt suljquadiangulaiie qu'ovale  ,  évasée 
à  la  base  ;  la  columelle  est  garnie  de  trois  plis  sail- 
lans  ,  lamelleux  ;  le  bord  gauche  est  mince  et 
«épaissit  à  peine  à  sa  base  ,  de  sorie  que  la  fente 
ombilicale,  très-petite,  reste  à  découvert;  le  bord 
droit  bien  arqué  est  simple  et  saus  bourrelets  ni 
dents. 

Longueur  44  millim. ,  largeur  7. 

Fossile  dans  les  faluns  de  la  Touraiue. 

7.  AuRicuLE  ovale.  Auricula  oi-'atu.  Lamk. 

A.  testa  oi'ato-acutâ  ,  subi'entricosâ  ,  utroque 
latere  submarginatâ  ;  labro  dextro  crasso  ,  in 
inedio  subsiiiuatn  y  columellà  obliqua ,  margi- 
natâ y  pliais  duubus  tribusi'e  instructâ. 

Lamk.  Arm.  du  Mus.  toin,  4.  pug.  433.  n°,  2; 
et  toni.  Q.  pi.  do.  fig.  8  a.  L. 

Ibid.  Atiini  sans  vert.  tom.  7.  pag.  538.  n°.  3. 

Ibid.  NoB.  Descrip.  des  Coquillesjoss.  des  envi- 
rons ds  Paris,  tom.  a.  pag.  b8.  /'/.  Ô-fig.  12.  l3. 

Espèce  remarquable  ,  encore  rare  dans  1rs  col- 
lections :  elle  est  ovale,  oMongnc,  sa  spire  est 
aiguë ,   plus  alongée    que   dans    la    plupart    des 
espèces   précédentes ,  le    dernier   tour   de    spire 
présente  constamment  deux  bourrelets  opposés  , 
qui   font  paroître   la   coquille  aplatie.    Quelques 
individus  ,  semblables  en   cela   aux   espèces  du 
genre  Scarabe  {^poyez  ce  mot),  ont  des   bour- 
relets opposés  à  tous  les  tours  de  spire;  l'ouver- 
ture occupe  un  peu  plus   de  la  moitié  de  la  lon- 
gueur de  la  coquille;  sa  lèvre  droite,  épaissie  en 
dedans  ,    non    rédéchie  ,    est  légèrement  sinuée 
vers  son  milieu  ;  le  bord  gauche  est  mince  ,  appli- 
qué sur  l'avant-dernier  tour,  il  ne  devient  sail- 
lant qu'à  la  base,  où  il  s'arrondit,  et  cache  une 
très-petite  fente  ombilicale;  la  columelle  n'olTre 
que  deux  plis  sublamelleux  ,  et  quelquefois  une 
dent  postérieure  fort    peiile.  Les  plus  grands  in- 
dividus n'ont  pas  plus  de  20  millim.  de  longueur 
sur  10  de  large. 

Cette  coquille  est  fossile  aux  environs  de  Paris 
à  Giignon  ,  Maule  ,  Manies ,  etc. 


A  U  R 

3.  Ai;ricui.e  fascice.  Auricula  Jcisclata.  Nob. 

A.  testa  oçato-conicâ  ,  turbinatâ  ,  basi  atté- 
nua ta  ,  Iccvigatâ  ,  nitidà  ,  albido-cœrulescente  , 
JùU'o-fasciatâ  ;    spirâ    bret-'issimâ  y    colum»llà 
quadriplicatâ  y  labro  dextro  dentato. 

Celte  coquille  est  bien  voisine  de  l'Auricule 
coniforme  {^Bulimus  conifbrmis  Brcg.  n°.  72.)^ 
mais  elle  se  caractérise  constamment  d'une  ma- 
nièie  si  tranchée,  que  nous  ne  pensons  pas 
qu'on  la  confonde  avec  elle.  Sa  taille  est  petite  ; 
elle  est  de  forme  ovalaire  ,  conique  ,  plus  large 
à  la  base  que  la  plupart  des  Conovules ,  parce 
que  son  ombilic  ,  fortement  évasé  ,  occupe  un 
assez  grand  espace  ;  la  spire  est  courte  ,  réguliè- 
rement conique  ,  formée  de  huit  à  neufs  tours- 
aplatis  ,  très-rapprochés  ;  l'ouverture  est  longi- 
tudinale, fort  étroite  postérieurement,  un  peu 
plus  évasée  antérieurement  ;  la  columelle  pré- 
sente quatre  plis  ,  dont  les  inférieurs  sont  les  pks 
gros  ;  le  bord  gauche  n'est  sensible  qu'à  la  base 
de  la  columelle  ,  il  se  renverse  au-dessus  de  l'om- 
bilic en  le  laissant  ouvert  ;  le  bord  droit  est  tran- 
chant ,  s'épaississant  im  peu  en  dedans  ;  il  est 
chargé  vers  l'ouverture  de  quatre  ou  cinq  dents 
assez  saillantes,  et  il  n'est  pas  strié.  Toute  la 
coquille  e.st  lisse,  polie,  brillante,  de  couleur 
Lhtnc-bleuâire ,  interrom))ue  par  quatre  ou  cinq 
zones  brunes  ,  régulières  et  transverses. 

Nous  ignorons  sa  patrie.  Elle  a  i3  millimètres 
de  long  sur  9  de  large. 

9.  Auriccle  cornée.  Aiiricula  cornea.  Nob. 

A.  testa  ovato-conijbmxi ,  translucidâ ,  trans- 
l'ersim  substriatd ,  corneo-griseà  ;  spirâ  breçi , 
obtus J,  sœpè  erosâ;  aperturâ  angustâ,  elongatà; 
columellà  bipltcatâ  ,  basi  albâ  y  labro  ienut , 
acuto. 

Coquille  qui ,  comme  la  précédente ,  appar- 
tient à  la  section  des  Conovules;  elle  est  ovalaire, 
coniforme  ,  à  spire  un  peu  plus  alongée  que  dans 
l'espèce  que  nous  venons  de  décrire,  peu  épaisse 
et  translucide;  sa  couleur  est  celle  de  la  corne 
un  peu  brunâtre;  sa  surface,  qui  est  brillante  et 
qui  paroît  li^se  à  l'œil  nu,  est  souvent  couverte 
de  stries  superficielles,  transverses,  peu  régc- 
lières,  coupées  longitudinalement  par  des  a>  -  ^ 
croissemens  plus  ou  moins  serrés.  T^a  spire  rac- 
courcie est  composée  de  sept  à  huit  tours;  elle  est 
obtuse  au  sommet,  parce  que  cette  partie  est 
rongée,  comme  cela  a  lieu  dans  beaucoup  de  co- 
quilles d'eau  douce,  re  qui  nous  fait  présumer 
que  celle-ci  y  vit  aussi;  les  sutures  sont  simples 
et  superficielles;  l'ouverture  est  longue  et  étroite, 
elle  se  termine  postérieurement  par  un  angle  fort 
aigu;  la  columelle  est  munie  de  deux  plis  simples 
et  peu  saillans,  l'intérieur  se  continne  avec  le 
bord  gauche  qui  devient  alors  saillant  à  la  base 
de  la  columelle,  il  est  blanc  dans  cet  endroit;  la 


A  U  R 

It^Vre  droite  est  mince  et  traucliaDie,  sans  stries 
ui  dénis  à  l'iniérieur. 

Loni;ucur  11  millimètres,  largeur  5.  HaLiie 
New-Yorck. 

10.  AuRicoLE  livide.  Auricula  lii>ida.  Nos. 

A.  testa  conoideâ  ,  Icecigatà,  albido-lwidà  vel 
fufescente ;  spirà  brevi  ,  conicâ;  aperturà  elon- 
gatâ,  angustâ/  columellâ  quadridentatâ  ;  basi 
caslaneà  ,  labro  dextro  inlus  multidcntalu. 

Nous  ignorons  Vhahit-it  de  cette  espèce,  elle 
nous  a  été  comniuniquce  par  M.  Marmin  avec 
son  obligeance  accoutumée:  elle  a  la  Ibrme  d'uu 
cône  et  sa  taille  approche  beaucoup  de  celle  de 
l'Auricule  conitorme  (_Bu/i/iiusconifbn>iisBRVG.), 
mais  elle  s'en  dislingue  constammentj  la  spire, 
régulièrement  conoide,  est  courie  et  pointue, 
elle  lait  à  peu  près  le  quart  de  la  longueur  totale; 
elle  est  formée  de  neuf  à  dix  tours  très-serrés, 
aplatis,  séparés  par  une  suture  superficielle.  Le 
dernier  tour,  fort  grand,  est  lisse  et  poli  comme 
la  spire  elle-même,  il  est  atténué  à  la  base.  L'ou- 
verlure  est  longitudinale,  éiroile,  plus  large  à  la 
base;  la  columelle  est  chargée  de  quaire  plis 
dont  le  postérieur  est  le  plus  petit  ;  le  bord  gauche 
ne  se  voit  pas  sur  l'avani-dernier  tour,  ce  n'est 
qu'à  la  base  de  la  columelle  qu'il  se  montre  épais, 
arrondi,  bien  lisse,  brillant,  et  toujours  coloré 
en  brun  châtain;  il  n"y  a  point  d'ombilic  ,  le  bord 
droit  tranchant  s  épaissit  en  dedans,  oii  il  pré- 
sente un  assez  grand  nombre  de  dents  saillantes 
blanches.  La  couleur  de  celte  coquille  est  le  plus 
ordinairement  le  blanc  fauve,  livide  et  peu  foncé, 
passant  à  une  teinte  plus  obs.ure  au  sjmmel; 
quelquefois,  mais  rarement,  sa  couleur  reste  par- 
tout d'un  brun  obscur,  mais  la  base  de  la  colu- 
melle reste  toujours  de  la  même  couleur. 

Longueur  i8  millimètres,  largeur  il.  Il  3'  a  des 
individus  d'une  plus  grande  taille. 

11.  AuRicnLE  à  deux  plis.  Auricula  biplicata. 

NOB. 

'A.  testa  conicâ,  turbinatâf  lœvigatâ,  castaneo- 
fuscâ;  spirâ   hi^vi ,  conicâ j  aperturà  longà,  ad 
basini  dilaiaiâ;  columellâ  biplicata;  labro  dex- 
tro acuto,  intiis  obsolète  striato;  umbilico  itijun- 
dibuliformi ,  partirn  obtecto. 

On  ne  sauroit  confondre  cette  espèce  avec  au- 
cune de  celles  qui  font  partie  de  la  section  des 
Conovules;  elle  acquiert  la  même  taille  que  l'Au- 
ricule coniforme,  mais  elle  a  des  caractères  par- 
ticuliers dans  la  coloration,  la  forme,  le  nombre 
des  plis  columellaiies,  qui  la  distinguent  parfaite- 
ment. Elle  est  réf^ulièremenl  conique ,  mais  plus 
étroite  et  plus  longue  que  les  précédentes  rela- 
tivement à  la  taille;  sa  spire  est  fort  courie,  co- 
nique, pointue,  ne  présentant  que  sept  tours  dont 
les  sutures,  superficielles,  sont  peu  régulières; 
cetie  spire  occupe  à  peu  près  le  cinquième  de  la 


A  U  R 


9» 


coquille;  le  dernier  tour,  qui  est  fort  grand,  est 
lari;ement  ombiliqué  à  la  base;  cet  ombilic,  in- 
ioudibulifuruie,  est  eu  partie  couvert  par  la  lèvre 
gauche,  et  il  est  séparé  du  reste  de  la  surface 
par  un  angle  obtus  qui  le  limite  nettement.  L'ou- 
verture est  fort  longue  ,  rétrécie  postérieurement, 
elle  s'évase  à  la  base;  la  columelle  est  munie  de 
deux  plis  seulement,  dont  l'un,  le  postérieur,  est 
fort  gros,  blanc  et  subdivisé  à  la  base,  l'autre 
antérieur  est  peu  saillant  et  se  voit  à  peine.  Le 
bord  gauche  n'est  sensible  qu'à  la  base  de  la  co- 
lumelle; il  s'élargit  considérablement ,' se  ren- 
verse au-dessus  de  l'omljilic  sans  le  boucher,  et 
s'amincissant  ensuite,  il  se  courbe  à  sa  base  pour 
se  joindre  au  bord  droit;  ce  bord  est  mince, 
tranchant,  s'épaissit  à  l'intérieur  où  il  est  garni 
de  plis  peu  saillans  et  nombreux.  La  couleur  de 
cette  coquille  est  partout  d'uu  brun  foncé  un 
peu  grisâtre ,  excepté  la  dent  culumellaire ,  la 
plus  grosse,  qui  est  blanche. 

Longueur  22  miUim.,  largeur  12. 

12.  Aomcci.E  de  Tours.  Auricula  turonensi'. 

NoB. 

A.  testa  conoidtâ ,  turbinatâ  ,  hvvigatâ;  spirâ 
brevi ,  obtusâ;  aperturà  elongatâ ,  ajigustâ;  CO' 
lumellâ  triplicatâj  plicis  mmiinis  ;  labro  dextro 
iniiis  multiplicato. 

Nous  ne  croyons  pas  que  l'on  ait  cité  jusqu'à 
présent  une  seule  espèce  d'Auricule  fossile  qui 
pût  se  rapporter  nettement  ,  et  sans  laisser  de 
doutes,  à  la  section  des  Couuvules.  Nous  en  pos- 
sédons depuis  quelque  temps  uue  espèce  qui 
vient  des  fjluuières  de  la  Touraiue,  où  elle  pa- 
roit  bien  rare,  car  nous  n'avons  jamais  vu  que  le 
seul  individu  que  nous  possédons  et  que  nous 
avons  acquis  avec  beaucoup  d'autres  fossiles  de 
la  même  localité.  Cette  espèce  est  d'une  petite 
taille;  la  spire  est  conique,  courte,  obtuse,  coaj- 
posée  de  six  tours  fort  courts  et  aplatis,  séparés 
par  une  suture  simple,  régulière  et  peu  jirofonde. 
Le  dernier  tour  présente  à  peine  à  la  base  une 
trace  de  la  fente  ombilicale;  l'ouverture  est  iort 
étroite,  un  peu  évasée  anténeinemeni;  la  colu- 
melle ollie  trois  petits  plis  peu  saillans,  les  de«x 
postérieurs  sont  fort  rapprochés  l'un  de  l'autre, 
l'antérieur  est  plus  isolé;  la  Icvre  droite  ,  nu  peu 
obtuse,  est  striée  à  l'intérieur  dans  toute  sa  lon- 
gueur. Toute  la  coquille  est  lisse  et  polie,  sa  lon- 
gueur est  de  II  millimètres,  sa  largeur  de  7. 
Fossile  en  Touraine. 

Nous  observerons  que  cette  espèce  a  beaucoup 
d'analogie  avec  uue  variété  de  l'Auricule  coni- 
forme; on  pourroit  la  considérer  comme  un  sub- 
analogue. 

Les  quatre  espèces  que  nous  allons  décrire  ap- 
partiennent à  une  petite  section  bien  distincte 
des  Coaovules ,  quoiqu'elles  en  conservent  la 
forme.  lU.  de  Ferussac  avoit  fait ,  avec  les  dcjx 

ai  -^ 


97  A  U  R 

seules  espèces  qu'il  connoissoit,  la  section  des 
Cassidiiles,  placée  à  la  suile  des  Conovules  dans 
le  genre  Auiicule.  Ce  petit  groupe,  que  nous 
cioyons  fluviatile  ou  des  eaux  saumâtres,  pour- 
loit  bien ,  par  la  suile ,  lorsque  l'animal  sera 
connu,  constituer  uu  petit  genre  caraciénsi^  par 
Jeux  plis  columellaires  fort  gros;  la  lèvre  droite 
très-dlargie  et  épaissie  en  dedans,  à  bourrelet 
tronqué  posténeuremenl ,  pour  donner  naissance 
à  une  écbancrure  assez  profonde  entaillée  dans 
le  bord  droit;  une  côte  obliquement  décurrenle 
à  la  base  de  la  coquille,  circonscrivant  un  ombilic. 

\i'Auricula  Jelis  Lamk.  {Biiiimus  auris  Jelis, 
Rrog.  n°.  77.  )  figurée  dans  l'Atlas  de  ce  Dic- 
tionnaire, pi.  460.  fîg.  5.  a.  b.  peut  donner  une 
juste  idée  du  groupe  des  Casstdules  et  oflrir 
le  moyen  de  juger  les  autres  par  analogie. 

i3.  AuBicuLE  noyau.  Auricula  nuclcus.  Feu. 

A.  testa  oi'ato-conicâ,fusco-nigricante,  ali- 
t/U(niîisper  albo  Jasciatà.,  tenuissinié  striatâ  j 
spirà  conicâ  exertiusculâ  ,  oblusùj  coluinellâ  bi- 
plicatâ;  lahm  dcxtro  valdà  inciassato  ,  postice 
resecto. 

Ferus.  Prod.  pag.  lo5.  n°.  26. 

Marttn.  Univ.  conch.  t.  2.  tah.  6-j.fig.  exter. 

Coquille  ovalaire  ,  conoide;  à  spire  médiocre, 
conique,  obtuse  au  sommet,  composée  de  six  à 
sept  tours  aplatis,  plus  larges  que  dans  les  Co- 
novules proprement  dits,  séijaiés  par  une  suture 
régulière  moins  superllcielle.  Le  dernier  tour  est 
beaucoup  plus  grand  que  tous  les  autres  réunis, 
il  forme  les  trois  quarts  de  la  coquille,  il  est 
sirié  transversalement  ainsi  que  la  spire;  ces  stries 
sont  fines  ,  peu  profondes ,  régulières  ,  serrées  ;  la 
base  de  la  coquille  est  atténuée,  mais  moins  en 
général  que  dans  les  Conovules;  il  y  a  un  om- 
bilic circuuscrit  par  une  côte  oblique,  saillante, 
blancliàlre,  qui,  partant  du  bord  gauche  vis-à- 
vis  l'espace  qui  sépare  les  deux  dents  columel- 
laires ,  aboutit  à  la  base  de  l'ouveituie  ;  celle-ci 
est  alougée,  longitudinale,  rélrécie,  plus  large 
antérieurement  et  postéricuiemeut  que  dans  le 
milieu;  le  bord  gauche,  très-minte  et  peu  sen- 
sible postérieurement,  se  détache  vers  le  milieu 
de  la  longueur  de  la  columelle  ,  reste  plat,  et 
comme  dans  la  plupart  des  Casques,  par  exem- 
ple, forme  une  lame  qui  couvre  l'ombilic;  c'est 
dans  cet  endroit,  et  sur  la  columelle,  que  se 
voient  deux  plis  simples  et  obliques^  peu  saillans 
et  obtus;  ce  bord  gauche,  après  être  descendu 
perpendiculairement  jusqu'à  la  base  de  la  co- 
quille, se  joint  au  bord  droit  en  formant  un  arc 
de  cercle  et  sans  changer  de  largeur.  Le  bord 
droit  est  garni  d'un  bourrelet  saillant  eu  dedans 
et  en  dehors,  il  est  aplati  et  partagé  dislincte- 
meiit  en  deux  parties;  la  plus  longue  uniformé- 
ment de  la  mêa:e  largeur ,  et  se  ternnnnnt  par  une 


A  U  R 

troncature  où  le  bord  s'amincissant  subitement, 
forme  une  échancrure  arrondie,  entièrement  en- 
taillée dans  son  épaisseur;  cette  entaille  termine  le 
borda  l'endroit  de  sa  jonction  à  l'a  vaut-dernier  tour. 
Toute  celte  coquille  est  d'un  brun  foncé  obscur, 
quelquefois  un  peu  grisâtre;  plnfieurs  individus 
sont  ornés  de  quelques  bandes  blanches  au  nombre 
de  trois  ou  quatre;  le  bord  droit  et  le  gauche, 
jusqu'au  second  pli,  sont  de  couleur  fauve  clair. 

Longueur  16  millim.,  largeur  10. 

Nous  ne  connoissous  pas  son  habitation.  Mar- 
tyn  la  dit  d'Otaiti. 

14.  AcnicoLE  de  Belette.  Auricula  mustelina. 

NoB. 

A.  teslâ  ovato-conoideâ  ,  siibventricosâ,  tenue 
strialâ,  albidâ,  quatuor  zonts  mfis  ,  inccqualibiis 
cinctâ ;  aperturà  longitudinali,  angustatâ  niedio; 
coluinellâ  biplicatâj  plicis  magnù;  labro  dextro 
niarglnato. 

Cette  jolie  coquille  avoisine  pour  sa  taille  V Au- 
ricula Jelis  ;  elle  est  plus  grande  que  l'espèce 
précédente,  sa  forme  est  semblable;  la  spire  est 
un  peu  moins  saillante  et  cependant  moins  ob- 
I  tuse,  elle  est  régulièrement  conique,  et  formée 
I  de  sept  tours  aplatis;  le  dernier  tour  est  très- 
grand,  terminé  par  une  ouverture  aussi  haute 
que  lui;  il  est  orné,  ainsi  que  lous  les  autres,  de 
stries  fines,  régulières,  superficielles;  atténué  à 
la  base,  il  est,  comme  dans  l'espèce  précédente, 
muni  d'un  ombilic  étroit,  circonscrit  par  un 
angle  saillant  tout  blanc.  L'ouverture  a  la  même 
forme,  rétrécie  dans  le  milieu  et  longitudinale; 
la  columelle  porte  deux  gros  plis  obliques  en 
sens  inverse,  saillans,  sublamelliformes;  le  bord 
gauche  est  fort  large,  le  droit,  moins  large  à  la 
base,  augmente  insensiblement,  postérieurement 
et  en  dedans ,  où  il  fait  une  saillie  considérable 
dans  l'ouverture  et  la  rétrécit  d'une  manière  no- 
table; il  se  termine  brusquement  par  une  écban- 
crure profonde,  partagée  en  deu.x  parties  inégales 
par  une  petite  dent.  L'Auricule  de  belette  est  agréa- 
blement ornée'de  quatre  zones  brunes  de  largeur 
inégale  sur  un  fond  blanc  de  lait;  la  plus  étroite 
de  ces  bandes  brunes  est  placée  au  bord  de  la 
suture,  de  sorte  qu'elle  se  voit  sur  toute  la  spire  ; 
les  bords  de  l'ouverture,  ainsi  que  les  plis  co- 
luraellaires,  sont  d'un  blanc  rosé  d'une  grande 
fraîcheur.  Cette  jolie  espèce ,  encore  fort  rare 
dans  les  collections,  est  longue  de  18  tnillim.  et 
large  de  12.  Sa  patrie  est  inconnue. 

i5.  AuRicuLE  labrelle.  Auricula  labrella.  Nos. 

A.  testa  ofato-acutâ,  tenuiter  striatâ ,  griseo- 
fulvâ,  basi  attenuatâ;  spirâ  elongatâ ,  acuiâ; 
anjractibus  rotundatis ,  marginatis  ;  columtllâ 
biplicatâj  labm  incrassato ,  marginato. 

Nous  soupçonnons  que  celte  espèce  est  la  même 
que  celle  que  M.  de  Ferussac  a  nommée  Auricula 


A  U  R 

faba  dans  son  Prodrome  ;  il  l'inditfue  de  l'IIe-dè- 
Fiance,  et  celle  que  nous  poss(?don3  en  vient 
aussi;  il  la  croit  intermédiaire  entre  les  Cono- 
vules  et  la  section  des  Cassidules,  nous  croyons 
qu'elle  doit  faire  partie  de  celte  dcunièrc.  Comme 
Î\I.  de  Ferussac  ne  donne  ni  description ,  ni  fijjure 
de  cette  espèce,  il  ne  nous  a  pas  été  possible  de 
nous  assurer  positivemcntsinous  taisions  undouble 
emploi.  L'auricule  labrcUe  est  fort  remarquable  ; 
avec  tous  les  caractères  des  deux  précédcuies  es- 
pèces,  elle  a  celui  bien  particulier»  d'avoir  une 
spire  beaucoup  plus  alongée,  ce  qui  la  rend  plus 
ovale  et  plus  longue;  sa  base  est  aussi  plus  étroite 
et  plus  atténuée,  quoique  présentant  aussi  un 
onii)ilio  circonsciit  par  un  angle  saillant  et  blanc, 
loi'sque  le  reste  de  la  coquille  est  d'un  brun  gri- 
zAtie  un  peu  plus  foncé  à  la  spire.  Cette  partie 
est  composée  de  six  tours  arrondis ,  finement 
striés  et  marginés  ;  le  dernier  tour,  plus  grand 
que  tous  les  autres  réunis,  est  subglobuleux,  line- 
meut  et  régulicrement  strié  comme  les  premiers; 
l'ouverture  est  petite,  le  bord  gauche  est  sensible 
dans  toute  son  étendue,  et  saillant  seulement  à 
la  i>ase,  un  peu  avant  de  se  réunir  au  bord  droit  ; 
l.t  colntnelle  est  obli([ue  et  munie  de  deux  gros 
plis;  le  bord  droit,  très-épais,  forme  en  dehors 
un  bourrelet  arrondi;  en  dessus,  il  est  aplati  et 
suillant  en  dedans,  il  rétrécit  .beaucoup  l'ouver- 
ture dans  le  milieu;  il  est  tronqué  postérieure- 
nu'nt,  et  l'éihancrure  qu'il  forme  n'est  point  ar- 
rondie comme  dans  les  deux  espèces  que  nous 
avons  décrites. 

Longueur  12  millim.  ,  largeur  7. 

Habite  à  l'Ile-de-France.  Elle  est  probablement 
lacustre. 


16.  AnaicuLE  angistome.  AuricuLi  angistoma. 

Ndti. 

A.  testa    opato-elongatà ,   lœvigatâ  ,  nitidâ , 

Jlafâ j spirâélongatâ ,  conicâ  ,  obtusâ ;  basi  atte- 

nuatài  apertuiû  a^gustatâ;  columeliâ  bidentatâ; 

labro   dcxtro  valdà  iniùs   marginato ,  crenuto , 

postice  intemipto. 

Coquille  ovale-oblongue  ,  à  spire  alongée,  ob- 
tuse, formée  de  sept  tours  à  peine  convexes ,  mais 
assez  larges,  à  suture  simple  très-superlicielle.  Le 
dernier  tour  est  un  peu  plus  grand  que  la  moitié 
de  la  coquille  ;  il  est  légèrement  atténué  à  la  base  , 
et  il  est  dépourvu  de  cet  angle  circonscrivant  un 
ombilic  :  ici  à  peine  si  l'on  voit  une  fente  ombi- 
licale couverte  par  le  bord  gauche.  L'ouverture 
est  longitudinale,  très-étroite,  grimaçante;  la 
coiumelle  offre  à  sa  base  deux  plis  sàillans  et 
obliques;  le  bord  gauche,  très-mince  sur  l'avant- 
deiuier  tour  où  il  s'applique ,  s'arrondit , s'épaissit , 
e<  s'élargit  à  la  base  où  il  se  courbe  pour  gagner 
le  bord  droit.  Ce  bord  n'est  point  marginé  au- 
dehors,  comme  dans  les  espèces  précédentes, 
sou  bourrelet  est  fort  saillant  en  dedans,  il  est 


A  L  R 


9- 


tronqué  postérieurement ,  mais  l'échancrure  qui 
en  résulte  est  très-petite;  ce  bourrelet,  de  couleur 
blanche,  a  cela  do  remarquable,  d'clre  denté  dans 
toute  sa  longueur.  La  coquille  est  toute  lisse, 
[lolie  et  brillante;  elle  est  partout  d'un  fauve  clair 
])lus  foncé  au  sommet.  Elle  a  iG  millitn.  de  long 
sur  7  de  large.  Nous  ignorons  sa  patrie. 

17.  Aop.iccLE  conovuliforme.  Aurlcul<i  cono- 
l'uliforniis.  Nob. 

A.  testa  ovato-ventricosâ ,  suhglohulosû ,  ie- 
nutssimè  striaiâ  ,•  spirâ  conico-depressà  ;  apet- 
turâ  seinilunan  j  labro  de.rtrn  crasso  non  repli- 
cato;  colmnellâ  marginatâ  ,  aliqttantisper  iiru- 
plicatâ. 

Nob.  Dcscript.  des  Coq.Joss.  des  eni>.  de  Paris, 
tom.  3.  pag.  67.  n°.  l.  pi.  S.  fig.  9.  10.  1 1.  16. 

Nous  sommes  restés  dans  le  doute  à  l'égard  de 
cette  coquille  qui  avec  la  forme  des  Conovules, 
n'en  présente  pas  la  plupart  des  caractères  :  mal- 
gré cela  nous  ne  voyons  aucuns  genres  où  elle 
convienne  mieux  que  celui-ci ,  à  moins  que  d'en 
établir  un  exprès  pour  elle,  ce  qui  nous  semble 
peu  nécessaire.  Elle  est  ovale,  globuleuse,  terminée 
par  une  spire  pointue  surbaissée,  composée  de 
huit  à  neuf  tours  rapprochés;  le  dernier  est  plus 
grand  que  tous  les  aulres,  atténué  à  la  base  et 
dépourvu  d'ombilic;  il  est  finement  strié  dans 
toute  son  étendue  ainsi  que  la  spire;  ces  stries 
transverses  sont  fines,  serrées,  régulières,  peu  pro- 
fondes, on  les  voit  à  peine  à  l'œil  nu.  L'ouverture 
est  gi'ànde,  semi-lunaire,  évasée  à  la  base  ,  ré- 
Irécie  au  sommet;  la  columellû  n'a  le  plus  sou- 
vent ni  stries,  ni  plis.  Nous  avons  un  individu  qui 
offre  un  pli  peu  saillant  à  sa  base.  Le  bord  droit 
est  épais ,  arrondi ,  lisse  ,  non  marginé  en  dehors- 
et  dépourvu  de  dentelures  ou  de  stries,  comme 
dans  quelques  Conovules.  Longueur  19  miliim. , 
largeur  lo. 

Fossile  aux  environs  de  Paris ,  à  Parney  particu- 
lièrement. Cette  coquille  est  rare. 

18.  AuBicuLE  pygmée.  Auricula  minima. 
Drap. 

A.  testa  minimâ,  ovato-oblongâ,  apicè  obtusâ, 
tenuissime  striatâ  ,  diaphanâ  ,  albidâ  y  colunii  lia 
uniplicatâ;  labro  bidenlato  rejlexo. 

Carychium  minimum.  Mull.  Vemi.  pag.  I25. 
n°.  521. 

Uelix  carychium.  Lisn.  Gmex,.  ^c^.  3663  n'^' 
i56. 

Auricula  minima.  Draparnaud  ,  Moll.  de 
France  ,  pag.  5j.  pi.  "h.fig.  18.  19. 

Ibid.  Lams.  Anim.  s.  vert.  tom.  6.  pag.  \i,o. 
n".    10. 

Carychium  minimum.  Feuuss.  Prod.  pag.  100. 

n".    3. 


m 


A  U  R 


lôiJ.  PrEiFrE;\j  Coquilles  terr.  et  Jliii>.  de 
Prusse ,  pas-  b'g.  pi.  i./ig.  5.  6.  et  pi.  "b.fg-  40. 
41- 

Nous  croyons  que  c'est  à  tort  que  M.  de  Fe- 
lussac  a  compris  sans  y  mettre  de  doute,  dans 
lu  synonymie  de  celte  espèce,  le  Bulinius  ini- 
iiimus  de  Bruguière  ;  n'ayant  pas  lu  la  descrip- 
tion et  les  citations  de  cet  auteur  ,  et  s'en  rappor- 
tant à  la  seule  annlouje  du  nom ,  il  n'a  pas  vu  que 
le  Bnlimus  de  Bruguière  dtoit  une  coquille  d'eau 
douce,  la  même  que  V Hélix  minuta  de  WuUer 
[Verni,  piig.  101.  «".  299.),  fort  diflérenle  du 
Carychium  miniinum  du  même  auteur  (;;f/jj.  i25. 
«".  521),  et  que  Bruguière  n'a  mentionné  nulle 
part.  (]eite  erreur  devient  d'autant  plus  sensible 
que  Bruguière  dit  qu'il  a  trouvé  son  Bulvniis 
miniinus  dans  la  Seine ,  tandis  que  Muller  et 
Uraparnaud  donnent  pour  liabitation  du  Cary- 
chium minimum  les  lieux  humides  sur  les  feuilles 
ptniiries.  Nous  doutons  que  cette  coquille,  qui  a 
un  aspect  particulier  ,  et  qui  vil  loin  de  la  mer, 
soit  une  Auricule  véritable  comme  l'a  pensé 
IVI.  Lamarck  d'après  Draparnaudj  elle  doit  donc 
faire  une  petite  section  à  part,  ainsi  que  quelques 
auires  qui  lui  sont  analogues,  et  que  nous  n'avons 
pas  sous  les  yeux.  JM.  de  BluinviUe  dit  dans  son 
Traite  de  Malacologie  ■!  nouvelles  additions  et  cor- 
vecilons,  pag.  634.)  q"e  les  espèces  de  la  section 
E.  du  genre  Auricule,  espèces  qui  sont  turri- 
culées,  et  sana  plis  àla  columelle,  ne  doivent  pas 
rester  parmi  les  Auricules ,  parce  qu'elles  sont 
operculées;  que  M.  Gray  et  d'aulres  savansauglais 
lui  ont  aflirmé  ce  fait, 

Il  est  certain  que  l'Auricule  burinée  de  Dra- 
parnaud  ,  que  M.  de  Ferussac  a  rangée  parmi  les 
Caiycbies,  n'a  en  aucune  façon  l'aspect  de  ce 
genre,  et  encore  moins  celui  des  Auricules;  aussi 
M.  Lamarck  a-t-il  eu  soin  de  ne  pas  l'y  admettre. 
Cette  coquille  apparlier.droit  au  genre  Cyclos- 
tome,et  non  aux  l'aludines,  s'il  est  vrai,  comme 
le  dit  Draparnaud  ,  que  son  animal  vit  dans  les 
bois  sur  les  mousses.  Il  est  à  présumer  que  les 
personnes  qui  rapportent  celte  espèce  aux  Falu- 
diues  se  trompent,  ou  il  faut  supposer  que  Dra- 
parnaud, d'ailleurs  si  exact  dans  ses  citations,  a 
éié  iiiduit  en  erreur  sur  sa  manière  de  vivre. 
Toutes  ces  incertitudes  nous  démontrent  qu'il  est 
nécessaire  d'observer  de  nouveau  ce  genre  Cary- 
cliie,  et  la  peutesse  des  animaux,  les  plus  petits 
peut-être  des  ÎMollusques  uniloculaircs,  n'est  pas 
un  des  moindres  obslnclcs  qui  puisse  s'opposer  à 
décider  eiiGn  leurs  rapports. 

Si  l'on  compare  la  phrase  caractéristique  que 
nous  avons  donnée  de  l'Auricule  pygmée  avec 
celle  de  31.  Lamarck,  on  s'apercevra  que  nous 
y  avons  apporté  quelques  cliangemcns;  après  un 
examen  atlcnlil  à  une  forte  loupe,  unus  avons  re- 
connu que  la  coquille  dont  il  est  question  est  siriée 
longiludinalement ,  quoique  cependant  quelques 


A  Tj'  R 

individus  soient  lisses;  mais  on  reoonnoîl  que  cenx- 
là  sont  roulés.  Celte  coquille  ,  qui  a  à  peine  une  li- 
gne de  longueur,  estovalaire,  alongée,  obtuse  au 
sommet  ;  la  spire  formée  de  six  ou  sept  tours  est 
plus  longue  que  le  dernier;  ces  tours  sont  arron- 
dis ,  bien  séparés  par  une  suture  assez  profonde. 
Le  dernier  tour  est  court  et  globuleux,  à  peine 
ombiliqué  à  la  base;  l'ouverlure  est  arrondie,  le 
bord  gauche  est  épais  ,  étalé  sur  l'avant-dernier 
tour,  il  se  relève  à  la  base  de  la  columelle  ,  et  se 
prolonge  eu  s'arrondissant  au  moment  de  se  cour- 
ber pour  se  joindre  au  bord  droit;  il  s'élargit  un 
peu  et  donne  naissance  à  une  dent;  la  columelle 
est  oblique,  et  elle  ne  présente  qu'un  seul  pli 
assez  saillant;  le  bord  droit  épais,  renversé  en 
dehors  en  bourrelet  marginal,  est  pourvu  d'une 
dent  plus  saillante  que  celle  que  nous  avons  men- 
tionnée. Les  plus  grands  individus  decette  espeœ 
n'ont  pas  deux  millimètres  de  long  sur  un  de 
large.  Elle  habite  en  France  ,  en  Prusse  ,  en 
Suisse,  etc.;  dans  les  lieux  humides,  sous  les 
pierres  ,  les  bois  ou  les  feuilles  pourries. 

jg.  Adbicule  grimaçante.  Auricula  ringens. 
Lamk. 

A.  testa  oi>atâ,  turgidulâ ,  transversim  striijtâ ; 
stnis  tenuissiniiS)  regularibus;  columellâ  obliqua, 
rnarginatâ ,  basi  truncatâ,  biplicatâ ;  labro dextro 
obliqua ,  1-eJlexo  ,  in  medio  injlato  et  dentato. 

Lamk.  Ann.  du  Mus.  tom.  4-  pag.  435.;  et 
tom.  8.  pi.  6o.J/g.  1 1 .  a.  b. 

Ibid.  Anim.  s.  vert.  tom.  j.pag.  SSg.  «">.  3. 

NoB.  Descrip.  des  Coq.Jbss.  des  env.  de  Paris, 
pî.  Q.Jg.  16.  17. 

Marginella.  Ménabd  de  la  Grote,  Ann.  du 
Mus.  tom.  17.  pag.  53i. 

Lorsque  nous  donnâmes  la  synonymie  de  cette 
espèce,  dans  notre  ouvrage  sur  les  c(  quilles 
fossiles  des  environs  de  Paris,  nous  confondîmes  , 
comme  M.  de  Ferussac  l'avoit  également  fait, 
plusieurs  espèces  à  titre  de  variété;  aujourd'hui  , 
que  nous  avons  fait  de  nouveau  un  examen  ap- 
profondi de  ces  coquilles,  nous  croyons  qu'il  est 
possible  de  donner  de  bons  caractères  [lour  les 
distinguer.  Les  variations  continuelles  dans  les- 
quelles se  sont  trouvés  les  auteurs,  relativement  à 
ces  coquilles  singulières,  nous  avoit  donné  l'opi- 
nion qu'elles  pourroient  bien  former  un  petit 
genre;  cette  idée  devient  plus  probable  pour 
nous  ,  lorsque  nous  voulons  trouver  des  rapports 
réels  avec  des  genres  dans  lesquels  on  a  voulu 
essayer  do  les  placer.  Nous  ne  sommes  cepen- 
dant point  encore  assez  éclairés  pour  le  proposer 
définitivement  ,  la  connoissance  de  l'animal  étant 
une  condition  indispensable,  quand  il  existe  tant 
de  rapports  avec  des  genres  très-éloignés  appar- 
tenant à  des  familles  et  à  des  classes  diflérenles. 

Kous  pensons  que  les  seules  coquilles  qui  doi- 


A  U  R 

vent  rester  dans  l'espèce  de  M.  Laraarck,  VAuii- 
cula  rijigens  telle  qu'il  l'a  connue,  sont  celles  qui 
proviennent  des  environs  de  Paris  et  de  Va- 
lopnes. 

De  toutes  les  espèces  de  ce  groupe,  celle-ci 
leàte  conslarament  la  plus  petite;  elle  est  glo- 
buleuse, pointue,  formée  de  cinq  tours  arrondis, 
dont  le  dernier  est  beaucoup  plus  grand  que  tous 
les  autres;  le  sommet  est  poiniu;  la  suiure  est 
simple  et  médiocrement  profonde,  toute  la  sur- 
lace extérieure  est  régulièrement  et  linemeut 
striée  ;  les  stries  sont  simples  ,  arrondies  ,  étroiles , 
lisses,  et  l'inlervalle  qui  les  sépare  est  lisse  aussft 
L'ouverture  est  ovalaire,  subtrigone,  rélrécie  par 
deux  plis  columellaires  trcs-saillans  situés  à  la 
base  de  la  columelle  ,  et  souvent  une  dent  obli- 
que placée  à  sa  partie  postérieure.  Le  pli  anté- 
rieur se  renverse  en  dehors  en  se  con tournant 
sur  la  columelle  ,  disposition  qui  produit  une 
sorte  d'échancrure  comparable  à  celle  de  quel- 
ques Buccins;  le  bord  gauche  est  épais,  large- 
ment étalé  ,  mais  bien  nettement  circonscrit  ;  il  se 
contourne  à  labasede  la  coquille,  borde  en  dehors 
l'échancrure  qui  s'y  trouve,  et  se  continue  avec 
le  bord  droit  ;  celui-ci ,  bien  arrondi  en  bourrelet , 
s'épaissit  et  devient  plus  saillant  dans  le  milieu, 
ce  qui  contribue  à  rétrécir  notablement  l'ouver- 
ture ,  il  descend  plus  bas  que  la  columelle  :  ce  qui 
est  un  des  bons  caractères  qui  distinguent  celte 
espèce. 

Longueur  des  plus  grands  individus  5  mil'im. , 
largeur  3. 

"Très-commune  aux  environs  de  Paris  dans 
les  sables  du  calcaire  grossier;  non  mnins  répan- 
due dans  ceux  de  Hauieville,  près  Valognes. 

20.  Adbicdle  buccinée.  Auricula  buccinea. 

A.  testa  minuta  ,subovatâ  ,  inflatâ ,  laeingatâ; 
spirâ  brevi  ,  acutâ  ;  colimiellâ  Iriplicatâ  ;  plicis 
acutisj  labro  ser.estro  expanso ,  adnato ,  aliero 
marginaio  ,  in  rnedio  inflaio,  non  crenato, 

Voluta  buccinea.  Brocchi  ,  Conch.  subap. 
iom.  2.  pag.  319.  n°.  23.  pi.  ù,.fig.  9. 

Ihid.  Sow.  Min.  conch.  pi.  ^Q^.fig.  2. 

Auricula  ringens.  Var.  a.  Fer.  Pnd.  pag.  109. 

Und.  NoB.  Var  A.  et  B.  Vescript.  des  Coq. 
foss.  des  env.  de  Paris,  tom*  2.  pag.  72. 

An  eadeni?  Voluta  pisum  ?  Brocchi  ,  loc.  cit. 
pag.  64a.  pi.  i^.Jig.  10. 

Cette  coquille  est  certainement  distincte  de  la 
précédente;  nous  avons  réuni  les  deux  espèces  de 
M.  Brocchi,  parce  que  son  Voluta  pisum  ,  éta- 
bli avec  une  coquille  cassée,  nous  a  semblé,  d'a- 
pj-ès  la  description  et  la  figure ,  identiquement 
semblable  au  Voluta  buccinea.  Cette  coquille  est 
toujours  beaucoup  plus  grande  que  l'Auricula 
ringens/  elle  est  globuleuse,  à  spire  courte, 
pointue;  ayant  sixtonrs  de  spire  seuleiDËDt, ils  sent 


A  U  R 


cf. 


arrondis  et  séparés  par  une  suture  peu  profonde 
et  simple.  Le  dernier  tour  est  très-globuleux, 
arrondi,  ventru,  beaucoup  plus  grand  que  tous  les 
autres,  il  est  complètement  lisse  comme  eux, 
l'ouverture  qui  le  termine  est  étroite;  la  colu- 
melle oblique  dire  à  sa  base  deux  plis  ,  dont  l'an- 
térieur forme  l'échancrure,  un  troisième  plus 
épais,  calleux,  se  remarque  à  la  partie  postérieure; 
le  bord  droit  arrondi,  raarginé  en  dehors,  se  gon- 
fle au  milieu  ,  mais  il  n'est  ni  crénelé  ni  ;.enlé;  le 
bord  gauche  s'élargit  et  s'amincit,  il  est  moins 
visible  que  dans  l'espèce  précédente;  il  se  joint 
pourtant  au  bourrelet  marginal  qui  borde  la  base 
et  le  bord  droit  de  l'ouverture. 

On  trouve  celle  espèce  à  l'état  fossile  dans  le 
Plaisantin,  dans  les  faluns  de  la  Touraine,  et 
aux  environs  d'Angers  :  dans  cette  dernière  localité 
ils  sont  un  peu  plus  alongés. 

Longueur  8  millim. ,  largeur  5. 

21.  AtiBicuLE  de  Bonelli.  Auricula  Bonelli. 
Nos. 

A.  testa  ovato-abbreviatà  ,  turgidulâ,  dégan- 
ter stiiatâj  striis-  tenuibus ,  numerosissimis  ,  an- 
gulis  minimis  lateralibus  imbricatis  /  columellâ. 
triplicatâ;  labro  dextm  incrassato  ,  valdè  margi- 
nato. 

C'est  à  M.  Bonelli ,  savant  professeur  de  Turin  , 
que  nous  devons  la  connoissance  de  celte  jolie 
espèce,  voisine  pour  ses  rapports  de  V Auricula 
ringens  et  autres  analogues.  Elle  s'en  distingue 
constamment,  et  par  le  volume  qui  est  plus 
considérai  le  que  dans  aucune  des  autres  espèces, 
et  par  la  forme  beaucoup  plus  globuleuse.  Outre 
ces  deux  caractères  saillans  ,  elle  a  la  spire  très- 
courte,  pointue,  formée  de  cinq  tours  arrondis 
dont  la  suture  est  simple;  le  dernier  tour  est 
très-grand,  globuleux,  ainsi  que  la  spire  striée 
transversalement  dans  toute  son  étendue;  les 
stries  sont  fines,  dentelées  des  deux  cotés  de 
manière  à  ce  que  les  dentelures  de  l'une  enlrent 
dans  les  angles  rentrans  de  l'autre,  et  récipro- 
quement :  cette  disposition  est  semblable  à  ce  qui' 
résulteroil  de  l'enlre-croisement  des  dents  égales 
de  deux  lames  de  scie.  L'ouverture  est  ovale- 
trigone  ,  longitudinale  ,  sinueuse  et  versante  à  la 
base.  La  columelle  est  chargée  de  trois  plis  sail- 
lans,  les  deux  antérieurs  sublamelliformes,  le 
postérieur,  plus  épais,  se  confond  par  une  base 
élargie  avec  le  bord  gauche;  le  bord  droit  est 
arrondi,  épais,  fortement  marginé  en  dehors  et 
renflé  vers  sa  base,  vis-à-vis  les  dents  columel- 
laires. 

Longueur  9  millim. ,  largeur  7.  Fossile  des 
environs  de  Turin. 

23.  AcRiccLE  marginée.  Auricula  marginata- 
NoB. 
!       A. testa     ovato-yentricosâ ,   larvigciâ j   spirâ 


^: 


96 


A  U  R 


acuiâ  ;  sutura  subcanaliculatâ  ;  lahro  slnislro  la- 
tissimoj  cohimellâ  triplicatâ ,  callo  repando  pos- 
iicè  instruciâ  ;  labro  dexlro  sub  callo  margijiato . 
m  itiedio  valdè  incrassato. 

C'est  encore  ;i  l'oLligeance  de  M.  Bonelli  que 
uous  devons  celle  espèce  remarquable:  elle  est 
petite,  ovale,  pointue,  ventrue,  toute  lisse;  les 
tours  de  spire  au  nombre  de  cinq  sont  arrondis, 
et  netlt-.iont  sépares  par  une  suture  assez  pro- 
fonde subcanaliculée;  le  dernier  tour  est  beau- 
coup plus  grand  que  tous  les  autres;  il  est  globu- 
leux, et  se  termine  par  une  ouverture  qui  seule 
caractérise  fort  bien  cette  espèce.  Le  bord  gau- 
che est  tiès-large  ,  il  s'étale  sur  presque  toute  la 
face  inférieure  du  dernier  tour.  Il  est  mince,  et  sa 
limite  seroit  diOlcile  à  apercevoir  s'il  n'étoit  plus 
lisse,  plus  brillant  que  le  reste  de  la  coquille;  il 
se.  contourne  à  la  base  autour  de  l'échanerure, 
très-pelite  ,  qui  s'y  trouve;  il  est  ordinairement 
dans  cet  endroit  chargé  de  plusieurs  sillons  irré- 
galiers,  et  il  gagne  le  bourrelet  du  bord  droit. 
La  columelle  est  munie  de  trois  gros  plis  saillans , 
et  de  plus  postérieurement  d'une  callosité  longi- 
tudinale un  peu  recourbée,  saillante,  et  couvrant 
l'ouverture  en  s'approchant  du  bord  droit  ,  entre 
lequel  elle  ne  laisse  qu'une  fente  étroite,  une 
sorte  de  petit  canal,  terminé  par  une  légère 
tchancrure  du  bord  droit  dans  l'endroit  de  sa 
jonction  sur  l'avaut-dernier  tour  :  c'est  en  des- 
sous de  cette  callosité  qu'il  faut  chercher  le 
troisième  pli  columellaire  que  l'on  ne  verroit  pas 
sans  cela.  Le  bord  droit  est  arrondi,  niarginé,  et 
largement  bordé  en  dehors,  il  s'élargit  iuférieu- 
rement  vis-ù-vis  les  plis  de  la  columelle;  il  s'a- 
platit et  devient  presque  tranchant  à  son  bord 
interne,  qui  est  subtrouqué  antérieurement.  Cette 
coquille  curieuse  ,  que  l'on  trouve  dans  les  sables 
d'Asti,  u'a  que  6  millimètres  de  long  et  4  de 
large, 

AURICULES  (les).  Auriculœ. 

M.  de  Ferussac  donna  le  premier  ce  nom  à  la 
famille  qui  rassembla  les  divers  genres  qui  avoisi- 
nent  celui  des  Auricules,  d'oii  elle  a  tiré  son 
nom.  Si  l'on  consulte  l'article  Auriculacées  ,  on 
verra  que  jM.  Lamarck  avoit  eu  le  premier  l'idée 
d'une  famille  de  cette  nature,  idée  qu'il  aban- 
donna par  la  suite  parce  qu'il  ne  trouva  pas  qu'on 
eût  des  données  suffisantes  pour  admettre  ou  pour 
rejeter  défiuiiivemeut  plusieurs  des  genres  qui 
dévoient  entrer  dans  sa  composition.  C'est  ainsi , 
comme  nous  l'avons  dit  à  l'article  Auhicule  {roy. 
ce  mot),  que  les  genres  Scarabe  et  Carychie,  l'un 
et  l'autre  terrestre,  furent  rapportés  aux  Auri- 
cules ,  et  le  Piélin  ,  qui  appartient  à  un  mollus- 
que marin ,  fut  rejeté  loin  d'elles  avec  les  Torna- 
telles.  Celte  marche,  celle  distribution  ne  parut 
pas  naturelle;  personne  ne  l'adopta,  elle  n'avoit  I 
pourtant  besoin  que  d'être  perfectionnée.  Le  temps,  ' 


A  U  R 

qui  a  conduit  à  de  nouvelles  observations,  a  fait 
counoître  que  M.  Lamarck  avoit  eu  parfaitement 
raison  d'éloigner  des  Auricules  plusieurs  des 
genres  C|ue  ,  malgré  cela  ,  M.  de  Ferussac  a  com- 
pris dans  la  famille  des  Auricules.  Nous  devoi.s 
rendre  cette  justice  à  cet  auteur,  que  ce  n  est 
qu'avec  doute  qu'il  les  y  a  laissés  :  doute  qu'il  a 
manifesté  dans  son  Prodrome  aussi-bien  qu'à 
l'article  AuRicuLE  du  Dictionnaire  classique. 

M.  Liimarck,  comme  nous  l'avons  vu, ne  seni/oit 
pas  la  nécessité  de  cette  famille  des  Auricules, 
parce  qu'il  n'admeltoit  pas  les  genres  qui  y  sont 
aujourd'hui.  M.  de  Ferussac,  qui  les  adopte  tous  , 
a  cherché  un  arrangement  convenable  cjui  les 
melle  en  rapporls.  Cette  famille  fait  partie  du 
quatrième  ordre  ,  les  Pulmonés  sans  opercules  , 
et  constitue  à  elle  seule  le  second  sous-ordie,  les 
Géhydrophylcs  (ployez  ce  mot);  six  genres  la 
composent ,  ih  sont  disposés  dans  l'ordre  suivant  ; 
Carychie,  Scarabe,  Auricule,  Pyramidelle, 
Tonialelle,  Piétin.    Voyez   ces  mots    et  surtout 

AuElCL'LE. 


AL'RICDLITE. 

M.  Dose,  dans  le  Nouveau  'Dictionnaire  d his- 
toire naturelle,  dit  cjue  l'on  donne  vulgairement 
ce  nom  à  une  espèce  de  Gryphées.  Laquelle 'r" 
tious  l'ignorons  ,  car  il  ne  fait  aucune  citation. 

AURIFÈRE.  Aurifera. 

M.  de  Blainville  avoit  créé  sous  c*  nom  un 
genre  de  Cirrhipèdes  cjue  Léach  a  proposé  suiu 
la  dénomination  diOtion  pour  le  Lepas  attrita  lie 
Linné.  Bruguièie,  dans  le  premier  volume  de  ce 
Dictionnaire,  pag.  Q6.,  a  bien  fait  sentir  la  difiâ- 
rence  de  cet  animal  avec  celui  des  Anatifes,  mais 
il  n'en  a  pas  fait  un  genre.  Le  même  animal  a 
reçu  le  nom  de  Brante  par  M.  Okeu.  Le  nom  de 
JM.  Léach  a3'ant  été  adopté  de  préférence,  c'est 
à  lui  que  nous  renvoyons. 

AURI  FORMES.  Aurifomies. 

M.  Lamarck  a  établi  une  famille  sous  le  nom 
de  Macrostomes  (roycz  ce  mot)  ,  pour  y  ra&senv- 
bler  les  genres  Haliolide,  Stomate,  Sioniatelk; 
et  Sigaret.  M.  Latreille  en  éloigna  juslement  ce 
dernier,  et  au  nom  de  Macrostomes  subslitua 
celui-ci.  Cette  famille  des  Auriformes  est  la  pre- 
mière des  Scutibranches  :  en  traitant  ce  mot, 
nous  examinerons  la  valeur  des  nouveaux  rap- 
ports que  iM.  Latreille  a  proposés  entre  cette  la^ 
mille  et  la  suivante, 

AURIS. 

Dénomination  latine  employée  par  quelques  au- 
teurs, surtout  les  anciens,  avec  une  épilnete  plus 
ou  moins  caractérisque ,  pour  désigner  les  co- 
auiUes  qui  ont  une  forme  analogue  à  celle  de 

l'oreille 


A  V  I 

l'oreille  humaine  ou  de  quelqnes  animaux,  y^nyez 

OnEItLE. 

AURISCALPIUM. 

W.  Lamarck  avoii  d^-jà  crt-û  le  genre  Analine  , 
lorsque  M.  Mi'gerle  ,  duas  le  Magasin  de  Berlin 
(1811),  le  proposa  de  nouveau  sous  ce  nom 
é^ Auriscalpiuin  qui  ue  devoil  pas  élie  adopié. 
Voyez  Aaatixe. 

AVAGNON. 

Nom  vulgaire  emplo^'é  sur  nos  côtes  de  l'O- 
céan pour  désigner  des  coquilles  (|ui  s'y  manj^ent, 
comme  les  moules.  On  fait  aussi  usa^e  du  mot 
Lavignou,  que  iM.  Cuviei  a  adopté,  pour  l'appii- 
quei  a  uu  genre  formé  de  ces  coquilles.  Il  laul 
remarquer  qu'avant  la  création  de  ce  genre,  iMé- 
fierle  l'avoit  établi  sous  le  nom  iX'Arénaire  (i'Ove- 
ce  mol),  et  Montagu  sous  celui  de  Ligule  (voyez 
aussi  ce  mot),  et  depuis  M.  Turlon  lui  a  donné 
celui  de  Listera  auquel  nous  renvoyons,  ainsi 
qu'a  JMactre  et  à  Lulraiie. 

AV12LIXE. 

Les  marchands  donnent  ce  nom,  ainsi  que  celui 
lie  Scui-ahé  ou  do  Gueule  de  luup ,  a  une  coquille 
fort  remarqiialjle^ar  sa  furme  et  ses  dents  nom- 
1  reuses,  qui  obstruent  son  ouverture;  c'est  ÏHeli.v 
s.aïubeus  de  Linné ,  Auiicula  scaïubeus  de  Lamk. 
Davila,  dans  son  Catalogue,  a  aussi  donné  le  nom 
à' Aveline  au  Tomaîjlts  Jaicmta   Lamk.    Voyez 

SCARABE  et  ToRNAXELLE. 

AVICOLE.  Ai>icula. 

Si  nous  recherchons  parmi  les  anciens  auteurs 
de  conchyliologie  l'origine  de  ce  genre,  nous  le 
trouvons  mentionné  ,  pour  la  première  fois  ,  par 
AIdrovande  (c/c  Teslaceis ,  pag.  45c));  il  le  dé- 
signe, à  cauie  du  peu  d'épaisseur  des  coquilles, 
sous  le  nom  de  Testacea  tcnuis  teatce j  il  en 
donne  une  notion  irès-courle,  et  le  compare  aux 
moules  qui  se  fixent  par  un  hyssus  de  la  mêine 
manière.  Langius,  dans  sun 'fraité,  si  bien  lait 
pour  le  temps  où  il  parut,  ne  le  distingua  nulle- 
ment, et  à  cet  égard  Lister  le  suivii.  Guaiierri 
lut  le  premier,  ce  nous  semble,  qui  ait  indiqué 
ce  genre  d'une  manière  nette  et  tranchée;  il  le 
désigne  par  le  nom  carastéri^lique  de  Cochlea 
(ilijormis ,  et  la  planche  94.  de  son  ouvrage  re- 
présente, sans  aucun  mélange,  les  espèces  qu'il 
f.onnoissoit  :  ainsi  Klein,  en  créant  de  nouveau 
ce  genre  sous  le  nnm  qu'il  porte  encore  aujour- 
d'hui, n'eut  pas  le  n-.énte  de  l'invention,  et  il  ne 
fut  pas  mieux  circonscrit,  car,  comme  lui,  Gual- 
tierri  en  avoil  séparé  les  Fiutadines ,  exemple 
que  M.  Lamarck  suivit  plus  tard. 

Adanson  ne  connut  qu'une  seule  espèce  de  ce 
^istoire  Naturelle  des  Vers.   Tome  11. 


A  V  I 


97 


genre;  entraîné  par  des  rapports  mal  appréciés, 
il  le  rangea  dans  le  genre  Jambonneau ,  qui  res- 
semble à  un  incertœ  sedis  bien  plutôt  qu'ci  un 
génie,  puiscju^ony  trouve  les  genres  Pinne,  Moule, 
Wodiole,  Cardite  cl  Avicule.  Linné,  sans  imiter 
ce  mauvais  exemjile  qu'Adanson  donna  si  rare- 
ment, rassembla  en  une  seule  espèce  toutes  les 
Avicules  qu'il  connut  et  la  plaça  parmi  les  Moules 
sous  le  nom  de  ISlytilus  hirundo.  Briiguière  ne  vit 
pas  d'abord  la  nécessité  de  séparer  les  Avicules 
des  Moules,  ce  ne  fut  (ju'après  la  publication  du 
premier  volume  de  ce  Dictionnaire,  dans  l'arran- 
gement des  planches  qui  l'accompagnent,  qu'il  son- 
gea à  une  réiorme  nécessaire;  il  comprenoit  dans 
son  genre  Hironde  ,  Aviculu ,  non-seulement  les 
Avicules  de  Klein,  mais  encore  les  Marteaux  et 
les  Pintadines. 

Dès  ses  premiers  travaux  ,  IM.  Lamarck  réferma 
le  genre  de  Bruguière  en  séparant  les  Marteaux; 
il  eût  fallu  s'arrêter  là  peut-être,  car  les  Pinta- 
dines ont  avec  les  Avicules  de  tels  rapports, 
qu'il  est  impos  ible  de  les  séparer  nettement. 
Compris  dans  la  famille  des  Byssifères  de  la  philo- 
sophie zoologique,  ce  genre  se  retrouve  dans 
V Extrait  du  Cours ,  mais  alors  les  Pintadines  en 
sont  séparées.  M.  Cuvier  n'a  pas  admis  celte  sé- 
paration ,  mais  au  lieu  de  les  ranger  dans  les 
Acéphales  monomyaircs,  comme  M.  Lamarck, 
il  les  met  dans  les  Dimyaires,  à  cause  de  l'exis- 
tence d'un  second  muscle  adducteur,  extrême- 
ment petit,  dont  on  retrouve  les  traces  sur  les 
coquilles.  Ce  genre,  avec  les  Jambonneaux  et  les 
Arches,  consli; ne  la  seconde  famille  des  Osi ra- 
cées ,  caractérisée  par  deux  muscles.  Malgré  cette 
opinion  du  célèbre  zoologiste  dont  nous  venons 
de  parler,  M.  Lamarck  conserva  sa  manière  de 
voir  à  l'égard  des  Avicules;  dans  son  dernier  ou- 
vrage, en  ellel ,  on  les  trouve  dans  sa  famille  des 
Malléacées,  démembrée  de  celle  des  Byssifères, 
de  VExtrait  du  Cours  :  elles  n'ont  pas  changé 
de  rapports  d'une  manière  notable,  seulement  au 
lieu  dé  ire  sépaiées  des  Pintadines  par  les  Mar- 
teaux ,  elles  sont  eu  contact  immédiat. 

M.  de  Feiussac  n'a  adopié  ni  l'un  ni  l'autre  des 
arrangemens  que  nous  venons  de  mentiocuer  :  a 
côté  de  la  famille  des  Malléacées  se  trouve  celle 
des  Avicules,  dans  l'ordre  des  Ostracés  dimyaires; 
le  genre  qui  nous  occupe  se  voit  entre  les  Créna- 
lules  et  les  Piuladines.  Dieu  peu  de  temps  après 
la  publication  de  ses  Tableaux  systématiques , 
31.  de  Ferussac,  dans  le  Dictionnaire  classique 
d'histoire  naturelle  ,  revint  à  la  première  opinion 
de  M.  Lamarck,  a  celle  de  M.  Cuvier,  en  réu- 
nissant les  deux  genres  Avicule  et  Pintadiue.  M.  ée 
Blaiuville,  dans  son  Traité  de  Malacologie, 
adopta  complètement  cette  manière  de  voir, 
mais  donna  au  genre  d'autres  rapports  en  le  pla- 
çant dans  la  famille  des  ]Margaritaccs.  {Voyez  ce 
mot).  La  famille  des  Oxigones  de  M.  Latreil  e 

N 


c,8 


A  V  I 


(^Fam.  nai.  du  Règ.  anim.,  pap;.  211.)  corres- 
pond netlement  à  celle  des  Malk'aci'es  j  on  y  re- 
marque cependanl  le  gunie  Piiinc  qui  nous  semble 
avoir  plus  d'analogie  avec  les  Moules  qu'avec  les 
Mollusques  des  Avicules. 

Le  magnifique  ouvrage  de  l'o'.i  nous  a  dévoilé 
l'anatomie  d'une  espèce  il'Avicule  assez  commune 
dans  la  Méditerranée  ;  c'est  d'après  lui  que  nous  al- 
lons donner  quelques  détails  sur  son  organisation. 
Le  manteau,  pourvu  d'un  double  rang  de  cir- 
rLes,  est  ouvert  dans  toule  sa  longueur  et  formé, 
comme  dans  presque  tous  les  BJoUusqucs  de  cette 
famille,  de  deux  lobes  égaux;  un  pi-olongement 
postérieur   est  placé  entre   les   deux  appendices 
qui  terminent  de  ce  côté  la  base  de  la  coquille; 
deux  paires  de  braiicbies  lamelliformes  sont  pla- 
cées de  chaque  côté   du  corps  et  en  dedans  du 
manteau;  elles  sont  plus  courtes  que  lui.  La  masse 
abdominale  est  petite;  elle  se  termine  antérieure- 
ment par  un  pied  cylindrique,  alougé,  pourvu  à 
la  base  d'un  bjssus  à  soies  rudes,  agglomérées  et 
nombreuses.   L'ouverture  buccale  est   médiocre, 
tout-à-fait  antérieure,  transverse;  les  deux  lèvres 
qui  la  forment  sont  papilleuses  et  garnies  de  chaque 
côté  d'appendices  labiaux ,  striés  et  tronqués  au 
sommet.  L'anus,  libre  et  flottant,  passe  derrière 
ce  muscle   adducieur  des  valves  ,  auquel  il    est 
adhérent  dans  une  grande  partie  de  son  étendue; 
le  muscle  est  c_ylindrique ,  assez  alongé  ,  il  laisse 
sur  la  coquille  des  traces  de  sa  présence,  ainsi 
que  le    muscle  rétracleur    du    pied   qui    s'insère 
non   loin   du  premier.  Le  sjjstème   vasculaire  ne 
paruît  pas  différer  bien  notablement  de  celui  des 
Moules. 

D'après  ce  qui  précède,  il  n'est  pas  douteux 
que  le  genre  Avicule  ne  doive  être  conservé; 
outre  une  forme  particulière  dans  sa  coquille,  il 
offre  aussi,  dans  son  organisaliou,  quelques  parti- 
cularités qui  le  distinguent  des  autres  genres 
avoisinans;  ainsi  la  terminaison  de  l'anus,  par 
exemple,  est  toui-à-fait  diflérente  de  celle  des 
Moules.  La  masse  abdominale  est  beaucoup  plus 
courte,  et  le  byssus  est  d'une  structure  fort  dillé- 
lenle  de  celle  des  Moules  et  des  Finnes;  au  lieu 
d'être  composé  d'un  faisceau  de  soies  isolées, 
dont  chacune  s'attache  séjiarément  ,  toutes  ici 
sont  réunies  par  une  sorte  de  membrane  cornée, 
fort  dure,  au-dessous  de  laquelle  se  voient  des 
fibres  en  faisceaux  plus  ou  moins  gros  qu'il  est 
impossible  d'isoler.  Ce  byssus,  par  cette  disposi- 
tion, ressemble  à  un  large  empâtement  compa- 
rable à  celui  de  certains  Polypiers  flexibles. 

Il  existe  un  passage  insensible  entre  les  Avi- 
cules et  les  Pintadines,  de  telle  sorte  quil  est 
impossible  de  décider  si  quelques  espèces  dé- 
pendent plutôt  d'un  genre  que  de  l'autre  ;  ce 
motif  est  suffisant  pour  réunir  en  un  seul  genre 
t  ules  les  coquilles  qui  ont  entre  elles  tant  d'ana- 
ogie,   et ,  quoiqu'on  ne  connoisse  pas  encore  l'a- 


A  V  I 

nimal  des  Pintadines,  il  est  bien  à  présumer  qu'il 
ne  difl'ère  pas  de  celui  des  Avicules  d'une  ma- 
nière notable. 

CAB. ICTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Animal  lamellibranche;  deux  paires  de  bran- 
chies syniélriques;  corps  petit,  terminé  par  un 
pied  cylindroide  vermiculaire  ;  un  byssus  à 
fi  lires  grossières,  réunies,  attaché  à  la  base  du 
pied;  anus  flottant  derrière  le  muscle  adducteur 
postérieur;  muscle  antérieurj  petit,  presque  ru- 
dimcnlaire. 

Coquille  inéquivalve,  le  plus  souvent  mince  et 
fragile;  à  base  transversale,  droiie,  une  échau- 
crure  à  la  valve  droite  pour  le  passage  du  byssus. 
Charnière  linéaire,  sub  unideniée,  quelquefois 
sans  dents;  facette  du  bjramenl  marjjinale,  large, 
oblique ,  eu  canal. 

Le  nom  de  ce  genre  indique  suffisamment  qu'il 
B3  le  doit  qu'à  une  comparaison  assez  juste  de  sa 
forme  avec  celle  d'un  oiseau  dont  les  ailes  sont 
étendues  ou  dans  l'action  de  voler,  surtout  lors- 
qu'on ouvre  les  Valves  sans  les  écarter.  Celle 
forme  ne  se  trouve  pas  dans  toutes  les  espèces, 
elle  n'appartient  qu'à  celles  de  la  première  sec- 
linn,  encore  il  y  en  a  plusieurs  qui,  par  la  di- 
miuulion  graduelle  de  l'appendice  postérieur,  ne 
peuvent  plus  recevoir  cette  comparaison. 

Toutes  les  coquilles  de  ce  genre  sont  nacréts  ' 
en  dedans;  il  y  a  quelques-unes  qui,  par  leur 
épaisseur,  leur  grandeur  et  l'éclat  de  leur  nacre, 
sont  l'objet  d'un  commerce  particulier,  et  d'une 
pêche  Uès-aclive  dans  certains  parages  de  la  mer 
des  Indes  ou  de  l'Océan  ausiral  ;  celte  pêche  a 
d'autant  plus  d'attrait  qu'elle  fournit  la  plus 
grande  partie  des  perles  répandues  dans  le  com- 
merce; nous  reviendrons  sur  ce  sujet  intéressant 
à  l'article  Perle.  Toutes  ces  coquilles  sont  ma- 
rines, inéqui valves,  souvent  écailleuses  en  de- 
hors; elles  sont  composées  de  deux  parlies  bien 
distinctes,  une  corllcale  qui  prend  sur  les  bords 
un  développement  beaucoup  plus  considérable 
que  dans  beaucoup  d'autres  genres.  Nous  avons 
observé  que  cette  couche  corticale  avoit,  dans 
ce  genre  ,  une  structure  semblable  à  celle  des 
Pinnes,  c'est-à  dire  fibreuse  perpendiculairement; 
nous  avons  observé  ce  fait  aussi  bien  dans  les 
Avicules  proprement  dites  que  dans  les  Pinta- 
dines. Il  pourra  peut-être  par  la  suite  être  d'une 
assez  grande  utilité  pour  fixer  définitivement  les 
rapports  des  divers  genres  qui  l'oflVent. 

Nous  diviserons  les  espèces  du  genre  Avicule 
en  deux  groupes ,  le  premier  pour  celles  qui  cons- 
tituent les  Avicules  de  M.  Lamarck,  et  le  second 
pour  le  genre  Pintadine  du  même  auteur.  Nous 
disposerons  les  espèces  de  manière  à  ce  que  l'on 
passe  insensiblement  d'une  section  à  l'autre  par 


A  V  I 

le  raccourcissement  successif  du  prolongement 
jiostérieur  du  bord  supérieur  :  ce  bord  supérieur 
fst  aussi  le  bord  cardinal  ;  dans  les  Avicules  el 
plusieurs  Pinladines,  il  est  muni  d'une  dent  pla- 
cée sous  les  crochets ,  celte  dent  est  tort  peu 
saillante,  elle  ne  peut  donc  pas  être  d'une  grande 
utilité  pour  la  solidité  de  la  charnière. 

L'impression  musculaire  qui  se  voit  dans  l'in- 
térieur des  valves ,  n'est  pas  placée  au  centre  , 
mais  sur  le  côté  postérieur;  elle  est  composée  de 
deux  parties  bien  distinctes  ,  la  plus  petite  ,  qui  est 
ranlùneuie,  donne  attache  au  muscle  rétracleur 
du  pied.  Une  autre  impression  beaucoup  plus  pe- 
tite ,  à  peine  visible  dans  quelques  espèces  ,  est 
placée  antérieurement  en  dedans  des  crochets;  elle 
indique,  comme  nous  l'avons  vu,  la  position  du 
muscle  adducteur  antérieur  de.s  valves  ,  lorsqu'il 
existe. 

t".  Section.  Les  Aficules. 

AvicuLE  macropière.  Aficula  macroptera. 
Lauk. 

A.  testa  maxbnâ  ,  extùs  fusco-nigricante  ,  in- 
tus  alhido  rubescente  y  alâ  aiiiplissiniâ  ,  obliqué 
cuivâ  y  caudâ  longiusculâ  ,  latd  ,  suhacutà. 

Lamk.  Anim.  sans  vert.  toin.  6.  pug-  '47' 
n".  I. 

Mytilus  hirundo,  var.  S.  Lin.  Gjiel.  pag.  3557. 
n".  22. 

GuALTiERi ,  Test.  pi.  94-  fiS'  ^  ■ 

Knorr.  Vergn.  6.  tab.  2. 

Nous  mettons  un  point  de  doute  à  la  citation  de 
la  figure  de  Gualtieri,  parce  qu'elle  représente  une 
i  spèce  dont  le  prolonj^ement  postérieur  est  beuu- 
«:oup  l-'lus  j^rand  qu'il  ne  l'est  dans  les  individus  de 
la  cullecliun  de  M.  Lamarck  et  de  la  nôtre.  Cette 
esptce,  la  plus  jjrande  du  genre,  est  plus  longue 
que  large,  oblique,  très-inéquilalcrale  ;  le  sinus  de 
la  v.ilve  droite  pour  le  passage  du  bjssus  est  pro- 
ie md  ,  il  est  placé  assez  bas  dans  la  longueur  du  bord 
antérieur;  l'appendice  postérieur  est  peu  alongé  , 
assez  large  surtout  à  sa  base.  A  l'intérieur,  celte 
coquille  est  d'une  nacre  brillante  rougeâtre  très- 
belle;  lu  partie  nacrée  est  débordée  tout  autour  par 
la  couche  corticale,  brune  el  subcoruée  :  à  l'exté- 
rieur elle  est  d'un  brun  foncé  ,  quelquefois  à  peine 
ëcailleuse  ,  mais  plus  souvent  couverte  de  lames 
écailleuses  lasciniées  irrégulièrement ,  plus  nom- 
breuses, plus  saillantes  vers  le  bord  inlérieur  des 
valves  que  partout  ailleurs.  Dans  le  jeune  âge  ,  on 
voit  sur  les  crochets  des  raies  blanchâtres  longitu- 
dinales rayonnantes  qui ,  dans  quelques  individus, 
se  prolongent  fort  loin  sur  les  valves.  C'est  de 
cette  espèce  dont  le  byssus  remarquable  a  été  cité 
précédemment  :  elle  acquiert  jusqu'à  vingt  centi- 
mètres  de  longueur.  On  ignore  sa  patrie. 


A  V  I 


99 


2.  AvicuLE  demi-llèchc.  Avicula  semisagitta. 
Lamk. 

A.  testa  obliqua  ,  longissi'mè  caudatâ ,  extùs 
nigrâ  ,  radiatini  siiuarnulosâ  ;  squaniulis  tnini- 
niis,  acutis ,  inibncatis. 

Lister  ,  Conch.  tab.  2.20.  fig.  55':* 

Knorr.  Vergn.  ù,.  tab.^.fig.  5.  et'b.  tab.  lo. 
fis-  1.  2. 

Celte  espèce  est  remarquable  aussi  bien  par  son 
appendice  postérieur  fort  long  que  par  la  disposi- 
tion particulière  des  écailles  qui  couvrent  une 
partie  de  sa  surface  extérieure.  Elle  est  très-obli- 
que ,  obliquement  subcarénée  dans  le  milieu  des 
valves  par  une  gibbosité  obtuse  qui  les  partage  en 
deux  parlies  presqu'égales.  Toute  celte  coquille 
est  d'un  noir  foncé  à  l'extérieur,  ainsi  que  le  limbe 
intérieur  des  valves  qui  déborde  la  substance  na- 
crée ;  elle  est  couverte  dans  presque  toute  sou 
étendue,  surtout  la  valve  droite,  de  rangées 
ra^'onnanles  d'écaillés  petites  et  pointues  qui  par- 
lant du  sommet  s'élargissent  jusqu'au  bord  infé- 
rieur des  valves  où  elles  aboutissent.  La  charnière, 
outre  une  dent  cardinale  bifide  médiocre  ,  dire 
en  outre  sur  la  valve  droite  une  dent  latérale  fort 
longue,  reçue  dans  une  cavité  correspondante  de 
la  gauche.  A  l'iuiérieur,  cette  coquille  est  d'une 
nacre  blanche  un  peu  bleuâtre.  Longueur  qua- 
rante-un millimètres  ,  largeur  quatre-vingt-cinq 
Nous  ne  savons  de  quelle  mer  elle  vient. 

3.  Avicule  vesperlilion.   Avicula  vespertilio. 

NOB. 

A.  testa  griseo  -fuscatâ  ,  incequivalvi  sub- 
striatâj  alâ  latà,  rottmdatâ,  vix  obliqua  j  caudâ 
elongatâ,  a  ngustâ,  Jragili. 

Coquille  d'une  taille  médiocre,  et  l'une  de 
cette  section  qui  est  le  moins  oblique;  elle  est  en 
dehois  d'un  brun  -  grisâtre  ,  toute  couverte  de 
stries  peu  régulières  ,  peu  profondes  ,  qui  indi- 
quent des  accroissemens  ;  la  valve  droite  est  plus 
petite  que  la  gauche  et  i'échancrure  pour  le  byssus 
est  assez  profonde  ;  l'appendice  postérieur  est 
long,  étroit,  grêle,  fragile,  et  contraste  avec  la 
largeur  des  valves  ,  qui  sont ,  comme  nous  l'avons 
dit ,  peu  obliques  et  arrondies.  La  charnière  a  une 
dent  cardinale  irès-petite,  et  ofire  à  peine  la 
trace  de  la  dent  latérale  que  nous  avons  signalée 
dans  l'espèce  précédente.  A  l'intérieur,  la  nacre 
est  blanche  ,  avec  des  reliefs  rougeâtres  et  cui- 
vreux ,  et  la  matière  corticale  la  déborde  fort 
peu.  Nous  ignorons  d'oii  vient  cette  espèce  ,  qui 
a  trente -cinq  millimètres  de  longueur  et  cin- 
quante-sept de  large. 

4.  AviccLE  de  Tarante.    Avicula    tarentina. 
Lamk. 

A.   depressâ ,  obliqua  ,  griseà ,  fusco-radiatâ , 

N   a 


100 


A  V  I 


irregulariter  striatà  ;  striis  infemè  squainulosis  y 
alâ  latâi  caudà  variabili ,  sœpius  elongatâ. 

Myiilus  hirundo.  Poli  ,  Test,  des  Deux-Siciles  , 
pag.  65.  pi.  2û./?g  g. 

L^MK.  AnijTi.  sans   vert.   toin.  6.   pag.   148. 

72°.    7. 

Uac  des  variétés  de  cette  espèce  est  VAvicula 
Jalcata  Lami. 

Cette  espèce  ,  assez  commune  dans  quelques 
parties  de  la  jMéditerranée  ,  est  celle  qui  a  servi 
aux  anatomiesde  Poli,  dont  nous  avons  eu  occasion 
de  parler.  Elle  est  variable  quant  à  la  forme  et  à 
l'épaisseur;  elle  se  reconnoit  cependant  facile- 
ment à  certains  caractères  qu'il  seroit  diflicile  de 
méconnoître.  Elle  est  souveut  mince,  ce  qui  dé- 
pend probablement  de  l'âge,  car  nous  en  possé- 
dons plusieurs  d'épaisses  et  de  fort  solides.  L'ap- 
pendice postérieur  dépasse  ordinairement  les  val- 
ves en  lonoueur  dans  quelques  individus;  il  est 
même  fort  lonj;; ,  gièle  ,  très-liagile  ;  le  corps  des 
valves  est  assez  grand,  ovalaire  ,  oblique;  l'ex- 
trémité antérieure  est  étroite  ,  alongée  ,  à  base 
beaucoup  moins  large  que  dans  les  autres  espcL-es, 
et  ce  qui  lui  est  particulier,  c'est  que  le  sinus 
pour  le  byssus  est  creusé  également  dans  les  deux 
valves.  Le  bord  cardiual  est  droit ,  peu  épais  ,  et 
n'ollre  qu'une  dent  très-petite  et  pas  la  moindre 
trace  de  la  dent  latérale  que  nous  avons  signalée 
dans  les  deux  espèces  qui  précèdent.  La  couleur 
en  dehors  est  d'un  blanc-jaunâtre  ou  grisâtre  , 
avec  quelques  rayons  d'un  brun  obscur  ;  en  de- 
dans elle  est  d'une  nacre  argentée ,  lar>rement 
débordée,  surtout  postérieurement,  par  la  subs- 
tance corticale.  Quelquefois  cette  coquille  est 
lisse,  avec  quelques  stries  irréguhères  qui  mar- 
quent ses  accroissemens  ;  d'autres  fois,  et  c'est  le 
plus  souveut,  ces  stries  sont  lamelleuses  et  leur 
Lord  libre  découpé  assez  profondément  en  dente- 
lures irrégulières  et  aiguës. 

Cette  espèce  paroît  particulière  à  la  Médiler- 
ranée,  et  surtout  abonder  dans  le  golfe  de  Ta- 
rente  et  les  mers  de  Sicile.  Elle  est  longue  de 
cinquante-cinq  millimètres ,  et  large  de  quatre- 
vingts. 

5.  AvicuLE  safranée.  Avicula  crocea.  Lamk. 

A.  testa  glabrâ  ,  luteo-croceâ  ,  immaculatâ  y 
alâ  obliqué  divancatâ  y  caudâ  latâ  ,  iriarigulari; 
cardme  ,  dente  laterali  magno  ,  inslructo. 

Lamk.  Anini.  sans  vert.  loc.  cit.  n°.  6. 

LÉach  ,  Miscel.  zool.  pi.  1  14. 

Var.  a.  Lamk.  Caudâ  longiusculâ  ,  attenuatâ. 

Var.  b.  Caudâ  hrevi,  alam  non  superante^ alâ 
obliquissimèjalcatâ.  Nob^ 

Cette  espèce  remarquable  se  reconnoit  à  la 
première  vue  par  sa  couleur  qui  est  peu  variable 
et  sans  aiélange  :  cette  couleur  est  le  jaune  de  sa- 


A  V  I 

fran.  Cette  coquille  n'acquiert  jamais  une  grande 
taille  ;  très-oblicpic,  elle  est  aussi  très-inéquivalve, 
sa  valve  droite  étant  non-seulement  plus  petite, 
mais  encore  moins  profonde  que  la  gauche.  L'ap- 
pendice postérieur  est  large  ù  sa  base,  triangu- 
laire ,  terminé  en  pointe  plus  ou  moins  aiguë  ,  plus 
ou  moins  longue,  mais  en  général  plus  longue 
dans  les  jeunes  que  dans  les  vieux  individus,  et 
dépassant  en  longueur  l'extrémité  postérieure  des 
valves  ;  celles-ci  sont  Irès-obllques  ,  subgibbeuses 
dans  le  milieu,  et  étroites.  Cette  coquille  paioit 
lisse,  m.iis  vue  à  une  forte  loupe,  on  y  voit  des 
stries  très-fines,  très -régulières,  et  longitudi- 
nales ;  en  dedans  elle  est  d'une  nacre  blanche  ar- 
gentée, très-belle;  la  charnière  est  remarquable 
en  ce  que  la  dent  latérale  est  très-saillante.  La 
variété  A.  se  distingue  par  la  longueur  de  Fappen- 
dice  postérieur;  la  variélé  B.  ,  au  contraire,  l'a 
beaucoup  plus  courte  ,  mais  par  la  longueur  des 
valves  ,  leur  obliquité  et  leur  courbure,  elle  res- 
semble à  une  faux. 

I/ongneur  de  cette  varilé,  soixante-cinq  milli- 
mètres; largeur,  soixante. 

6.  Avicole  de  Savigiiy.  Avicula  Savignyi. 
NoB. 

A.  testa  ienui,J'rcigili,J'usco-nigricantey  obli- 
qua ,undiquè  transversïni  striatâ  ;  striis  tenuissi- 
mis,  antice  subsquaiiiosiSj  caudâ  brevi,  alam  vi.r 
superante. 

Avuisinant  pour  sa  couleur  l'espèce  que  nous 
avons  désignée  précédemment  sous  le  nom  à'Ai'i- 
cala  seinisagitla ,  celle-ci  s'en  distingue  parlaile- 
ment  ;  elle  est  arrondie  ,  oblique,  courbe  ,  équi- 
valve  (juant  aux  dimensions  des  contours,  maisiné- 
quivalve  quant  à  la  profondeur  des  valves ,  la  gau- 
che l'emportant  sur  la  droite  à  cet  égard.  I/extré- 
mlté  posiéneine  est  courte,  large,  à  peine  plus  lon- 
gue (|ue  l'extrémité  des  valves  ;  l'extrémité  anté- 
rieure est  assez  longue,  triangulaire,  munie  à  sa 
base  et  sur  la  valve  droite  seulement,  d'une  profonde 
échancruie  pour  le  byssus.  En  dehors,  cette  co- 
quille est  d'un  brun-noirâtre  ;  on  voit  cependant 
sur  les  crochets  ,  mais  sur  la  valve  gauche  surtout, 
quelques  rayons  blanchâtres  qui  disparoissent  dans 
l'épaisseur  de  la  couche  corticale;  car  si  on  inter- 
pose la  coquille  entre  l'œil  et  la  lumière,  on  distin- 
guera ,  à  l'aide  de  sa  transparence  ,  un  grand  nom- 
bre de  rayons  blanchâtres  dans  toute  son  étendue. 
La  surface  extérieure  des  deux  valves  est  finement 
striée  en  travers;  ces  stries,  vers  le  bord  infé- 
rieur, se  relèvent  en  lamelles  très-minces  ,  fauves 
et  écailleuses  antérieurement.  Le  bord  cardinal 
est  mince,  la  dent  cardinale  est  petite,  et  il  y  a 
à  peine  un  indice  de  la  dent  latérale.  La  nacre 
de  l'intérieur  est  blanche  ,  avec  des  reflets  métal- 
liques bleux  et  rouges  ;  un  large  bord  de  substance 
corticale  circonscrit  la  tache  nacrée  de  l'inté- 
rieur. 


A  V  I 

Celle  coquille  est  voisine,  pour  ses  rapports, 
(le  celle  fij^urte  dans  le  grand  ouvrage  d'Egypte 
(1/)/.  II.  fig.  6.  )  par  le  savant  auquel  nous 
la  dédions.  Il  existe  des  diflérences  asstz  notables 
pour  qu'elle  doive  en  èlre  distinguée. 

Longueur  quarante-cinq  milliuiètres  ,  largeur 
soixanie-dix-huit.  Nou»  ne  counoissons  pas  son 
hahitat. 

7.  AvicuLE atlaniiqae..-^Cfï'»/<^<z//a/7//ca.LAMK. 

A.  testa  fuscatâ  ,  suhstriatâi  alâ  latà  ,  rotun- 
Jatâ  ,  vix  obliqua  y  caudâ  elongatâ  ,  angusta; 
valvis  magnitudmc  inœqualibus. 

jiviculu  atlantica.  L^kk.  Anim.  sans  vert. 
loc.  cit.  n°.  8. 

GuALTiERi,  Test.  g4.^g.  B. 

^lytilus  hirundo.  Lin.  Gniell.  3357.  ^"-  23. 

\  ai-,  a.  Testa  albo-radtatà.  Encyclop.  pi.  177. 

Chemnitz  ,  Conch.  tub.  Z\.fig.  722. 

Var.  b.  Testa  latiore  ;  caudâ  longâ ,  irutn- 
galari. 

Le  Chanon  ,  Adans.  Voyag.  au  Sénég.  pi.  1 5. 
fg-  6. 

Les  figures  des  coquilles  de  ce  genre  sont  en 
gênerai  mauvaises  dans  les  auleurs  qui  en  ont 
ûonnû  ;  ce  n'est  qu'avec  une  grande  circons- 
pecliou  qu'il  convient  de  les  citer  j  celles  de  l'Kn- 
cyclopédie  sont  malheureusement  de  ce  nombre  , 
et  elles  nous  font  seuiir ,  aussi-bien  que  les  autres , 
la  nécessité  d'une  bonne  monographie  de  ce  genre; 
elles  sont  d'ailleurs  la  plupart  recopiées  de  Chem- 
nitz. 

L'Avicule  atlantique  est  une  coquille  d'une  taille 
moyenne  entre  les  espèces  du  genre.  Elle  est  brune, 
et  quelquefois  rayonnée  de  blanc ,  surtout  dans  les 
individus  qui  n'ont  pas  acquis  tout  leur  dévelop- 
pement, ce  qui  n'est  cependant  pas  conslaul  ;  les 
valves  sont  ovales,  peu  obliques,  substriées,  iné- 
gales quant  à  la  profondeur,  minces  fragiles;  l'é- 
chancrure  pour  le  byssus,  sur  la  valve  droite  seu- 
lement ,  est  profonde.  Le  prolongement  postérieur 
est  assez  variable,  il  dépasse  cependant  toujours 
la  longueur  des  valves;  il  est  plus  ou  moins  étroit , 
grêle  et  fragile,  ce  qui  tient  sans  doute  à  l'âge, 
comme  nous  avons  pu  le  remarquer  dans  d'autres 
espèces.  La  variété  A.  ,àlaquellenous  rapporterons 
avec  doute  la  figure  citée  de  l'Encyclopédie  ,  est 
remarquable  par  les  rayons  blanchâtres  qui  l'or- 
nent. La  variété  B.  est  caractérisée  par  la  forme 
des  valves  qui  sont  courtes  ,  à  peine  obliques  et 
terminées  par  un  appendice  triangulaire  assez  long. 
La  longueur  de  celle  espèce  est  de  quarante  à  qua- 
ranie-cinq  millimètres,  et  sa  largeur  de  soixante- 
dix  a  quatre-vingts.  Elle  provient  des  mers  Atlan- 
tiques chaudes  et  du  Sénégal. 


A    V    I  I,;l 

8.  AvictJLE  pLak'nacée.  Avicula  phalonacaa. 
Lamk. 

A.  testa  cmssâ  ,  veniricosà  ,  subobliquâ  ,  iaevi- 
gatJ.,  subcaudatà,  intîis  tiuirguntaceù  j  epider- 
mide  lutcscctttc ,  maculis  nifîs  irrcgularibus  or^ 
nalo  ;  cardinc  edentulo. 

Lamk.  Atiim.  sans  vert.  loc.  cit.  n".  i5. 

Basterot.  Méiii.  sur  les Jhss.  de  Bordeaux.. 
Mcm.  de  la  Soc.  d'hist.  nut.  de  Paris ,  tom.  a. 
pag.  73. 

Les  auteurs  que  nous  venons  de  citer  n'ont  pas 
connu  compléleœent  cette  cocpiille  ,  comme  l'at- 
testent leurs  descriptions  ;  elle  est  fort  inu'ressanle 
cependant  :  elle  est  la  plus  grande  fossile  connue 
dans  ce  genre  ,  et  peut  très-bien  servir  à  lier  le 
genre  Avicule  au  genre  Pinladine  ,  par  le  laccoui- 
cissement  de  l'extrémité  postérieure. 

Cette  coquille  est  épaisse ,  solide  ,  peu  oblique, 
arrondie  inférieurement ,  peu  échancrée  posté- 
rieurement et  terminée  de  ce  côté  par  un  appcL- 
dice  tiès-court.  L'auiiculeanlérienr  est  plus  long  , 
pointu,  excavé,  mais  fort  peu  à  la  base  ,  pour  le 
passage  du  byssus.  La  valve  droite  est  moins  pro- 
fonde que  la  gauche  ,  mais  elle  lui  est  égale  dans 
les  autres  dimensions.  Dans  les  vieux  individus  , 
le  bord  supérieur  ou  cardinal  ollre  un  talon  assez 
large  sur  lequel  est  creusée  bien  nettement  la 
gouttière  du  ligament.  Ce  qui  n'est  pas  moins 
remarquable  dans  cette  coquille,  c'est  le  manque 
absolu  de  dents  à  la  charnière,  ce  qui  la  rappro- 
che davantage  encore  des  Pintadiues.  Nocs  pos- 
sédons deux  individus  complets  de  cette  espèce  ; 
l'un  des  deux  est  précieux  en  cela  ((u'il  a  conservé 
presque  toute  la  couche  épidermique,  avec  des 
traces  de  couleur  :  il  est  d'un  blanc-roussâtre  , 
parsemé  de  taches  nubéculeusesde  brun  peu  foncé. 
Longueur  soixante  millimètres,  largeur  soixante- 
dix.  On  la  trouve  assez  communément  à  Bordeaux, 
mais  presque  toujours  mutilée. 

g.  AvicuLEa  queue  courte.  Avicula  brcvi caudu . 
NoB. 

A.  testa  tenuiyjragili ,  nigricante ,  substnalâ  , 
obliqua  j  caudâ  brevissiinâ ,  obtusâ  j  auriculâ  nii- 
Tiirnâ. 

Coquille  aussi  longue  que  large ,  le  bord  supé- 
rieur se  trouvant  diminué  de  la  longueur  du  pro- 
longement postérieur,  qui  ici  manque  presqu'en- 
tièrement.  Les  valves  sont  obliquement  courbées 
en  arrière,  inégales,  assez  minces  et  fragiles; 
l'oreillette  antérieure  est  médiocre,  obtuse,  sub- 
qnadrangulaire  ;  l'échancrure  de  la  base  est  peu 
profonde,  elle  existe  dans  les  deux  valves,  mais 
inégalement ,  étant  plus  petite  sur  la  valve  gauche. 
L'appendice  postérieur  est  court,  obtus  ,  triangu- 
laire et  ne  dépasse  pas  l'extrémité  des  valves.  Le 
bord  cardinal,  assez  épais  ,  est  pourvu  d'une  dent 


l 


iU2  A     \     l 

apicale  assez  grusse,  ei  d'uoe   deni  latérale  plut 

f  rosse  encore  ;  elle  est  beaucoup  plus  courie  et 
eaocoap  plus  solide  que  daus  toutes  les  espèces 
du  genre.  En  dehors,  cette  coquille  est  lisse, 
marquée  d'accroissptnens  peu  réj:,uliers;  elle  est 
d'uu  i)run-noirâtre.  Sa  lonf;ut-ur  et  sa  largeur  sont 
de  quarante-cinq  miUiméires  N  .'US  la  crojous  de 
la  luer  Kouge. 

10.  Aticuls  à  côtes.  Aificula  costata-  Sow. 

uA.  ttstà  ofalo-rvtundalJ  j  inayuwalfi ;  ralvâ 
deirtrû  pUiniusculâ ,  radiaUni  stnalâ;  vali>à  si- 
riistra  projutidà,  cuitii  aimpLcibus  eltfatis,  ladia- 
tif  ,  orruiiû  j  caudd  auricuiùijue  brtfisumis. 

Sow.  Mtn.  Cortch.  pi.  :i44..  fig.  i . 

Coquille  siagulière  par  la  disparité  de  ses  val- 
ves e(  leur  exlt'ê oie  inégalité  dans  toutes  les  pru- 
orlions.  Elle  est  arrondie  ,  peu  oblique  ;  l'ureil- 
eite  aulérieuie  est  lrès-;ieiile,  trianjgulaire,  poin- 
tue, séparée  par  uu  pr'jloDd  siriu!.  Iriausulaire  qui 
la  sépare  jusqu'à  sa  base  daus  la  valve  droite  ,  sur 
la  •;auclie  elle  est  moins  ejtcavée.  Le  prolonge- 
uieiit  postérieur  est  Juri  court  ^  triangulaire  et  ue 
dépas^aut  pas  l'exiréinité  des  valves  ;  cclles-c-i 
sont  très-inégales  ,  la  droite  est  irès-aplaiie  et 
tellement  dispropurlioDoée  avec  la  gaticue,  qu'il 
laul  avoir  des  individus  complets  pour  cruire 
qu'elle  puisse  appartenir  à  un  m^me  individu, 
da  surface  CKléneure  est  couverte  de  suies  éle- 
vées ,  rayonnantes,  plus  ou  moins  nombreuses 
.selon  les  individus.  La  valve  droite  esl  profonde, 
veotrue,  chargée  extérieurement  de  huit  à  onze  cô- 
tes saillantes,  rajonuaults,  se  lermLiiaut  sur  le  bord 
par  des  pointes  aiguës ,  ce  qui  découpe  ce  bord  par 
autant  de  dentelures  qu'il  _y  a  de  côtes  ;  la  valve 
droite  est  simple  au  contraire  daus  sou  bord.  Celte 
coquille  ne  se  trouve  qu'il  l'élal  de  pélrilication 
en  Angleterre*!  en  l'rauce  daus  l'oolite  ferrugi- 
neuse. Celles  que  nous  possédons  viennent  des 
environs  deCaeu  et  de  bayeux.  La  valve  inférieure 
est  longue  de  vingt-liuil  millimètret,  et  large  de 
trente-cinq. 

Seconde  section.  Les  Pintadines.  Lahii.. 

11.  Aticvue  écttilleuse.  AttKula  squamosa. 
Non. 

jd.  testa  subquadratâ  ,  irffernè  rotundiUâ  ,  pos- 
tici  subsinuat<j  -  caucUilà,/'ui<:o-fi.olascente,<iU>(/ 
obscure  rudiatà  ,  latm^UosQ-squartnisti. 

Cette  coquille  tient  encore  à  la  section  précé- 
dente par  plusieurs  caractères;  elle  n'a  point  d'à]» 
peodice  postérieur ,  wuis  un  léger  sinus  du  bord 
postérieur  indique  un  commencement,  uu  rudi- 
ment de  celle  parue  :  ce  qui  la  he  encore  au< 
autre»  Avicules,  c'est  la  cLaruière ,  qui  est  pour- 
vue d'une  deut  cardinale  et  d'uti  rudimeat  de  dent 


A  S  1 

latérale.  Les  individus  de  cette  espèce  que  nous 
connoissoDs  sont  d'un  médiocre  volume,  li^s  val- 
Tes  sont  d'inégale  profondeur,  presque  carrées, 
peu  obliques.  L'oreillette  de  la  valve  dioite  est 
toujours  large  à  la  base,  pourvue  d'un  sinus  pelil, 

Esu  enfoncé.  La  couleur  de  cette  coquille  esl  le 
run- violacé  obscurément,  rajonnée  de  blanc  du 
sommet  a  la  base  par  trois  ou  quatre  ligues  dc;nl 
les  écailles  s.mt  un  jieu  plus  saillantes.  Toute  la 
suiface  est  Ci.-urerte«de  lames  saillantes,  con- 
centriques, régulières,  plus  fréquentes  vers  les 
bords  et  terminées  par  des  écailles  minces ,  fra- 
giles et  pointues.  Lu  dedans,  la  nacre  est  d  un 
blanc  brillaut  ;  elle  est  entourée  d'un  limbe  pt  u 
large,  de  substance  corticale.  îvous  ue  coun<'i.->- 
B'  us  pas  la  patrie  de  cette  coquille,  qui  esl  aussi 
longue  que  Lrge  :  ueute-ciuq  miUiuuetres. 

J2.   Aricoi.£  rayonnée.  y^ci'cu/a  raiiata.  Nob. 

A-  testa  subquadiati  ,  tnjtmè  rvtundatâ  ,  pos- 
lice  obliqua,  tenui  ,  JragUi,  Jusco-rubescerUe  , 
Urieis  albis  radiatà,  lamellosA  ,  squamosâ. 

Plusieurs  caractères  distinguent  cette  coquille  ; 
elle  appartient  encore  aux  Avicules  de  la  pre- 
mière kection  par  la  charnière,  mais  par  la  foraie 
aux  Fiut-adiiK's  parmi  lesquelles  elle  doit  prendit 
place.  Ou  ne  sauioil  la  confondre  avec  la  précé- 
dente, elle  est  toujours  plus  grande  ,  plus  mince  . 
son  bord  supérieur  esl  beaucoup  plus  court ,  1 1 
sur  le  postérieur ,  à  peine  s'il  existe  une  lé- 
gère inflexion  qui  indique  un  rudiment  d'appet.- 
dice  postérieur.  Les  valves  sont  inégales  quant  ;> 
la  profondeur,  la  droite  esl  la  plus  aplatie;  l't-- 
reilltiie  de  cette  valve  est  courte,  mais  fort  large, 
quadraugulaire ,  le  sinus  qui  la  circonscrit  inlt- 
rieuieoieul  est  profond  et  étroit.  La  cLainière  et 
étroite  ,  elle  ue  préseule  qu'un  rudiment  de  dent 
cardinale,  et  uu  autre  rudiment  de  dent  latérale; 
le  bord  cardinal  esl  court,  l'inférieur  est  plu» 
grand  ,  mince  et  arrondi  en  dehors.  Cette  co- 
quille esl  couverte  de  lames  concentriques  imbri- 
quées ,  écaïUeuses  ;  sa  couleui  est  bruu-rougeâlre  , 
laierrompue  par  un  assez  grand  nombre  de  rayon* 
blancs.  Lu  dedans  la  nacre  esl  d'un  blano-verda- 
tre  ,  et  elle  esl  entourée  d'un  large  bord  de  subs- 
tance corticale.  Longueur  53  milLai. ,  laigeuj  03. 
Fatrie  inconnue. 

i3.  Avtcri.£  albine.  Avicula  albina.  Lamk. 

A.  testa  subquadrxUà  ,  dvprtssà  ,  aCbtdo-lulri , 
imdtati  ,  iquarnosa  j  latert  pusttço  parum  pvr- 
stnuato. 

Meleagnria  albina.  Lauk.  Arum.  i.  fert.  lom. 
G.  pag.  l\)Z.  n'.  *. 

BuiurB.  Mus.  tab.  ^ij-fig-  B? 

Savickt,  Coq.  d'E^pte ,pl.  %.Jig.  1 1  • 

Celte  espèce    est    Ikcileiuent   reconauitsal'ie, 


AVI 


IC  ; 


feTv    _^.    ,._ 


^■■^^6«.    T  -Ts 


Lexol.  CcmcL  21^.  £::    ^-  5».  et 


V  A. 


.  ôscnr- 

iaçjHHiôaiàes  «Mes  «s- 

j;aîâsras  j.»— n  a?  recmaàc  Ces  ■^^-«^■n  -^m.  aoc-s 

y  If  ii^'i  pcTiiWiiififî  r 

Jes  êcaBes  «eut  «laàêes  les  9 

«àe»esL  '  ^3^es  de  ; 

«ece  caj= — =.  i*  ^la  pnocs   à? 

k  est  fcOjiMiMai!.   fâcniH»  csrr;-^  . 
AsxàUes;,  tBàv-isa^fas.,  «t  •■£  ac 
éèsaeiî;^ 


de  Sen  «à  Tok  anawe  eesac  ca^pAe 


.WL  II. «Si'- 


Cet»  c-.- 

r- 


pfiSb_~.     -, — 


io4  A  Y  î 

par  la  suite  on  en  fit  un  petit  genre,  ce  qne  nous 
ne  croyons  pas  nécessaire,  quant  à  présent,  que 
l'analomie  ne  pourroit  nous  servir  de  guide;  nous 
nen  avons  pas  fait  non  plus  une  section,  parce 
que  ces  espèces  ne  diirereni  de  celles  qui  pré- 
cèdent que  par  leur  grande  obliquité  et  le  rac- 
courcissement du  bord  cardinal. 

L'AvicuIe  dont  il  est  ici  question  est  d'une 
peine  taille,  mince,  fragile,  très-comprimée;  sa 
forme  es;  un  ovale  alougé  dont  le  grand  diamètre 
est  très-oblique  avec  l'axe  de  la  coquille,  il  est 
tronqué  supérieurement  par  le  bord  cardinal  qui 
est  droit  et  court;  le  bord  anléiieure  est  oblique, 
arrondi;  le  postérieur  est  presque  droit,  et  tait, 
avec  le  supérieur,  un  angle  très-ouvert;  sa  char- 
mère  e.-,t  simple  et  sans  "dents;  la  vaive  gauche 
est  la  plus  profonde;  la  droite  porte  une  irùs-pe- 
tile  oreillette  antérieure,  séparée  par  une  éclian- 
crure  clroi:e,  mais  profende.  En  dehors,  celte 
coquille  est  toute  lisse,  d'un  blanc  sale,  jaunâtre 
ou  roussàtre;  en  dedans  se  voit  un  espace  nacré, 
petit,  bordé  largement,  surtout  vers  la  partie 
postérieure,  par  la  substanct  corticale.  Grand 
diamèlre,  5o  miliim.  i'airie  inconnue. 

i6.  AvicuLE  papiliunacée.  Anicula  papiliona- 
ceu.  Lamk, 

A.  testa  ovato-obliquissiniâf  rubro-violascenîe , 
aptce  albâj  radns  fiiidulis,  ad  basini  efanesccn- 
tibiis,  albo  fuscofe  guttatis ,  panctis  per  séries 
iongitud'.iiales  dupontis. 

Lauk.  Anim.  s.  vert.  pag.  14g.  n".  10. 

(".SEJixiTZj  Conclï.  tant.  8.  tab.  Zl.fig.  736. 

Encyclnp.pl.  ijj.flg.  5.  ex   Chem.nitz. 

Les  auteurs  qui  ont  parlé  de  celle  espèce  pa- 
Toiàsent  ne  l'avoir  connue  que  dans  son  jeune 
âge,  ils  n'ont  donc  pu  en  donner  une  description 
complète.  Nous  en  possédons  un  individu  beau- 
coup plus  grand,  en  voici  la  descriplion  : 

De  forme  obliquement  ovale,  poiniae  poslé- 
rieiiremect,  tronquée  supérieurement  par  le  bord 
cardinal,  qui  est  tout  droit,  pas  la  moindre  ap- 
parence de  prolongement  posiérieur  comme  dans 
l'espèce  précédente;  bord  antérieur,  arrondi,  dé- 
passant le  supérieur;  bord  postérieur,  droit ,  très- 
oblique,  et  formant,  par  sa  jonction  avec  le  su- 
périeur, un  angle  très -ouvert;  oreilleiie  de  la 
valve  droil_e,  très-pe:i'.e,  triangulaire;  le  sinus 
pour  le  byssus  médiocre,  assez  profond,  trian- 
gulaire aussi.  Les  crochets  sont  blancs  ,  cette 
couleur  passe  insensiblement  au  rouge  vineux, 
qui  devient  obscur  et  brunâtre  inférieurement  et 
postérieurement;  sur  sa  partie  blanche  commen- 
cent des  rayons  de  taches  d'un  beau  vert,  qui  dis- 
paroissent  peu  à  peu,  à  mesure  que  la  couleur 
ronge  devient  plus  obscure.  Sur  ces  taches  vertes 
pu   dans   leur    intervalle    ou    voit    des    ranoées 


AVI 

rayonnantes  du  sommet  à  la  base,  de  petits  points 
blancs  ou  jaunâtres.  En  dedans  la  nacre  est  d'un 
blanc  verdâlre,  circonscrile  par  un  large  bord 
non  nacré ,  de  la  même  couleur  que  le  dehors  de 
la  coquille.  Elle  est  rare  et  vient  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Le  grand  diamèire  est  de  60  millim. 

17.  Avicule  lingulée.  Avicula  linguluta.  Noe. 

A.  testa  ovato-obliquâ ,  depressâ,  nigrâ ,  soli- 
dulâ  fiœvigatâ. 

Très-voisine  de  l'espèce  précédente  pour  la 
forme  et  la  taille,  on  ne  saurcit  cependant  les 
contundre,  celle-ci  étant  plus  solide,  moins  obli- 
que ,  plus  arrondie  intérieurement,  et  partout 
d  nue  couleur  nrire  uniforme.  Le  bord  cardinal 
est  assez  épais,  mais  fort  court;  il  a,  avec  le  pos- 
térieur, une  disposition  semblable  à  celle  des 
deux  auîres  espèces.  La  valve  droiie  est  plate, 
quelquefois  convexe  en  dedans;  son  oreillette  est 
triangulaire  et  peiiie;  le  sinus  d'une  forme  pa- 
reille est  assez  grand;  la  partie  nacrée  de  l'in-^ 
teneur  n'a  que  peu  d'étendue,  elle  est  entourée 
d'un  large  bord  noir. 

Pairie  inconnue.  Grand  diamètre.  Go  miliim. 

Des  coquilles  pétrifiées  d'un  assez  grand  vc>- 
lume ,  que  l'on  rencontre  surtout  dans  l'ooliie 
lerrugintUiC  de  Caen  et  de  Baveux  ,  ainsi  que 
dans  l'oûlile  blanche  de  Saint-5lihici,  sont  pla- 
cées dans  presque  toutes  les  collections  à  la  suite 
des  Puiladiaes,  et  consi'quemmenl  des  Avlcules. 
Pluîieuis  moufs  nous  ont  porté  h  les  ranger  plutôt 
à  la  suite  des  Lliics  :  ces  coquilles  manijuent  de 
l'écluincrure  pour  le  passage  du  bjssus;  elles 
sont  plus  ou  moins  baillantes  antérieiiretiient ,  et 
ce  bâillement  a  lieu  au-dessous  d'oreillettes  sem- 
blables à  celle  des  Limes.  Les  bords  ne  sont  pas 
simples  comme  dans  toutes  les  Avicules  ,  mais 
garnis  de  dentelures  réciproques,  qui  sont  pro- 
duites par  des  cotes  saillantes,  et  rayonnantes  du 
sommet  à  la  base  àes  valves.  Le  bord  cardinal 
est  lort  court  et  mé.li  cre,  ce  qui  rend  ces  co- 
quilles presque  équilatérales,  les  éloigne  encore 
des  Aviculees  et  Itj  rapproche  des  Limes.  J^'oyez 
ce  mot. 

AVICULEES  (les). 

ÛL  de  Fcrussac  a  proposé  de  faire  celle  famille 
aux  dépens  de  celle  des  Byssifères  de  M.  Lamarck 
(  iO)e-  BissiFÉBEi),  étaolis  dans  la  Philosophie 
zoologique  et  V Extrait  du  Cours ,  puis  démem- 
brés en  trois  familles ,  dans  l'Histoire  d  s  Ani- 
maux sans  vertèbres ,  les  jMyiilacées,  les  Maliéa- 
cées  et  les  Pectinides.  La  famille  des  Avicules  de 
M.  de  Ferussac  correspond  à  celle  des  iialléacées 
de  iM.  Lamarck,  si  ce  n'est  qu'il  y  a  ajouté  le 
genre  Pinne  que  ce  savant  range  plus  naturtUe- 
men: ,  ce  nous  semble,  dans  les  iMytilacéps.  Voyez 
ce  mot  et  M-^lleacées. 

AXDIÈDE- 


A  X  1 

AXIMÉDE.  Aximedia. 

Dana  son  travail  sur  les  Miileltes  de  l'Obio, 
J\l.  Rafinesque  a  pariajré  ce  j^eni-e  en  piusieui'i 
sous-genies;  celui-ci  est  de  ce  nombre,  mais 
n'élant  fondéf  que  sur  de  Irès-foibles  caractères, 
ils  sont  inadmi'slbles  comme  nous  le  verrons  à 
à  Tarlicle  IMuLETTE  auquel  nous  renvoyons. 

AX(N.  A.rimis, 

I\l.  Sowerbv  s'est  hasardé,  dans  son  Mineml 
conchology ,  a  proposer  ce  ^enre  pour  des  co- 
quilles bivalves  p^lrilii'es  doul  on  ne  connoîl  que 
le  moule  et  pas  la  moindre  trace  de  charnière. 
Oa  conçoit  facilement  qu'il  est  impossible  d'a- 
dopter un  genre  ;unsi  iiiceriain,  et  il  est  fâcheux 


A  X  I 


inS 


que  datjs  la  science  on  mette  si  peu  de  scrupule 
à  introduire  de  unnveaux  genres  aussi  peu 
nécessaires  que  celui-ci. 

AXINLE.  Axiinva. 

Le  célèbre  Poli  a  donné  ce  nom  à  un  genre 
dont  les  animaux  mal  connus,  a  été,  à  cause  do 
cela,  confondu  par  j.inné  parmi  les  Arches;  de- 
puis il  fut  rétabli  p,a-  M.  Lamarck  sous  le  nom 
de  Pétoncle  {voyez  ce  mol),  qui  a  été  généra- 
lement adopté.  Dans  son  système  de  nomencl.i- 
ture,  Poli  désignoit  pu-  un  nom  particulier  les 
animaux  et  les  coquilles  :  ctlles  de  snn  genre 
Axinée  portent  la  dénomination  d^ Axinoderinc , 
qui  n'a  point  été  adoptée  plus  que  la  première. 


HUloiie  Natut-elie  des  Vers.   Tome  II 


& 


BAC 


BaCUI.ITE.  Baculiles. 

Les  Baculiles,  connues  seulement  ù  l't'iat  de 
pélrilicalion  ,  furent  justement  comparées  avec 
les  Ammonites  ])ar  le  plus  j;iand  nombre  des  ob- 
servateurs, (^eux  qui  précédèrent  liumarck  ,  sans 
en  former  un  genre  distinct,  avoient  juj^é,  par 
sa  structure  ,  qu'il  se  rapprochoit  des  cornes 
d'Ammon.  Sclieuchzer,  Klein,  Bourj^uet ,  Lan- 
p,ius,  Walch  et  Knorr  furent  de  ce  sentiment. 
Les  dénominations  variées  (jue  ces  auteurs  don- 
nèrent à  ces  corps,  ne  les  ont  jamais  empêchés 
de  les  comparer  et  de  les  rapproclier  des  Ammo- 
nites. M.  dcllupsch  ,  dans  un  ÎNIéinoire  intéressant, 
confirma  cette  opinion.  L'anieur  ,  par  une  compa- 
raison approfondie  de  plusieurs  coquilles  cloison- 
nées ,  fut  le  premier,  en  1771 ,  à  établir  des  rap- 
ports que  personne  peut-être  alors  n'apprécia 
convenablement  ,  puisque  ce  ne  fut  que  long- 
temps après  qu'ils  furent:  reconnus  d'une  grande 
juslesse.  M.  de  llupscb  ,  en  effet,  donna  comme 
conclusion  de  son  travail,  que  les  Orthocéraiiles 
sont  des  Nautiles  droits,  comme  les  Baculiles  sont 
des  Ammonites  droites.  Faujas  qui,  dans  VHis- 
iuire  naturelle  de  la  montagne  Haint-Pienv  de 
Maestricht ,  rend  compte  de  l'opinion  de  M.  de 
Tlupsch  pour  la  combattre,  fait  de  vains  elforls 
pour  trouver  cet  auteur  en  contradiction,  et  il 
ne  peut  y  réussir,  car  il  a  tellement  raisonné  juste, 
qu'il  est  impossible  de  rejeter  ses  conclusions.  Au 
reste,  Faujas  n'étoit  pas  un  juge  compétent  dans 
cette  occasion.  Son  opinion  éloit  qu'il  ne  falloit 
pas  faire  un  genre  distinct  des  Baculites ,  mais  le 
laisser,  ainsi  que  les  Turrililes  ,  parmi  les  Am- 
nioniles.  Il  se  trouvoil  par  là  en  opposition  avec 
Lamarck,  ijui  venoil  définitivement  d'établir  le 
genre  Baculite  dans  le  Système  des  animaux  sans 
vertèbres ,  publié  en  iboi.  Faujas  u'enipêcba  pas 
le  genre  de  Lamarck  d'être  généralemenl  adopté; 
et  de  Roissy  ,  dans  le  Bujfon  deSonnini ,  en  donna 
le  premier  exemple;  mais  ,  entraîné  comme  I-a- 
marck  par  des  rapports  de  formes ,  il  n'établit  pas 
plus  que  lui  ceux  indiqués  par  M.  de  Ilnpscb.  L'ne 
erreur  que  ces  auteurs  accréditèrent ,  dunt  on  doit 
la  reclihcation  incomplète  à  Moutfort ,  est  relative 
àl'existencedu  sipbou.  On  croyoilque  (ette  partie 
importante  des  coquilles  cloisonnées  n'existoit  pas 
dans  les  Baculiles.  Montfort  aiRrma  le  contraire  ; 
mais  on  a  droit  de  demander  d'après  quelle  obser- 
vation il  a  pu  dire  (]ue  le  siphon  est  central ,  puis- 
qu'il est  prouvé  qu'il  est  latéral.  Defrance  ,  le 
premier,  à  ce  qu'il  paroît,  rectifia  l'erreur  de 
61ontfort,et  bien  des  personnes  lurent  à  même  de 
la  vérifier,  par  la  découverte  que  fit  M.  Gerville 
d'une  nouvelle  espèce  dans  les  t»a virons  de  Va- 
lo^ies. 


BI.  T.amarck  créa  dans  la  Philosophie  zoolo- 
giijue  la  famille  des  Nautilacées,  qui  n'auroit  par 
la  siiile  éprouvé  aucun  changement,  s'il  lui  eût 
donné  celui  d'Ammonécs  et  en  avoit  ôté  le  genre 
Nautile  :  ce  genre  est  le  seul  en  ellet  qui  ne  soit 
pas  complètement  en  rapport  avec  les  autres. 
M.  Lamardc  réforma  bientôt  lui-même  celte  fa- 
mille. Dans  l'Extrait  du  cours ,  on  trouve  celle  des 
Amuionées ;  elle  est  terminée  par  les  Baculiles, 
qui  se  trouvent  naturellement  près  des  Hamite», 
des  Turrililes  et  des  Ammonites.  11  n'y  changea 
plus  rien  par  la  suite. 

Le  célèbre  auteur  du  "Règne  animal  et  de  tant 
d'autres  ouvrages  qui  ont  donné  une  si  vive  im- 
pulsion aux  sciences  naturelles  ,  a  su  apprécier  la 
juslesse  des  rappioc  hemens  de  M.  Lamarck,  et  il 
les  a  conservés.  Son  genre  Ammonite,  qui  com- 
prend quatre  sous-genres,  contient  les  mêmes 
objets  et  dans  la  même  dlslribution  que  dans  la 
famille  des  yVuimonées.  On  peut  donc  regarder 
ce  genre  Ammonite  comme  l'équivalent  d'une 
fauiille.  Nous  avons  vu  à  l'article  Ammonfes  , 
auquel  nous  renvoyons,  ce.mmenl  I\1M.  de  Fe- 
russac  ,  de  Blainville  ,  Latreille  ,  de  Haan  et 
d'OrJjigny  ont  compris  son  arrangement,  et  com- 
bien avoient  été  utiles  pour  arriver  à  un  classe- 
ment naturel  les  caractères  dont  s'étoit  servi  M. 
Lamaick.  Le  genre 'l'irannite  ,  que  MoniforI  créa 
sur  une  ligure  de  Knorr,  n'ayant  point  été  observé 
depuis  lui  ,  quoique  ,  suivant  son  assertion  ,  on  le 
trouve  fréquemment  à  la  montagne  S-unie-Calhe- 
rine  de  Rouen  ,  a  jeté  dans  l'embarras  les  zoolo- 
gistes qui  se  sont  occupés  des  Baculiie^.  La  plupart 
le  rapprochèrent  des  Baculiles,  d'autres  en  firent 
un  sous-genre  ;  les  plus  prudens  ,  ceux  qui  savoieut 
le  mieux  apprécier  les  travaux  de  Montfort,  ne  le 
mentionnèrent  qu'avec  doute;  M.  Uesmarest  e>t 
du  nombre.  On  aiiroit  même  pu  le  rejeter,  car  il 
a  été  fait  avec  des  individus  usés  de  Baculitt-s. 

Dans  un  Irès-beau  Mémoire  ,  inséré  dans  le 
Journal  de  Physique ,  1817,  ce  zoologiste  d"uii 
grand  mérite  donna  des  observations  sur  les  Ba- 
culiles, et  une  description  avec  de  bonnes  figures 
des  espèces  qu'il  connut.  Il  crut  êlre  le  premier 
à  rectifier  l'erreur  de  Montfort  sur  la  place  du  si- 
phon ,  mais  Defrance  l'avoit  fait  plus  d'une  année 
avant  lui.  Les  caractères  dont  se  servit  M.  Desma- 
rest  pour  la  distinction  des  espèces  éloient  peut- 
êlre  de  trop  peu  de  valeur,  ce  qui  les  lui  a  fait 
muliiplier  de  manière  à  considérer  comme  telles 
de  simples  variétés. 

Maintenant  que  le  genre  Baculite  est  bien  connu, 
que  ses  rapports  sont  inconteslablement  bien  éta 
hlis,  qu'on  en  a  séparé  destronçons  de  Ilamites- 


U  A  C 

qui  y  dloieiit   confondus,  on   peut  exprimer  les 
cuiacières  géoûriques  de  la  manière  suivante  : 

cahactèhes    cénébiques. 

Animal  inconnu. 

(Coquille  dioiie,  ovale  dans  la  coupe  transverse, 
quciquelois  un  peu  déjjnaKje,  fort  longue,  r<''j;u- 
lièromeut  conique;  cloiaons  sinueuses,  dont  les 
bords  sont  découpés  eu  feuilles  de  persil  ,  peu 
diitaiiies  ,  la  deinicre  fort  jurande  ,  eng.iinanlej  le 
lipbon  marfi,inal. 

Les  Bacuiites  ne  se  sont  encore  trouvées  qu'à 
l'état  de  pélriii»:ation  dans  les  terrains  de  craie  ; 
nous  n'en  connoissuns  aucune  provenant  de  terrains 
soit  supc'rieurs  ,  soit  iiih'rieurs  à  ceux-là.  La  for- 
mation crayeuse  a  celle  singulière  propriclé  ,  de 
dissoudre  le  test  de  presque  toutes  les  coqui  les  qui 
y  ont  (-u'  enfouies  ;  c'est  j)our  celte  raison  que  l'on 
n'y  rencontre  jamais  que  le  moule  intérieur  des  Ba- 
culiles.  On  peut  juger  cependant,  par  l'inleivalle 
qui  sépare  le  moule  de  l'empreinte  extérieure  de  la 
coquille  dans  laquelle  il  est  quelquelois  libre  ,  que 
le  test  de  ces  coquilles  doit  eue  très-mince.  Dans 
quelipies  localités ,  les  moules  conservent  les  rellels 
nacrés,  ce  qui  indique  que  la  coquille  elle-même 
l'éloit  aussi  ,  comme  cela  a  tu  lieu  dans  beaucoup 
d'Ammonites. 

Les  Baculites  sont  rég;nlièrement  coniques ,  irès- 
alûiif^ées  et  terminées  en  pointe.  On  a  calculé,  par 
la  prii^ression  di.ns  l'augmentation  du  diamèlie  de 
la  base  ,  ipi'une  coquille  qui  auroit  dix-huit  lignes 
de  diamètre  à  l'extrémité  antérieure  ,  auroit  plus 
de  deux  pieds  de  longueur.  Il  a  dû  exister  des 
individus  plus  longs  que  cela  ,  à  en  jugi-r  par 
quelques  tronçons  de  ce  genre.  Les  articulations 
sont  nombreuses  ,  plus  rapprochées  au  sommet 
qu'à  la  base  ;  elles  sont  onduleuses  et  parfai- 
tement symétriques.  Les  saillies  placées  sur  les 
bords  sont  taillées  en  queue  d'aronde  et  terminées 
de  manière  à  se  retenir  fortement  ,  quoique  par  la 
disparition  du  test  ,  elles  deviennent  quelquefois 
mobiles  les  unes  sur  les  autres.  Les  démesures 
des  bords  des  cloisons  sont  beaucoup  moins  pro- 
fondes que  dans  les  ILimiles ,  ce  qui  peut  fort 
bien  servir  à  distinguer  les  deux  genres,  lorsque 
la  courbure  de  celui-ci  n'est  point  assez  complète 
pour  le  caractériser  autrement. 

Quelques  auteurs  ont  indiqué  des  Baculites 
parfaitement  cylindriques;  nous  n'en  connoissons 
point  qui  aient  cette  forme  :  toutes  celles  que  nous 
avons  observées  jusqu'à  présent  étoient  ovales. 
L'espèce  qui  se  trouve  à  Valognes  a  cela  de  re- 
marquable, d'avoir  un  côté  beaucoup  plus  aigu 
que  l'autre  ;  c'est  celui  qu'occupe  le  siphon.  La  der- 
nière loge  est  assez  grande,  engainante,  et  il  est 
bien  à  présumer  qu'elle  ne  pou  voit  contenir  qu'une 
petite  partie  de  l'animal.  On  ignore  comment 
son  onverture  se  lerminoit  ;  on  peut  supposer,  par 
analogie  avec  la  spirule,  qu'elle  étoit  dépourrae 


BAC 


ro7 


de  bourrelet  ,  qu'elle  étoit  simple ,  mince  et  fra- 
gi'e.  N'oiis  n'avons  jamais  rien  vu  dans  les  collec- 
tions qui  put  nous  en  duiiner  une  idée  satisfaisante. 

Dans  le  Mémoire  de  AL  Desmarcst  que  nous 
avons  cité,  on  trouve   la  description   de  quatre 
espèces  :  la  première  ,  par  la  forme  de  ses  digila- 
tions  ,  a|>[)ailienl  bien  corlainemenl  au  genre  Ha- 
mite  ;   la  seconde,  la  Baculile  de  Knorr,    paroit 
fort  douteuse;  c'est  elle  dont  Montfort  a  fait  le 
ly|)e  de  son  genre  Tiranite  :  noua  avons  dit  pour 
quelles  raisons  on  devoit  le  rejeter  et  considérer 
l'espèce  comme  douteuse.   La  troisième  espèce  , 
que  JL    Uesmarest   nomme   Baculite   dissembla- 
ble,  Baculites  dissinti/is ,  nous  semble  inadmis- 
sible   caractérisée   comme  elle   l'est.  D'un  côté, 
dit  c'e  savant ,  les  lobes  des  cloisons  sont  découpés 
en  feuilles  de  persil,  et  de  l'autre  ils   sont  sim- 
ples :  les  figures  qui  accompagnent  son  Mémoire 
le  représentent.  Nous  avons  quelques  raisons  de 
croire  que  cela  est  accidentel  ,  l'ayant  observé 
assez  fréquemment  sur  la    Baculile  de  Valognes. 
Comme  les  persillagesdes  cloisons  sont  très-super- 
liciels,  un  (bible  frottement  suffit  pour  les  faire 
disparoilre  ;  il  arrive  même  que  cette  circonstance 
peut  avoir  lieu  par  le  remplissage  incomplet  de 
la  coquille  lors  de  son  enfouissement,  et  nous  en 
avons  sous  les  3'eux  la  preuve  matérielle.  La  qua- 
trième espèce  en  comprend  deux  que  nous  croyons 
distinctes,  et  que  M.  Desmarest  a  confondues.  La 
Baculile  dissemblable  appartient  bien  probable- 
ment à  l'une  d'elles  ,  celle  à  laquelle  nous  conser- 
vons le  nom  de  Baculite  de  Faujas ,  donné  par 
Lamarck.  Quant  aux  trois  espèces  de  cet  auteur, 
les  deux  piemières  nous   sont  connues;  l'autre, 
qui  est  cylindrique  et  qui  vient  d'Angleterre,  esi- 
elle  de  ce  genre?  Il  est  à  présumer  que  c  est  un 
tronçon  de  Huniile  qui  a  servi  pour  la  caractériser. 

I.  Baculite  de  Faujas.  Baculites  vertebralis. 
Lamk. 

B.  testa  reciJ,  lateribus  oppositis  lévite r  de- 
pressd  y  suturis  lobatis  ,  denticulatis. 

L.iMK.  Anim.  sans  vert.  toni.  7.  pag.  647-  ""  ' . 

FaujaSj  Hist.  nat.  de  la  Mont,  de  Saint-Pierre, 
pag.  140  pi.  2.\.Jig.  2..  3. 

Baculites  vertebralis ,  Mortfort.  Conch.  syst. 
lom.  I.  pag.  542. 

Ibid.  Desm.^resTj  Journal  de  phys.  tom.  85. 
pag.  49.  pi.  2  yîg.  7.  8. 

Celte  espèce  est  moins  commanément  répandue 
dans  les  collections  que  la  suivante;  c'est  elle 
probablement  que  Langius  a  figurée,  &  que  Bour- 
guet  a  rendue  presque  méconnoissable  en  la  reco- 
piant; mais  on  ne  peut  avoir  aucune  certitude  à 
cet  égard.  Celle  qui  a  été  découverte  par  Faujas 
est  généralement  d'un  volamç  peu  considérable; 
elle  efl  aplatie  également  des  deux  côtés,  ce  qnî 
la  rend  régaUèremeot  ovale,  le  côté  du  siphoa 

O 


%, 


io8 


B  A  C 


n,'élant  ni  plus  a^ilali  ni  plus  caiéué  que  raulie. 
Les  cloisous  sont  liès-rappioclices ,  pml'aiieineal 
vûpulièrea  ,  à  deu'.eliuei  peu  profondes. 

C'est  à  Maastricht  surtout  que  se  trouve  celle 
cspècej  (juelcjuelois  elle  y  est  à  l'élat  siliceux. 
M.  Duchastel  nous  en  a  lait  voir  un  tronçon  ve- 
nant de  Cipli ,  dans  un  terrain  setublal^le  à  celui 
rie  Maesiricht.  On  ne  la  connoit  point  entière, 
mais,  d'après  quelques  fragmens,on  peut  sup- 
postT  qu'elle  pouvoit  avoir  8  à  lO  pouces  de  lon- 
gueur. 

2.  Daculite  gladiée.  Baculites anceps.hxtm. 

B.  Testa  rectâ  ,  conipressiuscitlâ  ,  ancipiti , 
lœvi ;  uiio  lalera  subacuio  ,  aliero  crussiore , 
obtuso;  siphone  margijuili  ad  lattis  acutuin. 

Lasik.  loc.  cit.  «'.  2. 

BaciiUtes  vcrtebialii.  Def.  Dict.  des  Scien. 
nat.  iom.'5.  pag.  l6o  dit  Supplément. 

An  Baculites  dissimilis  ?  Uesmaret  ,  Journ.  de 
phys.  tom.  85.  pag.  48.  Ji".  5.  ;;/.  i-Jig   4-  5.  6. 

Baculites  i>erte/?ralis.  Blaikv.  Trait,  de  Mala^. 
pi.  12. 

Il  est  nécessaire  de  faire  attention  à  la  plirase 
descriptive  que  nous  avons  copiée  dans  l'ouvrage 
de  M.  Lamarck  ,  pour  qu'on  se  fasse  une  juste 
idée  de  quelle  manière  nous  circonscrivons  cette 
espèce. 

Une  Baculile  a  été  trouvée  par  Faujas;  elle  a 
été  nommée  vertebialis ;  elle  n'est  jamais  angu- 
leuse. Une  autre  l'ut  découverte  plus  tard  à  Va- 
lognes  et,  à  ce  qu'il  paroît,  en  AnH,lt;ierre;  elle 
est  constamment  subcarénée  du  côté  du  siphon. 
Tons  les  auteurs,  à  l'exception  de  M.  Lamarck, 
la  confondent  avec  la  première  :  nous  voulons 
éviter  cette  confusion,  &  pour  cela,  nous  avons 
veclifié  la  synonymie  comme  on  vient  de  le  voir. 

La  Baculiie  gladiée  acquiert  toujours  un  plus 
grand  volume  que  la  première  ,  et  elle  s'en  dis- 
lingue en  outre  par  l'angle  obtus  qui  règne  dans 
toute  sa  lonj^ueur,  du  côté  du  siphon. 

Les  articulations  sont  nombreuses,  rapprochées, 
surtout  au  sommet,  &  s'éloignent  insensiblement 
à  sa  base;  celle-ci  est  formée  par  une  loge  fort 
grande  qui,  dans  les  vieux  individus,  conserve 
souvent  des  ondulations  plus  ou  moins  régulières 
qui  indiquent  des  rétrécissemens  et  des  élargisse- 
mens  successifs  de  l'ouverture. 

Chaque  artlculatious  a,  du  côté  fle  la  base  ,  sept 
apophyses  ,  et  du  côté  du  sommet,  six  seulement  : 
les  plus  saillanles,  sont  les  Latérales;  elles  sont  ab- 
solument semblables  d'un  côté  et  de  l'autre  dans 
le  nombre  &  la  forme  des  dentelures;  des  apo- 
physes moyennes,  celle  où  est  le  siphon  n'est  pas 
dentelée,  elle  est  tronquée  et  peu  saillante;  celle 
du  côté  opposé  est  fort  peu  saillante  aussi,  elle 
est  en  dessous  divisécpar  une  très-petite  anfrac- 
tuosité  médiane,  et  en  dessus,  à  la  même  place, 


BAL 

se  trouve  une  très-petite  saillie  qui  correspond  à 
la  cavité  de  la  cloison  suivante. 

Cette  espèce  se  rencontre  principalement  aux 
environs  de  Valognes,  département  de  la  Manche; 
c'est  à  M.  de  Gerville  qu'en  en  doit  la  découverte . 
D'après  M.  Lamarck  ,  elle  se  trouveroit  aussi  eu 
Angleterre. 

BAIGNOIRE. 

Nom  spécifique  employé  par  quelques  auteurs 
pour  des  coquilles  fort  dilTérenies  :  l'une  est  le 
triton  lotorium  Lanik. ,  dont  Monilort  a  fait  uu 
genre  iiiu'ile  {^voyez  Lotoire  et  Triton);  l'autre 
est  VAvicula  uiacroptera  que  l'on  nomine  aussi 
Baignoire  cuiarée.  Vuycz  Avicule. 

BAJET. 

Bruguière  ,  dans  le  premier  volume  de  ce 
Dictionnaire,  n':r  pas  mentionné  ce  nom  donné 
par  Adanson  [^Voyage  au  Sénégal,  pag.  201. 
pi.  14.  f'g.  i4-  )  ^  ""^  espèce  de  son  genre  Huîtie , 
Ostrea  cnstata  Lamk.  Voyez  IIuItbe. 

BALANE.  Balanus. 

Comme  nous  l'avons  fait  pour  l'article  Asatife, 
nous  allons  indiquer  les  changemens  qui  sont  sur- 
venus, dans  le  genre  Balane  ,  depuis  le  travail  de 
Bruguière  dans  le  premier  volume  de  ce  Diction- 
naire. 

Cet  auteur  le  premier  institua  ce  genre  en  lui 
donnant  le  nom  de  Balanite ,  qui  ne  fut  point 
adopté,  parce  qu'alors  s'éiablit  l'usage,  aban- 
donné depuis,  de  désigner  les  espèces  fossiles  de 
chaque  genre  parla  terminaison  en  île,  du  nom 
générique.  M.  Lamarck  consacra  le  nom  de  Ba- 
lane en  adoptant  ce  genre  dans  son  Système  des 
Animau.r  sans  verlèbivi  (  1801  ).  ('et  exemple  fut 
bientôt  suivi  par  tous  les  zoologistes  qui  sentirent 
toute  la  nécessité  du  démembrement  du  genre 
Lépas  de  Linné.  M.  Lamarck  ne  tarda  pas  à 
rendre  ce  démembrement  plus  complet  en  créant 
les  genres  Coronules  &  Tuincinelle  (^voyez  ces 
mots)  dans  le  premier  volume  des  Annales  du 
Muséum.  M.  de  Roissy  les  adopta  le  premier, 
ainsi  que  M.  Duméril;  le  genre  Balane  se  trouva 
donc  simplifié  ,  et  quoiqu'il  contienne  encore  plu- 
sieurs espèces  qui  pouvoient  en  être  séparées,  il 
resta  sans  changemens  pendant  long-temps;  la 
Philosophie  zoologique ,  \Ej~lrait  du  Cours  de 
M.  Lamarck,  le  Règne  animal  de  M.  Cuvier, 
démontrent  cet  état  slationnaire.  Léach  le  premier 
tenta  d'établir  de  nouveaux  genres  avec  plusieurs 
espèces  de  Balanes,  tels  sont  ceax  qu'il  a  nommés 
Acaste ,  Pyrgome  el  Creusie  {voyez  ces  mots); 
c'est  ainsi  que  l'ancien  genre  Balane  de  Bruguière 
fournit  cinq  coupes  nouvelles  et  devint ,  dans  le 
dernier  ouvrage  de  M.  Lamarck,  le  type  d'une 
famille,  ainsi  que  le  genre  Anatife  qui  suivit  une 
marche  à  peu  près  analogue.   M.    de  Ferussac , 


BAI. 

dans  ses  Tableaux  des  Animaux  nioUasques , 
n'apporia  aucuns  clian^emens  ni  dans  les  rapports 
ni  dans  le  nombre  des  g^ires  que  nous  avons 
^Durac'rés.  Cependant,  pour  pa3'er  son  tribut  d'in- 
novation, M.  de  J''eiu:>sjc ,  à  l'article  liaiane  du 
Dictioniiaiie  classique  d'/iistoùv  naturelle,  pro- 
posa un  arrangement  uiélliodique  des  {genres  qui 
ne  dillère  guère  de  celui  de  M.  Lanaarek,  et  ajouta  le 
nom  de  deux  genres  qui  sont  restes  inconnus;  l'un 
d'eux,  dcdié  à  liosc  sous  le  nom  de  Boscie ,  n'a 
pas  été  menliuuné  à  sa  place  dans  la  suile  du 
même  ouvrage  :  est-ce  oubli  de  la  part  de  l'au- 
teur'r*  a-t-il  reconnu  que  ce  genre  étoit  iuulile  i* 
c'est  à  quoi  il  nous  seroit  difficile  de  répondre. 

M.  Ranzani  publia  un  peu  plus  lard  la  première 
décade  de  ses  Mémoires  sur  la  Zoologie  ;  il  s'en 
trouve  un  sur  le  genre  liaiane,  dans  lequel  il 
propose  plusieurs  démenibrcmens,  deux  eatr'autres 
ponr  les  Coronults  ,  qui  ne  seront  probablement 
pas  adoptés. 

Deux  autres  genres  faits  avec  des  Balanes  pro- 
prement dues,  sur  lesquels  li  existe  encore  quel- 
ques dou:es ,  ou;  été  adopiés  par  M.  de  Blaiiiville, 
ce  sont  les  genres  Cjblliamale  et  Oclitbosie.  Le 
genre  Conie ,  créé  par  Léatli  dans  le  Supplément 
de  l'iinc^'clopédie  d'Edimbourg,  genre  cjui  corres- 
pond à  celui  nommé  Asenius  par  M.  Ranzani,  a 
été  aussi  adopté  par  M.  de  Ulainville;  il  n'en  a 
pas  éié  de  même  de  celui  nommé  Octomeris  par 
]\I.  Sowerby,  dans  son  Gênera  ,  ponr  les  espèces 
qui  sont  formées  de  huit  parties.  {^T^oyez  ('utha- 
siALE,  OcHTBOsiE  ,  Co.viE  et  Octomehis.  )  D'après 
ce  qui  précède,  il  est  naturel  de  croire  que  le 
genre  liaiane,  ainsi  réduit  et  rectifié,  ne  subira 
j)lus  de  notables  cliangemeus  :  cependant  W.  de 
lilainville  propose  d'y  réunir  le  genre  Acaste,  qui , 
comme  nous  l'avons  vu  ,  a  des  caractères  suIRsans 
pour  être  adopté;  il  en  a  d'aussi  bons  certaine- 
ment que  le  genre  Conie;  ainsi,  si  l'on  admet 
l'un,  pourquoi  rejeter  l'autre.''  En  principe,  nous 
croyons  que  les  genres  formés  uniquement,  comme 
la  plupart  de  ceux  que  nous  avons  cités ,  d'après 
le  nombre  des  valves  de  la  partie  coronaire,  ne 
sont  pas  de  bons  genres,  zoologiquement  parlant, 
puisque  les  animaux  sont  seml)lables  à  celui  des 
Balanes  proprement  dites.  Un  changement  qni  se- 
roit favorable  ne  consisteroit  pas  à  rejeter  tous 
ces  nouveaux  genres,  mais  à  les  ramener  à  leur 
juste  valeur,  celle  de  sous-genre  on  simplement 
de  groupes,  c'est  alors  seulement  que  le  genre 
Acaste  pourroit  être  englobé  comme  les  autres. 
De  cette  manière  les  Balanes  deviendroient  un 
genre  naturel ,  caractérisé  par  l'animal  et  l'oper- 
cule, et  composé  de  plusieurs  groupes  : 

1°.  Pour  les  espèces  à  trois  parties,  genre  Och- 
thosie  ; 

2°.  Pour  les  espèces  à   quatre  valves,  genre 
Conie  ; 

o".  Pour  les   espèces  qui   en    ont   six,  genre 
Balane  tel  qu'on  le  Caractérise  maintenant; 


BAL.  109 

4''.  Pour  les  espèces  qui  ont  Luit  parties ,  genre 
Octomeris. 

Le  genre  Acaste,  qui  vil  dans  les  éponges, 
comme  les  Pyrgonces  dans  les  Polypiers,  pour- 
roit soit  à  titre  de  genre,  soit  comme  groupe  des 
Balanes,  servir  de  passage  à  ce  dernier,  d'ail- 
leurs bien  caractérisé  par  son  opercule.  Avant 
que  l'on  introduise  dans  la  science  ce  (pie  nous 
veniins  de  proposer,  voici  de  quelle  manière  il 
convient  de  circonscrire  le  genre  Balane. 

CAR.^CTÈRES     OÉNÉRIQUES. 

Animal  sessile  enfermé  dans  une  coquille  oper- 
culée. Bras  nombreux,  sur  deux  rangs  inégaux, 
articulés,  ciliés,  composés  chacun  de  deux  cirres 
soutenus  jiar  un  pédicule  et  exserliles  hors  de 
l'opercule.  Bouche  sans  saillie,  ayant  quatre  mâ- 
choires Iransverses  ,  dentées,  et  en  outre  cpialre 
appendices  velus  ,  ressemblant  à  des  palpes. 
Lamarck. 

Coquille  sessile,  fixée,  conique,  tronquée  au 
sommet,  fermée  au  fond  par  une  lame  calcaire, 
quelquefois  membraneuse,  adhérente;  cône  fjrmé 
de  six  pièces  dislincies,  une  antérieure  et  l'auiie 
postérieure,  médianes,  deux  paires  de  latérales; 
opercule  intérieur,  quadrivalve,  formant  une 
pyramide  saillante  dans  l'ouverture. 

Bruguière  ayant  donné  des  détails  fort  éten- 
dus sur  la  structure  et  l'accroisseaient  des  co- 
quilles des  Balanes  ,  détails  sullisans ,  et  qui  font 
voir  combien  il  étoit  bon  observateur,  nous  y 
renvoyons  le  lecteur,  ainsi  qu'à  la  description  des 

espèces,  qui  jicuvcnt  suffire  pour  donner  du  genrH 

une  idée  juste  et  précise. 

Toutes,  à  l'exce|nion  de  ('elles  (jue  nous  allons 

indiquer,  appartiennent  véritablement  au  genre 

qui  nous  occupe. 

Le  Balanus  rerruca  n".  i3,  n'ayant  rpie  trois 

valves,   appartient,  comme  nous   le  verrons,   au 

genre  Ochthosie. 

Le    Balanus    squamosus   n".    17    n'a   aucune 

(race  d'aires  latérales;  il  est  très-celluleux  et  très- 
épais;  il  appartient  incontestablement  au  genre 

Conie. 

Enfin  les   Balanus   diadema    et   tesiudiiuirius 

ont   servi   depuis  fort  long-temps,  comme  nons 

l'avons  vu,  au  genre  Coronule. 

BALANIDES.  Balanidea. 

La  famille  à  laquelle  M.  de  Blainville  donne 
ce  nom  correspond  à  celle  que  M.  Lamarck  a 
instituée  depuis  long-temps  pour  le  genre  Balane 
de  Bruguière  et  ses  démembremens.  M.  de  Blain-. 
ville  la  considère  aussi  de  la  même  manière; 
mais  il  y  a  introduit  des  genres  que  M.  Lamarck 
n'a  pas  connus,  et  il  la  divise  en  deux  sections 
d'après  la  position  de  l'opercule  ,  vertical  dans  la 
première,  horizontal ,  dans  la  seconde,  les  genres 
Balane,  Ochthosie,  Conie,   Creusie  et    (^htlia- 


j  £(.  DAT 

maie,  forment  le  pieii  iei- j^roujie ,  et  le  second 
ne  contient  que  le  seul  genre  Coronuie  auquel 
est  n'uni  celui  des  Tul;icineiles.  Nous  renvoyons 
à  ces  mois  de  genres,  et  surtout  à  Ciirhipèdes, 
où  nous  parlerons  de  nouveau  de  la  famille  des 
jSiilauides. 

BALANITE.  BaîaniUs. 

Nom  que  Bruguière  ,  dans  le  premier  volume 
de  ce  Dictionnaire  ,  imposa  à  un  genre  qu'il  ve- 
noit  de  créer  dans  les  Lepas  de  Linni?.  M.  La- 
marck  lui  a  donné  le  nom  de  Balane  qui  a  clé 
adopté  de  préférence.  Voyez  Dai.ake. 

liALISE. 
■    Nom  vulgaire  que  les  marchands  donnent  en- 
core quelquefois  au  Cérile  télescope,  Cerithiutn 
telescopium.  foyez  Cébite  dans  le  premier  vo- 
Junie  ,  n°.  17. 

BARBELLE.  Barbala. 

\i^ni\^TSluseiini  Calonnianum ,  Hempîirey  a 
donné  ce  nom  à  une  coquille  précieuse  venant 
de  la  Chine  :  Solander  lui  avoit  donné  celui  de 
Mylilus  plicatus ,  et  il  l'assimile  au  Mu'el  d'Adan- 
son.  Ce  rapprochement  peut  servir  à  indiquer  le 
jjjenre  de  la  coquille  nommée  Barbelle ,  le  Mulel 
étant  très-probablement  une  Iridine;  il  est  croya- 
ijle  que  le  nom  de  Barbelle  s'applique  au  même 
j^enre.  Vnyez  Iribine. 

BARNET. 

On  trouve,  dans  le  premier  volume  de  ce  Dic- 
lionnaire,  un  renvoi  de  Baruet  à  Buccin  oculé; 
mais  à  l'article  Buccin  ou  ne  trouve  ni  le  Buccin 
oculé,  ni  rien  qui  ait  rapport  au  Darnet,  de  sorte 
que  cette  petite  coquille,  depuis  Adanson  i^Voy. 
tiu  Sétiég.  pag  146.  pi.  10. J/g.  I.),  n'a  été  men- 
tionnée par  aucun  auteur;  elle  méritoit  cepen- 
lianl  bien  de  l'être  ,  car  l'animal ,  bien  décrit ,  est 
le  piemier  que  l'on  ait  donné  comme  type  au 
genre  Buccin.  Nous  ne  la  connoissons  pas. 

BASE.   Basis. 

Depuis  Linné  on  a  donné  diverses  définitions 
de  ce  mot,  cependant  elle  éioit  la  plus  simple 
et  la  plus  facile  à  comprendre  ;  Bruguière  l'a 
adoptée,  et  nous  n'avons  pas  bien  compris  celle 
que  propose  M.  de  Ferussac  dans  le  Dictionnaire 
classique  d'histoire  naturelle.  Nous  verrons  à 
l'ariicle  Coquille  s'il  est  nécessaire  d'y  apporter 
des  changemens. 

BATEAU. 

On  donne  vulgairement  ce  nom  à  une  Patelle 
mince  et  profonde,  Palella  compressa  Lamarcs. 
T'osez  Patelle. 


BEC 

BATOLITE.  BatoUtes. 

L'iiiiaginaiion  de  Monlforl  alloit  quelquefois 
très  loin  d  ms  les  conjectures  qu'il  formoit  sur 
les  dimensions  des  genres  :  là  où  l'observaii<in 
manquoil  son  esprit  y  supplécil,  son  genre  Ba- 
tolile,  qui  n'est  autre  chose  qu'une  Hippurite 
{voyez  ce  mot),  nous  en  oflVe  un  exemple.  De 
ce  qu'il  a  vu  un  tronçon  d'Hippurite  de  quaire 
pouces  de  diamèlrc ,  il  en  conclut  qu'elle  avoil 
dû  avoir  cinquante-quatre  pieds  de  longueur;  il 
dit  en  avoir  vu  dans  les  Alpes  qui  avoient  trois 
pieds  de  long  sur  un  pouce  de  diamètre  à  la  base. 
Nous  pouvons  affirmer  que  Wontfort  a  cru  voir, 
ce  qui  lui  est  arrivé  dans  plus  d'une  occasion. 
L'observation  prouve  qu'à  l'exception  de  l'IIip- 
piirile,  dont  cet  auteur  a  fait  le  genre  inadmis- 
sible qu'il  nomme  Balotite .^  toutes  les  autres 
Jlippuiiles  sont  en  cône  dont  la  terminaison  est 
quelquefois  très-brusque.  Ce  qu'il  y  a  de  parti- 
culier, c'est  que  M.  de  Ferussac,  dans  \&  Dic- 
tionnaire classique ,  cite  ces  extravagances  de 
Wonlfort  sans  les  réfuter,  et  admeite  encore  ce 
genre  ainsi  que  les  Ilippurites  parmi  les  Cépha- 
lopodes décapodes.  Nous  verrons  à  l'article  Hip- 
purite combien  étoit  peu  juste  celte  opinion. 

BATONNET. 

Nom  vulgaire  d'une  jolie  espèce  de  c  ône  assez 
rare  dans  les  collections.  Bruguière  l'a  décrit 
sous  ce  nom  au  n°.  127  de  l'article  Cône.  Voyez 
ce  mot  tome  i'^''. 

BATTANS. 

Adanson,  dans  son  ouvrage  si  remarquable  sur 
les  Coquilles  du  Sénégal,  employoit  ce  mot  pour 
désigner  les  valves  d'une  coquille;  ce  mot  n'u 
point  été  adopté,  on  lui  a  préféré  celui  de  valves. 
Voyez  ce  mot  et  Coquille. 

BEC.  Rosirum. 

Ce  mot  a  diverses  acceptions  qui,  pour  la  plu- 
part ,  sont  tombées  en  désuétude  pour  la  science  , 
ou  sont  entrées  dans  le  domaine  du  vulgaire. 
C'est  ainsi  que  les  marchands  disent  une  coquille 
à  bec  pour  désigner  telle  qui  à  un  canal  court  et 
recourbé  à  la  base;  ils  nomment  aussi  becs  les 
sommets  des  coquilles  bivalves,  quand  ils  sont 
longs  et  en  forme  de  crochet.  Enfin,  en  ajoutant 
une  épithète  plus  ou  moins  caractéristique,  ils 
désignent  plusieurs  coquilles  de  genres  diflérens. 

Le  bec  de  canard  est  la  Lingule  analine  d'après 
Favard  d'Herbigny;  le  même  mot  s'applique  à 
l'Analime  subroslrée  Lamk.  Le  bec  de  lluie  est 
le  Douajc  scortum ,  le  bec  de  perroquet  le  Ters- 
bratala  psittacea  Lamk.  {^Voyez  les  genres  que 
nous  venons  de  mentionner.  ) 

On  a  comparé  très-judicieusement  les  mandi- 
bules des  Sèches,  des  Calmars,  etc.,  au  bec  d'un 
perroquet,  et  cette  ressemblance,  qui  est   fort 


BEL 

exacfe,  a  fait  conserver  le  nom  de  hec  aux  mâ- 
choires de  ces  animaux,  yujez  Cépualopodes. 

BÉCASSE. 

La  pomprraisnn  que  l'on  a  fuite  du  canal  de  la 
base  de  quelc[ucs  coquilles ,  vrr.  le  hec  des 
oiseaux  nomnu's  bécasses,  a  d(?lerminé  les  an- 
ciens concb^liologues  et  les  marcliauds  à  appli- 
quer ce  nom,  avec  une  épilLète  caracidrisllqiie  , 
à  plusieurs  coquilles  qui  rentrent  dans  le  ji,enio 
Rocher.  Voyez  ce  raot. 

La  Tète  de  bécasse  ,  est  le  Mutex  haustcl- 
lum. 

La  DÉCASSE  à  ramages,  le  Murex  cornutus. 

\-a.  BÉCASSE  épineuse,  le  Murex  cnissispina. 

La  GRANDE  BÉCASSE  épiueusc,  le  Murex  ie- 
nuispina. 

La  BÉCASSE  à  courte  épines,  le  Murex  hran- 
daris. 

Bruguièrc  a  fait  un  renvoi  de  Bécasse  épineuse 
au  genre  Pourpre;  nous  ne  pouvons  nous  l'expli- 
quer, il  faul  voir  le  mot  Rocher. 

BELEMNITE.  Belenmites. 

Nous  avons  toujours  été  surpris  que  ce  genre, 
connu  depuis  si  loug-temps ,  et  désigné  par  le  nom 
de  Bélemnite ,  bien  avant  la  publicaliou  du  pre- 
mier volume  de  \ Encyclopédie  ,  n'y  ait  été  oicn- 
lionné  d'aucune  ruauière,  pas  même  par  un  ren- 
voi. Il  est  à  présumer  que,  suivant  les  erremens 
de  l'immortel  aiileui-  du  Sysleina  naturœ ,  Bru- 
guicre  le  compremut  dans  le  genre  ÎVautile,  ce 
qui  atijourd'iiui  n'est  plus  admissible. 

Ce  genre,  intéreisaut  tout  à-la-fois  la  zodlogie 
et  la  géologie ,  uiériloit  bien  d'attirer  l'attention 
des  savans  modernes;  cela  étoit  d'autant  plus 
nécessaire,  qu'ajirès  avoir  occupé  les  naturalistes 
de  presque  tous  les  âges,  après  avoir  été  le  sujet 
d'une  foule  de  préjugés  et  d'erreurs  parmi  presque 
tous  les  peuples,  il  étoit  resté  à  peu  près  inconnu 
jusque  dans  ces  derniers  temps.  Pour  ce  qui  a  rap- 
port aux  espèces,  et  à  leur  détermination  rigou- 
reuse, deux  travaux  furent  entrepris  dans  ce  but, 
l'un  de  M.  FaureBiguet ,  l'autre  incomparablement 
plus  complet  de  W.  Blain ville,  dans  lequel  on 
trouve,  avec  une  histoire  irès-bien  faite  du  genre 
des  coDsidérationsd'un  haut  intérêt  pour  la  zoologie 
et  la  géologie.  Nous  citerons  encore  l'article  BÉ- 
LEMNiTE  de  M.  de  Ferussac  dans  le  Dictionnaiie 
classitjue  d'histoire  naturelle ,  article  incomplet  , 
])nisqu'il  ollre  seulement  la  partie  la  moins  im- 
portante pour  le  naturaliste  ,  la  partie  historique  . 
qui ,  tout  attrayante  qu'elle  puisse  être  pour 
l'écrivain  érudit  et  le  lecteur,  ne  peut  être  con- 
sidérée que  comme  une  introduction  à  l'étude 
des  espèces  d'un  genre.  Nous  nouS  sommes  très- 
utilement  servis  des  travaux  que  nous  venons  de 
citer,  ainsi  que  d'un  Mémoire  de  Gueltard,  qui 


B  K  L  1 1 1 

contient  beaucoup  de  bonnes  observalious  ,  pcnr 
remonter  aux  sources  et  vérifier,  autant  que  cela 
nous  a  été  possible,  les  faits  c[ui  y  sont  consignés. 
Quoique  nous  n'ayons«rien  de  bien  important  a 
ajouter  à  l'histoire  curieuse  des  Bélemnites,  clip 
est  trop  intéressante  pour  que  nous  ne  la  tracions 
pas  le  plus  possible  en  abrégé. 

On  a  prétendu  que  le  premier  auteur  qui  ait 
parlé  des  Bélemnites  étoit  Théophrasle;  on  a 
rapporté  un  passage  où  il  fait  mention  d'une 
pierre  provenant  de  l'endurcissement  de  l'urine 
de  lynx;  mais  il  est  impo.<;sil)!e,  comme  Hill  la 
fort  judicieusement  dit  daus  ses  Commentaires 
sur  Théophraste ,  d'assurer  que  cet  ancien  ait 
voulu  désigner  des  Bélemnites .  sa  descripiioii 
ne  s'accordunt  en  aucune  fat^on  avec  celle  d'un 
corps  de  cette  espèce.  IM.  de  Ferussac  et  JNl.  do 
Blainville  sont  de  ce  sentiment,  que  nous  parta- 
geons d'autant  plus  volontieis,  qu'il  n'y  a  vérita- 
blement aucune  ressemblance  entre  le  lyncurium 
et  une  Béleninile. 

Pline,  après  avoir  rapporté  le  passage  deThéo- 
pliraste,  me  que  luriue  d'un  animal  puis-e  .'e 
changer  en  pierre;  on  ne  peut  que  l'approuver  de 
maintester  une  opinion  conforme  à  la  nature  des 
laits.  Cependant ,  après  avoir  dit  que  le  lyncurium 
n'étoit  pas  connu,  en  parlant  du  lynx,  dans  son 
Traité  des  animaux ,  il  rappelle  sans  critique  la 
manière  de  voir  de  Théophrasle,  la  rend  plus 
obscure,  en  donnant  à  croiie  qu'il  a  voulu  parler 
du  succin,  substance  qui  a  bien  quelques-unes 
des  propriétés  du  lyncurium  ,  mais  qui  ne  les  pos- 
sède pas  toutes.  Il  est  plus  probable  que  les 
idœi  dactili  de  Piine  qui,  dit-il,  se  trouvent  dans 
l'ile  de  Candie,  ont  une  couleur  ferrugineuse,  et 
ont  la  loraie  du  pouce  humain,  appartiennent 
plutôt  à  ce  genre  que  le  lyncurium.  Cette  déter- 
mination, quelqu'incomplète  qu'elle  soit,  établit 
une  comparaison  qui,  malgré  son  peu  de  jus- 
tesse, est  cependant  plus  déterminante  que  celle 
que  l'on  a  faite  avec  le  texte  de  Théophrasle.  il 
n'en  est  pas  de  même  d'un  autre  passage  de 
Pline,  que  l'on  a  appliqué  aux  Bélemnites ,  mais 
qui  laisse  quelques  doutes  puisqu'on  peut  l'en- 
tendre de  deux  manières.  En  forçant  le  sens  pour 
l'appliquer  aux  Bélemnites ,  plusieurs  personnes 
ont  cru  trouver  une  preuve  que  Pline  a  connu 
ces  corps;  mais  on  doit  dire  que  ce  passage 
ne  peut  s'appliquer  convenablement  qu'à  l'éclat 
des  pierres  précieuses  qui  jettent  la  lumière 
en  rayonnant.  Nous  passerons  sous  silence  Dios- 
coride  et  Solin,  qui  n'ont  rien  ajoutés  aux  ou- 
vrages de  Théophrasle  et  de  Pline,  et  nous 
observerons  que  le  mot  de  Bélemnite  n'a  pas  été 
donné  par  les  Anciens,  et  qu'il  est  assez  croyable 
qu'ils  n'ont  point  connu  ces  corps,  le  passage  de 
Pline  sur  les  idcci  dactyli  étant  le  seul  qui  peut 
faire  naître  quelques  doules  à  cet  égard. 

Isidore  de  Séville  au  sixième  siècle  ,  dans  ses 
Origines ,  a  contribué  beaucoup  à  faire  confondre 


if2  BEL 

le   lyncuiium  avec  le   succin;  il    en    parle  dans 
un   autre  chapitre  que  l'iJœus  daciylus ,  sur  le- 
quel, du  reste,  il  ue  dit  liea  de  plus  que  l'iiue. 
Ici  commence  un  long  intervalle  pendant  lequel 
on  rhei'che  en  vain  des  documens  sur  l'Listûire 
du  génie  qui  nous  occupe;  ce  n'est  qu'au  renou- 
vellement des  lettres  au  quinzième  siècle  que  les 
minéralogistes  et   les   personnes  qui  s'occupoient 
de  matière  médicale  surtout,  recherchèrent   le 
lyncurium  de  Théophrasle,  s'imaginant,  comme 
le   croit   avec   vraisemblance  M.    de    Blainville, 
que  provenant  de  l'urine  de  l_ynx,  celte  substance 
devoit  avoir  de  grandes  venus  pour  la  guérison 
des  pierres  et  des  calculs  vésicaux;  nfais  il  fjlloit 
trouver  le  lyncurium.  Dans  quelques  endroits  de 
la  Prusse,  on  trouve  en  assez  grande  abondance 
du  succin  dans  un  diluvium,  dans  lequel  il  n'est 
pas  rare  de  rencontrer  des  morceaux  de  Bélem- 
niles  de  la  craie,  qui  ont  aussi  une  couleur  d'am- 
hre ,  d'où  a  pu  naître  dans  ces  temps  d'ignorance 
la  confusion  entre  ces  corps  et  le  succin.  Jusqu'à 
Agrlcola,  on  ne   trouve  rien  de  raisonnable  sur 
les  Bélemnites;  c'est  donc  à  lui,  dit  iM.  de  Blain- 
ville ,  que  l'on  d^it  les  premières  bonnes  obser- 
valions  et  un  peu  étendues  sur  ce  genre.  Il  paroît 
aussi  que  c'est  lui  le  premier,  en  104(5,  dans  son 
ouvrage  vraiment  remarquable  pour  celte  époque 
sur  la  cause  et   l'origine  des  corps   fossiles  ,   qui 
employa  le  mot  de  Bélemnile  ;  dans  les  recherches 
qu'il  fit  sur  ces  fossiles,  il  s'uiquiéla  peu  de  leur 
origine  et  de  leurs  rapports,  il  n'adopta  pas  les 
préjugés  de  son  temps  sur  ses  vertus  médicales, 
il   rejeta    l'idée    d'analogie   alors    reçue    avec   le 
Ij'ncurmm  ,  et  il  les  décrivit  assez  complètement, 
puisqu'il  parle  de  l'alvéole  logée  dans  la  cavité 
de  U  base.   Ce    ne   fut   que    sept   ans  après   que 
Belon,  dans  le  quinzième  chapitre  de  ses  Singu- 
larités, adopta  le  nom  de  Bi'lemnite  :  il  suit,  du 
reste,  l'opinion  d'Agricola  ;  mais  il  regarde  comme 
certaine  l'analogie   du   dactylus   idaiis  de    Pline 
avec  la  Bélemnite;  il  affirme  positivement  qu'elle 
se    liouve   en  Crète   de  la   même  manière   qu'au 
mont    Siiut-Jean    auprès   de   Luxembourg,   où, 
d'après  ce  qu'il  a  vu,  on  en  trouve  en  très-grande 
quantité.  Nous  ue  parlerons  pas  de  Jlalioli  qui  n'a 
fait   que  commenter  Dioscoride ,  et  qui  n'a  rien 
dit  d'intéressant  sur  les  Bélemniles,  et  nous  arri- 
vons à  Kentmann  et  à  Gcsner  qui ,  en  l565  ,  don- 
nèrent la  première  figure  de  Bélemnile  qui   soit 
coauue ,  et  dont  on  auroit  pu  tirer  quelqu'avaii- 
tage  ,  pour  les  rapports,  s'il  eut  été  possible  al'^rs 
d'en  établir.  En  suivant  rigoureusement  1î;s  dates, 
cotis  devons  parler  ici  de  l'opinion  de  Mcrcati  : 
cet  auteur,  qui  mourut  eu    iSgo,  avoit  terminé 
avant  celle  époque  son  Meiallotheca  vaticana  j 
encore  que  sou   manuscrit   n'ait  été   imjnimé  et 
publié  que  plus  de  deux  cents  ans  après ,  ce  ne  se- 
roit  pas  un  motif  de  ne  le  citer  qu'à  cette  époque; 
ses  opinions  ne  seroient  plus  en  relation  avec  le 
temps  de  cette  publicatioii.  Cette  opinion  erronée 


BEL 

se  reisent  du  temps  où  elle  fut  produite,  quoi- 
que de  bien  meilleu  es  l'aient  été  avant  elle  :  elle 
consiste  à  traduire  daciylus  par  datte  ,  et  à  sup- 
poser que  Pline  à  comparé  les  Bélemnites  au 
noyau  de  ce  fruit.  Une  objection  sérieuse  peut 
être  faite  à  cela,  c'est  qu'il  ne  croît  point  de  daw 
tiers  en  Crète,  et  qu'ils  n'y  sont  même  pas  eu  - 
livés;  ainsi  il  nous  semble  évident  que  Pline  na 
pu  comparer  les  Bélemnites  aux  noyaux  de 
dalles  du  mont  Ida,  puisqu'il  n'en  existoit  pas 
dans  cet  endroit.  Nous  ue  devons  pas  oublier 
Césalpin,  qui  écrivoil  dans  le  même  temps  que 
Mercati,  et  qui  lut  le  premier  qui  rechercha  1  o- 
rigine  des  Bélemniles;  elles  proviennent  de  la 
Pinne-marine  ,  dit-il,  ou  de  quelqu'aulre  coijuil- 
la"^e.  Il  avilit  donc  bien  senti ,  chose  remarqua- 
ble, que  c'étoit  à  celle  classe  d'êtres  qu'il  lal- 
loit  la  rapporter  :  c'étoit  sans  doute  une  opi- 
nion hasardée,  mais  qui  ne  manquoit  pas  d'une 
certaine  justesse. 

Avant  d'aller  plus  loin,  résumons  en  quelques 
mots  ce  qu'il  y  a  de  plus  essentiel  dans  ce  que 
nous  venons  de  dire  :  Agricola  est  le  premier  qui 
fait  de  bonnes  observations  sur  la  Bélemnite, 
Gesner  en  donne  la  première  ligure,  et  Césalpin 
fait  entrevoir  pour  la  première  lois  cjuels  rapports 
on  d  lit  lui  chercher.  Celte  progression  mérite 
certainement  d'être  remarquée. 

Nous  voilà  parvenus,  avec  linperatn ,  à  l'année 
iSog;  il  ne  mériteroit  pas  d'être  meutionné  si  son 
ouvraj^e,  consacré  plus  spécialement  à  la  miné- 
ralogie, ne  lui  avoit  acquis  quehjue  célébrité: 
il  dit  que  les  Bélemnites  ne  sont  que  des  stalac- 
tites. U.i  nous  dispensera  de  rapporter  les  preuves 
qu'il  en  donne. 

Boelius  de  Boot  doit  être  excepté  de  la  liste 
des  auteurs  que  nous  ne  citons  pas,  parce  qu'ils 
n'ont  fiit  faire  à  la  science  aucuns  progrès;  non 
qu'il  ail  rien  dit  d'important  sur  ces  corps  dans 
son  Traité  des  Pierres  et  des  Gemmes ,  mais  parce 
qu'il  a  élé  le  sujet  d'une  méprise  de  M.  Beudant, 
qui  a  cru  qu'il  avoil  été  le  preniier  qui  ait  em^ 
ployé  ce  mot  de  Bélemnite,  dont  l'origine  est 
jjeaucoup  plus  ancienne  ,  comme  nous  l'avons  dit, 
Depuis  1609  que  parut  l'ouvrage  de  Boelius  de 
Boot,  jusqu'en  iCjS,  que  Lister  publia  le  sien, 
on  trouve  une  dixaine  d'ouvrages  qui,  dans  une 
hisloire  d'un  genre  aussi  iinporiant  que  celui-ci, 
ne  mériteiil  d  êire  notés  que  pour  ludiqiier  d'une 
manière  générale  limpulsuii  des  esprits.  C'est  à 
celte  époque  que  commença  le  g'iU  des  collec- 
tions et  qu'on  rassembla  les  productions  naturelles 
comme  objets  de  pure  curiosité.  Les  pharmaciens 
lurent  les  premiers  qui  firent  des  collections  et 
qui  en  propagèrent  le  goût  ;  au?si  presque  tous 
le>  ouvrages  qui  parurent  alors  ne  sjni  que  des 
descriptions  de  musi'ums  plus  ou  moins  remar- 
quables. A  l'aiipui  de  notre  opinion,  nous  jiour- 
rious  citer,  dans  l'espace  d'une  quarantaine  d'an» 
uées,  le  Muséum  de  Calceolaii,  celui  d'Aldro» 

vande  , 


B  E  L 

vande,  celui  de  Wormius,  celui  de  LacLmund, 
et  celui  d'Oleaiius,  dans  lesquels  il  est  question 
des  Bt^lemniles,  sans  y  comprendre  ceux  où  elles 
ne  sont  pas  mentionnées". 

Lister,  médecin  de  la  reine  Anne,  l'ioit  un 
liomme  remarquable  pour  son  époque,  sou  s^rand 
tuivraj^e  de  conchyologit;  est  la  preuve  qu'il  avoit 
devancé  ses  couleuiporains  dans  l'élude  de  celle 
science  :  ce  fut  à  la  tiu  de  son  Traité  des  anunaujc 
d' Angleterre  qu'il  donna  la  description  de  deux 
liélemnites;  il  les  admet  au  nombre  des  corps 
organisés,  dans  sa  section  des  lapides  turbinati 
non  spirati ,  non  loin  des  Oursins,  sans  jiisiiHer 
s>m  opinion.  Césalpin  avuit  eu  la  même  pensée; 
mallieureusement  elle  resta  lonf;-lemps  encore 
avaut  de  prévaloir,  les  anciennes  théoiics  trou- 
vèrent des  délcDseurs  dans  ceux-là  nicuies  qui, 
ayant  rassemblé  de  grandes  collections  de  ces 
ccups ,  auroient  dû  être  plus  capables  de  les  juger. 

Avant  Luyd  ,  il  exisloit  une  o|)inion  assez  ré- 
pandue et  que  nous  n'avons  pus  encore  rap- 
pjitéej  elle  trouva  quelques  auteurs  qui  plus  tard 
la  soutinrent,  malgré  son  peu  de  tondement:  elle 
consiste  à  regarder  les  Bélemniles  comme  une 
corne  frontale  de  certains  poissons  comparables  au 
narval.  Il  étoit  fort  diflicile  de  concilier  celte 
manière  de  voir  avec  l'existence  constatée  de 
l'alvéyle  placée  dans  l'intérieur;  aussi  Luyd  ne 
r.idopta  pas,  il  en  préféra  une  autre  qui  n'est 
pas  plus  recevable.  Les  Bélemnitos  ,  clisoil-il  , 
étoient  le  résultat  d'une  matière  minérale  moulée 
dans  l'intérieur  de  quelque  tube  marin,  ce  qui  le 
détermina  à  les  ranger  parmi  les  péinticatious. 
Il  fui  le  preinier  qui  donna  le  nom  6.'cili'éole  aux 
concamératinns  qui  se  voient  dans  l'intérieur  ue 
la  cavité  des  Bélemnites ,  et  ce  rapport ,  qui  a  voit 
déjà  été  entrevu,  fut  définitivement  mis  hors  de 
doute  par  celui-là  même  qui  !e  conlestoit.  Wood- 
ward ,  qui  connut  un  très-grand  nombre  de  Bé- 
lemnites, qui  les  avoit  rassemblées  de  diverses 
localités,  en  aperçut  assez  bien  les  dillerences,  et 
les  rangea  néanmoins  ,  dans  son  Histoire  naturelle 
de  kl  Terre  ,  parmi  les  minéraux  l'éguliers. 

Depuis  l'année  1702  jusqu'en  1724,  il  existe 
un  certain  nombre  d'ouvrages  dans  lesquels  il  est 
question  des  Bélemnites;  laulot  en  suivant  des 
opinions  reçues  ,  ou  les  plac  nt  ,  comme  Si  lieu- 
chzer,  parmi  les  minéraux;  d'autres  les  rappor- 
tèrent au  règne  animal;  d'autres  enlin  se  conten- 
toient  de  les  rassembler  en  grand  nombre  ,  de  les 
iiguier  et  de  les  décrire,  sans  entrer  dans  une 
discussion  approtondie  sur  leur  naiure. 

Ce  fut  eu  1724  que  parut  une  dissertation  fort 
importante,  puisqu'à  celte  époque  Elirharl,  son 
auteur,  par  une  discussion  lort  approiondie,  indi- 
qua, avec  une  justesse  bien  faite  pour  donner  de  la 
coniiance,  la  place  que  doivent  occuper  les  Bélem- 
nites; il  a  démontré  que  ce  sont  des  coquilles  ma- 
rines voisines  des  Nautiles  et  des  Spirules,  servant 
d'enveloppe  à  ce  que  Luyd  avoit  nommé  alvéole^ 

Histoire  Naturelle  des  Vers,  Tome  II, 


BEL 


ii3 


il  s"aperçut  aussi  qu'elles  s'accroissoieut  par 
l'addition  successive  de  couches  extérieures,  et 
qu  enlin  leur  couiposition  cliimique  dévoiloit  leur 
origine  animale.  Il  éloit  impossible  d'arriver  à 
de  meilleurs  résultats:  ils  sont  tellemenl  justes, 
que  l'opinion  qui  en  découle  e^t  celle  t[ui  e.st 
universellemenl  adoptée  maintenant,  qu'elle  a  été 
sanctionnée  par  la  connoissance,  si  nécessaire 
pour  cela  ,  de  l'animal  de  la  spirule.  Lhiliart 
croyoit  que  l'animal  des  Bélemnites  étoif  contenu 
dans  la  portion  de  leur  cavité  laissée  libre  par 
l'alvéole;  celle  croyance  fut  celle  de  tous  les 
zoologistes,  non -seulement  pour  le  genre  qui 
nous  occupe,  mais  encore  pour  tous  les  autres 
qui  lui  sont  analogues  par  l'organisation,  jusqu'au 
moment  où  la  découverte  de  l'animal  de  la  spi- 
rille vint  jeter  une  vive  lumière  sur  cette  ques- 
tion zoologique  d'un  haut  inlérêl.  L'année  d'aiiiès 
et  sans  counoltre  la  dissertation  d'Ehrliarl ,  Rosi- 
nus  arriva  de  son  coté  au  même  résultat ,  ce  qui 
auroit  dû  avoir  une  grande  iulluence,  si  à  celle 
époque  on  avoit  su  ajjprécier  celte  coïncidence. 
Cependant  il  n'en  fui  pas  ainsi,  plusieurs  auteurs 
conservèrent  les  anciennes  erreurs,  et  Bourguet 
entre  autres,  qui  jouit  d'une  certaine  célébrité, 
loin  d  admelire  les  vérités  incontestables  de  ces 
deux  auteurs,  donna  encore  une  nouvel  e  opinion 
sur  les  B.'lemuiles;  il  prétend,  dans  ses  Lettres 
philosophiques ,  il  croit  même  le  prouver,  que  les 
Bélemuites  sont  des  den;-s  de  cachalot  ou  de  quel- 
que grande  espèce  de  cétacés;  mais  douze  eu 
treize  ans  après,  eu  publiant  son  Traité  de  Pétri- 
fications, il  montra  des  doutes  sur  la  validité  de 
sa  piemiere  opiuion. 

Klein  mentionna  d'abord,  sans  s'expliquer,  le>- 
Bélemniles  parmi  les  tuyau-x  marins;  il  étoit  per- 
mis de  croire,  d'après  cela,  que  c'éloit  avec  eux 
qu'il  leur  trouvoit  de  l'afliuité;  mais  quelques  an- 
nées plus  lard,  dans  le  temps  que  la  disserlalinn 
de  Breyne  sur  les  Polylhalames  avoit  pu  le  faire 
revenir  d'une  opiuion  erronée,  il  dit,  dans  son 
Traité  sur  les  Oursins,  qu'il  croyoit,  avec  Rosi- 
nus  et  Ehrhart,  les  Bélemnites  voisines  des  Nau- 
tiles; et  cependant,  par  une  bizarrerie  difficile  a 
expliquer,  il  conserva  ,  parmi  les  pointes  d'Our- 
sins, celles  qui,  par  une  cause  quelconque,  n'ont 
jamais  de  cavité.  Il  persista  dans  cette  opiuion 
long-temps  après,  comme  on  peut  s'en  assurer 
dans  l'édition  de  la  si.iographie  lithographique  de 
Scheuchzer,  qu'il  publia  en  1740. 

La  dissertation  Irès-estimée  de  Breyne,  de  Po~ 
Ijthalaniis ,  est  une  juste  application  des  nou- 
velles idées  à  la  classilicalion  des  coquilles,  et 
celle  dis:inction  fondamentale  de  coquilles  mo- 
notlialames  et  polytlialames ,  est  une  conséquence 
des  résultats  obtenus  par  Ebrliarl.  On  croirait 
peut-être  que  les  opinions  fondées  sur  de  bonnes 
observations ,  conduisant  à  des  changemens  favo- 
rables dans  cette  partie  des  sciences,  ont  été  sui- 
le  champ   adoptées.   L'esprit  humain   n'est  point 


ii4  BEL 

ainsi  fait,  il  s'atlache  loni;-temps  encore  à  l'er- 
reur, aux  inuovaiions  les  plus  déanées  de  preuves, 
lorsque  la  vérité  a  élu  trouvée  et  qu'il  ne  taadroit 
qui' la  suivre.  Ainsi  nous  trouvons  Capeller  ,  qui 
prétend  que  les  Bélemniles  sont  des  Holoturies, 
qui  ont  été  pétriliéesau  moment  où  elles avaloient 
une  coquille  qui  est  restée  à  demi-dii^érée  ;  il 
veut  parler  Je  l'alvéole.  Le  minéralogiste  Wallé- 
nas ,  peu  compétent  pour  juger  une  pareille  opi- 
nion, l'admet  sans  la  discuter  beaucoup.  Nous 
voyons  Dacosta  revenir  à  une  idée  abandonnée 
dejiuis  plus  d'un  siècle,  que  lesBélemnites  sont  des 
slalacliqiies,  et  Bromel  les  nommer  encore  pierres 
de  foudres.  A  côté  de  ces  erreurs  dont  nous  pour- 
rions augmenter  beaucoup  la  liste,  c'est  avec 
plaisir  que  nous  citons  les  ouvrages  de  quelques 
auteurs  qui  ont  su  les  éviier:  ainsi  Baker  place 
les  Bélemnites  près  des  Orlliocères ,  avec  les- 
quelles elles  ont  certainement  beaucoup  d'ana- 
logie. Brauder  admette  rapprochement,  et  a  le 
bon  esprit  d'adopter  la  manière  de  voir  de  Ro- 
sinus  et  d'Eiirhart.  Ue  plus ,  il  cberche  à  pruuver, 
ce  que  l'on  u'avoit  pas  tail  avant  lui,  que  toutes 
les  Bélemnites  qui  n'ont  point  de  cavité  ne  le 
doivent  qu'au  jeune  âge  ;  ce  qui  est  incontestable 
pour  presque  toutes  ,  car  il  y  en  a  pas  plus  de 
deux  qui  soient  sans  cavités  à  tous  les  âges. 

Allioni,  dont  l'oryctographie  piémonlaise  a  con- 
servé une  juste  réputation  ,  adopte  sur  les  Bé- 
lemni.es  le  sentiment  de  Bre^'ae,  et  il  annonce 
d'après  Bozzetii  qu'il  existe  une  Bélemnile  vi- 
vante dans  le  cabinet  du  chanoine  Capponi  ;  mais 
cela  paroît  bien  peu  probable  :  ne  seroit-ce  pas 
plutôt,  comme  le  croit  aussi  M.  de  Blainville,  une 
baguette  d'Oursin i*  On  doit  regretter  néanmoins 
que  ce  corps  n'ait  pas  été  figuré  avec  soin. 

Malgré  tant  de  travaux  sur  les  Bélemnites, 
malgré  les  opinions  si  judicieuses  d'hommes  d'un 
grand  mérite,  malgré  l'adhésion  de  Linné  à  ces 
opinions  ,  ou  trouve  encore  des  naturalistes  en 
petit  nombre,  il  est  vrai ,  qui  s'attachent  à  d'an- 
ciennes erreurs,  et  enchérissent  sur  elles  d'une 
manière  ridicule.  Peut-on  qualifier  autrement 
l'opinion  de  Bertrand,  qui  en  179^,  dans  son 
Dictionnaire  des  Fossiles ,  veut  rajeunir  celle  de 
Capeller  en  l'embellissant  par  de  faux  raisonue- 
mens?  Celle  de  Lemonnicr  qu'on  trouve  dans  le 
même  ouvrage  mérite  d'être  traitée  de  même  , 
puisqu'elle  veut  prouver  que  les  Bélemnites  ne 
sont  que  des  stalactites,  comme  Daco^ta  et  avant 
lui  Lang.us  l'avoient  cru.  Celle  de  la  Tourette 
peut  se  mettre  au  même  rang  que  les  piécé- 
denles;  elle  a  cela  de  particulier  d'avoir  été  aussi 
recneillie  dans  le  Dictionnaire  des  Fossi/es  de 
Beitrund.  Cet  auteur  croit  que  la  Bélemnite  est 
nne  espèce  de  Polype ,  et  l'alvéole  une  antre 
articulé  indépendant  du  premier,  et  qui  cepen- 
dant vivroit  dans  sa  cavité.  De  telles  erreurs  n'ont 
pas  besoin  d'être  réfutées. 

Nous  louchons  enfin  au  moment  où  nous  n'au- 


BEL 

rons  plus  la  pénible  tâche  de  signaler  des  erreurs; 
le  temps  des  vacillations  a  fait  place  à  celui  d'nne 
fi.xité  beaucoup  plus  grande.  La  vérité,  après  avoir 
été  souvent  méconnue  ,  présida  presque  seule  aux 
travaux  que  nous  allons  mentionner.  Les  opinions 
d'Ehriiart  et  de  Rosinus  prévalurent  enfin  ,  et  on 
ne  chercha  plus  qu'à  les  perfectionner.  Dans  na 
Mémoire  inséré  dans  les  Transactions  phi/oso- 
phi/jues ,  Plaît  donna  beaucoup  de  développe- 
ment a  ses  idées;  considérant  que  dans  certains 
Mollusques  ,  la  coquille  reçoit  un  accroissement 
extérieur  par  superposition  de  couches,  que  dans 
les  Porcelaines,  par  exemple,  cela  est  dû  à  la 
disposition  des  lobes  du  manteau,  il  en  conclut 
par  anologie  que  l'accroisemeut  des  Bélemniles 
se  faisant  par  le  dehors,  l'animal  devoit  aussi 
être  pourvu  d'un  manteau  ,  si  ce  n'est  semblable  , 
au  moins  analogue.  Cette  théorie  étoit  certaine- 
ment très -satisfaisante  pour  une  époque  où  rien 
encore  re  pnuvoit  faire  présumer  une  analogie 
avec  les  Sèches.  Ce  ne  fut  pas  long-temps  après 
cependant  que  ces  nouveaux  rapports  furent  en- 
trevus à  l'occasion  d'une  observation  faite  par 
Firinin,  en  1767,  d'un  corps  qu'il  prélendit  être 
iiiie  Bélemnite  vivante,  ce  que  Bernard  son  ami 
soutint  aussi.  Mais  un  auteur  anonyme  (Pallas) 
démontra  que  cen'éioit  qu'un  calmar  mutilé.  Cette 
observation,  tout  incomplète  qu'elle  étoit,  pouvoit 
cependant  conduire  à  une  idée  lumineuse. 

Un  chapitre  de  l'ouvrage  de  Knorr  sur  les 
pétrifications  est  entièrement  consacré  à  l'his- 
toire et  à  la  dislinction  des  Bélemnites.  Walch 
s'est  rendu  célèlire  par  cet  ouvrage  dont  le  texte 
lui  appartient.  Ce  chapitre  des  Bélemnites  est 
vraiment  remarquable,  et  peut  entrer  en  paral- 
lèle avec  le  Mémoire  de  Guettard  que  nous  men- 
tionnerons bientôt.  L'auteur  donna  une  ana- 
lyse fort  étendue  de  ceux  qui  l'ont  précédé,  et  »e 
montra  judicieux  en  adoptant  l'opinion  que  les 
Bélemnites  sont  des  coquilles  analogues  aux  Nau- 
tiles, forts  diHérentes  cependant  des  Orthocéra- 
tites  que  Bianthi  venoit  de  découvrir  à  l'état 
vivant.  Telle  est  l'inlluence  malheureuse  des 
noms  et  la  confusion  qu'ils  entraînent,  que  ee 
mot  Orlhocératile  changé  en  Orthocère  appliqmS 
à  des  corps  fort  dilFérens  devint  parmi  les  auteurs 
une  source  d'erreurs  et  de  faux  rapprochemens 
qui  ne  sont  dus  qu'à  la  ressemblance  du  nom  : 
c'est  ainsi,  pouren  donner  un  exemple,  que  furent 
rassemblées  des  Orthocères  vivantes ,  qui  ne  sont 
autre  chose  que  des  Nodosaires ,  coquilles  micros- 
copiques ,  avec  les  Orthocères  fossiles ,  qui  sont  de 
véritables  Nautiles,  droits,  cloisonnés  et  sipho- 
nifères,  avec  les  Orthocérates  de  la  Peyrouse,  qui 
sont  des  coquilles  bivalves.  Cette  confusion,  qni 
existe  encore  dans  les  auteurs  les  plus  modernes  , 
n'est  pas  la  seule  due  à  la  même  cause  que  nous 
pourrions  citer.  Ainsi  cette  Orthocératite  vivante 
de  Bianchi  n'étoit  pas  comparable  avec  les  Bé- 
lemnites; et  Walch   l'avoit  très-bien  senti.  Cet 


BEL 

auteur  en  distingua  plusieurs  espèces,  mais  mal- 
heureusement sans  les  définir  d'une  luanicj-e 
rii^oureiise  et  précise  :  l'exemple  do  Linné  ii'cloit 
point  encore  {généralement  suivi. 

Dans  une  disserlalioii  très  aprofondie  que  Ion 
trouve  dans  le  ciiujuiùme  volume  de  ses  Mé- 
moires, (juettard,  eu  178^,  (il  usage  de  celle 
•aj^acilé  qui  lui  étoit  parliculiére  en  iaisani  l'exa- 
men critique  de  toutes  les  opinions  de  ses  de- 
vanciers; Walcli,  comme  nous  l'avons  vu,  a  voit  fait 
de  même  huit  ans  avant;  mais  telle  éloit  la 
lenteur  des  communications  scientiliques ,  qu'il 
est  presque  certain  que  (jueltard  ne  connoissoit 
pas  l'important  travail  de  l'auleur  allemand.  Il 
arriva  à  ce  résultat  imjiorlatil  ,  ([ue  les  opinions 
d'Ebrhart,  de  Ri-sinus  ,  et  de  ceux  qui  les  avoicut 
suivies,  éloient  les  seules  vraies,  les  seules  qu'il 
fût  permis  désormais  d'adopter,  et  avec  Linné, 
il  pense  que  la  Bélemniteest  un  Naulile  droit  ou 
se  rapproche  de  ce  j^enre  ]iar  un  {^raiid  nombre 
d'.inalo<;ies.  Bruj:;iiière  ,  se  rangeant  de  l'opinion 
de  Linné,  ne  les  sépara  pa^,  à  ce  qu'il  paroît,  des 
Nautiles,  comme  cela  semble  pr^ibable  par  la  dé- 
finition qu'il  donna  de  ce  pienre ,  et  l'absence 
abioliie  de  toute  indication  pv,r;iiiilière  des  Dé- 
lemniles,  dans  le  premier  wlume  de  cet  ou- 
Vrase. 

Telle  est  la  série  fort  Ionique  ,  comme  on  le 
voit ,  dos  ouvraf^es  qui  ont  été  laits  sur  les  Bélem- 
nites,  et  qui  ont  précédé  les  auteurs  de  ce 
siècle.  Ici  une  proj^ression  rapide  va  se  montrer, 
et  le  court  espace  de  vini;t-sept  années  aura  été 
plus  profitable  à  la  connoissance  exacte  et  com- 
plète des  RéleniMiles  ,  que  presque  tous  les  écrits 
que  nous  avons  mentionnés.  Dès  1  800  ,  une  polé- 
mique qui  ne  fut  pas  iiuilile  s'éleva  entre  Lisaj^e 
et  Deluc  sur  pludeurs  points importans;  le  premier 
prc'tendoit  que  les  Bélemnites  ne  sont  que  des 
noyaux  d'Ortbocéraliles  ;  le  second  au  contraire 
que  les  Ortliocéraliles  ne  sont  que  des  piles 
d'alvéoles  appartenant  aux  Bélemnites.  Mili^ré 
celte  divergence,  on  voit  que  ces  deux  savans 
avoient  apprécié  les  rapports  qui  lient  les  deux 
(genres  ,  et  qu'ils  ne  dillércneut  que  dans  la  ma- 
nière de  les  envisaa^er.  Deluc  s'éloit  fait  une 
fjusse  idée  de  l'alvéole,  il  croyoït  que  les  cloisons 
fort  épaisses  se  touclioient  et  ne  l.iissoient  entre 
elles  aucun  espaça  vide;  d'où  il  fut  conduit  à 
rejeter  l'exis'ence  du  siphon  :  il  ne  falloit  ce- 
penilant  (pi'avoir  des  yeux  pour  s'assurer  facile- 
n;ent  du  contraire. 

Dès  son  entrée  dans  la  carrière  Eooloo;ique , 
RL  t.amarck,  dans  son  Sysldme  des  aniniau.v  sans 
ler/èùres  ,  rétablit  le  g;enre  liélemnite  ,  et  répara 
de  cette  manière  la  confu.-.ion  de  Linné,  de  Brii- 
guière  et  de  plusieurs  autres  auteurs.  A  cette  épo- 
que ,  JVI.  Lamarck  ne  forma  qu'une  seule  série 
parmi  les  coquilles  cloisonnées  ,  en  commençant 
par  celles  tjui  sont  discoïdes ,  pour  finir  par  celles 
qui  sont  droites.  Nous  ne  savons  si  ce  savant  con- 


BEL  ii5 

fondit  les  Orlhocératites  avec  les  Orlhocères  j  ce 
qu'il  y  a  de  certain  ,  c'est  que  dans  ce  dernier 
f^inre  ,  qui  est  le  seul  menlionné,  il  n'a  donné 
pour  exemple  que  le  Nauii/us  rap/iunits  ,  coquille 
microscropique  (|ui  n'a  que  des  rapports  fort 
éloignés  avec  les  Bélemnites  ,  et  qui  s'en  trouve 
cependant  rapprochée  ainsi  que  les  Ilipjiuritcs  , 
que  la  l'eyrouse  aviit  aussi  nommées  OrÛiocéra- 
iiles ,  quoiciue  ce  soient  des  coquilles  bivalves. 

M.  de  Rois5y,  da'js  le  7J///^;?i  deSonniiii, adopta 
complètement  l'opinion  de  M.  Lamarck,  et  ne 
comprit  dans  le  "ijciiro  Orlhocère,  qu'il  rapproche 
aussi  des  Bélemnites  ,  que  des  coquilles  microscn- 
piijiies  ,  ce  qui  devoit  produire  d'autant  plus  faci- 
lement la  confusion  que  Lesaj^c  ,  sous  le  niêuie 
nom,  avoil  désigné  des  corps  tout  diirérens.  Du 
reste,  cet  auteur  se- contente  de  rappeler  fort  e;i 
abré-^é  et  très-mcomplétemeut  quelques  opinions, 
sans  se  prononcer  plus  pour  l'une  que  pour  l'au- 
tre ,  ne  juj:;eant  pas  que  la  science  possédât  assez 
de  matériaux  pour  se  décider,  présumant  cepen- 
dant que  la  Bélcuuute  devoit  être  ])laoée  a  la 
partie  postérieure  d'un  animal  céphalopode  ,  en 
tout  ou  eu  partie  couverte  par  le  manteau  ;  mais 
nous  avons  eu  occasion  de  le  dire  ,  cette  manière 
de  voir  n'est  pas  nouvelle. 

M.  Laniari  k,  dans  sa  Philosophie  zoologiquc , 
opéra  des  chanj^emens  avanta^^eux  dans  la  distri- 
bution générale  des  Céphalopodes  ;  mais  les  iJé- 
lemniles,  quoiqu'appartenant  à  la  famille  des  L- 
luoiacées  {^loyez  ce  mot)  ,  n'en  furent  pas  mieux 
placées  dans  la  série,  puisqu'elles  furent  beaucoup 
trop  éliiignées  des  Nautiles. 

La  Conchyliologie  systcmalique  de  Montfori , 
qui  trop  long-temps  inspira  de  la  confiance  aux  sa- 
vans ,  vint  leur  oll'rir,  en  1808  ,  une  opinion  à  la- 
quelle il  n'étoit  guère  permis  de  s'attendre  à  cet;e 
époque,  après  les  discussions  approfondies  dont  les 
Bélemnites  avoient  été  le  sujet.  Cet  auteur  pré- 
tendit que  l'avéole  n'apparteiioit  point  à  la  Bé- 
lemnite,  que  c'éloient  deux  corps  entièrement 
indépendans  que  le  hasard  seul  réunissoit  quel- 
quefois ,  mais  ne  pouvoit  convenir  à  un  niême 
animal.  Il  fut  donc  conduit  à  former  de  la  Célem- 
nilc  un  génie,  et  un  autre  avec  l'alvéole,  tx  qu'il 
y  a  de  pariiculier ,  et  ce  qui  est  inconciliable  ,  c'est 
que  Monllort,  tout  en  soutenant  son  hypothèse, 
laissa  les  Bélemnites  parmi  les  corpiillcs  cloison- 
nées. Ou  les  Bélemiines  ne  sont  pas  cloisonnées  , 
et  alors  pourquoi  les  laisser  parmi  les  (yéjihalopo- 
des 'i:*  ou  elles  le  sont,  et  pourquoi  faire  un  genre 
Callyrhoë  avec  les  alvéoles  qui  s'y  trouvent  i 
Voilà  un  dilemme  (jue  je  donne  a  résoudre  à  Muit- 
i'oit  et  à  ceux  qui  seraient  tentés  de  l'imiter.  Dans 
un  genre  où  les  espèces  étoient  à  peine  connues  , 
cet  auteur ,  iocond  en  genres  nouveain;  ,  trouva 
moyen  d'en  démembrer  sur  les  caractères  de  la 
plus  mince  valeur  ,  et  souvent  purement  acciden- 
tels, les  genres  qu'il  nomme  l'acliie,  Thalamule, 
Cullyrhoé,  Célocine  ,  Acaine,  Chrys.i're,  Ilibo- 

i'  a 


ii6 


BEL 


lite  et  l'orodrague.  Aucuns  de  ces  genres  ne  fu- 
rent adoptés j  ils  ne  mériioient  pas  de  l'être. 

Nous  avons  vu  que  M.  Lamarck  avoit  amélioré 
la  classilicnlion  des  Céphalopodes  dans  sa  Philo- 
sophie zoolngique,  sans  que  cependant  les  Bélem- 
niles  eussent  changé  de  place  :  il  n'en  est  pas  de 
même  dans  l'Extrait  du  Cours  ;  dans  cet  ouvrage 
elles  commencent  la  série  des  Céphalopodes  à  co- 
quille droite  et  à  cloisons  simples  ,  qui  sont  ren- 
leimées  dans  la  famille  des  Orlhocères  ,  la  pre- 
mière de  cette  classe  :  les  Nodosaires  sont  sépa- 
rées des  Orlhocères  ,  mais  sans  amélioration  pour 
ce  e;enre  ,  qui  ne  contient  toujours  que  des  co- 
(lulUes  microscopiques  ,  ayant  peu  d'analogie  par 
conséquent  avec  les  Bélemniles. 

Klein,  dans  son  Traité  de.i  Oursijis  ,  avoit  con- 
foiiilu  quelques  espèces  de  Bélemniles  sans  cavité, 
soit  accidentellement,  soit  naturellcinent,  avec  les 
baguettes  ou  pointes  que  porte  le  test  de  ces 
animaux  ;  il  étoit  peu  probable  que  celte  opinion 
erronée  que  l'on  avoit  jusiement  blâmée,  trouvât 
des  sectateurs.  M.  Beudaut  crut  cependant  pou- 
voir la  reproduire  en  la  généralisant  et  l'appli- 
c[uant  indistinctement  à  toutes  les  espèces. 

31.  Beudaut  n'a  véritablement  qu'un  seul  fait 
ciui  paroisse  concluant  en  sa  faveur,  il  est  relatif 
à  une  espèce  de  Bélemnite  qui  n'a  jamais  de  ca- 
vité ;  il  nous  semble  qu'il  est  diflicile  d'un  fait 
comme  celui-là  de  conclure  que  toutes  les  Bélem- 
niles sont  des  baguettes  d'Oursins  :  aussi,  à  l'é- 
gard de  celles  qui  ont  une  cavité  plus  ou  moins 
profonde  ,  M.  Bcudanl  reste  dans  le  doute,  croyant 
(lue  les  opinions  de  ses  devanciers  sont  toutes  sur 
ce  point  extrêmement  incertaines.  Le  Mémoire 
de  M.  Beudant ,  publié  en  iSiodans  \es  Annales 
du  Muséum ,  n'a  pas  besoin  d'une  sérieuse  réfuta- 
tion; les  Bclemnites  sont  aujourd'hui  trop  bien 
connues  pour  que  cela  nous  arrête  davantage. 

M.  de  lUainville  a  été  dans  Terreur  lorsqu'il 
rapporte  l'ouvrage  de  M.  L'aure  Biguet  à  l'année 
l8iO;  ce  n'est  en  effet  qu'eu  1819  qu'il  a  paru. 
Ce  petit  traité  de  bélemniioiogie  est  précieux  , 
on  y  trouve  un  grand  nombre  de  détails  curieux 
sur  la  structure  des  Bélemniles  ,  et  une  comparai- 
son de  l'accroissemeut  de  ce  corps  avec  la  co- 
quille calcaire  des  Limaces.  Ce  naturaliste  con- 
lirma  ce  fait  avancé  par  Lesage  ,  que  les  loges  de 
l'alvéule  correspondent  aux  accroissemens  de  la 
coquille.  Mais  M.  Faure  Biguet  ,  comparant  le 
sipliou  des  Bélemniles  avec  celui  des  Ammonites  , 
ondes  Baculiies,  est  conduit  .i  croire  qu'il  n'a- 
vuil  point  une  structure  semblable,  qu'il  n'éloit 
point  complclement  calcaire  ,  aussi-bien  que  les 
cloisons  cpii  dévoient  être  membraneuses.  Quel- 
ques faits  très-peu  probans  sont  les  seuls  appuis 
que  l'auleiir  Inmve  à  ce  système,  qui,  dans  notre 
manière  de  voir  ,  n'est  point  vraisemblable  :  la 
partie  descriptive  du  travail  de  M.  P'aure  Biguet 
est  beaucoup  plus  complète  que  dans  tous  les  au- 


BEL 

très  trailés.  11  divise  les  vingt  espèces  qu'il  ca- 
ractérise et  décrit  d'une  manière  suflîsaate  ,  en 
trois  sections  :  la  première  pour  les  es])èces  com- 
primées; la  seconde  pour  celles  qui  sont  cylin- 
driques; la  troisième  enfin  pour  celles  qui  sont 
coniques.  Il  n'a  parlé  que  des  espèces  de  sa  col- 
lection sans  donner  de  synonymie. 

M.  Cuvier,  Règne  animal  (pag.  071  ),  distin- 
gua Irès-netlement  les  Ortbocératiles  de  Breyne 
des  Orlhocères  et  des  Nodosaires  de  M.  Lamarck  , 
et  ne  les  confondit  pas  ;  il  les  rapproche  des  Bé- 
lemniles ,  et  en  effet  aucuns  corjis  n'ont  plus  d'a- 
nalogie avec  elles.  M.  Cuvier  fut  le  jM-emier  qui 
vit  la  confusion  et  la  voulut  détruire  ;  l'indication 
de  ce  grand  zoologiste  ,  qu'il  auroit  fallu  suivre 
et  perfectionner  ,  ne  fut  pas  prise  en  considéra- 
tion par  M.  Lamarck,  qui  ,  dans  son  dernier  ou- 
vrage ,  persista  dans  sa  manière  de  voir  à  l'égard 
des  Orlhocères.  Quant  aux  Ik'Iemniles ,  il  ne  chan- 
gea rien  aux  rapports  établis  dans  V E.rtrait  du 
Cours.  Dans  son  ouvrage  \aU\u\i  Organic  remams , 
M.  Farkiiison  donna  quelques  considérations 
sur  les  Bélemniles  ;  après  plusieurs  observations , 
il  arriva  à  ce  résultat ,  que  l'état  actuel  des  Bé- 
lemniles est  dû  à  la  cristallisation  spalhique  et  non 
à  l'organisation  ,  ce  qui  est  peu  probable  ;  car 
il  a  fallu  pourtant  que  l'organisation  ait  aussi 
son  induence  dans  l'arrangement  des  mollécules 
cristallines,  puisque  cet  arrangement  se  rencon- 
tre presque  exclusivement  dans  les  Bélemniles. 

Le  traité  des  pétrifications  de  M.  Schlolheim 
ne  peut  être  d'une  grande  utilité  pour  l'étude 
des  Bélemniles;  presque  point  de  synonymie, 
aucune  figure  ,  une  indication  nominative  accom- 
pagnée d'une  description  trcs-insulilsanle,  voilà 
ce  que  l'on  trouve  dans  cet  ouvrage,  du  resie 
fort  utile  pour  la  conuoissance  de  beaucoup  de 
pélrificalions  de  l'Allemagne.  M.  de  Ferussac,dans 
ses  Tableaux  systématiques  des  animaux  mollus- 
ques,  a  fait  avec  le  seul  genre  Bélemnite  une 
famille  qui  conserve  aussi  ce  nom.  Elle  est  placée 
entre  celle  des  Jlippuriles  et  celle  des  Orlho- 
cères; de  sorte  que  ce  genre  se  trouve  entre  les 
Hippuriles  et  les  Ichthyosarcolites.  Nous  n'avons 
pu  répondre  d'une  manière  satisfaisante  aux  deux 
questions  que  cet  arrangement  nous  a  suggérées  : 
quels  rapporis  y  a-l-il  entre  les  Bélemniles,  les 
Hippuriles  et  les  Ichlhyosarcoliles 'r*  Pourquoi 
établir  une  famille  exprès  pour  les  Bélemniles 
seules  lorsque  leurs  rapporis  avec  les  Orlhocé- 
raliles  sont  tels  qu'on  ne  peut  éloigner  ces  deux 
genres  V  M.  de  Ferussac  y  a  répondu  dans  son 
article  Bélemnite  du  Dictionnaire  classique , 
en  avouant  <pi'il  s'étoit  trompé;  il  faut  donc, 
comme  il  ledit,  regarder  comme  non  avenue  celte 
partie  de  ses  tableaux  systématiques.  L'article 
que  nous  venons  de  citer  est  trop  important  pour 
que  nous  ne  nous  y  arrêtions  pas.  Après  avoir 
donné  une  histoire  du  genre,  et  en  avoir  critiqué 
les  détails  d'une  manière  convenable,  M.  de  Fe- 


BEL 

russac  discute  les  opinious  les  plus  v^cenles,  et 
adopte  celles  qui  sout  seules  dans  ce  cas,  parce 
(ju'elles  ODt  été  sanctiounées  par  l'observation;  il 
prend  judicieusement  ce  qui  est  bon  dans  les 
Mémoires  de  Le5at;e  ,  Deluc ,  neudaiit ,  etc. ,  et , 
en  y  joii^nant  ses  propres  observations,  s'en  sert 
utilement  pour  développer  !a  formation  des  Bé- 
lemnilcs  et  assigner  leurs  rapports  avec  les  genres 
les  plus  voisins.  M.  de  Ferussac  admet,  proba- 
blement d'après  Faure  Biguet,  que  plusieurs 
espèces  de  ce  genre  ont  le  siplion  central ,  ce  qui 
ne  paroît  pas  exister;  il  croit  aussi  que  dans 
quelques  espèces  le  centie  de  la  coquille  est 
ouvert  par  un  canal  étroit  qui  règne  dans  toute 
l'éiendiie  et  communique  avec  le  siphon.  Nous 
avons  été  à  même  de  nous  assurer  que  cela 
n'existe  pas.  31.  de  Ferussac  fait  aussi  sentir  com- 
Lim  seroit  importante  l'étude  des  Bélemniles 
appliquée  à  la  géologie,  et  il  déplore  qu'on  n'ait 
point  encore  une  monographie  bien  fuile  de  ce 
geure  qui  réclame,  à  plus  d'un  titre,  de  fixer 
l'aliention  des  savans. 

Nous  avons  vu  jusqu'à  présent  que  rien  de 
bien  satisfaisant  n'avoit  été  fait  pour  classer  les 
Bélemniles  dans  leurs  rapiiorls  les  pins  naturels; 
une  des  causes  qui  ont  It;  plus  contribué  à  donner 
de  fausses  idées ,  c'est  la  confusion  générale  qui  a 
lésulié  du  rapprochemeat  des  coquilles  poly- 
thalames  microscopiques  des  véritables  Séphoni- 
1ères  :  le  genre  Oithocère,  qui  est  le  plus  voisin 
de  celui  qui  nous  occupe,  a  été  un  des  premiers 
soumis  à  celte  fâcheuse  crnfusioa,  et  tant  qu'elle 
a  e.Mslé  la  classification  s  en  est  ressentie.  M.  So- 
■\veiby  {^Minerai  concholvg^,')  a  commencé  à  ne 
donner  dans  le  genre  Orthocératile  que  des  es- 
pèces grandes  à  siphon  central,  celles  en  un  mot 
que  lireyne  avoit  indiquées  sous  ce  nom.  On  oublia 
pendant  quelque  temps  celte  indicalion  de  l'au- 
teur anglais,  mais  elle  ne  fut  point  perdue  pour 
W.  de  Haan  qui,  dans  son  excellente  monographie 
des  Ammoniies  publiée  en  1 820 ,  donna  enfin  une 
très-bonne  classilication  des  coquilles  cloison- 
nées. Cet  auteur  s'aperçut  du  passage  insensible 
quiexisteentre  lesBélemnilesetlesOrthocératites  : 
aussi  il  n'en  fit  qu'un  seul  genre  auquel  il  con- 
serva celte  dernière  dénomination.  C'est  à  M.  de 
llaan ,  comme  nous  le  verrons  en  traitant  des 
Céphalopodes  ,  que  l'on  doit  cette  heureuse  sépa- 
ration des  coquilles  muliiloculaires  à  siphon  de 
celles  qui  n'en  out  ])as  ,  distinction  que  I\I.  d'Or- 
bigny  établissoit  dans  le  même  temps  sans  con- 
noiireles  travaux  de  l'auteur  hollandais.  Quelle  que 
soit  la  grande  analogie  qui  exisie  enire  ces  deux 
genres  ,  il  y  a  de  bons  caractères  pour  les  séparer 
et  les  distinguer  facilement  :  aussi  nous  n'admet- 
tons pas  la  réunion  de  M.  de  Haan;  du  reste  il 
plaça  plus  convenablement  ce  genre  que  ses 
devanciers.  11  fait  pariie  de  la  famille  des  Nau- 
iiles,  entre  les  llippuriles  et  les  Conililes.  Les 
Ilippuntes  sont   des    coquilles  bivalves;  mais  ce 


BEL 


1 1 


fait  n'étoit  pas  alors  prouvé  comme  il  l'est  aujour- 
d'hui. 

1\I.  de  Blaiuvilie  ne  connut  pas  le  travail  de 
M.  de  llaan ,  il  ne  put  en  profiler ,  et  sa  classilica- 
tion s'en  ressentit.  La  famille  dis  Orlliocères,  en 
tête  de  laquelle  se  trouve  le  genre  Bélcmnite,  est 
divisée  en  deux  sections  :  la  première  pour  les 
coquilles  droites  à  cloisons  simples,  la  seconde 
pour  celles  qui  avec  la  même  forme  ont  les  cloi- 
sons découpées  (lesBaculites);  ainsi  dans  une  même 
famille  se  trouvent  réunis  les  types  fort  dill'é- 
rens  d'organisation;  les  Bélcninites  sout  suivies 
des  genres  Conulaire  ,  Conilite  et  Orthocère. 
{Voyez  ces  mots.)  Ces  deux  premiers  genres  sont 
douteux,  surtout  le  second,  et  celui  des  Orllio- 
cères n'a  éprouvé  aucune  amélioration. 

La  classification  de  JM.  I.atrcille  (  Familles 
naturelles  du  Règne  animal,  page  16a)  n'est 
guère  plus  satisfaisante  sous  ce  rapport  que  celle 
de  M.  de  Blainviile.  Comprises  dans  la  famille 
des  Orlhocérates  ,  les  Bélemniles  forment  le  pre- 
mier groupe  avec  les  Callirhoës  de  jMontfoit  et 
les  Ichthyosarcolites.  Nous  avons  vu  que  ce 
genre  de  Monifort  avoit  été  fait  avec  une  pile  d'al- 
véoles de  Bélemniles;  c'est  dcmc  un  double  emploi 
qui  n'est  pas  le  seul,  puisque  le  savant  entomolc- 
gisle  admet  tous  les  démcmbremens  de  Monifort , 
dont  il  fait  de  petits  groupes  ,  et  il  finit,  comme 
l'ont  fait  ses  prédécesseurs,  au  moins  pour  la 
plupart ,  par  mettre  dans  ta  même  famille  non-sen- 
lement  les  Baculiles  ,  mais  de  plus  les  Ilamiles ,  les 
ftlolosses,  les  Hortoles ,  les  f^ituites,  les  S.iiro- 
liues ,  etc. ,  ce  qui  ne  s'étoit  point  encore  vu. 

M.  d'Orblgny  lils  ne  publia  son  travail  sur  les 
Céplialopodes  qu'un  an  après  ceux  que  nous 
venons  de  iiienlionner.  Il  est  tout  entier  dans  le 
tome  7.  des  Annales  des  sciences  naturelles.  Ce 
jeune  savant,  qui  s'est  occupé  plus  spécialement 
des  coquilles  microscopiques,  a  donné  une  classili- 
cation générale  qui  a  beaucoup  d'analogie,  quant 
aux  Siphouifères,  avec  celle  de  31.  de  Haan.  Ces 
deux  auteurs  étaul  partis  des  mêmes  principes 
dévoient  ni'cessairement  se  rencontrer  en  plu- 
sieurs endroits;  ils  diflèrcnt  cependant  pour  ce 
qui  a  rapport  aux  Bélemniles  :  si  M.  de  Haan  eut 
le  tort  de  les  confondre  avec  les  Orthocéraliles , 
M.  d  Orbigny  eut  celui  plus  grand,  selon  nùus,  do 
trop  les  en  écarter.  Il  leur  assigna  des  rapports 
qui  ne  nous  semblent  pas  naturels  :  qu'y  a-i-il  de 
commun  ,  en  ell'et ,  entre  ce  genre  et  l'Ichthyosar- 
colite':*  La  laniille  des  Péristellées  {voyez  ce 
mot),  composée  de  ces  deux  genres,  ne  sera 
certainement  pas  conservée.  La  classification  de 
M.  d'Orbigny  aurolt  été  beaucoup  plus  parfaite, 
si  le  genre  Bélemcite  avoit  terminé  la  famille  des 
Nautilacées  en  contact  immédiat  avec  les  Orlho- 
cérates, et  si  le  genre  Ichibyosarcolite  avoit  à  lui 
seul  foimé  la  famille  des  Péristellées  :  ce  que 
nous  disons  ici  ne  seroit  applicable  qu'eu  raison- 
nant daus  le  système  de  M.  d'Orbigny,  et  nous 


iiS 


BEL 


verrons  bientôt  par  quels  motifs  il  doit  subir  de 
notables  changemens.  ^ 

Ce  fut  à  peu  près  à  la  morne  époque,  loso,  que 
parût  ,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  géologique 
de  Londres,  \xx\  Mémûire  Ircs-imporlaot  sur  les 
Bélemuites  par  M.  Miller.  Nouj  devons  en  rendre 
ua  compte  détailU'. 

M.  Miller  parta>:,e  son  travail  en  plusieurs  par- 
ties :  h  première  est  consacrt'e  à  l'iiistoire  du 
uenre  dans  ses  rapports  avec  la  gdologie.  Consi- 
itért-e  de  celle  manière  l'hisloiie  proprement  due, 
comme  on  lenlend  ordinairement,  n'a  point  dti5 
(jite,  mais  M.  Miller  est  arriva  à  des  donuues 
généralei  tort  utiles  pour  la  distribution  des  Bélem- 
iiites  dans  les  divers  terrains.  Entrant  ensuite  dans 
des  considéraiions  purement  zoologiques,  il  exa- 
mine le  cône  cbambré  que  nous  nommons  l'al- 
véole; il  le  trouve  d'une  structure  lamellaire,  et 
il  suppose  que  dans  un  certain  nombre  d'espèies, 
le  siphon  est  central.  Toules  les  observations 
laites  jusqu'à  ce  jour  démentent  cette^  assertion. 
11  suppose  également  que  l'alvJole  dupasse  à  la 
base  le  test  de  la  coquille,  ou  tout  au  moins  le  rem- 
plit fompléiemeni.  Xous  ne  partageons  pas  cette 
opinion  de  M.  Miller;  Tobservatiou  manque  sur 
c-e  point .  et  nous  ne  la  remplaçons  jamais  par  une 
ihi'orie,  quelque  plausilile  elle  paroisse;  elle  est 
d'ailleurs  contraire  au  but  que  remplit  une  co- 
<iullle  dans  le  corps  d'un  auimal ,  elle  prote'ge 
lus  organes  les  plus  essentiels  ,  cl  elle  ne  peutle 
ïÀ\a  èllicacement  qu'en  les  couvrant,  ce  qui  ici 
deviendroit  impossible.  On  objectera  sans  doute 
le  Belemnites  plcnus  qui  n'a  aucune  cavité; 
mais  c'est  un  fait  isolé  sur  cinquante  autres  qui 
en  dilVèrent.  Il  seroit  possible  que  dans  un  cer- 
tain nombre  d'espèces,  la  derniers  loge  ne  lut 
pas  plus  grande  ([ue  les  autres;  mais  encore, 
avant  d'admettre  cette  manière  de  voir  qui^  est 
plus  plausible  que  la  première,  faudrolt-il  qu'elle 
soit  constatée  par  de  bonnes  observation?. 

M.    Miller    suppose   encore    que  la   Bélemnite 
pendant  la  vie  de  l'animal  étoit  telle  que  nous  la 
trouvons  aujourd'hui;  qu'elle  n'a    changé  ni  do 
poids  ni  de  structure.  M.  de  Blain ville  rejetie  com- 
plètement ,  comn;c  nous  le  verrons  bientôt  ,  cette 
opinion  de  l'auteur  anglais  :  n.ius  ne  suivons  pas 
son   exemple,  parce  que  nous  admettons   que  la 
structure  libreuse  et  rayonnante  dépend  de  l'or- 
g,anisation  et  non  de  la  spalhification;  mais  nous 
croyons  aussi  que  le  séjour  dans  la  terre  a  permis 
l'imbibition  d'une  matière  calcaire  dans  un  test 
poreux  et  léger  qui  a  dû  nécessairement  en  clian- 
l'Cr  la  pesanteur  d'une  minière  notable  ;  ce  clian- 
yementest  tout  aussi  admissible  pour  les  Belemnites 
(lue  pour  les  autres  corps  pélriliés.  M.  Miller  a 
beau,   par  une  expérience,  démontrer  que  l'al- 
véole  vide  suffit   pour    tenir   dans    une   position 
verticale  dans  l'eau  une  Bélemnite  fossile ,  cela  ne 
sutRt  pas  ,  car  il  est   peu  présumable   par^  ana- 
Ic^t'ie  que  l'animal,  surtout  celui  que  représente 


BEL 

M.  Miller,  nageât  dans  une  position  verticale,  ce 
que  l'on  seroit  forcé  d'admettre  en  supposant  la 
Bélemnite  aussi  lourde  qu'elle  l'est  aujourd'hui. 
Puisque  M.  IMiller  admet  une  aussi  grande  ana- 
logie entre  l'animal  des  Bélemniies  et  celui  des 
C-dmars  ou  des  Sèches,  pourquoi  détruire  une 
partie  de  cette  anologie  ,  en  supposant  une  nata- 
tion dilléron'c  pour  une  coquille  qui  n'a  plus 
qu  une  ressemblance  éloignée  dans  sa  structure  i 

M.  Miller  termine  ses  considérations  générales 
par  des  conjeciuics  sur  l'animal  de  la  Bélemnite; 
il  va  même  jusqu'à  le  faire  figurer,  ce  qui  rend 
bien  plus  facile  à  concevoir  roj)inion  qu'il  s'en 
est  laite  :  nous  y  voyous  la  fignie  d'un  Cuifiiar 
dans  le  dos  duquel  est  placé  une  Bélemnite,  mais 
aucun  organe  n'est  indiqué.  Ce  qui  nous  a  paru 
peu  probable  dans  l'hypothèse  de  i^I.  Miller, 
c'est  que  le  manteau  seroit  fendu  au  lieu  de  con- 
tenir la  coquille  dans  un  sac  complètement  fermé, 
comme  cela  a  lieu  dans  les  Sèches  et  les  Calmars. 
Celte  division  du  manteau  exphqucroit  ,  selon 
M.  Miller,  la  fi,rmalion  de  la  rainure;  mais  cela 
ne  peui  èire,  puisque  la  rainure  est  toujours  ven- 
trale, qu'il  en  existe  très-rarement  une  dorsale, 
et  qu'elles  sont  quelquefois  latérales  lors(pi';l 
y  en  a  plus  d'une.  On  jcut  croire  avec  M.  Miller 
que  l'animal  des  Bélemniies  étoit  très-voisin  des 
Calmars,  mais  on  ne  saiiroit  affirmer  leur  ana- 
logie positive.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  voit  que  cet 
auteur  avoit  judicieusement  senti  des  rapports  qui 
lient  les  lîélemnites  aux  Sèches  ,  rapports  que 
JI.  de  BlainviUe  a  c;  nlirmés  d'une  manière  ir.^ 
contestable.  Quant  au  travail  des  espèces,  M.  Mil- 
ler n'en  a  connu  qu'un  trop  petit  nombre  pour  les 
établir  d'une  manière  certaine;  son  travail  de  ce 
côté  est  très-impai  fait  :  il  a  séparé  les  espèce  i 
pleines  pour  en  laire  un  genre  à  part  .sous  ie 
nom  à' Aciino-camajr ,  qui  n'a  pas  les  caractères 
suflisan.s  pour  un  bon  genre. 

Enfin,  pour  compléter  cette  histoire  des  Be- 
lemnites,  il  nous  reste  à  examiner  le  traité  le 
plus  complet  qui  existe  sur  ce  genre  et  que  vient 
de  publier,  en  1827,  M.  de  Blainville.  Ce  tav.?r.t 
embrasse  tout  ce  qui  a  rapport  au  genre  qu'il 
traite,  et  il  partage  son  travail  en  autant  de  scf-r 
lions  que  son  sujet  l'exige  :  la  première  est  cen- 
sacrée  à  l'histoire  du  genre;  la  seconde,  à  la  na- 
ture des  Belemnites  et  à  la  place  qu'elles  doivcrt 
occuper  parmi  les  êtres  organisés;  la  trol^lè^  e 
Ivaiie  des  modifications  que  les  Ik'lemnites  ont  ilù 
éprouver  dans  le  sein  de  la  terre;  la  quatrième  e.sl 
destinée  à  la  distribution  géographique  et  géolor 
giquc  des  ;3élemuitcs;  la  cinquième  ,  une  des  plus 
importantes  ,  comprend  la  description  des  espèecs; 
la  sixième  donne  les  résnliats  généraux  et  les  ap- 
plications à  la  géologie  ;  la  septième  ,  et  dernière, 
renferme  dans  l'ordie  chronologique  la  liste  des 
auteurs  cités. 

L'histoire  des  Belemnites  que  donne  M.  de 
Blaivi'le  est  certainement  la  plus  complète  ,  nous 


BEL 

y  avons  puisd  de  précieux  mntt'riaux  pour  le  rc- 
mmé  qui;  l'on  vient  de  lire;  cependant,  et  ce 
ijui  doit  surprendre,  c'est  que  cet  estimable  sa- 
vant ne  rend  pas  compte  des  classifications  im- 
portâmes les  plus  nouvelles  que  nous  ayons  ,  soit 
sur  les  Mollusques  en  j^cnéral  ,  soit  sur  les  Ct'plia- 
lopodes  en  ]iaiticulier  ;  ainsi  il  ne  mentionne,  ni 
le  dernier  ouvrage  de  Latreille  {^F<.im.  iiatur.  du 
Regrt.  aniiii.^,  ni  lésion  propre,  le  Traité  de 
malacologie ,  ui  ceux  bien  importans  de  de  Ilaan 
el  de  d'Orbi^ny.  Ces  ouvrac^es  sont  cependant  an- 
lérieinsà  celui  de  M.  deBlainville  ,  puisque  celui 
de  d'Orbij^ny  ,  eiiir'aulfes,  est  cild  dans  le  cours 
de  l'ouvrage  à  l'occasion  du  {^enre  lÎL'Ioplère. 
Quoi  qu'il  en  soit,  retle  Lisloire  est  faite  avec 
une  -irande  impartialité  el  une  saine  critique; 
c'est  une  source  priîcieuse  pour  ceux  qui  voudront 
étudier  com[)l(.'lemciit  ce  ji^enre. 

Dans  la  seconde  section  ,  M.  de  Blainville  , 
après  avoir  développil  la  structure  des  Bi'lem- 
Dilts  et  résumé  les  laits  curieux  constatés  jiar 
l'observation  ,  lire  la  conclusion  ,  qui  découle 
aussi  de  rappljcalion  des  principes  de  la  zoologie, 
que  l'animal  des  Béieniuites  étoit  un  Céphalo- 
pode pair  et  syrarlriiiuc,  que  la  coquille  éloit 
complètement  iiiléri^'ure  ,  comme  le  prouvent  les 
accrt>issemens  ;  que,  comme  l'os  de  la  Sèche, 
elle  étoit  dorsale  et  leioiinale,  et  que  la  dernière 
lof^e  ,  toujours  plus  grande  que  les  autres  ,  à  on 
Irès-pelit  nombre  d'exceptions  pics,  ctoit  des- 
tinée ù  supporter  quelques  viscères  ,  comme  ceux 
de  la  génération  ,  et  probablement  une  partie  de 
ceux  de  la  digestion.  Le  sillon  qui  existe  dans  uii 
{rraïul  nombre  d'espèceis  est  ventral  et  il  corres- 
pond toujours  au  siphon.  La  place  des  Bélem- 
uiies  dans  le  cOrps  de  l'animal  ,  déterminée  avec 
autant  de  précision  que  l'analogie  judicieuse- 
ment employée  peut  le  permettre,  on  parvient 
plus  facilement  à  indiquer  les  rapports  de  ce 
genre  avec  ceux  qui  l'avoisinent.  Un  corps  que 
Guetlard  a  connu  et  tiguré  dans  le  tome  5  de 
«es  Mémoires ,  parmi  des  dents  de  poissons , 
et  que  nous  avons  retrouvé  aux  environs  de  Paris, 
a  été  très- utile  pour  lier  les  Bélcmnites  aux 
Sèches.  Depuis  long-temps  nous  avions  apprécié 
l'importance  de  ce  corps  par  les  nouveaux  rap- 
ports qu'il  indiquoit,  et  nous  lui  avions  donné  en 
conséquence  le  nom  de  Bélnptère  avant  de  l'avoir 
communiqué  à  M.  de  Blainville,  auquel  nous 
fîmes  part  de  toutes  nos  observations  à  ce  sujet. 
Le  Béloplère  est  un  corps  très-singulier;  il  est 
pourvu  antérieurement  d'une  cavité  conique ,  dans 
laquelle  on  trouve  des  traces  évidentes  de  cloi- 
sons ,  en  tout  semblables  à  celle  des  Bélemnites  , 
et  d'un  siphon  ventral  ;  cette  partie  a  même  la 
texture  fibreuse  et  rayonnante.  De  chaque  côté  se 
voit  un  appendice  aliforme  ,  incliné  sur  l'axe,  et 
qui  a  la  plus  grande  analogie  avec  le  corps  de  l'os 
de  la  Sèche  ;  enfin  ,  postérieurement ,  le  Bélop- 
lère se  termine  par  un  bec  émoussé  ,  obtus,  épais, 


BEL 


I'9 


qui  a  quelques  rapports  avec  l'appendice  posié- 
rieur  de  l'os  de  la  Sèche.  La  connoissance  com- 
plète du  Béloplère  ,  dont  Guetlard  n'a  pas  connu 
l'importance  ,  est  deventie  pour  nous  et  M.  de 
Blainville  un  trait  lumineux  ,  qui  a  dû  déterminer 
enfin  d'une  manière  précise  les  liens  qui  unissent 
les  Bélemnites  avec  les  autres  Céphalopodes.  On 
sentira  davantage  la  justesse  de  nos  observations 
si  l'on  compare  les  résultats  obtenus  jiar  M.  de 
Blainville  dans  son  Traite  de  Malacologie ,  a 
ceux  du  grand  travail  sur  les  Bélemnites  ;  là  elles 
sont  éloignées  des  Sèches  ,  ici  elles  en  sont  rap- 
prochées. Ce  notable  changement  ,  dans  l'opi- 
nion de  ce  savant ,  vient  certainement  de  la  con- 
noissance  qu'il  avoit  récemment  acquise  du  Bé- 
loptère  de  notre  collection.  Ainsi,  jiour  nous  et 
pour  i\l.  de  Blainville  ,  il  n'est  pas  douteux  que 
la  famille  dos  Sèches  ne  doive  se  terminer  par  le 
Béloplère,  et  celle  Aei  Oithocèrcs,  ou  des  Nau- 
tiles, suivre  immédiatement  et  commencer  parle 
genre  Bélemnite. 

La  troisième  section  de  l'ouvrage  de  M.  de 
Blainville  est  consacrée  à  l'éclaircissement  d'une 
question  qui  n'est  pas  sans  intérêt.  Déjà  M.  l'ar- 
kiuson  ,  et  quelques  autres  naturalistes,  en  avoieat 
traité  ,  mais  d'une  manière  jicui-êire  moins  com- 
plète. Il  s'agit  de  savoir  si  les  Bélemnites  doivent 
leur  état  fibreux  uniquement  à  leur  séjour  dans 
les  couches  de  la  terre  ,  ou  bien  si  cette  structure 
appartient  entièrement  à  l'animal ,  qui  au  moment 
de  sa  destruction  aurnit  laissé  sa  coquille  telle 
que  nous  la  trouvons  aujourd'hui.  M.  de  Blain- 
ville |)euse  que  la  structure  première  de  la  coquille 
a  été  telle  pendant  la  vie  de  l'animal  ,  qu'elle  a 
pu  facilement  s'imprégner  de  carbonate  de  chaux, 
qui  s'est  cristallisé  en  aiguilles  rayonnantes  à  me- 
sure que  la  matièie  animale  ,  par  sa  destruction 
lente  ,  a  abandonné  la  coquille  molécule  à  molé- 
cule. Cette  opinion,  que  nous  ne  |)arlageons  pas 
conipléieraent ,  est  la  même  que  celle  de  I\L  Par- 
kinsou.  5L  Miller  ne  l'admet  pas,  il  croit  voir 
dans  la  Bélemnite  pétriliée  la  coquille  telle  que  l'a- 
nimal l'a  laissée.  Cet  auteur  exagère  certainement 
la  vérité;  on  ne  peut  supposer,  car  ou  n'a  au- 
cune induction  pour  le  faire  ,  que  l'animal  de  la 
Bélemnite  portoit  une  coquille  d'une  pesanteur  si 
peu  proportionnée  avec  celle  de  la  Sèche,  par 
exemple  ,  qui  peseroit  vingt  fois  moins  ;i  volume 
égal.  Nous  présenterons  un  peu  plus  tard  Topinioii 
que  nous  nous  sommes  faite ,  et  nous  dirons  par 
quelle  analogie  nous  nous  sommes  rapprochés  de 
celle  de  M.  Miller,  tout  en  la  modifiant. 

1/3  quatrième  section  est  importante,  par  cela 
qu'elle  donne  des  moyens,  si  ce  n'est  complets, 
du  moins  plus  parfaits  que  ceux  que  l'on  possé- 
doit ,  d'appliquer  la  connoissance  des  Bélemnites 
à  la  distinction  des  terrains  d'où  elles  proviennent. 
Malheureusement  M.  de  Blainville  n'a  pas  assez 
de  documens  exacts  pour  décider  plusieurs  points 
ioiporlaus;  il  n'a  pu  préciser  encore  ,  par  exemple, 


lo.o  BEL 

les  espèces  qui  apparliennent  exclusivcmeot  à 
ceilainès  couclies  et  qui  pourroieiit  les  caracté- 
riser partout  où  on  les  rencontrei'oit.  Ce  résultat 
ne  pourra  s'obtenir  que  lentement  cl  à  la  suite 
de  nombreuses  observation'!  directes.  Si  celle  par- 
tie du  travail  de  M.  de  Blainville  présente  quel- 
que lacune,  cela  n'a  pas  dépendu  de  lui,  mais  de 
l'état  aciuel  de  la  sciince  ,  qui  manque  encore 
d'observations  imporlanles  ;  elle  n'en  sera  pas 
moins  cousullée  avec  un  grand  avantage  par  les 
géologues  ,  qui  _y  trouveront  un  résumé  assez 
complet  de  tout  ce  qui  a  été  dit  sur  ce  su- 
jet ,  avec  les  noies  que  l'auteur  a  recueillies  par 
lui-même. 

La  section  suivante  ,  la  cinquième  ,  esl  la  plus 
importante  pour  la  zoologie  ,  puisqu'on  y  trouve 
la  description  des  espèces  et  leur  dislribulion  en 
liuit  groupes.  On  regrettoit  singulicremenl  qu'il 
n'exisiât  aucune  nionograpliie  du  genre  Bélem- 
iiites;  les  travaux  entrepris  étoieni  si  peu  com- 
plets ,  qu'on  pouvoit  ,  ii  l'exception  de  celui  de 
M.  P'aure  Biguet  ,  les  legarder  comme  non  ave- 
nus; on  sentit,  d'un  autre  côté,  toutes  les  diiïi- 
cullés  dont  ce  genre  est  hérissé  ,  par  le  peu  de 
bons  caractères  pour  distinguer  les  espèces.  Il  est 
résulté  de  tout  cela  que  ce  genre  ne  pouvoit  être 
ntilement  traité  que  par  un  homme  habile  ,  depuis 
long-temps  versé  dans  l'étude  de  l'histoire  natu- 
relle ,  et  qui  sût  mettre  à  pro6l ,  avec  sagacité  , 
le  peu  d'élémens  de  dislinclions  spéciliques  dont 
il  est  possible  de  se  servir.  Nul  ,  plus  que  1\I.  de 
lilainville  ,  ne  rassembloit  à  un  plus  hau^  degré 
<:e«  précieuses  qualités  ;  aussi  nous  croyons  qu'il 
y  aura  fort  peu  de  rectifications  à  faire  dans  cette 
partie  de  son  travail.  M.  de  Blainville  caraclérise 
et  donne  la  figure  liès-bien  faite  de  quarante- 
six  espèces,  nombre  Le.iucoup  plus  considé- 
rable qu'on  auroit  pu  s'y  attendre  ,  d'après  le 
petit  nombre  qui  en  éioit  counu.  Pour  arriver 
j)lus  facilemen:  à  leur  distinction  ,  l'auteur  les  a 
partagées  eu  huit  groupes,   dans  l'ordre  suivant  : 

A.  Espèces  sans  cavité. 

B.  Espèces  à  cavité  très-petite,  fissurée  sur  le 
bord  et  sans  cloisons. 

C.  Espèces  à  cavité  grande ,  fissurée  sur  le 
Ijord  et  sans  cloisons. 

D.  Espèces  à  cavité  grande,  cloisonnée  ,  si- 
pbonnée  ,  avec  une  gouttière  ventrale  plus  ou 
moins  évidente   de  la  base  au  sommet. 

E.  Espèces  il  cavité  grande  ,  cloisonnée  si- 
jilionnée  ,  sans  fissure  ni  gouttière  à  la  base  ,  deux 
sillons  latéraux  au  sommet. 

F.  Espèces  à  cavité  très  grande  ,  cloisonnée  , 
siphonnée  ,  sans  fissure  ni  gouttière  à  la  base  ,  ni 
allons  au  sommet. 

G.  Espèces  à  cavité  beaucoup  plus  grande  pro- 


BEL 

portionnellement  ,  cloisonnée  ,  siplionnee  ,  sans 
fissure,  cannelure  ni  sillons. 

II.  Espèces  mal  ou  incomplètement  connues. 

Comme  on  le  voit,  M.  de  Blainville  suit  une 
progression  ,  depuis  les  espèces  les  plus  pleluea 
ou  sans  cavité  ,  jusqu'à  celles  qui  l'ont  très-grande 
et  qui  par  là  avoisiuent  les  Ortliocères.  Nous  fe- 
rons observer  que  le  troisième  groupe  ,  formé  de^ 
espèces  de  la  craie  ,  n'est  point  admissible.  Quant 
au  caractère  des  cloisons,  dont  M.  de  Blainville 
nie  l'existence  ,  nous  sommes  persuadés  du  con- 
traire ,  non  par  l'observation  directe,  mais  par 
analogie  et  parce  que  nous  savons  que  celte  subs- 
tance a  la  propriété  de  dissoudre  compiéiemcnt 
certaines  parties  des  coquilles  don!  la  nature  dif- 
fère du  reste.  Ainsi  on  ne  retrouve  jamais  que  les 
parties  corticales  ,  celles  qui  sont  le  plus  anima- 
lisées,  et  personne  ne  doute  que  les  cloisons,  et 
une  couthe  interne  de  la  cavité  des  Bélemnites  , 
ne  soient  d'une  tont  autre  nature  que  le  reste. 
Cette  partie  a  subi  la  loi  commune  des  coquilles 
de  la  craie,  elle  a  disparu  par  la  dissolution. 

La  sixième  section  est  un  résumé,  ou  sert  de 
conclusions  zoologiques  et  géologiques  de  ce  qui 
précède;  elle  est  suivie  d'un  supplément,  daus 
lequel  M.  de  Blainville  a  caractérisé  plusieurs 
genres  qui  avoisiuent  les  Bélemnites,  ce  sont  les 
genres  Béloplère  ,  Pseudobèle  ,  Rhyncholite  et 
Conchorhynque.  (^J^oj'ez  ces  mots.)  Après  ces 
genres,  l'auteur  donne  des  additions  et  correc- 
tions ,  et  enfin  termine  son  ouvrage  par  une  sep- 
tième section  ,  qui  n'est  composée  que  d'uce  liste 
des  titres  des  ouvrages  cités  dans  le  cours  de  ce 
travail. 

Tel  est  le  résumé  historique  au  genre  curieux 
qui  nous  occupe.  Nous  avons  cherché  à  mettre 
en  saillie  les  auteurs  qui  ont  été  véritablement 
uliles  à  la  bélemnitologie.  Ce  sont  ceux-là  dont 
il  faut  retenir  les  noms  ,  et  cer'cs  ceux  de  Luynd  , 
d'Ehrhail ,  de  Rosinus ,  de  Brander,  de  Bieyne  , 
de  ^V'alcll  ,  Guellard,  Deluc  ,  Miller,  Fauie  Bi- 
guet et  Blainville  ne  seront  jamais  oubliés  dans 
la  description  de  ce  genre  important ,  dont  ils  ont 
complété  de  plus  en  plus  la  conr.oissance. 

L'histoire  de  ce  genre  nous  odre  l'exemple  de 
ce  qui  a  eu  lieu  pour  presque  toutes  les  connois- 
sances  humaines,  et  particulièiement  pour  ce  qui 
a  rapport  à  celles  de  l'histoire  naturelle.  Que 
nous  apprend-elle  '::'  On  trouve  dans  l'antiquité 
des  traces  inceitaines  d'un  genre;  il  devient 
moins  problématique,  et  enfin  il  est  constaté; 
mais  des  siècles  s'écoulent  avant  qu'on  ait  cher- 
ché à  en  déterminer  les  rapports,  {-eux  que  l'on 
présenie  sont  presque  tous  faux  ou  Irès-éloignés  ; 
cependant  quelques-uns  se  rapprochent  davantage 
de  la  vérilé,  et  il  existe  une  fluctuation  des  es- 
prits entre  le  plus  ou  moins  d'erreurs  et  de  faux 
rapprochemens ,  jusqu'à  ce  qu'un  lioinme ,  doué 

de 


BEL 

de  pins  3e  g(-nie  et  de  perspicacitc?  qne  ses  con- 
temporains, dt-couvre  et  dévoile  la  vérité  ;  c'est 
alors  qu'il  s'établit  ende  le  vrai  et  le  faux  une 
luile  inégale  ;  les  opinions  erronées  sont  soule- 
nnes  par  le  plus  grand  nombre  ,  mais  la  vérité  , 
après  un  combat  long  et  pénible  de  quelques 
hommes  qui  lui  sont  dévoués ,  apparoit  enfin 
dans  toute  sa  splendeur.  Une  nouvelle  carrière 
est  ouverte  ;  les  tbéories  s'établissent  sur  des  faits 
qui  sont  discutés j  elles  deviennent  alors  p:es- 
qa'inébranlables  ;  mais  il  manque  encore  quelque 
tliose  à  toutes  ces  connoissances ,  un  complément 
indispensable  pour  en  faire  une  jiisie  et  rigoureuse 
application  ,  les  spécialités  j  c'est  alors  qu'on  s'en 
occupe  et  que  paroissenl  les  bonnes  monographies, 
et  ce  n'est  qu'après  elles  que  l'application  d'une 
science  à  une  autre  peut  se  faire  avec  sécurité. 

Donnons  un  exemp'e  de  ce  que  nous  venons 
d'avancer,  et  nous  pouvons  le  prendre  dans  le 
genre  même  qui  nous  occupe.  I.a  connoissance 
des  liélemniles  peut  être  trus-utile  à  déterminer 
certains  terrains;  certaines  espèces  sont  peut-être 
propres  à  certaines  couches.  On  a  rassemblé  des 
matériaux  ,  m^is  la  zoologie  ne  les  a  pas  élaborés  ; 
ils  deviennent  une  source  d'erreurs  pour  la  géo- 
logie ,  ils  en  sont  une  aussi  pour  cette  première 
science,  œ^is  de  beaucoup  moins  grave  ;  ou  tourne 
ainsi  dans  un  cercle  d  erreurs  mutuelles  qui  cesse 
toul-à-coup  lorsque  les  espèces  sont  bien  déter- 
minées. C'est  alors  que  le  géologue,  les  connois- 
tant  parfaitement ,  les  note  sans  hésitation  partout 
où  il  les  trouve  ,  et  rend  possible  enfin  l'applica- 
tion de  la  concli3'liologie  a  la  science  qn'rl  éclaire 
d'une  manière  efficace.  Les  nouveaux  matériaux 
qu'il  d"nue,  la  zoologie  s'en  empare  de  nouveau  , 
pour  étab  ir  celte  succession  étonnante  des  êtres 
perdus  dans  les  couche-  de  la  terre ,  et  dont  les  ra- 
ces détruites  laissent  des  vestiges  de  leur  passage 
par  leurs  antiques  dépouilles. 

Déjà,  par  ce  qui  précède,  on  a  pu  acquérir 
quelques  idées  exactes  sur  ce  que  l'on  doit  en- 
tendre par  les  Délemnites  ;  cependant  quelques 
points  importans  de  leur  structure  n'ont  point  été 
ex'aminés.  Nous  allons  leur  donner  quelques  dé- 
veloppemeiis  nécessaires. 

La  Béleranite  est  une  coquille  composée  de  deux 
parties,  de  deux  i:ônes  placés  l'un  dans  l'autre  et  se 
réunissant  par  leur  base.  De  ces  parties,  l'une  est 
externe,  et  l'autre  interne;  toutes  deux  ont  une 
structure  qui  leur  est  propre,  et  qu'il  est  néces- 
saire de  bien  connoîlre.  La  partie  la  plus  consi- 
dérable de  la  Bélemnile  est  l'extérieure;  elle  est 
de  forme  variable  ,  mais  d'une  strui  ture  semblable 
dans  toutes  les  espèces.  Il  paroit  démontré  que  les 
jeunes  Bélfmniles ,  en  sortant  de  l'œiit  ,  étoicnt 
pourvues  d'une  coquille  poiptue  aux  deux  extré- 
mités, et  dépourvue  de  toute  espèce  de  cavité  ; 
du  moins  tel  est  l'état  oii  s'offrent  les  jeunes  indi- 
vidus bien  connus  de  plusieurs  espèces  ;  on  s'as- 
sure encore  que  cela  était  ainsi ,  en  décomposant 

Histoire  Naturelle  des  Vers.   Tome  II. 


BEL  lii 

les  Bélemniies  ,  en  les  plongeant  incandescentes, 
dans  de  l'eau  froide;  leur  exfolialion  devient  fa- 
cile et  donne  ce  résultat  :  on  l'obtient  encore  en 
sciant  en  deux  des  Délemnites  et  en  polissant  leurs 
surfaces;  on  parvient,  dans  quelques  individus, 
à  découvrir  le  noyau  central  dont  nous  parlons. 
Ces  faits  sont  conformes  à  ce  qu'ont  observé 
MM.  Faure  Biguet ,  de  Blainville,  Miller,  etc.  , 
et  nous-mêmes.  C'est  sur  ce  noyau  central, 
dont  la  Jjase  correspond  au  sommet  de  la  cavité 
future  de  la  Bélemnite ,  que  se  dépose  successi- 
veraent,  à  mesure  que  l'animal  grandit ,  des  cou- 
ches extérieures  ,  minces  ,  de  plus  en  plus  grandes, 
et  s'empilant  les  unes  sur  les  autres  comme  des 
cornets  de  papier.  Trouvant  dans  la  présence  d'un 
organe  particulier,  auquel  le  noyau  est  attaché, 
nn  obstacle  pour  leur  réunion  à  la  base  de  la  co- 
quille,  les  lames  d'accroissement  se  moulent  sur 
lui ,  et  donnent  naissance  à  une  cavité  plus  ou 
moins  profonde,  sel  jn  les  espèces,  dans  laquelle  il 
est  possible  de  voir  les  traces  des  accroissemens  ; 
on  conçoit  pourquoi  ici  ils  sont  intérieurs  et  non 
extérieurs,  puisque,  comme  on  le  voit,  les  ac- 
croissemens se  font  à  l'inverse  des  autres  coquilles. 
En  même  temps  que  s'agrandit  la  cavité  de  la 
base ,  les  organes  qui  y  sont  contenus  se  déplacent 
et  produisent  derrière  eux  des  cloisons  plus  ou 
moins  rapprochées  ,  dont  ils  ont  besoin  pour  trou- 
ver un  point  d'appui  ;  mais  ils  n'y  adhèrent  pas  , 
et  l'animal  ne  seroit  pas  lié  à  sa  coquille  ,  si  l'or- 
gane tendineux,  probablement,  qui  s'attache  au 
noyau  central,  ne  conservoit  un  passage  à  travers 
les  cloisons  et  ne  donnoit  naissance  à  ce  que  l'on 
nomme  siphon ,  et  qui  ici  se  voit  sur  le  bord  des 
cloisons,  du  côté  ventral  ou  inférieur,  et  corres- 
pondant à  la  rainure  ou  à  l'échancrure,  lorsqu'elle 
existe. 

On  est  convenu  de  nommer  alvéole  l'empile- 
ment des  cloisons  ;  elles  ont  toutes  la  forme  d'un 
verre  de  montre  ;  elles  sont  excessivement  minces, 
et ,  comme  dans  les  Nautiles  et  ies  auties  coquil- 
les cloisonnées  ,  elles  laissent  enlr'elles  un  espace 
vide.  Les  auteurs  qui  ont  cru  que  les  cloisons 
étoieut  épaisses  ,  solides  et  immédiatement  en 
contact ,  ont  été  trompés  par  une  fausse  apparence 
produite  par  l'état  de  pétriGcatioa  où  l'on  trouve 
les  Béleuiiiiies. 

Trois  circonstances  se  présentent  relativement 
à  l'alvéole  :  ou  elle  est  détruite  ,  et  la  place  qu'elle 
devoit  occuper  est  remplie  de  ia  pâte  de  la  roche 
dans  laquelle  la  Bélemnite  a  été  pélrifi-.'e;  ou  elle 
s'est  conservée  ,  mais  la  finesse  de  la  pâte,  ou  une 
circonstance  qu'il  n'est  pas  toujours  possible  d'ap- 
précier, lui  a  permis  de  s'iulerposer  en:re  les 
cloisons  san->  les  déranger;  ou  bien  enfin  ,  les 
cloisons  intactes,  laissées  en  partie  ou  complé  e- 
meiit  vides,  sont  devenues  un  centre  de  cristalli- 
sation pour  le  carbonate  de  chaux  qui  s'y  est  in- 
troduit par  io61lration  ,  et  a  revêtu  la  cavité 
d'une  cristallisation  régulière,  ou  l'a  remplie  par 


î  2  2  BEL 

une  ciislallisation  confuse.  Dans  le  premier  cas, 
on  a  pensé  qu'il  existoit  plusieurs  espèces  de  Bd- 
lemniles  qui ,  bien  que  pourvues  d'une  grande 
C/avilé,  nYloient  cependant  jamais  cloisonnées  j 
ce  qui  est  une  erreur.  Les  deux  aulres  circonstan- 
ces ont  donné  lieu  à  la  supposition  que  Ueluc  et 
quelques  aulres  personnes  avoient  faite  ,  qu'il 
n'existoit  aucun  intervalle  entre  les  cloisons  ,  liy- 
potUèse  qui  n'est  pas  plus  juste  que  la  première. 
M.  de  Dlainville,  cependant,  a  cru  pouvoir  aflir- 
nier  que  les  Bélemnites  de  la  craie ,  pourvues 
d'une  profonde  cavité  ,  n'avoient  cependant  point 
d'alvéole  ,  admettant  ainsi  partiellement  une  opi- 
nion qu'il  avoit  justement  combattue.  Nous  savons 
que  dans  les  Bélemnites  dont  il  est  question,  on 
n'a  jamais  vu  les  cloisons  j  mais  nous  ne  croyons 
pas  que  ce  soit  une  raison  pour  admettre  détini- 
livement  qu'il  n'en  existât  jatuais  :  on  pourra  même 
avoir  uue  forte  présomption  du  contraire,  si  l'on 
fait  attention  à  la  singulière  propriété  dont  jouit 
la  craie  ,  de  dissoudre  certaines  parties  calcaires 
des  coquilles,  en  respectant  celles  qui  paroissent 
le  plus  animalisées,  puisqu'on  n'y  retrouva  jamais 
que  la  partie  corticale ,  ce  qui  a  conduit  naturel- 
lement les  observateurs  à  avoir,  des  corps  placés 
dans  cette  circonstance  particulière,  de  très-fausses 
idées.  Aussi  nous  sommes  bien  persuadés  que  la 
règle  générale  n'a  point  ici  d'exception  ,  et  nous 
présumons  que  quelque  jour  la  découverte  de 
craie  un  peu  plus  péiriliée,  pourra  conserver  les 
traces  des  cloisons  des  Bélemnites  qui  s'y  trou- 
vent. 

La  plupart  des  20ologistes  pensent  que  dans 
tontes  les  Bélemnites,  la  dernière  cloison  est  pla- 
cée assez  haut  dans  la  cavité  de  la  base  pour  lais- 
ser un  espace  vide  assez  considérable.  Celte  opi- 
nion est  juste  pour  un  certain  nombre  d'espèces  , 
et  ne  l'est  pas  pour  plusieurs  aulres  ;  d'où  il  suit 
qu'on  ne  peut  la  prendre  comme  caractère  géné- 
rique. Nous  avons  sous  les  yeux  la  preure  maté- 
vielle  de  ce  que  nous  disons,  et  nous  croyons  qu'il 
existe,  à  cet  égard  ,  une  grande  variation  selon  les 
espèces. 

On  s'est  beaucoup  occupé  de  la  structure  rayon- 
nante et  cristalline  des  Bélemnites.  Deux  opinions 
se  sont   établies  et  se  sont  élayées   de   quelques 
faits  ;  ceux  qui  soutiennent  la  première  ,  préten- 
dent que  l'animal  a  construit  sa  cot[uille  telle  que 
nous  la  trouvons  aujourd'hui  ;  qu'elle  étoit  formée 
de  libres  rayonnantes  qui  n'ont  poinl  changé  de 
nature  malgré  le  long  séjour  de  la  coquille  dans 
le  sein  de  Ta  terre.  Les  personnes  qui  défendent 
l'autre  opinion,  sont  persuadées   que  l'état  actuel 
de  la  coquille  est  dû  à  la  cristallisation   du  test , 
auquel  l'animal  n'auroit  jamais  donné  une  organi- 
sation fibreuse  :  cette  structure   auroit  donc  été 
indépendante  de  lui  et  purement  accidentelle  ,  ce 
qui  est  peu  probable.  On  s'est  servi ,  pour  soutenir 
cette dernièreopinion que  partageM.  de Blain ville, 
d'un  fait  qui  paroit  assez  concluant  :  tons  les  Oursins 


BEL 

fossiles  ou  pétrifiés  ,  quels  que  salent  les  terrains 
où  on  les  observe  ,  sont  changés  en  spalb  calcaire 
cristallisé  en  rliombe  ,  ne  peut- on  pas  dire,  par 
analogie,  qu'il  est  arrivé  de  même  pour  les  Bélem- 
nites par  leur  cristallisation  rayonnante  ? 

Quoique  l'on  soit  porté  à  répondre  aHlrmative- 
ment  à  celle  question,  nous  ferons  observei-,  l°. 
que  les  Oursins  et  les  parties  qui   eu   dépendent 
sont  très-poreux  ,  et  que  la  cristallisation  du  car- 
bonate de  chaux  qui  s'est  introduit  dans  les  pores 
a  pu  enlraiuer  facilement  celle  du  test  lui-même  ; 
2°.  il  existe  un  certain  nombre   de  coquilles  qui 
ont  une  structure  fibreuse  analogue  à   celle   des 
Bélemuites  ,  et  jamais  on  n'a  mis  en  doute  qu'elle 
dépendit  de  l'animal  et  non   d'une  crislallisaliou 
fortuite,  indépendante.  Ces  coquilles  se  rencon- 
trent aussi  daus  les  terrains  divers  ,   et  pourquoi 
n'a-t-ou  jamais  dit  que  leur  état  dépendoit  d'une 
cristallisation  !*  parce  que  l'on  connoissoit  parmi 
les  coquilles    vivantes    une   sUucture   analogue  ; 
mais  si  l'éiat  fibreux  de  ces  coquilles  dépend  de 
leur  organisation  première,  pourquoi  n'en  seroit- 
il  pas  de  même  pour  les  Bélemnites  qui  se  trou- 
vent pélribées  dans  les  mêmes  couches  el  placées 
conséquemraenl  dans  les  mêmes  circonstances  ;*  Il 
nous  semble  que  ,  par  analogie  ,  on  doit  conclure 
en  faveur  de  la  première  opinion  plutôt  que  de 
la  seconde  j  elle  a  besoin  cependant  d'être  modi- 
fiée, en  cela  que   les  Bélemnites  ont  dû  changer 
de   pesanteur   par  l'imbibition    du   carbonate   de 
chaux  ,  qui ,  en  se  coiubiuant  avec  la  matière  du 
test  ,    a    dû    nécessairement   le   rendre  beaucoup 
plus  lourd.  Il  est  peu  croyable ,  comme  semble  le 
penser  M.  Miller,  qu'un  animal  ait  porté  une  co- 
quille aussi  lourde  cl  aussi  compacte»   elle  seroit 
le  seul  exemple  qu'on  pourroit   citer.    L'alvéole 
étoit  destinée,   dans  les   Bélemnites,   comme  les 
cloisons  dans  les  aulres  Céphalopodes  ,    à  rendre 
la  coquille  plus  légère  el  à  la  mettre  en  équilibre 
dans  l'eau  de  telle  sorte  que  son  poids  ne  soit  pas 
une  gêne  pour  l'animal.  Il  esl  incroyable  que  cela 
ait  pu  avoir  heu  pour  les  Bélemnites,  en  suppo- 
s.int  qu'elles  étoiont  onuiuairement  aussi  lourdes 
que  nous  les  trouvons  maintenant;  cela  est  inad- 
missible,  surtout  |iour  un  certain  nombre  d'es- 
pèces 'dont  l'alvéole   est  très-petile  relativement 
au  reste  de  la  coquille.  Une  autre  analogie  vient 
appuyer  encore  l'oiiinion  que  nous  adoptons  de 
préférence,  elle  est  prise  du  Béloptère  dont  nous 
avons  déjà  parlé  :  nue  de  ses  jiarties  est  fibreuse 
de  la  même  manière   que  les  Bélemnites.  Ou  ne 
pourroit  pas  l'attribuer   à  la  cristallisation  ,  per- 
sonne n'iguore  que  jamais  à  Grignoa  on  a  trouvé 
de  coquilles  cristallisées  ;  les  Oursins  ne  le  sont 
même  pus ,  comme  il  nous  esl  possible  de  le  dé- 
montrer. Le  BéloplQre  seroit  donc  une  exception 
unique  ,  ce  que  nous  n'admettons  pas  ;  nous  pen- 
sons,  au  contraire  ,  que  l'état  fibreux  du  Bélop- 
tère est  dû  à  l'animal ,  puisqu'il  est  vrai  que  cette 
coquille  n'a  pu  être  cristallisée,  et,  par  analogie  , 


BEL 

Doas  concluons  qu'il  en  a  éié  de  lucme  pour  les 
Bélemnhes. 

Ce  seroit  ici  le  lieu  de  parler  de  la  place  que 
doit  occuper  le  genre  Bclemnile  dans  la  série  des 
Céphalopodes  et  d'en  indiquer  les  rapports,  si  déjà 
nous  ne  l'avions  fait  en  parlant  de  l'opinion  de 
M.  de  Blainville  ,  qui  est  aussi  la  nôtre;  nous 
n'avons  rien  de  plus  à  ajouter. 

Les  Bélemniles  sont  gc'nûralement  calcaires,  et 
celte  madère  a  dans  ce  genre  des  qualités  parti- 
culières dont  jouissent  aussi  les  auires  coquilles 
liljreuses  j  ainsi  il  n'est  presipie  jamais  dissous  , 
quelle  que  son  la  nature  de  la  rocbe  qui  l'enve- 
loppe. Les  contre -empreinires  de  Bélemnites 
sont  très-rares  ,  elles  ne  se  trouvent  que  dans  les 
silex  de  la  craie;  alors  la  cavité  qu'occupoit  la 
Bclemnile  est  remplacée  par  la  matière  siliceuse, 
qui  ne  conserve  que  très -rarement  des  traces  de 
l'organisaliou  de  la  coquille.  Si  l'on  casse  ou  si 
l'on  hotte  une  Bélemnite,  elle  répand  une  odeur 
particulière  comparable  à  celle  que  l'on  peJi^oit 
des  marbres  puans  :  elles  ont  une  couleur  qui  est 
peu  variable  ,  c'est  le  brun  plus  ou  moins  foncé 
dans  les  terrains  pins  anciens  que  L\  craie  ,  mais 
d'une  couleur  jaune  ambrée  dans  ces  derniers 
terrains. 

M.  de  Blainville  a  remarqué  avec  une  grande 
tafçacité  que  la  cavité  des-i^emnltes  est  d'autant 
pJus  grande  qu'elles  se  rapprochent  par  consé- 
quent d'autant  plus  des  Orthocératiles  ,  qu'on  les 
observe  dans  des  terrains  plus  anciens  ;  tandis 
que  dans  les  terrains  les  plus  nouveaux  qui  oQVent 
ce  genre  ,  sont  disséminées  les  espèces  sans  ca- 
vité, ou  dont  la  cavité  est  très-petite. 

CARACTÈRES     gÉnÉHIQUES. 

Coquille  droite,  conique,  pointue  an  sommet, 
tronquée  à  la  base,  où  elle  présente  le  plus  sou- 
vent une  cavité  courte  et  conique  ,  contenant  une 
série  de  loges  transverses,  simples,  perforées  par 
un  siphon  continu ,  ventral.  Cavité  de  la  base 
quelquefois  nulle  ou  extrêmement  courte,  et  ne 
contenant  probablement  dans  ce  cas ,  ni  cloison , 
ni  siphon  dont  on  ne  voit  aucune  trace.  Ouver- 
ture ronde  ou  ovale ,  souvent  évasée  ,  très-mince  , 
tranchante  ,  transverse  et  droite. 

La  géologie  peut  tirer  un  bon  parti  de  la  con- 
uoissance  des  Bélemniles  qui  ,  par  leur  constance 
dans  certains  terrains,  et  même  dans  ceriaines 
couches  ,  peuvent  fort  bien  les  caractériser  et  les 
faire  reconnoitre;  mais  cette  science  n'a  point 
encore  ob'.enu  de  ce  côté  des  résultats  qui  puis- 
sent actuellement  lai  être  d'un  grand  secours  ,  il 
faut  auo;menter  le  nombre  des  observations  pour 
soumettre  leur  masse  à  l'esprit  d'analogie  et  en 
tirer  des  conclusions  générales.  On  a  maintenant 
pour  point  de  départ  le  résumé  géologique  de 
M.  de  Blainville  :  il  a  rassemblé  tous  les  faits 
épars  dans  un  grand  nombre  d'auteurs ,  ainsi  que 


BEL 


123 


ceux  qui  lui  ont  été  communiqués,  encore  iné- 
dits ,  par  plusieurs  géologues  distingués  ;  malgré 
tout  cela  on  sent  l'iBsufTisance  de  ce  qui  existe, 
et  il  est  facile  de  s'apercevoir  que  cela  tient  cer- 
tainement à  l'impossibilité  oij  ont  été  les  géolo- 
gues de  noter  avec  précision  les  espèces  qu'ils 
reucontroient  ;  ils  les  rapporloient  presque  toutes 
à  deux  eu  trois  espèces,  ce  qui  a  dû  jeier  dans 
un  grand  embarras  les  zoologistes  qui  ont  eu  à 
mettre  en  œuvre  de  tels  matériaux.  Cet  ouvrage 
étant  exclusivement  consacré  à  la  zoologie,  nous 
ne  pouvons,  sans  manquer  son  but  ,  entrer  dans 
de  grands  détails  sur  les  conséquences  géologi- 
ques de  l'élude  des  IJéleniniies,  nous  reuvo^'ons 
a  cet  égard  à  l'ouvrage  de  M.  de  Blainville. 

La  distinction  des  es]>èces  du  genre  dont  nous 
nous  occupons  est  très-dillicile.  Si  quelques-unes 
se  distinguent  au  premier  coup  d'œil  ,  il  y  en  a 
un  grand  nombre  dont  les  formes  et  les  autres 
acculens  extérieurs  sont  si  voisins  les  uns  des 
auties,  qu'il  est  presqu'impossible  de  jjoser  des 
limites  entre  ces  espèces.  M.  de  Blainville  a  re- 
connu lui-même  ces  diffiultés,  et  il  a  cherché  à 
les  surmonter  en  étudiant  avec  soin  les  caractères 
les  plus  constans  ,  au  moyen  desquels  on  peut 
parvenir  à  duiinguer  les  espèces  véritables  ,  el  à 
ne  pas  prendre  pour  telles  de  simples  variétés. 
Voici  ,  à  cet  égard  ,  ce  que  dit  l'auteur  que  nous 
citons,  et  auquel  nous  empruntons  textuellement 
ce  qui  suit  : 

«  La  forme  générale  du  corps  de  la  Bélemnite 
est  d'une  assez  grande  importance;  cependant  il 
ne  faut  pas  croire  que  l'on  puisse  en  tirer  des  ca- 
1  acières  rigoureux  et  suffians  pour  distinguer  les 
espèces,  et  à  plus  forte  raison  pour  les  répartir  en 
sections.  En  ellet ,  la  même  espèce  est  quelquefois 
cylindrique,  subfusiforme  et  même  un  peu  hastéè; 
quelquefois  son  appointissement  est  eu  arrière,  in- 
sensible ou  plus  rapide  ,  et  son  évascmeni  vers 
Touverlure  commence  un  peu  plus  tôt  ou  un  peu 
plus  tard. 

»  La  considération  du  sommet  est  d'une  va- 
leur plus  grande  ,  mais  pour  cela  il  faut  l'envi- 
sager dans  sa  position  normale  ,  et  en  ayant  égard 
à  ses  rapports  avec  l'axe  de  la  coquille  ,  ainsi 
qu'.T  la  manière  dont  les  lignes  ventrale  et- dorsale 
contribuent  à  le  former.  Son  prolongement  mu- 
croné  ou  non  ,  la  forme  de  sa  pointe  ,  les  stries 
simples  ou  doubles  que  l'on  remarque  dans  ses 
lignes  ventrale  ou  dorsale,  fournissent  d'assez  bous 
caractères,  mais  de  moindre  valeur  que  l'absence 
ou  l'existence  des  cannetuies  de  ses  côtés,  qui 
peuvent  cependant  être  plus  ou  moins  mar- 
quées. 

«  On  trouve  si  rarement  les  Bélemniles  avec 
leur  base  complète ,  que  je  n'ai  pu  erajiloyer  la 
considération  de  l'ouverture  que  dacs  un  très-pelit 
nombre  de  cas.  Il  ne  faut  cependant  pas  nier  que 
es  caractères    qu'elle  fournit    ont  une   véritatjle 


124 


BEL 


ïinporlance ,  suivant  que    sa    fornje    est   ovale  , 
lornJe,  subiriquètie  ou  niètne  sabtétiagonale. 

r  L'inié^iilé  ou  l'écbancruie  plus  ou  moins 
jiioaoncce  ,  c'est-à-diie  fissurée  et  canalitulée  , 
<!e  son  bord  ,  m'ont  fourui  des  caracleres  de  pre- 
mier ordre  par  1^  grande  conslance  de  celte  mo- 
dification. 

»  La  forme  delà  fissure  ou  de  la  cannelure, 
qui  part  ainsi  du  bord  de  l'ouverture  d'une  Bé- 
leinniie  ,  tournit  de  fmt  bons  caractères  ,  suivant 
qu'elle  est  arrêtée  brusquement ,  ou  continuée  et 
perdue  avant  le  sommet,  ou  prolongée  jusqu'au 
scMnmet. 

»  La  cavilé  d'une  Bélemnile  n'est  pas  non  plus 
à  négliger,  et  il  faut  la  considérer,  nou-seule- 
uient  dans  sa  forme  générale  ,  conique,  évasée, 
dans  la  position  de  son  sommet  par  rapport  avec 
Taxe  de  la  coquille  ,  mais  encore  dans  sa  propor- 
tion relative  avec  la  coquille  eu  totalité.  Je  ne 
dois  cependant  pas  caclier  que,  si  dans  certaines 
espèces  cette  proportion  est  assez  fixe,  il  en  est 
d'autres  où  elle  est  sujette  à  un  assez  grand 
nombre  de  variations;  alors  le  sommet  est  ce  que 
j'ai  appelé  plus  ou  moins  surcliargé.  J'avois  cru 
d'abord  que  cotte  proportion  étoit  fixe  ,  ou  ne 
varioit  du  moins  que  dans  des  limites  assez  rap- 
prochées ,  mais  de  nombreuses  observations  m'ont 
parfaitement   convaincu  du  contraire. 

»  Je  ne  puis  dire  si  la  forme  des  cloisons  ,  lenr 
nombre  ,  ainsi  que  la  position  du  siphon  et  sa 
forme  ,  fourniront  de  bons  caractères  ,  ce  qui  se 
peut  concevoir;  mais  on  trouve  trop  rarement  ces 
parties  bien  conservées,  pour  qu'il  m'ait  été  pos- 
sible d'acquérir  à  ce  sujet  quelque  certitude. 

1  Quant  à  l'alvéole,  on  peut  faire  l'observation 
qu'elle  traduit  fort  bien  la  cavité  dans  laquelle 
elle  s'est  formée ,  et  que  l'on  peut  aussi  s'en 
servir  pour  connoître  celle-ci,  mais  sans  autre 
itiiportance. 

u  Enfin,  il  ne  faut  pas  non  plus  entièrement 
négliger  l'état  minéralogique  de  la  Bélemnite, 
c'est-à-dire  sa  structure  bien  radiée  ou  plus  ou 
moios  spathique,  non  plus  que  la  couleur  et  la 
transparence  ,  car  les  espèces  les  plus  anciennes 
me  paroissent  éir^  les  moins  fibreuses,  les  moins 
blindes  et  translucides  ,  tandis  que  les  plus  mo- 
dernes le  sont  au  contraire  toujours  bien  davan- 
tage .   » 

Telles  sont  les  coDsidéralions  importantes  et  les 
justes  observations  dont  .M.  de  DlaiuviUe  a  fait 
précéder  la  description  des  espèces  ,  dans  le  beau 
tjavail  dont  nous  avons  eu  si  souvent  occasion  d'ap- 
précier le  mérite.  Nous  avons  cru  ,  dans  l'intérêt 
de  la  science  ,  ne  pouvoir  mieux  faire  que  de  pré- 
senter sans  changemens  ces  considérations  ,  qui 
doivent  servir  de  principes  fondamentaux  pour 
la  distinction  des  espèces  ,  et  que  nous  avons  mis 
utilement  en  pratique  pour  les  espèces  que  nous 
allons  décrire.  M.  de  Blainville ,  comme  nous 
l'avons  dit ,  en  a  fait  coaaoitre  plus  de  cinquante  es- 


BEL 

pèces  dans  sa  monographie;  ne  les  ayant  pas  toutes 
sons  les  j'eux,  nous  n'en  décrirons  qu'un  nombre 
suffisant  pour  donner  une  bonne  idée  des  diverses 
sections  établies  dans  le  genre.  Nous  admettons 
celles  proposées  par  M.  de  Blainville  ,  à  l'excep- 
tion de  la  troisième  :  nous  avons  dit  pour  quelles 
raisons  nous  la  rejetions. 

•j-  Espèces  sans  cai>ité. 

I .  BÉlemsite  ^e'iQe.Beleninites plenus.  Bl aist. 

B.  testa Jlisijormi  ;  basi  angustâ ,  obsolète  bi- 
canaliculatâ  ,  convexâ  ,  plenà  ,  radiatun  subre- 
gu/ariter  striatâ.  Nos. 

Blainv.  Mém.  sur  les  Bélemnite  s ,  pag.  5i). 
n".  1.  pi.  i-Jig.  6.  6.  a. 

Miller,  Mém.  sur  les  Bélemnites  ,  Mém.  de  la 
Soc.  géol.  de  Londres ,  juillet  1826. 

Parkissos  ,  Organ.  rem.  tom.  3.  pi.  4-  fig-  'p- 
Becdant  ,  Obseri).  sur  les  Bélem.  Ann.  du  Mus. 
tom.  16.  pi.  "à.fig.  8.  g. 

Cette  espèce  est  la  seule  qui  puisse  entrer  dans 
cette  première  section  ,  elle  est  très-facile  à  dis- 
tinguer de  ses  congénères;  elle  est  fusiforme, 
pointue  au  sommet ,  réirécie  à  la  base  ,  où  elle 
est  pourvue  de  deux  cannelures  peu  profondes, 
obsolètes ,  qui  s'effacent  assez  promptement  sur  la 
longueur  du  test.  Sa  base  est  on  ne  peut  plus  re- 
marquable ,  non-seulement  elle  est  dépourvue  de 
cavité,  mais  elle  est  convexe,  et  quel  que  soit 
son  âge  ,  ou  la  trouve  toujours  dans  le  même  état. 
Du  centre  de  cette  base  partent  en  rayonnant  des 
sillons  subréguliers  et  presque  s^'métriques.  L'axe 
de  celle  coquille  est  presque  central  dans  toute  sa 
longueur.  C'est  d'après  celte  espèce  ,  qui  d'ail- 
leurs a  tous  les  autres  caractères  du  genre  ,  que 
M.  Beudant  s'étoit  fait  l'opinion  que  les  Bélem- 
nites sont  des  pointes  d'Oursins.  M.  Miller,  non 
content  de  rejeter  l'opiuion  que  nous  venons  de 
rapporter,  croit  pouvoir  proposer  pour  celle  seule 
espèce  nn  genre  particulier ,  auquel  il  donne  te 
nom  d'A'-Ti.N'ocAMAX  ,  que  M.  de  Blainville  n'a 
point  adopté,  et  que  nous  n'adopterons  pas  non 
plus,  parce  qu'il  ne  présente  pas  de  caractères 
suffisans  pour  un  bon  genre. 

\^  Espèces  à   cai'iié  très-petite ,  fissurée  sur  le 
bord  et  sans  cloisons. 

s.  BÉLEMSiTE  de  Scanie.  Bélemnites  Scanice. 
Bl.mnv. 

B.  testa  elongato-conicâ ,  obscure  triquetrâ  , 
basi  subanguslatâ  ,  vix  excavatâ  y  apeiturâ  tub- 
triangulun  ;  margine  ventrali  fissura  mediocri , 
anguslâ  ,  dn'iso,-  apice  aculo ,  Jhramine  ovaio 
tenninato.  Nob. 

Blainv. /bc.  cit.  n".  2.  pi.  ^  .Jig.  7.  7-  a. 
B,R0MEL  ,  Miner,  et  Lithog.  suec.  pag.  54. 


BEL 

Coquille  obscurément  (riangulaii'e ,  peu  atlë- 
nuée  à  la  liase,  quoiqu'elle  y  soit  plus  ruli'écie 
que  daus  le  milieu  ;  celle  base  est  un  peu  oblique, 
elle  est  creusc'e  par  une  cavilc  peu  profonde, 
dont  les  bords  sont  épais  ;  elle  esl  sublrigone  ,  et 
son  ceuire,  liès-euloncé  et  liès-étroit,  ga^^ne 
assez  haut  l'inlérieur  de  la  coquille;  il  eu  part 
une  Icnle  élroile,  peu  pn^fonde,  plus  réiréiùe  eu 
dedans  que  vers  la  surface  extérieure;  en  dehors 
aucune  strie  ou  sillon  n'y  ahoulisseul.  Depuis  la 
base  jusque  vers  les  deux  tiers,  les  diamèlres  de 
celle  Bélemnile  augmentent  insensiblement  et 
diminuent  ensuite  assez  prompicment  jusqu'au 
sommet  ;  celui-ci ,  assez  aigu  ,  se  termine  par  un 
pore  ovale,  excavé  dans   le  milieu. 

Celte  curieuse  espèce  n'a  éié  bien  connue  que 
depuis  le  voyage  en  Scanie  de  M.  Brongniarl  ;  ce 
savant  géologue  en  a  recueilli  un  assez  grand 
nnnibre  d'individus  de  divers  âges,  daus  la  craie, 
à  Igiiaberga;  il  a  eu  l'extrême  bouté  de  nous  la 
cumujuniquer. 

5.  BtLEMSiTE  granulée,  Belemnites  granula- 
tus.  Dep. 

B.  testa  cylindraceâ  ,  granulosâ  j  basi  suhaiie- 
fiiiatà  ,  hrevi/issâ  ;  apice  obiuso  ,  inucronato , 
aliquantisper  plicato.  Nos. 

Blaisv.  loc.  cit.  n".  5.  pi.  i.fig.  lO.  lo.  a. 

Ou  doit  la  connoissance  de  celle  espèce  inlé- 
reisanie  aux  rccberches  assidues  de  Bl.  Graves, 
qui  fait  à  Bcauvais  une  collection  fort  remar- 
quable des  fossiles  du  dépiutercent  de  lOise  ;  il 
l'a  commnnicpu'e  à  M.  Defrance  et  à  nous,  et 
c'est  par  ce  savant  qu'elle  est  venue  à  la  connois- 
sance de  M.  de  BLinvillc. 

La  Bélemnile  granulée  est  rylindroïde,  à  peine 
réiréciè  à  la  base;  elle  augmente  de  volume  jus- 
que passé  la  moitié  de  la  longueur  ;  elle  diminue 
ensuite  peu  à  peu  pour  se  terminer  par  un  som- 
met arrondi  ,  obi  us  ,  niucroné  dans  le  centre  ,  qui 
se  termine  parfois  par  un  pore  dnut  la  base  est 
légèrement  froncée.  Toute  la  surf.ice  extérieure 
est  finement  chagrinée,  ce  qui  fait  reconnoitre 
l'espèce  avec  une  extrême  facilité.  La  base  de 
celle  coijiiille  présente  une  cavité  peu  profonde, 
qui  l'esi  plus  cependant  que  dans  la  précédeiile; 
s  'n  bord  ollie  une  fissure  Ircs-petile  ,  qui  se  con- 
tinue par  un   léger  sillon. 

On  la  trouve  dans  la  craie  des  environs  de 
Beauvais. 

4.  Bklemsite  striée.  Belemnites  striatus.  Def. 

B.  testa  elongato-conicâ ,  gradatim  atte- 
Tiuatâ  ,  s/riatâ  y  sinis  Longitudmalibus  tenuis- 
simi-s  j  cai'itate  minimâ  ,  suôim/uetrâ,  Nûb. 

Bl..\iN  V.  loc.  cit.  71°.  6.  pi.  I .  /ig.  1 1 .  1 1 .  a. 

On  ne  connoit  de  cette  espèce  qu'un  seul  indi- 
vidu incomplet  de  la  collectioa  de  M.  Defrance, 


BEL 


125 


qui  l'avoit  très-bien  distingué  et  lui  avoit  donné 
le  nom  que  M.  de  Blainrille  a  adopté.  Cet  indi- 
vidu étant  mutilé  à  sa  partie  postérieure  seule- 
ment,  il  a  été  possible  d'en  caractériser  l'espèce 
de  manière  à  la  reconnoître  facilement.  Elle  est 
alongée  ,  conique,  plus  large  à  la  base  que  par- 
tout ailleurs  ;  sa  coupe  Iransverse  esl  ronde  ,  aussi 
bien  que  son  ouverture  ;  celle-ci  a  les  bords  Iran- 
chans  et  sans  aucune  fissure  ;  la  cavité  de  la  base 
est  peu  profonde  ,  obscurément  tiiangulaire  et 
ressemble  beaucoup  à  celle  de  l'espèce  précé- 
dente ,  si  ce  n'est  qu'elle  n'a  point  de  fente  à  son 
bord  ventral  ;  toute  la  surface  extérieure  est  fine- 
ment striée  en  longueur.  Comme  le  sommet  est 
tronqué,  on  ignore  si  les  stries  s'élendoient  jus- 
qu'à lui. 

Fossile  dans  la  craie  de  Chimey,  en  Champagne. 

ttt   Espèces  à    cafi/é  grande,  cloisonnée , 

sipho/tnee. 

1  °.   Une  JiJJure  sur  le  bord. 

5.  BÉLEMNiTE  mucronée.  Belemnites  mucro- 
notas. 

B.  testa  elongatâ  ,  conicâ ,  apice  acutâ,  mii- 
cronatâ  ;  aperlurâ  rotundatâ  ,  dihitatâ  ;Jisjurd 
tonuissunâ  ,  stilco  brei'i  cnntinuatâ  ;  sulcis  vas- 
culanbus  irregularibus  irnpressis.  Nos. 

Blaïnv.  loc.  cit.  n".  J.pl.  \./ig.  12.  12  a.  12  b. 

Ibid.  Cur.  et  Bro.\g.  Géol.  des  env.  de  Paris. 
pi.  "h.fig.  I.  a.  b. 

Ibid.  ScHLOTHEiM  ,  Petrefcict.  n".  4. 

Paukinson  ,  Organic  remains,  tom.  7>.  pi.  8. 
fg.  10  et  II!. 

Mantel  ,  Geol.  qf  Sussex.  pi.  16. /ig.  1. 

Belemnites  electricus.  Miller  ,  Mém.  sur  les 
Bélem.  dans  les  Mém.  de  la  Soc.  géol.  de  Londivs, 
juillet  1^2^.  pl.i.Jig.  18  (i  2t. 

Var.  B.  Testa  majore,  subgranulosâ ,  sulcis 
l'asculanbus  nunierosiaribus. 

Faujas,  Hist.  nat.  de  la  montagne  Sai/ii- 
Pieire  de  Maeslricht,  pi.  32.  /ig.  3. 

Nous  ne  partageons  pas  l'opinion  de  W.  de 
Blainville,  qui  croit  que  celte  Bélemnite,  ainsi 
que  la  semi-caniculée ,  est  dépourvue  de  cloison 
cl  de  siphon  :  quoique  l'on  en  ait  pas  encore  trouvé 
de  trace,  nous  sommes  conraincus  que  quelque 
jour  une  circonstance  plus  heureuse  fera  décou- 
vrir l'existence  de  ces  parties.  Depuis  long-temps 
que  nous  éludions  avec  beaucoup  de  soin,  et 
dans  un  but  particulier  les  Fossiles  de  la  craie,  nous 
nous  sommes  aperçus  que  certaines  parties  inté- 
rieures des  coquilles  qui  s'y  trouvent,  disparoissent 
constamment;  et  il  est  d'autant  plus  diflicile  d'en 
constater  la  première  existence  ,  qu'elfes  se  rédui- 
sent presque  toujours  en  une  poudre  blanche ,  tjui 


126 


BEL 


»e  confond  (rès- facilement  avec  la  substance  de 
remplissai^c  qui  est  elle-même  sous  celle  forme. 
Jl  paroît  au  resie  que  M.  Miller  a  reucontré  cette 
csjièce  de  Bélemiiiie  avec  des  cloisons  et  un 
siplionj  il  en  parle  d'une  manière  non  équivoque. 
31.  de  Dlainville  croit  que  c'est  par  analogie  et 
par  conjeclure  :  nous  ne  voyons  pas  pourquoi 
M.  Miller  auroit  indiqué  des  punies  qu'il  n'auroit 
point  vues. 

La  Bélemnile  awicronc'e  est  certainement  l'es- 
pèce la  plus  communément  répandue  dans  la  for- 
mation de  craie.  Elle  est  alongée,  conique,  quel- 
quefois subcylmdrique;  la  coupe  transverse  est 
arrondie,  son  diamètre  se  rétrécit  vers  le  quart 
antérieur,  et  s'élargit  un  peu  vers  l'ouverture  et 
quelquefois  vers  l'extrémité  opposée ,  mais  cela  est 
peu  ordinaire.  L'oaverlurc  a  les  bords  extrême- 
ment minces  :  jussi  il  est  très-rare  de  la  trouver  en- 
tière. Elle  est  parfaitement  ronde  dans  un  individu 
entier  que  nous  possédons,  (^a  cavité  de  cette 
Bi^lemiiite  est  grande  et  profonde  5  dans  son  inté- 
rieur, et  aux  extrémités  du  diamètre  dorso-ven- 
tiNjl,  on  remarque  deux  sillons  qui  se  dirigent  vers 
le  sommet  ;  l'un  d'eux  est  pins  superficiel,  l'autre, 
plus  profond  et  plus  étroit,  aboutit  antérieure- 
ment à  une  fente  qui  divise  le  bord;  cette  fente 
est  fort  étroite  et  partage  toute  l'épaisseur  du  test 
dans  une  étendue  de  plus  de  dix  millimètres,  et 
elle  se  termine  en  dehors  par  un  sillon  étroit, 
profond  qui  a  un  peu  plus  de  longueur  qu'elle  et 
qui  s'arrête  brusquement.  On  remarque  sur  les 
parties  latérales  deux  sillons  profonds  qui  s'éten- 
dent depuis  la  base  jusqu'à  plus  de  la  moitié  de  la 
hauteur  :  ils  se  sous-divjsent  en  un  grand  nombre 
de  branches  qui,  par  leurs  nombreuses  anastomoses, 
présentent  l'aspect  d'un  réseau  vasculaire,  dont 
ces  sillons  sont  certainement  les  traces.  Dans 
quelques  vieux  individus  ,  ce  réseau  s'étend  sur 
toute  la  surface  de  la  coquille,  et  les  anastomoses 
sont  si  multipliées  qu'elle  semble  chagrinée;  c'est 
ce  que  l'on  remarque  surtout  dans  les  individus 
de  Maestricht  et  de  Cypli,  ce  qui,  joint  à  leur 
faille  constamment  plus  grande  j  nous  a  déter- 
minés à  en  faire  une  variété  dont  nous  avons  vu 
déjà  plusieurs  individus.  Le  sommet  arrondi  , 
obtus  dans  le  plus  grand  nombre  qui  sont  proba- 
blement incomplets,  se  termine  en  pointe  aigui; 
au  sommet  de  laquelle  un  trouve  un  très-petit 
pore  arrondi  et  assez  profond. 

Longueur  go  à  lOO  miUiœ.,  diamètre  de  l'ou- 
verture l5  à  iC. 

Longueur  d'un  individu  entier  de  la  variété 
1^2  miilim. ,  diamètre  de  l'ouverture  20  millim. 

On  trouve  cette  espèce  dans  la  craie  à  Meu- 
don ,  Mantes ,  etc.  ,  à  Ilsebourg  en  Prusse  ,  à  Aix- 
la-CLapelle  ,  à  Oldenbourg  ,  dans  l'île  de  Rugen  , 
dans  celle  de  Blasberg,  aux  environs  de  Bruxelles, 
de  Grodno,  etc.  etc.  La  variété  paroît  jusqu'à 
présent  provenir  exclusivement  de  la  montagne 
gaint-Pierre ,  près  Maestricht,  et  de  Cyplij  celles 


BEL 

de  cette  dernière  localité  nons  ont  été  commnai- 
quées  par  M.  Duchaslel  de  Versailles. 

6.  BÉLEMNiTEseroi-caniculée.  Belemnites  senii- 
canaliculatus.  Bl.usv. 

B.  testa  elongaio-acutâ ,  lateribiis  depressâ , 
basi  siibattentiatâ; aperturâoi>atâ  ,margine  fiisà  i 
fissura  niinimà  ,  sulco  veràrali  in  ritedio  cochleaç 
evanescente ,  terniinalà.  Nob. 

Blainv.  loc.cit.n°.  ?>■  pî-  '•/%•  '3.  i5.  a. 

Celte  espèce  qui  se  trouve  dans  lacraie  chloritée 
a  autant  de  rapports  avec  les  suivantes  qu'avec 
l'espèce  qui  précède,  et  si  M,  de  Blainville  n'avoit 
été  conduit  à  penser  qu'elle  étoit  dépourvue  d'al- 
véole, il  l'auroit  certainement  rangée  dans  sa 
quatrième  section,  Elle  est  de  forme  alougée,  coni- 
que ,  atténuée  à  la  base ,  déprimée  latéralement, 
ce  qui  donne  une  forme  avale  à  sa  coupe  trans- 
verse, ainsi  «pi'à  son  ouverture;  depuis  la  base 
jusque  vers  son  tiers  postérieur,  elle  augmente 
peu  à  peu  de  volume  et  se  termine  ensuite  par  ua 
sommet  puintu  :  la  base  est  percée  d'une  cavité 
simple  et  profonde  dont  le  boid  est  fendu,  mais 
peu  profonilémect.  Celte  fento  en  dehors  aboutit 
à  un  sillon  étroit  d'abord,  et  qui  s'élargit  et  s'a- 
platit insensiblement  jusqu'au  milieu  de  la  co- 
quille oit  il  disparoît.  Elle  se  trouve  à  Saint- 
Paul-Trois-Châteaux;  elle  est  longue  de  8  à  9 
centimètres. 

7.  BÉLEMNiTE  d'Altdorf.  Belemnites  Altdor- 
fènsis.  Blainv. 

B.  testa  elongatâ,  conicà,  apice  acutà,  siibqua- 
drilaterâ;  latere  ventrali  latiare,  sulco  lato ,  de 
basi  usque  apicem  instntcto. 

An  Belemnites  canaliculatus?  Schloth.  Pe- 
trejlwt.  n'^.  7. 

ScBtiŒTER ,  Einleint.  4-  '<*^-  '  1 1  ■ 

Belemnites  sulcaius.  Miller  ,  loc.  cit.  pi,  8. 
fis-  5- 

Blainville,  lac.  cit.  n°.  9.  pi.  z.Jig.  i.  i.  a. 

Il  est  peu  douteux  que  le  Belemnites  canalicu- 
latus ne  soit  la  même  espèce  que  celle-ci;  mais 
nous  pensons  que  c'est  avec  justice  que  M.  de 
Blainville  à  changé  ce  nom  pour  empêcher  la 
confusion,  puisiju'il  pourrait  être  appliqué  à  plu- 
sieurs espèces  distinctes. 

La  Bélemnite  dont  il  est  ici  question  est  assez 
grande  ,  et  d'une  teinte  qui  paroît  assez  constam- 
ment d'un  brun  foncé;  elle  est  régulièrement 
conique  et  subquadrangulaire  dans  sa  coupe  trans- 
verse; de  ces  faces,  la  ventrale  est  la  plus  large, 
la  dorsale  la  plus  étroite  et  la  plus  arrondie.  Sur  le 
milieu  de  la  ftice  ventrale,  on  remarque  un  large 
sillon  qui  s'étend  delà  base  au  sommet;  celui-ci 
est  assez  aigu  ou  peu  porté  en  arrière  dans  les 
vicu.\  individus,  et  paroît  dépourvu  de  pores  et 


BEL 

Je  sillons  ;  la  base  u'est  connue  qu'imp.il  faile- 
mc'ut  à  cause  des  mulilalions.  Dans  un  jeune  in- 
dividu de  notre  colleclion  ,  elle  se  diialc  assez 
scnsibleuieiit  et  donne  l;eu  à  une  ouverture  ova- 
laire  plus  luii^^e  que  haute;  le  sillon  ventral  s'a- 
jilaiit  et  a  une  tendance  à  s'cUacer  à  mesuie  qu  il 
en  rapproche.  M.  de  Blainville  rapporte  à  cette 
cspèie  des  individus  des  environs  de  Cacu  qui 
ont  la  plupart  de  ses  caractères;  cependant  i)lu- 
sieurs  nous  semblent  assez  importans  pour  méri- 
ter d'en  taire  une  espèce  distincte,  parce  que,  i°. 
le  sillon  ventral  est  beaucoup  moins  larf!,e  et  ue 
va  pas  jusqu'au  sommet;  2°.  le  sommet  est  beau- 
coup plus  aif^u  ,  sub-mucrond;  5".  le  sillon  loin 
de  s'cilacer  à  la  base  devient  au  contraire  ]ilus 
profond,  et  se  termine  par  une  fente  étroite, 
qui  divise  toute  l'épaisseur  du  bord.  Si  nous  avons 
été  dans  l'erreur  en  séparant  ces  deux  cs|)èces ,  il 
faudra  tout  au  moins  faire  de  cette  dernière  ane 
très-forte  variété  de  celle-ci. 

Lonj^ueur  1 1  centimètres,  diaiTiètre  de  la  base 
21  millim.  On  la  trouve  en  Suisse,  et  communé- 
ment en  Allemagne  dans  le  pays  d'Œninj^en  et 
de  Closterbanz. 

8.  BÉLEMNITE  aiguë.  i5e/eW7i7Vwfl<:2//uj.Bl.AlNV. 

B.  testa  elongato-conicu  ,  aciUissii7iâ  ,  latera- 
liter  subconipreaà  i  sulco  unico  ,  angusto  ,  l'en- 
tra li  de  basi  adapicem  decu rrun  te  y  niargiiio /isso  ? 

NOB. 

Blaint.  loc.  cit.  n°.  l  1 .  p/.  2.  //g.  5.  5.  a. 

11  nous  semble  que  I\l,.  de  Blainville  a  compiis 
au  moins  deux  espèces  dans  ccllc-i.i  ,  et  dans  la 
description  qu'il  en  donne,  on  s'en  aperçoit  en 
comparant  ce  qu'il  dit  à  la  fin  des  individus 
qu'il  a  vus  dans  la  collection  de  JM.  Roissy  avec 
ce  qu'il  dit  au  commencement  sur  ceux  de  la 
collection  de  M.  Uesnoj'ers.  Nous  nous  trouvons 
encore  dans  un  autre  embarras  ;  en  s'en  rappor- 
tant uniquement  à  la  O^ure  donnée  par  M.  de 
Blainville,  nous  n'ignorons  pas  quels  sont  les 
Bi-lemnilcs  que  nous  devons  y  rapporte:-  ;  mais 
des  individus  d'une  espèce  évidemment  distincte, 
et  dont  M.  de  Blainville  a  eu  la  possession  pen- 
dant son  travail  ,  nous  ont  été  rendus  port.int  sur 
la  coquille  elle-même,  et  écrit  de  sa  main,  le 
UOTO  de  Bek-ntuites  acutus.  Il  éloit  assez  diflicile 
de  se  déterminer  entre  ces  deux  Bélemnilcs;  nous 
croyons  qu'il  est  convenable  de  conserver  le  nom 
à  celle  qui  a  été  ilgurée  ,  car  dans  l'incertinde  où 
laisse  la  description,  ceserala  fiv,ure  qui  décidera. 
Nous  sommes  obligés  de  donner  ces  détails  préli- 
minaires, pour  faire  apprécier  le  motif  de  la 
diflérence,  entre  notre  description  et  celle  de 
1\I.  de  Blainville. 

La  Bélemnite  aiguë  ne  paroît  pas  atteindre  un 
gra^nd  volume  ;  elle  est  alongée  ,  subfusiforme  , 
légèrement  dilatée  à  la  base  ,  et  terminée  en  cône 
aigu.  Le  sommet  aigu  ,  oaucroné  ,  ii'a  ui  stries  ni 


BEL 


12 


; 


jfore,  est  parfaitement  central.  Parla  coupe  trans- 
verse on  voit  que  celte  i:oquille  est  bien  arrondie, 
cependant  elle  est  un  jieu  aplatie  latéralement  , 
mais  (ji'une  manière  à  peine  sensible.  Un  sillon 
médian  ,  iiroloud  à  la  base  de  la  coquille,  partage 
la  bice  ventrale  juscpie  près  du  sommet ,  oîi  il  dis- 
paroît  :  il  occupe  les  tiois  quaits  antérieurs  de  la 
coquille  ,  ou  un  peu  jilus  ,  mais  il  n'atteint  ))as  le 
sommet  lui-même.  Dans  un  individu  assez  com- 
plet ,  et  encore  jeune  ,  le  sillon  partage  presque 
complètement  le  bord  de  l'ouverture  qui ,  quoique 
cassée  dans  cet  endroit  ,  nous  laisse  la  conviction 
pieque  certaine  qu'elle  avoit  une  fissure  étroite 
et  courte.  Sa  cavité  est  assez  grande  ,  son  sommet 
est  central;  elle  olTre  un  sillon  médian  qui  suit 
la  direction  de  celui  du  dehors.  Les  individus  que 
nous  avons  de  cette  espèce  viennent  de  Baveux  , 
près  Caen.  Le  plus  grand  a  quatre-vingts  millim. 
de  longueur,  et  quatorze  de  diamètre  à  la  base. 

g.  Viii,t.-ii'SVfE.\\a%\Ce.  Bclcrunitcs  Jiastatiis.  Bi,. 

B.  testa  elongatâ j^fusifurnii ypostice  compressa , 
inJUitâ  ,  ad  basim  attenuatâ  ,  aiigiistciiâ ;  aperturâ 
dilatalâ  j  sulco  iinico  ,  in  iticdio  pi-o/undo  ,  irian- 
gulari  ,  ad  apertuiam  et  apicern  cvanescente . 
NoB. 

Blaixv.  Joc.  cit.  n".  12.  p/.  2.  /ig.  4-  4-  a. 

M.  de  Blainville  n'a  connu  (jue  des  fragmeos 
de  cette  espèce,  depuis  la  publication  des.n  tra- 
vail, nous  en  avons  acquis  plusieurs  beaux  indi- 
vidus qui  viennent  de  Bayeux  ;  ils  ont  près  de 
sept  pouces  de  longueur,  et  la  base  est  incom- 
plète ;  mais  un  fragment  dont  nous  ignorons  la 
localité  nous  l'oiire  presque  entière.  Celle  co- 
quille est  fusiforme,  eullée  postérieurement ,  beau- 
coup plus  étroite  dans  son  milieu  ,  et  enfin  dilatée 
de  nouveau  à  la  base;  mais  cette  base  n'a  pas  un 
aussi  grand  diamèlie  que  la  partie  postérieure; 
elle  a  en  un  mot  assez  bien  la  forme  d'un  fer  de 
lance.  Sa  base  offre  une  ouverture  dont  les  bords 
minces  sont  dilatés  d'une  manière  notable  ;  elle 
est  ronde  ou  presque  ronde.  Sa  cavité  est  peu 
connue,  étant  ou  cassée  ou  remplie  d'une  matière 
très-dure  dans  les  individus  que  nous  avons  vus  ; 
on  sait  cependant  qu'elle  est  assez  courte,  et  que 
son  sommet  est  central.  Après  cette  dilatation  de 
la  base  la  coquille  diminue  peu  à  peu  de  volume 
jusque  vers  son  tiers  inférieur  ;  elle  resie  à  peu 
près  cylindrique  dans  tout  ce  trajet  ,  commence 
à  augmenter  de  nouveau  en  s'aplatissant  un  peu, 
et  son  diamètre  devient  plus  considérable  qu'il 
n'éioit  à  la  base  ;  elle  augmente  ainsi  graduelle- 
ment jusqu'aux  trois  quarts  de  sa  longueur,  et  se 
termine  enfin  eu  pointe  aiguë  ,  simple,  avec  une 
jietite  troncature,  ou  un  pore  très-superficiel.  Un 
sillon  superficiel  à  sa  base,  profond  et  triangu- 
laire dans  le  milieu,  diminuant  ensuite  jusqu'au 
quart  postérieur  où  il  se  termine  ,  partage  la  face 
ventrale  eu  deux  parties  égales. 


128 


BEL 


Longueur  cîlx'-sept  ceulimètres  et  demi ,  le  plus 
grand  diamèiie  vingt-deux  millim. 
A  Bayeux  ,  aux  Vaches-Noires.  En  Angleterre. 

10.  BÉLEMNiTE  de  Blaia ville.  Beleinnites  Blain- 
villei.  NoB. 

B.  testa  elongato  -  conicâ ,  acutâ  ,  lœfigatâ  , 
depressâ;  sulco  uhico,  ventrali)  anguslo,  de  apice 
ad  basiin  continua. 

Nous  avons  dit ,  en  parlant  des  Belemnites  acu- 
tus  ,  pour  quels  motifs  nous  en  avions  relevé  quel- 
c[ues  individus  qui  doivent  faire  une  espèce  dis- 
tiDCle.  N'ayant  trouvé  aucune  indication  qui  pût 
s'y  rapporter  ,  nous  la  regardons  comme  nouvelle, 
et  nous  nous  plaisons  à  la  dédier  au  savant  auteur 
de  la  Béleninilologie. 

Nous  ne  connoissons  que  deux  individus  de  celte 
espèce  :  ils  sont  tous  deu.v  de  même  taille  ,  et  pa- 
roissent  adultes  ;  ils  sont  courts,  et  plus  larges  à 
la  base  que  partout  ailleurs  :  le  diamètre  ne  di- 
minue que  très  -  inseusiblement  jusque  vers  le 
liers  postérieur  ,  et  ensuite  asse?  rapidement  tn 
pyramide  dont  le  sommet  est  très-aigu.  Ils  sont 
comprimés  latéralement  de  manière  a  ce  que  les 
cotés  présentent  deux  méplats  bien  sensibles  à  la 
vue  et  au  toucher  ;  celte  compression  latérale 
donne  à  la  coupe  transverse  de  cette  espèce  une 
forme  subquadrilalère  ,  ou  plutôt  ovahiire.  Sur  la 
lace  ventrale  se  voit  depuis  la  base  jusqu'à  la 
pointe  une  rainure  étroite  et  peu  profonde  ,  qui 
dj^inne  graduellement  ,  et  qui  se  termine  au  som- 
met avec  la  coquille  elle-même.  L'ouverture  n'est 
point  dilatée  j  la  cavité  est  asse7.  profonde  ,  sou 
sommet  est  au  centre,  et  elle  n'est  point  ovale 
comme  la  coquille  ,  mais  arrondie  ,  ce  qui  se  voit 
très-bien  par  la  dilicrence  d'épaisseur  du  test  des 
côtés  avec  celui  de  la  face  dorsale  ou  ventrale. 

Longueur  soixante-cinq  millim.  ,  grand  dia- 
mèire  de  la  base  treize  millim. 

Elle  se  trouve  assez  rarement  à  Vieux -Pont, 
près  de  Bayeux,  dans  une  couche  argileuse. 

11.  BÉLEMNITE  bipartite.  Belemnites  bipartitus. 
NoD. 

B.  testa  minirnâ  ,  elongato- conicâ  ,  laterali- 
ter  d'prcssà  ;  sulco  unico  ,  prqfundo  in  utroque 
latere  de  hasi  usque  apicetn  ;  altem  minimo  al>- 
bretnato  ,  ventraU ;  cavitate  angustâ  ,  profundù. 

Pseudobèle  bipailile.  Pseudobelus  bipartitus. 
Blainv.  lac.  cit.  pj.g.  ii3.  n°.  3.  pi.  ^.Jig.  ly. 
19.  a.  19.  b. 

Il  est  probable  que  M.  de  Blainville  n'a  connu 
ce  corps  que  très -imparfaitement  de  toutes  les 
tnanieres  :  d'abord  ,  il  n'a  pas  reconnu  sa  structure 
fibreuse  ,  ce  qui  l'a  déterminé  a  le  placer  dans  son 
genre  Pseudobèle;  ensuite  il  n'y  a  reconnu  aucune 
cayité  analogue  à  celle  des  Belemnites  ,  et  n'ayant 


BEL 

eu  à  sa  disposition  que  des  tronçons  incomplets  , 
il  n'a  pas  vu  le  sommet. 

Celte  petite  Bélemnile  est  fort  singulière;  elle 
est  alengée ,  conique,  aplatie  sur  les  côiés  ,  ter- 
minée au  sommet  en  pointe  aiguë.  Dans  le  milieu 
de  chat[ue  face  latérale  ou  voit  un  sillon  étroit 
et  profond  ,  mais  plus  à  la  base  qu'au  sommet , 
qui  s'éleud  dans  toute  la  longueur  ;  comme  ces 
deux  siUoûs  se  correspondent,  ils  partagent  la  co- 
quille en  deux  parlies  ,  dont  la  dorsale  est  un  peu 
plus  épaisse  et  un  peu  plus  large.  Sur  la  lace 
ventrale  à  la  base  seulement,  et  sur  une  étendue 
du  quart  de  la  longueur  totale  environ  ,  il  existe 
un  petit  sillon  beaucoup  moins  profond  que  les 
aulies  ,  il  diminue  peu  à  peu,  et  disparoît  à  l'en- 
droit que  nous  avons  dit.  La  coupe  transverse  est 
sublétragouaie ,  plus  large  que  hauie.  Nous  ne 
connoissons  pas  l'ouverture  dans  sou  inlégnle  , 
mais  nous  croyons  qu'elle  n'est  pas  dilatée  ;  la 
cavité  n'est  pas  toul-à- fait  centrale  ,  elle  eu  ar- 
rondie ,  conique  et  profonde  pour  une  aussi  pe- 
tite espèce. 

Longueur  trente-quatre  uiitllm.  ,  grand  diam. 
de  la  base  cinq  millim.  11  y  a  des  iu^iivldus  un 
peu  plus  grands. 

M.  Elle  de  Beanmont  a  trouvé  cette  espèce  à 
Chadies  ,  au  sud  de  Serres,  dans  les  Haules-Alpes. 
M.  Marmin  nous  en  a  communiqué  un  indivi  lu 
venant  de  Casiellane;  c'est  celui  que  nous  venons 
de  décrire. 

2°.  Espèces  sans  gouttière  à  la  base  ou  sur  l'une 
desjhces  ,  mais  avec  des  sillons  au  sornniet. 

12.  BÉLEMNITE  bicanaliculée.  Belemnites  bisul- 
catus. 

B.  te.fâ elongatâ , crassâ , cylindraceo-conicâ  ,• 
apeiturà  subdilatatâ  ,  rotundatâ  y  apice  obtustus- 
culo  ,  sulcis  duobus  ,  laleralibus  ,  hipartito  j  paite 
dorsali  majore.  Nos. 

Blainv.  loc.  cit.  n".  19.  pi.  "i-.Jig.  7.  a.  b.  c. 

Cette  espèce  est  bien  certainement  une  des  plus 
communes  en  France  ,  en  Allemagne  et  en  Angle- 
terre. Sans  acquérir  un  bien  grand  volume  ,  on  en 
trouve  qui  ont  près  de  cr  q  pouces  de  longueur  : 
ils  sont  alongés  ,  coniques  ,  plus  larges  à  la  base 
que  partout  ailleurs;  leur  coupe  iransverse  est 
ronde.  Quelques  individus  ,  les  plus  vieux  sur- 
tout ,  diminuent  d'abord  peu  sensiblement ,  ce 
qui  les  rend  subcylindriques  dans  une  parlie  de 
leur  longueur  ;  le  sommet,  terminé  en  une  pointe 
un  peu  obtuse  ,  ollre  toujours  deux  sillons  en 
gouttière  qui  s'effacent  en  descendant,  et  qui  se 
paiiagent  en  deux  parties  inégales  ;  l'une  ven- 
trale ,  plus  petite  et  moins  épaisse  ,  l'autre  dor- 
sale la  dépasse  de  beaucoup  et  la  cache  complè- 
tement si  l'on  regarde  la  coquille  du  côté  du  dos. 
L'ouverture  est  à  peine  dilatée,  les  bords  en  sont 
minces;  la  cavité  est  peu  profonde,  elle  se  di- 

riiie 


BEL 

rîge  un  peu  vers  le  dos  Lors  de  la  direction  cen- 
trale. 

Longueur  douze  à  treize  centimèlres,  diame- 
tie  do  la  base  vingt-deux  à  vingt-suaire  millim. 

On  la  trouve  aux  enviions  de  Nancy ,  dans  les 
Ardennes  ,  aux  environs  de  Caeu  ,  de  Bayeux  ,  a 
Meodcs,  déparlemeut  de  la  Lozère,  etc.  etc. 

■T5.  BÉLEMNiTE  unisLllonnce.  Belemnites  uni- 
sulcatus. 

B.  testa  elongaiâ  ,  angustâ  ,  siihcylindraceà  , 
acutà  ,  basi  suhdilatatâ  y  sulco  tintco  ,  dorsali  , 
poslico  ,  tenninali  j  dunbus  alteris  antenoribus  , 
sitperficiahbus  ,  bipartilis  ,  lateralibus. 

An  Belemnites  unisulcatus  ?  Blainv.   loc.  cit. 

n°.   20.  pi.  ^.  fig.   21.21.   Cl. 

La  localité  d'où  viennent  les  individus  que 
nous  possédons  nous  fait  croire  ,  ainsi  que  quel- 
ques caractères  qui  s'y  accordent ,  qu'ils  sont  de 
la  même  espèce  que  ceux  qui  lurent  communi- 
que's  par  M.  de  Ruissy  à  M.  (le  Blaiuville,  et  aux- 
quels il  donna  le  nom  de  Belemnites  unisulcatus. 
Cet  auteur  la  caractérise  surtout  par  sa  torme 
alongée  ,  étroite  ,  obscurément  subquadrilalère  , 
sa  base  un  peu  évasée  ,  son  sommet  pointu  qui 
dire  un  seul  sillon  peu  profond,  dorsal ,  qui  des- 
cend assez  bas  sur  la  cuquille  ,  et  par  un  autre 
sillon  ventral  qui  va  de  la  base  jusque  vers  le 
sommet.  Ce  qui  est  particulier ,  c'est  que  ce  sil- 
lun  est  formé  de  deux  très-fins  séparés  par  une 
carène  étroite.  Ces  caractères  suffisent  certaine- 
ment poui-  bien  distinguer  cette  espèce. 

Nous  possédons  plusieurs  individus  qui  ont  une 
forme  absolument  semblable   à  ceux  que  M.   de 
BidinviUe  a  décrits  j  ils  proviennent  du  même  lieu, 
et  au  lieu  d'avoir  un  sillon  dorsal  et  terminal ,  ils 
en  ont  deux  latéraux   superticiels  qui  s'étendent 
de  la  base   jusque  vers  le  sommet,   et   qui   sont 
l'un  et  l'autre  bipartites  ,  comme  le  sillon  unique 
indiqué  par  M.  de  Blainville.  Ces  deux  sillons  , 
qui  sunl  bien  symétriques ,  ne   partagent  pas  la 
Bélemuile  en  deux  parties  égales,  la  partie  dor- 
sale étant  la  plus  grande.  Malgré  les  dillérences 
que  nous  venons  de  signaler,  il  seroit  possible 
cependant  qu'ils  appartinssent  à  une  seule  et  même 
espèce,   et   voici   sur  quoi    nous  nous   fondons, 
c  est  qu'il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des  indivi- 
dus un  peu  roulés,  ou  usés  d'un  côté  seulement  , 
de  manière  à  ce  qu'ils  ne  présentent  plus  que  la 
partie  apicale  de  l'un  des  sillons  latéraux,  d'où 
est  venue  probablement  la  description  de  M.  de 
Blainville.  Nous  donnons  ceci  comme  un  doute  , 
et  nous  n'avons  pas  tous  les  élémens  nécessaires 
pour  le  lever.  Dans  le  cas  où  il  se  cLaujeroit  en 
certitude  ,  le  nom  donné  par  M.  de  Blainville  de- 
vra être  cbangé,  car  il  pourroit  occasiouuer  des 
erreurs  j  dans  le  cas  contraire  ,  les  individus  que 
nous    possédons   devront    constituer   une    espèce 
distincte. 

Uist.  Nat.  diS  Fers.   Tome  H. 


BEL 


129 


Longueur  5o  millim.  ,  diamètre  de  la  base 
7  millim. 

Des  environs  de  Caen  et  de  la  Pissote,  près 
Fonienay  ,  département  de  la  Vendée. 


14.  BÉLEMNITE  de  Miller.  Belemnites  Millen. 
Nou. 

B.  testa  crassâ,  conicâ,  suhelongatâ ,  basi  la- 
tin re  ;  apice  suhticuto ,  sex  sulcis  instrucio  ,  duO' 
bus  longioribus  et  latiunbus. 

Cette  espèce  est  si  bien  caractérisée,  qn'il  est 
impossible   de  ne   pas   la  distinguer  au  premier 
abord.  Sa  taille  considérable  la  rapproche  de  la 
Bélemnile  comprimée  ,  ou  de  la  Bélemnile  gigan- 
tesque. Elle  se  dislingue  cependant  de  l'une  et  de 
l'autre;  elle  est  épaisse,  régulièrement  conique, 
assez  courte  relativement  au  diamètre  de  sa  base. 
La  base  est  la  partie  la  plus  large  ,  la  coquille 
diminue   graduellement,   et  elle  prend  la  forme 
d'un  cône   régulier,  dont  le  sommet  est  un  peu 
incliné  vers  la  face  ventrale;  elle  est  légèrement 
déprimée  sur  les  côtés  ,  ce  qui  doune  à  sa  coupe 
transverse  une  forme  à  peine  ovale  ,  puisqu'il  n'y 
a  qu'une  ligne  de  diU'érence  dans  la  longueur  des 
diamètres.  Le  sommet ,  assez  fortement  comprimé, 
se  termine,  dans  un  individu  bien  entier   de  ce 
côté,  que  nous  possédons,  par  un  assez  grand  pore 
ovalaire  auquel  aboutissent  six  sillons  parfaitement 
symétriques  ,  trois  de  chaque  côté  ,   aucun  n'étant 
impair  ou  médian.  De  ces  sillons  une  paire  est  dor- 
sale, ce  sont  les  plus  petits  ;  la  seconde  paire  est  la- 
térale, ils  sont  plus  profonds  que  les  derniers,  et 
plus  vers  le  dos  que  vers  la  face  ventrale  de  la  co- 
quille ;    enfin,   la   troisième   paire   est   ventrale, 
profonds  au  sommet  ,  ils  s'élargissent ,  deviennent 
superticiels  et  descendent  à  peu  près  jusqu'au  tiers 
de  la  longueur  de  la  coquille.  La  cavité  est  assez 
o-rande  ,  et  l'alvéole  qu'elle  renferme  a  les  cloisons 
très-serrées  :  nous  en  avons  compté  trente-quatre 
dans  une  longueur  d'un  pouce  et  demi.  Quoicjue 
par  le  sommet  elle  se  rapproche  de  la  Bélemnile 
quinqué-sillonnée   de  M.   de  Blainville  ,  elle   ne 
peut  cependant  se  confondre  avec  elle  ;  il  sjllit , 
pour  s'en  assurer ,  de  comparer  les  deux  descrip- 
tions. 

Longueur  i3  centimètres;  elle  devoit  avoir  au 
moins  quatre  centimètres  de  plus ,  à  en  juger  par 
la  troncature  de  la  base:  grand  diamètre  delà 
base  38  millimètres. 

Des  environs  de  Besançon  ,  du  Jura. 

i5.  BÉLEMNITE  compiimée.  Belemnites  com- 
pressus.  Blainv. 

B.  testa  magnâ  ,  elongatâ  ,  conicâ  ,  lateribus 
compressa  ,  basi  suhdilatatâ  ;  apice  acuto  ,  cen~ 
trali ,  bisulcatoi  sulcis  lateralibus ,  sensim  eva- 
nescentibus. 

Bl.usv.  loc.  cit.  n".  24.  pi.  G'jig.  9.  9.  a. 


i3o 


BEL 


Knokr.  Monum.  Suppl.  pi.  ^.fîg.  i5. 

La  Bi?Iemnile  comprimée  paroît  êlie  une  de 
celles  de  ce  genre  qui  acquièrent  le  plus  grand 
volume  ;  elle  se  dislingjae  cependant  et  de  la  pré- 
cédenle  qui  ne  paroît  pas  alleindie  une  aussi 
grande  taille,  et  de  la  Bélenniite  gif^antesque, 
qui  n'a  plus  les  mêmes  caractères.  Celle-ci  est 
fort  alougée  ,  conique,  diminuant  insensiblement 
de  la  base,  qui  est  la  parlie  la  (ilus  large,  jusque 
vers  les  trois  quarts  de  sa  longueur,  dans  cet  en- 
droit ;  du  moins  dans  les  vieux  individus  que  nous 
avons  vus,  la  diminution  devient  plus  subile,  et 
la  coquille  se  termine  en  poiuie  asse^  aiguë.  Le 
s  immct  est  subcentral ,  un  peu  aplati ,  et  présente 
deux  sillons  ,  un  de  ctiaquc  côlé,  d'abord  étroits 
et  assez  profonds  ,  s'élargissant  ensuite  et  s'elïa- 
oant  peu  à  peu  en  descendant  jusque  sur  le  quart 
de  la  longueur.  La  base  est  notablement  dilatée, 
et  elle  ollVe  une  ouverture  presque  ronde  ,  beau- 
coup moins  ovale  que  la  coupe  Iranverse  de  la 
coquille  t'aile  au-dessus  de  la  cavité.  Cette  cavité 
est  grande  ,  conique;  sou  sommet ,  qui  est  très- 
aigu  ,  ne  se  dirige  pas  vers  le  centre  de  la  coquille, 
mais  va  obliquement  à  l'axe  ,  qui  lui-même  n'est 
pas  central.  Les  cloisons  que  cette  cavilé  ren- 
ferme sont  très-rapproclaées  ,  surtout  au  sommet. 
Nous  possédons  tro  s  morceaux  de  celte  Hélem- 
iiite  ;  le  plus  grand  a  jilus  de  huit  pouces  de  lon- 
gueur; il  est  cassé  au  sommet  et  à  la  base  :  en 
supposant  ce  qui  lui  manque,  il  doit  avoir  plus 
d'un  pied  de  long.  Quoique  sa  base  soit  tron- 
quée assez  haut,  elle  ne  laisse  pas  que  d'avoir 
près  de  vingt  lignes  dans  son  grand  diamètre. 
Cette  espèce  se  trouve  à  Bayeux  et  à  Caen  ,  dans 
l'oolite  ferrugineuse  ,  et  à  Auerbacli  en  Bavière. 

iG.  BÉLEMNiTE  de  Prévost.  Belemnitas  Pre- 
çosti.  NoB. 

B.  testa  elongato-conicâ,  angustâ,  suhclavatâ, 
hxvigatâ  j  apice  acuto  inuUistnatOj  striis  tenuis- 
siniis  ,  pm/undis. 

Nous  dédions  cette  espèce  remarquable  à  notre 
arai  M.  C.  Prévost,  géologue  distingué.  Le  som- 
met de  celte  coquille  la  rend  vraiment  remarqua- 
ble ;  aucune  autre  des  espèces  que  nous  connois- 
sons  ,  soit  en  nature,  soit  par  les  descriptions, 
ne  présente  rien  de  semblable.  11  est  strié  dans 
toute  sa  circonférence  ;  les  stries  sont  fines  ,  nom- 
breuses ,  longitudinales  ,  d'autant  plus  profondes  , 
qu'elles  s'approcbent  davantage  du  somme t,&  telle- 
ment profondes  quand  elles  sont  parvenues  à  son 
extrémité,  qu'elles  le  divisent  dans  toute  son  épais- 
seur ;  ces  stries,  qui  sont  au  nombre  de  vingt,  n'arri- 
vent pas  toutes  à  l'extrémité,  six  principales  y  par- 
viennent, et  le  partagent  en  six  lobes  égaux  et 
symétriques.  La  base  est  un  peu  dilatée,  l'ouver- 
ture est  arrondie  et  la  cavité  est  petite;  au-dessus 
de  la  base  ,  le  diamètre  diminue  légèrement ,  et  il 
augtnenie  ensuite  peu  à  peu  jusqu'au  tiers  posté- 


BEL 

rieur.  Toute  la  coquille  est  grêle,  cylindracéo 
complètement  lisse  hors  le  sommet.  Elle  a  55  mil. 
limètros  de  longueur,  sur  5  seulement  de  diamè- 
tre à  la  base.  iNous  ignorons  d'oii  elle  vient. 

17.   BÉLEj«NiïE  alêne.  Belemnites  suhula.^o'B. 

B.  testa  elongato  conicâ,  lœvigatâ,  apice  suhu- 
Lilû  ,  trisulcatà  ;  siilcis  duobus  lateralibus  obso- 
litis,  tertio  dorsali ,  longiore  et  profondioie. 

Celle  espèce  ,  que  M.  de  Blainville  n'a  pas 
connue,  à  ce  qu'il  paroît,  se  distingue  Irès-faci- 
lemenl.  Nous  n'en  connoissons  point  qui  ait  le 
sommet  plus  aigu.  L'ouverture  et  la  base  nous 
sont  inconnues ,  les  individus  que  nous  avons  étant 
tronqués  de  ce  côlé  ;  depuis  celle  troncature  jus- 
qu'au sommet  ,  elle  diminue  graduellement  ;  elle 
est  aplatie  sur  les  côtés,  ce  qui  rend  sa  coupe 
transversale  ovale.  Son  sommet  est,  comme  noui 
l'avons  dit ,  exlrêii:ement  aigu  ;  il  est  partagé  en 
Iruis  parties  par  trois  sillons  ,  deux  latéraux,  su- 
perficiels et  Deu  prolongés  ,  et  un  troisième  mé- 
dian, assez  profond,  étroit,  descend  du  sommet 
jusque  près  de  la  moitié  de  la  longueur.  Le  plus 
grand  morceau  que  nous  ayons  de  cette  espèce  a 
63  millimètres  de  longueur,  et  il  est  cassé  au-des- 
sus de  la  cavité.  Il  a  1 1  millimètres  de  diamètre. 
Nous  ne  savons  d'où  il  provient. 

1 8.  BÉLEMNiTE  épée  ,  Belemnites  gladiiis.  Bl. 

B.  testa  pra'longâ  ,  angustâ,  depressâ  ,  conicâ. , 
Itasi  ovatà ,  aperturâ  subrotundù  ,  cavitate  nii- 
niniâ  ;  apice  subacuto  ,  latenbus  bisulcato. 

Blainv.  loc.  cit.  n".  z^.fg.  10.  10.  a. 

Celte  espèce  est  une  des  plus  remarquables  du 
genre,  étant  extrêmement  longue  et  fort  étroite. 
Elle  forme  un  cône  alongé ,  terminé  par  une  poinle 
assez  aiguë,  qui  oflre  de  cbaque  côlé  un  sillon 
superficiel  qui  ne  descendpas  loin  ;  elle  est  com- 
primée latéralement  et  assez  fortement  ,  aussi  sa 
coupe  transverse  présente  un  ovale  alongé;  elle 
est  beaucoup  plus  comprimée  au  sommet  qu'à  la 
base  ;  celle-ci  est  la  parlie  la  plus  large,  et  mal- 
gré l'inégalité  de  s.ei  diamètres  ,  l'ouverture  de  la 
cavilé  est  presque  circulaire.  La  cavité  est  pelile , 
courte,  obliquement  inclinée  vers  le  côté  ventral  ; 
elle  n'a  qu'un  septième  de  la  longueur  totale,  ce 
qui  ne  se  voit  pas  dans  les  autres  espèces  de  celte 
section. 

Nous  ne  connoissons  jusqu'à  présent  qu'un  seul 
individu  complet  de  cette  belle  Bélemnile,  c'est 
celui  de  noire  collection.  M.  de  Blainville  l'a  fait 
figurer  dans  son  entier.  Il  a  24  centimètres  de  lon- 
gueur, p  pouces,  et  seulement  ai  millimètres  dans 
son  grand  diamètre  de  la  base.  En  indiquant  les 
Vaches-Noires  comme  la  localité  de  cette  espèce, 
M.  de  Blainville  avoit  sans  doute  oublié  que  nous 
lui  avions  dit  positivement  qu'elle  vient  de  Vieux- 
Pont,  près  Bayeux. 


BEL 

3».  £spèces  qui  n'ont  ni  sillons  ni  rainures  à  la 
base  ou  au  sommet. 

lO-  BÉLEMNiTE  courte.   Belemnitcs  brebis.  Bl. 

B.  testa  conicà  ,  brevi  obtusâ  basi  subdilatatâ , 
lateralitei  depressâ  ,  aperturâ  ovatâ. 

hvAiSY. loc.  cit.n°.  i6.  var.C.  pi.  "h.fig.  3.3.  a. 

La  Bélemniie  couiie,  telle  que  M.  de  Blainville 
l'a  définie  avec  ses  trois  varidttîs  ,  ne  nous  semble 
pas  une  espèce  naturelle.  Nous  trouvons  une  si 
t<,rande  dillérence  entre  la  variété  A  et  la  variété 
C,  que  nous  ne  pouvons  nous  persuader  qu'elles 
appartiennent  à  la  même  espèce.  Que  l'on  jette  les 
yeux  sur  la  figure  des  trois  variétés  dans  l'ouvrao|e 
de  3J.  de  Blainville,  et  l'on  s'assurera  que  nous 
avons  quelques  raisons  de  douter.  Aussi  ,  pour 
éviter  toute  méprise,  nous  conservons  le  nom  de 
Belemnitesbrefis  à  la  variété  C.  pi.  O.Jig.  3.  5.  a. 
de  l'ouvrage  précité.  Cette  variété  a  eu  ellèt  des 
caractères  si  Irancbés,  qu'il  sera  toujours  facile 
de  la  distinguer  bien  plus  ceriainement  que  les 
autres.  Elle  est  épaisse,  solide,  déprimée  latéra- 
lement; elle  forme  un  cône  court,  obtus,  plus 
larj^e  à  la  base  ,  diminuant  graduellement  jusqu'au 
sommet  qui  est  arrondi  et  mousse  ;  l'ouverture  est 
l.'gèrement  dilatée  ,  elle  est  f;rande  ,  ovalaire  ;  ses 
bords  sont  minces  et  tranclians.  Nous  ne  connois- 
sons  pas  l.i  cavité  qui  est  remplie  d'oolite  ferru- 
jçineusc  à  grains  fins  et  fort  durs.  Cette  espèce  est 
I.'ngue  de  8o  millimètres  ;  son  grand  diamètre  de 
ja  base  eu  a  3^.  Elle  se  trouve  aux  environs  de 
Nancy. 

M.  de  Blainville  a  rapporté  ,  il  est  vrai  avec 
doute,  à  son  Belemnites  brevis ,  une  coquille  que 
Montlorl  a  fait  entrera  tort  dans  les  Polythalatnes, 
sous  le  nom  générique  de/'_)'rg^o/;o/ey  cecorps  n'est 
autre  chose  qu'une  dentale  que  nous  n'avons  pu 
déterminer,  et  dont  M.  Defrance  a  fait  le  genre 
Lnlale.  Voyez  Pïrgopoi-e. 

20.  BÉLEMNiTE  ovale.   Belemnites  opatus.    Bl. 

B.  testa  elongato-conicâ ,  basi  dilatatâ  ,  de- 
pressâ lateraliter^  apice  subacuto,  valde  depressoj 
apertuiâ  ofaio-etongatâ. 

Blainv.  loc.  cit.  n".  27.  pi.  o.  fig.  4.  4.  a. 

Coquille  singulière  et  très-bien  caractérisée  , 
formant,  sans  aucunjdoule  ,  une  espèce  bien  dis- 
tincte. Si  M.  de  Blainville  n'a  pas  trouvé  l'ouver- 
ture parfaitement  symétrique,  cela  vient  de  ce 
qu'elle  a  cédé  à  la  pression  de  la  couche  où  elle 
éloilenfouie  ,  comme  le  font  voiries  fenlts  qui  sont 
d'un  côté.  Cette  Béleranite  n'est  pas  fort  lon'ue; 
dilatée  à  la  base  ,  elle  s'atténue  insensiblement 
jusqu'au  sommet  ;  la  dilatation  de  la  base  a  cela 
de  particulier,  d'avoir  heu  antérieurement  et  pos- 
léneurement ,  et  d'êire  presque  nulle  sur  les  côtés. 
Ces  côtés  sont  déprimés  ,  aplatis  ,  ce  qui  donne  à 
la  coupe  transverse  une  forme  ovale.  Le  sommet 


BEL  i3i 

est  assez  aigu  ,  aplati  comme  le  reste ,  mais  il  est 
subcaréné  par  le  fait  de  cet  aplatissement.  Lon- 
gueur go  millimètres;  le  grand  diamètre  de  la 
base  en  a  ï5. 

Cette  espèce  a  été  établie  sur  un  bel  individu 
de  notre  collection  ;  il  vient  de  Nancy,  dans  loolite 
ferrugineuse. 

21.  BÉLEMNITE  péuicillée.  Belemnites  penic il- 

latuS.    SCHLOT. 

B.  testa  breviusculâ,  elongato-conicâ,  depressâ, 
oi'utâ,-  apice  obtuso ,  multiplicato. 
SCHLOTHEIM  ,  Pctiv/'act.  n".  10. 

Ibid.  Blainv.  loc.  cit.  n".  2g.  pi.  3.  /ig.  7. 
7.  a.  7.  b. 

An  .écamas  pnlyforatus?  Montf.  Concli.  syst. 
tom.  I .  pag.  5/5. 

An  Cetocis  glaher  ?  ibid.  loc.  cit.  pag.  37 1 . 

Kxotiu.  Petiif.  part.  2.  pi.  I  .Jig.  1.2.3.  4. 

BL  de  Blaiuville  ayant  caractérisé  cette  espèce 
d'après  les  individus  de  notre  collection,  il  nous 
est  facile  de  faire  aujourd'hui  quelques  observa- 
tions que  nous  croyons  nécessaires.  iS'ous  |)ensoiis 
que  parmi  les  iudjvidus  que  lU.  de  Blainville  a 
nommés  Belemnites  penicillatus ,  il  y  a  deux  es- 
pèces distinctes,  l'une,  qui  est  constamment  dé- 
pourvue de  plis,  a  la  plus  grande  analogie  avec 
le  Belemnites  digitalisa  et  l'autre  ,  constamment 
plissée  au  sommet  d'une  manière  assez  régulière  , 
paroit  suffisamment  caractérisée  :  c'est  cette  der- 
nière seule  que  nous  conservons  dans  l'espèce  qui 
nous  occupe.  Ce  n'est  qu'avec  doute  que  nous 
admettons  comme  lui  appartenant  les  figures  de 
Knorr,  sur  lescjuelles  Moulfort  a  fuit  les  deux 
genres  Cétociiie  et  Acame  ,  qui  ne  sont  pas  plus 
utiles  qu'une  foule  d'autres  qu'il  a  créés  de  la 
même  manière. 

La  Bé'emnite  psnicillée  que  nous  possédons  est 
une  coquille  courte,  régulièrement  conicpie  ,  plus 
large  à  la  base  que  partout  ailleurs  ;  elle  diminue 
graduellement  jusqu'au  sommet,  qui  est  obtus, 
arrondi  et  chargé  d'un  grand  nombre  de  plis  pres- 
que symétriques  qui  ne  sout  pas  irès-profonds  et 
peu  prolongés  sur  la  coquille.  La  base  est  ovale  , 
non  dilatée  et  percée  d'une  ouverture  circulaire; 
aussi  l'épaisseur  du  test  est  inégale  dans  cette  par- 
tie, beaucoup  plus  considérable  à  la  face  dors  île 
que  partout  ailleurs. 

Cette  espèce,  fort  remarquable  et  très-rare, 
vient  des  environs  de  Nancy;  elle  a  60  millimè- 
tres de  longueur,  et  16  de  diamètre  à  la  base. 

22.  BÉLEMKITE  cylindripue  ,  Belemnites  cylin- 
dricus.  Blainv. 

B.  testa  rectà  ,  longissimâ  ,  angustâ  ,  aperturâ 
minimâ  ,  rotundatà  y  apice  obtuso  ? 

Blai.nv.  loc.  cit.  n°.  76.  pi.  li.fig.  10.  10.  a. 

R  a 


l32 


BEL 


An  Belemniles  longissimus?  Icc.  cit.  pi.  8. 
fis-  I-  2. 

Ibid.  Blaisv.  loc.  cit.  n".  55.  pi.  4-/%-  ?•  Con. 
de  Miller. 

Nous  avons  la  conviclion  presqu'enlière  qne  les 
Belemnites  cylindricus  et  longissimus ,  qne  !M.  de 
Blaiuviile  a  séparés  ,  sont  de  la  mèaie  espèce  :  que 
l'on  suppose  le  Belemnites  longissimus  tronçonné 
à  la  base  et  à  la  pointe,  comme  étoient  les  indi- 
vidus du  Belemnites  cylindricus  àe  M.  de  Blain- 
ville,  et  on  verra  qu'il  existe  une  analosrie  telle  , 
qu'il  sera  Lien  diûîcile,  peut-être  même  impossi- 
ble, de  les  disiinguer. 

Les  fra<^inens  que  nous  possédons  de  ceite  es- 
père ,  et  l'un  entr'autres  qui  est  presque  complet , 
viennent  des  environs  de  Nancy,  dans  le  lias  ou 
les  argiles  de  cette  formation.  Ce  morceau  est  de 
la  grosseur  d'une  plume  à  écrire,  alongé ,  plus 
large  à  la  base  ,  s'atténuant  très-insensiblement 
jusque  vers  le  sommet  qui  est  tronqué.  La  hase 
n'est  pas  entière  ;  on  y  voit  cependant  une  ouver- 
ture arrondie,  pelile,  qui  communique  avec  une 
cavité  fort  courte  probablement,  puisqu'une  cas- 
sure que  M.  de  Blainville  a  faite  à  six  lignes  de  la 
base  ne  i'atlein!  pas.  Le  sommet ,  d'après  M.  de 
Blainville,  seroit  obtus,  ce  que  nous  ne  saurions 
confirmer,  puisqu'il  manqne  dans  les  individus 
que  nous  possédons.  Longueur  65  millimètres  , 
diamètre  de  la  base  6  millimètres. 

25.  BÉLEasTTE  ombiliquée  ,  Belemnites  umbi- 
licatus.  Blaixv. 

B.  testa  elongatâ  fOngustâ,  subcylindricâ  y  has- 
tatâ  ,  basi  dilatatj.  ;  apice  obtuso ,  unibilicato. 

Blaist.  loc.  cit.  n°.  oy.  pi.  '5.  fig.  ii.ii.a- 
11.  ô. 

Cette  espèce  est  bien  disiincie  de  toutes  celles 
que  nous  connoissoqs  ;  elle  est  alongée ,  assez 
étroite,  subcylindrique,  à  peine  subquadrilalère, 
légèrement  dilatée  à  la  base ,  se  rétrécissant  un 
peu  au-dessus  pour  s'accroître  de  nouveau,  et  se 
terminer  enfin  par  un  sommet  obtus.  Ce  sommet 
offre  cela  de  particulier,  d'avoir  un  grand  pore  au 
centre  en  forme  d'ombilic,  et  d'être  dépourvu  de 
stries  ou  de  sillons.  La  base ,  un  peu  dilatée  ,  comme 
nous  l'avons  dit,  présente  une  ouverture  ronde  j 
la  cavité  est  assez courleetsonsommet  correspond 
à  Taxe  qui  est  central  dans  toute  son  étendue. 

Longueur  65  millimètres  ;  diamètre  de  la  base 
10  millimètres. 

Les  environs  de  Caen  et  de  Bayeux  ,  Viens- 
Pont. 

24.  BÉLEMSiTE  claviforme.  Belemnites  claoa- 
tus.  Blaixv. 

B.  testa  lœvigatà  ,  elongatâ  ,  angustà  ,  basi 
mbdilatatâ  ,  clafatà  ,  ucuminatà  y  striis  et  sul- 
cibus  desiitutâ  j  apice  subacuto. 


BEL 

Bi-Aiyv.  loc.  cit.  n".  58.  pl.7t.fig.  ta.  ii.-a. 

12.  -b.   12. -c. 

Cette  espèce  a  ,  quant  à  la  forme  ,  une  grande 
analogie  avec  la  Bélemnite  hastée  ,  mais  elle  s'en 
distingue  en  ce  qu'elle  n'a  jamais  le  grand  sillon 
médian  qu'offre  toujours  celle-là.  Sa  base  ,  légè- 
rement dilatée  ,  a  une  ouverture  arrondie;  sa  ca- 
vité est  régulièrement  conique  ,  centrale  et  assez 
courte  vers  le  milieu  de  la  coquille.  Après  un  ré- 
trécissement notable  elle  se  dilate  en  s'aplatissant 
un  peu  ,  et  elle  se  termine  en  un  sommet  obtus 
dans  quelques  individus  ,  et  beaucoup  plus  pointn 
dans  d'autres  ,  surtout  dans  les  jeunes.  On  ne 
voit  ni  siries  ni  sillons  sur  la  surface  de  cette  co- 
quille. Elle  est  longue  de  cinquante-deux  miilim. , 
et  large  de  buit  à  la  base.  On  la  trouve  aux  envi- 
rons de  Nancy  et  à  Mendes  ,  déparlement  de  la 
Lozère. 

25.  BÉLEMSITE  dilatée.  Belemnites  dilatatus. 
Blainv. 

B.  testa  abbreviatâ  ,  compressissimâ  ,  clapatâ, 
spatuLità  ,  basi  angustà  y  apice  mucronato. 

Bl.  loc.  cit.  n°.  40.  pi.  o.^g.  i5.  10.  a-  l3-b. 
lo.-c.  13- d.  iZ- e. ,  el  pi.  ^.Jig-  18.  lîJ.-a. 

An  Beudant?  Méni.  sur  les  Bélemn.  plancTt. 
fi  g.   10. 

Var.  a.  Testa  elongatâ  ,  compressa.  Tiastatâ  , 
apice  rentrali. 

Yar.  b.  Testa  compressiore ,  apice  obliqua  , 
mucronato. 

Var.  c.  Testa  latissimâ  ,  ad  basim  dilatatâ  , 
apice  obtusissinio.  Nos. 

Coquille  extrêmement  aplatie  ,  fort  remarqua- 
ble par  sa  forme  ,  et  très-variable  à  ce  qu'il  pa- 
roît.  Nous  en  possédons  plusieurs  exemplaires  j  ils 
sont  d'une  taille  médiocre  ,  très-atténués  à  la  base, 
s'élargissant  beaucoup  vers  le  sommet  en  forme 
de  spatule  ,  et  se  terminant  par  une  pointe  sail- 
lante qui  n'est  pas  tout-à-fait  dans  le  rentre  du 
sommet  ;  ce  sommet  est  simple,  lisse  et  sans  stries, 
ainsi  que  tout  le  reste  de  la  coquille.  Sa  base  est 
fort  étroite  ,  elle  offie  une  ouverture  ovale  à  bords 
minces ,  conduisant  à  une  cavité  fort  petite  qui 
s'arrondit  vers  son  sommet. 

La  variété  A  est  beaucoup  plus  grêle,  et  st)n 
sommet  est  central,  ce  qui  tient  sans  doute  à  son 
jeune  âge. 

La  variété  B  a  avec  la  première  beaucoup  d'a- 
nalogie ;  elle  est  plus  large  ,  plus  épaisse  ,  et  son 
sommet  acuminé  est  incliné.  M.  de  Blainville 
comprend  dans  cette  vaiiété  une  coquille  fort 
dillérenie  selon  nous ,  à  moins  qu'elle  ne  soit  une 
monstruosité  de  l'espèce. 

La  variété  C  est  la  plus  remarquable  par  son 
grand  volume  ,  son  aplatissement  considérable  , 
son  sommet  très- surchargé,  qui  est  très -obtus 


BEL 

aiTondi ,  et  enfin  par  la  base  ,  qai  est  dilatée ,  ce 
qui  lui  donne  quelque  ressemblance  avec  la  Bé- 
lemnite  hastée  ,  malgré  le  manque  tolal  de  la  ca- 
vité par  suite  d'une  mutilation.  Cette  variété  est 
longue  de  soixante -dix  millimètres,  et  larj^e  de 
vin»t-cinq;  les  autres  ont  un  volume  beaucoup 
moindre.  Cette  coquille  se  trouve  aux  environs 
de  Castellaue ,  dans  les  Basses-Alpes,  et  à  Esnan- 
des ,  Cbarente-Inférieure. 

BELLÉROPHE.  Bellemphon. 

Monlfort  a  institué  ce  genre  (^Conchyl.  System, 
toiu.  \.pcig.  5l.  )  pour  uue  coquille  nautilit'orme 
qu'il  donne  comme  cloisonnée  et  siphonnée  ,  et 
qu'il  rapproche  en  conséquence  des  Nautiles. 

Trompés  par  cet  auteur,  les  zoologistes  qui  ont 
parlé  de  ce  genre  coïncident  dans  celte  opinion 
qu'il  doit  être  réuni  aux  Nautiles.  Cependant ,  la 
manière  bien  connue  dont  Monlfort  niisolt  la  plu- 
part de  ses  genres  ,  pnuvoit  jeter  quelque  doute 
sur  celui-ci  ,  et  en  ellet  M.  Defrance  fit  connoitie 
l'erreur  et  la  mauvaise  loi  de  Mont  fort  dans  uue 
uale  insérée  dans  le  premier  volume  des  Annales 
des  sciences  naiui-ell<;s. 

Ce  savant  possède,  dans  sa  riche  collection, 
un  individu  de  Bellérophe  qui  provient  de  celle 
de  Montfort  ;  peut-être  est-ce  lui  qui  a  servi  de 
type  au  genre.  Ne  voyant  à  la  surface  extérieure 
ni  siphon  ni  traces  de  cloisons,  il  se  détermina  à 
le  scier  en  deux,  et  il  s'assura  qu'il  n'exisloit  ni 
cloisons  ni  siphon  j  il  fut  donc  évident  pour  lui 
et  pour  les  autres  conchyliologiies  ,  que  Monlfort 
avoit  pris  ces  caractères  dans  son  imagination. 
M.  Defrance  chercha  à  trouver  de  nouveaux  rap- 
ports pour  ces  coquilles;  il  en  aperçutavec  les  Ar- 
gonautes et  avec  les  Bulles  ,  ce  sont  en  ellet  ceux 
des  genres  dont  elles  se  rapprochent  le  plus.  M.  So- 
werby,dans  son  Minerai conchologj- ,  fit  connoî- 
tre  de  nouvelles  espèces  et  adopta  le  genre  Bellé- 
rophe,  rectifié  d'après  M.  Defrance.  Préférant 
l'analogie  avec  les  Bulles,  M.  de  Blainviile  rangea 
ce  genre  entre  les  Bulles  et  les  Bullées  dans  sa  fa- 
mille des  Acères.  (  Traité  de  Malac.  pag.  477.  ) 

Dans  les  Fam.  natur.  du  Règn.  anim.  ,  ^.  168  , 
M.  Latreille  adopte  l'analogie  avec  les  Argonautes, 
et  le  place  dans  sa  famille  des  Cymbicochlides  , 
et  cette  analogie  nous  semble  préférable,  surtout 
s'il  es!  vrai  que  l'animal  des  Argonautes  soit  très- 
voisin  de  ce;ui  des  Atlantes  ;  le  genre  Bellérophe 
deviendroii  alors  intermédiaire  entr'eux.  Voici  sur 
quoi  nous  fondons  notre  manière  de  penser  :  au- 
cune Bulle  n'est  symétrique.  Le  Bulla  naucuin , 
la  seule  espèce  qui  puisse  se  rapprocher  des  Bel- 
lérophes  ,  ne  l'est  pas  complètement  ;  le  bord  droit 
de  l'ouverture  est  incliné  sur  l'axe  ,  c'est-à-dire 
qu'il  est  oblique  ;  la  base  de  l'ouverture  est  élar- 
gie beaucoup  plus  que  le  sommet ,  et  la  columelle 
y  présente  un  pli  tordu  sur  lui-même. 

Rien  de  tout  cela  ne  se  présente  dans  les  Belld- 


BEL 


i33 


rophes  5  ils  sont  parfaitement  symétriques  ;  l'on- 
vertuie  n'est  pas  oblique  sur  l'axe  de  la  coquille  , 
elle  n'est  pas  dilatée  plus  d'un  côté  que  de  l'autre; 
enfin  ,  une  trace  on  un  indice  de  carène,  ou  une 
carène  obtuse,  médiane,  ulioutissant  à  une  ëchan- 
crure  du  bord  droit  de  l'ouveiture  ,  indique  une 
forme  très-analogue  ii  celle  des  Allantes  ,  et  l'on 
voit  que  ,  dans  certaines  espèces,  l'échancrure  de 
ce  bord  étoit  profonde,  à  en  juger  au  moins  par 
la  forme  des  stries  d'accroissement  aussi-bien  qutj 
par  l'impression  de  la  coquille  sur  le  moule.  Le 
seul  point  sur  lequel  il  y  ait  de  la  différence  entre 
les  deux  genres  que  nous  comparons,  est  l'épais- 
seur des  coquilles.  Dans  quehpies  espèces  de  Bel- 
lérophes  elles  paroissent  lort  épaisses;  dans  d'au- 
tres, au  contraire,  elles  sont  minces,  mais  tou- 
jours beaucoup  moins  à  pro|)orlion  que  celles  des 
Atlantes.  11  nous  semble  naluiel,  d'après  ce  qui 
précède,  de  placer  les  Bellérophes  près  des  Ar- 
gonautes et  des  Atlantes  plutôt  que  près  des  Bulles. 

CARACTÈRES      GÉ.NÉRIQUES. 

Animal  inconnu.  Coquille  nautiloi'de,  à  cavité 
simple  ,  monothalame  ,  syinétricpie  ;  ouverture 
ovale,  transverse,  recevant  dans  son  milieu  le 
retour  delà  spiie;  bord  droit ,  mince  ,  tranchant ,. 
sinueux  ou  fendu  dans  son  milieu. 

Les  Bellérophes  sont  des  coquilles  que  l'on  ne 
connoît  encore  qu'à  l'état  de  jjéirilicalion  ,  et  elles 
ne  se  rencontrent  que  dans  les  terrains  anciens. 
Le  premier  auteur  qui  en  ail  parlé  est  de  Ilupsch  , 
qui  les  confondit  avec  les  Nautiles  ;  il  les  Irouvgi 
aux  environs  de  Juliers  ,  qui  est  une  localité  fort; 
intéressante  par  le  grand  nombre  de  belles  pétri- 
fications qu'on  y  recueille. 

M.  Sowerby,  dans  l'ouvrage  que  nous  avons 
mentionné,  a  ajouté  pluieurs  espèces  fort  inté- 
ressantes à  celles  que  l'on  connoissoit  déjà.  Il  les 
partage  en  deux  groupes  ;  le  premier  pour  les  es- 
pèces qui  n'ont  point  un  sillon  ou  une  carène 
centrale  ,  le  second  pour  celles  qui  le  présentent  ; 
mais  nous  observerons  que  dans  cette  première 
section,  M.  Sowerby  n'a  placé  que  des  moules  in- 
térieurs ,  bien  qu'ils  paroissent  appartenir  à  des 
espèces  distinctes.  Nous  ne  croyons  pas  que  cel.i 
soit  suffisant  pour  les  établii-  et  les  admettre  dé- 
finitivement :  aussi  ,  comme  elles  nous  paroissent 
douteuses,  nous  ne  les  mentionnerons  pas. 

I.  Bellérophe  fendu.  Bellorophon  hiulcus. 
Sow. 

B.  testa  globulosà ,  tenue  striatâ  ,  utroquo 
latere  unihilicatà  ;  apertarà  oDatà  ,  subdilatatâ i 
striis  rcgularibus ,  sulco  mediano ,  lato  ,  inler- 
ruptis. 

SowERBr,  Mineralconcliol.pl.  ^lO.fig.  i. 

Nautilites  hiulcus.  Martis.  pet.  derb.  tab,  40. 


i34  BEL 

Coquille  globuleuse,  nautilol'de,  léj^î-rement 
ombilicjude;  ouveituie  ovale,  peu  évasée  sur  les 
côtes,  recevant  l'avanl-devniei'  tour  qui  l'a  modilie; 
bord  droit  tranchaut,  formé  de  deux  arcs  de  cer- 
cle dont  la  réunion  au  centre  y  occasionne  une 
faute  assez  profonde  dont  le  centre  coriespond  à 
un  sillon  médian  carénai  peu  saillant,  assez  larj^e, 
qr.i  partage  la  coquille  en  deux  parties  égales.  La 
iuiface  extérieure  est  couverte  de  stries  sail- 
lantes, suhlamelleiises ,  fines,  assez  serrées,  et 
régulières  j  elles  sont  transverses  et  forment  une 
sinuosité  semblable  à  celle  du  bord  droit.  Elle  a 
25  à  5o  millim.  de  diamètre  transversal  et  lon- 
gitudinal. Elle  se  trouve  dans  le  Derbyshire. 

2.  Belléropue  petite  fente.  Bellerophon  tenui- 
y.t.'cta.  Sow. 

B.  testa  spheroideâ,  utroque  latere  umhilicatâ , 
tenue  striatâ  ,  in  medio  subcarinatâ;  siilco  me' 
dtano  anguslissiino  elci>ato^  aperiurj.  seniilunari, 
r/.r  dilatatâ. 

Sùw.  loc.  cit.  pi.  ^"jo.Jîg.  2.  5. 

Kautilus  hiiilcits,  var.  c.  Martini,  Arrang. 
System,  des pét.  du  Derb.  pag.  i5. 

Cette  espèce  se  distingue  nellement  de  la 
précédente;  elle  est  presque  spliérique,  largement 
ujabiliquée  au  centre,  de  cbaque  côté;  l'ouver- 
tL;re  est  semi-lunaire  ,  peu  comprimée  d'avant  en 
arrière  ,  et  peu  dilatée  latéralement  ;  le  bord  droit , 
mince  f  l  Irancbanl,  est  fendu  dans  le  milieu  et  con- 
Tiexe  de  chaque  côté  de  la  fente,,  mais  cette  fente 
est  moins  profonde,  elle  correspond  au  sillon  mé- 
dian qui  est  très-étroit  et  saillant;  il  produit  par 
conséquent  une  carène  suv  le  pourtour  de  la  co- 
quille; toute  la  surface  est  triée  liansvsrsalement, 
les  j  tri  es  sont  fines,  non  saillantes  et  fort  serrées;  le 
test  de  cette  cocmilie  est  fort  mince.  Elle  acquiert 
un  volume  au  moins  double  de  la  première.  Elle 
ie  trouve  comme  elle  dans  la  Derbyshire  et  de 
jilus  à  Kendal  dans  le  ^  orksliire.  C'est  dans  celle 
dernière  localité  qu'elle  prend  un  plus  grand  vo- 
lutce. 

").  Bellércpue  costulé.  Bellerophon  costatus. 
Sow. 

B.  testa  subglohosû,  ejrpansû  ,  umbilicatà ,  siib- 
caririataj  sulco  nicdiarto  lato ,  elcpato ,  costis 
lainellosis,  distantibus,  valdè  rectirvis.,  iransi-'ersis, 
m  sulco  convcrgentibus  ;  apeituru  traiisversâ,  ar- 
cuatà  ,  prnfundèjissâ. 

SowERBT,  loc.  cit.  pi.  470.  fig.  4- 
Parkixscn,  Organ.  rem.  ttib.  10,  fig.  6.  7. 
Non  moins  bien  caractérisée  que  les  précéden- 
tes ,  cette  espèce  se  reconnoit  facilement  ;  elle  est 
subglobuleuse,  mais  plus  Iransverse  ;  les  axes, 
ombiliqués  assez  largement  et  profondément,  sont 
plus  saiilans  ;  l'ouverture,  beaucoup  plus  traos- 


BEL 

verse  ,  est  beaucoup  plus  étroite  d'avant  en  arrière, 
plus  dilatée  latéralement  ;  le  bord  droit  est  mince, 
profondément  fendu  dans  le  milieu  et  se  relevant 
en  demi-cercle  de  chaque  côté  de  la  fente  ;  celle- 
ci  ,  comme  dans  les  autres  espèces  ,  correspond 
au  sillon  central  qui  est  saillant,  assez  large,  et 
produit  une  carène  obtuse  sur  le  pourtour  de  la 
coquille.  La  surface  extérieure  est  ornée  de  côtes 
lamelleuses  ,  transverses  ,  fortement  arquées  et 
convergentes  vers  le  sillon  médian.  Celte  jolie 
coquille  se  rencontre  avec  les  précédentes,  et  elle 
a  à  peu  près  le  même  volume. 

BÉLOPTÈRE.  Beloptera.  Xob. 

Nous  avons  établi  ce  genre  dans  notre  collec- 
tion depuis  le  moment  où  nous  avons  pris  la  rés  j- 
lution  de  publier  le  résultat  de  nos  lecberchei 
sur  les  fossiles  des  environs  de  Paris  ;  il  y  a  donc 
au  moins  cinq  années  que  nous  l'avions  caracté- 
risé. Ucs  que  nous  en  eûmes  fait  la  découverte  , 
nous  sentîmes  ses  rapports  avec  les  Bélemnites 
d'une  part  et  les  Sèches  de  l'autre.  La  forme  de  la 
coquille  et  ses  rapports  avec  les  Bélemnites,  nous 
déterminèrent  dans  le  choix  du  nom  générique. 

Nous  communiquâmes  ce  genre  à  M.  de  Blaiii- 
ville,  dans  le  temps  qu'il  complétoii  les  matériaux 
de  la  seconde  édition  de  son  article  jMoli.csqce. 
Malheureusement  les  documens  que  nous  lui  don- 
nâmes ne  purent  entrer  dans  le  corps  même  de 
l'ouvrage,  et  ce  ne  fut  que  dans  son  premier  sup- 
plément qu'il  trouva  sa  place.  Par  un  oubli  bien 
involontaire  ,  M.  de  Blamville  ne  nous  cita  nulle- 
ment à  celle  occasion  ;  mais  dans  son  Traité  du 
Eélcmnitologie ,  dont  nous  avons  fait  mention  a 
l'article  Bélemnite,  avec  t ou t l'éloge  qu'il  méri toit , 
M.  de  Blaiuville  a  réparé  cette  omission  de  ma- 
nière à  ne  nous  laisser  aucun  regret.  Cependant  , 
ce  savant  anaiomisie  a  modilié  notre  genre,  en  y 
introduisant  des  corps  que  nous  n'y  avions  pas 
compris ,  et  que  ,  contre  son  opinion  ,  nous  con- 
sidérons comme  des  Sèches,  et  non  comme  Hei 
Béloplères.  A  l'égard  des  premiers,  M.  Cuvier 
s'étoit  prononcé  ,  il  les  avoit  reconnus  pour  des 
restes  de  Sèche;  quant  aux  seconds,  il  ne  les 
conuoissoit  pas. 

I\I.  d'Orbigny  et  M.  de  Ferussac,  dans  la  pre- 
mière partie  du  Mémoire  sur  les  Céphalopodes 
{Ann.  des  scienc.  nat.  toni.  7.  pug.  l5(î.)  ,  non- 
seulement  n'adoptèrent  pas  notre  genre,  mais  en- 
core crurent  et  dirent  qu'il  éloit  le  résultat  d'un 
équivoque.  Nous  pouvons  assurer  que  l'équivoque 
est  seulement  du  côté  de  ces  messieurs ,  qui  n'ont 
pas  connu  ou  qui  ont  fort  mal  compris  notro 
genre  ;  aussi  pour  résultat  ,  ils  l'ont  confondu  avec 
les  Sèches,  et  c'est  là  le  véritable  et  singulier 
équivoque.  Us  ont  supposé  que  ni  M.  de  Blain- 
ville  ni  nous  ne  connoissiuns  les  espèces  de  Sèclie 
dont  le  roslreest  alongé,  que  c'étoitde  là  que  pro- 
venoit  noire  erreur.   N'est-ce  pas  une  déii»ion  , 


BEL 

quand  à  la  ligne  d'après  on  en  cite  one  descrip- 
tion faite  par  M.  de  lilainville  lui-mciiie  dans  sa 
Malacologie ,  et  qu'on  a  la  bonne  foi  de  ne  pas 
mentionner  la  fif;iire  qu'il  en  donne  plancli.  1 1  du 
même  ouvia;;o  !  Nous  aurions  Men  le  dioit,  ce 
nous  «îi'mhle,  de  nous  plain  Ire  de  i'extrûme  li'gc- 
reté  de  ces  messieurs;  nous  nous  cnnlenlons  de 
n'clainei-  pour  l'avenir  un  peu  plus  de  justice  et 
de  malurili^  dans  le  jii2;eiMenl  qu'ils  porteront  des 
faits  iju'ils  ne  connoissent  qu'imparfaitement. 

:\I.  de  niainville  a  partage  le  genre  liéloptère 
tel  qu'il  l'a  entendu  ,  en  deux  j^roupes  ,  le  premier 
pour  lis  espèces  qui  ont  rapport  aux  Si'clies ,  et 
([u'il  nomme  St'fiiostaires ,  et  le  second  pour  la 
sci'le  espèce  de  Béloplère  véritable  ;  c'est  celle-là 
seule  et  ses  analogues  ,  si  l'on  en  trouve  ,  que 
nous  admettons  dans  notre  genre  ,  pensant  que  les 
espères  du  premier  groupe  appartiennent  plutôt 
aux  Sèches,  comme  nous  le  disions  tout  à  l'heure. 
D'après  CCS  cliangemens,  voici  de  quelle  manière 
uoiis  cro^'ons  convenable  de  caractériser  nuire 
gt-nre. 

CABACTÈRES     GÉnÉHIQOES. 

Animal  complètement  inconnu. 

Cl xpiille  composée  de  deux  cônes  réunis  sommet 
à  sommet ,  pourvue  de  chaque  côté  de  deux  ap- 
pendices aliformes ,  obliquement  inclinés;  cône 
postérieur  obtus,  fibreux  et  fendillé  longiiudma- 
lemeiit  ;  cône  antérieur  lisse,  composé  de  subs- 
tance fibreuse  ra3fonnante  comme  dans  lesBéleni- 
niles ,  creusé  d'une  cavité  arrondie  ,  conique  ,  dont 
l'ouverture  antérieure  a  les  bords  minces  et  tran- 
chans  ;  dans  cette  cavité,  des  restes  évidens  de 
cloisons  transverses  percés  par  uu  siphon  ventral. 

Nous  ne  doutons  pas  que  quelque  jour  le  hasard 
ne  fasse  trouver  cette  coquille  avec  les  cloisons 
bien  conservées  ,  ainsi  que  le  siphon.  Quoique 
nous  n'ayons  pas  vu  ces  parties  dans  leur  intégrité, 
d'après  ce  que  nous  connoissons  ,  nous  avons  la 
conviction  qu'elles  existoient  pendant  la  vie  de 
l'auimal.  Sur  plusieurs  individus,  nous  avons  vu 
des  indices  si  évidens ,  que  nous  pouvons  conce- 
voir facilement  la  structure  entière  de  ce  genre  , 
qui  a,  comme  on  pourra  le  juger,  du  rapport 
avec  les  Bélemniies  et  avec  les  Sèches,  ce  qui  le 
jend  on  ne  peut  plus  précieux  pour  fixer  définiti- 
vement dans  la  série  les  Bélemnites.  M.  de  Blain- 
ville  a  su  l'apprécier,  et  il  l'a  déterminé  dans  le 
rapprochement  qu'il  a  fait  des  Sèches  et  des  Bé- 
lemnites aux  pages  5o  et  3t  de  sa  Bélemnitologie. 
Ses  raisonnemens ,  fondés  sur  des  analogies  incon- 
testables, nous  semblent  si  évi'dens,  que  nous  ne 
croyons  pas  qu'il  soit  possible  désormais  de  les 
combattre  avec  quelqu'avantage. 

Il  n'existe  encore  qu'une  seule  espèce  de  ce 
genre,  à  laquelle  M.  de  Blainville  ,  à  notre  insu, 
a  ea  l'extrême  indulgence  de  donner  notre  nom. 


BEL 


i3: 


Nouï  allons  la  décrire  d'une  manière  assez  com- 
plète pour  que  l'on  y  trouve  une  entière  connois- 
sance  du  genre. 

Béloptère  Deshayés.  Belopteia  Belemniloidea. 
Blainv. 

B.  ieslâ  oi>atoclongatd  ,  longitudinaliler  ra- 
cuivâ  posticè  Tostro  oblusissiino,  subhipartilo  tei- 
iJiiiiatâ  j  capitale  anticù  ,  conicù  ,  septi/crà  ro- 
tundatâ  y  appcudicibus  rolundatis,  inclinalis,  la- 
tcr.n'ibui. 

Dent  de  poisson':'  Gvettahd  ,  Mcm.  div.  sur  les 
scieiic.  toni.  5.  pi.  2.  fig.  11.  12. 

Sepia  parisiensis,  d'Orb.  Mém.  sur  les  Céphal. 
Ann.  des  scienc.  nat.  toin.  7.  pag.  iSy. 

Belitpteia  Belemniloidea.  Bl.  Malac.  SuppL 
pag.  6i2.pl.  1  i.Jig.  8. 

Béloptère  Deshayés.  Tbid.  Traité  do  Bélemnito- 
logie. pag.  i  II.  pi.  1  .fig.  3.  a.  3.  b. 

Cette  coqniUe  est  composée  de  plusieurs  parties 
distinctes  ;  dans  son  ensemble  ,  elle  est  alongée  , 
ovalaire,  recourbée  longiludinalement ,  et  l'in- 
clinaison des  ailes  ou  appendices  latéraux  la  ren- 
dent teotil'orme.  Kilo  se  compose  d'un  cône  pos- 
térieur en  m;issue  incliné  sur  l'axe,  très-obtus 
posiéneureinen! ,  où  il  est  souvent  partagé  irans- 
ver.-alement  en  deux  parties  du  côté  du  dos  ;  il 
est  fendillé,  cl  si  on  le  casse  longiludinalement, 
on  voit  qu'il  est  formé  de  fibres  longitudinales 
rayonnantes  du  sommet  à  la  base.  Ce  cône,  par 
son  sommet  ,  se  soude  au  haut  de  la  caviié 
conique  antérieure,  en  formant  avec  elle  nn  an- 
gle peu  ouvert  du  côté  du  dos.  Celle  cavité  co- 
nique antérieure  est  plus  ou  moins  grande,  seh  11 
l'âge  ou  la  conservation  des  individus.  Le  cône 
antérieur  est  creusé  dans  sa  longueur  par  une  ca- 
vité conique  ,  semblable  en  tout  à  celle  qui  se 
voit  à  la  base  des  Bélemnites  ;  les  bords  de  l'ou- 
verture sont  minces,  tranclians  ,  et  forment  un 
péiislome  circulaire  complet.  Dans  l'intérieur  de 
la  cavité,  on  voit  d'une  manière  bien  évidente  les 
restes  des  cloisons  qui  sont  indiquées  par  des  la- 
mes quelquefois  assez  saillantes  ;  elles  s'infléchis- 
sent dans  la  ligne  médiane  et  ventrale,  et  laissent 
là  des  traces  non  équivoques  du  siphon.  La  réunion 
dedeux  cônes  sommet  à  sommet  auroit  peu  de  so- 
lidité :  ici  elle  se  trouve  consolidée  d'uue  part  par 
l'épaississementdu  corps  de  la  coquille  du  côté  du 
dos  ,  et  de  l'autre  par  deux  ailes  latérales  dont  la 
base, fort  épaisse,  s'insère  moitié  sur  les  côtés  du 
cône  antérieur  et  moi  lié  sur  les  côtés  du  cône  posté- 
rieur. Ces  deux  ailes  s'inclinent  sur  l'axe,  s'amin- 
cissent sur  leur  bord,  qui  est  demi-circulaire.  A  la 
jonction  de  l'aile  avec  l'extrémité  postérieure  du 
corps  se  voit  l'empreinte  d'un  vaisseau  dont  les 
ramifications  nombreuses  se  dessinent  sur  le  dos 
de  la  coquille;  on  ne  peut  douter  que  cela  ne 
présente  une  grande  ressemblance  avec  ce  qui 


i36 


B  1  F 


existe  sur  la  Bdlemnile  mucronée,  dont  les  vais- 
seaux ,  par  leurs  anastomoses  fiéquenles  ,  ont 
laisses  un  réseau  sur  la  cnquille  :  il  en  est  à  peu 
près  de  même  dans  le  Béloptère.  Tout  le  cône 
;uilérieur  et  les  ailes  sont  fortués  de  substance  fi- 
breuse rayounanle  ,  semblable  à  celle  des  Bclem- 
nites;  cette  structure  rend  très-fragiles  ces  par- 
ties, qu'il  est  assez  rare  de  trouver  dans  leur  en- 
tier, surtout  l'ouverture  du  cône  antérieur.  La 
partie  postérieure  do  la  coquille  est  fibreuse  aussi , 
mais  les  fibres  sont  longitudinales,  à  l'inverse  des 
piemicres. 

Lon^ueur  53  à  40  millim.  ,  largeur  aS  à  28. 

Kossile  assez  rare  aux  environs  de  Paris  ,  à 
Parue,  Grignon,  etc.  ,  dans  le  calcaire  gros- 
."■ier. 

BERBERI. 

Les  anciens  concliyliologues  donnoient  ce  nom, 
à  l'exemple  d'Alliénée  et  d'Aldrovaude  ,  à  l'Avi- 
eule  mère-peile.  Voyez  Avicule. 

BERNACLE. 

Dans  la  croyance  que  les  canards  ,  nommés 
Bernaclcs  sur  nos  co;es  ,  naissoient  spontauément 
des  groupes  d'Aiialile ,  on  a  donné,  par  extension, 
le  uième  nom  aux  Anatifcs  ell-es- mêmes.  Voyez 

A^ATIFE. 

I5ERNICLE. 

Sur  quelques  endroits  des  côtes  de  l'Océan  on 
donne  ce  nom  aux  Patelles  qui  s'y  rencontrent 
abondamment.  M.  Bory  de  Saint-Vincent  dit  que 
les  habitans  de  Bourbon  et  de  fllascareigne  no- 
tamment appliquent  cette  dénomination  vulgaire 
au  blai'icella  etliptica  ,  qui  vit  dans  l'eau  douce. 
Voyez  Navicelle  et  Patelle. 

BERTHELLR.  Berthella. 

Ce  genre  fut  établi  par  LéacL  pour  un  Mollus- 
que gastéropode  ,  qui  est  extrêmement  voisin  des 
Pleurobrancbes.  IVI.  de  Blainville  l'a  adopté  dans 
son  Traité  de  Malacologie,  et  ensuite,  dans  le  Dic- 
tionnaire des  sciences  naturelles  ,  il  l'a  réuni  au 
Plcurobrancbe.  Muni  d'une  coquille  comme  lui  , 
nous  ne  croyons  pas  qu'en  efl'et  il  puisse  en  être 
séparé  autrement  que  comme  sous-genre.  Voyez 
Pleurobranche. 

BIAPHOLIN. 

Léach  avolt  fait  un  genre  sous  ce  nom  ;  il  n'est 
connu  que  par  la  citation  qu'en  fait  M.  Lamarck  , 
et  il  paioît  qu'il  est  un  double  emploi  du  genre 
Hiatelle.    yoyez  ce  mot. 

BIFARIBRANCHE.  Bifa?ibranchia. 
Tel  est  le  nom  que  M.  Latreille  donne ,  dans 
les  Fam.  nat.  du  Règ.  anim.  (p.  176),  à  une  fa- 


B  I  G 

mille  qui  correspond  aux  Inférobranctes  de  M.  Cu- 
vier.  Par  un  rapprochement  dont  nous  nous  ren- 
dons compte  diflicilement,  Fauleury  joint  le  genre 
Atlas  (  J^oyd  ce  mot  )  ,  qui  est  encore  très-dou- 
teux. En  supprimant  l'Atlas  pour  le  porter  dans 
un  incertœ  sedis ,  la  famille  de  M.  Latreille  devra 
reprendre  le  nom  d'Inférobranche  ,  qui  a  la  prio- 
rité.  Voyez  lurÉROBRANCHES. 

BIGÉNÉRINE.  Bigenerina. 

Petit  genre  institué  parM.  d'Orbigny  dans  son 
travail  sur  les  Céphalopodes  microscopiques  ,  pour 
des  corps  singuliers  en  cela,  que  les  loges  com- 
mencent par  être  alternatives  à  l'origine  de  la  co- 
quille et  à  double  rang,  et  finissent  par  éire 
simples  et  en  ligne  droite  ,  comme  dans  les  Nodo- 
saires.  {l'oyez  ce  mot.  )  Ces  coquilles  présentent , 
par  cet  arrangement  de  leurs  loges  ,  une  organi- 
sation intermédiaire  entre  les  coquilles  droites 
avec  une  série  unique  de  loges,  et  celles  qui  , 
plus  compliquées  que  celles-ci,  ont  des  loges  al- 
ternâmes sur  deux  rangs ,  de  la  base  à  la  pointe. 

M.  d'Orbigny  n'a  pas  cru  devoir  faire  de  ce 
genre  une  famille  à  part,  et  nous  pensons  qu'il  a 
eu  raison  en  le  plaçant,  suriout  comme  il  l'a  lait , 
le  premier  de  la  famille  des  Enaliostègues  {l'oyez 
ce  mot)  j  en  établissant  la  série  des  genres  d'après 
la  disposition  des  loges  ,  il  étoit  natuiel  que  celui 
qui  nous  occupe  entrât  plutôt  dans  cette  lamilie 
que  dans  la  précédente. 

CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Coquille  microscopique  ,  alongée  ,  droite  ou  lé- 
gèremeut  arquée  à  l'origine  ,  conique,  formée  de 
loges  alternantes  ,  seulement  dans  le  jeune  âge  ,  et 
se  terminant  par  une  suite  de  loges  simples.  Ou- 
verture ronde,  centrale  ou  maiginale. 

M.  d'Orbigny  ne  compte  encore  que  quatre  es- 
pèces dans  ce  genre;  toutes  sont  vivantes  et  vien- 
nent de  la  Méditerranée.  Quelques  coquilles  fos- 
siles des  environs  de  Paris  sont  Lien  voisines  de 
celles-ci ,  mais  elles  s'en  distinguent  par  la  dispo- 
sition des  loges  du  jeune  âge  ,  qui ,  au  lieu  d'être 
sur  deux  rangs  ,sont  sur  trois  et  se  terminent  aussi 
par  une  série  unique. 

Selon  que  les  espèces  ont  l'ouverture  centrale 
ou  marginale,  M.  d'Orbigny  les  distribue  en  deux 
sous-genres.  Cet  observateur,  d'après  notre  ma- 
nière d'envisager  les  coquilles  de  cette  série , 
donne  peut-ê'.re  trop  d'importance  au  mode  d'em- 
pilement des  loges ,  et  pas  assez  à  la  forme  et  à  la 
place  de  l'ouverture;  de  soile  qu  il  est  probable 
pour  nous ,  que  le^econd  sous-genre  des  Bigéné- 
rines,  auquel  M.  d'Orbigny  donne  le  nom  de 
Gemmulines ,  pourra  bien  ,  par  la  suite,  consti- 
tuer un  genre  à  part;  et  dans  le  cas  oii  la  forme 
et  la  place  de  l'ouverture  seroient  le  caractère 
essentiel  du  genre  ,  on  pourroit  réunir  à  ce  sous- 
genre  les   coquilles  fossiles   dont  nous  parlions 

tout 


B  I  L 

ton!  à  riicure  ,  et  former  avec  cet  ensemble  un 
genre  naturel. 

Nous  ne  connoissons  pas  en  nalureles  espèces 
de  ce  genre  ,  il  nous  est  donc  impossible  de  les 
décrire;  nous  nous  contenterons  de  les  indiquer 
d'après  M.  d'Oibiguy. 

>.  BiGÉNF.RiNE  nodosaire.  5/]^(?ner/7za  nodosa- 
riti.  D"Orb.  Ment,  sur/es  Céphal.  Ann.  des  scienc. 
7iot.  torn.  7.  pag.  261.  pi-  1  '•./%■•  9-  a.  12;  Idid. 
'Modèles  ,  S^.  livraison,  n".  57.  De  la  mer  Adria- 
tique. 

2.  BiGÉNÉRiNE  tronquée.  Bigenerina  iruncata. 
Ihid,  n".  2.   De  la  mer  Adriatique. 

3.  RiGÉNÉRiNE  lisse.  Bigenerina  la'figata.  Ihid. 
loc.  cit.  n°.  3.S0LDANI ,  test,  micros,  torn.  a.  lab. 
\Qb.fig.  D.   La  mer  Adriatique. 

4.  BiGÉNÉBiNE  digilie.  Bigenerina  digitata. 
D'Orb.  loc.  cit.  n°.  4.  —  Ibid.  Modèles  ,  3».  li- 
viais.  n°.  38.  La  Mcdilerranée. 

BTGNI. 

Tel  est  le  nom  qn'Adanson  {T^oyage  au  Sém'g. 
pi.  ^.  fig.  27.)  donne  à  une  petite  coquille  de  son 
j^enre  pourpre.  Quelques  auteurs  ont  pensé  qu'elle 
apparlenoit  au  ^eure  Buccin,  et  qu'elle  éloii  iden- 
tique avec  le  Buccirutin  rtitiduluinde  Linné;  mais 
cela  n'est  pas,  et  Bru^ulère  a  eu  lort  de  faire  ce 
rapproclieiceni.  11  n'est  pas  douleux  que  le  Bigui 
n'appartienne  au  genre  Colombelle.  f^oje^  ce 
mot. 

BIGORNEAU.  Bigourneau. 

Nom  que  l'on  donne  sur  quelques  parties  de 
nos  côtes  de  l'Océan  au  Turbo  littoreus  de  Linné , 
qui  a  servi  de  type  au  genre  Litlorine  de  M.  do 
Ferussac.  Voyez  Turbo  ,  Littorine  et  P^iLUDiNE. 

BILLE  D'IVOIRE. 

Les  marcliand  donnent  encore  ce  nom  à  une 
Luciue  très -épaisse  et  d'un  blanc  éclatant  lors- 
qu'elle a  éié  polie  ;  c'est  \iiLucina  pen:>ylvunica 
Lamk.  l'oyez  LuciSE. 

BILOCULINE.  Biloculina. 

Parmi  les  espèces  du  genre  Miliole  de  M.  La- 
marck ,  il  en  est  une  fort  remarquable,  et  par 
son  ouverture  et  surtout  par  la  disposuion  de  ses 
loges.  Si  l'ou  a  ol'servé  le  Miliolites  riiigens  de 
cet  auteur  ,  on  aura  remarqué  sans  duuie  qu'il 
n'y  a  ja.-iiais  que  deux  loges  visibles  à  l  extérieur  ; 
que  ces  loges  s'ajoutent  les  unes  aux  autres  par 
emboitcment ,  et  que  la  dernière  seulement  ollre 
une  ouverture  assez  grande  ,  médiane  ,  symé- 
trique ,  rétrécie  par  une  dent  bifurquée  ,  sail- 
Histoire  Naturelle  des  Vers.   Tome  II. 


B  I  L  i37 

lanle  ,  dans  la  ligne  médiane  de  l'ouverture.  Ces 
caractères,  qui  distinguent  nettement  les  coquilles 
qui  les  ollVent  de  toutes  les  autres  Miliolites  ,  ont 
paru  sullisans  à  M.  d'Orbigny  pour  l'établissement 
d'un  genre  qu'il   a  nommé  Biloculinc  ,  et  qui  ,  à 
cause  de  la  simplicité  de  son  mode  d'accroisse- 
ment,  comparativement   h.  d'autres  genres  ana- 
logues ,  a  été  rangé  le  premier  de  la  famille  des 
Agalbisiègues.  {^Voyez  ce  mot  et  Céphalopodes.) 
M.  Defrance  est  l'auteur  d'un  pelil  genre  qu'il 
a  nommé   Pirgo ,   et  qu'il   a  caractérisé  dans  le 
4i''-  Volume  du  Dictionnaire  des  sciences  natu~ 
relies.  11  paroîlroit,  d'après  ce  que  dit  r.e  savant, 
que  la  coquille  du   Pirgo   n'auioit   qu'une  seule 
loge  ,  et   par  conséquent    ne  devroit  point  faire 
partie   des   Polylhalames.  D'après  cetle  observa- 
lion  de  M.  Delrance  ,  M.  de  lUaiuville,  en  adop- 
tant ce  genre  ,  l'a  placé  parmi  les  l'iéropodes  ,  à 
côlé  des   Cymhulies  ,  dans  la  famille  dps  Tliéco- 
somes.  {Voyez  ce  mol.  )  Cependant ,  M.  Delrance 
n'a  pas    tiré    la   rigoureuse  conséquence   de   sou 
opinion  ,    en  rangeant  ,   comme    il    l'a   fait  ,   soa 
genre  Pirgo  dans  la  famille  des  Critacées  ,  entre 
les  genre  Crisiellaire  et  Orbiculine  ,  avec  lesquels 
il  n'est   guère  possible   de  lui    trouver   quelques 
rapports.  Si  ,  en  edèt,   comme  on  le  voit  par  les 
caractères  génériques  donnés  par  M.  Defrance,  le 
Pirgo  n'a  (pi'une  seule  loge,  pourquoi  le  me!  ire  avec 
des  co(jiiilles  qui  toutes  sont  mulliloculaires  .f*  11  y  a 
là   uue   évidente  conlradiclion.  M.  d'Orl)igny  ,  et 
en  cela  nous  suivons  son  opinion  ,  a  reconnu  dans 
le  genre  dont   nous   parlons   une   analogie   assez 
graude  avec  les  Diloculines ,  pour  le  comprendre 
au  nombre  des  espèces. 


CARACTERES     GENERIQUES. 

Coquille  ovalaire  ,  polytbalame  ,  microjco- 
|)ique ,  lormée  d'une  série  de  loges  s'emboitant 
les  unes  sur  les  autres  dans  le  même  axe;  deux 
loges  apparentes  ,  la  dernière  présentant  une  ou- 
verture ovalaire,  terminale  ,  divisée  en  deux  par- 
lies  égales  par  une  dent  saillante,  simple  et  quel- 
quefois bifide. 

Les  coquilles  de  ce  genre  sont  fort  petites  et 
ressemblent  beaucoup  aux  Rliholes,  avec  les- 
quelles elles  étoient  confondues.  Elles  se  recon- 
noissenl  en  ce  qu'elles  sont  ovalaires ,  globuleuses 
et  toujours  symétriques,  et  qu'elles  n'ont  j.imais 
plus  de  deux  loges  apparentes  ;  l'ouverlnre  est 
terminale,  semi-lunaire,  médiane  et  s^'méiriqiie; 
elle  olire  toujours  une  dent  saillante,  qui  la  ré- 
trécit e!  la  parlage  en  deux  parlies  égales.  Cetle 
deni ,  quelquefois  bilide  au  sommet ,  est  fixée  par 
sa  base  sur  l'avanl-deriiière  logo. 

On  ne  connoit  pas  encore  un  bien  grand  nombre 
d'espèces  de  ce  génie  ;  W.  d'Orbigny  en  indirpie 
sept;  toutes  ne  nous  sont  pas  connues  ,  nous  dé- 
crirons seulement  celles  que  nous  possédons. 


i38 


B  I  L 


1.  BiLocuLiNE  LuUoide.  Biloculina  bulloides. 
d'Orb. 

B.  testa  niinulissimâ  ,  ot>atâ  ,  inflatâ  ,  Iccvi- 
gatd ,  siniplici ;  aperturà  seniilunari ,  dente  sim- 
plici  munità.  Nos. 

D  Orb.  Mcni.  sur  les  Céphal.  Ann.  des  scienc. 
nat.  toin.  j.  pag.  s.Cjj.pl.  ïS.fig.  1.2.  3.  4- 

Ibid. ,  Modèles  de  Céphal,  àj' .  lii>rais.  n".  go. 

Frutnentaria  ofaUt.  Soldani,  Testac.  niiciosc. 
tom.  It.  pi.  1^0.  fig.  R.  S? 

Plaucus,  de  Conch.  min.  not.  pi.  1 1  .fîg.  4- 

Coquille  extrêraetnent  petite,  ovalaire,  glo- 
imleuse,  presc[u'aussi  liante  que  large,  toute  lisse; 
la  deinicre  loge  djbûrdant  l'aulie  tout  autour, 
mais  la  dépassant  beaucoup  plus  postc'rieuiemciit 
qu'antérieurement;  l'ouveiture  est  semi-lunaire  , 
petite  ,  uon  bordée  ,  à  péiistome  non  continu  ,  et 
divisée  par  utie  deut  simple  ,  oblicjuement  diiigée 
en  avant  et  un  peu  saillante  en  deliors.  Cette  co- 
quille n'a  pas  un  demi-niilliiiiétre  de  diamètre; 
on  la  trouve  vivante  dans  la  mer  Adriatique  ,  et 
fossile  aux  enviions  de  Bordeaux  et  de  Pans, 
surtout  à  Moucliy-le-Chàlel  et  à  Parne. 

2.  BiLocuLiNE  grimaçante.  Silocidina  ringans. 
D'Orb. 

B.iestl  ofato-globulosù  f  ainpullaaâ  ,  lœni- 
gatà  ;  aperliirâ  /iiagnJ ,  t/ansfersù ,  seini-lumiri, 
dente  magno  biparlito  pvoniinente  munità.  Nos. 

Milioliies  ringens.\jKn%.  Ann.  du  Mus.  tom.  5. 
pcig.'ù^x.  71".  1.  et  tom.  9.  pi.  17.  fig.  i.a.  b. 
Mala. 

Ibid.,  Anim.  sans  vert.  tom.  7.  pag.  612.  n°.  i . 

Parkisson,  Org.  rem.  tom.  3.  tab.  w.Jig.  11. 

D'Orbignt,  loc.  cit.'n°.  2. 

Cette  espèce  est  la  plus  grande  du  genre  et  l'une 
de  celles  qui  sont  le  mieux  connues;  elle  est  ova- 
laire  ,  globuleuse  ,  lisse  ;  la  dernière  loge  débor- 
dant l'autre  plus  antérieurement  que  postérieu- 
rement ;  ce  qui  est  l'inverse  dans  la  première  es- 
pèce. L'ouverture  est  grande  ,  transver^e  ,  semi- 
lunaire,  coupée  un  peu  obliquement  ;  les  extrc'- 
mités  du  pcristome  se  rejoignent  avec  la  base  de 
la  dent,  en  se  recourbant  assez  brusquement; 
cette  dent ,  dont  la  base  est  fixée  sur  l'avant-der- 
nière loge  ,  est  grande  ,  saillante  en  deliors  de 
l'ouverture  ,  et  son  sommet  est  partagé  en  deux 
appendices'  creusés  en  gouttière  dans  leur  lon- 
gueur. 

Cette  coquille  ,  assez  rave,  a  deux  millimèlres 
de  diamètre.  On  la  trouve  à  Grignon  et  à  Va- 
lognes. 

3.  BiLocuLiNE  armée.  Biloculin  i  aculcata. 
D'Orb. 

B.  testa  ofaiù  j  globulusd  ,  lœi^igatâ  ,  utrogue 


B  I  R 

latere  tricuspidatâj  operturâ  subroiundatâj  dente 
brevi,  simplici ,  acuto. 

D'Orbignt  ,  loc.  cit.  n°.  3. 

Ibid. ,  Modèles  de  Céphal.  2'.  lii>rais.  n°.  3l. 

Espèce  fossile  fort  remarquable  ,  elle  est  ova- 
laire,  globuleuse;  la  dernière  loge  beaucoup  plus 
grande  que  l'autre  ,  ne  formant  pas  une  saillie 
considérable  à  l'endroit  de  sa  jonction,  mais  ga- 
gnant par  un  plan  oblique  la  face  supérieure; 
celle-ci  est  déprimée,  assez  large;  latéralement, 
dans  le  lieu  où  elle  se  réunit  avec  les  faces  laté- 
rales ,  elle  est  munie  de  cliaque  côté  de  trois  émi- 
nences  ou  dentelures.  L'ouverture  est  médiocre  , 
un  peu  plus  haute  que  large;  elle  ollre  une  petite 
dent  simple  ,  pointue,  qui  la  divise  en  deux  par- 
ties égales.  Cette  coquille,  très-petite,  se  trouve 
fossile  à  Pauliac  ,  à  douze  lieues  de  Bordeaux. 

4.  BiLOCDLiNE   opposée.   Biloculina  opposita. 

NOB. 

B.  testa  ovato-elongatà  ,  lœvigatà  y  loculis  py- 
rijorniibus  ,  oppositisj  apertiiri  rotundatà  ,  dente 
magno  ,  bifîdo  obturatâj  inargine  continua. 

Une  poire  ,  que  l'on  couperoit  en  deux  parties 
longitudinales  et  inégales,  et  que  l'on  disposeroit 
de  manière  à  ce  que  le  côté  large  d'une  moitié 
correspondît  au  côté  étroit  de  l'autre,  donneroit 
assez  exactement  l'idée  de  la  forme  de  cette  co- 
quille. Les  deux  loges  que  l'on  voit  sont  d'une 
forme  semblable;  la  dernière  plus  grande  que 
l'autre  ;  elles  sont  beaucoup  plus  enflées  et  beau- 
coup plus  larges  du  côté  postérieur  que  de  l'anté- 
rieur, et  elles  sont  disposées  de  manière  que  le 
côté  le  plus  large  de  l'avaut-dernière  loge  corres- 
pond au  côté  antérieur  le  plus  étroit  de  la  der- 
nièie  ,  et  réciproquement.  Cette  dernière  loge  se 
termine  par  une  ouverture  arrondie  ,  à  péristome 
continu  ;  elle  est  obstruée  par  une  dent  médiane  , 
bilide  ,   large  à  la  base  et  saillante  au-dehors. 

Cette  coquille  ,  qui  a  à  peine  un  demi-milli- 
mètre de  longueur,  se  trouve  fossile  à  flloucliy- 
le-Cliâtel.   Elle  est  rare. 

BIPLEX. 

Douljle  emploi  du  genre  Ranelle  de  Lamarck. 
(J'cst  Péiy,  qui ,  daus  sa  Conchyliologie ,  proposa 
le  démembrement  du  genre  Murex  de  Linné  , 
d'après  le  nombre  des  varices.  Voyez  RANEtLE  et 
Rocher. 

BIROSTRITE.  Birostrites. 

Ne  connoissant  pas  les  rapports  du  moule  inté- 
rieur des  Sphérulites  et  des  Radiolites  avec  la  co- 
quille elle-même,  ignorant  aussi  que  ce  moule 
en  sortit ,  M.  Lamarck  proposa  pour  lui  le  genre 
Birostrile,  qui  fut  adopté  par  presque  tous  les 
.  zyoli>gislesj  ce  n'est  que  deiuièreoteut  que  l'onadé- 


B  O  I 

couvert  sa  nadire  et  ses  rapports.  VoyA  Rcdistes 
et  Sphérulite. 

BISIPHITE.  Bisiphites. 

Monlfort ,  qui  ne  poiloit  pas  un  examen  fort 
approfondi  aux  coquilles  qui  lui  servoient  de  type 
pour  ses  genres,  a  tru  trouver  deux  siphons  dans 
une  espèce  de  Nautile  pélrifu'e  qui  n'a  qu'un  en- 
foucement  int'dian  à  la  partie  postérieure  des 
cluisons,  et  un  siphon  véritable  j  cet  enfoncement, 
donné  sans  preuve  comme  un  véritable  siphon  , 
a  occasionné  ce  genre  ,  dont  nous  reparlerons  à 
l'article  Nautile  auquel  nous  renvoyons. 

DITOME.  Bitomus. 

Une  coquille  microscopique  sur  laquelle  il  est 
fort  diificile  de  statuer  (piehjue  chose,  a  été  co- 
piée dans  l'ouvr.ige  de  Sjldaui  par  Monlfort,  qui 
l'a  donnée  comme  type  du  genre  Bitome.  Cet 
auteur  qui  ,  comme  le  premier  que  nous  venons 
de  citer  ,  n'a  donné  sur  ce  corps  que  des  détails 
insuffisans,  préieud  l'avoir  trouvée  en  grande  abon- 
dance dans  la  Manche,  ce  qui  nous  semble  peu 
croyable  ,  car  personne  depuis  lui  ne  l'y  a  re- 
trouvée. 

Il  faut  abandonner  ce  genre  jusqu'à  ce  que  l'on 
ait  sur  lui  de  nouvelles  observations. 

BITUBULTTE.  Bifubulites. 

Blumenbach,  dans  son  Spécimen  archœologiœ 
telturis  (  png.  23.  lab.  2.  (Ig.  g.  )  ,  a  désigné  par 
ce  nom  un  corps  fort  singulier,  qu'il  a  raison 
aussi  de  nommer  problématique  ,  car  il  est  dilH- 
cile  de  décider  s'il  appartient  aux  Mollusques  ou 
à  toute  autre  i  lasse.  L  opuiion  de  M.  Schlolheim  , 
qui  le  rapproche  des  Ilippuriles,  est  au  moins 
hasardée.  iSious  ne  pouvoms  nous  prononcer  avec 
le  peu  de  documens  que  nous  avons  sur  ces  corps. 

BIVET. 

Bruguière  ,  dans  le  premier  volume  de  ce  Dic- 
tionnaire ,  renvoie  de  Bivet  au  genre  Buccin, 
où  il  décrit  celle  coquille  figurée  par  Adanson. 
(  Voyage  au  Sénégal ,  pi.  8  ,  fig.  i6.  ).  Aujour- 
d  liui  elle  fait  parlie  du  genre  Cancellaire  ,  établi 
depuis  Bruguière,  ce  qui  nécessite  un  second  ren- 
voi a  Cancellaire  ,  où  il  sera  encore  question  du 
Bivet  d'AdansoQ. 

BOBI. 

Le  Bobi  d'Adanson  {^P^oyage  au  Sénég.  pi.  4  , 
fig.  4.  )  n'est  point  une  Volute  comme  l'a  cru 
Bruguière;  c'est  une  Marginelle  ,  Murginel/u  It- 
7ieaUi  Laink.  Voyez  Marginelle. 

BOIS  DE  CERF. 

Les  marchands  donnent  ce  nom  au  Rocher 
scorpion^  et  M.  Lamarck  l'a  appliqué  à*  une  es- 


B  O  U 


i39 


pèce  tonte  difi'érente  de  la  Nouvelle- Hollande. 
Voyez  Rocher. 

BOLBOTINA. 

Nom  qui  fut  changé  par  une  fonlo  de  copistes, 
et  qui  est  le  même,  selon  toutes  les  apparences  , 
que  Bolitaine.  Voyez  ce  mot. 

BOLIN. 

La  plupart  des  auteurs,  à  l'exemple  de  Linné, 
donnent  le  Bolln  d'Adanson  (  Voyage  au  Sénég. 
pl-  ^J/g-  2.  a.  )  comme  la  même  coquille  que  le 
Murcjc  corniitus.  Il  nous  seml)le  qu  il  a  plus  de 
rapports   avec  le  Muiejc  brandaris.   Voyez   Ro- 

CHEK. 

BOLITAINE. 

Sous  ce  nom  Arislote  mentionne  un  Poulpe  , 
mais  trop  vaguement  pour  êire  reconnu.  M.  de 
Blainville  pense  que  par  une  erreur  de  copiste  le 
mot  Bolboiina ,  que  l'on  trouve  daus  Alhénée  , 
et  beaucoup  d'anlres,  s'ap[)liqueroit  au  même 
animal  que  le  Bolitaine  d'Aristole. 

BOMBIX. 

Nom  donné  par  Hamphrey  dans  le  Muséum 
calonnianuin,  à  un  genre  auquel  il  ne  donne  au- 
cune désignation  capable  d'indiquer  à  quelles  co- 
quilles il  a  voulu  l'appliquer. 

BORÉLIE.  Borelis. 

Genre  fort  inutilement  établi  par  Monlfort 
(  Cnnchyl.  syst.  tom.  i.  pag.  170.  )  avec  le  Nau- 
lilus  meùo  de  Fichlel.  Coquille  qui  rentre  dans  le 
genre  Mélouie  de  Lamarck  ,  et  par  conséquent 
dans  les  Alvéolines  de  Bosc.  V.  ces  derniers  mots. 

BOUCARDE. 

On  donnoit  autrefois  ce  nom  à  des  coquille"! 
que  l'on  désignoit  aussi  par  le  nom  de  Cœur  de 
bœuf  :  elles  rentrent  aujourd'hui  dans  le  genre 
Bucarde.  Voyez  ce  mot  dans  le  i^''.  volume  de 
ce  Dictionnaire. 

BOUCARDITE. 

Les  anciens  oryctographes  donnoient  ce  nom 
à  loules  les  coquilles  lossiles  ou  pétrifiées  qui  ont 
la  forme  d'un  cœur;  la  plupart  appariiennent  aux 
Bacai'des  et  aux  Isocardes.  Voyez  ces  mots. 

BOUCHE. 

La  bouche  d'un  Molbisque  est  l'ouverture  par 
laquelle  la  nourriture  est  prise  et  iranspcrtéc 
dans  l'estomac.  Ce  mot,  dans  ce  cas,  a  la  même 
acception  que  chez  tous  les  autres  animaux.  Par 
une  extension  un  peu  forcée  ,  les  conchylinlognes 
jiomment  /'oucVze  l'ouverture  de  la  coquille.  Voyez 
Odverture  et  Coquille. 

S  2 


i4o  B  R  A 

BOUFFRON. 

Nom  que  les  pêcheurs  et  les  habitaas  des  côles 
doiineul  a  la  Sèche.  Voyez  ce  mot. 

BRACHIOPODES.   BmcJiiopoda. 

M.  Uumdiil ,  daos  son  Traité  élémentaire  d'his- 
toire naturelle ,  proposa  le  premier  de  réunir, 
sous  cette  dcnoiuinalion  ,  dans  ane  classe  parti- 
culière ,  des  animaux  appartenant  à  deux  13'pes 
fort  dislincts  d'organisalum.  Cet  auteur  s'dloit  ap- 
puyé en  partie  sur  un  très-bon  travail  de  M.  Cu- 
vier ,  qui  ,  en  dévoilant  l'anatouiie  des  Lingules, 
avoit  fait  pressentir  la  nécessité  d'uu  groupe  pour 
ces  aultnaux  et  d'autres  qui  les  avoisineut;  mais 
il  éloit  trop  judicieux  pour  en  rapprocher  les 
Balanes  et  les  Anatifes  ,  comme  M.  Duméiil  l'a 
fait.  M.  de  Roissy  ,  dans  le  Bujfon  de  Sonniiii , 
adopta  les  idées  de  M.  Duméril,  sans  admettre 
cependant  une  classe  particulière  pour  les  Bra- 
chiopodes,  qu'il  plaida  à  la  liii  des  Mollusques  acé- 
phales. M.  Lamarck  ,  dès  1809,  dans  sa  Philo- 
sophie zoologique  f  fut  le  premier  qui  démembra 
les  Brachiopodes.  Il  créa  la  classe  des  Cerrlii- 
pèdes  pour  les  anciens  genres  Lepas  et  Anatifa, 
et  fit  avec  les  Lingules  ,  les  Térébralules  et  les 
Orbicules,  la  famille  des  Brachiopodes,  qui  com- 
mence les  Mollusques  acéphales.  Cette  améliora- 
tion notable  ne  pouvoil  manquer  d'èlre  adoptée; 
et ,  en  elî'ct ,  on  la  retrouve  dans  l'ouvrage  de 
M.  Oken.  M.  Lamarck  conserva  cet  arrangement 
dans  \ Extrait  da  Cours  ,  et  cela  n'empêcha  pas 
Bosc  ,  en  1816,  dans  le  NoutJeau  Dictionnaire 
d'histoire  naturelle  ,  de  repioduire  encore  dans 
leur  intégrité  les  Brachiopodes  de  JI.  Duméril. 
L'année  suivante,  M.  Cuviur,  dans  le  Règne  ani- 
mal, non-seulement  adopta  en  principe  la  division 
de  M.  Lamarck  ,  mais  encore  fit  des  Brachiopodes 
un  ordre  au  même  degré  que  les  Acéphales  et  les 
Cerrliopodes  ;  ce  qu'il  moiivoit  sur  l'anatomie 
des  animaux. 

M.  de  Ferussac  ,  quelques  années  plus  lard  , 
imita  M.  Cuvier  dans  les  Tableaux  systématiques 
des  animaux  mollusques  ,  et  au  heu  de  trois 
genres  il  en  ajouta  plusieurs  ,  que  l'on  avoit  à  tort 
laissés  parmi  les  Huîtres  ou  rangés  dans  les  Ru- 
disles  ,  comme  les  Cranies  et  les  Calcéoles ,  et  de 
plus  y  rattacha  le  genre  Magas  de  M.  Suwerby , 
et  le   genre  'i'Iiécidée  de  iM.  Uelrance. 

Dans  son  nouvel  ouvrage  ,  M.  LatreiUe  fit ,  avec 
la  (in  des  Mollusques  et  le  commencement  des 
Acéphales  ,  un  ordre  à  part ,  qu'il  considéra 
comme  intermédiaire  entre  ces  deux  grandes  di- 
visions; il  le  divisa  en  deux  sections,  et  la  se- 
conde,  cjui  porte  le  nom  à^Endocéphale  {^i>oyez 
ce  mol),  représente  les  Brachiopodes  des  auteurs  ; 
cependant  ce  nom  est  réservé  pour  une  classe,  la 
cinquième  de  toute  la  série  ,  et  qui  nous  seuible 
être  en  surabondance  dans  la  section  des  ICndocé- 
pliales.  Nous  examlceroDS   celle  question  à  l'ar- 


B  R  A 

ticle  Moft-usQui:.  Cette  classe  est  divisée  en  deur 
ordres,  1°.  les  Pédoncules  ,  qui  comprennent  deux 
familles  qui  ne  renferment  chacune  qu'un  seul 
genre,  la  première  les  Lingules  ,  la  seconde  les 
Térébralules  ;  2°.  les  Sessiles  ,  composés  d'une 
seule  famille  pour  les  genres  Orbicule  ,  Cranie, 
et  avec  doute  Acarde  et  Sphérulite.  Ce  qui  nous 
surprend,  c'est  de  ne  trouver  ici  aucun  des 
genres  nouveaux,  qui  rentroient  naturellement 
dans  le  cadre  de  celte  section  ,  et  d'eu  voir  deux 
qui  en  dépendent  sans  aucun  doute,  les  Calcéoles 
et  les  Prodiictes  dans  les  Oslvacés,  où  ils  sont 
éloignés  de  leurs  rapports. 

M.  de  Blainville  {^Traité  de  Malacologie ,  pag. 
609),  en  adoptant  les  Brachiopodes,  en  fit  un 
ordre  subordonné  des  Acéphales  ;  ce  qui  ne  fait 
que  raodilier  légèrement  l'opinion  de  M.  Lamarck, 
dont  il  se  rapproche  beaucoup  plus  que  de  celle 
de  M.  Cuvier.  11  change  aussi  le  nom  de  Brachio- 
podes,  depuis  long-temps  consacré,  pour  celui 
de  Palliobranclies ,  et  place  cet  ordre  le  premier 
des  Acéphales,  comme  M.  Lamarck  l'a  voit  fait 
depuis  long-temps. 

M.  de  Blainville  n'y  établit  que  deux  sections, 
la  première  pour  les  coquilles  symétriques  :  ellis 
contient  les  genres  Lingule,  Térébratule  ,  Théci- 
dée  ,  Slroplioinèue  ,  Plagiostome  ,  Uianchore  et 
Podopside.  La  seconde  pour  les  coquilles  non  sy- 
mélriijucs  irrégulières  et  constamnieutadhérentes  :: 
elle  renferme  Tes  genres  Orbicule  et  Cranie.  Nous 
ne  pensons  pas  que  l'ordre  des  Palliobrancbes  , 
tel  que  M.  de  Blainville  l'a  proposé,  soit  adopté  , 
el  en  voici  les  raisons.  Au  genre  Térébratule  se- 
trouvent  joints  plusieurs  genres  distincts  pro- 
posés dans  ces  derniers  temps  par  M.  Sowerby  , 
tels  que  Pentamère  ,  Spirifère  ,  Magas  et  Produc- 
lus.  Dans  le  genre  Thécidée  il  y  a  des  espèces 
irrégulières,  adhérentes,  et  d'autres  régulières  , 
qui  ne  paroissent  pas  avoir  été  fixées  à  une  époque 
certaine  de  la  vie  de  l'animal.  Ce  genre  ,  qui  est 
dans  la  première  section,  pouiroit  être  aussi  bieo 
dans  la  seconde  que  les  Cranies  ,  qui  sont  dans  le 
même  cas.  Le  genre  Strophomèue  nous  semble 
un  double  emploi  des  Productus.  Quant  aux 
genres  Plagiostome  ou  plutôt  Pachite  ,  Dianchore 
et  Podojiside  ,  ils  n'appartiennent  en  aucune  ma- 
nière à  cette  famille.  Pour  les  deux  dernières  , 
nous  sommes  certains  que  ce  sonl  des  Spondyles, 
et  nous  avons  de  fortes  présompti'iiis  pour  croire 
que  le  premier  en  dépend  aussi.  Nous  ne  trouvons 
pas  ICI  le  genre  Calcéole  ,  rangé  à  tort  parmi  les 
Rudisies.  Voici  comment  nous  croyons  que  l'on 
pourroit  arranger  les  genres  qui  doivent  faire 
partie  des  Brachiopodes. 

f  Coquilles  adhérentes  par  un  ligament  tendi- 
neux plus  ou  moins  long.  (Brach.  pédoncules,, 
Lat.  ) 

A..  Lijïaaieal  cardinal. 


B  U  C 

LiSCOLE,    TÉrÉbrATOLE  ,    SPIRIFJÈRE,     StuYCO- 

cÉrHALE  ,  Froductds  ,  Magas. 

B.  Ligament  passant  par  une  fenie  centrale  de 
la  valve  inférieure. 

OftBICDI,E. 

■f  t  Coquilles  médiatement  adhérentes  ,  quelque- 
Jbis  libres  à  l'état  adulte. 

Thécidée  ,  Cbanie  ,  Calcéole. 

Nous  renvoyons  à  tous  ces  mois  de  genres,  où 
nous  donnerons  de  nouveaux  détails. 

BRANCHIFÈRES.  Branchi/em. 

M.  de  Blainville  ,  dans  son  Traité  de  Mala- 
cologie (  pa;;;.  498)»  divise  l'ordre  des  Cervico- 
branches  {voyez  ce  mot  )  en  deux  familles  :  la 
première  ,  les  Réiifères  ,  comprend  le  genre  Pa- 
telle ;  et  la  secoude  ,  les  Branchifères,  renferme 
les  genres  Fissurelle,  Emarginiile  et  Parmophore. 
{J^oyez  ces  mois.  )  Nous  nous  abstenons  ,  dans  ce 
moment,  de  discuter  l'arrangement  de  cette  fa- 
mille ,  nous  proposant  de  reprendre  cette  (]^ues- 
tion  à  l'article  Schtibrasche. 

BRANTE.  Branta. 

JI.  Oken  avoit  donné  ce  nom  à  un  genre  sé- 
p.iré  des  Analifijs  -^  c'est  le  Lepas  aurita  de  Linné 
qui  lui  a  servi  de  type.  Mais  M.  Leach  lui  ayant 
donné  le  nom  A''Otion  ,  que  M.  Lamarck  a  adopié, 
les  auteurs  qui  ont  suivi  l'ont  également  préféra'. 
Voyez  Otion- 

BRILLANTE. 

Ce  nom  fut  donné  par  Geoffroy  à  une  petite 
coquille  que  Biuguière  ,  dans  le  premier  volume 
de  ce  Dictionnaire  ,  décrivit  sous  le  nom  de  Bu- 
limuslubncus.  Celte  coquille  appartient  au  genre 
Agatbine.  P'oycz  ce  mot  et  Buliiie.. 

BRONTE.  Broutes.. 

Genre  composé  par  M'ontfort ,  dans  le  tome  2". 
de  sa  Conchyliologie  systématique  ,  pour  quel- 
ques Rochers  que  l'on  ne  peut  lelirer  de  ce  genre 
très-naturel  ,  tel  que  M.  Laraurck  Ta  rcfoiiné.  Le 
getire  Je  Moull'ort ,  dout  le  Murex  liauslellum  est 
le  type  ,   n'a  point  été  adopié.  ^oyei  Rocueu. 

BRULEE  ou  POURPRE  BRULEE. 

Nom  vulgaire  d'une  belle  espèce  du  genre  Ro- 
cher, et  non  des  Pourpres,  comme  l'avoit  cru 
Brnguière.  Voyez  Rocber. 


B  U  C  141 

dans  son  intégrité,  et  qu'on  n'y  trouve  d'allleur» 
parmi  les  espèces  que  de  véritables  Bucardes  , 
nous  renvoyons  à  l'article  Bccarde  du  premier 
volume  de  ce  Dictionnaire. 


BUCARDES(Les). 

Cette  famille  fut  proposée  par  M.  de  Ferussac 
dans  ses  Tableaux  systématiques  des  animaux 
mollusques  ;  eWe  est  composée  d'une  parlie  des 
genres  de  la  famille  des  Cardiacées  de  M.  La- 
marck (^i>oyez  Cardiacées),  et  elle  nous  semble 
plus  naturelle,  en  ce  qu'elle  rejette  près  des  Vé- 
néricardes  ,  les  Cardlles  et  les  Cypricardes  ,  qui 
s'en  distinguent  .\  peine  ,  au  moins  quant  au  pre- 
mier de  ces  genres.  Cette  famille  comprend  trois 
genres,  Bucarde  ,  Isocarde  et  Hémicarde.  {Voyez 
ces  mots.  )  Ce  dernier  est  certainement  inutile,, 
présentant  tous  les  caraclère&des  Bucardes.. 

BUCARDITE. 

Les  anciens  oryctngraphes  donnoient  ce  nom  à 
des  coquilles  cordiformes  pélrifiées  ,  qu'elles  ap- 
partinssent on  non  au  genre  Bucarde  :  c'éloit  alors 
la  forme  qui  décidoit  du  genre.  Voyez  Bucarde. 


M 


BUCARDIER. 

Dans  sa  première  nomenclature  systématique, 

.  Lamarck  avoit  proposé  une  dénominaliou  par- 


ticulière dérivée  de  celle  du  genre  ,  pour  l'appli- 
quer aux  animaux  de  ce  genre  même  ,  en  suivant 
à  peu  près  l'exemple  donné  par  l'oli. 

Ces  noms  de  Bucardier ,  Buccinier  ,  Nati- 
ciers ,  etc.  etc. ,  étoienl  ceux  des  genres  Bucarde,. 
Buccins  ,  Natices,  etc.  Cette  nomenclature  a  été 
complètement  abandonnée  et  par  son  auteur  et 
par    tous    les    autres 

JUSQUE. 


zoologisies.    Voyez    Mol- 


BUCARDE.  Cardium. 
Brugiiière    ayant    traité 
CQuiplete  ^e  genre  ,    puur 


d'une    manière    as5PZ 
qu'il  ait  été  cunseï  vé 


BUCCARDIUM. 

Le  genre  Isocarde  avoit  été  établi  depuis  long- 
temps ,  lorsque  M.  Megerle  le  proposa  de  nou- 
veau, en  181 1  ,  sous  le  nom  de  Buccardiuin  ,  qui. 
n'a  point  été  adopté.  Voyez  Isocarde. 

BUCCIN.  Baccinum. 

Les  nombreux  changemens  qui  ont  été  opérés 
dans  le  genre  Buccin  depuis  le  moment  oii  Bru- 
guicre  lui-même  avoit  porté  la  rélorme  dans  le 
genre  de  Linné  ,  rendent  nécellaire  un  article 
sup^;lénientaire  ,  à  l'aide  duquel  on  pourra  se 
faire  uue  idée  de  ce  que  l'on  entend  aujourd'hui 
par  le  genre  Buccin.  Si  on  lit  ce  ([u'en  dit  Rru- 
o-uicre  dans  le  premier  volume  de  cet  ouvrage  , 
on  verra  que  cet  auteur  a  été  le  premier  à  porter 
la  réforme  dans  le  grand  genre  Buccin  de  Linné. 
Il  en  sépara  les  Vis  ,  les  Casques  &  les  Pourpres;, 
et  malgré  cela,  le  genre  Buccin  resta  composé' 
d'un  grand  oombie  d'espèces.  Dès  son  début  dans 


l42 


B  U  C 


la  carrière  zoologique ,  M.  T^imarck ,  dans  son 
Systt'we  des  Animaux  sans  reitébres ,  opéra  de 
{grands  cLaogeaiens  parmi  les  Buccins  de  Bru- 
euicre  ;  c'est  ainsi  qu'il  en  sépara  d'abord  le» 
genres  Tonne,  Harpe,  Eburne  et  Nasse.  Ces  dé- 
membremens,  aussi-bien  que  ceux  de  Bruguière  , 
furent  adoptés  par  M.  de  Roissy  dans  le  Bujfon  de 
Sonnini.  Il  fut  en  cela  imité  par  Montfort  {Con- 
chyl.  System.  ),  qui,  malgré  ces  nombreuses  divi- 
sions ,  trouva  mojen  d'en  ajouter  trois  de  sa  façon 
sous  les  noms  de  à^Alectrion,  de  Cyclope  et  de 
Phos.  Ces  genres,  qui  ne  diffèrent  en  rien  des 
Nasses,  n'on  point  été  adoptés.  Ce  fut  dans  le 
même  temps  que  M.  Lamarck,  dans  sa  Philoso- 
phie zoologique ,  en  proposant  la  famille  des  Pur- 
puracées  (  rayez  ce  mot),  eulièrement  composée 
des  démenibremens  des  Buccius  de  Linné,  en 
ajouta  encore  deux  autres  non  moins  nécessaires 
que  les  premiers ,  ce  sont  les  genres  Concholépas 
et  r»Iùnocères  ;  de  sorte  qu'a  celte  époque  ,  on  put 
compter  dix  <;enressans  sortir  du  seul  genre  Buc- 
cin du  Systema  naturce. 

Le  geure  qui  nous  occupe,  déjà  considérable- 
ment réduit  ,  étoit  bien  limité  ,  quant  aux  Buc- 
cins proprement  dits ,  et  il  n'étoit  plus  possible 
d'en  exiraire  de  nouveaux  genres.  Il  n'en  a  pas 
été  de  même  des  Casques  et  des  l'ourpi-es,  qui  ont 
fourni  les  uns  et  les  autres  un  genre  nouveau  , 
que  l'en  trouve  pour  la  preœièrefois  dans  l'Extrait 
du  Cours  (  l8i  1  )  :  ce  sont  les  Cassidaires  et  les 
Ricinuies. 

Loin  d'adopter  tous  les  démembremens  des  Buc- 
cins, M.  Cuvier  {Règrie  animal)  rétablit  au  con- 
traire ce  genre  à  peu  près  tel  qu'il  étoit  dans  Bru- 
guière ,  et  il  y  rapporte  ,  comtr.e  sous-genre 
seulement,  les  genres  Eburne,  Tonna,  Harpe, 
Nasse  ,  Pourpre  ,  Casque  ,  Cassidaire  et  Vis  ;  de 
sorte  que  l'on  pourroit  regarder  le  genre  Buccin 
plutôt  comme  une  famille  équivalente  de  celle  des 
Purpurifères  de  M.  Lamarck ,  que  comme  un  genre 
véritable,  et  c'est  l'opinion  qu'ont  eue  la  plupart 
des  zoologistes  qui  ont  suivi  l'illustre  anato- 
miste. 

Les  Nasses  sont  très-voisines  des  Buccins;  il  y 
a,  quant  aux  coquilles,  un  passage  insensibie 
d'un  genre  à  l'autre,  et  les  animaux  ne  diQèrent 
pas  enir'eux  de  manière  à  rendre  nécessaires  ces 
deux  counes.  D'après  ces  motifs ,  M.  Lamarck  , 
qui  le  premier  avoil  proposé  le  genre  Nasse  ,  fut 
aussi  le  premier,  dans  son  dernier  ouvrage,  à  le 
réformer,  et  a  le  réunir  définitivement  aux  Bnc- 
cins.  M.  de  Ferussac  n'adopta  pas  ce  sentiment  ; 
non-seulement  il  rangea  les  Nas>es  dans  un  autre 
l'enre  ,  mais  encore  dans  une  famille  distincte  ,  ce 
qui  ne  nous  semble  pas  moàvé ,  d'après  l'état  des 
connoissances. 

M.  de  Ferussac  ne  trouva  point  d'imitateurs. 
M.  Latreille  ,  dans  ses  Familles  naturelles  du  Ré- 
gne animal ,  pag-  19b",  partagea  la  famille  des 
l'urporiferes  en  plusieurs  autres,  et  l'une  d'elles, 


B  U  C 

sons  le  nom  de  Buccinides  {voyez  ce  mot  )  ,  fat 
consacrée  aux  genres  Aasse,  Buccin  et  Eburne. 
.M.  de  Blainville  {Trait,  de  Malac.)  suivit  une 
autre  m^rclie  que  celle  du  savant  entomologiste.  Le 
genre  Buccin  lait  partie,  dans  celte  classification, 
de  la  seconde  section  de  la  famille  des  Entomos- 
tomes,  et  les  Nasses  s'y  trouvent  réunies  à  titre 
de  section  eu  de  groupe  dans  le  genre. 

Bruguière  ne  connoit  les  animaux  des  Buccins 
que  par  quelques  ligures  d'Adanson,  les  seules 
qui  méritent  quelque  confiance,  aiusi  que  celles 
de  Muller  ;  il  lut  réduit  à  ne  parler  que  des  orga- 
nes extérieurs  ,  puisque  la  science  ne  possédoit 
pas  encore  d'anatomie  un  peu  complète  de  ce 
genre.  Cette  lacune,  vivement  sentie,  fut  remplie 
par  un  excellent  MJmoire  de  M.  Cuvier;  il  fut 
inséré  parmi  ceux  du  Muséum,  et  reproduit  dans 
le  Recueil  des  Mémoires  anatomiques  sur  les  Mol- 
lusques ,  dont  la  science  est  redevable  à  ce  grand 
zoologiste.  Ce  ne  sera  pas  sans  fruit  qu'on  le  consul- 
tera. Une  question  d'un  assez  baut  intérêt,  étoit 
de  savoir  distinguer  d'une  manière  rationnelle  les 
Fuseaux  à  queue  courte  des  Buccius.  Muller  en 
avoit  lait  voir  la  difficulté  en  représentant  un  ani- 
mal du  Fusus  antiçuus  Lamk..  ,  qui  est  a'usolument 
semblable  à  celui  du  Buccinum  undatu/tt.  Ce  fait, 
qu'il  n'est  pas  possible  de  révoquer  en  doute  , 
puisque  nous  avons  sons  les  yeux  les  animaux 
dont  il  s'agit,  n'a  pas  été  apprécié  par  M.  La- 
marck à  sa  valeur,  car  il  auroit  dû  l'engager  à  rap- 
procher davantage  les  deux  genres.  M.  de  Ferus- 
sac pense  qu'il  faudra  reporlerdans  le  genre  Buccin 
tous  les  Fuseaux  dont  le  canal  est  très-court  ;  mais 
cela  est  d'une  excessive  diflituité  dans  une  aussi 
grande  série  d'espèces.  Les  transitions  sont  si  peu 
sensibles,  que  nous  ne  voyons  aucune  limite  pos- 
sible, à  moins  qu'elle  ne  soit  arbitraire,  comme 
elle  l'est  déjà  dans  l'ouvrage  de  M.  Lamarck.  Il 
faudroit  que  tons  les  animaux  des  Fuseaux  nous 
tussent  connus ,  pour  décider  quels  sont  ceux  d'en- 
tr'eux  qui  doivent  passer  dans  les  Buccins. 

Apres  les  nombreuses  réformes  dont  le  genre 
Buccin  a  été  le  sujet ,  et  en  y  admettant ,  a  l'exem- 
ple de  M.  Lamarck  et  de  M.  de  Blainville,  les 
Nasses ,  voici  de  quelle  manière  il  conviendroit 
de  lus  caractériser. 

CARACTÈRES     GZSÉRIQUES. 

Animal  spiral,  ovale  ou  alongé;  pied  court, 
ovale  ,  moins  long  que  la  coquille  ,  oj  erculifere  ; 
manteau  simple,  siphonné  en  avant  de  la  cavité 
branchiale;  celle-ci  grande,  oblique  et  dorsale. 
Tête  aplatie,  pourvue  d'une  seule  paire  de  ten- 
tacules ,  portant  un  point  oculaire  externe  sur  un 
renflement  placé  dans  le  milieu  de  leur  longueur; 
bouche  armée  d'une  trompe  sans  dent  labiale  ; 
sexes  séparés,  les  individus  mâles  portant  une  verge 
longue  et  toujours  saillante  sur  le  coté  droit  du 
col ,  souvent  cachée  dans  la  cavité  palléale. 


B  U  C 

Coquille  ovale,  ou  ovale  coDÏque,  à  ouverlure 
loof^iludioale,  ravemeiil  aussi  laij^e  qvie  baule  ; 
coluaielle  simple  ,  anoodie  ,  ayant  quelquefois 
un  seul  petit  plis  à  la  base  ;  base  du  rouvcriure 
échanciée  et  sans  caoal.  Opercule  corn(5e,  ouf;ui- 
l'orme  ,  à  ël(5meDS  conceairiques  ;  sommet  maigi- 
ual  et  supérieur. 

Les  Buccins  sont  des  coquilles  de  toutes  les 
mers  ;  on  en  trouve  aulli-blen  dans  les  zones  s;la- 
ciales  que  dans  celles  toujours  brûlantes ,  imer- 
tropicaies.  Cependant,  dans  ces  réj^ions  ,  les  es- 


B  U  L 


143 


pC'ccs  sont  plus  nombreuses  et  plus  riches  en  cou' 

leurs  que  dans 

général  un  ^rancJ  volume  :  il  y  en  a  même  un  plus 


eurs  que  dans  les  premières  j  elles  n'ont  pas  eu 

ad  volume  :  il  y 
grand  nomire  de  petites  espèces  que  d'autres. 

Les  Buccins  dont  M.  Lamarckavoit  fait  le  i^cnre 
Nasse  ne  se  disliogueut  des  autres  que  par  la  forme 
de  l'ouvcrluie  qui  est  généralement  plus  carrée  , 
plus  courte,  et  toujours  garnie  à  l'iutérienr,  au 
sommet,  d'uu  bourrelet  décurreut  placé  surl'avant- 
dernier  tour  ,  et  formant  une  t^oullière  avec  le 
bord  droit.  Dans  celle  seclion  des  Xasses  ,  il  s'en 
présente  une  antre  bien  caractérisée  par  les  cal- 
losités calcaires  du  bord  gauche  qui  s'étend  sur 
la  lace  inlérleure  ,  et  quelquef.  is  enveloppe  pres- 
■que  lonie  la  coquille  ;  le  Bai;cin  casquillou  et 
onze  autres  espèces  la  conioosent. 

Nous  possédons  plus  de  cent  espèces  de  Buc- 
cins dans  notre  collection  ,  sans  v  comprendre 
plus  de  cinquante  autres  à  l'élal  fossile,  et  nous 
sommes  loin  encore  de  posséder  toutes  celles  qui 
sont  connues.  Ce  ne  sera  pas  exagérer  que  de 
croire  qu'il  existe  deux  cents  espèces  dans  un 
genre  où  Bruguière  en  a  indiqué  soixante ,  en 
y  joignant  celles  qui  entrent  maintenant  dans 
les  cinq  genres  qui  en  ont  été  séparés  ,  nombre 
que  M.  Lamarck  a  laissé  le  même.  Parmi  les  es- 
pèces fossiles  on  remarque  six  analogues,  incon- 
testables avec  des  espèics  atluellement  vivantes. 
Brugiiière  ayaut  décrit  plus  de  quarante  espèces 
de  véri;ables  Buccins  dans  le  premier  volume  de 
ce  Dictionnaire  ,  elles  serviront  d'exemples  à  ce 
genre,  et  nous  y  renvoyons,  spécialenieni  à  celles 
qui  forment  sa  seconde  et  sa  troisième  section. 

BUCCIN E.  Buccina. 

Dénominaiion  qu'eniploj'oien!  quelques  auteurs 
anciens  pour  désigner  des  coquilles  turbiuées 
qu'il  est  diRîcile  de  rapporter  à  un  genre  dé- 
terminé. Martini  dans  son  grand  ouvrage  l'a  ap- 
pliqucetu  genre  Buccin  de  Linné,  f^ojèz  ce  mot. 

BUCCIN  ELLE.  Buccinella. 

Dt  nble  emploi  du  genre  Turbinelle  de  M  La- 
marc'k  ;  il  a  élé  fuit  par  M.  Péry ,  dans  sou  Truite 
de  Conchyliologie.  Voyez  Torbi.nelle. 

BUCCINIER. 

Nom  donné  par  JL  Lamaick  dans  le  Système 


des  Animaux  sans  vertèbres ,  1801  ,  à  l'animal 
des  Buccins.  Voyez  ce  mol. 

BL'CCINOÏDES  (Les). 

Nom  que  BL  Cuvier  {Règne  animal)  donne 
à  la  seconde  division  de  ses  Mollusques  peclini- 
branches  :  elle  rassemble  tous  ceux  dont  la  co- 
quille est  canaliculée  ou  écbancrée  à  la  base, 
par  conséquent  la  plus  grande  parlie  de  celles 
qui  sent  connues,  r'oyej  ^£CTIS3BnA^CBEs  et  Mol- 
lusques. 

BUCCINULUM. 

Quelques  auteurs  ont  employé  ce  nom  pour  les 
petites  espèces  de  Buccins.  Voyez  ce  mot. 

BUCCINUM  LACERUM. 

Klein  (  A'of.  meih.  ostrac.  pag.  45)  a  rassemblé 
sous  ce  nom  générique  les  coquilles  de  la  classe 
des  Buccins  ,  qui  ont  la  lèvre  dmiie  frangée  dans 
toute  sa  longueur.  Un  tel  genre  ne  pouvoit  être 

adopté. 

BUCCINUM  MURICATUM. 

G.nre  proposé  par  Klein  pour  un  certain  nom- 
bre des  coquilles  de  la  classe  des  Buccins,  qui 
sent  cliargées.de  tubercules  :  on  y  trouve  des  Tri- 
ions et  un  véritable  Buccin.  Ce  genre  est  tombé 
dans  l'oubli. 

BUCCINUM  TRITONIS. 

Toutes  les  grandes  coquilles  des  genres  Triton 
on  Sirombe  ,  ou  de  tout  autres  qui  ,  chez  différens 
peujiles,  servirent  de  trompeiles,  forent  rassemblés 
\iix\  K.\e\a  {Ostrac.  niéth.  pag.  40')  en  un  ger.re  au- 
quel il  donna  ce  nom.  Il  c'a  point  été  adopté. 

BUJIS. 

Bosc  ,  dans  le  Nouveau  Dictionnaire  d'histoiin 
naturelle ,  dit  que  ce  nom  est  l'ua  de  ceux  de  la- 
Porcelaine  cauns.  Voyez  Porcelaine. 

BULIME.  Bulimus. 

Il  existe  une  si  grande  difiéieuce  entre  le  genre 
que  Bruguière  forma  sous  le  nom  de  Bulinie  ,  et 
ce  q;ie  nous  comprenons  aujourd'hui  sous  celte 
dénomination  ,  qu'il  n'est  pas  possible  de  passer 
sous  silence  les  nombreuses  moditicalions  qu'il  a 
éprouvées  par  suite  des  améliorations  qui  se  sont 
introduites  successivement  dans  la  science. 

Nous  avons  vu  aux  articles  Agathine  ,  Ampul- 
LAIRE  et  Adricdle  ,  commeiil  Bruguière  ,  d'après 
un  caractère  de  peu  de  valeur  et  pris  trop  exclu- 
sivement ,  avoit  été  entraîné  à  faire  un  fort  man- 
vais  genre  de  ses  Bulimes  ;  comment  ,  déterniiné 
par  la  forme  de  l'ouverture  de  la  cocjuille,  il  y 
avoit  rassemblé   des  Mollusques  teri-esircs  puU 


i44 


B  U  L 


montas ,  aquatiques  pnlmonés  ou  brancLifcres. 
Nous  avons  fait  observer,  ce  que  d'autres  d'ail- 
leurs avoient  fait  avant  nous  ,  que  ce  genre  étoit 
un  vénlaLIe  chaos,  auquel  il  étoit  préférable  ,  en 
quelque  sorte,  d'adopter  le  genre  Hélice  de  Linné, 
d'où  les  Bull  mes  avoient  été  extraits  sans  amélio- 
ration pour  la  science.  Dès  que  M.  Lamarck ,  en 
s'occupant  des  animaux  sans  vertèbres  ,  in- 
troduisit dans  cette  partie  ,  si  intéressante  des 
sciences  naturelles  ,  ce  tatl  et  cet  esprit  d'obser- 
vation qui  caractérisent  ses  nombreux  travaux, 
il  ne  balança  pas  à  porter  la  réforme  dans  le 
genre  Biilime  de  Bruguière  :  il  en  sépara  d'abord 
(,Sjst.  des  Anim.  sans  veii.  1801  )  les  genres 
Maillot,  Agalhine,  Liminé  ,  Mélanie  ,  Pyrami- 
delle  ,  Auricule  et  Ampullairc  ,  c'est-à-dire  sept 
genres  dont  aucun  n'est  inutile.  L'année  d'après , 
Draparnaud  ,  cet  excellent  observateur,  auquel 
on  est  redevable  du  traité  le  plus  complet  des 
coquilles  tcrreslres  de  Fiance  ,  détacha  encore 
trois  genres  des  Bulimes  ,  les  Physes  ,  les  Am- 
breltes  et  les  Clausilies  :  déjà  ce  premier  genre 
avolt  été  indiqué  par  Adauson  ,  sous  le  nom  de 
Jiuhii.  (  Voyez  ce  mot.  )  Dès  cette  époque ,  comme 
on  le  voit  ,  les  Bulimes  étoient  considérablement 
réduits  ,  et  ne  conteuoieut  déjà  presque  plus  que 
des  coipiilles  terrestres,  que  M.  Lamarck  avoit 
caraclcrisées  d'après  les  animaux  :  aussi  ce  fut  avec 
des  animaux  terrestres  ,  dans  la  famille  des  Co'y- 
macées  ,  que  M.  Lamarck  plaça  ce  genre  dans  sa 
Philosophie  zoologique  ;  il  lui  conserva  les  mêmes 
rapports  dans  \^  Extrait  du  Cours.  Dans  l'inteivalle 
de  ces  deux  ouvrages  ,  Montfort  (  Conchyl.  syst. 
tome  2  )  trouva  encore  dans  les  Bulimes  les  élé- 
mens  de  son  genre  Mélampe  ,  que  M.  Lamarck 
proposa  de  nouveau  sous  le  nom  de  Conoi^u/e , 
qui  fut  plus  généralement  adopté  j  mais  ce  genre 
rentre  naturellement  dans  les  Auricules.  {^Voyez 
ce  mot.  )  M.  Cuvier  adopta  le  plus  grand  nombre 
des  démembremens  des  Bulimes  ,  qu'il  distribua 
suivant  leurs  rapports  dans  divers  groupes  ,  et  les 
Bulimes  eux-mêmes,  compris  comme  sous-genre 
du  genre  Escargot  ou  Hélice  ,  conservèrent  entre 
les  Vitrines  et  les  Maillots  des  rapports  qui  déjà  , 
comme  nous  l'avons  dit  ,  avoient  été  appréciés  et 
indiqués.  Nous  ne  mentionnerons  pas  le  dernier 
ouvrage  de  M.  Lamarck,  dans  lequel  on  retrouve 
sa  précédente  manière  de  voir,  pour  arriver  à  ce- 
lui de  M.  de  Ferussac.  Comme  cet  auteur  s'est 
spécialement  occupé  des  coquilles  terrestres,  son 
opinion  ,  pour  ce  qui  les  concerne  ,  a  besoin 
d'un  exameu  plus  approfondi.  Nous  verrons  aux 
articles  Hélice  et  Mollusque  comment  M.  de  Fe- 
russac a  rassemblé  sous  le  genre  Hélice  presque 
tous  ceux  qui  en  avoient  été  démembrés  depuis 
Linné,  et  comment,  rassemblés  en  sous-genres,  ils 
reçurent  des  dénominations  (larticulieres  et  s\'S- 
lématicpies  sans  un  avantage  réel  pour  leur  cir- 
conscription ,  puisque  l'on  peut  dire,  à  quelques 
exceptions  près  ,  que  les  noms  seuls  lurent  changés, 


B  U  L 

Pour  ce  qui  a  rapport  aux  Bulimes,  les  espèces 
connues  et  décrites  par  M.  Lamarck  sont  com- 
prises dans  le  sous-genre  Cochlicelle.  (  Voyez 
ce  mot.)  En  traitant  du  genre  Auricule,  nous 
avons  vu  que  M.  Lamarck  y  avoit  confondu 
deux  sortes  de  Mollusques  fort  différens  :  les  Au- 
ricules dont  les  animaux  n'ont  que  deux  tenta- 
cules ,  et  un  certain  nombre  de  coquilles  appar- 
tenant à  des  Mollusques  à  quatre  tentacules  ,  et 
qui  par  conséquent  ne  pouvoient  rester  dans  ce 
genre,  quoique  leur  ouverture  fût  garnie  de 
plis  ou  de  dents  comparables  à  ceux  des  vérita- 
bles Auricules.  Ces  coquilles  dont  nous  parlons  , 
par  leur  forme  ,  rentrent  fort  bien  parmi  les  Bn- 
limesj  néanmoins  M.  de  Ferussac  jugea  conve- 
nable d'établir  pour  elles,  et  pour  plusieurs  autres 
analogues,  un  sous-genre  voisin  des  Cochiicelles, 
et  qu'il  nomma  Cochlogène  dans  sun  système  de 
nomenclature.  Voyez  Cochlogène. 

M.  Latreille  n'a  point  adopté  cette  nomencla- 
ture i  il  la  blâme  avec  raison  en  ce  qu'elle  appor- 
Icroit  de  la  confusion  dans  la  synonymie  déjà  si 
compliquée,  et  parce  que  les  sous-genres  deM.  de 
Ferussac  correspondent  à  des  genres  depuis  long- 
temps sanctionnés  dans  la  science,  l.e  genre  Bu- 
lime  ,  dans  la  méthode  de  M.  Latrc  ille  ,  fait  par- 
tie de  sa  famille  des  Géocochlides  ^yy-  ce  mol  ), 
oii  il  conserve  les  rapports  indjq  i  ;,ar  tous  les 
zoologistes.  M.  de  Blainvil'e,  le  dernier  des  no- 
menclateurs  que  nous  ayons  à  meniionner  ,  n'a 
pas  non  plus  adopté  le  système  de  M.  de  Ferussac, 
il  a  conservé  le  genre  Bulime ,  qui  se  trouve  dans 
la  première  section  de  la  famille  des  Limacinés 
(  i'o^ye^  ce  mot  )  ,  entre  les  genres  Atnbrelte  et 
Agathine.  Nous  observons  avec  peine  que  M.  de 
Blainville  n'a  pas  tenu  compte  des  réformes  de 
M.  de  Ferussac,  puisqu'on  ne  trouve  dans  le  Traité 
de  Malacologie,  aucune  section  qui,  dans  les  Bu- 
limes ,  pût  correspondre  au  sous- genre  Cochlo- 
gène. 

D  après  ce  qui  précède  ,  on  ne  sera  pas  surpris 
des  changemens  que  doivent  avoir  éprouvés  les 
caractères  du  genre  Bulime.  Voici  de  quelle  ma- 
nière ils  peuvent  être  maintenant  exprimés. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Animal  à  quatre  tentacules  semblable  à  celui 
des  Hélices. 

Coquille  ovale,  oblongue  ,  quelquefois  sublur- 
riculéej  ouverture  entière,  plus  longue  que  large, 
à  bords  inégaux,  désunis  supérieurement  j  bord 
droit  ,  simple  ou  bordé  d'un  bourrelet  extérieur  j 
columelle  lisse  ,  simple  ou  pourvue  d'un  ou  de 
plusieurs  plis  sans  troncature  et  sans  évasement 
à  la  base. 

Les  Bulimes  sont  caractérisés  de  manière  à 
n'admettre  que  les  espèces  terrestres;  elles  se  dis- 
tinguent des  Hélices  proprement  dites  parla  forme 
ovale  ,   along('e  ,   quelquefois   lurriculée  ;  par  la 

disposition 


B  U  L 

disposition  de  l'ouverliire  qui  est  parallèle  au  plan 
de  l'axe  de  la  coquille  ,  ou  qui  s'incline  trcs-peu 
jur  lui ,  ce  (jui  n'a  pas  lieu  dans  les  Hchces  ,  qui 
put  toutes  l'ouverture  trcs-oblique.  On  ne  sauroit 
les  confondre  avec  les  Agatliines  ,  pui<qiie  dans 
ce  genre  la  colunielle  est  tronquée  à  la  base  ,  eu 
qui  n'a  jamais  lieu  dans  les  Biilimesj  cependant 
on  voit  combien  ces  deux  genres  sont  voisins  par 
l'hdsitation  que  l'on  éprouve  à  ranger  certaines 
espèces  plutôt  dans  l'un  que  dans  l'autre. 

Malgré  les  réductions  nombreuses  qu'a  éprouvées 
le  goure  qui  nous  occupe  ,  les  découverles  que 
l'on  a  fuites  depuis  la  publication  du  premier  vo- 
lume de  ce  Dictionnaire  ,  ont  augmenté  considé- 
rablement le  nombre  des  Bulimes  véritables.  M.  de 
Ferussac  ,  dans  son  prodrome  ,  en  compte  plus 
de  qualie-vingts ,  ce  qui  dépas.'^e  de  beaucoup  le 
nombre  des  espèces  du  genre  de  Bruguière. 

Ou  a  cru  long-temps,  et  c'est  I\l.  Laniarck  qui 
a  accrédité  cette  opiuiou  ,  qu'il  e.xistoit  des  Bu- 
limes  fossiles.  Plusieurs  auteurs  ,  conliant  dans 
les  travaux  de  l'illustre  naturalisie  ,  décrivirent 
des  coquilles  fossiles  sous  ce  nom  j  il  eu  résulla 
pour  la  géologie  des  applications  qui  manquèrent 
de  justesse  ,  puisqu'il  est  vrai  de  due,  après  un 
exameu  approfondi  de  toutes  ces  coquilles  ,  qu'el- 
les appartiennent  aux  genres  PaluJine  ou  JVJélame 
(  foye^  ces  mots  )  j  de  sorte  que  les  terrains  qui 
les  renferment ,  associés  avec  des  coquilles  lacus- 
tres ,  n'ont  plus  rien  d'équivoque  et  d'embarras- 
sant ,  et  leur  nombre  quelquefois  prodigieux  ,  qui 
seroit  iuexpliquable  si  elles  étoient  terrestres  ,  n'a 
plus  rien  d'étonnant  lorsqu'on  les  a  rendus  à  leur 
genre  ,  dont  les  espèces  ,  dans  certaines  circons- 
tances,  se  multiplient  beaucoup. 

Les  espèces  de  Bulimes  peuvent  se  partager  en 
deux  grandes  sections  :  i°.  celles  qui  ont  l'ouver- 
ture garnie  de  plis  ou  de  dents  ;  2°.  celles  qui  ont 
l'ouverture  simple.  Ces  scclions  pourront  ensuite 
se  sous -diviser  d'après  lu  forme  plus  ou  moins 
lurriculée  de  la  coquille  ,  la  forme  de  l'ouverture 
dont  le  bord  est  tantôt  tranchant ,  tantôt  marginé  , 
selon  les  espèces,  enfin,  d'après  la  présence  ou 
l'absence  d'un  ombilic  :  ce  caractère  est  un  des 
derniers  à  employer,  puisqu'il  se  montre  ou  dis- 
paroît  dans  la  niêmo  espèce  ,  selon  l'âge  oii  on 
l'observe  ;  il  y  en  a  quelque- uns  cependant  qui 
1  olîrent  à  tous  les  âges.  Ce  qui  nous  a  toujours 
surplis,  c'est  que  M.  Léacb  ,  zoologiste  d'ailleurs 
fort  distingué  ,  se  soit  servi  de  ce  foible  carac- 
tère pour  établir,  sous  le  nom  de  Bulunule ,  un 
genre  particulier.  Personne  ne  l'a  adopté. 

Bruguière  ayant  décrit  un  assez  bon  nombre 
de  Bulimes  pour  servir  d'exemples  à  ce  genre  , 
nous  renvoyons  au  premier  volume  de  ce  Diction- 
naire aux  numéros  suivans  de  l'article  que  nous 
venons  de  citer  :  Bulnnus.  ovatus ,  n°.  33.  Buli- 
mus  ohlongus ,  n°.  04.  Bulimus  undatus  ,  n°,  58. 
Bulimus  invcrsus ,  n".  28.  Bulimus  citrinus ,  n°. 
27.  Bulimus  ovoideus ,n°.  64.  Buliinus-intenup- 
Hist.  Nat.  dss  Vers.  Tome  II, 


B  U  L 


i'i5 


tus,  n".  5o.  Bulimus  penu'ianus ,  n".  37.  Buli- 
mus Kambeul ,  n°.  40.  Bulimus  calcareus,  u°.  5o. 
Bulimus  decollatus  ,  n".  49.  Bulimus  radiatus , 
n".  25.  Bulimus  guadulupcnsis ,  n».  26".  Bulimus 
octomts  ,  n».  47.  Bulninis  acuius  ,  n".  42.  Buli- 
mus ho  rdaceus  ,  n».  62.  Bulimus  auris  Silcni  ,  11". 
8i.  Bulimus  auris  leporis ,ti°.  82.  Bulimus  bofi- 
nus  ,  u°.  80. 

BULIMINE.  Bulimina. 

C  est  à  M.  d'Orliigny  que  l'on  doit  la  création 
de  ce  genre  parmi  les  Céphalopodes  microscopi- 
ques. H  appartient  à  la  famille  des  Ilélicosiègues 
de  cet  auteur,  et  il  est  compris  dans  la  première 
section  ,  celle  des  Turbinoides.  {^P^nyez  HÉlicos- 
TÈGUEs.  )  Il  étoit  nécessaire  de  distinguer  ces  pe- 
tits corps  dont  la  forme  s'approche  ,  comme  leur 
nom  l'annonce  ,  des  Bulimes  ,  par  la  même  raison 
que  dans  un  autre  nrdre  on  a  séparé  les  Turrililes 
des  Ammonites.  Dans  le  genre  Bulimine ,  nous 
trouvons  uu  groupe  cpii  nous  semble  naturel  et  qui 
sera  probablement  conservé  ,  car  il  est  caractérisé 
d'après  le  mode  d'accroissement ,  aussi-bien  que 
d'après  la  position  et  la  forme  de  l'ouverture.  Nous 
avons  observé  ,  tt  nous  ferons  encore  seutir  à  l'ar- 
ticle CÉPHALOPODE,  que  dans  un  assez  grand  nombre 
de  ses  genres,  M.  d'Orbigny  n'a  pas  assez  tenu 
compte  de  cette  ouverture,  qu'il  a  considérée  à 
tort  comme  caractère  secondaire. 

CARACTÈRES    GÉnÉrIQCES. 

Coquille  mullilocuiaire,  spirale,  turriculée;  spire 
alongée  ;  ouverture  virgulaire  et  latérale  près  de 
l'angle  supérieur  de  la  dernière  cloison. 

Ne  connoissant  pas  en  nature  les  espèces  du 
genre  Bulimine,  nous  ne  pourrons  pas  en  faire  la 
description.  Nous  citerons  avec  confiance  les  figu- 
res et  les  modèles  de  M.  d'Orbigny,  qui  en  don- 
neront une  idée  suffisante  j  et  qui  suppléeront  k 
notre  ignorance. 

1.  Bui.iMiNE  margince.  Bulimina  marginata. 

jyO».^.  Mém.  sur  les  Céphol.  Ann.  des  scienc. 
nat.  tom.  7.  pag.  269.  n°.  /\. pi.  iz.fig.  10.  il.  12. 

Elle  se  trouve  à  Rimini. 

2.  Bulimine  élégante.  Bulimina  elegans. 

D'Orb.  loc.  cit.  n°.  10.  Modèles  de  Céphal. 
f*.  livrais,  n".  9. 

De  la  même  localité  que  la  précédente. 

3.  Bdlimine  candigère.  Bulimina  caudigera. 

D'OiiB.  loc.  cit.  n°.  16.  et  modèles  3°.  livrais. 
D°.  68. 

De  la  mer  Adriatique ,  près  Kimini. 

T 


i46  B  U  L 

BULIMXJLE.  Bulhnulus. 

On  trouve  ce  genre  dans  les  Miscellanea  zoo- 
logica  de  JVl.  Léach  ,  tom.  2.  Il  est  éiabli  pour 
celles  des  espèces  du  genre  Bulirae  ,  qui  ont  l'om- 
bilic ouvert ,  comme  cela  a  lieu  dans  le  Bulimus 
guadalupensis  de  Brugoière.  Oti  conçoit  facile- 
ment qu'un  genre  fait  sur  des  caractères  aussi  in- 
sufHsans  n'a  pas  été  adopté.  (  Voyez  Bdliue.  ) 

BULIN. 

Adanson ,  dans  son  Voyage  au  Sénégal,  a  dé- 
crit sous  ce  nom  une  petite  coquille  avec  son  ani- 
mal. Celte  coquille  a  la  plus  grande  analogie  avec 
le  Bulinius  Jontinalis  de  Broguière  ;  aussi  cet 
observateur  l'a  décrite  dans  le  premier  volume 
de  ce  Dictionnaire  {^voyez  Bin.iME,  pag.  io5), 
en  parlant  du  Bulinius  Jontinalis  des  environs  de 
Paris.  Depuis,  Draparnaud  a  fait  avec  celte  es- 
pèce et  d'autres  semblables  son  genre  Physe  ,  qui 
a  été  généralement  adopté  ,  et  dans  lequel  doit  se 
ranger  le  Bulin.  {^Voyez  Physe.) 

BULLA. 

On  trouve  dans  ce  genre  de  Klein  (^Nof.  nieth- 
ostrac.  pag.  82)  la  réunion  de  presque  toutes  les 
Bulles  connues  de  son  temps  ;  malheureusement 
il  y  confond  une  espèce  de  Marginelle ,  ce  qui 
empêche  de  lui  attribuer  la  réforme  du  genre 
Bulle  de  Linné,  ce  que  l'on  doit  à  Bruguière  , 
comme  on  peut  s'en  assurer  en  consultant  l'article 
Bulle  dans  le  premier  volume  de  ce  Diction- 
naire. 

BULLE.  Bulla. 

Brngnière ,  à  l'article  Bulle  de  ce  Dictionnaire, 
a  complètement  réformé  le  genre  Bulla  de  Linné. 
Depuis,  tous  les  zoologistes  ont  adopté  le  genre 
ainsi  modifié  ,  qui  n'a  plus  varié  que  quant  à  la 
place  qu'on  lui  a  fait  occuper  dans  les  méthodes. 
Noos  reviendrons  sur  ce  sujet  à  l'article  Mollus- 
que. {Voyez  ce  mot  et  Bulle,  tom.  i,  pag.  Sjo). 
Un  genre  en  a  cependant  été  extrait  par  M.  La- 
marck ,  qui  lui  a  donné  le  nom  de  Bullée  {voyez 
ce  mot),  pour  montrer  la  grande  analogie  qu'il  a 
avec  les  Bulles. 

BULLÉENS  (Les). 

La  famille  des  Bulléens  a  été  créée  par  M.  La- 
marck  dans  son  dernier  ouvrage,  et  il  auroit  pu 
«ans  inconvénient  lui  donner  le  nom  à^Acères  , 
qui  étoit  déjà  consacré  par  plusieurs  zoologistes 
avant  181 1  ,  époque  à  laquelle  M.  Lamarck  ras- 
sembla dans  les  Âplysiens  les  élémens  de  la  fa- 
mille qui  va  nous  occuper.  Les  genres  qui  la 
constituent  étoient  fort  éloignés  les  uns  des  autres; 
c'est  ainsi  que  dans  la  Philosophie  zoologique , 
on  trouve  les  BuUées  dans  la  famille  des  Aply- 
siens ,  et  les  Bulles  daos  celle  des  Hétéroclites, 


B  U  L 

qni  se  trouvent ,  l'une  au  commencement  et  l'autre 
à  la  fin  de  la  longue  série  des  Gastéropodes  sans 
siphon. 

La  publication  des  travaux  de  M.  Cavier  sur 
les  Acères  durent  modifier  les  opinions  de  M.  La- 
marck ,  et  l'on  voit ,  en  effet,  qu'il  profita  des 
précieuses  indications  de  son  savant  collègue. 
Les  rapports  des  Acères  avec  les  Aplysies  se  trou- 
vant hors  de  doute  ,  M.  Lamarck  ,  dans  VExtrait 
du  Cours,  fit  une  seule  famille  de  tous  ces  genres 
et  la  partagea  en  deux  sections.  Plus  tard  ,  la 
première  section,  composée  des  trois  genres  Acère, 
Bullée  et  Bulle,  fut  transformée  en  une  famille 
distincte  ,  qui  reçut  le  nom  de  Bulléens  ;  elle  fait 
partie  des  Gastéropodes,  et  elle  est  dans  des 
rapports  intimes  avec  la  famille  des  Aplysies. 
M.  Cuvier  {Règne  animal),  dans  l'arrangement 
des  Tectibranches(i'oj'e^  ce  mot),  coïncida  pres- 
que complètement  avec  celui  de  la  famille  des 
Aplysiens  de  M.  de  Lamarck  (  Extrait  du  Cours  )  ; 
seulement  ,  au  lieu  d'adopter  les  trois  genres 
de  la  première  section  ,  il  en  fit  autant  de  sons- 
genres  de  son  genre  Acère  :  de  sorte  que  ces 
Acères  représentent  complètement  la  famille  des 
Bulléens. 

En  modifiant  la  famille  des  Tectibranches, 
M.  de  Ferassac  n'y  apporta  pas  de  changemeus 
confidérables  ;  il  l'éleva  au  titre  d'ordre  ,  et  le  par- 
tagea en  deux  familles  ,  les  Dicères  et  les  Acères  , 
qui  correspondent  assez  bien  aux  Aplysiens  et  aux 
Bulléens  de  M.  Lamarck.  On  trouve  dans  les 
Acères  deux  genres  de  plus  que  dans  les  Bulléens  : 
ce  sont  les  Bullines  et  le  Sormet.  (  Voyez  ces 
mots.  )  Le  premier  de  ces  genres  étoit  inconnu 
à  M.  Lamarck  j  et  il  ne  devra  pas  être  adopté;  le 
second  est  trop  douteux  pour  le  fixer  définitivement 
dans  la  méthode.  Un  autre  changement  que  l'on 
remarque  dans  les  Acères  est  relatif  au  sons-genre 
Acère  de  M.  Cuvier,  auquel  M.  de  Ferussac  a 
préféré  ,  à  cause  de  son  antériorité  ,  le  genre  Do- 
ridium  de  Mékel.  M.  Latreille  (  Fam.  nat.  du 
Règn.  anim.  pag.  177)  a  adopté  sans  change- 
mens  importans  la  famille  des  Acères  de  M.  de 
Fernssac  ;  seulement  le  genre  Bulline,  qui  est 
pourvu  de  tentacules  lorsque  les  autres  genres  des 
Acères  en  sont  dépourvus,  termine  la  famille  pré- 
cédente, les  Tentacules  (  yoye;:  ce  mot  ) ,  et  le 
genre  Sormet  se  trouve  par  là  plus  rapproché  des 
Bullées  et  des  Bulles.  Nous  croyons  utile  le  chan- 
gement proposé  par  M.  Latreille  ,  et  nous  l'adop- 
tons d'autant  plus  volontiers  que  déjà  depuis  long- 
temps dans  notre  ouvrage  sur  les  Fossiles  des  en- 
virons de  Paris  nous  l'avons  indiqué. 

M.  de  Blainville  (  Trait,  de  Malac.  )  ne  suivit 
pas  entièrement  la  marche  de  ses  devanciers  dans 
la  disposition  de  la  famille  des  Acères  ,  et  dans 
ses  rapports  avec  les  familles  environnantes  ;  c'eit 
ainsi  qu'entre  les  Aplysiens  et  les  Acères  est  in- 
terposée la  famille  des  Patelloides ,  qui  com- 
prend les  genres  Ombrelle  siphonnaixe  et  Tylo- 


B  L'  L 

dioae.  {Voyez  ces  mots.)  Les  Accies  c.onlien- 
nent  un  plus  grand  uombre  de  p,enies  ,  ils  sont 
disposés  dans  l'ordre  suivant  :  Bulle  ,  Belli'roplie, 
IJullée  ,  Lobaire  ,  Sormet  ,  Gasléioplcie  et  Allas. 
Nous  avons  dit  pour  quelles  raisons  le  <^enre  Bel- 
lérophe  ne  pouvoil  rester  dans  celte  famille  ,  mais 
se  ranger  à  côtd  des  Argonautes.  (  Voyez  Billé- 
Roi'BE.  )  Nous  ne  trouvons  pas  le  genre  Bulliue  de 
W.  de  Ferussac  ,  qui  n'est  menlionné  que  comme 
une  division  secondaire  des  Bullées;  cependant  ce 
genre  didère  des  Bullées  et  par  la  coquille  et 
par  l'animal  :  ce  que  nous  exposerons  à  l'article 
BuLLiNE  ,  auquel  nous  renvoyons.  Le  genre  Lo- 
Laire  est  le  même  que  le  Doridium  ,  et  le  Bulli- 
dium  de  Mékel  est  le  même  aussi  que  le  genre 
Acère  de  M.  Cuvier.  Le  Gastrroptère  a-  saus 
doute  de  l'analogie  avec  les  Acères  ,  mais  est-il 
«ullisamment  connu  pour  rester  dans  celle  fa- 
.  mille  ?  A  plus  forte  raison  pouvons-uous  faire 
celte  quesliou  pour  le  genre  Allas. 

Ainsi  ,  en  résumé,  il  n'_y  a  de  bien  connus  que 
les  trois  genres  mentionnés  dans  la  famille  des 
lîulléens  de  M.  Lamarck  ;  le  genre  Bulline  ne  de- 
vant pas  y  rester ,  cette  raison  nous  l'a  fait  préférer 
à  toutes  celles  qui  ont  été  proposées  depuis  ,  et 
qui  paroissent  plus  complèles  :  elles  ne  le  seront 
véritablement  qu'au  moment  où  il  n'existera  plus 
de  doule  à  l'égard  des  genres  qu'on  y  a  introduits. 
Nous  examinerons  cependant  tous  les  genres  que 
nous  avons  menlionnés  ,  et  nous  y  reuvovons  : 
ceux  que  nous  admettons  dans  la  famille  des  Bul- 
léens  sont  les  suivans  :  Gastéroptère  i*  Lobaire  ou 
Acère  ,  Bullee  et  Bulle. 

BULLÉE.  Bullœa. 

Quoique  l'on  ait  généralement  attribué  à  Plan- 
cus  la  première  description  et  la  première  iiguie 
de  l'animal  des  Bullées,  il  est  pourtant  coiislant 
que  c'est  Fabius  Columna  ,  qui  le  premier  l'a  fait 
connoître  sous  la  dénomination  de  Concha  nata- 
lis  mininia  exoiica.  11  est  vrai  de  dire  que  F'abius 
(>jlumna  prit  les  pièces  stomacales  pour  l'oper- 
cule de  la